NFL Team Honors IV : New England

500-Patriots

Après la Week 4 2014, les Patriots se sont retrouvés à 2-2 suite à une tôle 41-14 à Kansas City, et on promettait déjà la fin de leur dynastie ; résultat : ils ont gagné le Super Bowl XLIX. Après la Week 3 2018, les Patriots se sont retrouvés à 1-2 suite à une défaite 26-10 plus importante que le score ne l’indique, et on promettait encore la fin de leur dynastie ; résultat : ils ont gagné le Super Bowl LIII. Un jour peut-être les gens apprendront, en attendant Dark Billou rigole sous les ombrages, et ce même avec une saison régulière un peu moins réussie à 11-5 (première saison à moins de 12 victoires depuis… 2009 !). En effet, cela n’a pas empêché l’équipe de dominer en Divisional Round, d’utiliser toute son expérience pour se sortir du piège de la finale AFC et d’étouffer son adversaire tel un boa constrictor pour décrocher son sixième trophée Lombardi, rejoignant Pittsburgh en tête du classement.

À lire avant de passer à autre chose… ou à la même chose concernant l’AFC.

 

NEW ENGLAND PATRIOTS
1er AFC East ~ 11-5 / 3-0

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

C’était la défense qui avait donné des signes de faiblesse l’année dernière, avec plusieurs décisions radicales mais néanmoins controversées de Bill Belichick culminant par la défaite au Super Bowl ; il y avait peu de chance que sa statue prévue devant Gillette Stadium soit annulée, mais cela s’ajoutait à quelques indécisions et frictions cette intersaison.

L’équipe allait donc vouloir repartir et viser l’objectif habituel dans ce nouveau millénaire (17 saisons) : le titre de division (15), la finale AFC (11), une participation au Super Bowl (8) et la victoire (5). Commençons justement par le domaine qui « fâchait » et qui avait perdu son Coordinateur, Matt Patricia, nouveau Head Coach des Lions : la défense avait surtout vu des arrivées sur la ligne et en couverture ; le retour de blessure du Linebacker Dont’a Hightower allait faire du bien car la saison dernière avait prouvé à quel point l’escouade était dépendante de lui. Kyle Van Noy était un assistant important mais Elandon Roberts devait faire mieux. Devant, l’ex-Brown Defensive Tackle Danny Shelton était arrivé par échange ainsi que l’ex-Falcon Defensive End Adrian Clayborn afin de réussir deux choses : mieux boucher les trous au sol autour de Malcom Brown et presser davantage le Quarterback adverse derrière Trey Flowers. Dans l’arrière-garde, le banni du Super Bowl Malcolm Butler était parti sous d’autres cieux (ce qui n’était pas plus mal pour les deux parties), alors qu’un énième échange avait amené l’ex-Titan Cornerback Jason McCourty auprès de son frère jumeau Devin ; la draft avait amené le deuxième tour Cornerback Duke Dawson. Tout cela devait encore donner un groupe impressionnant avec Stephon Gilmore – Patrick Chung – Duron Harmon… s’ils évitaient les trous d’air comme au début de la saison dernière.

En attaque, vous avez peut-être entendu parler de ce Tom Brady assez sympathique ; il confirmait que 40 était le nouveau 30 et revenait pour une année de plus. Autour de lui, il y avait eu un peu de changement (mais pas le Coordinateur Josh McDaniels qui était resté), surtout chez ses partenaires de passe : s’il allait être content de voir le retour de blessure du receveur Julian Edelman (quand il aurait purgé sa suspension), ainsi que la présence du Tight End Rob Gronkowski et du coureur James White, le groupe avait perdu Danny Amendola, Kenny Britt et Brandin Cooks dans un échange ; à leur place, l’ex-Bill Jordan Matthews et l’ex-Raider Cordarrelle Patterson (utile en attaque et sur équipes spéciales) étaient arrivés. Du côté du jeu au sol, Dion Lewis était allé voir ailleurs ; Rex Burkhead et White allaient être assistés par le premier tour Sony Michel pour offrir un pendant utile au jeu aérien. Sur la ligne, le Left Tackle Nate Solder avait rejoint la Grosse Pomme en Free Agency, remplacé par Trent Brown qui n’aurait malheureusement pas le soutien de l’autre premier tour Isaiah Wynn suite à sa blessure ; le reste était là, solide, avec David Andrews – Shaq Mason – Joe Thuney – Marcus Cannon.

