NFL Team Honors IV : Seattle

500-Seahawks

Il est temps d’attaquer les équipes qui ont eu le droit de jouer (au moins) un match de plus, en commençant par une franchise de Seattle que l’on n’attendait pas avec un meilleur bilan que l’année dernière ; l’année de transition n’en a pas vraiment été une, même s’il y a encore des choses à corriger. Le renouvellement défensif a mis moins de temps que prévu pour se faire, et l’attaque a continué peu ou prou sur le même rythme pour propulser les Hawks de retour en playoffs ; néanmoins, les failles présentes ont été un peu trop grandes en Wild Card, empêchant une progression plus avant. On ne remplace pas la Legion Of Boom si facilement non plus : il reste donc du travail malgré tout pour John Schneider et Pete Carroll.

À lire en courant, beaucoup, tout le temps.

 

SEATTLE SEAHAWKS
2e NFC West ~ 10-6 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Cela ressemblait fort à une année de transition à Seattle, mais au moins l’organisation avait décidé de ne pas lambiner et d’arracher le pansement d’un seul coup.

Voici donc une liste non-exhaustive des victimes du changement (ou des blessures) : plusieurs assistants coachs avec à leur tête les deux Coordinateurs – l’Offensif Darrell Bevell et le Défensif Kris Richard, le coureur Thomas Rawls, le Tight End Jimmy Graham, les Defensive Ends Cliff Avril – Michael Bennett, le Cornerback Richard Sherman et le Safety Kam Chancellor ; sans compter la bisbille avec le Safety Earl Thomas un temps proposé pour un échange. C’était le ménage dans la défense et surtout la Legion Of Boom qui était le plus notable dans une escouade qui avait perdu de son mordant habituel ; l’ex-Raider Coordinateur Ken Norton Jr devait l’aider à le retrouver. Le front-7 contenait toujours le duo de Linebackers Bobby Wagner – K.J. Wright avec l’ajout du cinquième tour Shaquem Griffin, mais il avait perdu le Defensive Tackle Malik McDowell sur une blessure sérieuse. Il fallait y remettre de la pression, d’où les arrivées des ex-Vikings Defensive Tackles Tom Johnson – Shemar Stephen, de l’ex-Colt pass-rusher Barkevious Mingo et du troisième tour Defensive End Rasheem Green ; ils devaient soutenir Jarran Reed, Nazair Jones, Dion Jordan et Frank Clark. Dans l’arrière-garde, c’était un quatuor quasiment new look : Shaquill Griffin remplaçait Sherman, Neiko Thorpe remplaçait Byron Maxwell parti sur IR, l’ex-49er Dontae Johnson venait dans le slot et le nouveau duo de Safeties était Bradley McDougald – Thomas avec Tedric Thompson en renfort.

L’avantage d’avoir perdu les gros salaires en défense, c’était de pouvoir payer des Offensive Linemen potables : logiquement, le Left Tackle Duane Brown et le Centre Justin Britt allaient en profiter car ils le méritaient. Si Ethan Pocic avait montré des choses intéressantes, le côté droit était un gros point d’interrogation avec la machine à pénalités Germain Ifedi et l’ex-Giant D.J. Fluker. Il fallait espérer pour Russell Wilson qu’il n’ait pas à courir pour sa vie aussi souvent, et qu’il puisse compter sur un jeu au sol qui était toujours orphelin de Beast Mode ; d’où la draft du premier tour Rashaad Penny pour accompagner Chris Carson dans le schéma du nouveau Coordinateur Brian Schottenheimer. Du côté des cibles de passe, Doug Baldwin – Tyler Lockett étaient toujours là, l’ex-Cardinal Jaron Brown et l’ex-Giant Brandon Marshall remplaçaient Paul Richardson parti, alors que le Tight End Ed Dickson apportait sa science du run block aux côtés de Nick Vannett. Enfin, rien de tel que le vétéran Kicker Sebastian Janikowski pour booster un jeu au pied déficient.

