NFL Team Honors IV : Oakland

500-Raiders

Les fans des Raiders ont à peine pu profiter des rayons du soleil qu’ils sont retournés dans la grisaille aussi sec, et dans le flou absolu : flou sur la qualité de l’entraîneur, flou sur la qualité de l’équipe et flou sur le stade qui accueillera l’équipe en 2019 (temporaire puisque… ce sera le même). Il va falloir attendre un peu avant que tout cela se décante, mais ce qui est sûr c’est que l’organisation a fait un choix fort en remplaçant Reggie McKenzie par Mike Mayock aux côtés de Jon Gruden, et que ce sont eux qui vont faire le lit dans lequel la franchise va se coucher pendant un moment.

À lire en échangeant sa Porsche pour une Lada (dans l’autre sens, c’est plus dur).

 

OAKLAND RAIDERS
4e AFC West ~ 4-12

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Chucky II : WTF, le film. Présentation du film : un réalisateur revient à son premier studio et fait un film d’horreur dans lequel une des stars principales meurt au bout de cinq minutes (à la surprise des autres) et il vire une autre qui venait juste d’arriver. Comment résumer autrement cette intersaison à Oakland ?

L’enfant terrible Jon Gruden revenait après son premier passage de 1998 à 2001, il échangeait promptement son Defensive End star Khalil Mack, dépensait un cinquième tour pour récupérer le Quarterback A.J. McCarron et libérait l’ex-Steeler receveur Martavis Bryant échangé pour un troisième tour plus tôt (même si cette décision-là était logique vu le risque de suspension de ce dernier). Une fois cela fait, voici ce qu’il restait : le Coordinateur Offensif Greg Olson était revenu pour aider Derek Carr à oublier une saison 2017 décevante et pourrie par une blessure au dos. L’ex-Packer receveur Jordy Nelson était venu remplacer Michael Crabtree aux côtés d’Amari Cooper, Seth Roberts et du Tight End Jared Cook ; soit un groupe qui avait de l’allure sur le papier. Au sol, Marshawn Lynch repartait pour une deuxième séance derrière l’ex-Cowboy Fullback Keith Smith alors que l’ex-Buc Doug Martin allait essayer de relancer sa carrière. Sur la ligne offensive, le Right Tackle Austin Howard était parti, poussant Donald Penn à droite, laissant le premier tour Tackle Kolton Miller à gauche ; l’intérieur restait très solide avec le trio Kelechi Osemele – Rodney Hudson – Gabe Jackson, mais il fallait surveiller ce switch entre Tackles.

En défense… on aurait aimé dire qu’il était temps que l’escouade de l’ex-Bengal Coordinateur Paul Guenther arrête de traîner la patte, mais vous-savez-qui était parti. Sur la ligne défensive, exit les Defensive Tackles Jihad Ward – Denico Autry, bonjour à Ahtyba Rubin (déjà sur IR) ainsi qu’aux rookies deuxième tour P.J. Hall et cinquième tour Maurice Hurst pour aider Justin Ellis – Eddie Vanderdoes ; sur les côtés, l’équipe avait fini par libérer le frustrant Defensive End Mario Edwards Jr., ce qui laissait Tank Carradine – Bruce Irvin et le troisième tour Arden Key. La ligne des Linebackers, souvent décriée, avait vu les arrivées de l’ex-Chief Derrick Johnson et l’ex-Lion Tahir Whitehead. Enfin, dans l’arrière-garde, David Amerson, Sean Smith et T.J. Carrie étaient partis ; chez les arrivées, l’ex-Colt Rashaan Melvin devait prendre le poste opposé à Gareon Conley, alors que le duo Karl Joseph – Reggie Nelson accueillait l’ex-Jet Marcus Gilchrist. Derniers mouvements notables : les équipes spéciales aussi avaient fait leur révolution en libérant l’emblématique Kicker Sebastian Janikowski et le Punter Marquette King, soit encore un peu plus d’incertitudes.

