NFL Team Honors VI : Tampa Bay

500-Buccaneers

Vous voulez voir à quoi ressemble un pari réussi ? Voici différentes périodes de l’histoire récente des Bucs : champion / finaliste / qualifié en playoffs cette année, pas de participations consécutives en playoffs depuis 18 ans, pas de titre de division depuis 13 ans, auteur d’une saison à 10+ victoires cette année, pas de saisons consécutives à 10+ victoires depuis 20 ans, saison positive cette année et pas de saisons positives consécutives depuis 12 ans. Maintenant, ne nous trompons pas, ce n’est pas non plus un « miracle » : l’équipe avait déjà tout de la franchise dangereuse en attaque et en défense, il lui manquait juste le poste majeur en attaque… et le soupçon de réussite des champions.

À lire en pariant toute sa mise à la roulette sur le 12 rouge.

 

TAMPA BAY BUCCANEERS
2e NFC South ~ 11-5 / 4-0

 

Les prévisions de Madame Soleil 2020

 

Il était peu dire que les Buccaneers avaient secoué le cocotier de la NFL pendant l’intersaison avec des arrivées massives, moins par le nombre que par le nom. De fait l’expression anglaise « pretender or contender » semblait de circonstance : Tampa Bay faisait-il briller le miroir aux alouettes, ou la franchise de Floride allait-elle être le poison attendu dans la division, dans la conférence, vers l’infini et au-delà ?

L’équipe version 2019 avait déjà été un poison pour certains, et il ne lui avait manqué qu’un peu plus d’équilibre offensif pour vraiment jouer sa carte ; cela avait fini par forcer Jameis Winston à sauver la patrie par lui-même, et comme on pouvait s’y attendre il avait terminé par une explosion/implosion digne de lui-même avec 33 TDs et 30 INTs. Désormais, la page était tournée avec la libération du Quarterback, et les boucaniers avaient trouvé un sacré capitaine remplaçant : l’ex-Patriot Tom Brady himself, 43 ans et toutes ses dents (en est-on sûr ?). Le fait de voir Brady dans un système différent, en plus appairé avec le scientifique fou offensif Bruce Arians, était suffisant pour donner envie de suivre la saison ; le #12 n’avait jamais été connu comme un énorme canonnier (ce qui ne voulait pas dire qu’il ne savait pas allumer la mèche – demandez à Randy Moss), mais il serait intéressant de voir s’il allait évoluer (et à quel point) avec le fantastique duo Mike Evans – Chris Godwin. D’autant plus que Tampa devait récupérer le titre honorifique de 1e Compagnie de Tight Ends en NFL avec non seulement O.J. Howard et Cameron Brate, mais évidemment le retour de l’inénarrable Gronk’.

Et pourtant, même avec toutes ces belles choses à faire dans les airs, cela faisait trop longtemps que la course ronflait, et ce même si Ronald Jones avait apporté un coup de jus la saison dernière. L’organisation de Floride avait noté cela et avait décidé de faire venir l’ex-Chief LeSean McCoy ainsi que l’ex-Jaguar Leonard Fournette pour servir de vétérans, tout en ajoutant le troisième tour Ke’Shawn Vaughn qui pouvait devenir une cible de Brady à la James White. Autre avantage de la venue du futur Hall Of Famer : sa vitesse de lancer supérieure à Winston, ce qui devait protéger un peu plus une ligne offensive toujours un peu entre deux eaux. Elle reconduisait presque le même cinq que l’année dernière, avec le premier tour Tackle Tristan Wirfs pour remplacer Demar Dotson ; le quatuor Donovan Smith – Ali Marpet – Ryan Jensen – Alex Cappa devait trouver un poil plus de cohérence, mais il était loin d’être à la rue.

