Football Kombat : Miami

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Une année de plus, un record moyen de plus. A chaque fois les Dolphins semblent aux portes de quelque chose de mieux, mais craquent sur la fin de saison de manière un peu inexplicable; et question inexplicable, difficile de faire mieux que permettre un QB rating parfait à Geno Smith. L’équipe entière a semblé s’écrouler dans les dernières semaines, là où ça compte le plus, et il est normal de se demander si Joe Philbin arrivera à inverser cette tendance, lui qui est là depuis maintenant trois ans.

A lire avec un air à la fois ahuri et désabusé.

 

MIAMI DOLPHINS
3e AFC East ~ 8-8

 

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Les prévisions de Madame Soleil 2014

 

Une ligne offensive 100% nouvelle, pour commencer, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose pour Ryan Tannehill : bien sûr, exit la sombre histoire de bizutage entre Jonathan Martin et Richie Incognito, avec John Jerry en dommage collatéral, mais la blessure du Centre Mike Pouncey n’allait pas aider. En échange, l’équipe avait fait un large marché parmi les gros avec les arrivées de Sam Shelley, Daryn Colledge, Branden Albert et la draft du premier tour Ju’Wan James qui avait un peu surpris tout le monde. Bref, encore une fois l’OL allait être une grosse interrogation cette année. Si on rajoutait l’opération du coureur Knowshon Moreno, ça ne rassurait pas sur les armes non-aériennes autour de Tannehill. Enfin, l’arrivée du Coordinateur Offensif Bill Lazor devait faire espérer que Mike Wallace revienne à son niveau de Pittsburgh aux côtés de Brian Hartline, Brandon Gibson et l’excellent Tight End Charles Clay.

La défense aussi avait connu des départs/arrivées et laissaient quelques points d’interrogation. On n’avait pas vraiment de craintes sur la ligne défensive avec les Defensive Tackles Jared Odrick et Randy Starks (même après le départ de Paul Soliai) et les Defensive Ends Oliver Vernon et Cameron Wake. Brent Grimes assurait un des postes de Cornerback… c’est ailleurs que le doute était permis : la suspension de Dion Jordan allait-elle encore ralentir sa lente progression ? Est-ce que Dannell Ellerbe et Phillip Wheeler allaient enfin jouer au prix de leur contrat ? Est-ce que Cortland Finnegan pouvait retrouver son efficacité pré-2013 ? Est-ce que Louis Delmas allait apporter de la solidité au poste de Safety ?

Bref, énormément de questions pour une équipe des Dolphins qui ne semblait toujours pas prête à batailler dans l’AFC East, et encore moins à atteindre les playoffs.

 

La saison

 

New England 33-20, @Buffalo 10-29, Kansas City 15-34, @Oakland 38-14, Green Bay 24-27, @Chicago 27-14, @Jacksonville 27-13, San Diego 37-0, @Detroit 16-20, Buffalo 22-9, @Denver 36-39, @NY Jets 16-13, Baltimore 13-28, @New England 13-41, Minnesota 37-35, NY Jets 24-37.

Record cumulé projeté (avec les records de 2013) : 129-125-2 (0.508, 12e).
Record cumulé réel (avec les records de 2014) : 131-125 (0.512, 12e).
Écart entre les deux records : 0.004 (16e).

Rien de bien édifiant à dire, les Fins ont eu un calendrier légèrement compliqué comme on s’y attendait, et le réel a été quasiment identique à la projection (les 2 matchs nuls étant transférés dans les victoires).

 

La réalité

 

La vraie question, quand une saison est terminée, est de savoir si l’équipe valait plus, moins, ou à peu près leur record final. L’équipe des 4 premiers matchs de la saison était assez difficile à cerner : capable de battre New England mais de prendre une valise contre Kansas City. Puis quelque chose s’est enclenché notamment en attaque lors de la mi-temps contre Green Bay, et malgré la défaite Miami est devenue une équipe solide avec une attaque compétente et une défense suffocante. Mais la défense a commencé à lâcher prise, et ils se sont écroulés dans les 4 derniers matchs. Au final, c’est ce manque de consistance qui fait le plus mal aux Dolphins depuis quelques années, et s’il y a beaucoup de raisons d’espérer un mieux, il faut absolument régler quelques problèmes pour Joe Philbin car il ne risque pas de survivre à une nouvelle saison à 8-8.

