NFL Team Honors IV : Washington

500-Redskins

Après un départ cahin-caha, l’équipe s’est extirpée de la masse ; sans être géniale mais profitant d’une NFC East nébuleuse, elle a pu croire aux playoffs… et puis Alex Smith s’est blessé au milieu d’une autre hécatombe après celle de 2017. C’est alors qu’a résonné un couplet bien trop connu à Washington : malgré le talent, une lente implosion à la fois sur et en dehors du terrain. La saison à 6-3 est partie à vau-l’eau et s’est terminée sur le même bilan que l’année dernière, un résultat à la fois bon et mauvais, conservant un peu plus les Reds dans un purgatoire où ils végètent depuis (trop) longtemps. Cela fait désormais 27 saisons consécutives sans dépasser 10 victoires – la dernière datant de leur plus « récent » titre en 1991 ; c’est la pire série en cours dans cette catégorie (oui, pire que les Raiders ou les Browns).

À lire en ayant des flashbacks.

 

WASHINGTON REDSKINS
3e NFC East ~ 7-9

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Alex Smith était-il le sauveur attendu ? La question était bien sûr un peu trompeuse car il y avait eu d’autres arrivées, mais il était clair que l’ex-Chief Quarterback devait constituer l’élément principal du retour des Reds au premier plan. On savait également que les blessures seraient un facteur important avec cette équipe.

Alex Smith débarquait donc après trois ans de « je t’aime moi non plus » entre Washington et Kirk Cousins ; cela était arrivé dans un échange qui, car on ne pouvait pas tout avoir, avait vu l’excellent Cornerback Kendall Fuller partir à Kansas City. Forcément, cela poussait à regarder la nouvelle situation dans les deux escouades aériennes. En attaque, Smith allait espérer que la ligne offensive soit valide toute la saison, notamment chez le duo de Tackles Trent Williams – Morgan Moses dont on connaissait la qualité… sur leurs quatre bonnes jambes, ce qui avait peut-être poussé à la draft du troisième tour Geron Christian. Le Guard Brandon Scherff était également un gage de qualité, mais le doute subsistait par ailleurs sur l’autre Guard Shawn Lauvao et au Centre occupé par Chase Rouiller suite au départ de Spencer Long. De même façon, et d’autant plus après les départs de Ryan Grant, Terrelle Pryor ou Niles Paul, il fallait que le Tight End Jordan Reed parvienne à rester en bonne santé et que Josh Doctson explose enfin auprès de Jamison Crowder et de l’ex-Seahawk Paul Richardson. En couverture, Fuller n’était pas le seul à avoir fait ses valises : l’inconstant Bashaud Breeland, la tentative Su’a Cravens et le nouveau retraité DeAngelo Hall avaient également quitté la capitale alors que la courte expérience Orlando Scandrick n’avait rien donné ; Josh Norman se retrouvait avec Quinton Dunbar – Fabian Moreau comme partenaires devant la paire de Safeties Montae Nicholson – D.J. Swearinger. Que ce soit en attaque ou en défense, les secteurs aériens avaient donc un talent variable, et les questions qui allaient avec.

Ailleurs dans l’équipe, le coureur Adrian Peterson était venu renforcer le jeu au sol suite à la malheureuse blessure du deuxième tour Derrius Guice ; le retour de Chris Thompson allait faire du bien. Dans le front-7, il fallait stopper l’hémorragie contre la course : l’équipe adorait les gros d’Alabama avec la draft du Defensive Tackle Da’Ron Payne pour aller avec Jonathan Allen ainsi que le duo Ziggy Hood – Stacy McGee : l’ex-Bill Linebacker Zach Brown avait été signé pour venir faire la paire avec Mason Foster, mais eux aussi devaient éviter l’infirmerie. Sur les ailes du front-7, Preston Smith semblait enfin s’être réveillé à l’opposé de Ryan Kerrigan (ce qui avait poussé Trent Murphy vers la sortie), alors que l’ex-Bear Pernell McPhee, bon mais souvent blessé, était venu en renfort pour presser le Quarterback. Vous ne sentez pas comme un thème commun dans cette présentation (pensez à une croix rouge sur fond blanc) ?

