Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2023 (1/4)

BoomOrBust2015

La draft est une combinaison de scouting, de stratégie, et d’un peu de chance.

Alors, qui a tiré le bon numéro ? Nous allons regarder à la loupe les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. On commence avec les picks #1 à #8 aujourd’hui, puis nous verrons les #9 à #16 demain, les #17 à #24 vendredi et les #25 à #32 samedi (avec en plus un résumé pour les équipes n’ayant pas eu de choix de premier tour).

NB1 : PD = passes défendues, BTK = plaquages cassés.

NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.

NB3 : Les stats viennent d’ESPN, Pro-Football-Reference et Pro Football Focus.

 

1. CAROLINA : Bryce Young, QB, Alabama

 

500-Panthers

Matchs 16
Snaps Équipe – 1068 (4/76) ; Attaque – 1068 (93%, 4/31)
Passe 59.8%, 2877 yards, 11 TDs, 10 INTs, 62 sacks
QB Rating 73.7
Course 39 courses, 253 yards, 3 big plays, 4 BTKs
Moyennes 5.5 yards par passe tentée
9.1 yards par complétion
6.5 yards par course
Fumbles Off. 11 commis, 6 perdus

 

Comme prévu, les Panthers créaient un bout d’histoire avec le premier joueur d’Alabama pris #1 dans la draft commune, Bryce Young.

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Cette première saison a été un lent cauchemar (si on excepte le Joe Barry Special vers la fin de saison), et les torts sont largement partagés même si, évidemment, l’écart avec son successeur invite tous les raccourcis. La ligne offensive a été terrible avec une protection largement insuffisante ; les receveurs ont été menés par Papy Adam Thielen et n’ont pas suffisamment réussi à créer de séparation (rien à reprocher à Thielen mais il n’est plus un #1 depuis un petit moment) ; le jeu au sol n’a pas toujours été présent. Young a mené la ligue avec 46 throwaways (i.e. il s’est débarrassé du ballon pour éviter la pression) mais il a également eu son lot de passes mal ajustées. Il est clair que Carolina n’a pas fait suffisamment pour construire autour de lui, et il va falloir le faire rapidement avant qu’il ne vienne se rajouter à une longue liste de busts.

Young et Jonathan Mingo ont été les rookies ayant le plus joué et ce dernier est encore très brut. Cette draft n’a pas encore délivré son potentiel.

 

2. HOUSTON : C.J. Stroud, QB, Ohio State

 

500-Texans

Matchs 15
Snaps Équipe – 968 (4/81) ; Attaque – 968 (85.4%, 2/36)
Passe 63.9%, 4108 yards (8e), 23 TDs, 5 INTs (10e), 38 sacks
QB Rating 100.8 (6e)
Course 39 courses, 167 yards, 3 TDs, 2 BTKs
Moyennes 8.2 yards par passe tentée (4e)
12.9 yards par complétion (4e)
4.3 yards par course
Fumbles Off. 8 commis, 4 perdus

 

Les Texans ne prenaient pas beaucoup de temps pour sélectionner également leur Quarterback du futur avec C.J. Stroud.

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Comparez les situations dans lesquelles Young et Stroud sont tombés : la ligne offensive de Houston a été un peu plus solide (même si elle a eu son compte de blessures et la participation d’autres rookies) ; le junior Nico Collins, le troisième tour receveur Tank Dell, les vétérans Noah Brown et Dalton Schultz ont formé un corps de cibles formidable ; le jeu au sol est allé mieux quand Devin Singletary a repris le leadership. Ajoutez la défense qui s’est relevée sous DeMeco Ryans, et il est clair que si Stroud a été éblouissant, il le doit aussi au talent autour de lui : il a notamment été létal sur passe longue (20+ yards) avec 56.1% (2e NFL), 8 TDs et 0 INT pour un QB Rating de 140.5 (top NFL). Difficile de voir l’Offensive Rookie Of The Year lui échapper, et de voir son futur autrement que radieux.

Mention à Dell et ses 58 touches pour 760 yards et 7 TDs ; on a hâte de le revoir l’année prochaine.

 

3. HOUSTON : Will Anderson Jr., DE, Alabama

 

500-Texans

Matchs 15
Snaps Équipe – 685 (14/81) ; Défense – 630 (55.3%, 8/39)
Plaquages 45, avec 29 solo, 22 run stops, 9 manqués
Pass-Rush 374 snaps, 59 pressions, 7 sacks, 14 hits, 38 hurries
Pénalités 4 total, 4 acceptées, 44 yards

 

Et la première énorme surprise : Houston remontait immédiatement en #3, échangeant avec Arizona, pour choisir le Edge Rusher Will Anderson Jr.

