Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2019 (2/4)

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Nous continuons avec les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #9 à #16.

NB1 : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés, PD = passes défendues.

NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.

NB3 : Les stats viennent d’ESPN, les snaps de FootballOutsiders et les matchs joués de Pro-Football-Reference.

 

9. BUFFALO : Ed Oliver, DT, Houston

500-BullsMatchs joués : 16
Snaps : Équipe – 583 (20/57) ; Défense – 567 (53.9%, 9/28)
Défense : 43 plaquages, 24 solo, 2 run stuffs, 1 FF
Pass-Rush : 14 pressions, 5 sacks
Couverture : 2 PDs

Avec la retraite de Kyle Williams, Ed Oliver tombait dans l’escarcelle de Buffalo pour créer la panique dans les lignes offensives adverses.

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Il est difficile de parler de steal quand on est drafté en #9, mais c’était le sentiment pour Oliver… et pendant un instant ce sentiment n’a pas été confirmé du tout. Le maousse de Houston a eu quelques éclairs ici ou là, mais cela manquait de constance pendant une bonne moitié de la saison, le temps qu’il appréhende le monde des pros. Cela a même conduit à sa mise sur le banc en Week 9, une étape qui visiblement a été nécessaire. Dès son retour en Week 10, avec un match retentissant contre Dallas, il a paru bien plus en confiance et bien plus agressif, accumulant les sacks à une position difficile et faisant sa part dans la défense contre la course. Sur ses 5 sacks, 4 sont venus en deuxième partie de saison, ce qui prouve qu’il a progressé et qu’il va continuer de le faire maintenant qu’il semble avoir saisi les choses.

Le 2e tour Right Tackle Cody Ford a eu du mal à s’installer au poste de Right Tackle mais a eu quelques bons moments ; cependant, celui qui mérite le titre de meilleur rookie (ou en tout cas celui du plus constant) est le 3e tour coureur Devin Singletary.

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Il occupe un poste crucial dans une équipe comme Buffalo qui adore courir, même si on peut en effet arguer qu’on aurait aimé le voir porter un peu plus souvent le cuir : il est derrière Papy Gore en courses, mais au niveau efficacité il n’y a pas photo ; il a accumulé 151 courses pour 775 yards (5.1 !), 2 TDs et 7 big plays. Au total, sa production offensive s’élève à 969 yards et 4 TDs, et il devrait voir son nombre de touches augmenter dans les années à venir pour assister Josh Allen.

 

10. PITTSBURGH : Devin Bush, LB, Michigan

500-SteelersMatchs joués : 16
Snaps : Équipe – 962 (11/63) ; Défense – 905 (82.3%, 7/26)
Défense : 109 plaquages, 72 solo, 9 run stuffs, 1 FF, 4 FR, 1 TD
Pass-Rush : 3 pressions, 1 sack
Couverture : 4 PDs, 2 INTs

Le premier échange pendant la draft venait de Pittsburgh qui remontait de 10 places pour le remplaçant de Ryan Shazier, le Linebacker Devin Bush.

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Cela ressemble furieusement à une passation de pouvoir : Shazier fait son maximum pour aider Bush et le résultat, couplé au talent du Linebacker, ont été visibles toute la saison. Il termine en tête de l’équipe en plaquages, run stuffs et fumbles récupérés ; il démontre déjà toutes les qualités pour devenir le futur capitaine de la défense de Pittsburgh. S’il a connu un nombre de snaps limités à un moment de la saison, c’est probablement par volonté de ne pas le cramer tout de suite ; cela ne l’a pas empêché d’empiler les stats et d’être une des raisons de la résurgence d’une escouade qui a tout tenté pour que l’équipe aille en playoffs.

Dans une attaque matraquée par l’intersaison puis les blessures, ce qui a d’ailleurs propulsé sur le terrain le non-drafté Quarterback Devlin « Duck » Hodges, le 2e tour receveur Diontae Johnson a fait une saison vraiment intéressante : déjà il a l’avantage d’être le seul à avoir joué les 16 matchs, et il a terminé comme la cible #1 avec 59 réceptions et 5 TDs (pour 680 yards) ; au total il a accumulé 63 touches pour 721 yards. Avec le retour de Big Ben l’année prochaine, il devrait constituer une belle alternative à JuJu Smith-Schuster.

 

11. CINCINNATI : Jonah Williams, OT, Alabama

500-BengalsMatchs joués : 0

À un poste où les Bengals avaient perdu de bons joueurs ces derniers temps (et raté des choix), Cincinnati sélectionnait l’Offensive Tackle Jonah Williams.

