Gameday : Wild Card Round de Samedi

Gameday 2015

 

#7 Indianapolis Colts @ #2 Buffalo Bills

 

Date et Heure Française Samedi 9 Janvier, 19:05
Lieu Bills Stadium
Titre Buffalo dans la cour des grands
Prévision Météo Quelques nuages, < 0°C

 

Les Bills ne sont plus une équipe sur la pente ascendante dont on attend confirmation ; ils sont désormais des juggernauts qui font des dégâts sur leur passage et qui auraient bénéficié d’une bye week si nous étions toujours à l’ancien format. En face d’eux se trouvent « les miraculés de l’an 2020 », des Colts sur courant alternatif mais avec assez de qualité pour arracher une qualification, et qui se verrait bien faire du grabuge en playoffs.

https://images2.minutemediacdn.com/image/fetch/w_736,h_485,c_fill,g_auto,f_auto/https%3A%2F%2Fhorseshoeheroes.com%2Fwp-content%2Fuploads%2Fgetty-images%2F2020%2F10%2F1279848329-850x560.jpegDans cette optique, on peut dire que l’arrivée de Philip Rivers a été une bonne chose pour stabiliser le jeu aérien (65%, 4169 yards, 24 TDs, 11 INTs)… même s’il est vrai qu’il a parfois succombé à sa manie de vouloir sauver la patrie à lui tout seul avec une bombe mal placée qui finit dans les mains adverses. C’est d’autant plus étonnant qu’on pensait qu’il ne retomberait pas dans ce travers des dernières années Chargers, car cette fois il avait une de meilleurs lignes offensives devant lui : le fameux « Murtopelle », associé à la rapidité de lancer de Rivers, a permis de minimiser la pression sur le QB (67 pressions – 2e dont 10 sacks – top NFL).

Alors certes il a subi des éclats avec les pertes de plusieurs Tackles dont Anthony Castonzo, et c’est ce que la défense de Buffalo va vouloir tester : le pass-rush n’a aucune mégastar qui domine (A.J. Klein et Mario Addison sont top team avec… 5 sacks), mais Sean McDermott adore blitzer (123 pressions – 11e dont 27 sacks – 8e), et cela peut mettre à mal une protection qui n’a pas un de ses tauliers.

https://static.clubs.nfl.com/image/private/t_landscape_tablet/bills/vj2yh55xaacgqwsldgur.jpgLa bonne nouvelle pour Rivers, c’est que le Fantôme s’est réveillé : après avoir été silencieux pendant une bonne partie de la saison, T.Y. Hilton a enfin trouvé l’endzone et termine top team avec 762 yards, ce qui explique aussi pourquoi le #17 a distribué cette saison. Zach Pascal a beaucoup pensé mais aussi gagné de yards (629) et il a scoré autant que Ghost (5 TDs) pendant que le rookie Michael Pittman s’est montré, tout comme Mo Alie-Cox. La couverture de Buffalo fait une excellent travail cette saison (un QB Rating adverse de 86.9 – 5e), grâce bien sûr au pass-rush mais aussi au talent dans l’arrière-garde avec le quatuor Tre’Davious White – Levi Wallace – Micah Hyde – Jordan Poyer ; White et Wallace autorisent moins de 60% de complétions et le groupe a réussi 8 INTs. Ils font partie d’une défense qui sait voler le cuir (26 turnovers – 3e) ce qui veut dire que Rivers ne devra pas enclencher son arrosage automatique.

Et quel meilleur moyen de ne pas trop surcharger le Philip que d’avancer au sol ? Comme pour Hilton, la situation a mis un peu de temps à se décanter, mais Jonathan Taylor a fini par dire « donnez-moi les clefs du Murtopelle, je conduis ». Le rookie a explosé depuis quelques semaines pour achever une magnifique saison à 1468 yards et 12 TDs ; derrière lui, Nyheim Hines a surtout brillé en réceptions (63, top team pour un total de 862 yards et 7 TDs). Vous le voyez, les coureurs ont eu un apport immense dans l’attaque, et cela devrait encore être le cas contre une défense de Buffalo qui est susceptible contre la course (119.6 yards par match – 17e + 4.6 yards par course – 26e) ; c’est clairement LE secteur dans lequel les visiteurs ont l’avantage et sur lequel ils devraient appuyer – à Tremaine Edmunds et ses partenaires de fermer les écoutilles.