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Anderson a logiquement fait un peu moins de bruit que son camarade de draft, mais il a souvent fait un travail de l’ombre en début de saison. Il a commencé à se faire vraiment remarquer en terminant le travail davantage dans la deuxième partie de l’année, mais ce n’était que le fruit d’un travail démarré bien avant ; Jonathan Greenard a terminé avec plus de sacks – et peut lui dire merci car c’est Anderson a attiré l’attention des Coordinateurs Offensifs adverses – mais le rookie a accumulé plus de pressions au final avec un meilleur taux. Il a établi le record de sacks pour un rookie Texan et a participé contre la course dans une saison pleine. Il lui reste à être un peu plus consciencieux dans ses plaquages (16.7% manqués) et à prendre un peu de poids, mais son développement promet s’il démarre avec un tel plancher.

 

4. INDIANAPOLIS : Anthony Richardson, QB, Florida

 

500-Colts

Matchs 4
Snaps Équipe – 173 (45/68) ; Attaque – 173 (15.1%, 17/32)
Passe 59.5%, 577 yards, 3 TDs, 1 INT, 7 sacks
QB Rating 87.3
Course 25 courses, 136 yards, 4 TDs, 1 big play
Moyennes 6.9 yards par passe tentée
11.5 yards par complétion
5.4 yards par course
Fumbles Off. 3 commis, 1 perdu

 

L’AFC South continuait le show avec Indy et un troisième Quarterback porteur d’espoir, Anthony Richardson.

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Le joueur a montré tout ce qu’on pouvait attendre de lui en positif et en négatif : capacité à faire mal avec son bras et ses jambes, playmaker, manque de précision, manque d’auto-préservation. On savait qu’il était un projet avec un gros déficit d’expérience mais démontrant des capacités athlétiques hors-normes : c’est ce qui rend cette saison raccourcie particulièrement frustrante car il avait vraiment besoin de jouer pour apprendre. Elle lui a aussi immédiatement montré qu’il devra faire davantage attention à lui : rappelons qu’il avait subi une commotion avant la blessure à l’épaule qui a mis fin à sa saison. Rendez-vous en 2024.

Fort heureusement pour Indy, la suite de la draft a été plus en réussite immédiate avec le deuxième tour Cornerback JuJu Brents et surtout le troisième tour receveur Josh Downs.

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Downs devra travailler un peu ses mains : même si son total de drops est loin d’être catastrophique, il est le pire receveur des Colts dans cette catégorie et, jouant principalement dans le slot, il est souvent la soupape de sécurité qui doit avoir les mains sûres. Néanmoins sa production a été très importante derrière Michael Pittman avec 68 réceptions pour 771 yards, 2 TDs, 10 big plays et 5 drops, apportant ce complément derrière le Stud et Alec Pierce qui devrait faire de belles choses pour Richardson.

 

5. SEATTLE : Devon Witherspoon, DB, Illinois

 

500-Seahawks

Matchs 14
Snaps Équipe – 883 (10/71) ; Défense – 883 (74.3%, 5/32)
Plaquages 79, avec 56 solo, 11 run stops, 12 manqués
Fumbles Déf. 1 forcé
Pass-Rush 29 snaps, 9 pressions, 3 sacks, 1 hit, 5 hurries
Couverture 84 ciblages, 58.3%, 450 yards, 5 TDs, 16 PDs (5e), 1 pick-6
Cover Rating 87.9
Moyennes 5.4 yards par ciblage
9.2 yards par complétion
Pénalités 5 total, 5 acceptées, 47 yards

 

Seattle, peu habitué à être si haut, restait en place et surprenait avec le Cornerback Devon Witherspoon pour renforcer l’arrière-garde.

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Vous voyez de suite le volume : Witherspoon n’a pas été un simple Cornerback mais plutôt un Joker déployé de différentes manières, et son nombre de plaquages est impressionnant pour un Cornerback (rookie ou pas). Utilisé en couverture, contre la course et dans le pass-rush (où il a été d’une productivité diabolique), il a très souvent trouvé le moyen d’être au coeur des débats même si ce n’était pas prévu ; et ce bien qu’il n’ait pas toujours été tout à fait sûr techniquement, pour preuve son haut taux de plaquages manqués (une épidémie à Seattle cette saison). Il a parfois eu du mal en un-contre-un, mais il a su répondre aux attentes.

Witherspoon a été le meilleur rookie, mais ce groupe promet pour le futur avec l’autre premier tour receveur Jaxon Smith-Njigba, le deuxième tour coureur Zach Chardonnet et The Rise Of Bobo.

 

6. ARIZONA : Paris Johnson Jr., OL, Ohio State

 

500-Cardinals

Matchs 17
Snaps Équipe – 1193 (1/77) ; Attaque – 1133 (100%, 1/34)
Protection 685 snaps, 42 pressions, 8 sacks, 8 hits, 26 hurries
Pénalités 6 total, 6 acceptées, 60 yards

 

Nouveau trade up avec Arizona utilisant les choix reçus de Houston pour remonter et chercher un protecteur pour Kyler Murray, Paris Johnson Jr.

