NFL Team Honors IV : Kansas City

500-Chiefs

Ce qui couvait en 2016 et 2017 a fini par exploser derrière la saison tonitruante d’un sophomore qui a incendié la ligue ; non seulement il est devenu le premier Quarterback de l’histoire NFL de Kansas City à atteindre 30 TDs sur une saison (Len Dawson en avait lancé 30 en AFL en 1964), mais il en a profité pour devenir le troisième Quarterback de l’histoire à atteindre la barre des 50 TDs et le deuxième a réussir le « double-double » 5000+ yards et 50+ TDs derrière un autre ex-AFC West, Peyton Manning en 2015. Cela a permis aux Chiefs (tout juste ébranlés par une libération inattendue) de se placer en tête de la conférence avec enfin l’espoir de gagner à domicile en playoffs et de retourner au Super Bowl ; le premier souhait a été exaucé, mais comme le prodige ne peut pas jouer en défense, il a dû mettre genou à terre en prolongation lors de la finale AFC. L’organisation sait quoi faire pour confirmer l’essai en 2019.

À lire avec un vent de fraîcheur.

 

KANSAS CITY CHIEFS
1er AFC West ~ 12-4 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Au lieu de se concentrer sur le passage de témoin entre les Quarterbacks Alex Smith et Patrick Mahomes, il fallait peut-être plutôt regarder une escouade défensive qui déclinait avec le temps et qui venait de laisser partir son meilleur joueur (ou, au pire, ex-aequo).

Pour bien prouver que le sujet était sérieux, il fallait démarrer par ce côté du ballon, car le General Manager Brett Veach avait pensé la même chose ; à commencer par une draft 100% défensive menée par le deuxième tour Defensive End Breeland Speaks (and when he speaks you listen) et les troisième tour Defensive Tackle Derrick Nnadi et Linebacker Dorian O’Daniel. C’était à l’image du grand chambardement défensif avec les départs du Defensive Tackle Bennie Logan, du Defensive End Rakeem Nunez-Roches, des emblématiques Linebackers Derrick Johnson et Tamba Hali en plus de Ramik Wilson, et enfin la lessive improbable de l’arrière-garde où tout avait disparu à part le Safety Eric Berry : Marcus Peters échangé aux Rams, Kenneth Acker, Phillip Gaines, Terrance Mitchell, Ron Parker et Darrelle Revis (pour lui c’était moins surprenant). De fait, Xavier Williams était le nouveau Nose Tackle aux côtés de Chris Jones – Alvin Bailey, le très solide ex-Cowboy Linebacker Anthony Hitchens arrivait aux côtés de Reggie Ragland, l’équipe espérait que Dee Ford allait pouvoir se réveiller à l’opposé de Justin Houston, et Veach aimait les ex-Redskins Defensive Backs avec Kendall Fuller dans l’échange pour Alex Smith ainsi que David Amerson… et Orlando Scandrick qui y avait passé quelques semaines. Bref, cela ressemblait plus à une reconstruction qu’autre chose.

Cependant, cela ne voulait pas dire que l’attaque n’avait pas aussi vu des arrivées. Le receveur Sammy Watkins pouvait être terrifiant s’il trouvait son rythme (et ne se blessait pas), un fait sur lequel la franchise comptait dans une attaque qui devait être (encore) plus verticale avec Mahomes, Tyreek Hill, Chris Conley ainsi que le vital Tight End Travis Kelce ; et ce même si la perte d’Albert Wilson était dommageable. Pour le reste, rien de bien différent : le retour de blessure du coureur Spencer Ware devait faire du bien derrière le sensationnel Kareem Hunt, alors que la ligne devait récupérer le Centre Mitch Morse ainsi que le Guard Dr. Laurent Duvernay-Tardif blessés en 2017 (Parker Ehinger, lui, avait été échangé à Dallas) ; s’ils étaient là aux côtés de la surprise Andrew Wylie, on savait que l’intérieur pouvait être dominateur. Vous ajoutiez la sûreté d’un Mitchell Schwartz à droite, et Eric Fisher restait le seul point d’interrogation… sauf si les blessures s’en mêlaient encore ; le départ de l’utile remplaçant Zach Fulton pouvait alors être préjudiciable.

