Gameday : Divisional Round de Samedi

 

#6 Los Angeles Rams @ #1 Green Bay Packers

 

Date et Heure Française	Samedi 16 Janvier, 22:35
Lieu	Lambeau Field
Titre	Guerre fratricide
Prévision Météo	Couvert, 0-5°C

 

Sean McVay et Matt LaFleur vont devoir mettre leur amitié de côté ; les anciens collègues aux Rams en 2017 s’affrontent pour une place en finale NFC, et il ne pourra y en avoir qu’un : soit le Head Coach de L.A. qui vient de renverser Seattle à la maison, soit le Head Coach de Green Bay qui est sur un des meilleurs débuts de carrière pour un entraîneur de l’histoire.

Et avant d’en arriver à l’affrontement que tout le monde attend, celui qui va se passer « de l’autre côté » est tout aussi intéressant : l’attaque des Rams et la défense des Packers n’ont pas été la raison principale de l’arrivée de ces deux équipes à ce stade, mais ce n’est pas comme si elles étaient à la traîne non plus.

Jared Goff a été choisi comme titulaire pour cette rencontre, et on se pose légitimement la question de son pouce endolori dans le froid de Lambeau Field ; encore plus si jamais Cooper Kupp, une décision de dernière minute, n’est pas là. Le pass-rush des locaux a été moins formidable que l’année dernière (103 pressions – 19e dont 21 sacks – 16e), mais il est sur la pente ascendante : Za’Darius Smith est toujours là avec ses 36.5 pressions dont 12.5 sacks (4e NFL), avec Preston Smith et Rashan Gary dans son sillage ; si jamais les Rams deviennent trop unidimensionnels, ils pourraient le payer.

D’autant plus que la couverture reste le secteur le plus en réussite : le Pro-Bowler Jaire Alexander n’a presque rien à envier au Pro-Bowler d’en face avec ses 13 passes défendues, Adrian Amos est toujours solide alors que le Safety Darnell Savage grandit à vue d’oeil dans le groupe avec 12 passes défendues. Nul doute que Kevin King sera encore visé par les QBs, mais ce sont surtout les TEs comme Tyler Higbee qui peuvent leur poser des problèmes ; Christian Kirksey n’est pas connu pour ses talents en couverture.

Et de toute façon, depuis la moitié de la saison, on sait que l’attaque de L.A. passe par le sol, et le match de Wild Card l’a encore prouvé : Cam Akers va être la force de frappe principale face à une escouade qui continue d’être inconstante (112.8 yards par match – 13e + 4.5 yards par course – 21e). L’arrivée de Damon Harrison fait du bien aux côtés de Kenny Clark, tout comme l’émergence du surprenant rookie non-drafté Linebacker Krys Barnes et ses 5.5 run stuffs (top team), mais les visiteurs savent que pour vaincre dans la toundra, il faut posséder le cuir, manger l’horloge, et aller au bout – et pour cela, il faut courir.

Nous y voilà donc : la meilleure attaque – 31.8 points (top NFL) et 66 TDs (top NFL) – contre la meilleure défense – 18.5 points (top NFL) et 33 TDs (top NFL). Les Rams savent qu’ils vont devoir sortir toutes les protections possibles et imaginables pour ne pas laisser les Packers progresser jusqu’à la redzone où ils ont été absolument phénoménaux toute l’année avec 80.0% de TDs (top NFL), ce qui promet un duel homérique sur 3e tentatives – Green Bay en réussit 49.4% (2e), les Rams en concèdent 35.4% (3e).

Comment les Californiens vont-ils s’y prendre pour stopper le favori pour le titre de MVP ? Ils ont la réponse : dans cette saison où il a posté 70.7%, 4299 yards, 48 TDs (top NFL) et 5 INTs pour un QB Rating de 121.5 (top NFL), Aaron Rodgers n’a eu qu’un seul vrai mauvais match, celui contre les Bucs. Les visiteurs ne blitzent pas autant que Tampa (30.5% de blitz – 17e), mais c’est parce qu’ils n’en ont pas besoin pour générer de la pression (134 pressions – 7e dont 32 sacks – 3e) : avec Aaron Donald et Leonard Floyd, flanqués de Morgan Fox et Michael Brockers, vous avez de quoi rusher avec 4 bonshommes, ce qui vous laisse la possibilité de couvrir sans souci. La ligne offensive de Green Bay a fait un job admirable pour pallier les différentes absences, celle de David Bakhtiari étant la dernière et la plus sévère en date (62 pressions – top NFL dont 12 sacks – 3e), mais ils vont avoir un sacré travail à faire ; et ce même si Donald est touché aux côtes, ce que le froid ne va pas améliorer.