Le boost rajouté sur la ligne défensive était bien vu, ce qui devait aider la couverture par rebond ; le retour de Hightower allait faire du bien, mais il devait rester sur le terrain. Brady devait faire tourner l’attaque comme d’habitude. Les questions n’étaient pas toutes résolues, mais à moins de casser la banque elles étaient un peu calmées, ce qui voulait dire que New England (malgré la poussée en AFC South et le duo de l’AFC North) était encore favori à sa propre succession (du moins jusqu’au Super Bowl).

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Houston W 27-20 1-0 cwpo
2 @ Jacksonville (1-0) L 20-31 1-1 c
3 @ Detroit (0-2) L 10-26 1-2
4 vs Miami (3-0) W 38-7 2-2 d
5 vs Indianapolis (1-3) W 38-24 3-2 cwp
6 vs Kansas City (5-0) W 43-40 4-2 cwpo
7 @ Chicago (3-2) W 38-31 5-2 wpo
8 @ Buffalo (2-5) W 25-6 6-2 d
9 vs Green Bay (3-3-1) W 31-17 7-2 W
10 @ Tennessee (4-4) L 10-34 7-3 cw
11 BYE
12 @ NY Jets (3-7) W 27-13 8-3 d
13 vs Minnesota (6-4-1) W 24-10 9-3 w
14 @ Miami (6-6) L 33-34 9-4 do
15 @ Pittsburgh (7-5-1) L 10-17 9-5 cwo
16 vs Buffalo (5-9) W 24-12 10-5 d
17 vs NY Jets (4-11) W 38-3 11-5 d
PLAYOFFS
WC BYE
DR vs #5 LA Chargers (12-4) W 41-28
CC @ #1 Kansas City (12-4) W 37-31 (OT)
SB vs #2 LA Rams (13-3) W 13-3

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 11-5.
    • Par demi-saison : 6-2, 5-3.
    • Par quart de saison : 2-2, 4-0, 3-1, 2-2.
    • À domicile : 8-0.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division (d) : 5-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 8-4.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 5-2.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 4-0.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-0-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 124-132 (0.484, 22e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 122-131-3 (0.482, 23e).
    • Écart entre les deux : -0.002 (15e).

Autant New England a fait la loi à domicile, autant le bilan à l’extérieur est bien plus surprenant avec -4 victoires par rapport à 2017. Le bilan contre les équipes ayant terminé en positif est légèrement moins bon (5-2 vs. 6-2) mais celui contre les équipes qualifiées en playoffs est parfait (4-0) ; cela a vraiment été une saison un peu étrange. Autre paradoxe : l’équipe a moins gagné mais plus nettement, avec un écart moyen de +15.5 points lors des victoires (top NFL) et 8 victoires sans être jamais menée au score (2e NFL derrière les 9 de Kansas City). Cela explique la quasi-absence de matchs joués dans le dernier quart-temps, une spécialité de New England : en général, leurs matchs sont « terminés », dans les deux sens, après trois périodes. Enfin, le calendrier a été proche de celui attendu car toutes les fluctuations entre 2017 et 2018 se sont annulées : Houston, Indy ou Chicago ont bondi alors que Minnesota, Pittsburgh ou Jacksonville ont chuté.

 

La réalité

 

Il serait plus rapide de pointer les errements de l’équipe : pointons donc un doigt accusateur vers le fait que les Patriots ont surtout été une équipe de première mi-temps avec 56.2% de leurs points et 58.8% de leurs TDs marqués ; la chute de production a été notable entre les 30 premières et les 30 dernières minutes : -3.4 points et -9 TDs (31e pour les deux). Cela s’explique entre autres par 4.6 points marqués et 8 TDs inscrits en troisième quart-temps (18e pour les deux). Autres points négatifs, +15 points encaissés sur premier drive adverse à 37 (21e) et une efficacité générale tombée aux oubliettes dans les deux dernières minutes avec -30 points marqués à 47 (22e) ainsi que +22 points encaissés à 49 (11e).

La défense s’est améliorée, mais elle reste un peu à la traîne avec 359.1 yards encaissés (21e), 5.7 yards par action (20e), 20.1 first downs (17e) et 68 big plays (19e) ; dans l’ensemble l’équipe a aussi été moyenne en redzone avec 59.7% de voyages terminant en TD (15e) et 58.7% de voyages adverses en faisant de même (16e). Les taux de conversion de 3e tentatives peuvent aussi être améliorés avec 40.8% de 3e converties (12e) et 38.6% de 3e autorisées (16e) ; cela explique aussi les 20.5% de drives terminant en 3&out (16e) et les 20.8% de drives adverses en faisant autant (16e). Tout cette abjectitude (c’est un mot puisqu’on vous le dit) suffisante à faire vomir Satan de rage prouve bien que cette équipe, année après année, doit au caractère aveugle du Destin d’avoir autant de réussite ; six Super Bowls ? La même probabilité que de faire un toss et que la pièce retombe sur la tranche oui !

