NFL Team Honors IV : Los Angeles Chargers

500-Chargers

La bonne nouvelle, c’est que les Chargers ont ENFIN réussi à jouer à la hauteur de leurs talents ; rappelons qu’il a fallu attendre la Week 17 pour être sûr que la franchise ne puisse pas finir en tête de la conférence. Les Bolts ont malheureusement été dans la même division que des Chiefs irrésistibles, ce qui les a obligés à passer par le Wild Card Round. Malgré une frayeur, ils ont quand même dominé leur sujet, et certains se prenaient à rêver que c’était peut-être enfin l’année de Philip Rivers… mais la conservation du gameplan défensif d’un match de playoffs à l’autre (à la fois voulu et forcé) a amené un rotoplaf intégral à New England. Dès qu’on passe un mur, un autre se présente, et désormais il faut trouver les solutions pour passer celui-là.

À lire avec la joue qui pique.

 

LOS ANGELES CHARGERS
2e AFC West ~ 12-4 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Les pires ennemis des Chargers étaient peut-être… eux-mêmes. En regardant les deux dernières saisons, le talent de l’effectif et les résultats, on avait un peu de mal à faire la jonction entre les deux. Il était vrai aussi que l’équipe était rarement épargnée par les blessures ou les décisions étranges (au hasard en 2017, la situation au poste de Kicker).

L’organisation pensait la même chose, puisqu’il y avait eu très peu de mouvements notables, du genre de ceux qui pouvaient faire basculer une franchise du bon côté. La preuve, on pouvait les lister de suite : les signatures de l’ex-Dolphin Centre Mike Pouncey et de l’ex-Eagle Kicker Caleb Sturgis ; il y avait également eu la libération du légendaire Tight End Antonio Gates mais il avait été resigné suite à la rupture d’ACL de son remplaçant Hunter Henry. Ce dernier n’avait pas été la seule victime de l’intersaison : le talentueux Cornerback mais poissard absolu Jason Verrett continuait sa série noire avec une rupture du tendon d’Achille (ce qui faisait cinq petits matchs joués en trois saisons). Au moins, à son sujet, pas besoin de signer qui que ce soit : l’année dernière avait déjà permis au trio Casey Hayward – Trevor Williams – Desmond King de prouver qu’il s’en tirait très bien. Le poste de Safety avait vu arriver le premier tour de draft Derwin James pour assister Jahleel Addae et Rayshawn Jenkins dans ce qui devait encore être un groupe redoutable.

Par ailleurs dans l’équipe, on prenait les mêmes et on recommençait : en attaque, le Quarterback Philip Rivers allait pouvoir distribuer aux receveurs Keenan Allen, Travis Benjamin et Tyrell Williams, sans oublier le sophomore premier tour Mike Williams qui avait passé une saison blanche et le coureur Melvin Gordon qui était devenu une vraie menace double ; Virgil Green et Gates devaient prendre la place de Hunter. La surprise Austin Ekeler était là pour seconder Gordon au sol derrière une ligne renforcée par l’arrivée de Pouncey et (normalement) le retour de blessure du sophomore Guard Forrest Lamp ; avec la paire Joe Barksdale – Russell Okung sur les ailes, l’unité avait fière allure. En défense, c’était surtout contre la course qu’il fallait faire bien mieux, ce qui expliquait aussi la draft du troisième tour Defensive Tackle Justin Jones ; le deuxième tour Uchenna Nwosu, lui, était plus un pass-rusher qui allait assister le duo terrible Melvin Ingram – Joey Bosa. Le retour de l’Inside Linebacker Denzel Perryman devait également être un plus au sol, mais la suspension du Defensive End Corey Liuget n’était pas bien venue ; l’unité avait besoin que le Maousse Tackle Brandon Mebane revienne à sa forme de 2016, et il fallait que le duo de Linebackers Kyle Emanuel – Jatavis Brown ait plus d’impact dans ce secteur. Enfin, par rapport à l’année dernière, la surveillance était de mise pour le Kicker Caleb Sturgis.

