NFL Team Honors VI : Pittsburgh

500-Steelers

L’équipe la plus impactée indirectement par le COVID a aussi été la dernière équipe invaincue de NFL, mais elle s’est désintégrée à la vitesse grand V après son démarrage à 11-0. Le retour du QB titulaire a permis à l’attaque d’être moins catastrophique mais c’est parce qu’il a reboosté (enfin, en partie) le secteur aérien ; le secteur terrestre a été le boulet de 15 tonnes qui a freiné les Steelers jusqu’à ce que l’attaque aérienne finisse par lâcher prise elle aussi dans cette catastrophe de premier quart-temps en playoffs. Pendant ce temps-là, la défense a perdu un peu trop de pièces malgré une excellente saison ; c’est le pendant offensif qui doit se reprendre si la franchise veut retourner au devant de la scène.

À lire au milieu d’un rotoplaf.

 

PITTSBURGH STEELERS
1er AFC North ~ 12-4 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2020

 

Mélodrames, blessures, départs de joueurs emblématiques… et malgré tout cela, avant 2020, les Steelers étaient sur une série de 16 saisons non-négatives consécutives (derrière les 19 des Patriots) avec dans cette période 7 titres de division, 10 qualifications en playoffs, 3 participations au Super Bowl et 2 titres. La franchise encaissait les coups durs et maintenait un niveau minimum… même si cela les empêchait de drafter haut (elle n’avait plus été dans le top-5 depuis 49 ans, et la seule fois où elle avait été dans le top-10 depuis c’était via trade up l’année dernière).

Cette période (qui part de la fin du règne de Bill Cowher et le titre de 2005 avant de donner la main à Mike Tomlin et le titre de 2008) a très souvent été marquée par des intersaisons relativement calmes avec plus de départs que d’arrivées, la draft faisant le complément. C’était encore le cas en 2020, à tel point que voici la liste complète des joueurs signés en Free Agency, ne clignez pas des yeux : l’ex-Chief Offensive Lineman Steven Wisniewski, l’ex-Colt Tight End Eric Ebron et l’ex-Raven Defensive Lineman Chris Wormley sur échange. La draft, elle, avait comporté six choix mais sans premier tour, avec en tête de liste le deuxième tour receveur Chase Claypool et le troisième tour Linebacker Alex Highsmith.

Les trois nouveaux vétérans allaient sûrement avoir un rôle important : Wisniewski devait remplacer le Guard Ramon Foster parti en retraite dans une unité qui reconduisait le quatuor Alejandro Villanueva – Maurkice Pouncey – David DeCastro – Matt Feiler ; s’il avait été adéquat en protection malgré le roulement de Quarterbacks derrière, il avait eu plus de mal à ouvrir la voie aux coureurs. Ebron venait pour servir de deuxième couteau derrière le voleur d’âmes Vance McDonald, Nick Vannett ayant été libéré. Wormley avait la tâche importante de supplanter Javon Hargrave, le maousse régulièrement sous-coté qui était infatigable pour avaler les blocks ou finir le travail lui-même.

Pour le reste, on ne changeait pas une équipe qui aurait pu faire mieux sans les blessures… mais on renforçait quand même certains secteurs. Le plus évident en 2019 était celui des cibles de passe : Ben Roethlisberger était revanchard, mais il avait besoin de plus d’armes, d’où la draft de Claypool pour rejoindre JuJu Smith-Schuster, James Washington et la surprise Diontae Johnson. Au sol, James Conner avait aussi lutté contre les pépins physiques, et un peu plus d’aide de la ligne offensive devait lui permettre de retrouver son rendement ; Benny Snell Jr et Jaylen Samuels auraient leur carte à jouer.

Défensivement, on avait vu un désaveu (qui n’était pas surprenant) du haut de la draft 2016 avec les départs du Cornerback Artie Burns – et pendant un temps, celui du Safety Sean Davis qui avait finalement été resigné. Le trio Joe Haden – Mike Hilton – Steven Nelson devait continuer de faire les rondes sur les ailes devant l’étincelant Minkah Fitzpatrick et le sérieux Terrell Edmunds, terminant enfin un renouvellement de l’arrière-garde qui avait pris un peu de temps. Et en parlant de renouvellement, Devin Bush était sur la voie pour devenir le nouveau Ryan Shazier dans un front-7 qui voulait encore faire frémir nombre d’attaques : le duo de braqueurs de banque Cameron Heyward – Stephon Tuitt pour mettre le boxon devant, Vince Williams pour compléter le travail de Bush au milieu (Mark Barron n’ayant pas été resigné) et, bien entendu, l’intenable Trent Jordan Watt sur les ailes avec l’assistance de Bud Dupree. On ne changeait pas (trop) une défense qui tape dur.