Rodgers devrait lâcher rapidement la balle, mais il va se retrouver face à une couverture qui, à elle toute seule, a concédé moins de TDs (17 – top NFL) que Davante Adams en a marqué cette saison (18 – top NFL). Tous les yeux sont tournés vers le duel Adams vs. Jalen Ramsey, mais le reste des arrières fait une belle saison, ce qui veut dire que Allen Lazard, MVS ou Robert Tonyan et ses 11 TDs ne vont pas avoir la vie facile non plus.

De fait, comme pour L.A., Green Bay devrait se reposer sur ses coureurs (132.4 yards par match – 8e + 4.8 yards par course – 7e) : Aaron Jones a encore fait une énorme saison avec 248 touches pour 1459 yards et 11 TDs à 5.5 yards par occasion (2e NFL) alors que Jamaal Williams est un complément très appréciable (741 yards et 3 TDs). La défense des Rams est redoutable aussi contre la course (91.2 yards par match – 3e + 3.8 yards par course – 3e) et devra continuer de l’être pour freiner au maximum la mécanique du Wisconsin ; de fait, Jones et Williams pourraient être importants… en réception.

Green Bay n’a pas perdu un match cette saison sans commettre au moins un turnover (11 turnovers – top NFL) et si les visiteurs veulent se faciliter la tâche avec quelques drives courts, c’est le moment. Ils devront être prêts dès le début, les Packers étant les rois des démarrages canon (73 points sur premier drive offensif dont 9 TDs – top NFL). La bataille de possession va être cruciale entre deux équipes qui aiment avoir le cuir (Green Bay 1er avec 33:08 – les Rams 6e avec 31:47) et qui vont vouloir courir pour y parvenir.

 

#5 Baltimore Ravens @ #2 Buffalo Bills

 

Auteur	K.C.
Date et Heure Française	Dimanche 17 Janvier, 02:15
Lieu	Bills Stadium
Titre	Renouveau en AFC
Prévision Météo	Couvert, < 0°C

 

Nous voilà déjà arrivé aux matchs du Divisional Round, et cette rencontre en AFC est tout à fait alléchante. D’un côté, on retrouvera des Buffalo Bills impressionnants pendant la saison régulière qui veulent continuer de rêver à une saison parfaite 25 ans après leur dernière victoire en playoffs ; de l’autre, des Baltimore Ravens qui viennent de remporter une victoire toute en maîtrise afin de continuer leur calendrier infernal à l’extérieur. Ce sera aussi l’occasion pour les deux jeunes QBs pris lors de la même draft de prouver que la relève est définitivement bien là.

Les Ravens sortent donc d’un premier match de playoffs abouti qui les a vus remporter leur premier match du tournoi final sous Lamar Jackson mais également en étant menés de 10 points, chose impensable depuis plusieurs années.

Jackson a réalisé un match plein après avoir pourtant mal débuté. Mais le jeune QB s’est repris et a permis aux Ravens de l’emporter. Pour y parvenir, il a utilisé ce qui fait sa force : sa capacité d’improvisation (71%, 175y à la passe, 136y à la course). Le QB est un vrai magicien balle en main et reste une menace constante même lorsque l’on pense que tout est perdu. S’il doit encore améliorer ses passes, notamment en début de match, il a montré qu’il était capable d’élever son niveau et de tirer son équipe vers le haut. Son OL montre une fébrilité très inquiétante, surtout en playoffs, et vient de laisser passer 5 sacks à une des équipes les moins bonnes dans ce secteur. Si le pass-rush des Bills est loin d’être parmi les meilleurs, le duo Jerry Hughes – Mario Addison (10 sacks en saison) pourrait poser des problèmes à Baltimore.

Pour que les Ravens aient une chance, il faudra que Jackson continue de trouver parfaitement ses cibles favorites. Comme il en a l’habitude, Marquise Brown élève son niveau en playoffs et s’avère être une cible de premier choix (109y). Mark Andrews continue d’être recherché par Jackson et s’est bien repris lors du premier match de playoffs après un nouveau début inquiétant (1 drop). D’autres cibles pourraient apporter leur pierre à l’édifice, que ce soit Willie Snead pour les passes courtes ou Miles Boykin en endzone. Attention également au monstre inattendu, le FB Patrick Ricard, aussi bien capable de bloquer que d’attraper des passes pour gagner un first down. Les Bills ont une excellente défense aérienne parfaitement adaptée au jeu des Ravens, avec 2 Safeties complémentaires Micah Hyde – Jordan Poyer et un des meilleurs CBs de NFL avec Tre’Davious White.