Nonobstant les blessures, l’attaque devait s’en tirer. C’était surtout la défense contre la course et les équipes spéciales qui inquiétaient, car au final l’organisation n’avait pas fait tant de modifications que cela. De fait, il était impossible d’être 100% à fond derrière une équipe qui pouvait pourtant faire peur à tout le monde, remporter la division et faire son petit chemin en playoffs.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Kansas City L 28-38 0-1 dwp
2 @ Buffalo (0-1) W 31-20 1-1 c
3 @ LA Rams (2-0) L 23-35 1-2 wp
4 vs San Francisco (1-2) W 29-27 2-2 o
5 vs Oakland (1-3) W 26-10 3-2 d
6 @ Cleveland (2-2-1) W 38-14 4-2 c
7 vs Tennessee (3-3) W 20-19 5-2 cwo
8 BYE
9 @ Seattle (4-3) W 25-17 6-2 wpo
10 @ Oakland (1-7) W 20-6 7-2 d
11 vs Denver (3-6) L 22-23 7-3 do/L
12 vs Arizona (2-8) W 45-10 8-3
13 @ Pittsburgh (7-3-1) W 33-30 9-3 cwo/W
14 vs Cincinnati (5-7) W 26-21 10-3 co
15 @ Kansas City (11-2) W 29-28 11-3 dwpo/W
16 vs Baltimore (8-6) L 10-22 11-4 cwp
17 @ Denver (6-9) W 23-9 12-4 d
PLAYOFFS
WC @ #4 Baltimore (10-6) W 23-17
DR @ #2 New England (11-5) L 28-41

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 12-4.
    • Par demi-saison : 6-2, 6-2.
    • Par quart de saison : 2-2, 4-0, 3-1, 3-1.
    • À domicile : 5-3.
    • À l’extérieur : 7-1.
    • Dans la division (d) : 4-2.
    • Dans la conférence (d+c) : 9-3.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 4-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 6-1.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-1-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 123-133 (0.480, 24e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 121-133-2 (0.477, 28e).
    • Écart entre les deux : -0.003 (16e).

Un calendrier au niveau attendu… ou presque : en fait, c’est parce que les chutes de Buffalo, Arizona et Pittsburgh ont été contrebalancées par la progression fulgurante de Cleveland et une AFC West globalement un peu plus forte. C’est à l’extérieur que les Bolts se sont améliorés par rapport à 2017 (7-1 vs. 4-4), ainsi que contre les équipes terminant en positif (4-3 vs. 2-5) dont celles qualifiées en playoffs (2-3 vs. 1-5). Mais surtout, l’équipe a réglé son problème dans les matchs à une possession avec seulement une petite défaite en sept matchs contre cinq la saison dernière. Si on ajoute cela au fait que l’équipe a gagné autant de matchs sans avoir été menés au score qu’en 2017 (5), ce n’est donc pas tant que l’équipe est devenue surpuissante qu’elle a été plus efficace dans les moments importants ; il est vrai qu’elle avait plutôt tendance à se rater dans le money time. Maintenant, on attend encore plus de maîtrise de sa part.

 

La réalité

 

Autant démarrer de suite par les deux points qui fâchent : le premier est mitigé, c’est le turnover differential qui est tombé de +12 à +1, mais au moins il reste positif ; le deuxième est récurrent : les équipes spéciales, malgré une légère amélioration, sont toujours une plaie. Nous y reviendrons en détail dans les récompenses, mais pour donner un premier aperçu, elles ont lâché 2 TDs et la défense a démarré +12 fois dans son propre terrain avec 24 (25e) ; les ballons perdus par l’attaque (19) ne sont donc pas tous responsables. De fait, bien que les deux autres escouades aient été aussi solides en 2018 voire plus (avec par exemple un deuxième quart-temps de feu à 20 TDs marqués et 4 TDs encaissés – top NFL), on voit que l’équipe a encaissé plus de points avec +3.4 à 20.4 (7e) et plus de TDs avec +9 à 38 (11e). Elle a notamment eu plus de difficultés aux extrémités des matchs : +27 points encaissés sur premier drive adverse à 44 (28e) et +13 points encaissés dans les deux dernières minutes du match à 29 (28e).