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Existe-t-il une progression en NFL qui a été plus fun à suivre que celle de Josh Allen ? L’année dernière encore, on voyait les défauts de son style de desperado… pas si éloigné mentalement de son adversaire du jour d’ailleurs. Et cette année est définitivement celle de la maturation : le troisième année a dézingué dans tous les sens à hauteur de 69.2%, 4544 yards, 37 TDs et 10 INTs ; la majorité de ces stats le placent top-5 NFL. Il est toujours sujet aux fumbles (9 dont 6 perdus), mais à part cela il est devenu le leader incontesté de l’attaque, et il a surtout apporté quelque chose qui manquait cruellement depuis la K-Gun Offense des années 1990 : du flair et du fun.

Sa ligne offensive n’est pas aussi solide que celle d’en face et elle a aussi connu sa blessure majeure avec Cody Ford, mais tout bien considéré avec les absences, elle ne s’en tire pas trop mal. Le souci, c’est qu’elle va devoir tenir contre un front terrifiant mené par DeForest Buckner et Denico Autry ; ajoutez papy Justin Houston sur les ailes et vous avez là 73 pressions dont 25 sacks. Alors certes, cela manque un peu de soutien car les Colts ne sont pas si bien classés que cela au total (102 pressions – 21e dont 22 sacks – 14e), mais ces trois-là peuvent mettre le bazar assez rapidement, ce qui pourrait forcer Allen à sortir de la poche ; Indy sait déjà qu’il faudra être discipliné dans les intervalles (voire mettre un espion sur le QB)… sinon les Bills pourront s’appuyer sur un taux de 49.7% de 3e tentatives (top NFL) pour progresser.

https://bloximages.chicago2.vip.townnews.com/heraldbulletin.com/content/tncms/assets/v3/editorial/7/b4/7b46b162-51f5-11eb-9a70-f329697dd9ff/5ff8ca5750132.image.jpg?resize=400%2C267En parlant de cela, Allen n’aurait jamais fait une saison pareille sans sa machine à first down : le top receveur NFL en réceptions (127) et yards (1535), Stefon Diggs ; l’arrivée de l’ex-Viking a été une des décisions les plus marquantes de l’intersaison, et dès sa première année à Buffalo il a été étincelant. Avec Cole Beasley dans le slot, John Brown pour la profondeur et le rookie Gabriel Davis pour les trous qu’il reste dans la couverture, vous avez un groupe homogène où chacun a sa place ; Dawson Knox complète le tout. Et on sait déjà que ce sera le duel à suivre de ce côté du ballon : la couverture des Colts peut être étouffante comme avoir des oublis assez sidérants – ce qui explique des stats moyennes avec 65.7% de complétion (18e) ou 241.6 yards par match (20e) ; contre les Bills cela ne pardonnera pas, et on pense notamment à la capacité à freiner les gros gains (57 big plays – 11e) contre une attaque qui les adore (76 big plays – 2e). Xavier Rhodes connaît une renaissance à Indy, et il forme un sacré trio avec T.J. Carrie et le couteau suisse Kenny Moore, mais il va être testé, tout comme les Safeties Justin Blackmon et Khari Willis.