Bon, maintenant que nous avons donné à certains « fans » une « bonne » raison de se sentir « sous-estimés » (qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre… ou lire), redevenons un peu sérieux. L’attaque a certes subi une légère perte d’efficacité par rapport à 2017 mais elle est restée de très bonne facture, la défense s’est améliorée, mais pas les équipes spéciales. C’est le tableau d’affichage qui compte non ? 27.2 points marqués (4e) et 20.3 points encaissés (6e), 51 TDs marqués (7e) et 36 TDs encaissés (7e) ; tout cela avec une participation générale : la défense a scoré 2 TDs, l’attaque n’en a offert aucun, les équipes spéciales ont scoré 2 TDs et n’en ont offert aucun (oui, malgré ce que nous avons dit ci-dessus). La défense a été une vraie machine à voler la balle avec +10 turnovers à 28 (5e), et même si l’attaque a un peu moins fait attention au cuir avec +6 turnovers à 18 (7e), cela donne un bon turnover differential à +10 (5e).

L’attaque sait toujours démarrer les matchs avec 47 points sur premier drive (5e), et surtout il y a eu une sévère grimpette d’efficacité suite aux ballons volés avec +53 points à 76 (5e) ! Elle complète dans les autres stats classiques, mais, comme dit précédemment, elle est restée stable au lieu de profiter du GOB2018 : 393.4 yards (5e), 5.9 yards par action (9e), 22.8 first downs (7e) ; elle a même été moins explosive avec -7 big plays à 66 (14e) ou moins souvent en redzone avec -10 voyages à 60 (8e). Mais l’enseignement #1 de la saison (enfin, à part le titre), c’est que l’équipe a un playcall plus équilibré avec +2.7% de courses à 44.6% (7e), et que cela a permis à l’équipe d’améliorer son temps de possession moyen à 31:05 (7e). Cependant, pour bien rappeler que la saison a été un peu plus compliquée, le temps moyen passé en tête au score est « tombé » de 36:08 à 33:36 (mais c’est toujours suffisant pour être 3e donc…).

Voici les récompenses de la saison :

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Stephon+Gilmore+Super+Bowl+LIII+New+England+hVwgfsY7szll.jpgLe Season Review, né sur les terres de la Révolution Française, n’a pas peur de couper les têtes couronnées. Alors, juste pour une fois, il ose ne pas mettre qui-vous-savez comme Most Valuable Player des Patriots, mais il place le Cornerback Stephon Gilmore qui a été un peu plus constant et qui a réalisé une saison étincelante de bout en bout.

C’est exactement pour ce genre de performances que l’équipe l’a signé avec moult dollars en 2017, et il a donné pleine satisfaction : il a été le défenseur le plus utilisé (97.1% des snaps) et a terminé avec 20 passes défendues (2e NFL), 2 INTs, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Ce n’était pas une situation où les Quarterbacks ont préféré viser l’autre côté du terrain, sinon il n’aurait pas eu autant de passes défendues, mais néanmoins Gilmore a mis sa papatte sur à peu près tout ce qui est passé à sa portée, jusqu’à réussir l’INT qui scelle la saison lors du Super Bowl. Il a également aidé contre la course et dans le pass-rush (1 sack). Cela méritait bien un petit crime de lèse-majesté.

Il y a plusieurs joueurs à New England qui ne sont pas toujours cités et qui participent à la cohésion d’ensemble de l’équipe, mais quand on parle de l’arrière-garde ces derniers temps, on entend deux noms revenir incessamment (indice : le premier est juste au-dessus et le deuxième est la moitié d’une paire de jumeaux), mais on parle beaucoup moins d’un autre Safety, Patrick Chung. Et encore, « Safety » est réducteur : le polyvalent défenseur est capable de jouer Safety, Cornerback et Linebacker, se baladant dans l’arrière de la défense au gré des besoins. Il est sûr que la feuille de stat finale ne saute pas forcément à la figure avec 84 plaquages dont 1 run stuff, 0.5 sack, 3 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé (ce qui explique aussi pourquoi on ne parle pas beaucoup de lui), mais elle ne suffit pas à comprendre l’activité et l’importance de Chung dans le système défensif des Patriots. Il est dommage qu’il n’ait pu finir la finale avec cette fracture du bras, mais pour le reste il a fait une nouvelle saison excellente.