Mais la force des Ravens n’est un secret pour personne : leur attaque au sol. Toujours aussi impressionnant, Baltimore est une vraie force de la nature lorsqu’il s’agit de courir ; avec de possibles chutes de neige à Buffalo, cela pourrait favoriser cet aspect du jeu. Outre Jackson, les Ravens peuvent compter sur le duo de RBs JK Dobbins – Gus Edwards. Si le premier nommé peut tout faire grâce notamment à une accélération folle, le second nommé est un vrai guerrier glanant nombres de first downs primordiaux. Cela pourrait porter préjudice à des Bills qu’on a connu plus sereins contre la course : le front-7 aura un sacré travail à faire, et devra absolument bloquer les extérieurs s’ils veulent avoir une chance de ralentir leur adversaire. Matt Milano l’a déjà annoncé, il pense pouvoir limiter Jackson et compagnie : il devra réaliser une performance de dingue pour se donner raison.

L’attaque des Ravens n’est plus à présenter et devrait continuer ce qu’elle sait faire de mieux, courir sur l’adversaire. Mais attention à une défense des Bills assez sous-estimée et qui compte dans ses rangs plusieurs joueurs capables de faire la différence.

Les Bills ont été poussifs, les Bills ont eu peur, mais ils l’ont finalement fait : enfin un match de playoffs remporté. Et si l’attaque a pu sembler un peu en deçà, il ne faudra pas s’y tromper : les Bills ont assurément une des meilleures offensives de NFL.

L’an passé, Jackson était sur un petit nuage et gagnait le MVP. Cette saison, cela pourrait bien être au tour de Josh Allen d’y arriver. Le QB réalise une saison formidable et a continué cela en playoffs (74%, 2 TDs, 0 INT). Passes longues, passes courtes, passes sous pression, Allen sait tout faire et sa progression est effarante. Disposant d’une OL sur qui il peut compter, le QB enchaîne les grosses performances aériennes, tout en restant une menace au sol. Le pass-rush des Ravens adore blitzer (1er de NFL dans ce secteur), mais cela peut coûter cher par moment, surtout lorsque les blitz n’apportent pas grand chose. Le duo Matthew Judon – Yannick Ngakoue (14 sacks en saison) a une chance de prouver qu’il est capable de mettre une pression constante.

Comment Allen a-t’il pu s’améliorer autant ? Une des réponses vient de l’ajout de son WR préféré, Stefon Diggs. Incroyable en saison régulière, le WR continue de faire sa meilleure année (128y, 1 TD) et sera le danger #1 de Buffalo. Ses routes et ses mains sûres font de lui un véritable poison qu’il faudra peut-être couvrir à deux. Cependant, les Bills ont plusieurs joueurs capables de faire la différence, que ce soit le précieux Cole Beasley, le petit nouveau Gabriel Davis, ou même l’ancien Ravens John Brown, de retour de blessure au meilleur des moments. Chaque joueur apporte une facette différente du jeu aérien, et cela devrait poser de nouveaux problèmes à leur adversaire. En face, la défense aérienne des Ravens n’est pas parmi les meilleures pour rien, et le duo Marlon Humphrey – Marcus Peters continue d’éteindre petit à petit les joueurs adverses.

Heureusement que les Bills sont impressionnants dans les airs, puisque c’est loin d’être le cas au sol. Allen peut tout faire et devra être surveillé de près, mais ce n’est pas Devin Singletary qui devrait beaucoup l’aider. La blessure de Zack Moss n’arrange en rien les affaires de Buffalo qui devra trouver les ressources nécessaires pour ne pas être une attaque uni-dimensionnelle. Le front-7 des Ravens vient en plus de réaliser une performance de folie en limitant le meilleur RB de NFL à 40 petits yards. Les arrivées de Calais Campbell et Derek Wolfe se font clairement ressentir du côté de Baltimore.

La défense des Ravens est excellente et l’a prouvé la semaine passée, mais l’attaque des Bills joue à un niveau incroyable et pourrait en faire voir de toutes les couleurs à leur adversaire.

Les Bills sont les favoris, et à juste titre tant ils ont impressionné tout au long de la saison. Les Ravens ont fait un match grandiose la semaine passée mais ont aussi montré qu’ils pouvaient être irréguliers. Chaque équipe devrait avoir sa chance, et ce sera sûrement l’attaque la plus régulière qui permettra à son équipe de l’emporter.

Les Bills ont donc toutes les chances de l’emporter, à moins que la neige s’en mêle et que le jeu au sol des Ravens annihile tout espoir adverse. Ce qui est sûr, c’est que le vainqueur de ce match aura toutes ses chances pour aller au bout. Et ce ne sera sûrement pas la dernière fois que l’on retrouvera ces 2 équipes à ce niveau.