Après ce remaniement à plusieurs étages – que ce soit le jeu au sol, la ligne offensive ou la défense, tous ces secteurs allaient demander d’être jugés sur pièce avant de remettre Seattle parmi les équipes de tête en NFC.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Denver L 24-27 0-1 o
2 @ Chicago (0-1) L 17-24 0-2 cwpo
3 vs Dallas (1-1) W 24-13 1-2 cwp
4 @ Arizona (0-3) W 20-17 2-2 do
5 vs LA Rams (4-0) L 31-33 2-3 dwpo/L
6 @ Oakland (1-4) W 27-3 3-3
7 BYE
8 @ Detroit (3-3) W 28-14 4-3 c
9 vs LA Chargers (5-2) L 17-25 4-4 wpo
10 @ LA Rams (8-1) L 31-36 4-5 dwpo/L
11 vs Green Bay (4-4-1) W 27-24 5-5 co/W
12 @ Carolina (6-4) W 30-27 6-5 co/W
13 vs San Francisco (2-9) W 43-16 7-5 d
14 vs Minnesota (6-5-1) W 21-7 8-5 cw
15 @ San Francisco (3-10) L 23-26 (OT) 8-6 do/TT
16 vs Kansas City (11-3) W 38-31 9-6 wpo
17 vs Arizona (3-12) W 27-24 10-6 do/W
PLAYOFFS
WC @ #4 Dallas (10-6) L 22-24

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 10-6.
    • Par demi-saison : 4-4, 6-2.
    • Par quart de saison : 2-2, 2-2, 3-1, 3-1.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division (d) : 3-3.
    • Dans la conférence (d+c) : 8-4.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 5-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 3-2-1-0.
    • En prolongation : 0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 134-122 (0.523, 5e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 123-131-2 (0.484, 22e).
    • Écart entre les deux : -0.039 (28e).

Le CenturyLink est redevenu un peu plus le temple qu’il était (6-2 à domicile vs. 4-4 en 2017), mais sinon on remarque que les bilans sont proches de l’année dernière : -1 victoire à l’extérieur, -1 victoire dans la division, +1 victoire dans la conférence, mêmes bilans contre les équipes ayant terminé en positif et celles qualifiées en playoffs, +1 victoire dans les matchs à une possession mais +1 défaite en prolongation ; cela tombe bien, puisque si le calendrier a été largement moins compliqué que prévu (merci Arizona, Carolina ou Minnesota), il a été équivalent à celui de l’année dernière (0.484 vs. 0.492). Seattle continue d’être difficile à battre : l’écart moyen lors des défaites est de -4.7 points (4e) et la franchise n’a jamais perdu cette saison par plus d’une possession d’écart. Cependant, preuve que rien n’a été facile, elle a vu son nombre de matchs décidés en dernier quart-temps/prolongation exploser, avec un résultat mitigé en format compte à rebours : trois victoires, deux défaites, une prolongation arrachée (défaite), aucune concédée. Cela rejoint ce que nous disions en fin d’en-tête : du mieux, mais encore du travail.

 

La réalité

 

+2 minutes de possession en moyenne par match à 31:19 (6e) et +4:39 en moyenne passé devant au score à 25:40 (12e) ; voilà de quoi aller un peu plus loin que la simple victoire en plus par rapport à 2017. Pour faire court : l’attaque a été plus efficace, la défense n’a pas craqué autant que prévu mais a un peu souffert quand même. Il y a en effet eu des progrès offensifs : +3.6 points marqués à 26.5 (8e) et +12 TDs à 50 (6e) avec une répartition assez équilibrée entre les périodes, mais un certain goût pour la dernière : 9.2 points en moyenne (2e) dont 30 totaux dans les deux dernières minutes (4e) ainsi que 17 TDs (2e). Mais c’était déjà une tendance l’année dernière, ce qui prouve surtout que les Hawks ont mieux débuté les matchs cette saison avec notamment +18 points sur premier drive à 34 (16e). La franchise a également bien plus marqué suite aux ballons volés par la défense qui n’ont pas énormément augmenté (+1 à 26 – 10e) : cette dernière a moins scoré par elle-même (-2 TDs à 2), et pourtant l’équipe a enregistré +20 points à 68 (8e) grâce à eux, soit +0.7 point en moyenne à 2.6 (16e).