Pour le reste, l’escouade a été solide : 333.7 yards par match (9e), 5.4 yards par action (8e), 18.9 first downs (8e), 63 big plays (15e), 47 voyages adverses en redzone (5e) dont 50% terminant en TD (4e), 38.7% de 3e tentatives autorisées (17e) ou 23.6% de drives adverses terminant en 3&out (8e) ; la défense a pris le GOB2018 dans la figure (comme beaucoup d’autres), mais a su tenir bon.

Du côté « offensif », on remarque une chose : l’équipe entière se repose toujours autant sur les mêmes pour marquer (11 joueurs différents avec un TD – 26e). Quand ils sont là et que tout fonctionne, bien entendu, cela donne une production offensive remarquable menée par +4.3 points par match à 26.5 (7e) et +10 TDs à 48 (7e) ; avec l’apport de la défense et d’un TD sur équipes spéciales (elles n’ont pas TOUT fait mal), le total est à 51 (7e aussi). Elle continue de faire son oeuvre au milieu des rencontres et elle s’est largement améliorée dans les débuts et fins : +30 points sur premier drive à 33 (18e) et +11 points dans les deux dernières minutes du match à 14 (22e) ; comme vous le voyez, elle était à TROIS points pour les deux en 2017 – il y a encore du travail, mais c’est déjà mieux. Enfin, pour finir au niveau du score, elle a maintenu son efficacité pour capitaliser suite aux ballons volés avec en moyenne 3 points pour chaque (8e) ; la différence, c’est qu’il y en a eu moins (-7 à 20 – 16e).

Dans l’ensemble, l’attaque est restée stable, ne profitant pas forcément du GOB2018 : 372.6 yards (11e), 6.1 yards par action (5e), 20.7 first downs (15e), 76 big plays (4e), 57 voyages en redzone (13e), 39.2% de 3e tentatives converties (16e) ou 17.4% de drives terminant en 3&out (7e) ; c’est l’efficacité en redzone qui a été la clé de la saison avec +15.7% de voyages terminant en TD à 62.5% (11e). Avoir réussi 77.8% de conversions à deux points ne fait pas de mal non plus (7e), surtout quand ça vous gagne un match (au retour contre Kansas City). Tout cela a permis à l’équipe d’améliorer légèrement le temps de possession moyen à 30:43 (10e), mais surtout le temps moyen passé en tête au score avec +5:47 à 29:41 (7e).

Voici les récompenses de la saison :

Il est temps qu’il reprenne sa place en tête de la franchise californienne : à la charnière de ses 37 ans, le Quarterback Philip Rivers sort d’une de ses meilleures saisons en NFL avec 68.3% (8e NFL), 4308 yards (8e), 8.5 yards par passe tentée (3e), 32 TDs (6e), 12 INTs, 1 fumble, 32 sacks, 105.5 de QB Rating (5e) et 5 matchs à 300+ yards (7e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Philip+Rivers+Dan+Feeney+Los+Angeles+Chargers+yIH3n9mDzmyl.jpgCe match dantesque contre Arizona en Week 12 l’a vu égaler le record de complétions consécutives (25), établir le record de complétions consécutives pour démarrer un match (25) et établir le record du taux de complétion sur un match (96.6%). Il a enfin pu avoir un ensemble de lieutenants qui ont été présents et ont oeuvré avec lui, mais Rivers reste le patron offensif et un fantastique compétiteur. Pas de grandes surprises de ce côté-là, donc passons à la suite.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Desmond+King+Los+Angeles+Chargers+vs+Los+Angeles+vomC_YjdtxZl.jpgDeux jeunes méritent de partager la récompense. Le premier a fait une saison étincelante : le sophomore Cornerback Desmond King a été un vrai démon dans le slot, assistant à la fois contre la course et en couverture ; il a accumulé 61 plaquages dont 4 run stuffs, 10 passes défendues, 3 INTs (top team) dont 1 pick-6, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Mais ce n’est pas tout, car il faut y associer son travail sur équipes spéciales : 22 retours de kickoff pour 522 yards (23.7) + 23 retours de punt pour 318 yards (13.8 – 9e NFL) et 1 TD. Nommé All-Pro dans la deuxième équipe sur retour de punt, il a été essentiel sur deux des trois escouades des Bolts cette saison.

