Gameday : Wild Card Round de Samedi

Gameday 2015

 

#5 Buffalo Bills @ #4 Houston Texans

 

Date et Heure Française Samedi 4 Janvier, 22:35
Lieu NRG Stadium
Titre Buffalo a des choses à prouver
Prévision Météo Stade couvert

 

Vous l’avez probablement déjà entendu, mais si les Bills ont réussi leur première saison à 10+ victoires depuis 1999, c’est aussi grâce à la « facilité » de leur calendrier (le troisième plus facile derrière Green Bay et Philly) ; eux aussi l’ont entendu, et ils ont probablement envie de prouver que ce n’était pas non plus un hasard en venant battre des Texans qui ont reposé leurs titulaires en Week 17.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Josh+Allen+Buffalo+Bills+vs+Houston+Texans+iaTVNy3T2Tml.jpgOn ne peut que battre les adversaires qu’on a en face de soi, et il ne faut pas galvauder la performance des Bills pour autant : en 2008, ils avaient eu un SOS encore plus faible (0.453 vs. 0.461), et ils avaient fini 7-9 ; ce n’est pas toujours très beau, mais cela a été efficace cette saison. En attaque, Josh Allen est toujours un relatif tour de montagnes russes à lui tout seul, en atteste son taux de complétion toujours trop bas de 58.8%, mais il semble s’installer dans son rôle en limitant les erreurs même s’il fumble toujours un peu trop (20 TDs, 9 INTs, 4 fumbles). Il évolue derrière une protection qui est dans la moyenne, mais qui souffre de ne pas avoir un Ty Nsekhe en bonne santé, et qui a le « bonheur » de voir revenir en face J.J. Watt juste à temps pour les playoffs. Il reste à voir exactement le pourcentage de recharge des batteries de Maximum Wattage, mais son retour booste automatiquement un front-7 qui a peiné à mettre la pression sans lui malgré les efforts de Whitney Mercilus et du sous-coté D.J. Reader : 92 pressions (19e) dont 31 sacks (26e).

Il est donc possible qu’Allen doive se déplacer dans la poche, ce que Houston devra stopper, afin de trouver ses nouveaux amis : l’explosif John Brown (1060 yards, 17 big plays) ou l’acquisition de l’intersaison Cole Beasley (les deux ont 6 TDs chacun). Et c’est bien là que se situe le noeud du problème pour les locaux : ils ont encore lâché leur valise de big plays en couverture (58 – 25e), et cela pourrait être dangereux contre Allen ; si aucun arrière n’est un vrai maillon faible, c’est une question de constance dans l’effort : 267.2 yards autorisés par match (29e) dont 137.7 après réception (30e) et 8 matchs d’un QB adverse à 300+ yards (pire marque). Certes, Allen n’a jamais atteint cette barrière, mais ce serait le mauvais moment pour une première du point de vue de Houston.

Et justement, s’il n’a pas toujours eu besoin de le faire, c’est grâce à la force offensive de Buffalo, l’attaque terrestre : 128.4 yards par match (8e) et 4.4 yards par course (14e). Allen en est le leader en TDs (9 !) mais c’est le rookie Devin Singletary (775 yards à 5.1 de moyenne !) qui en est l’acteur #1, avec papy Frank Gore juste derrière lui. Le trio peut faire des ravages dans un front-7 qui, malgré Reader et le duo Cunningham – McKinney, craque trop souvent dans ce département (121.1 yards par match, 4.8 yards par course, 15 big plays). Il faut donc s’attendre à ce que les Bills appliquent leur formule habituelle puisqu’elle appuie partout où les Texans ont mal.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Lorenzo+Alexander+Buffalo+Bills+vs+Houston+hj8Z5WsUqnWl.jpgLe duel le plus « prometteur » semble en effet de l’autre côté du ballon, avec la meilleure escouade de chaque équipe. Deshaun Watson a été un magicien toute la saison, pour les bonnes (talent) et mauvaises (protection) raisons, mais toujours est-il qu’il a été électrique (67.3%, 3852 yards, 26 TDs, 12 INTs + 7 TDs au sol). Il va encore devoir user de sa magie car son meilleur OL, Laremy Tunsil, est aussi celui frappé de « pénalite aiguë » (18 – pire marque), et cela pourrait être rédhibitoire contre un front-4 des Bills dont on ne parle pas beaucoup mais qui peut faire du dégât avec 139 pressions dont 44 sacks ; cela gagnerait à avoir un vrai pass-rusher à 10+ sacks car c’est le DT Jordan Phillips qui mène la danse, mais Trent Murphy et Shaq Lawson peuvent sortir de leur boîte à n’importe quel moment.