Et nous parlons bien d’efficacité retrouvée à l’image des +12 voyages en redzone à 60 (8e) dont +10% de TDs à 65.5% (7e), car la production générale reste en-deçà : +22.9 yards à 353.3 (18e), +0.4 yard par action à 5.6 (15e), +1.3 first down à 20.0 (19e), -6 big plays à 64 (16e) mais +3 homeruns à 15 (6e), +0.3% de 3e tentatives converties à 37.6% (18e) ou enfin une terrible habitude à finir en 4e&1 (12 fois, 30e) ; même si ce dernier facteur a été mitigé par une vraie capacité à convertir les 4e tentatives (81.3% – 2e), il est assez aberrant de voir que 27.8% des drives se sont finis en 3&out (30e), surtout pour une équipe ayant terminé en positif et qualifiée en playoffs. Pour finir sur des points positifs : Seattle mène la ligue avec seulement 11 ballons perdus dont 4 fumbles (sur 14 fumbles commis soit le meilleur taux NFL à 28.6%), et il y a plus de discipline avec 6.9 pénalités (16e) pour 59.9 yards (21e) par match ; loin des 9.2 et 83.9 respectifs de l’année dernière.

Comme dit précédemment, la défense n’a pas plongé avec 21.8 points encaissés (13e) et 35 TDs (9e) ; par contre, elle a eu un peu trop tendance à craquer en dernier quart-temps (d’où le bilan dans cette période) avec respectivement 7.8 points (25e) et 14 TDs (22e). De plus, on voit quand même quelques petits stigmates ici ou là : +30.1 yards encaissés à 353.3 (16e – oui, la même moyenne qu’en attaque), +1.0 yard par action à 5.9 (25e), +0.6 first down à 20.4 (19e), +19 big plays à 72 (24e) ou +4 voyages adverses en redzone à 52 (14e). Mais il y a également des points qui restent solides comme le taux de voyages en redzone terminant en TD (+3.3% à 50.9% – 5e) ou le taux de conversion de 3e tentative (-3.1% à 35.1% – 6e) ; cependant, ces stops sur 3e tentative sont rarement venus de suite dans les drives car la défense n’a réussi à forcer que 16% de 3&out (30e). Pour finir, elle a encore fait un bon travail pour voler la balle (26) afin de donner le meilleur turnover differential de NFL avec +15. Donc, pour fermer le triptyque : du mieux, mais encore du travail (il y a de l’écho ici).

Voici les récompenses de la saison :

Le premier a certes établi un nouveau record de TDs à la passe pour son équipe, mais il a eu un peu moins de travail et n’a pas dû tout faire au sol non plus ; l’autre n’a pas été blessé comme l’année dernière et a été le ciment habituel qui a probablement empêché la défense de payer encore plus les changements. Contrairement à 2017, cette fois il est impossible de départager le Quarterback Russell Wilson et le Linebacker Bobby Wagner pour le titre de Most Valuable Player.