Le deuxième fait partie de l’unité des gros défensifs qui a eu quelques difficultés, mais il a été le meilleur d’entre eux : le Defensive Tackle Darius Philon. Il avait déjà fait des apparitions intéressantes l’année dernière, et il a récidivé en étant plus souvent titulaire cette saison ; il a d’ailleurs été le Defensive Lineman intérieur le plus utilisé avec 58.6% des snaps. Cela lui a permis de faire une belle ligne de stat à son poste avec 33 plaquages dont 5 run stuffs, 13 pressions dont 4 sacks et 1 fumble forcé ; il faut y ajouter ce sack sur la conversion à deux points de Cincinnati (Week 14) qui empêche les Bengals d’égaliser à 23-23 dans les deux dernières minutes. Solide et capable de faire l’action cruciale quand on a besoin de lui, il a donc été un élément important dans un groupe qui n’a pas toujours été à la fête.

En effet, l’intérieur de la ligne défensive n’a pas pu forcément compter sur les mêmes forces que d’habitude : Corey Liuget s’est blessé après un bon début de saison avec 4.5 run stuffs, 1.5 sack et 1 fumble récupéré. Brandon Mebane a fait un peu mieux qu’en 2017 mais ce n’était toujours pas la version de 2016 avec 2 run stuffs, 1 sack, 1 passe déviée et 1 fumble forcé. Damion Square continue d’être inconstant malgré 10 pressions dont 3 sacks et 3 passes déviées, et le rookie de troisième tour Justin Jones apprend à la dure. Un coup de boost dans le groupe ne ferait pas de mal, même s’il est loin d’être le pire de l’équipe et qu’il a aidé dans la défense contre la course (sujet que nous aborderons plus avant).

C’est ici que la moyenne de « yards par occasion », cette manière de quantifier un peu mieux l’impact de la polyvalence d’un joueur au coeur de son attaque, va prendre son sens (rappel : minimum 50+ courses et 30+ ciblages). Les Chargers n’en postent pas un, mais DEUX dans le top-10, et c’est le… deuxième qui mérite la récompense (la vie est injuste) : le coureur Melvin Gordon a réussi une grande saison dont le seul défaut aura été de ne pas être complète ; cette blessure au genou l’a privé d’un quart de l’exercice. Et malgré cela, le joueur a quand même gambadé à hauteur de 225 touches pour 1375 yards, 14 TDs (5e), 14 big plays, 68 first downs et 4 matchs à 100+ yards ; il se classe top-10 NFL avec 10 TDs au sol (6e), 9 big plays au sol (7e), 114.6 yards totaux par match (6e) et 5.7 yards par occasion (5e). Avec 5.1 yards par course, c’est de loin sa saison la plus efficace puisqu’il n’avait jamais franchi la barre des 4.0, et donc encore moins celle des 5.0. Il doit juste faire attention aux drops (6).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Melvin+Gordon+Los+Angeles+Chargers+vs+Cleveland+ekxKVms6ZmUl.jpgEt, comme toujours, l’équipe peut compter sur son lieutenant Austin « Woodcock » Ekeler, qui est encore plus polyvalent que Gordon et qui poste une moyenne de 6.0 yards par occasion (3e NFL). Il a totalisé 145 touches pour 958 yards et 6 TDs ; il ne faut pas forcément lui demander de cramer de l’asphalte car il n’est pas un dragster balle en main, mais il est sûr en réception (2 drops) et arrive même à poster une meilleure moyenne de yards au sol que Gordon (5.2 sur 106 courses pour 554 yards). Ils continuent de former un sacré tandem qui avance régulièrement et qui aide Rivers à mener l’attaque ; ils ont été rejoint par le petit dernier de la bande, le rookie de septième tour Justin Jackson : il a fait quelques apparitions très sympathiques dans le rôle de coureur/receveur avec 65 touches pour 341 yards et 2 TDs.

Tout cela a logiquement donné un jeu au sol qui s’est bien porté : 117.1 yards par match (15e), 4.5 yards par course (11e), 16 TDs (7e), 16 big plays (6e), 3 matchs d’un coureur à 100+ yards (15e) et 42 run stuffs autorisés (8e) soit 10.3% des courses (8e) ; cela souligne l’aide apportée par la ligne offensive… même si nous nous occuperons de son cas plus loin.