Cousins était le dernier Quarterback titulaire des Reds à faire trois saisons consécutives complètes depuis Joe Theismann (1981-1984) ; mais il ne succédait pas à Mark Rypien qui était le dernier Quarterback à 10+ matchs au moins quatre années consécutives (1989-1993). C’était la franchise résumée en une équation : talent + blessures + décisions controversées. Smith était plus stable que Cousins, mais lui était-il largement supérieur pour autant ? Et surtout, leur style de jeu différent rendait la santé générale des titulaires encore plus importante : si Cousins pouvait perdre des matchs à lui tout seul, il pouvait les gagner aussi… contrairement à Smith.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Arizona W 24-6 1-0 c
2 vs Indianapolis (0-1) L 9-21 1-1 wp
3 vs Green Bay (1-0-1) W 31-17 2-1 c
4 BYE
5 @ New Orleans (3-1) L 19-43 2-2 cwp
6 vs Carolina (3-1) W 23-17 3-2 co
7 vs Dallas (3-3) W 20-17 4-2 dwpo
8 @ NY Giants (1-6) W 20-13 5-2 do
9 vs Atlanta (3-4) L 14-38 5-3 c
10 @ Tampa Bay (3-5) W 16-3 6-3 c
11 vs Houston (6-3) L 21-23 6-4 wpo
12 @ Dallas (5-5) L 23-31 6-5 dwpo
13 @ Philadelphia (5-6) L 13-28 6-6 dwp
14 vs NY Giants (4-8) L 16-40 6-7 d
15 @ Jacksonville (4-9) W 16-13 7-7 o/W
16 @ Tennessee (8-6) L 16-25 7-8 w/L
17 vs Philadelphia (8-7) L 0-24 7-9 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 7-9.
    • Par demi-saison : 5-3, 2-6.
    • Par quart de saison : 2-2, 3-1, 1-3, 1-3.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 6-6.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-7.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-6.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 4-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-1-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 129-127 (0.504, 14e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 124-131-1 (0.486, 21e).
    • Écart entre les deux : -0.018 (23e).

Le découpage en demi-saison colle presque au tournant de l’année (6-3 / 1-6), et son impact est visible : les bilans contre les équipes terminant en positif (1-7) dont celles qualifiées en playoffs (1-6) étaient tous les deux de 1-2 avant le match contre Houston ; une rencontre qui a été indécise jusqu’au bout et que les Reds auraient aussi bien pu remporter sans la blessure de Smith, puisque l’équipe a encore une fois été plutôt habile dans les matchs à une possession (4-2). Le calendrier a été un peu plus facile que prévu et surtout plus facile que l’année dernière (0.539 – 5e); si vous voulez une dernière preuve de la nature bipolaire de cette équipe, la voici : six victoires sans jamais avoir été menés au score, cinq défaites sans jamais avoir mené au score (et trois de ces défaites sont arrivées AVANT la blessure de Smith donc ce n’est pas une excuse).

 

La réalité

 

Personne ne va tomber de sa chaise si nous vous révélons que c’est l’attaque qui a le plus souffert cette année, et les stats sont là pour le prouver : -3.8 points marqués à 17.6 (29e) avec -30 points totaux sur premier drive à 17 (30e) ou -17 dans les deux dernières minutes des mi-temps à 36 (29e), -10 TDs à 29 (29e) dont -5 en deuxième mi-temps à 12 (32e), -25.2 yards par match à 299.7 (28e), -15 big plays à 47 (29e) et -13 voyages en redzone à 40 (29e) dont -1.8% terminant en TD à 52.5% (25e). On peut rajouter quelques banderilles en plus, comme le fait qu’elle a scoré -30 points suite aux ballons volés à 45 (20e) alors que la défense en a volé plus (+3 à 26, 10e) soit une moyenne qui a plongé de -1.6 point à 1.7 (31e). L’équipe a été régulièrement en retard sur ses tentatives avec en moyenne 10.2 yards à faire sur 1e (28e), 8.4 sur 2e (27e) et 7.8 sur 3e (26e), d’où un taux de conversion de 3e tentative qui… a augmenté de +4.1% à 36.4% (23e) ? OK, il partait de très bas en 2017, et l’arrivée d’un certain joueur a bien aidé à le faire grimper. La franchise a également été bien plus indisciplinée avec +1.4 pénalité par match à 7.2 (25e) pour +17.2 yards à 63.0 (29e). C’est un petit exploit de terminer avec un temps de possession moyen de 29:38 (20e) dans ces conditions. Au passage, cela fait beaucoup de 29e rang dans les stats ; ils devraient peut-être se renommer les Washington 29ers.