La belle surprise de 2019 chez les Bucs avait été la défense dirigée par Todd Bowles, d’autant plus qu’elle avait pas mal de jeunots dans ses rangs. Le mélange expérience-fougue était monté en puissance pour finir en trombe, et c’était sur cette dynamique que la franchise comptait pour redémarrer. La perte de l’emblématique Gerald McCoy n’avait pas plus pesé que cela sur la ligne défensive menée par T3MVF2 Vea et Ndamukong Suh, avec William Gholston dans le sillage ; c’était le genre de solidité qu’on attendait aussi en 2020. Derrière eux, avait-on la meilleure ligne de Linebackers de la ligue ? La question était officiellement posée : l’explosion de Shaq Barrett à l’opposée de Jason Pierre-Paul avait été bienvenue, alors que le duo intérieur Lavonte David – Devin White était PARTOUT.

C’était surtout l’arrière-garde qui focalisait les questions avec la majorité de l’inexpérience ; s’il y avait eu des scories, l’expérience acquise devait être inestimable : Carlton Davis, Sean Murphy-Bunting et Jamel Dean avaient été loin du ridicule, alors que les Safeties Mike Edwards, Justin Evans et Jordan Whitehead avaient vu l’arrivée du deuxième tour Antoine Winfield Jr. (le fils de l’ancien Bill et Viking) histoire de renforcer encore plus le groupe. La couverture restait le point à surveiller, mais avec l’aide du pass-rush et des schémas tactiques de blitz de Bowles, cela permettait toujours de la protéger un peu.

Les Bucs en étaient actuellement à 12 saisons consécutives sans playoffs, la deuxième plus longue série en cours derrière… devinez. On pouvait se poser la question de l’alchimie offensive qu’il faudrait forcément acquérir, de la protection de Brady et de la couverture qui restait le secteur le moins expérimenté, mais il était difficile de ne pas trouver l’effectif alléchant… au moins pour une Wild Card (Tampa restait derrière New Orleans dans la division, mais l’écart s’était resserré).

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ New Orleans L 23-34 0-1 dwp
2 vs. Carolina (0-1) W 31-17 1-1 d
3 @ Denver (0-2) W 28-10 2-1
4 vs. LA Chargers (1-2) W 38-31 3-1 o/W
5 @ Chicago (3-1) L 19-20 3-2 cpo/L
6 vs. Green Bay (4-0) W 38-10 4-2 cwp
7 @ Las Vegas (3-2) W 45-20 5-2
8 @ NY Giants (1-6) W 25-23 6-2 co/W
9 vs. New Orleans (5-2) L 3-38 6-3 dwp
10 @ Carolina (3-6) W 46-23 7-3 d
11 vs. LA Rams (6-3) L 24-27 7-4 cwpo
12 vs. Kansas City (9-1) L 24-27 7-5 wpo
13 BYE
14 vs. Minnesota (6-6) W 26-14 8-5 c
15 @ Atlanta (4-9) W 31-27 9-5 do/W
16 @ Detroit (5-9) W 47-7 10-5 c
17 vs. Atlanta (4-11) W 44-27 11-5 d
PLAYOFFS
WC @ #4 Washington (7-9) W 31-23
DR @ #2 New Orleans (12-4) W 30-20
CC @ #1 Green Bay (13-3) W 31-26
SB vs. #1 Kansas City (14-2) W 31-9

 

Le bilan de saison régulière

 

Global Bilans
Saison 11-5
Demi-saison 6-2 5-3
Quart-saison 3-1 3-1 1-3 4-0
Détail Bilans
Domicile 5-3
Extérieur 6-2
Division (d) 4-2
Conférence (d+c) 8-4
Équipes > .500 (w) 1-4
Équipes en playoffs (p) 1-5
Matchs à une possession (o) 3-3
4e quart-temps (W-L-TT-TL) 3-1-0-0
Prolongations 0-0
Difficulté Bilans
Calendrier projeté (2019) 128-127-1 (0.502, 16e)
Calendrier réel (2020) 125-131 (0.488, 18e)
Écart entre les deux -0.014 (21e)

 

Difficile de mieux que finir avec un 8-0 post-bye week, en combinant le dernier quart de la saison et les playoffs ; ce 4-0 en playoffs permet à Tampa de rejoindre la courte liste des équipes de Wild Card remportant le Lombardi (dernière en date – Green Bay en 2010). Et pourtant on ne peut pas dire que les Bucs aient brillé contre les meilleurs pendant la saison régulière, avec la seule victoire contre Green Bay à leur actif ; ils ont évidemment fait bien mieux dans le tournoi final. L’équipe a surtout été plus intraitable à domicile (+3 victoires) et également dans le dernier quart-temps (3-1-0-0 vs. 2-3-0-2). Le calendrier a été à peu près comme attendu : aucune équipe affrontée par les Bucs n’a connu d’énorme écart par rapport à la saison précédente ; les chutes d’Atlanta et Minnesota ont fini par créer cette petite différence finale.

