NFL : Brian Flores passe à la class action

C’est une petite bombe que vient de déposer l’ex-Head Coach de Miami.

Brian Flores a lancé une action de groupe contre la NFL et trois équipes (Miami, les Giants et Denver) pour discrimination à l’embauche (Giants, Denver) et des pressions subies de la part du propriétaire Stephen Ross pour tanking et tampering (Miami).

La deuxième partie est surtout au détriment de Ross lui-même : dès son arrivée en 2019, Flores accuse le propriétaire de lui avoir promis 100.000$ par défaite afin de faire un tanking et d’avoir une meilleure position à la draft ; quand Flores a refusé et que l’équipe a accumulé les victoires en fin d’année, le General Manager Chris Grier lui aurait dit que Ross était fou furieux.

De plus, à la fin de la saison 2019, Ross aurait pressé Flores de recruter un « éminent Quarterback » pour le faire venir, ce qu’il aurait refusé (car cela tombe sous le coup du tampering – il est interdit de courtiser un joueur sous contrat avec une autre équipe). Il aurait même refusé de rencontrer ledit Quarterback sur le yacht de Ross début 2020, d’où un autre grief du propriétaire contre lui.

Il est vrai que l’éviction de Flores après deux saisons positives consécutives a toujours semblé curieuse, mais les rumeurs parlaient seulement d’un problème avec Grier.

C’est la première partie qui risque de faire du dommage à la NFL. Flores a fait des entretiens pour le poste de Head Coach chez les Giants et Denver, mais il clame que c’étaient des « farces ».

Pour les Giants, Flores a reçu un message d’un responsable de la franchise qui lui souhaitait bonne chance pour son entretien ; quelques heures après, il a reçu des SMS de Bill Belichick (il est partout !) lui disant qu’il avait entendu de Buffalo et des Giants qu’il était le bon. Flores a répondu en demandant s’il parlait de lui ou de Brian Daboll (puisqu’ils ont le même prénom et que Daboll était aussi en course pour aller chez Big Blue) ; et Billou de se confondre en excuses en disant qu’il voulait envoyer ça à Daboll. (Bill, met des noms plus explicites dans ton répertoire téléphonique).

Concernant Denver, Flores clame que John Elway et d’autres sont arrivés à son entretien une heure en retard et apparemment avec la gueule de bois, et que sa candidature n’a pas été évaluée à sa juste valeur.

Tout cela s’appuie également sur les récentes décisions concernant les Head Coachs afro-américains – il n’en reste plus qu’un – qui ne semblent jamais recevoir la même mansuétude que leurs homologues blancs. Sous-entendu : la Rooney Rule ne sert que de bonne conscience à la ligue (sur ce point, on ne peut pas dire que ce soit une grande révélation).

Il va sans dire que la NFL et les franchises concernées ont nié les faits assez rapidement. Dans ce genre de procès, cela se ramène souvent à « il a dit, elle a dit », à moins d’avoir des preuves solides ; Flores en a quelques-unes (les SMS pour commencer), mais on peut se demander si cela suffira. Flores a déclaré qu’il était conscient que cela pouvait le blackbouler auprès de la ligue – comme un certain ancien Quarterback des 49ers – mais qu’il devait prendre cette responsabilité.

Plus intéressant est le fait que ce soit une action de groupe, notamment pour la première partie sujette à la discrimination. Cela signifie que d’autres personnes peuvent se joindre ultérieurement à lui dans cette lutte ; et si c’est ce format qui est choisi, il y a fort à parier qu’il y a déjà eu discussions avec des candidats. Est-ce qu’ils oseront sauter le pas, c’est une autre question ; et, comme d’autres procès avant lui, il reste à voir quel impact il aura véritablement.