Il est vrai que le Quarterback Tom Brady n’a pas connu une saison aussi réussie que certaines précédentes, et il a connu quelques périodes compliquées ; mais cela n’a pas impacté la franchise aussi durement grâce à un jeu au sol renforcé (nous y reviendrons). Nous allons profiter de parler de Brady pour parler du jeu aérien, et vous allez voir que les circonstances n’ont pas toujours été de son côté ; et pourtant, quand il a la balle dans les mains, tout le monde tremble exactement pareil, surtout en fin de match et/ou en prolongations.

Commençons par la ligne de stat de TB12 : 65.8%, 4355 yards (7e NFL), 7.6 yards par passe tentée, 29 TDs (10e), 11 INTs, 2 fumbles perdus, 21 sacks soit 3.7% des passes tentées (4e), 97.7 de QB Rating et 5 matchs à 300+ yards (5e) + 2 TDs au sol. C’est la première fois qu’il retombe sous un QB Rating de 100 depuis 2014, et c’est une preuve de sa valeur que de chercher la petite bête pour un Quarterback de 41 ans. Il a encore profité d’une protection admirable (et cela aussi nous en reparlerons), même si parfois elle a eu des coups de mou, poussant le lanceur à perdre un peu de sa science habituelle dans la poche. Il a commis quelques erreurs inhabituelles, mais il conserve sa capacité à lancer dans le chas d’une aiguille si besoin. Ce n’est plus le Brady dominateur d’il y a quelques temps, mais si vous le pensez cuit c’est une grave erreur (en même temps, à force de l’annoncer, les gens vont bien finir par avoir raison… à moins qu’il prenne sa retraite avant).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Tom+Brady+Julian+Edelman+Washington+Redskins+HM0nalG-4mql.jpgEt tous les torts ne sont pas pour lui. L’échange de Brandin Cooks n’était pas un problème si l’acquisition de Josh Gordon permettait de conserver cette menace longue dans le jeu aérien ; cela s’est un temps vérifié, mais l’ex-Brown n’a pas réussi à rester assez longtemps sur le terrain, créant de la frustration avec une saison inachevée à 40 réceptions, 720 yards (18.0 – 3e NFL !) et 3 TDs avec 12 big plays. Il y a également eu la suspension de Julian Edelman qui n’a pas aidé au début d’année ; néanmoins le meilleur ami de Brady a vite rebondi pour finir en tête de l’équipe et faire des playoffs où son passe-temps a été de rendre chèvre les Cornerbacks adverses, jusqu’à sa récompense méritée de meilleur joueur du Super Bowl. Pour la saison régulière, c’est 74 réceptions pour 850 yards, 6 TDs, 12 big plays aussi, 41 first downs… mais il continue d’avoir des petits problèmes de mains avec 8 drops.

Si vous ajoutez Gordon qui retombe dans ses travers au reste du corps des receveurs, vous comprenez pourquoi un coureur se retrouve deuxième du groupe des cibles. Il n’était pas surprenant d’apprendre la retraite de Rob Gronkowski, car le géant paye ses blessures à répétition avec une difficulté accrue à se démarquer (du moins, jusqu’à l’action cruciale où il fait la différence, cf. la finale AFC). Le Gronk’ a été un peu moins régulier dans l’efficacité, postant 47 réceptions pour 682 yards (14.5) et 3 TDs ; c’est un peu comme pour Brady : il a mis la barre tellement haut qu’une baisse de régime, même petite, se voit de suite – il a quand même été une menace pour les couvertures adverses. Derrière, c’est encore plus difficile de surnager : entre Chris Hogan qui a disparu de la circulation en début de saison (35 réceptions pour 532 yards et 3 TDs), Dwayne Allen qui a totalement disparu (3 réceptions !), Phillip Dorsett qui n’a pas beaucoup joué (32 réceptions pour 290 yards et 3 TDs), Cordarrelle Patterson qui a surtout été utilisé comme un coureur (!) ainsi que les blessures du trio Kenny BrittJordan MatthewsMalcolm Mitchell, cela n’a pas toujours été la joie chez les cibles de passe.

De fait, même avec la baisse logique de la fréquence du jeu de passe (-2.7% de passes à 55.5% – 26e), il y a quand même eu une légère baisse de la qualité malgré le GOB2018. Elle n’est pas énorme, mais présente, et c’est pour cela qu’il n’est pas surprenant de voir le choix des Patriots au premier tour de la draft 2019.