 

La réalité

 

Attaque Buccaneers Rang Adversaire Rang
Points par match 30.8 3 22.2 8
TDs 59 4 42 10
Yards par match 384.1 7 327.1 6
First Downs par match 22.8 10 19.9 5
Third Down % 43.456 11 40.000 14
Redzone Drive % 38.068 10 31.034 9
Redzone TD % 68.853 7 62.745 20
Big plays 76 2 50 4
Pass/Run ratio 1.756 30 1.858 1
QB/Cover Rating 102.8 9 94.3 18
Turnovers 17 7 25 5
Défense Buccaneers Rang Adversaire Rang
Run stuff % 16.899 1 9.892 11
Pressions 163 3 101 8
Sacks 48 4 22 4
Équipes Spéciales Buccaneers Rang Adversaire Rang
Field Goal % 90.323 11 80.769 7
Extra Point % 91.228 22 97.436 27
Punt Net Yards 40.2 19 42.2 26
Autres Buccaneers Rang Adversaire Rang
Pénalités par match 5.2 9 5.9 10
Temps de possession moyen 28:54 24
Extra Stat Buccaneers Rang Adversaire Rang
Points 2e MT Par Match 15.4 2 8.6 3

 

Voilà ce que nous disions en introduction : ce n’est pas juste l’arrivée d’un joueur qui a tout changé, il a reçu pas mal d’aide de ceux qui étaient déjà présents, notamment en défense. Bon, certes, il compte dans le fait que cette dernière a encaissé -5.9 points par match et -6 TDs au total puisque l’attaque a offert -5 TDs aux défenses adverses ; tout cela rentre dans l’amélioration du turnover differential qui est passé de -13 à +8, mais il y a toujours un problème pour limiter les points consécutifs avec 3.5 points encaissés par turnover (27e). Si on écarte donc cette stat un peu trompeuse pour la défense, on remarque qu’elle a fait peu ou prou la même saison, mais on trouve quelques petites différences : plus stricte contre les big plays (-11 à 50 – 4e), soufflant le chaud et le froid près de son en-but avec -9 voyages adverses en redzone mais +12.7% terminant en TD, ou +5.6% de 3e tentative.

L’attaque n’a donc pas forcément été plus productive, mais surtout plus efficace, avec notamment l’Extra Stat qui prouve que toute l’équipe a été redoutable en deuxième mi-temps avec la meilleure différence de points NFL à +6.8. Si on prend la productivité de l’année dernière et qu’on supprime la valise de 24 turnovers, ce n’est pas illogique que certains drives désormais non-interrompus se soient terminés dans l’en-but, d’où les +10 TDs offensifs. Sinon pour le reste, là aussi il est difficile de voir une énorme amélioration ou régression dans certains secteurs : on savait que l’attaque avait le potentiel de faire mal, il fallait juste qu’elle arrête de perdre le cuir.

Voici les récompenses de la saison :

Si l’équipe avait des forces établies, il lui manquait la constance au poste principal ; elle est arrivée avec le Quarterback Tom Brady qui continue de défier le temps et récolte sa septième bague (record NFL).

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Nous reviendrons un peu plus loin sur le seul vrai souci que l’équipe ait connu cette année et qui a impacté le futur Hall Of Famer directement, mais malgré cela il a terminé la saison régulière avec de grosses stats : 601 passes tentées (2e NFL) pour 401 passes complétées (2e), 65.7%, 4633 yards (3e), 7.6 yards par passe tentée, 11.6 yards par complétion, 40 TDs (2e), 12 INTs, 1 fumble, 21 sacks et 102.2 de QB Rating (10e).

