Gameday : Divisional Round de Samedi

Gameday 2015

 

#6 Minnesota Vikings @ #1 San Francisco 49ers

 

Date et Heure Française Samedi 11 Janvier, 22:35
Lieu Levi’s Stadium
Titre The haves and the have nots (won a Super Bowl)
Prévision Météo Ciel dégagé

 

0-4 vs. 5-1 : les Vikings, maudits au Super Bowl par quatre fois dans les années 1970, rencontrent une équipe qui a non seulement accédé à la finale, mais qui les presque toutes remportées avec une majorité dans les années 1980. En cette saison 2019, les premiers continuent d’espérer un titre et ont fait tomber les Saints au tour précédent, pendant que les seconds se réveillent d’un certain sommeil qui a duré 4 ans avec la ferme volonté de retrouver leur gloire d’antan.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Dalvin+Cook+San+Francisco+49ers+vs+Minnesota+gmTE5C3Bnw2l.jpgPas vraiment le temps de se remettre de ses émotions qu’il faut voyager sur la côte ouest pour y retrouver la meilleure équipe de NFC de la saison. Les Vikings ont récupéré leur force de frappe offensive au bon moment, même si évidemment la défense a également largement une part dans la victoire à New Orleans : Dalvin Cook et Adam Thielen sont revenus à 100% tous les deux et on a vu le résultat (même si ce dernier s’est fait une frayeur).

Quand on voit les yards difficiles qu’a su accumuler le coureur face à une des meilleures défenses au sol de la ligue, il est légitime de se demander s’il ne va pas dominer le match contre un front-7 des 49ers qui n’est pas aussi intransigeant (4.5 yards par course) ; Fred Warner est un super joueur et nous reviendrons sur cette ligne défensive démente, mais il y a moyen de trouver des ouvertures si la ligne offensive des Vikes, elle aussi, est dans sa meilleure forme. Et si aucun coureur n’a dépassé 117 yards contre cette défense, c’est parce que 1) elle évite les big plays (9 – 12e) et 2) les 49ers sont souvent en avance au score (32:18 par match – 7e). Donc Cook a les armes pour faire quelque chose.

De son côté, Kirk Cousins a enfin trouvé la clef du succès sous les projecteurs, et il compte bien continuer… mais encore une fois il va avoir affaire à un pass-rush redoutable : Nick Bosa est un monstre qui est partout (7.5 plaquages à parte, 34 pressions, 9 sacks) et Arik Armstead mène l’équipe en sacks (10) ; au total, c’est 140 pressions pour 48 sacks et un sérieux avertissement pour les visiteurs.

D’autant plus qu’il n’y a pas que le front-4 qui est bon dans la défense des locaux : la couverture fait également un gros travail, la meilleure de la ligue avec seulement 169.2 yards par match, 5.2 yards par passe tentée et 8.5 yards par complétion (donc, non, ce ne serait pas « à cause d’un volume faible de passes adverses »). Richard Sherman est parfaitement revenu de ses problèmes au tendon d’Achille, et il est flanqué d’Ahkello Witherspoon, K’Waun Williams, Jimmie Ward ou Emmanuel Moseley ; autant de joueurs qui vont chercher à poser des problèmes au trio Thielen – Diggs – Rudolph et à limiter la capacité des deux premiers à faire des big plays : San Francisco n’en a autorisé que 34 cette saison par les airs (top NFL, encore).

https://images2.minutemediacdn.com/image/upload/c_fill,w_688,ar_16:9,f_auto,q_auto,g_auto/shape/cover/sport/Cleveland-Browns-v-San-Francisco-49ers-74b43f6dc0643e7844db86322cfd3ff2.jpgAprès la période dorée de Jim Harbaugh, les 49ers semblent enfin avoir mangé leur pain noir, mais non sans avantages : cela leur a permis de se retrouver de manière répétée en haute position dans la draft et, par exemple, de bâtir cette ligne défensive impressionnante. Du côté offensif, cela a surtout été le fruit de bonnes signatures, d’échanges à-propos et de drafts intelligentes dans les tours suivants ; pour ne citer qu’un nom, il est quand même difficile d’imaginer que la machine George Kittle était un 5e tour.

Il y a un groupe qui symbolise bien cela, c’est le groupe des coureurs qui a donné des maux de crâne à tout le monde pendant la saison à hauteur de 4.6 yards par course, 144.1 yards par match (2e NFL), 23 TDs (top NFL) ou 16 big plays (2e). Vous avez deux non-draftés – Raheem Mostert et Matt Breida – ainsi qu’une signature – Tevin Coleman. Tout ce petit monde avance avec une bonne moyenne de yards par course (resp. 5.6, 5.1, 4.0) et score des TDs (8, 1, 6) – sans oublier un TROISIÈME non-drafté, Jeff Wilson, qui a fait des piges ici ou là avec 4 TDs. Bref, Eric Kendricks, Anthony Barr, Harrison Smith et leurs amis vont devoir mettre les mêmes barbelés que contre Alvin Kamara, sinon San Francisco va pouvoir contrôler le temps.