C’est d’ailleurs tout le contraste de l’année du #3 : il a mené la seule attaque qui a plus utilisé la course que la passe (52.4%), il n’en a lui-même profité qu’assez rarement avec 67 courses pour 376 yards (5.6), et pourtant il se retrouve avec une moitié du trophée de meilleur joueur car il a fait la meilleure saison de sa carrière avec ce record de franchise de 35 TDs (3e NFL cette saison) et un QB Rating de 110.9 (3e aussi). Avec 3448 yards en 427 tentatives, il a de nouveau réussi à dépasser 8 yards par passe tentée (8.1 – 8e), et il n’a lancé que 7 INTs, soit un taux par passe tentée de 1.6% (8e aussi) ; bien qu’il n’ait dépassé qu’une seule fois 300 yards (contre Carolina), si on ajoute les 10 DPIs pour 205 yards (2e), tout cela tend à prouver qu’il a avant tout été plus efficace. Le total de sacks continue d’être un problème avec 51, ce qui est aussi un « record » de carrière (cependant nous reviendrons sur ce sujet car les apparences sont peut-être trompeuses cette fois) ; ce qui est sûr c’est que le retour d’un jeu au sol prépondérant lui a fait du bien.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Bobby+Wagner+Dallas+Cowboys+vs+Seattle+Seahawks+3WFabIlSkKDl.jpgWagner, de son côté, a été à son niveau habituel. Le souci pour lui a surtout été le carrousel de joueurs autour de sa position, entre les départs, les arrivées et les blessures, mais il a continué d’être l’élément constant de l’escouade : non seulement il finit à des kilomètres devant les autres Seahawks avec 138 plaquages (43.5% de plus que le deuxième !), mais il est également en tête avec 11 passes défendues (!) ; il y ajoute 5 run stuffs, 1 sack, 1 pick-6, 2 fumbles forcés, 1 fumble récupéré et 1 Field Goal bloqué contre Minnesota (qui aurait dû être pénalisé d’ailleurs). Il continue de proposer son nom comme le meilleur et le plus complet Linebacker dans le jeu.

Le Defensive Tackle Jarran Reed a définitivement explosé en 2018 en devenant totalement intenable au coeur de la ligne défensive des Hawks : si son impact contre la course a été un peu moins flagrant que l’année dernière avec 2 run stuffs, il a été un monstre dans le pass-rush avec 34.5 pressions dont 10.5 sacks (2e de l’équipe !) tout en ajoutant 2 fumbles récupérés.

Il est devenu la star de l’intérieur de l’unité… ce qui est également une preuve qu’elle n’a pas vraiment été dominatrice cette saison, malgré les efforts de Quinton Jefferson – le deuxième plus productif avec 2.5 run stuffs, 18 pressions dont 3 sacks, 2 passes déviées et 1 fumble récupéré – ainsi que ceux du rookie non-drafté Poona Ford – très intéressant contre la course avec 3 run stuffs dans un temps de jeu limité ; et non, « Poona » n’est pas un surnom, c’est son vrai prénom. Mais pour le reste, c’est la soupe à la grimace : Shamar Stephen a été sympathique mais sans plus avec 2 sacks et rien d’autre, Tom Johnson a été libéré rapidement et Nazair Jones a été transparent. Cela s’est notamment répercuté contre la course, ce dont nous reparlerons plus tard, mais les totaux de pressions déjà listés devraient vous aiguiller sur un autre problème qui a surgi à Seattle cette année.

Il aurait été tentant de lui adjoindre un certain receveur, mais avec une attaque qui court plus qu’elle ne passe, il était difficile de ne pas remettre la récompense seulement au coureur Chris Carson, le « nouveau » Marshawn Lynch que la franchise attendait depuis un moment déjà. Non pas qu’il faille comparer le sophomore à Beast Mode au niveau du style, mais il est enfin ce coureur #1 qui permet à Wilson de ne pas porter tout le poids de l’attaque sur ses épaules ; être débarrassé des blessures est définitivement un plus.

Nous évoquerons plus bas ses petits camarades qui ont tous fait des saisons solides avec des moyennes magnifiques, mais il est devenu le leader incontesté : 247 courses (7e NFL) pour 1151 yards (5e) à 4.7 de moyenne, 9 TDs (7e), 8 big plays (9e), 61 first downs (3e) et 6 matchs à 100+ yards (3e) ; il a également réussi 20 réceptions pour 163 yards. S’il doit maintenant travailler sur une chose, c’est sa prise sur la balle (3 fumbles dont 2 perdus), mais le futur semble enfin plus radieux sur ce front dans le Pacific Northwest : Carson était à un petit TD d’être le premier coureur de la franchise à 1000+ yards et 10+ TDs sur une saison depuis Lynch en 2014 (il a franchi la première barre, pas la deuxième, mais cela pourrait venir).