Il a rappelé qu’il avait toujours quelques soucis avec les lancers les plus compliqués (notamment les deep outs), et il lui est même arrivé d’oublier de compter jusqu’à 4, mais il n’a pas joué si conservateur que cela avec par exemple 9.3 air yards par tentative (3e) et 7.0 air yards par complétion (6e). Il a été létal en redzone, et il a été le Quarterback bénéficiant le plus des DPI avec 23 pour 395 yards.

Si le bonhomme précité va évidemment recevoir la récompense de FA Signing Of The Year, il va devoir la partager avec un autre : les Bucs n’ont pas seulement réglé leurs soucis chroniques de ballons perdus à cause du Quarterback, ils ont aussi réglé leurs soucis chroniques de Kicker avec la signature de Ryan Succop.

Certes Succop n’a pas été transcendent, mais la franchise avait oublié ce que cela faisait de se reposer sur un Kicker ne serait-ce que sympathique : 28/31 sur FGs (90.3% – 11e NFL) et 52/57 sur XPs (91.2% – 22e). Le taux de transformations est un peu faiblard, mais il reste meilleur que l’année dernière, et ne parlons même pas du bond du taux sur FGs (+13.2%) ; rajoutons que Succop a été quasi-parfait en playoffs avec 9/9 sur FGs et 12/13 sur XPs. Les équipes spéciales vont prendre un coup de tromblon plus loin, mais Succop sera épargné.

Il est quelque peu poursuivi par les blessures ces derniers temps, mais cette fois le receveur Mike Evans a réussi à faire une saison complète ; si cela l’a empêché de poster les mêmes moyennes délirantes que les deux saisons précédentes, il n’en a pas moins réussi une excellente année : 70 réceptions pour 1006 yards, 13 TDs (4e NFL et record de franchise), 20 big plays (5e), 4 drops et 9 DPIs (top NFL).

Il a de nouveau été le leader d’un groupe qui a été primordial avec un playcall toujours massivement déséquilibré vers la passe comme vous le voyez dans le tableau des stats. Chris Godwin a lui aussi connu des soucis de santé, ratant quelques matchs dans la première moitié de saison, mais il a fait son grabuge habituel par ailleurs avec 65 réceptions pour 840 yards, 7 TDs, 13 big plays, 3 drops et 131.1 de Target Rating (9e NFL).

Scotty Miller a continué les belles choses entrevues dans sa saison rookie via 33 réceptions pour 501 yards, 3 TDs et 2 drops + un TD qui s’est avéré crucial en finale NFC. Quant à Antonio Brown, tout dépend de ce que vous attendiez de lui : 45 réceptions pour 483 yards et 4 TDs + 2 TDs en playoffs ; si vous vouliez le playmaker extraordinaire, c’est raté – si vous vouliez un receveur d’appoint qui fait le job, c’est réussi.

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La blessure d’O.J. Howard (1 drop, 2 TDs) a été compensée par l’arrivée de Rob Gronkowski, même si le Gronk’ a d’abord été un bon bloqueur ; au fur et à mesure il a pris sa place dans le jeu aérien pour finir avec 45 réceptions, 623 yards, 7 TDs et 2 drops. Là aussi, on ne lui demandait d’être Prime Gronk’ mais de faire le travail, et il l’a bien fait. Cameron Brate conclut le groupe, postant 282 yards et 2 TDs.

Ah, et pour finir, Brown et Brate n’ont aucun drop. Si vous faites le total des sept joueurs cités, et même en rajoutant la stat lunaire de Cyril Grayson et ses 0 réceptions pour 2 drops (!), vous arrivez à 14 drops, un excellent total. Sauf que les Bucs en ont accumulé 32 au total (27e). Gardez cela en tête, on en reparle un peu plus bas.

L’un est un vétéran dont la qualité est désormais connue, l’autre est un sophomore qui a (presque) tout cassé, et ensemble ils forment la meilleure paire d’Inside Linebackers de la ligue : Lavonte David & Devin White méritent de partager la récompense avant que White ne finisse par la gagner tout seul un jour.