En l’état, l’attaque avait la possibilité de revenir à son niveau de 2016. Mais le départ de Mack torpillait tout idée d’évaluer la défense, et il était possible que la saison semble à nouveau très longue pour les fans des Raiders.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs LA Rams L 13-33 0-1 wp
2 @ Denver (1-0) L 19-20 0-2 do/L
3 @ Miami (2-0) L 20-28 0-3 co/L
4 vs Cleveland (1-1-1) W 45-42 (OT) 1-3 co/TT
5 @ LA Chargers (2-2) L 10-26 1-4 dwp
6 vs Seattle (2-3) L 3-27 1-5 wp
7 BYE
8 vs Indianapolis (2-5) L 28-42 1-6 cwp/L
9 @ San Francisco (1-7) L 3-34 1-7
10 vs LA Chargers (6-2) L 6-20 1-8 dwp
11 @ Arizona (2-7) W 23-21 2-8 o
12 @ Baltimore (5-5) L 17-34 2-9 cwp
13 vs Kansas City (9-2) L 33-40 2-10 dwpo
14 vs Pittsburgh (7-4-1) W 24-21 3-10 cwo/W
15 @ Cincinnati (5-8) L 16-30 3-11 c
16 vs Denver (6-8) W 27-14 4-11 d
17 @ Kansas City (11-4) L 3-35 4-12 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 4-12.
    • Par demi-saison : 1-7, 3-5.
    • Par quart de saison : 1-3, 0-4, 1-3, 2-2.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 1-7.
    • Dans la division (d) : 1-5.
    • Dans la conférence (d+c) : 3-9.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-8.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 0-8.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-3.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-3-1-0.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 121-135 (0.473, 29e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 139-115-2 (0.547, 2e).
    • Écart entre les deux : 0.074 (1er).

C’est sûr, quand seulement un tiers de vos adversaires (4/12) ont eu un pire bilan en 2018 qu’en 2017, et qu’ils sont tous en dehors de votre division (San Francisco, Arizona, Pittsburgh et Cincy), vous avez un paquet de matchs plus coriaces et vous finissez avec un calendrier aux antipodes de celui prévu. Le point positif, c’est que l’équipe n’a jamais rien lâché, notamment à domicile, devenant un petit poison (demandez à Pittsburgh). Elle a mis environ une demi-saison à digérer les choix d’effectif, faisant un peu de grabuge en deuxième partie d’exercice, mais elle reste sur la corde raide : trois de ses quatre victoires l’ont été avec un écart de 3 points ou moins dont une en prolongation ; son écart moyen de +5.2 points dans les victoires est le plus faible de NFL (sans surprise). Sa quasi-bulle contre les équipes terminant en positif, sa bulle contre celles qualifiées en playoffs et son mauvais comportement en dernier quart-temps ont empiré par rapport à l’année dernière où elle avait au moins battu deux équipes de playoffs (Kansas City et Tennessee).

 

La réalité

 

Difficile de faire une bonne saison quand vous postez les pires stats défensives de la ligue avec 29.2 points encaissés en moyenne, 32 TDs en deuxième mi-temps, 36 TDs à la passe, 6.3 yards par action, 22 homeruns, 8 yards par passe tentée, 12.9 yards par complétion, 7 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards, 58 plaquages à perte, 60 pressions dont 13 sacks par 6 sackeurs différents, 5 fumbles forcés pour 3 fumbles récupérés et nous allons nous arrêter là, car toute la défense en a pris pour son grade. On peut aussi rajouter les 46.3% de 3e tentatives autorisées (30e), les 91 points encaissés sur pertes de balle (31e) à partir de « seulement » 24 ballons perdus – soit une moyenne élevée de 3.8 (29e), ou le fait que quand la défense a craqué, elle n’a pas craqué à moitié : elle n’a encaissé « que » 71 big plays (22e), ce qui veut dire que 31% des big plays étaient des homeruns (plus haut taux de la ligue). Au moins elle a un peu tenu en redzone malgré 62 voyages adverses (30e) avec 59.7% de TDs (18e), et elle a réussi 14 INTs ; cela l’empêche d’avoir un turnover differential cataclysmique à -7 (26e).

Mais bien sûr, l’attaque a aussi payé le prix des choix : 18.1 points marqués (28e), -8 TDs à 28 (28e), +12.1 yards à 336.2 yards (23e)… attendez, depuis quand gagner plus de yards est une mauvaise chose ? Depuis que nous sommes en plein GOB2018, que toute la ligue l’a fait mieux que vous (Oakland a en fait reculé de SIX places depuis 2017), et que votre moyenne de yards par action n’a pas bougé à 5.4, vous faisant chuter de DIX places (21e). Pourtant elle a plutôt bien démarré les matchs avec 41 points sur premier drive offensif (6e) et elle est allée plus souvent en redzone avec +11 à 46 voyages (25e), mais l’efficacité a été moindre avec -5.3% à 53.5% de TDs (22e). En résumé, les Raiders postent le pire différentiel de TDs totaux à -26 (30 marqués pour 56 encaissés en comptant toutes les escouades) : cette attaque-là n’était pas câblée pour soutenir cette défense-là, surtout quand vous retirez un playmaker de chaque côté et que le playmaker défensif était un pilier porteur.