C’est donc ici que le Season Review doit trouver une bonne raison de ne pas nommer le rookie Safety Derwin James parce que sinon il va repartir avec deux trophées. Ah, attendez, il est en rouge, donc c’est déjà fait, et c’est normal : il a eu un impact phénoménal sur son escouade. Il a été le défenseur le plus utilisé (99.1% des snaps) et il a terminé en tête de l’équipe dans beaucoup de catégories : 105 plaquages dont 75 solo, 13 passes défendues et 3 INTs ; il faut y ajouter 1 run stuff et 9.5 pressions dont 3.5 sacks parce qu’il devait probablement s’ennuyer à juste mettre des coups de patte aux ballons qui volaient dans ses environs. Il a logiquement été dans la conversation pour le Defensive Rookie Of The Year, et on continue de se demander, depuis le jour du premier tour de la draft, comment il a pu tomber jusqu’en #17. Déjà All-Pro, il est polyvalent, athlétique, instinctif et l’archétype du défenseur moderne, capable de défendre dans les huit directions comme un joystick, que ce soit comme champ-centre ou dans la boîte. Un vrai « Derwin tourneur ».

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Derwin+James+San+Francisco+49ers+v+Los+Angeles+-5sbox-jpHXl.jpgEn ce qui concerne le reste de l’arrière-garde, l’évaluation est peut-être un peu plus mitigée ; cependant, même si le maudit Jason Verrett a encore dû faire une croix sur sa saison suite à une blessure, l’unité reste un vivier de talents. Sur les extérieurs, Casey Hayward a été un cran en-dessous de ses brillantes saisons précédentes, ce qui a permis à Rivers de reprendre sa place au sommet : il reste un magnifique arrière, mais son année 2018 n’a pas eu la même envergure même s’il totalise 1.5 run stuff et 8 passes défendues, plus ce retour de PAT contre Denver. De l’autre côté, le troisième année Trevor Williams a été gêné par les blessures pendant tout l’exercice avant de finir sur IR, et cela a semblé peser dans sa performance moins réussie qu’en 2017 (4 passes défendues et 1 INT). C’est Michael Davis qui l’a remplacé avec une saison inconstante malgré 8 passes défendues et 2 fumbles forcés ; il est (très) possible que le poste de CB#2 devienne une question. Nous avons déjà évoqué le travail énorme de King dans le slot.

Enfin, il y a l’interrogation sur l’autre poste de Safety : Jahleel Addae a été le joueur le plus utilisé de l’équipe (1088 snaps) et le deuxième défenseur (98.9%), mais son impact a été bien moindre que l’année dernière avec seulement 3 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré. La vraie surprise a été l’émergence d’Adrian Phillips qui a fait une saison à la Desmond King, excellent dans deux escouades : il a été utilisé un peu partout en défense et a brillé, totalisant 94 plaquages dont 3 run stuffs, 10 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé ; il a été un plaqueur hors pair sur équipes spéciales ce qui lui a permis d’être voté All-Pro dans la première équipe comme Special Teamer.

Au final, la couverture a fait son travail mais elle a quand même marqué un tout petit peu le pas par rapport à l’année dernière : 63.3% de complétion (10e), 227.9 yards par match (9e) dont 119.5 après réception (19e), 6.6 yards par passe tentée (10e), 10.4 yards par complétion (12e), 23 TDs (12e), 13 INTs (15e), 88.6 de QB Rating adverse (9e), 1 match d’un Quarterback à 300+ yards (top NFL), 5 matchs d’un receveur à 100+ yards (8e), 52 big plays (15e) et 50.7% de réceptions donnant un first down (3e).

Derwin James, donc. Ceci fait, intéressons un peu plus à ceux qui sont venus après lui, car certains méritent une mention.

Commençons par celui qui a sauvé la phase de Kick : le non-drafté Michael Badgley. La signature de Caleb Sturgis pour tenter de régler les soucis au poste a rapidement tourné à la catastrophe avec 9/13 en FGs et surtout 9/15 en XPs ; ce taux de 60% est le pire cette saison et de loin puisque l’avant-dernier est à 85.2%. Badgley a donc pris sa place et a terminé la saison avec 15/16 en FGs et 27/28 en XPs, une excellente performance qui promet enfin de stabiliser la position.