Les Bengals espèrent que Williams sera remis de son opération du labrum qui lui a fait rater toute la saison pour – peut-être – protéger le Quarterback du futur en 2020.

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La classe 2019 de Cincinnati n’a pas beaucoup joué (vous voulez qu’on revienne sur l’épisode Ryan Finley ou bien ?), mis à part pour le 3e tour Linebacker Germaine Pratt et le 4e tour Centre/Guard Michael Jordan : les deux ont eu beaucoup de difficultés à s’acclimater à la NFL, mais le premier a plutôt bien fini la saison (même s’il a un vrai problème en couverture). Bref, pour l’instant, c’est un gros point d’interrogation sur cette draft, il faudra voir en 2020 ; c’est aussi une des raisons pour lesquelles l’équipe choisit en premier.

 

12. GREEN BAY : Rashan Gary, DE, Michigan

500-PackersMatchs joués : 16
Snaps : Équipe – 278 (37/60) ; Défense – 245 (23.3%, 16/25)
Défense : 21 plaquages, 13 solo, 1 FR
Pass-Rush : 5 pressions, 2 sacks

Malgré les acquisitions en Free Agency dans le pass-rush, Green Bay jetait son dévolu sur un autre Defensive End avec Rashan Gary.

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Il n’était pas demandé à Gary de faire des étincelles, car il représente un projet en construction, mais de progresser dans l’ombre des deux Smiths, Za’Darius et Preston, ainsi que de Kyler Fackrell. Le résultat a donc été conforme aux attentes : il a vu son temps de jeu augmenter, mais rester bien loin des titulaires, ce qui ne l’a pas empêché de faire quelques coups d’éclat ici ou là. Cependant, fort logiquement, il faudra attendre pour voir un retour sur investissement pour l’ex-Wolverine.

Nous verrons plus loin l’autre rookie du premier tour qui a fait une performance très intéressante, et la belle surprise avec qui il partage la récompense.

 

13. MIAMI : Christian Wilkins, DT, Clemson

500-Dolphins-2Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 899 (7/87) ; Défense – 741 (65.6%, 4/43)
Défense : 55 plaquages, 29 solo, 2 run stuffs
Pass-Rush : 6 pressions, 2 sacks
Couverture : 2 PDs
Réception : 1 réception, 1 yard (1.0), 1 TD
Catch Rate : 100%
Fumbles : 1 commis

Un renfort de poids pour la ligne défensive de Miami avec le Defensive Tackle Christian Wilkins.

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Defensive Tackle n’est jamais une position facile à appréhender pour un rookie, car il se retrouve tout d’un coup face à des Offensive Linemen intérieurs plus puissants qu’en Université ; c’est pourquoi Wilkins, comme beaucoup d’autres, a eu des difficultés à intégrer la différence, ayant beaucoup de mal à se débarrasser des blocks. Mais le rookie a su apprendre au fur et à mesure et il a pris de plus en plus d’assurance au cours de la saison ; si les Fins pouvaient lui trouver une vraie menace à l’extérieur, cela allègerait un peu sa charge, notamment dans le pass-rush. Comme vous le voyez il est du genre polyvalent, pouvant défendre contre la course et contre la passe ; il peut même marquer des TDs s’il veut, et avec de l’expérience il peut devenir un maillon fort de la ligne défensive.

Les Fins voudraient en dire autant du 2e tour Guard Michael Deiter, mais il a eu de gros soucis, faisant même un tour sur le banc.

 

14. ATLANTA : Chris Lindstrom, OG, Boston College

500-FalconsMatchs joués : 5
Snaps : Équipe – 337 (36/70) ; Attaque – 315 (26.5%, 16/30)

Atlanta se tournait vers la ligne offensive avec le choix du Guard Chris Lindstrom qui n’était pas forcément vu aussi haut.

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Puisqu’on parlait de Guard avec Deiter, voici Lindstrom qui n’a pas eu de chance : titularisé d’entrée, il a subi une fracture du pied pour son premier match et a passé les deux-tiers de la saison sur IR. Il a été un des deux IR-DTR d’Atlanta et a réintégré l’équipe en Week 14 ; de fait il est un peu compliqué de juger sa saison, mais dans l’ensemble il a été plutôt intéressant dans ce plan des Falcons de reconstruire la moitié droite de leur ligne offensive. Nous verrons plus loin l’autre élément de ce plan, mais en ce qui concerne Lindstrom, il a montré des qualités qui demandent à être vues sur une saison complète.