Et la défense alors ? Faut-il bondir de joie devant -1.8 point encaissé à 22.4 (15e) ? C’est un peu plus compliqué que cela, et assez étrange d’ailleurs : l’équipe a encaissé plus de TDs (+2 à 43 – 15e) ; la différence s’est faite dans les Field Goals adverses qui ont drastiquement diminué, que ce soit ceux tentés (-15 à 26 – 5e) ou réussis (-13 à 21 – 5e). Cela pourrait signifier une production offensive adverse moins efficace… mais en fait la défense a peu ou prou été de même calibre qu’en 2017, subissant juste les fluctuations dues au GOB2018 : +5.5 yards encaissés à 353.4 (17e), +0.4 yard par action à 5.7 (16e) ou +1.4 first down à 20.6 (20e). Elle a été plus étanche aux big plays (-10 à 58 – 9e), un peu plus aux voyages en redzone (-3 à 51 – 12e) et aux TDs qui en sont issus (51.9% – 8e), mais son vrai point faible a été sur 3e tentatives autorisées (+7.2% à 43.9% – 29e, tiens encore un 29). Elle a volé plus de ballons, ce qui a servi à contrebalancer un peu, néanmoins ce taux rédhibitoire fait dire qu’il ne faut pas sauter de joie trop vite car l’escouade a craqué un peu trop régulièrement ; même si on peut le comprendre vers la fin quand l’attaque ne tenait plus la balle.

Voici les récompenses de la saison :

Est-ce qu’on peut vraiment nommer Most Valuable Player un joueur qui n’a participé qu’à 47.2% de snaps de son escouade ? Dans l’absolu, non : le coureur Adrian Peterson n’a que le 20e taux de snaps joués parmi les coureurs NFL, mais il a été l’arme offensive la plus constante et la plus productive, donc il mérite la récompense.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Adrian+Peterson+Washington+Redskins+vs+Arizona+WZbAbDAvKRzl.jpgQuatre coureurs de 33+ ans ont réussi une saison à 1000+ yards : Frank Gore, Franco Harris, John Henry Johnson et John Riggins ; les trois derniers sont au Hall Of Fame, le premier devrait y finir si jamais un jour on lui enlève ses piles Duracell pour qu’il arrête sa carrière, et Peterson devrait les rejoindre sans souci. Il n’a peut-être plus exactement la même foulée, et on peut pointer plusieurs moments où il a soit disparu, soit sauvé sa performance avec un big play, mais AD 2018 était la version qui se rapprochait le plus de AD 2015 (sa dernière bonne saison). Il a totalisé 251 courses (3e NFL) pour 1042 yards (8e), 7 TDs et 47 first downs + 20 réceptions pour 208 yards et 1 TD ; comme on ne se refait pas à 33 ans, il a aussi fumblé deux fois (son péché mignon). Mis à part ce dernier point, il a été absolument essentiel à l’attaque de la capitale : 37.4% des touches offensives (7e NFL), 24.7% des yards (10e) et 28.6% des TDs inscrits. Il a trois fois plus de touches et deux fois plus de yards que le deuxième attaquant des Reds.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Tress+Way+Washington+Redskins+v+Baltimore+3nV_L50C3Efl.jpgSi Peterson a fait son maximum pour faire avancer l’attaque, il n’a pas pu faire de miracles, ce qui veut dire que l’équipe a dû se dégager souvent. C’est là qu’est entré en action le Punter Tressley « Tress » Way qui a fait son maximum pour gagner la bataille de la position sur le terrain avec ses coups de botte magistraux.