Avec les départs de Cliff Avril et Michael Bennett, il fallait que le troisième année Defensive End Frank Clark devienne le leader avéré du groupe. C’est exactement ce qu’il a fait, même s’il a été un peu plus présent dans le pass-rush que contre la course : 1 run stuff, 40 pressions (9e NFL) dont 13 sacks (7e), 2 passes déviées, 1 INT, 4 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Frank+Clark+Los+Angeles+Rams+vs+Seattle+Seahawks+oBd5sVxqK-Al.jpgAvec Wagner occupé à partager le titre de Most Valuable Player et le remue-ménage défensif qui a fait quelques victimes, il a mérité d’être nommé comme Defensive Player Of The Year et comme meilleur Defensive Lineman aussi… ce qui nous amène au problème cité à la fin du Most Underrated Player : quand vous avez Reed et Jefferson comme lieutenants de pass-rush de Clark alors qu’ils jouent à l’intérieur, vous êtes en droit de vous demander où sont les autres Defensive Ends. Le rookie de sixième tour Jacob Martin s’est un peu montré (11 pressions dont 3 sacks), mais Dion Jordan a eu bien trop peu d’impact (1.5 sack) ; au moins il s’est un peu plus affirmé contre la course avec 3.5 run stuffs, mais il a eu des soucis pour rester disponible. Clairement, derrière Clark, il n’y a pas de solutions alternatives crédibles pour l’instant ; il faut remercier l’intérieur de l’unité pour arriver aux totaux de 151 pressions (4e) dont 43 sacks (11e), même si la conversion de l’un vers l’autre continue d’être problématique avec 28.5% (26e).

Deux rookies ont eu des participations majeures dans la bonne saison de Seattle : les choix de cinquième tour, le Cornerback Tre Flowers et le Punter Michael Dickson. YES, PUNTERS CAN BE NFL TEAM HONORS WINNERS TOO !

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Michael+Dickson+Seattle+Seahawks+v+Los+Angeles+jkjNcSYmRgCl.jpgDémarrons par ce dernier, car Flowers nous permettra de parler de la couverture dans son ensemble. Dickson était déjà réputé en sortant de l’Université de Texas, et il n’a fait que confirmer tout le bien que les gens pensaient de lui : avec 48.2 yards bruts il est 3e de NFL, et la couverture l’a bien aidé avec 42.5 yards nets (6e) ; le seul gros bémol est venu dans le dernier match de la saison contre Arizona avec deux punts contrés dont un remonté pour un TD. Il a régulièrement permis à Seattle de gagner la bataille de position sur le terrain, ce qui se remarque par la position moyenne des adversaires au début de leurs drives : sur leurs 27.16 yards (7e). Nous reviendrons rapidement sur le reste des équipes spéciales car cela a été bien moins rose ailleurs, mais en ce qui le concerne, il a été élu All-Pro pour une bonne raison.

Flowers n’aurait probablement pas dû jouer autant, surtout qu’il était Safety en Université et qu’il a dû rejoindre le groupe des Cornerbacks ; mais les blessures devant lui l’ont poussé sur le terrain. Il a souffert au début, mais au fur et à mesure de la saison il a pris ses marques pour terminer en trombe avec 6 passes défendues, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Il ne lui a manqué qu’une INT pour parfaire le tableau, mais il a participé à la performance de l’arrière-garde.

Et tout n’a pas été facile pour elle : elle a perdu plusieurs leaders depuis deux ans, elle a compris que Kam Chancellor ne reviendrait pas de sa blessure et Earl Thomas a fait un holdout pour revenir et se fracturer la jambe rapidement contre Arizona ; il avait déjà 5 passes défendues et 3 INTs en 4 petits matchs. Préfaçons les stats en disant que les adversaires ont plus utilisé la passe que l’année dernière (+4.2% à 60.9% – 9e), mais il est sûr qu’elle a pris un coup : +6.5% de complétions autorisées à 65.1% (20e), +30.9 yards à 240.1 (17e), +1.0 yard par passe tentée à 7.0 (18e), +7 TDs à 26 (14e), -2 INTs à 12 (18e), +14.6 de QB Rating adverse à 93.7 (17e), +3 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards à 6 (27e), +14 big plays à 58 (24e), +47.1 yards après réception à 134.9 (31e), +3 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards à 7 (17e) et -17 passes défendues à 60 (23e). Cependant, s’il est clair que la couverture a eu du mal, elle n’a pas été si catastrophique que les stats le laissent penser non plus ; à cause du GOB2018 pour commencer.