Voici les récompenses de la saison :

Vu la tête du pass-rush sans lui, Khalil Mack ? D’accord, nous allons attendre avant d’ouvrir cette boîte de Pandore-là. En attendant, il faut trouver le meilleur joueur des Raiders en 2018… et le Season Review a bien envie de désigner le phare d’une ligne offensive dont au sujet de laquelle nous allons sortir le tromblon. Entre les blessures et les rookies jetés au feu, le Centre Rodney Hudson a été le pilier, l’élément solide, la valeur sûre ; la preuve, c’est le seul Offensive Lineman à avoir joué tous les snaps offensifs.

https://s.hdnux.com/photos/56/11/20/12096544/5/920x920.jpgMais pour le reste, il y a des choses à redire, et ce même si la participation de l’unité à la course a été recommandable ; elle a eu beaucoup plus de difficultés en protection. Gabe Jackson a été le plus solide de ceux-qui-restent, mais même lui a connu de petites difficultés cette saison et a fini sur IR. Kelechi Osemele a été freiné par les blessures, ce qui a créé un tourniquet dans le groupe des Guards et une unité qui a souffert du manque de continuité. Et que dire des Tackles : les pépins physiques de Donald Penn ont poussé les rookies du premier tour Kolton Miller à gauche et du troisième tour Brandon Parker à droite sur le terrain ; le résultat a été parfois brutal. Les deux ont commis 19 pénalités dont 18 acceptées et ont concédé des sacks trop souvent.

Cependant, tout n’est pas noir : Miller a démontré une vraie force mentale car il a été poursuivi lui aussi par les problèmes toute la saison (coude, genou plusieurs fois), et il n’a jamais rien lâché. Cela peut donner l’espoir qu’il s’améliore si la ligne peut gagner en continuité en restant plus longtemps en bonne santé, mais pour 2018 et malgré son excellent Centre, le groupe aura été le point faible de l’attaque.

Il était peut-être compliqué de le nommer Most Valuable Player, mais malgré ce que vous avez peut-être entendu cette saison, le Quarterback Derek Carr n’a pas été si mauvais que cela. Le #4 a dû intégrer son troisième schéma offensif en cinq ans, faire sans son arme #1 (ou du moins celle censée être #1) et composer avec une protection bien plus poreuse. Les effets sont visibles sur la fiche statistique : 381 complétions (6e NFL), 68.9% de complétion (6e), 4049 yards (7.3), 19 TDs, 10 INTs, 7 fumbles, 51 sacks et 93.9 de QB Rating.

Quand vous réussissez autant de passes avec un haut taux de complétion mais que vous êtes à peine au-dessus de 7 yards par passe tentée, avec seulement 19 TDs et en ayant pris autant de sacks, vous avez souvent dû viser court car vous n’avez pas eu le choix. C’est exactement ce qui est arrivé au Quarterback cette saison : on sait qu’il a les capacités pour faire mieux, mais il n’a pas forcément eu le talent autour pour le faire… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait AUCUN talent bien sûr ; il a été grandement aidé par des receveurs capables de gagner des yards après la réception avec 127.2 par match (11e). Mais c’est justement le souci : 127.2 yards après réception, c’est 54.3% (5e) des 234.4 gagnés en tout, ce qui veut bien dire que les cibles ont dû faire une bonne partie du travail elles-mêmes.