En ce qui concerne Pittsburgh, on oubliait parfois de parler de leur constance (probablement parce qu’ils n’avaient pas gagné autant de titres que New England dans la même période). En 2020, c’était l’attaque qui devait apporter quelques preuves avec le retour des blessés et les ajouts. Mais il était clair que, sur le papier, les Steelers avaient tout ce qu’il fallait pour être encore une menace dans la division, et pour causer des soucis dans l’AFC.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ NY Giants W 26-16 1-0
2 vs. Denver (0-1) W 26-21 2-0 co
3 vs. Houston (0-2) W 28-21 3-0 co/W
4 BYE
5 vs. Philadelphia (1-2-1) W 38-29 4-0
6 vs. Cleveland (4-1) W 38-7 5-0 dwp
7 @ Tennessee (5-0) W 27-24 6-0 cwpo
8 @ Baltimore (5-1) W 28-24 7-0 dwpo
9 @ Dallas (2-6) W 24-19 8-0 o/W
10 vs. Cincinnati (2-5-1) W 36-10 9-0 d
11 @ Jacksonville (1-8) W 27-3 10-0 c
12 vs. Baltimore (6-4) W 19-14 11-0 dwpo
13 vs. Washington (4-7) L 17-23 11-1 po/L
14 @ Buffalo (9-3) L 15-26 11-2 cwp
15 @ Cincinnati (2-10-1) L 17-27 11-3 d
16 vs. Indianapolis (10-4) W 28-24 12-3 cwpo/W
17 @ Cleveland (10-5) L 22-24 12-4 dwpo
PLAYOFFS
WC vs. #6 Cleveland (11-5) L 37-48

 

Le bilan de saison régulière

 

Global Bilans
Global 12-4
Demi-saison 8-0 4-4
Quart-saison 4-0 4-0 3-1 1-3
Détail Bilans
Domicile 7-1
Extérieur 5-3
Division (d) 4-2
Conférence (d+c) 9-3
Équipes > .500 (w) 5-2
Équipes en playoffs (p) 5-3
Matchs à une possession (o) 7-2
4e quart-temps (W-L-TT-TL) 3-1-0-0
Prolongations 0-0
Difficulté Bilans
Calendrier projeté (2019) 117-139 (0.457, 31e)
Calendrier réel (2020) 120-133-3 (0.475, 21e)
Écart entre les deux 0.018 (13e)

 

Du vert partout, mais c’est bien le seul rouge le plus important : le bilan dans le dernier quart de saison qui prévenait de la baffe à venir en Wild Card. Cependant ce n’est pas non plus comme si ce fort démarrage avait été complètement volé : rappelons qu’en première moitié de saison, Pittsburgh était très solide des deux côtés du ballon ; l’équipe n’est pas passée de 1-6 à 5-2 contre les équipes terminant en positif ou 0-6 à 5-3 contre les qualifiés en playoffs juste « par chance ». L’équipe a aussi été bien plus efficace dans les matchs à une possession (7-2 vs. 6-5) avec un dernier quart-temps redoutable. Le calendrier a été un peu plus compliqué que prévu parce que l’AFC North a été plus forte.

 

La réalité

 

Attaque Steelers Rang Adversaire Rang
Points par match 26.0 12 19.5 3
TDs 50 10 36 2
Yards par match 334.6 24 305.8 3
First Downs par match 20.1 26 17.6 2
Third Down % 42.174 14 37.387 5
Redzone Drive % 30.556 26 25.269 1
Redzone TD % 63.462 11 55.556 6
Big plays 58 20 56 10
Pass/Run ratio 1.796 31 1.406 17
QB/Cover Rating 93.5 17 76.7 1
Turnovers 18 9 27 2
Défense Steelers Rang Adversaire Rang
Run stuff % 14.976 2 15.282 32
Pressions 194 1 82 3
Sacks 56 1 14 1
Équipes Spéciales Steelers Rang Adversaire Rang
Field Goal % 95.833 4 83.333 14
Extra Point % 91.111 23 96.970 26
Punt Net Yards 39.6 24 41.0 19
Autres Steelers Rang Adversaire Rang
Pénalités par match 5.1 5 6.4 4
Temps de possession moyen 30:49 13
Extra Stat Steelers Rang Adversaire Rang
Marqueurs de TDs 10 30