Shaquill Griffin a été le défenseur le plus utilisé (95%) et a joué le rôle de CB#1 ; il a dû se faire à la taille du costume « Richard Sherman » qui a parfois paru trop grand pour lui : il a posté 3.5 run stuffs, 8 passes défendues et 2 INTs mais il a eu ses moments de doute avant de se reprendre vers la fin de la saison. Dans le slot, Justin Coleman a été très solide avec 10 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés, mais en dehors de la couverture il manque un peu d’envergure contre la course ou dans le pass-rush (et quand on joue dans le slot on est plus exposé à ce genre de tâches).

Chez les Safeties, Bradley McDougald continue d’être sous-coté (il a failli gagner un deuxième co-Most Underrated Player de suite) et sa présence a atténué l’absence du duo Chancellor-Thomas avec 78 plaquages, 4.5 run stuffs, 9 passes défendues, 3 INTs, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. À ses côtés, Tedric Thompson a été sympathique avec 3 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles forcés, mais il doit encore progresser ; Delano Hill a surtout été efficace contre la course. Avec une année de plus ensemble et le spectre de la Legion Of Boom maintenant définitivement effacé, ce groupe devrait progresser encore ; il faudra le surveiller en 2019 pour voir s’il y aura un rebond, mais le talent est là.

Eh non, tout arrive : ce n’est pas la ligne offensive qui va se faire démonter, pour une fois. Ce sont plutôt les équipes spéciales sans Dickson qui vont prendre un coup de Terrible Tromblon(tm) : elles ont continué une lente dégradation qui dure depuis plusieurs années. Le Kicker Sebastian Janikowski a certes fait mieux que Blair Walsh, mais il ne poste que 22/27 en FGs (48/51 en XPs, c’est déjà mieux), et ses kickoffs n’ont fini en touchback que 51.1% du temps (26e) ; si vous ajoutez une couverture qui n’est pas bonne en autorisant 24.8 yards par retour (27e) et 1 TD, cela commence à faire beaucoup. Les retours de Seattle ont été un peu plus fringants à 23.1 yards (14e), mais pas de quoi tomber de sa chaise non plus. Sur les punts, nous avons parlé de l’effet Michael Dickson, mais les retours ont été laborieux avec 5.7 yards de moyenne (30e). Enfin, l’année dernière, Seattle avait marqué un TD sur équipes spéciales sans en encaisser aucun, cette année c’est aucun marqué pour deux encaissés.

Vous avez probablement déjà une idée : l’attaque au sol a été le secteur qui a le mieux fonctionné chez les Seahawks cette saison. Il est à des années-lumière de l’escargot anémique de 2017 : +58.2 yards par match à 160.0 (top NFL), +0.7 yard par course à 4.7 (6e), +11 TDs à 15 (11e), +5 big plays à 17 (3e) ou +8 matchs d’un coureur à 100+ yards à… 8 (top NFL).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Chris+Carson+Dallas+Cowboys+vs+Seattle+Seahawks+m4gR4j_YOyol.jpgCarson en a 6, mais comme nous l’avons évoqué, il n’a pas été tout seul : Mike Davis a apporté sa contribution avec 112 courses pour 514 yards (4.6) et 4 TDs, tout comme le rookie de premier tour Rashaad Penny avec 85 courses pour 419 yards (4.6) et 2 TDs. S’il faut mettre un bémol, c’est le fait que le jeunot a eu une première saison qui reste compliquée : la logique aurait voulu qu’il soit le coureur #1, mais les blessures pendant le camp ont freiné son apprentissage et il n’a pas été plus utilisé que cela. Davis a été le plus ciblé à la passe avec 34 réceptions pour 214 yards et 1 TD.