Sa moyenne de 45.3 yards bruts (13e) est honorable, et la couverture a fait un bon travail avec 41.5 yards nets (10e) dont 26 fair catchs forcés (soit 32.9% – 9e), mais voici où le duo Way-couverture a été totalement hallucinant : 41 des 79 punts ont terminé dans les 20 yards adverses (soit 51.9% – 2e)… et AUCUN n’a terminé en touchback. Zéro. Pas un ballon qui rebondit de travers et qui finit dans l’endzone. Vous forcez un punt, et ils retombent invariablement dans vos 20 yards sans jamais vous offrir une balle gratuite sur les 25. Cela explique (en partie) que Washington ait vu ses adversaires repartir en moyenne de leurs 26.54 yards (4e), alors que l’année dernière ils repartaient de leurs 30.11 yards (28e).

… deux secondes, Adrian, ne pars pas tout de suite, voilà un deuxième trophée pour tes efforts. Entre les blessures et les contre-performances, aucun autre joueur ne mérite d’être nommé Offensive Player Of The Year ; c’est un peu ce qui est désolant dans la saison des Reds.

Concernant le jeu au sol à proprement parler, il l’a porté à bout de bras : le groupe des coureurs a pris un coup de grisou terrible, perdant le rookie de deuxième tour Derrius Guice avant la saison et Robert Kelley après le premier match. Samaje Perine n’a joué que 30 snaps, Chris Thompson a disparu après un bon début de saison (il termine à 84 touches pour 446 yards et 1 TD), et Kapri Bibbs a scoré 4 TDs mais a été libéré en cours de saison. Donc, merci AP pour les +20.4 yards au sol par match à 110.9 (17e), +0.7 yard par course à 4.3 (20e) ou +4 big plays à 7 (29e)… et tout cela avec une ligne offensive qui a été criblée de blessures elle aussi ; nous en reparlerons plus tard.

La bonne nouvelle, c’est que ça pousse derrière lui, mais pour l’instant il reste le leader et le meilleur joueur de la défense : l’Outside Linebacker Ryan Kerrigan a encore fait une saison pleine avec 43 plaquages dont 4 run stuffs, 32 pressions dont 13 sacks (7e NFL), 1 passe défendue, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Le vétéran continue d’être le pilier de ce côté du ballon, et nous pouvons facilement passer à autre chose parce qu’il est une quantité connue.

Ce qui nous amène à l’unité des Linebackers, dans laquelle Preston Smith a encore fait une saison sympathique, confirmant qu’il est loin du fantôme de ses premières années : il est polyvalent et peut être aussi bien présent contre la course (52 plaquages dont 4 run stuffs), contre la passe (3 passes défendues et 1 INT), dans le pass-rush (20 pressions dont 4 sacks) que marquer par lui-même (un strip-6). Derrière lui sur les extérieurs, le duo Pernell McPhee – Ryan Anderson a été sympathique dans un temps limité, apportant de la profondeur au poste avec 2 run stuffs, 13 pressions dont 2 sacks et 1 fumble récupéré. Mais dans tout cela, on sent quand même un manque de production dans le pass-rush avec moins de 20 sacks par les Outside Linebackers d’une 3-4 ; fort heureusement pour eux, nous allons vite voir qu’ils ont été très largement aidés.

Pour terminer ce groupe, allons à l’intérieur. C’est le duo Zach Brown – Mason Foster qui a encore officié : Foster a été un des joueurs les plus utilisés (133 plaquages) mais il a semblé lent et trop souvent exposé en couverture où il a concédé beaucoup de yards ; il a défendu 4 passes et réalisé 2 INTs, mais à chaque fois c’était grâce à des ballons détournés auparavant. Il a été un peu plus présent contre la course avec 3 run stuffs, ajoutant 1 sack et 2 fumbles récupérés pour totaliser 4 ballons volés. Brown a connu une saison plus solide avec 96 plaquages dont 9.5 run stuffs (top team), 1 sack, 1 passe défendue et 2 fumbles forcés, mais il a également eu quelques hésitations qui l’ont empêché d’agir au mieux ; néanmoins, entre lui et Foster la différence est évidente.