De manière générale il n’est pas facile d’avancer sur cette défense, que ce soit régulièrement (35.9% de 3e tentative – 7e) ou de manière explosive (46 big plays – 2e), mais les locaux ont les armes aériennes pour le faire : on se prépare un fameux duel entre DeAndre Hopkins (1165 yards, 7 TDs, 16 big plays) et Tre’Davious White (17 passes défendues et 6 INTs – top NFL), mais c’est l’absence de Will Fuller qui pourrait être la plus préjudiciable contre une couverture qui autorise le moins de big plays (34). Kenny Stills et le finisseur Tight End Darren Fells (7 TDs) vont devenir très important pour Watson dans un tel match sachant qu’en face la paire de Safeties Poyer – Hyde veille toujours.

Les Texans savent aussi avancer au sol : si Watson apporte sa contribution (7 TDs), c’est Carlos Hyde qui porte le cuir principalement avec un bon succès (1070 yards, 4.4 yards par course, 6 TDs) ; Duke Johnson est davantage utilisé en réception mais peut assister. Derrière une ligne plus à l’aise dans cet exercice, cela forme une attaque terrestre compétente : 125.6 yards par match (9e), 4.6 yards par course (8e), 17 TDs (10e). La défense des Bills ne s’en laisse pas compter pour autant : Tremaine Edmunds mène un front-7 qui n’est pas inactif mais qui peut être mis à mal et qui devra faire attention à couper toutes les voies ; on peut quand même remarquer qu’il explose rarement en vol, ayant réussi 72 run stuffs (3e) ou autorisé seulement 3 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (10e). Ce sera donc une bataille d’attrition.

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Ce qui risque d’ailleurs d’être le cas du match en entier : les deux équipes mènent la ligue avec 4 victoires arrachées dans la dernière période, probablement parce qu’elles sont trop peu efficaces dans la première (3.4 points marqués en moyenne pour Buffalo, 2.9 pour Houston). Les locaux souffrent toujours défensivement de ne pas stopper suffisamment les adversaires, que ce soit sur 3e tentative (48.5% – 31e), ou dans la redzone (71.4% de TDs – pire marque).

Ce devrait être un combat au sol avant tout mais il y aura un moment où les QBs devront faire la différence par les airs, et c’est là qu’on pourrait mettre la pièce sur Watson ; à Allen de prouver que c’est une erreur.

 

#6 Tennessee Titans @ #3 New England Patriots

 

Date et Heure Française Dimanche 5 Janvier, 02:15
Lieu Gillette Stadium
Titre Apprenti vs. Mentor
Prévision Météo Couvert, 0-5°C

 

Inutile de ressasser la multitude de connexions qui lient les Titans et les Patriots, que ce soit dans l’organisation ou sur le terrain ; ce qui est sûr, c’est que ces derniers ne sont plus habitués à passer par le premier tour des playoffs (premier Wild Card depuis 2009) et qu’ils n’ont sans doute pas oublié la dernière rencontre entre les deux équipes : ils avaient explosé 34-10 la saison dernière à Nashville.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Tannehill+Derrick+Henry+Houston+Texans+k_DNU-9RkNjl.jpgOn ne peut pas targuer les Titans d’être inconstants : c’est leur QUATRIÈME saison consécutive à 9-7 ; la moitié du temps cela leur a suffi pour aller en playoffs (2017 et 2019). Pour ce match, ils vont compter sur leur char de combat : Derrick Henry a terminé comme le top coureur de la ligue avec 303 courses pour 1540 yards et 16 TDs… et tout cela en ratant un match (!). Il sera accompagné d’un ex-Pat (surprise), Dion Lewis, mais c’est bien le #22 qui devrait faire le gros oeuvre, et la défense des locaux est prévenue. Cette dernière n’est pas à la ramasse (95.5 yards par course et 4.2 yards par course), mais elle a du mal à plaquer à perte (30 rush stuffs – pire marque) et surtout elle a eu parfois des courants d’air, ce qui sera dangereux contre Henry.

Mais le coureur ne sera pas le seul danger, car qui peut oublier la belle histoire improbable de l’année : la renaissance de Ryan Tannehill, meilleur QB de la saison 2019 ? L’ex-Fin a pris la place de Mariota et a amené l’attaque aérienne à un niveau supérieur, à tel point qu’il termine avec des stats délirantes de 70.3% de complétion (3e), 13.6 yards par complétion (top NFL), 9.6 yards par passe tentée (top NFL aussi) et un QB Rating de 117.5 (top NFL encore) ; il a scoré 22 TDs + 3 TDs au sol parce qu’en plus il court (tout cela pour 6 INTs). La protection reste un point de contention néanmoins (153 pressions dont 56 sacks), et les Patriots ont un pass-rush sympathique (146 pressions dont 47 sacks) qui peut venir de partout ; la preuve, c’est… Jamie Collins qui a le plus de sacks (7) avec… Dont’a Hightower en 3e (5.5) ; Kyle Van Noy a le plus de pressions avec (19.5). C’est peut-être le souci des Pats : on aimerait que les Linebackers soient un poil plus concentrés contre la course et un peu moins utilisés dans le pass-rush, même si cela promet de gêner Tannehill.