Cela est d’autant plus vrai que le jeu au sol de Buffalo continue de traîner (107.7 yards par match – 20e + 4.2 yards par course – 20e), et que lui aussi va prendre un mur avec le front-7 des Colts (90.5 yards par match – 2e + 3.7 yards par course – 2e) ; Devin Singletary risque d’avoir du mal à avancer balle en main. Ce qui faisait la force des Bills auparavant a un peu disparu, et contre une unité qui a le Maniac en son sein, cela pourrait être encore le cas : si jamais le jeu au sol est abandonné, alors Darius Leonard pourra venir se mêler à la fête pour surveiller / tenter de sacker Allen, et faire ce qu’il adore – créer des turnovers (3 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés).

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/-11qy498l37jl3oLho2Pwc4jwRo=/0x0:4989x3637/1200x800/filters:focal(2096x1420:2894x2218)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/61855969/usa_today_11491686.0.jpgCette année, les Colts ont en général démarré fort en attaque (dès le premier drive avec 9 TDs, top NFL) avant de tomber en deuxième mi-temps, et la défense des Bills a fait la même chose (1 seul TD encaissé sur premier drive, top NFL aussi) ; de l’autre côté, l’attaque des Bills a été d’une belle constance et la défense des Colts est montée en puissance au cours du match.

Contre Allen & Co et à l’extérieur, les visiteurs ne peuvent pas se permettre de laisser le diesel chauffer et voir Buffalo s’éloigner au score sinon cela va activer le mode arrosage automatique de Rivers (et on sait ce que ça donne). Cela passera par une attaque équilibrée pour forcer les Bills à stopper l’attaque terrestre, alors qu’il ne ferait pas de mal aux locaux de pouvoir avancer balle en main, même si ce sera compliqué. Buffalo est logiquement favori, mais les Colts offrent une opposition intéressante… s’ils sont dans un bon jour.

 

#6 Los Angeles Rams @ #3 Seattle Seahawks

 

Date et Heure Française Samedi 9 Janvier, 22:40
Lieu Lumen Field
Titre La belle en playoffs
Prévision Météo Couvert
Saison régulière Week 10 : LA Rams 23-16
Week 16 : Seattle 20-9

 

Rams et Seahawks se retrouvent dans le tournoi final après avoir partagé la série pendant la saison régulière : L.A. a ouvert les hostilités avant la réponse de Seattle il y a deux semaines. Désormais les deux équipes vont devoir se départager dans un match dont l’issue, cependant, s’est peut-être déjà jouée au retour.

https://theramswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/64/2021/01/1294330508.jpg?w=1000&h=600&crop=1En effet, la grande question de ce match est de savoir quel sera le QB à la tête de l’attaque des visiteurs. C’est lors du match de Week 16 que Jared Goff s’est fracturé/disloqué le pouce, et sa disponibilité est largement remise en question ; s’il ne peut pas être aligné, alors c’est John Wolford qui va connaître sa deuxième titularisation en NFL… et son premier match de playoffs. Wolford n’a pas été mauvais contre Arizona pour permettre aux Rams de décrocher une place dans le tournoi final, mais aller jouer les Hawks chez eux est une autre paire de manches. Certes, même si Goff est là, ce ne sera pas simple : il n’a pas fait une saison mirobolante (67%, 3952 yards, 20 TDs mais surtout 13 INTs) et avant sa blessure il y a deux semaines il a eu du mal à faire progresser l’attaque. Bref, on ne peut pas dire que le poste de meneur offensif donne toutes les garantis avant ce match.

Pourtant l’équipe a reçu une bonne nouvelle dans tout cela : le retour du vétéran Left Tackle Andrew Whitworth dans une ligne offensive qui a eu ses trous d’air, mais qui reste une unité solide en protection (91 pressions – 9e dont 13 sacks – 4e). C’est d’autant plus important que le pass-rush de Seattle a d’abord ronflé très fort avant de connaître un coup de boost (139 pressions – 6e dont 25 sacks – 11e) : l’arrivée de Carlos Dunlap a fait du bien (17 pressions dont 5 sacks) mais cela reste un peu bizarre que le top sackeur soit… un Safety, Jamal Adams (25.5 pressions dont 9.5 sacks) ; L.A. est prévenu sur la tendance à blitzer des locaux.

