NFL Team Honors VI : Baltimore

500-Ravens

Une moins bonne saison régulière mais une étape supplémentaire franchie en playoffs – en plus, contre ceux qui les avaient éliminés l’année précédente et battu à nouveau en 2020. Alors, est-ce que c’est une réussite pour Baltimore sachant qu’il n’y a qu’une équipe qui peut vraiment célébrer à la fin ? Les Ravens vont se maudire de ne pas avoir emporter la division avec des Steelers qui ont lentement dépéri et des Browns qui commencent à pousser derrière ; un ou deux points de contention sont apparus, surtout en attaque, et c’est ce qui a fini par coûter la victoire en Divisional Round. Néanmoins, avec de la jeunesse et du talent, cette équipe ne va nulle part, et elle doit fignoler quelques détails.

À lire en étant plus qu’un coureur.

 

BALTIMORE RAVENS
2e AFC North ~ 11-5 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2020

 

Quelque soit le bout par lequel vous preniez la saison 2019, vous finissiez quasiment toujours avec la meilleure de l’histoire de la franchise, que ce soit dans le bilan final, les records, les performances de l’attaque et de la défense… d’où la frustration énorme de cette fin en queue de poisson. Baltimore l’avait bien compris, opérant des additions qui avaient été certes minimales en nombre, mais sûrement pas en impact.

Autant commencer par là, d’ailleurs : le Defensive Lineman Calais Campbell était arrivé via échange avec Jacksonville, et c’était l’ajout majeur de la saison via Free Agency ; cependant, il ne fallait pas négliger celui de l’ex-Bronco Derek Wolfe, un solide vétéran sur lequel on pouvait toujours compter… quand il était sur le terrain (deux des trois dernières saisons sur IR). Ces deux arrivées contrebalançaient la perte de Michael Pierce et permettaient à la ligne défensive de devenir impressionnante autour de Brandon Williams. L’autre tête nouvelle était celle du dernier né dans la famille des Inside Linebackers Ravens pris au premier tour : Patrick Queen remplaçait un Patrick Onwuasor dépassé en 2019 et libéré ; l’équipe avait même doublé avec le troisième tour Malik Harrison. Queen allait prendre la place au centre de l’unité pour aider à redorer le blason de la défense contre la course, talon d’Achille de la saison passée ; il pourrait compter sur L.J. Fort mais pas sur Josh Bynes, libéré lui aussi.

Le pass-rush avait beaucoup pressé mais n’avait pas beaucoup terminé le travail, et il y avait nécessité que tout le monde s’y colle. Il avait un peu payé la blessure rapide de Pernell McPhee, et son retour devait booster les stats ; Matthew Judon restait le leader, Tyus Bowser devait enclencher la surmultipliée et Jaylon Ferguson devait se montrer davantage. L’arrière-garde, elle, devait gérer l’après-Earl Thomas après avoir déjà libéré Tony Jefferson : le volcanique Safety avait eu une éruption de trop, celle-ci envers la révélation de 2019 Safety Chuck Clark. Cela laissait un trou aux côtés de ce dernier alors que les Cornerbacks avaient largement de quoi faire avec un Marlon Humphrey superstar, Marcus Peters, Tavon Young et un Jimmy Smith qui devait rester en bonne santé.

Passons de l’autre côté de la ligne de scrimmage où l’attaque record de 2019 revenait quasiment au complet, mais avec une absence de taille : la légende Raven Guard Marshal Yanda avait décidé de prendre sa retraite ; le sophomore Ben Powers devait faire son maximum pour se montrer digne (il l’avait plutôt bien fait lors du dernier match de saison régulière). Pour le reste, le Centre Matt Skura revenait de blessure et l’autre Guard Bradley Bozeman devait être un peu plus solide alors que le duo de Tackles Ronnie Stanley – Orlando Brown avait déjà prouvé être de taille ; D.J. Fluker avait été ajouté pour la profondeur de banc si besoin.

On ne remplace pas Yanda comme cela, donc il fallait surveiller du coin de l’oeil le comportement de l’unité afin de continuer à donner toutes les garanties à un Lamar Jackson revanchard qui échangerait volontiers les records contre un titre. Cette année encore, il n’y avait aucune raison pour que l’attaque de Baltimore n’affole pas les compteurs : le trident terrestre Lamar – Mark IngramGus Edwards avait même vu l’arrivée du deuxième tour J.K. Dobbins. Les cibles avaient certes perdu le Tight End Hayden Hurst échangé à Atlanta, mais il n’avait jamais valu son premier tour et l’équipe ne voyait pas de problèmes à continuer avec l’explosif Mark Andrews et le bloqueur Nick Boyle. Chez les receveurs, le trio Hollywood Brown – Willie Snead – Miles Boykin avait perdu Seth Roberts mais récupéré le troisième tour Devin Duvernay… bref, on rechargeait intelligemment les munitions pour le #8.