Un autre jeunot qui s’est fait remarquer a été le deuxième tour Uchenna Nwosu ; il a eu des snaps à cause des blessures dans le front-7 et il a été plutôt intéressant, utilisé surtout dans les situations de passe avec 13.5 pressions dont 3.5 sacks et 1 passe défendue. Et, justement, il permet de rebondir sur l’unité des Linebackers qui a été attaquée à la hache cette saison : Denzel Perryman, Jatavis Brown et un autre rookie, le quatrième tour Kyzir White, ont tous fini sur IR ; Brown est celui qui a le plus joué (61.4%), et c’est entre autres cela qui a forcé Anthony Lynn à sortir sa défense improbable 3-1-6 en playoffs, celle qui lui a coûté la victoire contre New England.

C’est frustrant notamment pour Perryman dont le talent ne fait aucun doute – il a accumulé 51 plaquages dont 1.5 run stuff, 2 passes défendues et 1 INT – mais il n’arrive pas à rester sur le terrain : il n’a joué que 28 matchs sur 48 possibles ces trois dernières saisons. Brown reste le joueur que l’on connaît : inconstant via 97 plaquages dont 2 run stuffs, 1 sack, 5 passes défendues et 1 fumble forcé ; il va mieux quand Perryman est à côté, ce qui n’arrive pas assez souvent. Kyle Emanuel est le troisième en terme de temps de jeu et il a été présent contre la course (3.5 run stuffs), ajoutant 1 sack et 1 strip-6, mais il a eu de grandes difficultés en couverture. White a fait des apparitions avec 1 run stuff, 2 passes défendues et 1 INT, mais clairement l’unité n’a pas pu fonctionner à plein régime (et son plein régime pose déjà question).

Cependant, avec la participation des arrières (James et King en tête), la défense contre la course a été plus solide en 2018 qu’en 2017 avec une charge de travail à peine inférieure : -25.3 yards encaissés par match à 105.8 (9e), -0.6 yard par course à 4.3 (11e), 11 TDs (6e), -7 big plays à 11 (12e), -5 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à 2 (5e). Tout cela, pourtant, en réussissant bien moins de run stuffs avec -17 à 40 (23e), ce qui veut dire que, si la défense n’a pas été aussi pénétrante, elle a quand même mieux tenu au point de rencontre. Tous les niveaux ont contribué à cette amélioration, mais il est sûr qu’elle a été plus notable sur la ligne et dans l’arrière-garde que chez les Linebackers.

Imaginez-vous que même avec le sauvetage de Badgley et DEUX joueurs All-Pro (King et Phillips), les équipes spéciales vont quand même prendre un coup de Terrible Tromblon(tm) ; ils ont permis qu’elle soient un peu moins mauvaises que l’année dernière (ce qui n’était pas compliqué) mais elles continuent d’être le point noir de l’équipe. Badgley a permis d’améliorer le taux de réussite sur FGs (+16.2% à 82.9% – 20e), King a aidé à améliorer les deux retours (+4.3 yards par kickoff à 23.3 – 13e / +1.2 yard par punt à 10.5 – 8e) et Phillips la couverture sur kickoff (-3.3 yards par retour adverse à 21.7 – 8e). L’équipe a également vu les adversaires réussir 75% de leurs FGs (4e).

Mais pour le reste, mettez vos casques : les Bolts ont le pire taux de kickoffs en touchback avec 28.7%, à des années-lumière de l’avant-dernier qui est à 40.8% (pour info, la moyenne de la ligue est à 60.5%). Et si les gens se posaient la question de la libération du Punter Drew Kaser en cours de saison alors qu’il était 2e NFL avec 48.4 yards bruts, imaginez à la fin de la saison avec Donnie Jones et ses 42.3 yards bruts ; au final, Los Angeles poste les pires moyennes de la ligue avec 42.7 yards bruts et 37.3 yards nets. Il y a aussi les 9.2 yards par retour adverse de punt (22e) et un punt contré pour parfaire le tableau.

C’est serré entre les deux composantes de l’attaque, mais c’est le jeu aérien qui l’emporte d’une courte tête.

