Gameday : NFL Kickoff

Gameday 2015

 

Green Bay Packers @ Chicago Bears

 

Date et Heure Française Vendredi 6 Septembre, 02:20
Lieu Soldier Field
Titre Happy Century !
Prévision Météo Ciel dégagé

 

Qui aurait pu imaginer, quand la frêle NFL a vu le jour sous le nom de l’American Professional Football Association en 1920, qu’elle survivrait aux faillites, aux règlements douteux, à la Grande Dépression et aux deux Guerres Mondiales pour finir par détrôner le baseball comme le sport préféré des américains et atteindre le centenaire ? Et quelle autre confrontation pour démarrer cette saison spéciale que la plus longue rivalité et la plus prolifique en nombre de matchs ? En effet, une des franchises fondatrices, les Chicago Bears et leurs 33 Hall Of Famers (#1), va affronter pour la 199e fois la franchise la plus titrée, les Green Bay Packers (13 titres) avec leurs 30 Hall Of Famers (#4) ; actuellement, ces derniers tiennent l’avantage 97-95-6. Alors que George Halas et Curly Lambeau regardent de là-haut, la 100e saison NFL démarre par un classique qui ne manque pas de piquant.

https://img.bleacherreport.net/img/images/photos/003/143/358/hi-res-6a1f7df7f0ad2378e84713a36152ff6a_crop_north.jpg?h=533&w=800&q=70&crop_x=center&crop_y=topLes Green&Gold jouent les visiteurs dans cette rencontre… et les outsiders, ce qui n’est plus arrivé depuis un petit moment. L’équipe a connu une révolution avec l’arrivée de Matt LaFleur comme Head Coach, le dernier de la liste démarrée par Lambeau et dans laquelle on retrouve bien évidemment le légendaire Vince Lombardi mais aussi Mike Holmgren et Mike McCarthy qui ont amené le trophée du Super Bowl à Titletown. Une des curiosités va être cette attaque new look et la liberté laissée à Aaron Rodgers, digne successeur du regretté Bart Starr et de Brett Favre, de changer le playcall si besoin. Les Bears, eux, sont menés par Matt Nagy qui succède à Halas et Mike Ditka, et ils aimeraient dire qu’ils ont la même tradition de grands capitaines d’attaque… mais la leur s’est un peu arrêtée à Sid Luckman en 1950 : Bobby Douglass courait beaucoup, Jim McMahon était assez bon (mais sans plus) pour ne pas détruire le travail de la défense et Jay Cutler a laissé des souvenirs… disons… spéciaux. Mitchell Trubisky est le meneur offensif et on lui demande surtout de travailler sa précision cette saison, car il a déjà les jambes pour tromper les défenses.

https://i.pinimg.com/originals/70/50/0e/70500e0a80ddf139efcfa718a2933053.jpgLes deux Quarterbacks vont affronter des pass-rushs un peu différents : s’il n’y a plus Richard Dent ou Reggie White en face, les Packers ont reformé totalement l’unité avec les arrivées de Za’Darius Smith et Preston Smith, alors que les Bears ont un probable futur Hall Of Famer avec Khalil Mack ou le maousse Akiem Hicks. Les protections des deux lanceurs possèdent leurs joueurs de qualité (ce qui fait du bien à Chicago qui a souvent eu des soucis), mais clairement celle de Green Bay devra perpétuer le souvenir de celle menée par Jerry Kramer ou Forrest Gregg pour contenir ces assauts.

http://www.packershistory.net/files/PACKERS/1981PACKERS-Payton.jpgAu sol, il est peu dire que la tradition est forte dans ces deux clubs : Bronko Nagurski, Tony Canadeo, Gale Sayers, Paul Hornung, Walter Payton, Jim Taylor – que des stars ; alors que par la suite, Dorsey Levens et Matt Forte n’étaient pas mal non plus. C’est un peu moins flamboyant aujourd’hui, mais Tarik Cohen et Aaron Jones ont largement la capacité de faire mal à leur adversaire… la différence étant la résistance qu’ils pourraient rencontrer : si on cherche toujours le nouveau Ray Nitschke dans le Wisconsin, on prédit à Roquan Smith de suivre le glorieux sillon laissé par Bill George, Dick Butkus, Mike Singletary et Brian Urlacher ; flanqué de Danny Trevathan et d’une ligne défensive redoutable, il plaque tout ce qui bouge. À Green Bay, Blake Martinez est un peu esseulé malgré les émergences de Kenny Clark et Dean Lowry, et il faudra clairement surveiller cet aspect.

https://static.nfl.com/static/content/public/photo/2019/03/25/0ap3000001024114.jpgEnfin, dans les airs, Don Hutson a quasiment inventé le poste de receveur avant tout le monde, accumulant 99 TDs en carrière quand le deuxième sur la même période n’était qu’à 33. Tous ses héritiers écument les terrains de NFL, à commencer par celui qui a suivi les exemples de Max McGee, Sterling Sharpe ou James Lofton (pour n’en citer que quelques-uns) : Davante Adams a explosé et compte continuer sur son rythme, même s’il sera accompagné des jeunots Geronimo Allison et Marquez Valdes-Scantling pour batailler contre les successeurs de Charles Tillman et Doug Plank : Kyle Fuller, Prince Amukamara et Eddie Jackson (avec *gasp* un ex-Packer – Ha Ha Clinton-Dix – dans le lot) ne comptent pas laisser les visiteurs faire comme ils veulent. De l’autre côté, si les Bears n’ont jamais été réputés pour avoir de grands receveurs, ils ont eu Mike Ditka en Tight End ; pas de talent de ce niveau, mais le trio Allen Robinson – Taylor Gabriel – Trey Burton possède ce qu’il faut pour créer des problèmes dans une arrière-garde de Green Bay qui regarde toujours avec nostalgie les époques des Willie Wood, Herb Adderley, Leroy Butler ou Charles Woodson : Jaire Alexander est un espoir vivace, mais le reste du groupe peine depuis trop longtemps, à tel point que le club a lui aussi « débaucher un ennemi » en la personne de l’ex-Bear Adrian Amos pour renforcer le groupe. Et enfin, si le match est serré, il faudra surveiller les équipes spéciales avec les problèmes de Chicago pour trouver un Kicker potable.

Sur le papier, le match est intrigant mais Chicago semble au-dessus. Il va falloir que l’attaque de LaFleur et Rodgers se mette sur son 31 pour dépasser une défense qui va vouloir repartir sur le même rythme que 2018, mais s’il y a bien un moment où on peut la cueillir à froid, c’est en Week 1. Quoi qu’il en soit, un Packers-Bears est TOUJOURS à déguster sans modération avec, en arrière-plan, des images granuleuses en noir et blanc d’une époque révolue où le sport n’en était qu’à ses balbutiements.