Avant cette décision de se séparer de Thomas (légitime connaissant les Ravens), à part la retraite de Yanda, on avait l’impression que l’attaque était la même et que la défense avait bouché son seul vrai trou avec Campbell et Queen. Maintenant, les cartes étaient forcément un peu rebattues, sans pour autant dire que Baltimore n’était plus redoutable. La division et de longs playoffs étaient totalement dans leurs cordes, mais le front-7 et les Cornerbacks avaient un peu plus de poids sur leurs épaules.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs. Cleveland W 38-6 1-0 dwp
2 @ Houston (0-1) W 33-16 2-0 c
3 vs. Kansas City (2-0) L 20-34 2-1 cwp
4 @ Washington (1-2) W 31-17 3-1 p
5 vs. Cincinnati (1-2-1) W 27-3 4-1 d
6 @ Philadelphia (1-3-1) W 30-28 5-1 o
7 BYE
8 vs. Pittsburgh (6-0) L 24-28 5-2 dwpo
9 @ Indianapolis (5-2) W 24-10 6-2 cwp
10 @ New England (3-5) L 17-23 6-3 co
11 vs. Tennessee (6-3) L 24-30 (OT) 6-4 cwpo/TL
12 @ Pittsburgh (10-0) L 14-19 6-5 dwpo
13 vs. Dallas (3-8) W 34-17 7-5
14 @ Cleveland (9-3) W 47-42 8-5 dwpo
15 vs. Jacksonville (1-12) W 40-14 9-5 c
16 vs. NY Giants (5-9) W 27-13 10-5
17 @ Cincinnati (4-10-1) W 38-3 11-5 d
PLAYOFFS
WC @ #4 Tennessee (11-5) W 20-13
DR @ #2 Buffalo (13-3) L 3-17

 

Le bilan de saison régulière

 

Global Bilans
Global 11-5
Demi-saison 6-2 5-3
Quart-saison 3-1 3-1 1-3 4-0
Détail Bilans
Domicile 5-3
Extérieur 6-2
Division (d) 4-2
Conférence (d+c) 7-5
Équipes > .500 (w) 3-4
Équipes en playoffs (p) 4-4
Matchs à une possession (o) 2-4
4e quart-temps (W-L-TT-TL) 0-0-0-1
Prolongations 0-1
Difficulté Bilans
Calendrier projeté (2019) 112-144 (0.438, 32e)
Calendrier réel (2020) 125-128-3 (0.494, 16e)
Écart entre les deux 0.056 (2e)

 

Ce troisième quart de saison a été brutal, surtout avec cette épidémie de COVID qui a touché l’équipe. Il y a eu une volte radicale des bilans contre les équipes terminant en positif (3-4 vs. 6-1) et dans les matchs à une possession (2-4 vs. 5-1). Le fait d’avoir très peu de matchs joués en dernier quart-temps n’est pas surprenant : comme l’année dernière, l’équipe a remporté 8 victoires sans être jamais rejointe au score (top NFL), et surtout elle fait partie des trois équipes à avoir mené au moins une fois dans TOUS ses matchs de saison régulière ; c’est plus remarquable que les deux autres (Green Bay et Kansas City) car Baltimore a perdu plus de matchs. Cependant, vous voyez tout en bas une des raisons de ce bilan final moins bon : un calendrier bien plus dur que prévu avec le bond général de la division, de Washington et d’Indy pour ne citer qu’eux ; même la mauvaise moitié de l’AFC South, Philly et New England n’ont pu contrebalancer.