David a été le plus solide des deux avec 117 plaquages, 10 plaquages manqués, 12.5 run stuffs (2e NFL), 4.5 pressions dont 1.5 sack, 3 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés, 75%, 4 TDs, 1 INT, 6 passes défendues et 93.4 de Cover Rating. Défenseur Buc le plus utilisé (1056 snaps), il a fait une saison à son niveau, étant à la fois solide contre la course et contre la passe mais peu utilisé dans le pass-rush.

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Ce secteur a été plus dévolu à son jeune partenaire qui a couru comme un dératé aux quatre coins du terrain et qui a eu un grand abattage, mais parfois un peu désordonné : 140 plaquages (5e), 15 plaquages manqués, 9 run stuffs (8e), 25 pressions dont 9 sacks, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré, 83.5%, 3 TDs, 4 passes défendues et 109.1 de Cover Rating.

Son volume de jeu est impressionnant, mais il peut faire encore mieux contre la course et la passe ; sa capacité au pass-rush est néanmoins terrifiante. Mais le plus impressionnant c’est qu’il a monté le volume en playoffs, ce qui veut bien dire qu’il peut encore aller plus haut.

Avoir Brady aide une ligne offensive, avoir une talentueuse ligne offensive en bonne santé aide Brady ; surtout quand on voit ce qu’il s’est passé avec les deux dernières unités affrontées par Tampa en playoffs. L’organisation a construit son cinq titulaire quasiment entièrement à la draft, et la pièce manquante a été le premier tour Offensive Tackle Tristan Wirfs.

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Installé à droite, l’ex-Buckeye a fait une saison retentissante : Buc le plus utilisé (1161 snaps dont 100% des snaps offensifs), solide à la fois en protection et contre la course ; de plus, il n’a commis que 4 pénalités. Il a eu l’air d’un vétéran dans l’alignement et n’a pas fait tâche à l’opposé de Donovan Smith : le Left Tackle (2e tour de 2015) a été un peu plus exposé avec 10 pénalités, mais il a néanmoins rendu une belle copie.

À l’intérieur, le Guard Ali Marpet (2e tour de 2015 aussi) a dû laisser le Most Underrated Player à Succop mais il continue d’être un roc dont le seul défaut est d’avoir été le Lineman titulaire jouant le moins (79.1%) ; Alex Cappa (3e tour de 2018) a encore progressé. La seule « pièce rapportée », le Centre Ryan Jensen (ex-Baltimore arrivé en 2018), a dû bâtir une relation avec son nouveau Quarterback et a parfois été un peu dépassé, mais il n’a pas démérité.

Que ce soit au sol ou en protection, la ligne a rendu de fiers services, et ce n’est pas une surprise car on la sentait pousser depuis quelques temps.

L’intersaison raccourcie par le COVID. Les Bucs ont été épargnés par les blessures avec seulement deux titulaires incontestables placés sur IR (et encore, le deuxième est revenu pendant les playoffs), donc le seul vrai obstacle a été le manque d’entraînement, surtout avec un nouveau Quarterback.

On a clairement vu la désynchronisation entre Brady et ses receveurs en début d’année ; on avait rarement vu autant de passes manquées par le #12. Les choses sont allées de mieux en mieux, mais quand on lit les déclarations d’après-saison on comprend qu’il n’était toujours pas totalement à l’aise même à la fin ; c’est là où sa grande expérience et la qualité offensive autour de lui ont fait la différence, que ce soit en protection ou chez les cibles.

Beaucoup pensent que Tampa a eu cette réussite des champions avec notamment peu de blessés majeurs ; c’est un point valide, mais en parallèle imaginez ce que l’attaque pourrait donner avec plus d’équilibre et un Brady encore plus en phase avec ses partenaires.

Parmi tous les secteurs qui ont bien marché, c’est la défense contre la course qui a été le plus redoutable. Si le playcall adverse a été celui le plus tourné vers la passe (65%), c’est certes parce que Tampa a scoré, mais aussi parce que la muraille a été puissante au sol, ne laissant pas passer grand-chose : 80.6 yards par match (top NFL), 3.6 yards par course (top NFL), 10 TDs (top NFL) et 4 big plays (2e).