 

Le crash n’a pas été assez prolongé pour altérer complètement les stats offensives globales, mais il y a des traces. Si le carrousel de Quarterbacks de 2019 rend toute comparaison caduque (Pittsburgh est passé de 25 TDs offensifs à 47 !), il y en a qui valent le coup parce qu’elles sont négatives : par exemple passer de 0 à… 1 TD (28e) et 6 à… 13 points (29e) sur premier drive, ou alors passer de 8 à 4 drives de 80+ yards terminant en TD ou de 1 à aucun drive de 90+ yards terminant en TD (pires marques). Les big plays n’ont pas suivi le retour du #7 avec un playcall tourné +6.4% vers la passe avec 7.6% de play-action (pire marque)… on (ne) se demande (pas) pourquoi. L’Extra Stat est aussi intéressante : Pittsburgh est encore parmi les équipes avec le moins de joueurs différents scorant un TD.

Sinon comme vous le voyez, la défense va bien merci pour elle, et ce même si nous avons déjà évoqué (et nous allons détailler) qu’elle a fini par craquer sous les absences. Elle est la seule cette saison à n’avoir jamais encaissé 30+ points (ce qui rend la défaite en Wild Card encore plus rageante), elle a encore scoré avec 3 TDs (que des picks-6), et à part un peu plus de big plays (+7), elle a fait son travail habituel (ce qui rend la défaite en Wild… attendez nous l’avons déjà dit).

Voici les récompenses de la saison :

Surprise ! Ou pas : le Linebacker Trent Jordan Watt va bien finir par remporter le NFL Defensive Player Of The Year, mais en attendant il truste le NFL Team Honors Steelers Most Valuable Player.

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Difficile de dire quelque chose sur lui que vous ne savez pas déjà, donc listons les stats délirantes et passons à autre chose : 53 plaquages, 11 run stuffs (5e NFL), 55 pressions (top NFL) dont 15 sacks (top NFL), 2 fumbles forcés, 7 passes défendues et 1 INT. Un monstre.

Cette fois les Steelers n’ont pas eu besoin de lui pour couvrir une blessure, ils ont eu besoin de lui pour couvrir un départ : le Defensive Tackle Tyson Alualu a de nouveau fait une saison remarquable sur la ligne défensive avec 4.5 run stuffs, 8 pressions dont 2 sacks, 1 fumble forcé et 5 passes déviées (!). Javon Hargrave étant parti sous d’autres cieux en Free Agency, l’unité avait besoin que quelqu’un reprenne le flambeau et Alualu a confirmé qu’il pouvait le faire.

L’attaque était si bien partie que les choix étaient multiples, mais au vu du final on est moins chaud à l’idée de nommer un playmaker : pour information, les Steelers n’ont pas un seul offensif à 1000 yards cette saison ; des 9 équipes dans le même cas, Pittsburgh est la seule à être allée en playoffs. Donc le Season Review est tout colère, et il décide de nommer l’Offensive Tackle Alejandro Villanueva parce qu’il le mérite aussi bien.

Cela fait des années que l’on connaît la qualité de Villanueva comme Left Tackle, et dans une saison où ceux qui touchent la balle ont tour à tour été héros ou zéros, il faut savoir choisir l’homme de confiance à la qualité stable et le Steeler qui a joué le plus de snaps (1167). Ceci dit, il nous amène invariablement à l’année particulière de la ligne offensive… qui a finalement suivi la courbe inconstante des playmakers précités.

D’un côté vous avez une franchise de l’acier qui a envoyé du lourd par les airs avec 41 passes tentées par match (top NFL), et vous voyez dans le tableau les magnifiques stats de la protection ; de l’autre côté, vous avez le jeu au sol qui a pédalé dans l’acier fondu, et vous voyez dans le tableau le taux de run stuffs réussis par les adversaires.