 

La réalité

 

Attaque Ravens Rang Adversaire Rang
Points par match 29.2 7 18.9 2
TDs 55 7 37 3
Yards par match 363.1 19 329.8 7
First Downs par match 20.4 24 21.7 16
Third Down % 48.792 4 34.031 2
Redzone Drive % 40.120 6 29.518 6
Redzone TD % 63.333 12 62.222 18
Big plays 69 5 50 4
Pass/Run ratio 0.789 1 1.662 4
QB/Cover Rating 95.7 14 87.2 7
Turnovers 18 9 22 10
Défense Ravens Rang Adversaire Rang
Run stuff % 12.696 10 7.568 2
Pressions 156 6 91 7
Sacks 39 14 32 13
Équipes Spéciales Ravens Rang Adversaire Rang
Field Goal % 89.655 12 66.667 1
Extra Point % 98.113 3 83.333 2
Punt Net Yards 42.3 8 40.6 15
Autres Ravens Rang Adversaire Rang
Pénalités par match 6.5 28 4.8 30
Temps de possession moyen 31:22 7
Extra Stat Ravens Rang Adversaire Rang
Plaquages manqués
135 31

 

La défense est restée peu ou prou du même niveau qu’en 2019 et l’attaque a logiquement régressé après une saison délirante qui n’était pas reproductible ; cependant, vous le voyez, elle n’a pas régressé à un niveau moyen, elle est juste redescendue de deux ou trois nuages. Si vous voulez quelques écarts offensifs par rapport à la saison dernière, en voilà : -4.0 points par match, -7 TDs, +3 TDs offerts à la défense adverse, -44.5 yards par match, -3.7 first downs par match, -3.9% de voyages en redzone terminant en TD, +1.7% de 3e tentatives, +7.1% de drives terminant en 3&out ; en partant comme la meilleure attaque de NFL, il n’y a pas de quoi paniquer, mais il ne faut pas chuter plus.

Le plus embêtant, c’est que les Ravens ont eu une baisse de forme générale en dernier quart-temps : 11 TDs marqués (27e) contre 14 TDs encaissés (17e). Il y a aussi eu un peu moins d’efficacité en début de match, avec notamment -27 points scorés sur premier drive à 37 (16e), mais la défense a encore bien tenu avec 20 points encaissés sur premier drive adverse (3e). Cette dernière a globalement encore fait une bonne saison, mais là aussi on a vu des soucis poindre avec par exemple -3 TDs scorés, +29.2 yards par match, +4.5 first downs par match ou +14.5% de voyages adverses en redzone terminant en TD. Cependant, LA stat défensive qui interpelle, c’est l’Extra Stat : la défense a manqué +42 plaquages par rapport à 2019 (!).

Voici les récompenses de la saison :

Difficile de refaire une année comme 2019, mais le Quarterback Lamar Jackson a encore brillé cette saison, se créant des petits moments d’anthologie comme son retour contre Cleveland… mais il a également eu ses moments de moins bien, et il y a une partie de son jeu qui peut être inquiétante.

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Lamar reste un playmaker, que ce soit avec son bras et ses jambes, et c’est symbolique que ce soit lui qui ramène son équipe avant la mi-temps du Wild Card Round avec un scramble dont il a le secret. Il a encore fait mal, accumulant 64.4%, 2757 yards (7.3), 26 TDs, 9 INTs, 4 fumbles, 29 sacks et 99.3 de QB Rating + 159 courses pour 1005 yards (9e NFL), 7 TDs, 10 big plays et 2 fumbles.

Mais il a aussi eu quelques turnovers très coûteux, et il y a toujours chez lui cette réticence à lancer sur les ailes ; et on ne parle pas d’envoyer à deux ou trois yards, mais plus loin. Certains diront que c’est une question de qualité de receveurs, d’autres un souci intrinsèque : il y a probablement un peu des deux, mais c’est la prochaine étape dans son évolution s’il veut vraiment devenir un passeur complet.

Vous avez probablement entendu son nom pour la première fois à cause de l’incident qui a précipité la libération d’Earl Thomas : c’est dommage car le Safety Chuck Clark est un excellent élément de l’arrière-garde qui n’a cessé de progresser depuis sa draft en 2017.

Raven le plus utilisé (1122 snaps), il est devenu le « patron » de la dernière ligne de défense une fois Eric Weddle et Thomas partis, et il a mérité cette confiance : 2.5 run stuffs, 5 plaquages manqués seulement, 5.5 pressions dont 1.5 sack, 2 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés dont un remonté pour un TD, 60.4%, 2 TDs, 1 INT, 4 passes défendues et 84.5 de Cover Rating. C’est aussi grâce à son émergence que l’équipe a été plus tranquille pour évacuer les « grands noms vétérans ».

On essaye de ne pas surcharger Lamar et on se retrouve entre les talentueux qui n’ont pas fait la saison entière, les sympathiques qui travaillent en groupe… donc donnons-le à OBJ. Vous savez, celui qui n’est plus en AFC North, le Tackle Orlando Brown Jr.