Pour la deuxième année consécutive, Rivers a pu profiter d’une saison complète (ou presque) de Keenan Allen, et le résultat se voit : 97 réceptions pour 1196 yards et 6 TDs avec 13 big plays, 62 first downs et seulement 4 drops mais 1 fumble. Derrière le #1, on trouve l’émergence du sophomore Mike Williams : à l’instar de son partenaire, lui aussi a pu faire une saison entière et il a été d’une efficacité redoutable ; en 43 réceptions (pour 664 yards soit une moyenne de 15.4), il a réussi à comptabiliser 36 first downs (83.7% – 2e NFL), 11 big plays et 10 TDs (6e), sans oublier un TD au sol ! Pour compléter le trio, nous avons Tyrell Williams avec ses 41 réceptions pour 653 yards (15.9), 5 TDs, 11 big plays aussi, et 30 first downs (73.2%). Bref, avec ces trois-là, Rivers a eu des machines à yards, first downs, big plays et TDs, tout cela avec seulement 8 drops. Travis Benjamin a été le plus discret des receveurs écartés avec seulement 19 touches pour 227 yards, 1 TD et 3 drops ; de plus, il s’est fait piquer son rôle sur équipes spéciales par King.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Keenan+Allen+Los+Angeles+Chargers+vs+Buffalo+15OUw2BBpq2l.jpgMais tout n’a pas été rose dans le jeu aérien pour autant : une fois qu’on passe Gordon et Ekeler qui suivent dans la liste des yards en réception, on arrive au problème des Tight Ends. La rapide blessure de Hunter Henry a été dommageable et a forcé à rappeler le Vénérable Antonio Gates (et ainsi repousser son intronisation au Hall Of Fame) ; il a fait son maximum avec 28 réceptions pour 333 yards et 2 TDs. Virgil Green a surtout été utilisé au block (ce qu’il fait de mieux), et l’absence de Henry a logiquement pesé.

Néanmoins, Rivers a quand même profité de son meilleur panel de cibles depuis un bon moment, d’où ses stats précitées auxquelles on peut rajouter 60 big plays (6e) dont 10 homeruns (11e), 130.5 yards après réception (7e), 23 drops (8e) ou 61.2% de réceptions donnant un first down (4e).

Faisons un prix de groupe : les deux lignes ont eu des difficultés cette saison à s’élever au niveau des autres unités, que ce soit par manque de talent ou manque de disponibilité.

L’exemple du manque de disponibilité est sur la ligne défensive avec le Defensive End Joey Bosa qui a vu sa saison pourrie par cette contusion à l’os ; elle l’a maintenu hors des terrains pendant plus de la moitié de l’exercice, ce qui s’est ressenti notamment dans le pass-rush ; il n’a pu cumuler que 1 petit run stuff, 14.5 pressions dont 5.5 sacks et 1 fumble récupéré. Cela a ouvert des snaps pour Nwosu dont nous avons parlé, et pour le sophomore Isaac Rochell qui reste un projet en construction mais qui s’est signalé avec 2 run stuffs, 12 pressions dont 5 sacks, 1 passe déviée et 1 INT ; il ferait un bon joueur de rotation derrière Bosa, mais pour un plein-temps c’est un peu limite.

L’autre plein-temps, Melvin Ingram, a été complet et très solide comme à son habitude : 4.5 run stuffs, 23 pressions dont 7 sacks (top team), 3 passes déviées, 1 INT, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré ; il doit juste faire attention aux pénalités avec 11 dont 10 acceptées. Cependant, vous voyez de suite que le pass-rush a forcément eu du mal à exister avec 120 pressions (22e) dont 38 sacks (19e), et il y a une petite chute des taux par passe tentée par rapport à 2017 : -1.3% à 22.1% de pressions (23e) et -0.4% à 7.2% de sacks (10e) ; l’équipe a toujours un taux de « conversion » intéressant à 31.7% (14e).