https://cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/advancelocal/DPDAVLQ63FHVFDJ2M6GUDH35S4.jpgAu niveau aérien, c’est toujours le Cooper Kupp – Robert Woods show : les deux receveurs sont à 900+ yards chacun et 9 TDs en cumulé avec une grosse propension aux yards après réception ; le Tight End Tyler Higbee est l’autre gros marqueur (5 TDs) alors que Josh Reynolds est le troisième larron. La couverture de Seattle a été un souci en conjonction avec le pass-rush pendant une bonne partie de la saison via 66.8% de complétion (21e) ou 285.0 yards par match (31e), mais comme par hasard les deux se sont améliorés de concert : Shaquill Griffin, Quandre Diggs et leurs partenaires ont su fermer l’espace aérien au match retour, et les deux arrières accumulent les passes défendues (22) et les INTs (8). Que ce soit un Goff avec un pouce fracturé ou Wolford, il y a un vrai danger à ce que l’histoire de la Week 16 se répète.

Pour aider, il faudra un bon jeu au sol, ce que les Rams ont parfois eu du mal à mettre en place (126.1 yards par match – 10e + 4.3 yards par course – 17e), et ce qui pourrait encore être le cas : ils ont surtout fonctionné par comité mais Darnell Henderson ne sera pas là et Cam Akers est incertain pour la rencontre. Cela laisserait Malcolm Brown contre le duo Bobby Wagner et K.J. Wright (pour schématiser car les deux font bien plus que simplement arrêter la course) et un doute sur la capacité des visiteurs à avancer balle en main ; Woods sera sûrement encore utilisé comme alternative. Quoi qu’il arrive, il faudra un jeu au sol plus constant et finisseur qu’au match retour.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/Ov80SUWeYnjQlwZEqvbl9ta_VNg=/0x0:1940x1294/1200x800/filters:focal(1162x223:1472x533)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/67614455/1194140244.jpg.0.jpg

Les Seahawks ont récupéré la couronne de la division pour la première fois depuis 2015 : cela paraît assez fou quand on connaît la répétition des saisons de qualité du côté du Pacific Northwest, mais il est vrai que la division a été disputée ces dernières années. L’attaque est toujours menée par Russell Wilson qui a été une bonne moitié de saison dans la discussion pour le titre de MVP avec un départ torride, avant de tomber dans un trou pendant quelques semaines. Il s’est bien repris et a terminé sur un bon rythme pour finir avec des stats excellentes : 68.8%, 4212 yards, 40 TDs (2e NFL) et 13 INTs ; le total d’INTs reste un peu trop élevé, preuve de ce trou d’air qui a probablement empêché les Hawks de finir en tête de la conférence.

On imagine aisément la réaction du #3 lorsqu’il a vu son adversaire pour le Wild Card Round : pour paraphraser un titre de Eurythmics, « Here come the Rams again ». Le QB sait qu’il va encore devoir faire avec une protection largement déficiente (150 pressions – 30e dont 33 sacks – 30e) contre le duo furieux Aaron Donald – Leonard Floyd : 70 pressions dont 24 sacks à eux deux, avec Donald 2e NFL dans les deux catégories. Ils mènent un des meilleurs pass-rushs de NFL (134 pressions – 7e dont 32 sacks – 3e) et cela sans forcément avoir beaucoup besoin de blitzer, ce qui est toujours un plus ; cela permet d’allouer plus de ressources derrière.