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En effet ce n’est pas une question de talent qui a poussé l’équipe à l’échanger, mais sa volonté de jouer à gauche ; le talent il l’a démontré depuis sa draft, et cette saison il a eu une double qualité : celle de son jeu, et celle d’être sur le terrain. Nous reviendrons sur ce sujet sensible pour la ligne offensive, en attendant Brown a été un roc à droite en jouant quasiment tous les snaps offensifs, que ce soit en protection ou pour ouvrir les brèches.

Le Cornerback Marlon Humphrey a encore fait un carton cette saison, et ce même s’il a été le 4e arrière le plus ciblé de NFL avec 106.

Voilà ce que le bonhomme a répondu : 6.5 pressions dont 2.5 sacks, HUIT (8) fumbles forcés (top NFL !), 61.3%, 6.1 yards par ciblage, 10.0 yards par complétion, 3 TDs, 1 INT, 11 passes défendues et 84.3 de Cover Rating. Ce manque d’INT est un peu dommageable, tout comme les 12 plaquages manqués ou les 8 DPIs pour 116 yards (pire marque NFL) – ce dernier point reste un problème chez lui – mais ce taux de complétion et cette moyenne par passe tentée avec un tel volume restent remarquables. C’est peut-être un poil moins impressionnant qu’en 2019, mais cela reste très solide.

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Le manque d’INTs a été un souci partout d’ailleurs (10 INTs, 23e) et la seule ombre au tableau d’une couverture active : 63.8% (11e), 221.0 yards par match (6e), 5.9 yards par passe tentée (4e), 9.3 yards par complétion (4e), 22 TDs (5e), 38 big plays (3e) et seulement 2 receveurs à 100+ yards (top NFL).

Le compère de Humphrey, Marcus Peters, a également fait une saison pleine mais le pass-rush en moins : 4 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés, 64.7%, 7.4 yards par ciblage, 3 TDs, 4 INTs, 9 passes défendues et 78.9 de Cover Rating ; une bien belle ligne qui, elle aussi, est pourrie par les 14 plaquages manqués (soit 21.2% de ses tentatives).

Il est rageant que Jimmy Smith ait été embêté par les blessures, passant quasiment toute la saison sur l’injury report, car sur le terrain il a été redoutable avec 36 ciblages, 50.0%, 3.3 yards par ciblage, 6.6 yards par complétion, 1 passe défendue et 57.4 de Cover Rating ; mais c’est toujours mieux que le poissard ultime Tavon Young qui n’a joué que 38 petits snaps. Anthony Averett a été un peu plus limite sans être catastrophique via 76.7%, 1 TD, 7 passes défendues et 108.0 de Cover Rating.

Aux côtés de Clark, DeShon Elliott a lui aussi beaucoup joué et les résultats ont été mitigés : 6.5 pressions dont 2.5 sacks, 2 fumbles forcés, 59%, 14.9 yards par complétion, 3 TDs, 4 passes défendues, 113.4 de Cover Rating ; et lui aussi a été touché par le virus avec 11 plaquages manqués.

Entre le premier tour Linebacker Patrick Queen et le deuxième tour coureur J.K. Dobbins, on trouve de quoi faire une récompense.

Commençons par Dobbins qui a dû s’installer avant de prendre lentement le leadership sur le groupe des coureurs, boutant un vétéran hors du gridiron : 134 courses pour 805 yards, 6.0 yards par course (5e NFL), 8 TDs + 18 réceptions pour 120 yards et 1 TD ; il doit travailler les mains avec 4 drops (c’est beaucoup pour aussi peu de réceptions), mais sinon c’est très prometteur pour l’avenir.

Queen est un cas particulier : 106 plaquages, 7 run stuffs (top team), 13 pressions dont 3 sacks, 2 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés dont un remonté pour un TD, 2 passes défendues et 1 INT ; dit comme cela c’est une sacrée saison. Sauf qu’il y a ce total aberrant de 21 plaquages manqués (pire marque NFL) et 76.4%, 3 TDs pour 103.6 de Cover Rating ; bref, c’est une première année mi-figue mi-raisin pour lui. Il a montré ses qualités athlétiques pour voler sur le terrain, mais il a aussi pris plus d’un mur à la course et plus d’un vent en couverture.