Un secteur va prendre le Terrible Tromblon(tm) tout à l’heure, mais nous avons jeté une corde au Defensive End Trey Flowers pour qu’il évite les éclats parce que ça va souffler et il doit être mis à l’abri ; on a vu le résultat quand il n’a pas été disponible à 100% en début de saison à Jacksonville et Detroit : deux défaites comme par hasard !

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Trey+Flowers+Green+Bay+Packers+vs+New+England+1faFlqat6MRl.jpg(Semi)-blague à part, Robert (Robert Flowers III est son vrai nom) a été une menace constante pour les lignes offensives adverses, dominant ses adversaires avec régularité pour créer le boxon dans les backfields, et ce même s’il n’a pas lui-même fini les actions : 57 plaquages dont 4.5 run stuffs, 28.5 pressions dont 7.5 sacks (top team), 2 passes déviées et 3 fumbles forcés. Il a continué sur la lancée de sa belle année 2017, et il en a récolté logiquement les fruits en Free Agency.

Le fait qu’il termine top pass-rusher avec ces stats vous indique sur qui nous allons tirer car Flowers a fait son maximum pour booster une unité qui a eu des difficultés cette saison ; mais c’est un sujet pour une autre… « récompense ».

La concurrence a été sérieusement limitée avec les blessures des rookies, notamment l’autre premier tour Offensive Tackle Isaiah Wynn, mais n’allez pas croire que le premier tour coureur Sony Michel gagne la récompense par défaut. Il a amené la composante puissante du jeu au sol, capable de courir « dans le tas » pour gagner les yards difficiles, formant avec le toujours sous-coté James White un formidable duo de coureurs sur lequel l’attaque a pu s’appuyer bien plus cette saison. Certes, il a peut-être manqué un peu d’explosivité parfois et il a commis un fumble, mais pour une première saison l’ex-Bulldog a répondu parfaitement présent avec 209 courses pour 931 yards (4.5), 6 TDs et 54 first downs (7e NFL). Il n’a pas souvent reculé à l’impact et a souvent amené des actions positives pour l’équipe.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Sony+Michel+Miami+Dolphins+vs+New+England+QNaYJWxqjeCl.jpgWhite a complété avec 94 courses pour 425 yards (4.5) et 5 TDs, mais c’est bien entendu dans le jeu aérien qu’il a été ultra-important : il est en fait le meilleur receveur de l’équipe en réceptions (87) et en TDs (7), ce qui finit de vous prouver que les receveurs et Tight Ends ont vraiment eu du mal ; il a accumulé 751 yards dont 667 après réception (4e NFL), en route vers une saison offensive à 181 touches, 1176 yards et 12 TDs. La surprise est venue de Patterson qui a été utilisé plus souvent comme coureur que comme receveur : 42 courses pour 228 yards (5.4) et 1 TD + 21 réceptions pour 247 yards et 3 TDs (il a fait partie du gang des 3 TDs en réception après Edelman et White). L’année a été bien moins réussie pour Rex Burkhead qui a raté la moitié de saison sur blessure et qui n’a pas été transcendant quand il était disponible (3.3 yards par course).

Si vous mettez tout cela derrière une ligne offensive qui fait le travail et un James Develin toujours précieux au block, vous avez un jeu au sol qui a pris plus de place que l’année dernière avec des résultats positifs, bien qu’il y ait des axes de progression : 127.3 yards par match (5e), 4.3 yards par course (21e), 18 TDs (4e), 12 big plays (15e) mais pas de homeruns et 4 matchs d’un coureur à 100+ yards (7e).

125 pressions (20e) soit 20.7% des actions de passe adverses (25e) dont 30 sacks (30e) soit 4.7% des actions de passe adverse (31e) et un taux de « conversion » de 24% (31e) ; le Season Review accuse le pass-rush. Malgré tout le bien qui a été dit sur Flowers (et il le mérite sans problème), il mène l’équipe avec moins de 30 pressions et 10 sacks respectivement en ayant joué (quasiment) toute la saison alors que les adversaires ont passé 63.4% du temps (4e) ; d’où les taux ci-dessus.