https://s26980.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/11/Aaron-Donald-Leonard-Floyd.jpgC’est notamment le cas en couverture, ce qui est le point fort de cette escouade défensive : 63.3% de complétion (8e), 190.7 yards par match (top NFL), 17 TDs (top NFL) et 14 INTs (12e) pour un QB Rating adverse de 80.4 (2e). On savait déjà que Jalen Ramsey était un top CB dans la ligue, mais l’émergence de Darious Williams a grandement aidé à booster la défense aérienne de Californie ; rajoutez Troy Hill qui tient plutôt bien même en étant le plus visé des trois et les deux Safeties John Johnson III et Jordan Fuller, et vous avez un ensemble cohérent où il est difficile de trouver une faille. L’ensemble pass-rush + couverture a maintenu Wilson à moins de 250 yards à chaque fois et ce pourrait être encore le cas, même si le QB sait qu’il peut compter sur un des duos les plus explosifs de NFL : Tyler Lockett et DK Metcalf ont chacun dépassé les 1000 yards et scoré 10 TDs cette saison dans leurs styles particuliers (Lockett plus couteau suisse, Metcalf le spécialiste des big plays). David Moore fait une 3e option sympathique (6 TDs) et il devra probablement se montrer pour aider ses partenaires face à cette opposition.

Lors du match aller, le manque de coureurs valides avait été un handicap ; on a vu au retour que lorsque Chris Carson est là, les choses se passent déjà un peu mieux. Le leader terrestre de Seattle va encore avoir du travail – avec le soutien occasionnel de Wilson même si c’est souvent pour sauver sa peau – car les Rams sont très solides contre la course (91.2 yards par match – 3e + 3.8 yards par course – 3e) : Donald mène aussi l’équipe en run stuffs avec 6 (quelle surprise). Il va être important pour les locaux de proposer une alternative pour calmer un peu les ardeurs adverses et ne pas focaliser tous leurs efforts sur celui qui a déjà été sacké 47 fois, sinon il pourrait être poussé à commettre des erreurs, notamment dans la zone de vérité : Wilson est bon dernier de la ligue avec 3 INTs en redzone.

https://ca-times.brightspotcdn.com/dims4/default/5bf63e1/2147483647/strip/true/crop/2048x1152+0+0/resize/1486x836!/quality/90/?url=https%3A%2F%2Fcalifornia-times-brightspot.s3.amazonaws.com%2Fbb%2Ff2%2F1d034aa26168e0159eb688dc0037%2Fla-sp-rams-v-seahawks-20171217-photos-007Mauvaise nouvelle : les Hawks sont mauvais pour sortir l’attaque adverse du terrain avec 47.1% de 3e tentatives (27e) ; bonne nouvelle : si c’est Wolford en face, cette stat pourrait baisser assez drastiquement. Il y a aussi la question des pertes de balle : les Rams en commettent déjà trop (25 turnovers – 25e) et ne peuvent pas se permettre cela à l’extérieur, même si la défense a été l’escouade forte cette saison.

Trop de possessions qui ne donnent rien et Seattle finira par trouver une solution comme au match retour… ou pire, aura une courte distance pour scorer… ou encore pire, scorera directement en défense. Seattle serait légèrement favori même avec un Goff à 100% vu l’intermittence offensive des Rams cette saison, alors dans ces conditions, c’est encore plus logique.

 

#5 Tampa Bay Buccaneers @ #4 Washington Football Team

 

Date et Heure Française Dimanche 10 Janvier, 02:15
Lieu FedEx Field
Titre Upset or not upset ?
Prévision Météo Ciel dégagé, 0-5°C

 