Il s’est aussi retrouvé parachuté comme ancre de la défense sans titulaire à l’intérieur, et parfois les maousses devant lui ont été absents. Il a eu le secours du toujours sérieux L.J. Fort avec ses 4.5 run stuffs, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés, mais lui aussi est plus à l’aise contre la course qu’en couverture (au moins il rate peu de plaquages, 5 sur 58 tentatives).

Tout cela finit par donner une défense au sol un peu mitigée : 108.8 yards par match (8e), 4.6 yards par course (22e), 12 TDs (4e) et 12 big plays (23e).

Comme aucune unité de Baltimore n’a failli au point de poster des stats affreuses, on doit se diriger vers la fin de saison, et la ligne offensive a fini par plier un peu trop souvent ; la faute à la conjonction de départs, blessures et manque de talent à certains postes.

Quand vous perdez l’emblématique Marshal Yanda sur retraite, puis votre Left Tackle Ronnie Stanley sur blessure avant la moitié de la saison, c’est déjà difficile. Quand votre Centre commence à envoyer des tirs de mortier en guise de snaps, c’est encore plus compliqué, surtout si cela finit par causer une commotion de votre Quarterback. Patrick Mekari avait impressionné dans un temps réduit l’année dernière mais il a été bien plus fragile cette saison, et Matt Skura n’a pas apporté de garanties.

Bradley Bozeman a été le plus sympathique des intérieurs comme Left Guard, alors qu’à droite Ben Powers a été la moins mauvaises des solutions ; D.J. Fluker a été moyen, et le rookie Tyre Phillips n’est clairement pas encore prêt. Un ensemble trop disparate pour tenir la distance, et même le retour de Stanley ne va pas régler tous les soucis.

L’attaque terrestre n’a pas été au niveau stratosphérique de 2019, mais elle a quand même raté d’un cheveu en Week 17 le record de yards au sol pour une équipe sur un match (404 vs. 423).

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Bref, tout va bien pour le Corbacdozer : 191.9 yards par match (top NFL), 5.5 yards par course (top NFL), 24 TDs (3e) et 31 big plays (top NFL) ; on note quand même une petite baisse des grosses performances avec 5 matchs d’un coureur à 100+ yards (4e), soit 6 de moins qu’en 2019. Il faut bien trouver quelque chose de mal à dire.

Le témoin est définitivement passé entre Mark Ingram et la nouvelle génération : le vétéran (299 yards et 2 TDs) a été peu à peu effacé de la rotation par Dobbins qui a accompagné Gus Edwards et ses 144 courses pour 723 yards (5.0), 6 TDs, 8 big plays et 11 plaquages cassés. Si Edwards a été un peu moins efficace que Lamar et le rookie au sol, il a été dévastateur par les airs avec 9 réceptions pour 129 yards, portant son total à 852 yards et 13 plaquages cassés. Bref, l’Hydre ne va nulle part, elle a juste régénéré sa vieille tête pour en mettre une plus jeune à la place.

C’est le secteur qui a pris le plus gros parpaing : l’attaque aérienne est un peu tombée de son nuage. Elle a posté 63.3% (26e), 171.2 yards par match (pire marque), 6.7 yards par passe tentée (20e), 10.7 yards par complétion (15e), 27 TDs (13e), 11 INTs (9e) et 38 big plays (3e) ; vous le voyez, « explosivité » a été le maître mot, et cela veut aussi dire qu’elle a parfois manqué de régularité quand le jeu au sol a été freiné, menant à certaines défaites.

Si aucune des cibles n’a été mauvaise, il n’y en a vraiment qu’une qui s’est démarquée : Mark Andrews est toujours aussi redoutable au coeur du jeu avec 58 réceptions pour 701 yards (12.1) et 7 TDs ; c’est juste qu’il a manqué quelques matchs et qu’il a toujours un petit souci de drops (5). Marquise Brown a fait pire qu’en 2019 dans ce registre avec 6 drops et il termine avec 58 réceptions pour 769 yards, 8 TDs et 13 big plays ; c’est lui le receveur #1, mais on reste un peu sur notre faim.

Willie Snead a fait son travail habituel avec 432 yards et 3 TDs alors qu’on en attend plus de Myles Boykin (266 yards et 4 TDs) ou du troisième tour Devin Duvernay (201 yards). Nick Boyle (2 TDs) a été précieux pour bloquer, mais malheureusement il a passé la moitié de l’année sur IR. Revoir Dez Bryant a été sympa mais cela n’a pas cassé trois pattes à un corbeau.