Déjà l’année dernière nous avions noté que 16 joueurs avaient dû s’employer pour amener des sacks ; il y en a eu trois de moins cette année et, à part Flowers (-4 pressions et +1 sack), ils ont tous été moins efficaces qu’en 2017. Deatrich Wise Jr. est le deuxième de l’équipe avec 18.5 pressions dont 4.5 sacks (-5.5 et -0.5) ; en général le sophomore a eu une saison aussi inconstante que la première. La signature d’Adrian Clayborn a apporté un peu de peps mais il a aussi été inconstant et a eu du mal à finir les actions avec 14.5 pressions et seulement 2.5 sacks. Kyle Van Noy reste un bon contributeur avec 12.5 pressions dont 3.5 sacks, mais lui aussi a eu moins d’impact que l’année dernière dans l’exercice (-2 et -2). Les deux derniers joueurs notables (à 2+ sacks) sont le surprenant spécialiste intérieur Defensive Tackle Adam Butler avec 7 pressions dont 3 sacks et le pass-rusher signé en cours de saison, John Simon, avec 5 pressions dont 2 sacks (pour le coup cette acquisition-là a été plutôt sympathique).

Au risque de se répéter, et il est vrai que les Patriots ont prouvé ne pas avoir forcément besoin d’un sackeur à 10+ unités pour gagner des titres, mais ça fait quand même depuis 2015 et Chandler Jones que l’équipe n’en a pas eu un.

Nous avons évoqué le sujet avec Brady et les coureurs : la ligne offensive a été excellente cette saison et a su être un appui de choix dans les attaques terrestre et aérienne. Comme toujours, la meilleure qualité est la disponibilité : les cinq titulaires ont joué 1000+ snaps, tout juste secoués par quelques petits pépins ici ou là (contre Tennessee ou Chicago), mais sinon la continuité a été assurée.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Tom+Brady+Houston+Texans+vs+New+England+Patriots+R5ZYBNnQovIl.jpgCommençons par les ailes : Marcus Cannon a fait une belle saison à droite, tout comme le Free Agent Trent Brown venu par échange de San Francisco ; l’ex-49er s’est installé sur le côté gauche et a rendu une excellente copie. Les deux Tackles doivent juste faire un peu attention aux pénalités, mais avec 16 à eux deux, il n’y a pas de quoi sortir le martinet non plus. À l’intérieur réside toujours cette clé de voûte extrêmement robuste qui bloque tout et qui permet à Brady de naviguer la poche comme il sait si bien le faire : les deux Guards Shaq Mason et Joe Thuney ont été d’une solidité à tout épreuve, et chacun mérite son compliment spécifique ; Thuney n’a pas raté un seul snap offensif de la saison avec 1119 (4e NFL au poste) pour un total de 1201 (8e NFL), et Mason a été une combinaison mur en protection / tractopelle en délire au sol qui ratiboise de l’adversaire dans toutes les situations. Au Centre, David Andrews n’est pas le plus connu, mais c’est un leader parfait de l’unité avec une qualité constante.

C’est avec ce genre de gros que vous arrivez à 35 run stuffs concédés (2e) soit 7.3% des courses (2e) ou 88 pressions concédées (2e) dont 21 sacks (3e) ; parfois, c’est le playcall et/ou le Quarterback et/ou les coureurs qui les font paraître meilleurs qu’ils ne le sont, mais à New England, c’est un travail de concert entre des joueurs de qualité.

Ah, si New England pouvait avoir la même qualité sur la ligne défensive que sur la ligne offensive, nous ne serions pas obligés, en y incluant surtout les Linebackers, de taper sur la défense contre la course. Il suffirait de dire que c’est contre elle que les Lions ont enfin stoppé leur série improbable de 70 matchs sans coureur à 100+ yards et nous pourrions passer à autre chose, mais il faut bien développer. Le front-7 reste, aujourd’hui, le point faible de l’équipe, et pourtant il y a des joueurs de qualité.

Prenez un joueur comme Lawrence Guy : leader de la rotation à l’intérieur de la ligne défensive qui possède une grande activité via 59 plaquages dont 1.5 run stuff, 12 pressions dont 1 sack et 1 fumble forcé. Il a été frappé par le manque de finition dans le pass-rush, cependant il a été très présent… le souci c’est qu’il n’a pas forcément eu beaucoup de soutien. Si on se limite à la saison régulière, l’arrivée de Danny Shelton n’a pas eu les résultats escomptés car il a été inactif pendant quelques rencontres ; cependant il a élevé son niveau en playoffs et au Super Bowl. L’évaluation change donc quand on prend en compte la saison complète car son petit run stuff (et rien d’autre) en saison régulière a été insuffisant pour quelqu’un qui a été amené justement dans le but d’aider contre la course.