L’exemple du manque de talent est sur la ligne offensive : si elle a eu des grandes séquences au sol pour permettre à Gordon & Co d’avancer, il lui est arrivé d’avoir des trous d’air et elle a été bien plus mise en danger en protection ; le déplacement dans la poche et la vitesse de lancer de Rivers l’ont sauvé plus d’une fois d’un sack. Pourtant l’unité n’a pas eu trop de problèmes de blessures : les cinq titulaires ont tous joué 1000+ snaps, le Guard Dan Feeney n’en ratant pas un seul. Le souci, c’est qu’il a été parfois bien trop en difficulté pour constituer une base solide ; son alter-ego Michael Schofield a été un peu plus adéquat mais a montré des failles lui aussi.

C’est le genre de moment dans lequel les coaches auraient pu lancer le sophomore Forrest Lamp qui a raté toute sa saison de rookie, mais la bonne tenue du jeu au sol les ont poussé à garder les cinq même sur le terrain ; du coup il a très peu joué. L’arrivée de Mike Pouncey au Centre a un peu stabilisé l’intérieur, mais même lui s’est mis à vaciller, notamment vers la fin de la saison. Chez les Tackles, Russell Okung a été le plus solide, mais à l’opposé, Sam Tevi a été beaucoup trop mis à mal par la vitesse de ses adversaires directs, étant responsable de plusieurs sacks. Certes le run block a été excellent, mais l’équipe a surtout compté sur Rivers pour que la protection apparaisse meilleure qu’elle ne l’était vraiment – et la comparaison avec 2017 ne ment pas quand on sait que l’équipe a passé MOINS souvent en 2018 : +30 pressions autorisées à 124 (13e) dont +16 sacks à 34 (10e).

Mike Pouncey l’arrache de justesse parce qu’il a eu ses moments de faiblesse ; on attendait peut-être un peu plus de constance de sa part pour aider l’unité à être plus cohésive en protection.

La signature de Caleb Sturgis a été un four monumental ; au moins, Virgil Green a été présent au block.

Le Williams Bowl contre Kansas City en Week 15. Darrel & Damien Williams vs. Tyrell & Mike Williams, Tag Team Match pour les ceintures de l’AFC West. Bon, au final ce sont les Chiefs qui ont gagné la division, mais les Bolts se sont rapprochés au terme d’un match fabuleux à Arrowhead dans lequel la défense a limité Kansas City à moins de 300 yards (!), Rivers a ramené l’équipe menée TROIS fois de 14 points sans Gordon ni Ekeler ni Allen une partie du match avec un TD à quatre secondes de la fin, et Anthony Lynn a dû entendre la voix de Herman Edwards dans son casque (YOU PLAY TO WIN THE GAME !), jouant la victoire avec une conversion à deux points réussie de Rivers vers M. Williams.

Le non-match en Divisional Round à New England. Le gameplan défensif contre Baltimore en Wild Card avec tous ces Defensive Backs sur le terrain (à cause en partie des blessures chez les Linebackers) avait peu de chances de marcher contre les Patriots ; le résultat a été sans appel. Quatre TDs sur les quatre premiers drives, et même King s’est mis à bégayer avec un fumble sur le premier punt de NE, redonnant la balle aux locaux, cinquième TD, game over merci bonsoir.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Indianapolis 10-6 Playoffs
2 @ Detroit 6-10 Négative
3 vs Houston 11-5 DivChamp
4 @ Miami 7-9 Négative
5 vs Denver 6-10 Négative
6 SNF vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
7 @ Tennessee 9-7 Positive
8 @ Chicago 12-4 DivChamp
9 vs Green Bay 6-9-1 Négative
10 TNF @ Oakland 4-12 Négative
11 MNF,MX vs Kansas City 12-4 DivChamp
12 BYE
13 @ Denver 6-10 Négative
14 @ Jacksonville 5-11 Négative
15 SNF vs Minnesota 8-7-1 Positive
16 vs Oakland 4-12 Négative
17 @ Kansas City 12-4 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 127-126-3 (0.502, 16e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 66-59-3 (0.527, 11e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 61-67 (0.477, 19e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.050 (10e).

Le programme à domicile va être bien relevé pour une équipe qui préfère largement jouer hors de ses bases. La première moitié de saison n’est pas de tout repos, et l’idée d’avoir une potentielle finale de division en Week 17 à Arrowhead n’est pas réjouissante non plus (même si, encore une fois, ces Bolts-là préfèrent voyager).