Calais Campbell pour un sixième tour, belle rentabilité ; et nous ajoutons un Derek Wolfe pour faire plaisir.

L’Homme du 69 n’a pas tardé à se sentir très bien dans le Maryland ; on a vu ce que cela a donné quand il n’a pas été là sur la première ligne de défense. 2 run stuffs, 14 pressions dont 4 sacks et 6 passes déviées (!) ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Wolfe continue d’être le gars dont personne ne parle mais qui abat un travail conséquent, surtout contre la course : 6.5 run stuffs, 5 pressions dont 1 sack, 1 fumble récupéré et 2 passes déviées.

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Et bien sûr, le maousse Brandon Williams est toujours là, le plot qui termine parfois lui-même via 3.5 run stuffs, 1 pression et 2 passes déviées ; il a néanmoins dû se battre contre le COVID cette saison. Justin Ellis a été un peu trop transparent : il s’est fait piquer la vedette par le troisième tour Justin Madubuike qui s’est fait remarquer avec 1.5 run stuff et 3 pressions dont 1 sack dans un nombre de snaps limité.

Sur les ailes, l’échange pour Yannick Ngakoue n’a pas été aussi productif que celui pour Campbell, mais peut-on le blâmer avec une saison pareille où il change deux fois d’équipe (7 pressions dont 3 sacks et 2 fumbles forcés). Matthew Judon a engrangé 3.5 run stuffs, 27 pressions dont 6 sacks (top team). Pernell McPhee a été à son niveau (18 pressions dont 3 sacks) mais il a 10 plaquages manqués ; dans le même moule, Tyus Bowser a posté 16 pressions dont 2 sacks et 11 plaquages manqués, cependant il a été un vrai moulin à vent avec ses grosses griffes (5 passes défendues et 3 INTs !).

Aucune surprise que la défense soit encore top NFL avec 46.2% de blitz, et le dernier Raven à 10+ sacks sur une saison était Terrell Suggs de Ball So Hard University en 2017.

Difficile saison pour lui, mais forcément l’échange pour Yannick Ngakoue a un peu manqué de retour sur investissement en 2020.

The Lamarback contre Cleveland. Lamaraucanard. Lamarvelous. Lamarepos. Lamaracle.

La défaite en Divisional Round. Le sweep contre Pittsburgh est frustrant car il perd la division (surtout avec ce match retour faussé par le COVID), mais la défaite à Buffalo a renvoyé Baltimore à ses soucis offensifs… rappelant déjà ceux de l’année passée à Tennessee.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut JNR
1 MNF @ Las Vegas 8-8 Équilibre 0
2 SNF vs. Kansas City 14-2 DivChamp -1
3 @ Detroit 5-11 Négative 1
4 @ Denver 5-11 Négative 0
5 MNF vs. Indianapolis 11-5 Playoffs 0
6 vs. LA Chargers 7-9 Négative -1
7 vs. Cincinnati 4-11-1 Négative 0
8 BYE
9 vs. Minnesota 7-9 Négative 7
10 TNF @ Miami 10-6 Positive 0
11 @ Chicago 8-8 Playoffs -3
12 SNF vs. Cleveland 11-5 Playoffs 0
13 @ Pittsburgh 12-4 DivChamp 0
14 @ Cleveland 11-5 Playoffs -7
15 vs. Green Bay 13-3 DivChamp 0
16 @ Cincinnati 4-11-1 Négative 0
17 vs. LA Rams 10-6 Playoffs 0
18 vs. Pittsburgh 12-4 DivChamp 1

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2020 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2020 : 9.
  • Bilan cumulé total en 2020 : 152-118-2 (0.562, 2e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2020 : 89-54-1 (0.622, 1er).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2020 : 63-64-1 (0.496, 17e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.126 (3e).
  • Distance totale théorique de voyage : 12074 kms (7e).
  • Total de jours nets de repos entre les matchs : -3 (21e).

Baltimore a intérêt à bien profiter de son passage à domicile avec CINQ (5) SEMAINES consécutives, bye week comprise : le début est tout sauf évident et l’après bye week est une horreur sans nom dont au sujet de laquelle on ne vous raconte pas vous pouvez le constater vous-mêmes. Comme les Raiders, les Ravens vont aussi faire un sacré yoyo dans les jours nets de repos, avec notamment ce match retour à l’extérieur contre Cleveland qui sortira de bye week et qui terminera un sacré trio intra-division.