Dans la série des échanges, je voudrais le Quarterback Jimmy Garoppolo : il n’a eu qu’un seul défaut cette saison, c’est de lancer un peu trop d’INTs, mais pour le reste il a été très solide avec 69.1% (4e NFL), 8.4 yards par complétion (3e), 27 TDs (5e), 13 INTs et 102.0 de QB Rating (8e). Il a été plutôt bien protégé par la ligne offensive (116 pressions dont 36 sacks), mais le groupe va être confronté à une ligne défensive  aussi compliquée que son alter-ego : Everson Griffen et Danielle Hunter viennent de prouver contre New Orleans qu’ils peuvent créer des gros soucis, notamment en plaçant Griffen à l’intérieur ; et c’est là que se pose le problème de la perte de Weston Richburg qui connaissait un rebond sympathique en Californie : c’est Ben Garland qui va accompagner le duo de Guards Laken Tomlinson – Mike Person pour s’occuper non seulement de Griffen quand il sera là, mais aussi de Linval Joseph ou Shamar Stephens.

Il faudra donc surveiller ces duels au niveau de la protection, et ne pas oublier que les bonnes stats de Garo viennent aussi de ses receveurs : si sa moyenne de 12.1 yards par complétion est 7e NFL, presque la moitié (44.6%) vient du gain après réception, une spécialité des cibles des 49ers. Cela ne devrait pas surprendre : avec le remuant Deebo Samuel (14.1 yards par réception, 8.4 yards après réception en moyenne, 17 big plays – 10e) ou Kittle (resp. 12.4, 7.3, 16), les arrières de Minnesota vont devoir les empêcher de gambader une fois la balle en main ; ils le font plutôt bien d’ailleurs (107.6 yards concédés après réception par match, 5e). Bref, il va falloir que le duo pass-rush + couverture refasse le genre de match contre New Orleans pour s’en sortir… et il a les moyens d’y arriver.

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Cela ne vous surprendra pas : ce match est l’affrontement des deux équipes les plus proches d’un playcall équilibré (déviation à l’équilibre de 0.032 pour SF – top NFL – et 0.038 pour Minnesota – 2e) ; cela devrait se refléter dans cette rencontre. Attention aux fumbles : Minnesota en a commis 18 dont 12 perdus et les 49ers en ont forcé 23 (top NFL) dont 15 récupérés. Comme il va être difficile, comme vous l’avez deviner, d’avancer à grands coups de boutoir contre cette défense, patience et contrôle du cuir seront essentiels pour les visiteurs.

 

#6 Tennessee Titans @ #1 Baltimore Ravens

 

Auteur K.C.
Date et Heure Française Dimanche 12 Janvier, 02:15
Lieu M&T Bank Stadium
Titre La course au pouvoir
Prévision Météo Risque de pluie et de vent

 

Ce Divisional Round d’AFC opposera deux des équipes les plus en forme de cette fin d’année. D’un côté, on retrouvera le Baltimore Ravens, #1 d’AFC qui sont sur 12 victoires consécutives ; de l’autre, les Tennessee Titans sont également en pleine forme et viennent de battre le champion en titre chez lui. Une rencontre entre deux grosses équipes qui adorent courir.

https://imagesvc.timeincapp.com/v3/fan/image?url=https%3A%2F%2Ftitansized.com%2Fwp-content%2Fuploads%2Fgetty-images%2F2016%2F04%2F1182341205.jpeg&c=sc&w=736&h=485Les Titans sont sur un petit nuage et ont montré qu’ils avaient les qualités pour aller loin dans ces Playoffs. Menés par Ryan Tannehill, ils sont heureux d’avoir donné sa chance au vétéran. S’il n’a pas pu montrer l’étendue de son talent contre les New England Patriots (72y lancés, 1 INT), il ne faut pas se fier à cette ligne de statistique puisque le QB n’a pas eu besoin de beaucoup lancer. Mais il a montré pendant la saison qu’il pouvait faire avancer son équipe, que ce soit dans les airs ou au sol, et qu’il savait parfaitement être clutch quand il le faut. Protégé par une OL montée en puissance, il peut s’exprimer sans trop de pression. Si les Ravens n’ont pas forcément les meilleurs éléments pour mettre cette pression, ils envoient tellement de joueurs après le QB que la pression arrive d’elle-même : Matt Judon en est le parfait exemple (9,5 sacks, 4 FF).

Pour aider Tannehill dans sa nouvelle aventure, les Titans peuvent compter sur le rookie A.J. Brown, excellent et véritable homme à tout faire (1051y, 8 TDs). S’il semble être un peu seul au sein des receveurs, les Titans peuvent tout de même espérer que Corey Davis fasse quelques éclats par-ci par-là ; de plus Jonnu Smith semble être apprécié de Tannehill et Tajae Sharpe peut s’avérer utile en redzone (4 TDs). Le souci, c’est que les Ravens ont une des meilleures défenses aériennes de NFL et le duo Marlon Humphrey – Marcus Peters est infranchissable cette saison (24 passes défendues, 6 INTs, 5 TDs !).