Pour rebondir sur ce que nous disions juste au-dessus, voici les stats du pass-rush de Washington : 140 pressions (11e) dont 46 sacks (7e) pour un taux de conversion de 32.9% (8e) ; l’équipe a été un peu plus efficace, mais d’où diable viennent tous ces sacks ? Des arrières ? Bien sûr que non, ils viennent de la ligne défensive qui a fait un travail de sape toute la saison.

Puisque nous sommes dans la récompense des rookies, commençons par le premier tour Defensive Tackle Da’Ron Payne : placé au coeur de l’unité, il a immédiatement trouvé sa place et a fait une première saison vraiment encourageante. Il s’est montré dans tous les compartiments, même s’il a une petite préférence pour la défense contre la course : 56 plaquages dont 2 run stuffs, 13 pressions dont 5 sacks, 3 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Vous le voyez : Payne, Nose Tackle, a plus de sacks que le deuxième Outside Linebacker. Et attendez, ce n’est pas fini.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Daron+Payne+Green+Bay+Packers+vs+Washington+8eBNGIRGc92l.jpgIl y a le vrai cador de la ligne défensive, Jonathan Allen, qui a vu avec joie un autre ancien d’Alabama (Payne) le rejoindre ; quand nous disions que ça pousse derrière Kerrigan pour le titre de Defensive Player Of The Year, nous pensions à lui. Après une saison rookie prometteuse mais tronquée par une blessure, Allen a fait une année complète et il n’a pas déçu : 61 plaquages dont 3.5 run stuffs et 22 pressions dont 8 sacks pour le sophomore ; il lui manque peut-être un poil plus de constance et un ou deux ballons volés ici ou là pour parfaire le tableau

Matt Ioannidis continue de produire dans le pass-rush avec 18.5 pressions dont 7.5 sacks, mais c’est encore clairement sa préférence : il est moins solide contre la course avec aucun run stuff ; il rajoute 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Donc, pour confirmer : 20.5 sacks sont venus de la ligne défensive dans une 3-4, et sans avoir un extra-terrestre comme les Rams ou les Texans car, point intéressant, il y a une belle répartition entre les joueurs. Derrière eux, c’est un peu plus compliqué : Stacy McGee a été relégué sur le banc et payé quasiment 5M$ pour 137 snaps ; c’est le souci quand vous payez trop vite trop cher.

Pour autant, toute cette munificence dans le pass-rush ne doit pas faire oublier que la défense contre la course est moins à la fête en règle générale : l’équipe n’a réussi que 36 petits run stuffs (29e), soit 8.7% des courses adverses (28e) ; un domaine dans lequel elle doit encore travailler, et cela à tous les niveaux. Mais, dans l’ensemble, il ne fait aucun doute que la ligne défensive est le point fort de l’escouade.

Deux ans de mumuse avec Kirk Cousins, pour finir par faire jouer Alex Smith qui se blesse, Colt McCoy qui se blesse, Mark Sanchez qui n’a pas démarré un match depuis trois ans et Josh Johnson depuis SEPT ANS. Les joueurs élèvent la voix en dehors du terrain contre l’organisation. On apprend que les cheerleaders sont presque utilisées comme des escort girls. Doug Williams se retrouve à expliquer pourquoi son équipe a été la seule à poser un waiver pour récupérer Reuben Foster fraîchement arrêté pour violences conjugales. Adrian Peterson visite et signe sans que le propriétaire ou le General Manager ne soient au courant. 27 saisons sans 11+ victoires, 6 sans 10+ victoires, 13 sans victoires en playoffs. C’est probablement plus facile de pointer du doigt Cleveland ou Oakland en rigolant parce que, parfois, la pièce est tombée du bon côté chez les Reds.