Le QB a créé une connexion intéressante avec le rookie A.J. Brown (qui a fini meilleur receveur de l’équipe avec 1051 yards et 8 TDs), sans oublier Corey Davis et Jonnu Smith, ce qui permet d’avoir un bon complément au sol et la capacité d’envoyer quelques mines via la play-action. Mais Tannehill en aura-t-il l’opportunité contre cette terrifiante couverture, là est la question : 56.5% de complétion autorisé, 13 TDs, 25 INTs, 62.8 de QB Rating ; tout cela étant top NFL. Stephon Gilmore est un monstre qui mène la ligue avec 20 passes défendues et 6 INTs dont 2 picks-6, et il est accompagné d’un groupe qui a plus d’expérience que celui des jeunes cibles des Titans, ce qui pourrait faire la différence.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Indianapolis+Colts+v+New+England+Patriots+F95SeF7HryLl.jpgPendant qu’on écrit la 37e nécrologie de Tom Brady, il a quand même réussi à lancer pour 4000+ yards (4057)… OK, OK, LatestHuddle, la Vérité Vraie(tm) : cela n’a clairement pas été la meilleure année du #12. Il n’a pas été aidé par le jeu au sol (nous y reviendrons) et il n’a pas énormément confiance en ses receveurs excepté un. Mais cela reste Brady, on croira qu’il est mort quand on verra son cadavre, et il faut quand même sortir le grand jeu pour le déstabiliser vraiment. La protection de TB12 reste plutôt de bonne facture, mais il est aussi vrai qu’elle a été attaquée par les blessures au point de devoir aligner Marshall Newhouse. Le pass-rush de Tennessee manque d’un vrai playmaker et n’arrive pas à dépasser un certain plafond (128 pressions dont 43 sacks) à cause de la mise rapide sur IR de Cameron Wake ; Harold Landry est le meilleur candidat pour venir presser Brady avec l’aide de Jurrell Casey à l’intérieur, mais les Titans ne devraient pas lésiner sur les blitz bien sentis pour aider avec le spécialiste du genre, Logan Ryan (12.5 pressions dont 4.5 sacks).

Cependant, le boulot principal du Cornerback est encore la couverture dans son slot favori (18 passes défendues et 4 INTs), ce qui sera crucial pour ce match puisque vous avez probablement reconnu l’identité du receveur en qui Brady a confiance : Julian Edelman et Ryan devraient se voir souvent dans ce match. Il est vrai que le rookie N’Keal Harry pousse gentiment, mais pas encore suffisamment pour être une vraie solution solide sur les ailes. De fait, à part Edelman, vous savez qui pourrait être le danger #1 ? James White ; Jayon Brown a intérêt à en être conscient sinon on va voir Brady faire sa spéciale et envoyer 15 passes vers son coureur pour 110 yards et 2 TDs.

En parlant de coureur, nous le disions plus haut, le jeu au sol des Pats a été bien moins efficace (les blessures sur l’OL n’ayant pas aidé) ; Sony Michel poste des stats assez honorables (247 courses pour 912 yards et 7 TDs) mais loin de sa saison passée. Il est probable que les locaux utilisent Michel, White et Rex Burkhead en rotation pour brouiller les pistes, mais cela va être compliqué contre un front-7 actif qui contient Casey, Da’Quan Jones et Rashaan Evans ; il ne concède que 4.0 yards par course (7e) et a seulement autorisé 2 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (6e).

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Les Titans ont énormément de mal à démarrer leurs matchs, n’inscrivant que 36.3% de leurs points en 1e MT (pire marque) ; un départ trop lent serait rédhibitoire pour leur plan de jeu d’utiliser Henry, surtout contre une défense qui n’encaisse que 6.1 points en 2e MT (top NFL). Mais ils sont ultra-efficaces en redzone (75.6% de TDs – top NFL)… s’ils parviennent à l’atteindre face à NE qui n’a autorisé que 30 voyages en saison régulière (top NFL aussi).

Il faudra donc un match complet (et forcer Brady à faire quelques erreurs) pour enregistrer la première victoire à Foxboro depuis que les Titans s’appellent ainsi : la dernière remonte à 1993, quand ils étaient encore les Houston Oilers.