Je déroge un peu à la tradition car le principal problème en attaque était déjà connu, et il est revenu hanter Miami cette année : la ligne offensive. Certes c’était mieux que l’année dernière (46 sacks concédés), mais en même temps quand on part de 59 sacks c’est difficile de faire pire. Seul Branden Albert a tenu son rang en Left Tackle, et malheureusement il a été perdu pour la saison en plein milieu; cela a créé une onde de choc dans une unité déjà fragilisée par tous les changements pendant l’offseason. Le rookie Ja’Wuan James a dû aller remplacer Albert au pied levé avec les difficultés que vous pouvez imaginer. Mike Pouncey a été blessé et a raté le début de la saison avant de devoir se resituer en Guard, ce qui n’a pas été une réussite, et son remplacement Samson Satele au Centre n’a pas été bon. Daryn Colledge semble au bout du rouleau, et Daniel Thomas a été très en-dessous : 14 sacks concédés à eux deux. La ligne a lâché 210 pressions au total, ce qui est le pire total de la ligue, et même quand on prend en compte le nombre élevé de snaps à la passe (649), ça ne justifie pas un niveau pareil. Il y a encore beaucoup de travail, surtout en protection de passe; au sol ça a été un peu meilleur.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Tannehill+Baltimore+Ravens+v+Miami+Dolphins+nj7jQC8YU7Wl.jpgCe qui rend la performance des autres unités offensives d’autant plus encourageantes. Et commençons donc avec celui qui semble bel et bien être le futur des Dolphins, Ryan Tannehill. Dans sa troisième année et avec un tout nouveau Coordinateur Offensif, Bill « Ima firin’ mah » Lazor, il est normal que le Quarterback ait mis un peu de temps à se familiariser avec le système, mais une fois lancé et malgré une protection insuffisante il a fait la meilleure saison de sa carrière : 66.4%, 4045 yards, 6.9 yards par passe tentée, 27 TDs, 12 INTs, 46 sacks et 92.8 de QB rating. Ce qui est vraiment intéressant, c’est de voir que Tannehill progresse dans chaque catégorie, et j’aime beaucoup le rajout parcimonieux de la read-option qu’on n’aurait pas forcément cru à propos, mais dont il a su profiter plusieurs fois avec de gros gains. Le prochain objectif de Lazor et Tannehill, c’est de développer le jeu long car le QB n’en a pas lancé beaucoup (9% de ses passes, seul Alex Smith en a lancé moins), ce qui enlève une composante à l’attaque. Cela pourrait lui permettre de passer au-dessus des 7 yards par passe tentée et peut-être des 30 TDs la saison prochaine. Pour l’instant, Tannehill est le premier QB des Dolphins à 4000+ yards depuis Dan Marino, et sa progression constante augure du meilleur pour le #17.

Il a également été aidé par un jeu de course étonnamment efficace. Pourtant, on ne donnait pas cher de sa peau quand un très bon Knowshon Moreno a fini sur IR après seulement un mois, mais Lamar Miller a parfaitement su reprendre le flambeau. Comme je l’ai dit, la ligne a été meilleure au sol qu’en protection de passe (même si ce n’était pas non plus la panacée)n ce qui a permis au 2e année Miller de prouver qu’il avait les épaules pour le poste : 216 courses, 1099 yards et 8 TDs au sol, ce qui équivaut à la moyenne ronflante de 5.1 yards par course; seuls Justin Forsett et Jamaal Charles ont eu une moyenne équivalente ou supérieure avec 200+ courses, ce qui est une compagnie plutôt appréciable. Mais Miller ne s’est pas arrêté là puisqu’il a également réussi 38 réceptions pour 275 yards et 1 TD; néanmoins il doit travailler les mains (6 drops sur 48 passes attrapables) et il manque un peu de puissance pour forcer des plaquages manqués en réception, mais il ne reste pas moins qu’il sera une arme importante pour les Fins dans les années à venir. D’ailleurs, le duo Tannehill/Miller est même le premier de l’histoire de la franchise à réussir 4000+/1000+ yards. Daniel Thomas et Damien Williams ont été des compléments sympathiques avec 664 yards et 4 TDs en cumulé.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jarvis+Landry+Baltimore+Ravens+v+Miami+Dolphins+Dqk_Z2ep9SJl.jpgEt Tannehill a trouvé un partenaire de passe idéale avec le rookie Jarvis Landry (photo), qui a fait une saison assez extraordinaire, rappelant que ce n’est pas parce qu’il a été choisi au 2e tour qu’il avait quelque chose à envier, par exemple, à son ancien partenaire de LSU Odell Beckham Jr. Le joueur, déjà connu pour la sureté de ses mains, n’a fait que confirmer tout le bien qu’on pensait de lui : avec 80% en taux de réception et seulement DEUX drops en 86 passes attrapables (!), il est devenue la cible prioritaire de son QB – 84 réceptions pour 758 yards et 5 TDs. Cependant, il n’a pas l’explosivité sur les longues distances d’un Mike Wallace ni le vécu de Tannehill avec lui, ce qui explique que Wallace soit encore le receveur #1 avec 67 réceptions pour 862 yards et 10 TDs et qu’il soit la cible privilégiée pour gagner un First Down (encore heureux, au prix où il est payé !). Les deux fidèles Charles Clay et Brian Hartline complètent le quatuor, mais si Clay a été encore très précieux à 58c/605y/3TD, Hartline nous a fait une rechute au niveau des drops (5 sur 44 passes attrapables).