Traditionnellement, le Wild Card Round réserve au minimum un upset : depuis le début du XXIe siècle, seules trois saisons ont vu tous les champions de division passer au premier tour (2006, 2011, 2016). Le souci avec cet affrontement entre Tampa Bay et Washington, c’est évidemment qu’au vu des deux équipes, on se demande en fait QUEL résultat serait l’upset entre des Bucs solides et une Équipe de Football qui a été la moins pire de NFC East.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/l_EXWouaLPltDg0pY0yM5zdbR6Q=/0x0:2074x1381/1200x800/filters:focal(753x148:1083x478)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/67784877/usa_today_15148426.0.jpgPour l’instant, le pari offensif de Tampa Bay porte ses fruits ; certes les Bucs n’ont pas pu remporter le titre de division, mais ce n’est pas pour autant que les autres équipes vont être contentes de les rencontrer en playoffs : l’attaque a connu quelques hauts et bas mais elle a terminé fort pour être confortablement placée parmi les meilleures de NFL (30.8 points – 3e). Tout cela est bien résumé par la saison de Tom Brady : le QB a eu quelques difficultés ici et là – ce qui est compréhensible quand l’intersaison est largement raccourcie – et il exhibe toujours les mêmes limitations qu’à la fin à New England – pas de deep outs, merci – mais sinon il a largement profité de la pléthore d’armes autour de lui. Le #12 a terminé la saison régulière à 65.7%, 4633 yards (3e), 40 TDs (2e) et 12 INTs ; le taux de complétion et le total d’INTs, comparés au reste de la ligue, trahissent légèrement les déboires passagers du QB. Mais vu sa fin de saison, il est fin prêt pour attaquer un match qui ne lui a pas souvent réussi chez les Patriots, le Wild Card.

Et bien sûr, le duel qu’on attend de pied ferme, c’est le groupe QB + ligne offensive contre la ligne défensive de Washington : les Bucs ont fait un travail sympathique pour construire les cinq protecteurs qui font leur job (94 pressions – 10e dont 15 sacks – 7e), avec notamment le rookie Tristan Wirfs… mais ils vont avoir du boulot contre une unité de la capitale destructrice. Chase Young est monté en puissance toute la saison et désormais il est devenu un vrai playmaker qui renverse les matchs au coeur d’un pass-rush raz-de-marée (133 pressions – 8e dont 32 sacks – 3e) ; et il n’est même pas le meilleur de son équipe (21.5 pressions dont 7.5 sacks) puisque c’est Montez Sweat avec 30 pressions dont 9 sacks. Avec papy Ryan Kerrigan et la pression intérieure mise par le duo Jonathan Allen – Da’Ron Payne, vous avez un ensemble qu’il va être difficile de contenir.

https://sportshub.cbsistatic.com/i/r/2020/09/27/b75de6f0-a067-4290-a08e-5e4a25941d99/thumbnail/1200x675/1e45bd0658056d0bdc1a1211b61d18b8/template.jpgIl va faire son maximum pour continuer d’aider une couverture solide (un QB Rating adverse de 81.4 – 3e) qui aime attraper les passes adverses (16 INTs – 5e), car en face se trouve le groupe de cibles probablement le plus complet de la ligue. Il reste à voir si Mike Evans va pouvoir participer, lui qui est le seul receveur des Bucs à 1000+ yards (pour 13 TDs), mais même s’il n’est pas là, Tampa a un sacré arsenal : Chris Godwin, Antonio Brown, Scotty Miller, le Gronk’ ou Cameron Brate. Washington a du répondant chez les arrières avec la belle saison de Ronald Darby (16 passes défendues et 1 seul TD lâché en couverture), le retour gagnant de Kendall Fuller, le surprenant Jimmy Moreland et l’intéressant rookie Kamren Curl (3 INTs), mais c’est leur demander beaucoup face à l’armada floridienne.

Sans oublier que les Bucs peuvent aussi avancer au sol même si ce n’est pas leur manière préférée, et de loin (36.3% de courses – 30e), ce qui se voit dans les stats finales (94.9 yards par match – 28e + 4.1 yards par course – 25e) : Ronald Jones II et Leonard Fournette peuvent quand même faire du grabuge balle en main si les locaux se focalisent trop sur la passe ; Jon Bostic et Cole Holcomb vont devoir veiller au grain.

https://images2.minutemediacdn.com/image/upload/c_fill,w_720,ar_16:9,f_auto,q_auto,g_auto/shape/cover/sport/Washington-Football-Team-v-Dallas-Cowboys-92f21f73a1fb4dab43bf4c465be40a33.jpg