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Alors quid ? Cela a été à la fois un problème de qualité et de disponibilité. Seuls les Tackles ont fait une saison quasi-complète, avec le Right Tackle Chukwuma Okorafor qui a été à l’image de l’unité : sympathique en protection, en difficulté à la course. À l’intérieur, il y a eu du mouvement et personne n’a dépassé 900 snaps sur quasiment 1100 : le Centre Maurkice Pouncey a été moins saignant qu’à l’accoutumée, a raté quelques matchs et a craqué sur le premier snap du Wild Card ; la paire de Guards David DeCastro – Matt Feiler en a fait de même (enfin, sans le snap foireux).

Le rookie Kevin Dotson a dû dépanner et il a lui aussi suivi le mouvement (cela reste un bon premier galop d’essai) alors que J.C. Hassenauer a fait comme ses petits camarades quand il a dû supplanter Pouncey. La ligne était vraiment une unité : quand elle a marché, cela a été un bel effort d’ensemble, quand cela n’a pas marché, personne n’a relevé le niveau.

De l’autre côté, vous avez la ligne défensive dont au sujet de laquelle nous avons parlé de Alulu et des zigotos autour de lui que sont évidemment Stephon Tuitt ainsi que le récipiendaire de la récompense, le Defensive Lineman Cameron Heyward.

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Là encore, que peut-on dire que vous ne savez pas déjà sur Heyward ? Sa polyvalence est essentielle à la défense, et c’est pour cela qu’il l’emporte sur un autre défenseur méritant (qui aura sa récompense de groupe plus tard) : 4.5 run stuffs, 21 pressions dont 4 sacks, 3 passes déviées et 1 INT. Le retour de Tuitt a rappelé qu’il était très important dans le pass-rush avec 37 pressions (5e NFL) dont 11 sacks (8e), mais on l’a connu un poil plus incisif contre la course (2 run stuffs).

Néanmoins, cela reste encore une excellente saison des gros défensifs qui ont planté le décor pour le reste de l’escouade.

Dans l’ensemble, le receveur Chase Claypool mérite la récompense, mais la draft de Pittsburgh a été solide sans en donner l’air ; nous avons parlé de Dotson (quatrième tour) et nous parlerons du troisième plus bas.

Claypool a apporté l’impact largement attendu en étirant le terrain de manière assez significative : 62 réceptions pour 873 yards (14.1), 9 TDs et 14 big plays ; il a tellement fait peur aux adversaires qu’il a même provoqué 8 DPIs pour 185 yards (top NFL). On peut presque lui pardonner ses 6 drops vu qu’il est un rookie et qu’il a été loin d’être le pire de l’équipe, mais il doit quand même faire attention à ses mains car il a aussi 3 fumbles dont un perdu.

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Et vous nous voyez arriver, la transition est toute trouvée avec le groupe des cibles qui a totalisé 43 drops (pire marque NFL). Diontae Johnson a été l’archétype du joueur boom or bust : 88 réceptions pour 923 yards, 7 TDs, 10 big plays et TREIZE (13) drops (pire marque NFL). Le danseur JuJu Smith-Schuster a été aussi en dedans, accumulant 97 réceptions pour 831 yards, 9 TDs et 13 big plays ; il a commis seulement 3 drops, mais 3 fumbles dont un perdu et surtout cette moyenne de 8.6 yards par réception.

James Washington a été présent mais n’a pas crever l’écran (392 yards et 5 TDs), et que dire de la saison d’Eric Ebron qui est redevenu celui que les Lions connaissaient tant (558 yards, 5 TDs, 7 drops et 1 fumble).

Vous ne serez donc pas surpris de voir que les Steelers ont posté 6.1 yards par réception (25e) et 9.4 yards par complétion (29e) ; imaginez si Claypool n’avait pas été là. Pour son retour, Ben Roethlisberger a dû activer le bras et finit avec des stats à l’image des moyennes de l’équipe : 608 passes tentées (3e NFL) pour 399 complétées (3e), 65.6%, 3803 yards, 6.3 yards par passe tentée, 9.5 yards par complétion, 33 TDs (7e), 10 INTs, 1 fumble, 13 sacks et 94.1 de QB Rating.

Mais attendez, vous n’avez même pas vu les moyennes en air yards : 7.1 par passe tentée et 4.6 par complétion. Quatre. Point. Six. Air. Yards. Par. Complétion. C’est moins que Sam Darnold. C’est la pire moyenne des titulaires ayant fait toute la saison. Même Teddy Bridgewater détourne le regard de cette stat. Voilà ce que c’est quand vous avez une surcharge de travail, que votre attaque a une explosivité à géométrie variable et que vous ne faites pas toujours confiance à vos cibles.