Cela a commencé avec une ligne défensive qui a pourtant perdu un de ses excellents éléments : Vita Vea a fait comme Howard – un petit mois et puis grand tour sur IR – sauf que lui est parvenu à revenir en finale NFC histoire de rajouter du poids à une unité qui a très bien tenu sans lui.

Elle a été à la fois efficace contre la course et dans le pass-rush : au milieu, Ndamukong Suh a été au four et au moulin (4.5 run stuffs et 25 pressions dont 6 sacks), tout comme William Gholston (5 run stuffs et 23 pressions dont 3 sacks) ; Steven McLendon a complété avec sérieux même s’il n’a pas rempli la feuille de stat, et Rakeem Nunez-Roches a été un peu trop léger.

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Sur les ailes, le duo terrible Shaq Barrett – Jason Pierre-Paul a mené la danse : le premier n’a pas réédité son incroyable saison dernière mais il a été présent via 4.5 run stuffs, 23 pressions dont 8 sacks et 2 fumbles forcés ; JPP a été le plus prolifique des deux avec 2 run stuffs, 23.5 pressions dont 9.5 sacks (top team), 4 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés et 2 INTs. Anthony Nelson a fait quelques apparitions sympathiques (2 run stuffs, 1 pression).

Les arrières ont également su apporter leur contribution, avec Jordan Whitehead qui a été partout en tant que Safety, couvrant et plaquant les coureurs : 7.5 run stuffs, 5 pressions dont 2 sacks, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré, 62.9%, 2 TDs, 2 INTs, 4 passes défendues et 86.5 de Cover Rating. Le quatrième tour de 2018 continue de progresser à vue d’oeil (oui, encore un joueur issu de cette draft – vous comprenez pourquoi les Draft Flashbacks remontent trois ans en arrière ?) .

Son partenaire, le deuxième tour Antoine Winfield Jr., a déjà l’instinct du playmaker, mais il lui faut acquérir plus de constance, surtout en couverture : 3 sacks, 2 fumbles forcés, 1 fumble récupéré, 76.9%, 13.5 yards par ciblage, 17.5 yards par complétion, 6 TDs, 1 INT, 6 passes défendues et 147.2 de Cover Rating.

Le vrai bond a été fait par le duo Carlton Davis – Jamel Dean : il avait démontré un certain talent en 2019, il a fait encore mieux en 2020. Davis a beaucoup travaillé, et au vu du volume le résultat est très bon : 105 ciblages (5e pire total), 61.9%, 8.1 yards par ciblage, 5 TDs, 4 INTs, 18 passes défendues (2e) et 87.6 de Cover Rating ; rajoutez ses 3.5 run stuffs et vous avez un arrière complet.

Dean a été tout aussi remarquable : 61.4%, 5.7 yards par ciblage, 3 TDs, 1 pick-6, 7 passes défendues et 85.4 de Cover Rating. C’est le sophomore Sean Murphy-Bunting qui a parfois eu du mal à sortir la tête de l’eau dans le slot : actif contre la course avec 4 run stuffs, il a manqué 14 plaquages et accumulé 77%, 9.4 yards par ciblage, 6 TDs, 1 INT, 3 passes défendues et 121.3 de Cover Rating.

Nous l’avons évoqué plus haut, les équipes spéciales ont largement pêché : 21.8 yards par retour de kick (19e), 33.6 yards par retour adverse de kick (pire marque), 5.9 yards par retour de punt (24e), 10.3 yards par retour adverse de punt (26e), 1 contre réussi, 3 contres subis (27e), 1 TD encaissé sur retour de punt.

Succop a permis de remonter le taux de FGs, mais pour le reste c’est un problème récurrent chez les Bucs ; les stats sur punt ne sont pas affolantes : 45.2 yards bruts (19e), 40.2 yards nets (19e), 31.5% de punts dans les 20 yards adverses (21e).

Si vous vous attendiez à ce que nous parlions du jeu au sol, il faut mettre un bémol : il n’a pas été à la ramasse, c’est juste qu’il a été variable, suivant la qualité de l’opposition, postant au final 94.9 yards par match (28e), 4.1 yards par course (25e), 16 TDs (15e) et 9 big plays (17e) ; on peut ajouter qu’il a eu du mal à se dépêtrer des adversaires avec 13 plaquages cassés (pire marque NFL).