Si la capitale veut accéder au prochain tour, elle va devoir trouver les ressources nécessaires pour avancer en attaque… tout cela avec Alex Smith, Antonio Gibson et Terry McLaurin incertains. C’est un bon résumé de la saison offensive de Washington qui a passé son temps à jongler entre joueurs blessés, mauvaises performances, et la libération de Dwayne Haskins. Il semble de plus en plus probable que ce soit Taylor Heinicke qui va démarrer le match au poste de QB, et cela jette immédiatement toute idée de prédiction aux oubliettes : même avec Alex Smith et les deux autres armes offensives, la tâche serait déjà très compliquée, alors imaginez Heinicke et ses 48 passes lancées en carrière si jamais en plus Gibson ou McLaurin vient à manquer le match (ou être à moins de 100%).

L’offensive Burgundy&Gold est dans les plus mauvaises de la ligue avec 20.9 points (25e) ou 317.2 yards par match (30e), et cela risque de ne pas aller mieux avec le mur floridien en face qui n’autorise que 22.2 points (8e) ou 327.1 yards par match (6e). Rien que l’affrontement entre protection (146 pressions – 27e dont 32 sacks – 29e) et pass-rush (147 pressions – 3e dont 32 sacks – 3e) fait froid dans le dos : aucun des défenseurs n’est à 10+ sacks, mais vous avez trois joueurs à 8+ sacks dont Jason Pierre-Paul et Shaq Barrett ; Devin White est le troisième mais il ne sera pas là pour cause de COVID. Le fait que le Linebacker soit aussi haut rappelle à quel point Todd Bowles adore blitzer (42.4% de blitz – 5e), alors vous pensez qu’avec un QB inexpérimenté comme Heinicke en face, il ne va pas se priver.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/YUqiAuoHWI1GTEO0w5rkGyznMZI=/0x0:3787x2594/1200x800/filters:focal(968x924:1572x1528)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/66509504/usa_today_13824062.0.jpgPour vous donner une idée de l’impact de McLaurin dans le jeu aérien, il a presque le double de yards de la 2e cible de la capitale, le TE Logan Thomas (1118 yards vs. 670). Thomas a plus souvent terminé les drives (6 TDs vs 4 pour McLaurin), mais c’est bien le fantastique #17 qui est le moteur du jeu de passe, et celui que les Bucs vont surveiller en priorité s’il joue. Il reste à voir si le CB Carlton Davis va pouvoir s’aligner dans une couverture qui n’est pas sans faille avec 69.0% de complétion (29e) ou 246.6 yards par match (21e) ; c’est juste qu’elle vole pas mal de ballons (15 INTs – 7e) pour équilibrer, ce qui, encore une fois avec Heinicke… Si Davis ne joue pas, Jamel Dean et Sean Murphy-Bunting vont devoir mener l’arrière-garde et fermer le plus de portes.

Chez les coureurs, le rookie Gibson a été une vraie bouffée d’oxygène (1042 yards et 11 TDs cumulés), et s’il ne peut pas jouer c’est à J.D. McKissic de sortir du bois, ce qu’il a su faire par moments (954 yards et 3 TDs cumulés). L’absence de White de l’autre côté est une petite chance pour les locaux, mais il va quand même falloir bouger Ndamukong Suh et éviter Lavonte David ou Jermaine Whitehead qui accumulent les run stuffs (20 à eux deux !!!) ; ce n’est pas un hasard si la défense contre la course de Tampa est à 80.6 yards par match (top NFL) + 3.6 yards par course (top NFL).

https://bucswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/50/2018/11/usatsi_11646866.jpg?w=1000&h=600&crop=1Tampa Bay est clairement le favori : il va falloir que Washington fasse le travail attendu en défense et vole plusieurs ballons pour redonner des possessions courtes à son attaque, sinon le match risque d’être plié assez rapidement ; d’autant plus si tout ou partie des trois joueurs offensifs majeurs de la capitale ne sont pas là.