Ces cibles ont été menées par le Tight End Jared Cook, le meilleur ami de Carr cette saison : il termine en tête de l’équipe avec 101 ciblages pour 68 réceptions, 896 yards, 6 TDs, 15 big plays, 46 first downs, 4 matchs à 100+ yards… et 9 drops car Cook gonna cook. Il avait déjà fait une bonne saison 2017, il a bâti dessus pour prendre une nouvelle dimension dans le jeu aérien de l’équipe.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Jared+Cook+Los+Angeles+Rams+v+Oakland+Raiders+gupmzQVQJVpl.jpgNous reviendrons sur le deuxième larron qui a également été utile à Carr, mais le souci c’est surtout ce qui vient après : le coureur Jalen Richard a autant de réceptions que Cook (68) pour 607 yards dont 502 après réception ; c’est tout ce que vous avez besoin de savoir sur le jeu aérien déployé par les Raiders cette saison. Parce que derrière eux, les blessures ont lancé la Roue de la Fortune au niveau des cibles : Seth Roberts (qui reste un #3 sympathique avec 45 réceptions pour 494 yards et 2 TDs), le four Martavis Bryant, le rookie de septième tour Marcell Ateman, Brandon LaFell (2 TDs) et le Tight End Lee Smith qui a démontré une belle polyvalence réception/block avec une redoutable efficacité (10 réceptions, 3 TDs !). Dans l’ensemble, le groupe des cibles manque de solidité, et surtout d’un vrai #1 après le départ d’Amari Cooper.

Si on ferme les yeux et qu’on tape au hasard sur la défense, il y a largement plus de chances de tomber juste que de critiquer quelqu’un qui ne le mérite pas. Mais il faut aussi savoir remettre les choses dans leur contexte : il est facile de tomber Abraracourcix (qui c’est le chef ?) sur la défense aérienne avec les stats citées en introduction, mais il faut se rappeler qu’elle n’a pas du tout été protégée par un pass-rush à l’encéphalogramme complètement plat. Et tout en gardant à l’esprit que les adversaires ont trouvé une voie de progression BIEN plus facile au point d’avoir le playcall comportant le plus de courses de NFL (49.3%), on remarque quand même le taux de complétion autorisé de 62.3% (4e NFL !), et on rappelle les 14 INTs (14e). Pour le reste, c’est moins surprenant de voir 1 seul match autorisé d’un QB adverse à 300+ yards (top NFL) ou 4 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (4e) si la couverture a vu moins de passes.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Gareon+Conley+Cleveland+Browns+vs+Oakland+Vxk-sdoSMiKl.jpgTout cela pour dire que les arrières ont plus de qualités qu’on ne le croit, et le Cornerback Gareon Conley en est la représentation. Le sophomore a quasiment connu sa saison rookie en 2018 puisqu’il avait fini rapidement sur IR l’année dernière, et si ce qu’il a montré là est une prévision du futur, alors les Raiders ont enfin trouvé un arrière de talent sur les ailes. Avec 15 passes défendues (5e NFL) et 3 INTs dont un pick-6, il a rapidement démontré que les Quarterbacks ne devaient pas trop venir le chatouiller. Quant à son partenaire, l’ex-Panther Daryl Worley, il s’est amélioré au fur et à mesure de la saison pour finir par être un élément sympathique sans plus avec 4 run stuffs, 7 passes défendues et 1 INT. Derrière eux, c’est déjà un peu plus compliqué : Rashaan Melvin a terminé sur le banc avec 9 passes défendues et 1 INT, et Marcus Gilchrist a joué les bouche-trous à tel point qu’il a fini comme Defensive Back ayant le plus joué (!) ; ce n’est en général pas un excellent signe car il reste Marcus Gilchrist : du bon parfois (3 INTs), et du moins bon trop souvent.

Chez les Safeties, Karl Joseph est aussi monté en puissance à l’image de la défense mais il manque toujours un peu d’impact contre la course (aucun run stuff, 2 sacks, 2 passes défendues et 1 INT), alors qu’Erik Harris a été une découverte intéressante en Free Safety avec 7 passes défendues et 2 INTs. Reggie Nelson, lui, semble arriver au bout du chemin.

Le talent n’était pas la raison pour laquelle le Defensive Tackle Maurice Hurst est tombé jusqu’au cinquième tour, et il l’a rappelé dans un temps de jeu limité cette saison. Installé dans la rotation au coeur de la ligne défensive et sans avoir été particulièrement ménagé (il a joué 45.9% des snaps – proche des 55.7% du top Interior Lineman), il a été une vraie force dans tous les compartiments ; mais c’est surtout dans le pass-rush qu’il a été visible puisqu’il a fini en tête de l’équipe en sacks avec 4 sur 8 pressions. Vous pouvez prendre quelques secondes pour relire la phrase précédente si vous pensez avoir mal lu, c’est tout à fait compréhensible ; en attendant, voici une photo de Hurst qui semble ne pas y croire lui-même.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Maurice+Hurst+Seattle+Seahawks+vs+Oakland+d9TD2qD3f89l.jpgNous confirmons que c’est bien cela, que c’est n’importe quoi, et que nous y venons rapidement car il n’a rien à faire en tête avec un tel total. Toujours est-il qu’il a récompensé le risque pris par Oakland de l’avoir choisi et il pourrait être l’ancre de la ligne pendant un moment.