Allez, reconcentrons-nous sur les blessures, et sur l’unité offensive qui a le plus souffert : la ligne. QUATORZE (14) Linemen ont joué au moins un snap, et NEUF (9) au moins 100. Le Centre Chase Roullier a tenu le rôle du Survivant, jouant tous les snaps et étant le joueur le plus utilisé de l’équipe à 1074 snaps ; il a confirmé sa saison rookie encourageante, s’acquittant de sa tâche avec sérieux. En Guards, Brandon Scherff est toujours de grande qualité, mais il a fini sur IR à la moitié de la saison, et après lui le déluge : Shawn Lauvao a toujours beaucoup de mal et a joué moins de 300 snaps avant de finir sur IR, Jonathan Cooper a été plus stable mais il a tout juste atteint 200 snaps avant l’infirmerie, Tony Bergstrom a eu des difficultés, Luke Bowanko aussi. Chez les Tackles, Trent Williams est toujours de qualité mais il a encore lutté contre les blessures, Morgan Moses a toujours des qualités mais il est devenu une machine à pénalités improbable (16 dont 14 acceptées – pires marques NFL), et Ty Nsekhe est un remplaçant très appréciable que ce soit sur les ailes et à l’intérieur.

Sans surprise, l’unité a eu beaucoup de mal, autorisant 63 run stuffs (31e) soit 15.2% des courses (29e), 142 pressions (19e) soit 27.9% des actions de passe (25e) dont 44 sacks (21e) soit 8.0% des actions de passe (23e).

La ligne défensive mérite la récompense mais nous en avons déjà parlé.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Kerrigan+Jonathan+Allen+Dallas+Cowboys+mLHWdyJVUZOl.jpgDonnons une mention aux équipes spéciales qui ont été un des secteurs les plus solides de Washington cette saison. En plus des prouesses de Tress Way, Dustin Hopkins a été solide avec 26/29 en FGs (tout en s’améliorant à longue distance) et 25/26 en XPs. 80% des kickoffs ont fini en touchback, la meilleure marque de la ligue. Ce TD sur retour de punt encaissé contre Jacksonville fait un peu tâche, et il est vrai que l’équipe manque d’un vrai retourneur, mais dans l’ensemble cela reste de bonne facture.

Vous ne serez pas surpris : l’attaque aérienne. Même avant sa blessure, Alex Smith n’avait pas mis le feu au gridiron avec 62.5%, 2180 yards (6.6), 10 TDs, 5 INTs, 1 fumble, 22 sacks et 85.7 de QB Rating ; tout ça en un peu moins de 10 matchs. McCoy a pris la succession un court moment avant de finir aussi sur IR (63%, 6.9 yards par passe tentée, 3 TDs, 3 INTs) et de laisser la place à Sanchez (54.3%, 3.9, 0 TD, 3 INTs) et Johnson (57.1%, 6.5, 3 TDs, 4 INTs). Non, ce n’est pas une blague, Mark Sanchez a eu une moyenne de 3.9 yards sur 35 passes tentées. Au secours.

Pour autant, si le blâme peut être partagé entre Quarterbacks et ligne offensive, quid des cibles ? Elles ont aussi connu des blessures. On a vu du progrès chez Josh Doctson (trop peu mais du progrès quand même) avec 44 réceptions pour 532 yards et 2 TDs ; il mène les receveurs en first downs avec 31. Jamison Crowder a été trop discret à 29 réceptions pour 388 yards et 2 TDs ; pour un receveur dans le slot, son taux de réception de 59.2% est bien trop bas. La recrue Paul Richardson a fini sur IR après 7 matchs joués (2 TDs). Maurice Harris a fait un super match et a été moins visible par ailleurs avec 28 réceptions pour 304 yards ; au moins il a le seul match d’un receveur des Reds à 100+ yards. Vous vous rappelez que Michael Floyd a joué à Washington ? Il a 10 réceptions et 4 drops (yikes).

Chez les Tight Ends, Jordan Reed n’a encore pas fini une saison complète, mais au moins il termine en tête des cibles avec 54 réceptions pour 558 yards et 2 TDs ; le souci, c’est qu’il n’a pas eu l’impact attendu, la preuve : Papy Vernon Davis (34 ans) termine top team en yards par réception (14.7) et en big plays (8) !

Tout le monde se retrouve donc un peu coupable d’un secteur qui a généré 188.8 yards par match, 5.9 yards par passe tentée, 9.7 yards par complétion, 16 TDs, 1 match d’un Quarterback à 300+ yards, 1 match d’un receveur à 100+ yards et 40 big plays ; nul besoin de rajouter les classements, vous avez compris dans quel marasme tout cela barbote.