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L’ex-Buckeye a rendu une copie sympathique dans l’ensemble : on a vu les qualités de mouvement et l’agressivité qui ont fait de lui un des Offensive Tackles préférés avant la draft, mais le manque de constance dans la technique et le surplus d’impact physique lui ont également joué des tours, créant pressions autorisées et pénalités. Le fait qu’il ait joué tous les snaps en attaque est excellent comme base de travail, et il a démontré le talent nécessaire pour en faire un bon Tackle ; il doit maintenant gagner en constance et canaliser son énergie dans la bonne direction.

Vu la difficulté du poste et la copie rendue par les autres rookies, Johnson peut être désigné le meilleur d’entre eux. Arizona a beaucoup fait jouer parmi la classe de 2023 : Michael Wilson, Emari Demercado, BJ Ojulari, Garrett Williams, Dante Stills, autant de joueurs qui n’ont pas démérité et qui ont emmagasiné de l’expérience pour le futur. 2024 pourrait être intéressant dans le désert.

 

7. LAS VEGAS : Tyree Wilson, DE, Texas Tech

 

500-Raiders

Matchs 17
Snaps Équipe – 556 (26/68) ; Défense – 493 (43.5%, 14/33)
Plaquages 29, avec 16 solo, 9 run stops, 4 manqués
Fumbles Déf. 1 forcé, 1 récupéré
Pass-Rush 295 snaps, 23.5 pressions, 3.5 sacks, 4 hits, 16 hurries
Pénalités 3 total, 2 acceptées, 16 yards

 

Las Vegas, sans surprise, partait du côté de la défense pour offrir un compagnon de jeu à Maxx Crosby, Tyree Wilson.

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On savait que Wilson aurait un début compliqué car son intersaison a été chamboulée par sa blessure au pied fin 2022 ; il a passé le plus clair de son temps à faire sa rééducation. Cela s’est confirmé quand il a été invisible pendant une bonne moitié de l’année, et peut-être que la décision des Raiders de profiter de son gabarit « intermédiaire » pour le placer un peu partout sur la ligne n’a pas forcément aidé, mais il est sûr qu’il s’est davantage fait remarquer dans la dernière ligne droite – ce qui n’est pas évident avec Maxx Crosby d’un côté et l’émergent Malcolm Koonce de l’autre. Avec une intersaison complète, il sera intéressant de voir s’il peut bâtir sur 2023.

De l’autre côté du ballon, le futur dira si les Raiders ont trouvé leur nouveau leader offensif : le quatrième tour Quarterback Aidan O’Connell.

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Personne ne va confondre AOC avec Stroud, mais personne ne s’attendait à le voir jouer 11 matchs, et après un début logiquement compliqué il s’est amélioré au fur et à mesure de la saison pour finir à 62.1%, 2218 yards, 12 TDs, 7 INTs, 24 sacks et 83.9 de QB Rating ; on pouvait difficilement lui demander mieux au vu des circonstances. Le deuxième tour Tight End Michael Mayer a grandi aussi en cours de saison – en réception et dans les blocs – alors que le troisième tour receveur Tre Tucker doit être davantage utilisé.

 

8. ATLANTA : Bijan Robinson, RB, Texas

 

500-Falcons

Matchs 17
Snaps Équipe – 772 (14/70) ; Attaque – 771 (68.2%, 8/31)
Course 214 courses, 976 yards, 4 TDs, 7 big plays (6e), 15 BTKs
Réception 58 réceptions, 487 yards, 4 TDs, 5 big plays, 10 BTKs (8e)
Cumulé 272 touches, 1463 yards (10e), 8 TDs, 12 big plays, 25 BTKs (9e)
Moyennes 4.6 yards par course
8.4 yards par réception
4.9 yards par occasion
Fumbles Off. 4 commis, 3 perdus

 

La première arme offensive non-Quarterback, Bijan Robinson, partait à Atlanta pour rejoindre d’autres top-10 des Falcons, Drake London et Kyle Pitts.

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On a souvent attaqué les Falcons pour ne pas utiliser suffisamment London et Pitts, disons qu’ils ont visiblement appris avec Robinson : 32% des touches, 24.7% des yards et 25.8% des TDs de l’attaque. La seule chose qui a l’empêché de faire davantage, c’est un petit trou d’air en milieu de saison qui a coïncidé avec une moins grande utilisation, mais pour le reste il a été aussi explosif et insaisissable qu’attendu ; il promet de donner des maux de crânes aux défenseurs adverses pendant un bon moment. Il devra néanmoins travailler la sécurisation du cuir et la protection de son lanceur.

Robinson a évidemment été le meilleur rookie, mais mentions au troisième tour Defensive Tackle Zach Harrison et au septième tour Safety DeMarcco Hellams qui ont apporté leur pierre à l’édifice d’une défense résurgente.