Alors, à part l’OL rien de plus à dire sur l’attaque ? Si : déjà le fait que la mise sur le banc de Wallace et quelques déclarations à la fin de la saison ne sont pas bonnes du tout pour l’image du groupe (et de Philbin). Sur le terrain, commençons par le positif : 24.2 points par match (11e), 350.1 yards (14e) dont 233.1 à la passe (17e) et 117 à la course (12e); aucune surprise jusque là, le manque de jeu long a limité la portée du jeu de passe. Et pourtant, malgré ces stats bonnes mais sans plus, les Dolphins auraient pu faire encore mieux, car ils ont peiné à finir leurs drives : ils sont allés 67 fois dans la redzone adverse, top NFL… et pourtant ils ne sont que 24e en TDs avec 51.5%, sans parler des 40% de conversion de 3e tentative (17e). Il faut donc que l’attaque parvienne à conclure bien plus souvent que cela.

Et il faut que la défense conclue sa saison si possible : l’unité si féroce des dix premières semaines a semblé disparaître vers la fin de l’année, encaissant 39, 13, 28, 41, 35 et finalement 37 points en faisant passer Geno Smith pour un futur Hall Of Famer. Le match contre Denver a véritablement semblé tourner une page dans la saison de la défense qui n’a plus été la même ensuite.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Cameron+Wake+New+England+Patriots+v+Miami+V04HHv5jsI_l.jpgLa ligne défensive a été une des unités les plus représentatives de cette chute de production : aucun sack dans le match retour contre les Pats contre 4 à l’aller, 3 sacks seulement contre une équipe des Jets à l’OL peu engageante… ah attendez, le match aller contre les Jets c’est normal : la défense a été tellement mangée au sol que les Jets n’ont quasiment jamais lancé; même quand on essaie de trouver des circonstances atténuantes on tombe sur un autre point noir, car la défense au sol aussi a largement souffert à la fin. Au moins Cameron Wake (photo) est toujours un monstre avec ses 65 pressions dont 11.5 sacks, mais Olivier Vernon n’a pas été aussi efficace que l’année dernière (seulement 6.5 sacks). Au milieu de la ligne, Jared Odrick et Randy Starks ont également connu une année moins bonne (86 pressions en 2013, 48 cette année), et au sol tout ce petit monde a décliné au cours de la saison : 3.7 yards par course et 4 TDs encaissés dans les dix premiers matchs, 4.7 yards par course et 9 TDs dans les six derniers, avec cette horreur de match aller contre les Jets où les Fins se sont fait marcher dessus à hauteur de 277 yards.