Nous aurions pu le placer en Worst Unit Of The Year, mais parfois il faut marquer le coup… d’autant plus qu’il n’est pas le seul fautif. Le Head Coach Jon Gruden et le pass-rush se retrouvent donc de concert comme les fossoyeurs de la saison. Le premier, bien entendu, pour les deux départs majeurs dans l’effectif plus celui de Reggie McKenzie en General Manager au bout d’une cohabitation qui ne pouvait de toute façon pas durer puisque ce dernier a semblé lentement mis de côté ; le futur dira si Gruden a eu raison de se séparer de Cooper et Mack pour se remplir les poches de choix de draft, mais cela ressemble quand même fort à une prise de pouvoir intégral (ou presque avec la nomination de Mike Mayock assez inattendue), ce qui vient toujours avec des risques.

Et si le jeu aérien a tenté de survivre sans Cooper, le pass-rush s’est complètement écrasé sans Mack, comme vous le savez maintenant. Il aurait peut-être pu vivoter si Bruce Irvin avait gardé sa forme de 2017, mais il est retombé dans un trou et a fini par être libéré après 7 pressions dont 3 sacks. De fait, un énorme poids a été placé sur les épaules du rookie du troisième tour Arden Key : il a plusieurs fois été en position avec 11 pressions mais il a trop souvent raté la marque avec un seul sack. C’est à la fois dû à un manque de puissance, mais aussi le fait d’avoir beaucoup de jeunes joueurs dans l’unité avec Key, Hurst et le rookie du deuxième tour Defensive Tackle P.J. Hall : comme ils ne sont pas très sûrs du placement de leurs partenaires, ils peuvent hésiter au dernier moment. Le bon côté, c’est que les Raiders peuvent difficilement faire pire, mais il va falloir travailler pour redresser le tir, parce que les arrières aimeraient bien un peu d’aide.

Pour finir, un petit mot sur les équipes spéciales : il y a eu des errements au poste de Kicker avant que Daniel Carlson ne stabilise l’affaire à 16/17 en FGs et 18/18 en XPs ; le rookie du cinquième tour Punter Johnny Townsend a connu une première année très mouvementée avec 43.2 yards bruts et seulement 24.3% des punts dans les 20 yards adverses.

Nous en avons déjà parlé longuement dans la récompense de l’Offensive Player Of The Year : le jeu aérien a été la section qui a le mieux fonctionné cette année à Oakland, et le fait qu’elle n’ait pas décroché les toits prouve bien que c’était une année difficile.

Une fois le pass-rush mis de côté parce qu’il mérite pire que cette récompense-là, nous nous tournons vers une statistique citée sur laquelle nous ne sommes pas encore revenus et qui donne la réponse : le playcall des adversaires est celui qui a contenu le plus de courses cette saison. La défense au sol est retombée dans ses travers, faisant oublier l’embellie de 2017 : +31.7 yards par match à 140.6 (30e), +0.7 yard par course à 4.7 (22e), +5 TDs à 16 (21e), +3 big plays à 12 (19e) dont +4 homeruns à 7 (32e), +4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à 7 (32e), -8 run stuffs à 45 (19e) soit -3% des courses adverses à 9.5% (25e). Un effondrement complet causé par le départ de Mack, le trou dans lequel Irvin est retombé, le départ de NaVorro Bowman et l’erreur Derrick Johnson, bien que cela ne soit pas la faute du joueur qui est en bout de course depuis un moment.

Tous les niveaux ont eu des difficultés : la ligne a souffert après la perte de Justin Ellis qui était le spécialiste contre la course, et ce même si Hurst et la signature Johnathan Hankins ont fait leur maximum ; ce dernier a totalisé 4.5 run stuffs et 2 fumbles récupérés. Chez les Linebackers, c’est l’ex-Lion Tahir Whitehead qui a tenté de remplir le vide, et il n’a pas ménagé sa peine puisqu’il a été le joueur le plus utilisé de l’équipe (1114 snaps au total) ; mais le résultat a été largement insuffisant malgré 126 plaquages dont 8 run stuffs, 5 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé. Marquel Lee a un tout petit peu plus surnagé avec 3.5 run stuffs et 3 passes défendues dans un temps de jeu limité, alors que Nicholas Morrow n’a pas eu assez d’impact malgré 3 run stuffs, 1 sack et 3 passes défendues. Le problème chronique au poste des Raiders est revenu.