Malcom Brown a été solide au milieu mais il n’a pas été stratosphérique non plus avec 0.5 run stuff et 1 fumble récupéré, même si son rôle est plus de jouer les plots qui attirent les Linemen à lui pour laisser les autres agir. Butler est avant tout un spécialiste du pass-rush (2 run stuffs). Sur les extérieurs, il y a Flowers et… c’est un peu tout ; nous avons déjà parlé de l’apport inconstant de Clayborn, et il n’a pas été royal contre la course non plus (2.5 run stuffs). Wise, comme évoqué, a eu une année un peu plus difficile, ce qui a été aussi le cas au sol (1 run stuff).

Bref, la première ligne de défense n’a pas fait suffisamment pour boucher les trous, et celle juste derrière n’a pas forcément été là pour rattraper le coup. Même Dont’a Hightower a connu une saison un peu mitigée avec 2.5 run stuffs, 1 sack, 1 passe défendue, 1 INT, 1 fumble récupéré et un punt bloqué ; la ligne de stat paraît remplie et il est vrai qu’il a réussi quelques coups ici ou là, mais à l’instar d’autres, c’est la constance qui a manqué cette saison. Van Noy continue de progresser dans le système défensif des Patriots, a été le plus utilisé des Linebackers et a été un scoreur fou : 92 plaquages (top team) dont 4.5 run stuffs, 12.5 pressions dont 3.5 sacks, 2 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés dont 1 strip-6 et son TD sur équipes spéciales (suite au punt bloqué par Hightower justement). Mais c’est peut-être Elandon Roberts qui a connu la plus grande progression, notamment contre la course : 65 plaquages dont 7 run stuffs (top team), 1 sack et 4 passes défendues pour le troisième année.

Pourtant, même si on ajoute l’apport des Safeties, la défense au sol a craqué trop régulièrement avec 4.9 yards par course (29e) et n’a pas été assez décisive avec seulement 37 run stuffs (28e) soit 10.1% des courses (24e) ; certes, c’est toujours mieux que les pires marques de l’année dernière (respectivement 36 et 7.8%). C’est le symbole de ce front-7 capable de coups et inconstant sur la longueur ; si on voit que le reste n’est pas si mal avec 112.7 yards encaissés par match (11e), 7 TDs (2e), 11 big plays (12e) ou seulement 2 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (5e), rappelez-vous que les adversaires n’ont couru que 36.6% du temps (29e).

Et pendant que nous y sommes, une petite mention déshonorable aux équipes spéciales. Malgré l’apport de Patterson sur retours de kickoff avec 23 retours pour 663 yards (28.8 – 7e NFL) et 1 TD – ce qui lui donne 1138 yards totaux sur l’ensemble de la saison, le reste est déjà plus tendancieux. Stephen Gostkowski n’a réussi que 84.4% des FGs (27/32), les couvertures ont été horribles en général avec 24.6 yards par kickoff (26e) et 10.2 yards par punt (25e), et les retours de punt des Patriots n’ont pas été beaucoup mieux à 7.7 yards par punt (18e). Au moins les équipes spéciales se sont rattrapées avec plusieurs blocks (+ 2 TDs) et aucun concédé, mais cette phase d’ordinaire stable a été plus en difficulté.

Les Patriots ont adoré faire des affaires avec les Browns en 2018, mais des trois mouvements il n’y en a qu’un qui a été une vraie réussite : nous avons parlé d’un Shelton très largement diesel et de Gordon qui avait donné de belles choses avant de replonger, mais c’est sans conteste la venue du Cornerback Jason McCourty qui a été la plus réussie. La contribution de Trent Brown mérite d’y être associée, avec une mention pour Cordarrelle Patterson.

https://image.cnbcfm.com/api/v1/image/105713115-1548972258746gettyimages-968557998.jpeg?v=1548972335&w=1400&h=950Jason est venu rejoindre son frère jumeau Devin McCourty pour briller dans l’arrière-garde. Le plus jeune des deux de 27 minutes (« lequel ? ») est venu s’insérer à l’opposé du Most Valuable Player (« ah – Jason ») et a fait une saison solide avec 70 plaquages dont 1.5 run stuff, 10 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé ; s’il a souffert contre Kansas City (comme toute la couverture), il a réussi cette passe défendue cruciale au Super Bowl en revenant sur un Brandin Cooks tout seul dans l’en-but. Le plus vieux des deux, Devin, a fait sa saison habituelle de capitaine de la défense avec un haut niveau de qualité : 82 plaquages, 4 passes défendues, 1 pick-6, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés. Autre arrière qui a fait ce qu’on attendait de lui, le troisième Safety avec McCourty et Chung, Duron Harmon : il a été au diapason du groupe et le mène avec 4 INTs (+ 4 passes défendues et 1 fumble récupéré). On l’oublie toujours un peu, mais il rend toujours de bons services à l’équipe.