Et vous savez ce qui aide à faire avancer le jeu au sol ? Diviser son taux de courses terminant en run stuffs quasiment de moitié, passant de 14.9% (27e) à 8.0% (3e). C’est ici que nous enlevons l’échelle : la ligne offensive des Hawks a fait de grands progrès, bien qu’il reste encore du travail en protection ; cela peut être expliqué par les blessures qui ont privé l’unité d’une stabilité (apparemment) enfin trouvée. Le Centre Justin Britt a accueilli avec un certain soulagement le retour de J.R. Sweezy et la signature de D.J. Fluker à ses côtés, les deux formant un duo de Guards plus solide que tout ce qui est passé par Seattle ces derniers temps. On ne présente plus Duane Brown qui est le meilleur d’entre eux (et le joueur le plus utilisé de l’équipe avec 1147 snaps), et même Germain Ifedi a divisé son nombre de pénalités par deux (11 dont 10 acceptés) dans une saison meilleure que 2017 ; cela reste encore un peu trop, mais l’important c’est de progresser. Enfin, il y a le cas surprenant de George Fant, l’Offensive-Tackle-Tight-End qui a été surtout utilisé comme bloqueur pour aider le jeu au sol et qui a été très efficace.

Il sera intéressant de voir si l’alignement peut rééditer cela ; l’idéal serait de l’améliorer car tout n’est pas encore au point : blessures ou pas, 147 pressions (23e) concédées dont 51 sacks (25e) avec seulement 427 passes lancées, c’est bien trop.

Transportons-nous de l’autre côté du miroir : la défense contre la course a souffert cette saison à Seattle ; comme pour la couverture, si la mue défensive n’a pas été aussi terrible qu’attendue, elle n’a pas été de tout repos. Car il y a eu le manque d’un deuxième vrai Defensive End derrière Clark, mais il y a aussi eu le manque d’un vrai deuxième Linebacker derrière Wagner. Nous rassurons la famille de K.J. Wright : il n’est pas tombé dans un trou, mais il n’a fait qu’une toute partie de la saison à cause d’une blessure au genou ; il ne poste que 2.5 run stuffs et 3 passes défendues en 5 matchs. Pour le remplacer, l’équipe a tenté Barkevious Mingo qui a rempli la feuille de stat avec 2 run stuffs, 1 sack, 1 passe défendue, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré, mais dans l’ensemble il n’a pas pu répliquer l’impact de Wright. Mychal Kendricks a été plutôt intéressant en un temps limité avec 2 run stuffs, 2 sacks et 1 passe défendue, mais il a fini sur IR.

Bref, le corps des Linebackers n’a pas pu faire son travail, ce qui a ajouté au problème : 113.2 yards par match (13e), 4.9 yards par course (30e), 9 TDs (4e), 14 big plays (22e), 5 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (22e) et seulement 38 run stuffs (25e) soit 10.2% des courses adverses (21e).

Dans l’ensemble, les signatures de J.R. Sweezy et D.J. Fluker ont été celles qui ont eu le meilleur rapport qualité/prix, aidant à stabiliser la ligne offensive.

Le seul flop absolu de la Free Agency de Seattle, c’est l’ajout de Brandon Marshall dans le groupe des receveurs. Dans l’idéal, il aurait pu être très utile pour compenser une année de Doug Baldwin pourrie par les blessures, mais au lieu de cela il a joué 7 matchs pour 11 réceptions, 136 yards et 1 TD avant d’être libéré.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Russell+Wilson+Tyler+Lockett+Seattle+Seahawks+91xcDr0UIDJl.jpgEn effet, Baldwin a connu une saison vraiment compliquée par les pépins physiques qui l’ont limité à une de ses plus petites productions en carrière : 50 réceptions pour 618 yards et 5 TDs ; mais, quand il était sur le terrain, il a rappelé qu’il était un des receveurs les plus sous-cotés de la ligue. C’est Tyler Lockett qui a pris sa place comme cible #1 de Wilson cette saison : 57 réceptions à 81.4% pour 965 yards à 16.9 de moyenne (10e), 10 TDs (6e), 17 big plays, aucun drop (!), 37 first downs et 6 DPIs provoquées (3e) pour 182 yards (top NFL). Bien qu’il n’ait pas eu la même explosivité sur équipes spéciales, Lockett a été une vraie bouée de sauvetage pour son Quarterback, réalisant réception improbable sur réception courte transformée en gros gain ; Wilson a un QB Rating parfait de 158.3 dans sa direction sur la saison complète !