Les Linebackers ne sont pas exempts de tout reproche non plus, même s’ils ont dû faire sans leur deux puits à $$$ sans fond; tenez-vous au pinceau j’enlève l’échelle : Dannell Ellerbe et Phillip Wheeler ont touché 13.825M$ en 2014 pour 402 snaps joués; Ellerbe a fini sur IR dès le premier match, et Wheeler n’a été titulaire que 4 fois dans l’année. Ca c’est de la rentabilité. Néanmoins, tout n’est pas perdu puisqu’au moins les Dolphins ont pu voir leur 4e tour 2013 Jelani Jenkins en action, et le jeunot a fait une saison assez remarquable : il a terminé en tête des Linebackers au niveau des snaps (900+), des plaquages (83 solo, 27 assistances) avec 10% de run stops ainsi que 16 pressions dont 3.5 sacks et 2 fumbles forcés, tout cela étant dans le top 10 des 4-3 OLB dans la ligue. Il sera intéressant de le voir l’année prochaine bâtir sur cette performance. A côté de lui, Koa Misi a manqué un peu d’impact au sol mais a été potable en couverture, et Jason Trusnik a réussi l’inverse.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Reshad+Jones+Miami+Dolphins+v+Chicago+Bears+sGks9hoIfiwl.jpgChez les arrières, il y en a un qui a décidé de remettre les pendules à l’heure : le Safety Reshad Jones (photo), qui s’était ramassé assez phénoménalement en 2013, est revenu sur le devant de la scène en 2014 avec une année très solide; c’est dommage qu’il ait dû raccourcir sa saison suite à sa suspension. Il a été un des meilleurs Safeties de la ligue contre la course, accumulant les stops qu’il soit aligné près de la ligne ou en retrait, et il a su apporter la pression quand on lui a demandé (10 en 20 rushs dont 1 sack); malgré ses 3 INTs en couverture il a quand même encaissé 3 TDs, mais c’est déjà mieux que l’année dernière, et il a forcé un fumble. Par contre ce qui est embêtant c’est qu’il a un peu transmis son virus à Brent Grimes : le Cornerback a encaissé 7 TDs contre 5 INTs et seulement 1 petite passe déviée; en d’autres termes il a été bien moins décisif que l’année dernière. D’ailleurs, en parlant d’interceptions, Grimes et Jones cumule 8 des 14 de l’équipe, ce qui est insuffisant. Cortland Finnegan n’a pas fait une année étincelante, Louis Delmas a été sympathique sans plus, Jimmy Wilson a fait la navette entre Safety et Cornerback avec plus de réussite dans le premier poste… ça a manqué d’une vraie assise dans l’arrière-garde à part Jones et un Grimes un ton en-dessous. L’année n’a pas été mauvaise, mais on reste un peu sur notre faim.

Enfin, Caleb Sturgis a connu bien trop de soucis dans son jeu au pied, que ce soit les kickoffs ou les Field Goals (29/37). Landry a apporté une possibilité intéressante sur les retours au moins.

Mais finalement, le résumé de la saison des Dolphins c’est : du talent, des possibilités, mais on reste sur notre faim. Le souci c’est qu’on évoque souvent à Miami le manque de leader, et quand ceux qui sont censés l’être se fritent presque ouvertement avec le Head Coach, ça ne peut donner rien de bon. Je pense que l’attaque sous Lazor peut grandir encore à condition d’avoir une OL solide, mais on doit se poser les bonnes questions en défense, des joueurs au Coordinateur, car ce n’est pas normal d’exploser en vol comme cela (enfin « en vol »… « en nage » plutôt, on parle de dauphins… à moins qu’on parte du principe qu’ils explosent quand ils sautent hors de l’eau, auquel cas ils exploseraient « en bond »… bref vous voyez ce que je veux dire). Philbin peut-il redresser la barre à temps l’année prochaine pour sauver sa place ? C’est la question.

 

Les besoins

 

Tout d’abord, un point essentiel : Dennis Hickey doit encore composer avec les contrats mirobolants signés par Jeff Ireland (vous vous rappelez Ellerbe, Wheeler, Wallace ?), ce qui fait que les Dolphins sont au-dessus du Salary Cap ou en seront tout proches si celui-ci augmente suffisamment. Ce qui ne leur laissera pas beaucoup de marge de manoeuvre.

Il leur faut un OL, et préférentiellement un Guard avec Pouncey de retour au milieu ainsi qu’Albert et James en Tackles. Ensuite un LB au milieu et un CB pour remplacer Finnegan sont aussi absolument nécessaires. Un receveur pour aller avec Wallace et Landry serait un bonus.

 

Le futur

 

Domicile : Buffalo, New England, NY Jets, Houston, Indianapolis, Baltimore, Dallas, NY Giants.
Extérieur : Buffalo, New England, NY Jets, Jacksonville, Tennessee, San Diego, Philadelphie, Washington.
Record cumulé en 2014 : 126-130 (0.492, 17e).

Il y a de tout dans ce calendrier, ce qui explique qu’il soit à mi-chemin : des équipes fortes (NE, Indy, Dallas, Philly, Baltimore à 10+ victoires), San Diego, Buffalo et Houston parmi les potentiels ennemis en Wild Card l’année prochaine, les Giants au milieu, et Washington, Jacksonville, les Jets et Tennessee dans le fond de la classe.