 

15. WASHINGTON : Dwayne Haskins Jr., QB, Ohio State

500-RedskinsMatchs joués : 9
Snaps : Équipe – 442 (27/81) ; Attaque – 442 (46%, 10/32)
Passe : 58.6%, 1365 yards (6.7), 7 TDs, 7 INTs, 29 sacks
QB Rating : 76.1
Course : 20 courses, 101 yards (5.1)

Washington ramenait un enfant du coin à la maison avec le Quarterback Dwayne Haskins qui est allé au lycée de Bullis situé à Potomac dans le Maryland.

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On ne peut pas blâmer les Redskins, contrairement à d’autres, d’avoir joué au jeu de « il n’est pas prêt, mettons un vétéran qui, de toute façon, finira bien par sauter à un moment dans la saison » ; Haskins n’avait démarré qu’une seule saison à Ohio State, et d’ailleurs cela s’est bien vu quand il a dû rentrer faire des bouts de match. Il a encore semblé un peu perdu quand il a définitivement remplacé Case Keenum, mais il a commencé à trouver son rythme, lançant plus rapidement, plus précisément et créant une connexion vraiment intéressante avec un corps de receveurs aussi inexpérimenté que lui (nous y revenons rapidement) ; de plus, même s’il n’est pas connu pour être ultra-mobile comme d’autres, il a démontré une capacité à bouger si besoin. Cela a culminé en ce match et demi contre Philly et les Giants… avant qu’une blessure ne mette fin prématurément à sa saison alors qu’il était enfin lancé. Mais avec ce qu’on a vu vers la fin de la saison, en prenant en compte les soucis de blessures sur la ligne et l’inexpérience générale dans le jeu aérien, les promesses d’avenir sont encourageantes.

Et qui d’autre comme meilleur rookie de Washington que le 3e tour receveur Terry McLaurin ?

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Il a formé le groupe improbable du R4 ou Rassemblement des Rookies Receveur des Reds avec le 6e tour Kelvin Harmon et les non-draftés Steven Sims ainsi que Hale Hentges (qui est un Tight End signé à l’origine par Indy mais ça casse l’allitération). Il n’y a plus seulement les matheux qui ont les Séries de MacLaurin, les Reds aussi avec une Série de McLaurin… de matchs fantastiques où le #17 a parfois semblé le seul à réussir quelque chose en attaque : il poste 58 réceptions pour 919 yards (15.8), 7 TDs, 15 big plays et 43 first downs (74.1% des réceptions). Ne cherchez pas plus loin, le futur de l’attaque de la capitale doit se remplir de Séries de Haskins-McLaurin, avec Sims (34c/310y/4TD) et Harmon (30c/365y) en soutien.

 

16. CAROLINA : Brian Burns, DE, Florida State

500-PanthersMatchs joués : 16
Snaps : Équipe – 615 (23/69) ; Défense – 483 (42.9%, 11/30)
Défense : 25 plaquages, 19 solo, 1 FF, 1 FR, 1 TD
Pass-Rush : 23.5 pressions, 7.5 sacks

Avec la retraite du vénérable Julius Peppers, Carolina avait besoin de remettre de l’essence dans le moteur du pass-rush avec Brian Burns.

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La saison de Burns a connu les affres de celle du rookie : il a eu d’excellents passages, comme un démarrage redoutable pendant lequel il a accumulé les sacks sur la lancée d’une bonne présaison, mais il a aussi presque totalement disparu par moments. Cela s’explique en partie par une blessure au poignet et le fait qu’il avait profité de l’absence de Bruce Irvin pour se montrer ; le vétéran l’a repoussé dans le depth chart suite à son retour. Mais cette petite pause n’était pas forcément inutile et le rookie n’a rien lâché, revenant vers la fin pour terminer par plusieurs bonnes performances. Comme souvent avec les jeunes pass-rushers, les adversaires ont également fini par comprendre qu’il manquait de technique, le contenant plus facilement ; une chose qu’il devra travailler, mais pour une première saison c’est un bon début – il a même détourné un punt et scoré sur un retour de fumble.

C’est une bonne chose que les Cats avaient pensé à prendre DEUX Offensive Tackles à la draft, puisque le poste à gauche a été massacré par les blessures, notamment celle du 2e tour Greg Little qui a propulsé le 6e tour Dennis Daley sur le terrain. Little est revenu par la suite mais a fini sur IR, ne trouvant jamais son rythme, et Daley a offert tout le panel des prestations du rookie ; cependant, son match contre Shaq Barrett prouve qu’il y a du talent.