Dans cette unité, la surprise a été l’émergence au cours de la saison du rookie non-drafté Cornerback J.C. Jackson : il a gratté de plus en plus de snaps au point d’être titulaire en fin de saison et pour les playoffs ; il a progressé pour finir avec 6 passes défendues et 3 INTs en saison régulière. Si cette histoire vous rappelle quelque chose à New England, c’est normal : c’était celle d’un certain élément central des Super Bowls XLIX (par sa présence) et LII (par son absence), Malcolm Butler. Un autre élément non-drafté qui a fait des choses plutôt intéressantes est le troisième année Cornerback Jonathan Jones qui a surtout été aligné dans le slot ; il s’en tire avec 1.5 sack, 7 passes défendues, 3 INTs et 1 fumble forcé. Il n’a pas été aussi constant que les autres, mais il a quand même apporté sa contribution dans un secteur qui a dû se passer d’Eric Rowe, rapidement parti sur IR.

Tout cela a donné une arrière-garde qui a été plus solide que l’année dernière, surtout quand on se rappelle que le pass-rush n’a pas été destructeur et que les adversaires ont souvent utilisé la voie des airs : 61.2% de complétion (2e), 246.4 yards par match (22e), 6.5 yards par passe tentée (8e), 29 TDs (19e), 18 INTs (3e), 85.4 de QB Rating adverse (7e), 4 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (12e), 8 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (20e) et 57 big plays (22e) ; tout n’est pas parfait, mais vu les circonstances, c’est largement suffisant pour se convaincre que le groupe a fait le boulot.

Les ajouts sur la ligne défensive. Même si Shelton s’est réveillé pour les playoffs, les apports de Clayborn et lui ont quand même été un peu insuffisants, menant aux problèmes sur la première muraille.

La finale AFC. Oui bon certes le sixième trophée Lombardi pour égaler Pittsburgh ; promis on mettra le septième pour le record NFL quand il arrivera. Mais pour 2018, la finale AFC a été plus marquante. La défense a fait son pire match des playoffs mais elle a rebondi par la suite, et elle a été un rappel du fait que la compétition lance tout un tas de situations à New England, et les Patriots les encaissent et en sortent souvent vainqueurs. Levez la main si, lors du toss, vous avez pensé « si les Pats le gagnent, ils vont au touchdown ».

Billou vs. ses disciples. On peut dire que les anciens élèves ont fait du tort à leur maître : Matt Patricia et Mike Vrabel ont infligé les deux plus cuisantes défaites de la saison à Bill Belichick. Les deux ont d’ailleurs utilisé peu ou prou le même plan : le jeu au sol pour manger l’horloge et le pass-rush pour harasser Brady ; cela a donné une victoire 26-10 des Lions en Week 3 et une victoire 34-10 des Titans en Week 10. La deuxième a été un peu plus violente parce qu’on est habitué aux démarrages lents des Patriots parfois, mais cette tôle en plein milieu de la saison est un peu arrivée de nulle part et a surpris par son ampleur.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 SNF vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
2 @ Miami 7-9 Négative
3 vs NY Jets 4-12 Négative
4 @ Buffalo 6-10 Négative
5 @ Washington 7-9 Négative
6 TNF vs NY Giants 5-11 Négative
7 MNF @ NY Jets 4-12 Négative
8 vs Cleveland 7-8-1 Négative
9 SNF @ Baltimore 10-6 DivChamp
10 BYE
11 @ Philadelphia 9-7 Playoffs
12 vs Dallas 10-6 DivChamp
13 SNF @ Houston 11-5 DivChamp
14 vs Kansas City 12-4 DivChamp
15 @ Cincinnati 6-10 Négative
16 vs Buffalo 6-10 Négative
17 vs Miami 7-9 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 6.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 120-134-2 (0.473, 27e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 60-66-2 (0.477, 20e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 60-68 (0.469, 21e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.008 (16e).

On a vu plus violent comme calendrier, surtout dans la première partie malgré ce départ contre Pittsburgh ; cela va se tendre déjà plus autour de la bye week. Cependant, nous allons vous surprendre : les Patriots ont largement les clefs de la division en main. Pour la conférence… ce n’est pas un hasard si les champions de division AFC arrivent aussi tard dans le calendrier ; il faut bien entretenir le suspense.