Ne vous inquiétez pas, le jeu au sol va prendre son coup de tromblon, mais si nous le citons là nous n’avons plus vraiment de Worst Unit Of The Year (quoi qu’il mériterait les deux). Parlons de ce qui a fini par plomber la meilleure escouade de Pittsburgh : les blessures en défense.

C’est le poste de Linebacker qui a payé le plus lourd tribut avec les pertes de Devin Bush puis Robert Spillane (et Ulysees Gilbert III qui n’est pas aussi important que les deux autres mais qui a un nom qui claque donc citons-le). Bush et Spillane ont manqué sur la fin malgré l’arrivée en catastrophe d’Avery Williamson par échange au cours de la saison : Bush n’a pas vraiment eu le temps d’avoir un impact et Spillane a totalisé 2 run stuffs, 5 pressions dont 2 sacks, 1 fumble récupéré, 4 passes défendues et 1 pick-6.

Les Steelers se sont donc retrouvés avec le duo Williams & Son : Vince Williams a été le pilier habituel via 11.5 run stuffs (3e NFL), 7 pressions dont 3 sacks et 2 fumbles récupérés ; Williamson a fait son maximum dans un temps de jeu réduit avec 2 run stuffs et 3 pressions dont 1 sack.

C’est quand même une preuve de plus de la qualité de la ligne défensive et de ceux qui sont restés si la défense contre la course a réussi à limiter les adversaires à 111.4 yards par match (10e), 4.3 yards par course (13e), 13 TDs (7e) ou 11 big plays (19e) avec le bon taux de run stuffs listé dans le tableau… mais on a bien senti sur la fin que les absences ont été trop lourdes, d’où l’écroulement en playoffs.

Avec un pass-rush pareil, il est sûr qu’il est plus facile de nominer la défense aérienne dans son ensemble, mais ce serait faire injure au talent de la couverture que de dire que c’est la seule raison à cette belle année : 56.7% (top NFL), 194.4 yards par match (3e), 5.9 yards par passe tentée (3e), 10.4 yards par complétion (15e), 22 TDs (5e), 18 INTs (top NFL), 45 big plays (9e) et aucun match d’un Quarterback à 300+ yards (top NFL).

Pour finir sur les pass-rushers d’ailleurs, la blessure de Bud Dupree a été dommageable car il a apporté dans tous les secteurs avec 3 run stuffs, 24 pressions dont 8 sacks, 2 fumbles forcés et 2 passes défendues. Fort heureusement, le troisième tour Alex Highsmith a su répondre au challenge en étant polyvalent via 3.5 run stuffs, 8 pressions dont 2 sacks, 1 passe déviée et 1 INT ; il n’a pas été toujours à son avantage mais pour un rookie propulsé dans le grand bain c’est encourageant.

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Derrière eux, les arrières ont encore fait un sacré travail. Minkah Fitzpatrick est toujours le plus « visible » d’entre eux, terminant avec 79 plaquages (top team), et s’il a été solide partout il a bien évidemment fait le plus de dégât en couverture : 50% sur 26 ciblages, 2 TDs, 4 INTs dont 1 pick-6, 11 passes défendues et 65.7 de Cover Rating. L’arrière le plus mis à mal a été Steven Nelson : il a le plus joué des Cornerbacks, et s’il a su limiter les réceptions à 58.2% ou 12.8 yards de moyenne, il a totalisé 7 TDs pour 2 INTs, 9 passes défendues et 97.0 de Cover Rating ; un bilan un peu contrasté.

Joe Haden est toujours solide (50.6%, 3 TDs, 2 INTs dont un pick-6, 12 passes défendues et 75.9 de Cover Rating) alors que Mike Hilton a encore été un feu follet partout sur le terrain : 5 run stuffs, 3 sacks, 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés, 64.4%, 1 TD, 3 INTs, 7 passes défendues et 60.2 de Cover Rating.

Cameron Sutton a été intéressant avec 3 fumbles forcés, 1 fumble récupéré, 60.7%, 1 TD, 1 INT, 8 passes défendues et 79.8 de Cover Rating. Terrell Edmunds boucle tout cela avec 55.6%, 1 TD, 2 INTs, 8 passes défendues et 70.8 de Cover Rating ; c’est une liste impressionnante. Si on peut reprocher quelque chose au groupe, c’est que Fitzpatrick, Hilton et Haden cumulent 31 plaquages ratés en tout.