On ne le dira jamais assez : parfois, un changement d’environnement peut relancer une carrière. Le coureur Doug Martin est arrivé à Oakland sur la pointe des pieds puisque Marshawn Lynch était déjà présent – le coeur et l’âme de l’équipe – et que Jalen Richard était une solution viable sur réception ; ce dernier, mine de rien, a quand même fait une saison intéressante puisqu’il a une moyenne de 6.4 yards par occasion (vous vous souvenez, courses + ciblages), soit la meilleure marque. Pour revenir à Martin, il a gratté des snaps par-ci par-là avant que Lynch ne se blesse, ne pouvant poster que 90 courses pour 376 yards (4.2) et 3 TDs. C’est alors que l’ex-Buc a repris le flambeau et, bien assisté par une ligne offensive correcte à la course, il a démontré qu’il pouvait rebondir : 172 courses pour 723 yards (4.2) et 4 TDs. C’est vraiment dommage qu’il ait commis autant de fumbles (3) mais sa saison a été une belle surprise qui a « sauvé » la composante terrestre de l’attaque en l’absence de Beast Mode.

Deux mentions : même s’il n’a pas été le sauveur annoncé, l’ex-Packer Jordy Nelson a quand même fini en tête des receveurs écartés avec 63 réceptions pour 739 yards et 3 TDs ; c’est juste qu’il ne faut plus le considérer comme le Nelson #1 des dernières années à Green Bay, mais plus comme un #2 de possession qui peut être essentiel à l’opposé d’un playmaker. Autre mention, le joueur d’équipes spéciales Dwayne Harris qui a fait beaucoup de bien avec 29 retours de kickoff pour 663 yards et 20 retours de punt pour 281 yards (14.1 yards de moyenne – 6e NFL) ainsi qu’un TD.

Les Raiders n’ont pas signé de contrat délirant puisque le plus onéreux est de 3 ans et 19M$ pour Tahir Whitehead. Il est sûr, par contre, que si vous l’attendiez comme le sauveur absolu, sa performance n’est pas suffisante, mais il est difficile de ne pas inclure la qualité des joueurs autour de lui.

La victoire 24-21 en Week 14 contre Pittsburgh. Nous ne sommes plus dans les années 1970, mais cela a quand même dû faire du bien aux vieux de la vieille ; un des rares matchs où la défense au sol s’est montrée.

Ce rotoplaf absolu 34-3 en Week 9 contre San Francisco. En primetime (c’était un Thursday Night Football), les Raiders ont fait passer le sophomore non-drafté Nick Mullens dans son premier match professionnel pour Joe Montana.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 MNF vs Denver 6-10 Négative
2 vs Kansas City 12-4 DivChamp
3 @ Minnesota 8-7-1 Positive
4 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
5 UKH vs Chicago 12-4 DivChamp
6 BYE
7 @ Green Bay 6-9-1 Négative
8 @ Houston 11-5 DivChamp
9 vs Detroit 6-10 Négative
10 TNF vs LA Chargers 12-4 Playoffs
11 vs Cincinnati 6-10 Négative
12 @ NY Jets 4-12 Négative
13 @ Kansas City 12-4 DivChamp
14 vs Tennessee 9-7 Positive
15 vs Jacksonville 5-11 Négative
16 @ LA Chargers 12-4 Playoffs
17 @ Denver 6-10 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 137-117-2 (0.539, 1er).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 68-60 (0.531, 9e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 69-57-2 (0.547, 5e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.016 (18e).

… attendez. Les Raiders ont le pire calendrier projeté. ET ils ont un premier bloc à se taper la tête contre le mur avant la bye week. ET ledit bloc, en son milieu, commence une série de SIX semaines consécutives (3-8) pendant lesquelles les Raiders ne joueront PAS UN MATCH À DOMICILE : déplacement, déplacement, match à Londres, bye week, déplacement, déplacement. ET cela sans avoir même entamé la double confrontation contre les Chargers. OOOOOOOOK. Bonne chance Chucky !