Il est juste dommage que cela n’ait pas suivi derrière : Baldwin a été blessé, Marshall a été invisible, le dragster David Moore (17.1 yards de moyenne – 7e) a été précieux avec 5 TDs mais son taux de réception de 49.1% fait un peu peur et l’ex-Cardinal Jaron Brown a scoré 5 TDs en 14 réceptions mais il n’a pas assez pesé par ailleurs. Chez les Tight Ends, le rookie de quatrième tour Will Dissly a pris feu en début de saison avec 8 réceptions pour 156 yards (19.5 !!!) et 2 TDs mais il a rapidement fini sur IR ; Nick Vannett a manqué un peu d’envergure (29 réceptions pour 269 yards et 3 TDs), alors que le sympathique Ed Dickson est toujours présent (3 TDs aussi) mais ne va pas faire des miracles.

Ce manque de poids dans le jeu aérien s’est surtout vu en playoffs contre Dallas : une fois l’attaque terrestre stoppée, il a manqué quelque chose pour que les Hawks l’emportent. Il est assez fou de voir Seattle passer sous les 200 yards par match à 193.3 (27e), et pourtant l’explosivité est toujours présente relativement au nombre de passes tentées, mais c’est surtout la capacité de gagner des yards après la réception qui a chuté (-9.6 à 86.8 par match – 30e).

La victoire 38-31 en Week 16 contre Kansas City. La victoire qui a assuré l’accession en playoffs face à aux Chiefs leader de l’AFC, et pourtant ce n’était pas gagné à cause d’un faux pas fait la semaine précédente…

La défaite 26-23 en Week 15 à San Francisco. La défaite en Wild Card a fait évidemment mal, surtout avec ce playcall assez incompréhensible tentant de forcer un passage inexistant au sol. Mais face aux 49ers, les Hawks n’ont mené que quelques secondes avant de perdre définitivement l’avantage, forçant la prolongation et finissant par perdre chez un rival à qui ils avaient mis 43-16 deux semaines plus tôt. Fort heureusement, ils ont su terminer le travail la semaine suivante.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Cincinnati 6-10 Négative
2 @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
3 vs New Orleans 13-3 DivChamp
4 @ Arizona 3-13 Négative
5 TNF vs LA Rams 13-3 DivChamp
6 @ Cleveland 7-8-1 Négative
7 vs Baltimore 10-6 DivChamp
8 @ Atlanta 7-9 Négative
9 vs Tampa Bay 5-11 Négative
10 MNF @ San Francisco 4-12 Négative
11 BYE
12 SNF @ Philadelphia 9-7 Playoffs
13 MNF vs Minnesota 8-7-1 Positive
14 SNF @ LA Rams 13-3 DivChamp
15 @ Carolina 7-9 Négative
16 vs Arizona 3-13 Négative
17 vs San Francisco 4-12 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 121-132-3 (0.479, 25e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 62-65-1 (0.488, 18e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 59-67-2 (0.469, 21e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.019 (13e).

Un calendrier dans la droite lignée de ceux vu en 2017 et 2018 (s’il reste à ce bilan cumulé bien sûr). Il est plutôt équilibré d’ailleurs avec les réceptions de New Orleans, Minnesota et Baltimore ou les déplacements à Philly et Pittsburgh. Au niveau timing, la bye week va annoncer une petite série qui fait mal, mais sinon les gros morceaux sont plutôt éparpillés.