Ronald Jones a mené la charge, accumulant 220 touches pour 1143 yards (top team) dont 978 yards au sol (top team), 5.1 yards par course, 4.9 yards par occasion, 8 TDs et 7 big plays ; il a eu une belle capacité à gagner des yards après contact avec 584 (6e NFL) soit 3.0 par course (2e) avec 10 plaquages cassés, mais il a perdu 2 fumbles. Derrière lui, Leonard Fournette a scoré mais il n’a pas été assez régulier par ailleurs via 133 touches pour 600 yards (4.2 par occasion + 3.8 par course) et 6 TDs.

Ce n’est pas si mal n’est-ce pas ? Attendez, les coureurs vont prendre un coup de tromblon généralisé à la réception : vous vous rappelez des 14 drops sur 32 à la charge des receveurs/Tight Ends ? TOUT LE RESTE EST POUR LES COUREURS. 18 drops. Jones : 42 ciblages, 5 drops. Fournette : 47 ciblages, 7 drops (14.9% – pire marque NFL avec minimum 30 ciblages). Le’Sean McCoy : 19 ciblages, 2 drops. Le rookie Ke’Shawn Vaughn : 10 ciblages, 3 drops. Kenjon Barner : 1 ciblage, 1 drop.

Certains devraient devenir très intimes avec la machine JUGS pendant l’intersaison.

Vu tous les soucis récents des Bucs au poste de Kicker, Ryan Succop mérite de le partager avec Tom Brady. Bon OK, on exagère… mais à peine.

Difficile de trouver à redire sur une Free Agency pareille.

Le titre. Bruce Arians et Brady deviennent les plus âgés à décrocher le Lombardi à leur poste respectif au terme d’un pari réussi.

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De fait, indirectement, ils viennent de perpétuer ce rêve très souvent trompeur de se croire « à un joueur du titre ». Dans leur cas ce n’était pas si loin de la vérité, mais d’autres s’y sont cassé – et s’y casseront – les dents.

La claque à domicile contre New Orleans en Week 8. S’il y a bien une soirée où on a eu l’impression que les Bucs s’étaient fourvoyés pendant l’intersaison, c’était ce match cauchemar où rien n’est allé dans leur sens. Disons qu’ils ont bien redressé la barre ensuite.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut JNR
1 KO vs. Dallas 6-10 Négative 0
2 vs. Atlanta 4-12 Négative 3
3 @ LA Rams 10-6 Playoffs 0
4 SNF @ New England 7-9 Négative 0
5 vs. Miami 10-6 Positive 0
6 TNF @ Philadelphia 4-11-1 Négative 0
7 vs. Chicago 8-8 Playoffs 3
8 @ New Orleans 12-4 DivChamp 1
9 BYE
10 @ Washington 7-9 DivChamp 0
11 MNF vs. NY Giants 6-10 Négative -7
12 @ Indianapolis 11-5 Playoffs -1
13 @ Atlanta 4-12 Négative 0
14 vs. Buffalo 13-3 DivChamp 1
15 SNF vs. New Orleans 12-4 DivChamp 0
16 @ Carolina 5-11 Négative 0
17 @ NY Jets 2-14 Négative 0
18 vs. Carolina 5-11 Négative 0

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2020 : 6.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2020 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2020 : 126-145-1 (0.465, 29e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2020 : 64-64 (0.500, 16e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2020 : 62-81-1 (0.434, 31e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.066 (12e).
  • Distance totale théorique de voyage : 15543 kms (19e).
  • Total de jours nets de repos entre les matchs : 0 (14e).

Oh hello la NFC East, merci pour le calendrier. Le fait d’avoir la moitié de la NFC South dans le trou aide aussi, et c’est assez fou de voir le bilan cumulé du programme à l’extérieur avec les Rams, New Orleans ou Indy sur le chemin du doublé. Il va être intéressant de voir Brady retourner à New England vu les résultats de 2020, et il y a quelques passages qu’il va falloir négocier intelligemment, mais rien d’insurmontable pour les champions en titre.