Mais la vraie force des Titans se nomme Derrick Henry. Le RB est impressionnant (1540y, 16 TDs), et allie une puissance et une vitesse d’exécution incroyables pour son gabarit (1m93, 112 kgs !). Ce n’est pas pour rien qu’il a fini meilleur RB de NFL, et qu’il vient de rouler sur une des meilleures défenses de la saison. Le front-7 des Ravens aura du pain sur la planche et comptera sur ses deux gros DLs Brandon Williams et Michael Pierce pour stopper Henry le plus rapidement possible… mais ce sera clairement un effort collectif.

Les Titans ont une attaque intéressante qui peut faire mal dans tous les compartiments du jeu, mais elle va se heurter à une défense des Ravens qui est la meilleure depuis novembre ; cela devrait nous offrir un spectacle intrigant.

https://www.tsn.ca/polopoly_fs/1.1230759.1545539669%21/fileimage/httpImage/image.jpg_gen/derivatives/landscape_620/mark-andrews-and-lamar-jackson.jpgLes Ravens ont eu plus de 2 semaines pour se reposer avec une Week 17 pour du beurre, et cela devrait leur faire le plus grand bien dans le sprint final. Alors que Lamar Jackson devrait gagner le titre de MVP vu sa saison exceptionnelle, le QB n’a d’yeux que pour le trophée du Super Bowl. Il a montré tout au long de la saison qu’en plus d’être le meilleur coureur de NFL (1206y, 7 TDs), il pouvait délivrer des passes parfaites à tout moment contre n’importe qui (36 TDs pour 6 INTs) ; ce n’est donc pas surprenant qu’il ait fini meilleur passeur cette saison… le tout en ne jouant ni le dernier match de la saison, ni le dernier quart-temps de plusieurs matchs ; bref, il a fait une saison de NCAA en NFL. Protégé par une des meilleures OLs de NFL menée par Ronnie Stanley (All-Pro) et Marshal Yanda (All-Pro 2e équipe), Jackson prend plaisir. Les Titans devront trouver un moyen pour mettre une pression plus consistante sur lui s’ils ne veulent pas voir le QB monter en puissance au fil du match : Harold Landry sera la principale menace à surveiller (9 sacks, 1 FF, 2 FR).

Pour aider Jackson à accomplir ce qu’il a fait, de nombreux joueurs se sont montrés. Les TEs sont ses favorites cibles et Mark Andrews en est la parfaite représentation, menant l’équipe (852y, 10 TDs). Le TE est si important au sein de cette attaque que son absence ferait mal ; il a une petite blessure à la cheville depuis plusieurs semaines. Derrière lui, c’est le rookie Marquise Brown qui fait une bonne saison (7 TDs), accompagné par le vétéran Willie Snead, très important dans les moments décisifs (5 TDs). Cependant, la force de cette attaque est que tout le monde semble capable de participer à la réussite aérienne (y compris le FB à tout faire Patrick Ricard). Les Titans vont devoir utiliser tous les atouts de leur excellente défense aérienne avec le duo Logan Ryan – Kevin Byard (27 passes défendues, 9 INTs) pour limiter les joueurs adverses.

Mais là encore, la vraie puissance des Ravens est dans le jeu de course. Ayant établi le record historique de yards au sol en NFL, Baltimore peut compter sur d’excellents RBs en plus de Jackson. Mark Ingram est un vrai danger, aussi bien au sol que dans les airs (1265y, 15 TDs confondus), et son absence serait un coup dur pour les Ravens ; lui aussi est blessé depuis 3 semaines et ne s’est entrainé qu’une seule fois cette semaine. Néanmoins, Gus « The Bus » Edwards est clairement prêt s’il devait être titulaire (711y, 5.3y par course), et offrirait aux Titans une idée de ce que Henry offre aux adversaires. La défense des Titans est bonne contre la course, et Rashaan Evans a montré qu’il était le patron de ce front-7 avec cette séquence formidable contre New England pour empêcher le TD à un yard de l’endzone.

L’attaque de feu des locaux pourrait avoir fort à faire contre les visiteurs, mais ces derniers ne savent pas vraiment à quoi s’attendre avec Jackson.

https://static.clubs.nfl.com/image/private/t_editorial_landscape_8_desktop_mobile/titans/ueyb1xlvccgxvfofyluu.jpgUne rencontre superbe entre deux belles équipes, ce Divisional Round d’AFC nous promet de belles choses. Si Jackson parvient à rester lui-même, la nuit pourrait être longue pour les Titans. Mais Tennessee possède aussi un coureur exceptionnel et si Baltimore ne parvient pas à le limiter, cela pourrait compliquer les choses. Bref, cela ressemble fortement à une redite du Divisional Round de NFC qui l’a précédé.

Si les Ravens sont favoris au vu de leur saison et du fait qu’ils jouent à domicile, avec une domination totale du temps de possession moyen (34:33 au total + 38:54 devant au score), ce serait une grossière erreur de prendre les Titans de haut en se voyant déjà gagnant ; on connait la faculté des visiteurs à s’accrocher sans rien lâcher, et ils sont là malgré un des pires temps de possession de la ligue (28:31), parce que notamment ils possèdent le plus haut temps moyen passés à égalité au score (17:13).