Amenez le lance-roquettes : 84.4 yards par match (pire marque), 3.6 yards par course (pire marque), 12 TDs (27e) et 10 big plays (11e) ; l’attaque terrestre a été lamentable.

Et c’est un « non-effort de groupe » : James Conner n’est pas devenu mauvais du jour au lendemain, surtout qu’il ne termine pas si mal avec 169 courses pour 721 yards (4.3), 6 TDs et 17 plaquages cassés (en tout il poste 936 yards, 6 TDs et 20 plaquages cassés). C’est juste que l’aide n’est pas toujours venue devant, et surtout qu’il n’y a eu aucune solution quand il n’était pas là : Benny Snell n’a réussi que 3.3 yards par course et 4 TDs, et ne parlons pas du reste.

Avery Williamson n’a pas pu empêcher l’inévitable mais son ajout a quand même fait du bien pour pallier les blessures.

Eric Ebron a été malheureusement trop proche de son niveau moyen pour vraiment aider l’attaque.

Le sweep de Baltimore. Vous croyez que les Steelers vont faire des sentiments parce qu’au retour les Ravens étaient ravagés par le COVID ? « Pittsburgh a assez payé les épidémies dans les autres équipes » vous diront leurs fans (et ils n’ont pas tort). Rendre la pareille de l’année dernière tout en conservant son invincibilité contre le rival haï, c’est le must.

La première mi-temps du Wild Card. Bien sûr, on pourrait prendre la première défaite de la saison contre une équipe de Washington à 4-7… dans toute autre année où il ne se passe pas ceci : le Wild Card est chez vous, où les Browns n’ont pas gagné depuis DIX-SEPT ANS. Vous avez été un modèle de stabilité et de réussite tout en regardant votre adversaire patauger dans la médiocrité (au mieux), la nullité (en moyenne) voire l’indicible horreur (le 0-16 que vous avez d’ailleurs scellé vous-mêmes en Week 17 avec une équipe sans plusieurs titulaires). La dernière fois que les Browns étaient en playoffs, vous les avez sortis vous-mêmes il y a DIX-HUIT ANS, et ils n’ont pas gagné en playoffs depuis VINGT-SIX ANS. Résultat : vous prenez 28-0 en premier quart-temps et 35-10 en une mi-temps.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut JNR
1 @ Buffalo 13-3 DivChamp 0
2 vs. Las Vegas 8-8 Équilibre 1
3 vs. Cincinnati 4-11-1 Négative 0
4 @ Green Bay 13-3 DivChamp 0
5 vs. Denver 5-11 Négative 0
6 SNF vs. Seattle 12-4 DivChamp -3
7 BYE
8 @ Cleveland 11-5 Playoffs 4
9 MNF vs. Chicago 8-8 Playoffs 0
10 vs. Detroit 5-11 Négative -8
11 SNF @ LA Chargers 7-9 Négative 0
12 @ Cincinnati 4-11-1 Négative 0
13 vs. Baltimore 11-5 Playoffs 0
14 TNF @ Minnesota 7-9 Négative 0
15 vs. Tennessee 11-5 DivChamp 3
16 @ Kansas City 14-2 DivChamp -3
17 MNF vs. Cleveland 11-5 Playoffs -1
18 @ Baltimore 11-5 Playoffs -1

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2020 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2020 : 10.
  • Bilan cumulé total en 2020 : 155-115-2 (0.574, 1er).
    • Bilan cumulé à domicile en 2020 : 75-68-1 (0.524, 14e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2020 : 80-47-1 (0.629, 1er).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.105 (28e).
  • Distance totale théorique de voyage : 9159 kms (2e).
  • Total de jours nets de repos entre les matchs : -8 (28e).

Il en faut un, le voici, le calendrier projeté comme le plus difficile : les deux North + les champions des divisions AFC font ce genre d’effet. Il est vrai que le début pré-bye week (qui arrive assez vite) est surtout à domicile, mais les deux déplacements sont chez les finalistes malheureux de conférence. Méfiance au niveau du passage « un peu plus abordable » en milieu de saison, et que dire du finish… tout en sachant que les jours de repos vont faire de sacrées montagnes russes et que les coachs préfèrent avoir un certain rythme.