Adrian Peterson, who else ? Vu les arrivées (via échanges ou signatures), il est clairement la meilleure recrue de l’intersaison (avec une petite mention à McPhee en passant).

La signature de Richardson pour cette saison, et les arrivées sur échanges. Plus que celle de Smith (qui aurait pu prévoir sa blessure ?), c’est celle du Safety Ha Ha Clinton-Dix qui n’a pas donné les effets escomptés, ce qui nous permet de parler des arrières qui ont fait, somme toute, une saison respectable.

Josh Norman (le joueur le plus utilisé en défense) a connu une année assez contrastée car il a autorisé plus de TDs que d’habitude, même s’ils sont surtout venus en grappe ; le reste du temps il a été solide comme à son habitude avec 9 passes défendues et surtout il vole de nouveau des ballons avec 3 INTs, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Quinton Dunbar était parti pour une autre bonne performance avant d’aller sur IR (9 passes défendues et 2 INTs). Le sophomore Fabian Moreau et le rookie de septième tour Greg Stroman ont dû s’accommoder de cette absence, Moreau en glissant à l’extérieur et Stroman le remplaçant dans le slot : ils ont commis des erreurs de jeunesse, mais ils n’ont pas été ridicules non plus, accumulant 9 passes défendues, 2 INTs et 4 fumbles forcés.

Chez les Safeties, nous venons de parler de l’ajout de Clinton-Dix qui n’a pas été une réussite : aucun run stuff, 3 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Le meilleur joueur était D.J. Swearinger qui a été libéré pour avoir critiqué son Coordinateur Défensif via la presse ; dommage, car il a été une machine avec 10 passes défendues, 4 INTs, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Deshazor Everett a essayé de combler les trous comme il a pu, et il n’a pas été mauvais avec 2 run stuffs et 1 INT en un temps de jeu réduit.

Si vous ajoutez les soucis chez les Inside Linebackers, on arrive à une couverture qui poste 67.4% de complétion (27e), 7.1 yards par passe tentée (20e), 27 TDs (16e), 15 INTs (9e), 95.1 de QB Rating adverse (20e), 5 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (17e), 6 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (10e), 52 big plays (15e) et 56 passes défendues (27e) ; bref, du bon et du moins bon, mais on trouve largement pire, surtout avec l’impact du GOB2018.

La victoire 20-17 en Week 7 contre Dallas. Parce que c’est une victoire sur le rival haï (OK, dans la NFC East ils sont tous rivaux et ils se détestent tous), menée par un front-7 endiablé, et qui cimente la place en tête de la division.

La blessure d’Alex Smith. En espérant qu’il pourra s’en remettre, mais le parallèle est saisissant avec Joe Theismann : deux fois le 18 novembre, deux fois sur les 40 yards, deux fois sur un match terminé à 23-21. À croire que cette franchise ne peut pas avoir un moment de répit (même si de nombreuses fois ce sont des maux auto-infligés).

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Philadelphia 9-7 Playoffs
2 vs Dallas 10-6 DivChamp
3 MNF vs Chicago 12-4 DivChamp
4 @ NY Giants 5-11 Négative
5 vs New England 11-5 Champ
6 @ Miami 7-9 Négative
7 vs San Francisco 4-12 Négative
8 TNF @ Minnesota 8-7-1 Positive
9 @ Buffalo 6-10 Négative
10 BYE
11 vs NY Jets 4-12 Négative
12 vs Detroit 6-10 Négative
13 @ Carolina 7-9 Négative
14 @ Green Bay 6-9-1 Négative
15 vs Philadelphia 9-7 Playoffs
16 vs NY Giants 5-11 Négative
17 @ Dallas 10-6 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 119-135-2 (0.469, 32e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 61-67 (0.477, 20e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 58-68-2 (0.461, 26e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.016 (14e).

Il en faut un, le voici, le calendrier censé être le plus aisé ; bien aidé par la qualité de la division elle-même et une NFC North moins forte, mais pour autant le départ va être corsé avec plusieurs rendez-vous musclés.