Mahomes et la défense – les deux inconnues de la saison. Il était clair que les équipes spéciales devaient rester au même niveau, et que l’attaque serait boostée avec le retour des titulaires sur la ligne. Mais se séparer de Smith c’était ouvrir la spectre des performances offensives plus largement (que ce soit dans le positif ET dans le négatif), et cette lessive de l’autre côté du ballon laissait interrogateur dans le deuxième cas, surtout avec un pass-rush sur courant alternatif devant une arrière-garde complètement remaniée. Bilan positif envisageable, titre de division un peu moins, mais une victoire en playoffs ? Trop tôt pour le dire.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ LA Chargers W 38-28 1-0 dwp
2 @ Pittsburgh (0-0-1) W 42-37 2-0 cwo
3 vs San Francisco (1-1) W 38-27 3-0
4 @ Denver (2-1) W 27-23 4-0 do/W
5 vs Jacksonville (3-1) W 30-14 5-0 c
6 @ New England (3-2) L 40-43 5-1 cwpo
7 vs Cincinnati (4-2) W 45-10 6-1 c
8 vs Denver (3-4) W 30-23 7-1 do
9 @ Cleveland (2-5-1) W 37-21 8-1 c
10 vs Arizona (2-6) W 26-14 9-1
11 @ LA Rams (9-1) L 51-54 9-2 wpo
12 BYE
13 @ Oakland (2-9) W 40-33 10-2 do
14 vs Baltimore (7-5) W 27-24 (OT) 11-2 cwpo
15 vs LA Chargers (10-3) L 28-29 11-3 dwpo/L
16 @ Seattle (8-6) L 31-38 11-4 wpo
17 vs Oakland (4-11) W 35-3 12-4 d
PLAYOFFS
WC BYE
DR vs #6 Indianapolis (10-6) W 31-13
CC vs #2 New England (11-5) L 31-37 (OT)

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 12-4.
    • Par demi-saison : 7-1, 5-3.
    • Par quart de saison : 4-0, 3-1, 3-1, 2-2.
    • À domicile : 7-1.
    • À l’extérieur : 5-3.
    • Dans la division (d) : 5-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 10-2.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 5-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-1-0-0.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 126-130 (0.492, 19e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 122-132-2 (0.480, 26e).
    • Écart entre les deux : -0.012 (20e).

Comme vous le voyez les Chiefs sont partis tambour battant et se sont un peu épuisés à la fin, le dernier quart étant le moins réussi avec une victoire en prolongation et deux défaites. Arrowhead a été seulement conquis par les Bolts (et grâce à un pari à la fin du match), mais l’avantage du terrain n’aura pas suffi en finale AFC. De manière assez surprenante pour une équipe en tête de la conférence, on remarque que les bilans de Kansas City contre les équipes ayant terminé en positif (3-4 vs. 4-3) et contre les équipes qualifiées en playoffs (2-4 vs. 2-2) ont été moins bons que l’année dernière ; par contre, celui dans les matchs à une possession a été meilleur (5-4 vs. 3-5). Le calendrier a été peu ou prou le même que l’année dernière et un peu facilité par les chutes de Pittsburgh, New England et Jacksonville. L’équipe a été un peu moins décisive en dernier quart-temps qu’en 2017 (une victoire de moins), mais c’est également parce que son attaque a souvent joué et gagné à la course aux points : neuf victoires sans jamais avoir été menés au score (top NFL) dont sept sans avoir été rejoints (top NFL aussi).

 

La réalité

 

Attention, explosion de points en vue : Kansas City a terminé en tête de la NFL avec 35.3 points par match et 71 TDs totaux (+29 par rapport à 2017 !) dont 66 de l’attaque ; la défense en a inscrit 4 et les équipes spéciales en ont ajouté un. Autres meilleures marques de la ligue : 18 joueurs différents ont marqué un TD, 9.2 points en moyenne et 18 TDs au total en premier quart-temps, 8.4 points et 18 TDs en troisième quart-temps, équilibre presque parfait avec 36 TDs en première mi-temps et 35 en deuxième, et enfin 69 points sur premier drive offensif dont 9 TDs (soit plus de la moitié des matchs). Le reste n’est pas mal non plus : les 27 ballons volés par la défense (8e) ont été transformés en 92 points (3e) soit une moyenne de 3.4 (3e) et l’équipe a scoré 72 points dans les deux dernières minutes des mi-temps (7e).

Bref vous avez compris, les Chiefs ont marqué au début, au milieu, à la fin, et même au-delà, cela grâce à une orgie de production qui a été au sommet de la NFL avec 425.6 yards par match, 6.8 yards par action et 95 big plays ; on peut ajouter 24.0 first downs (3e), 73 voyages en redzone (2e) dont 71.8% terminant en TD (2e). Enfin l’excellente position de départ moyenne sur les 30.18 yards (5e) et 47.2% de 3e tentatives converties (2e) expliquent le fait qu’environ la moitié des actions offensives des Chiefs ont été dans le terrain adverse (49.7% – 2e).

Alors certes, tout cela n’a pas facilité le travail de la défense qui s’est retrouvée assez souvent sur le terrain ; l’argument peut s’entendre. Mais ce n’était pas forcément une raison pour craquer à ce point : 26.3 points par match (24e) et 51 TDs (26e), avec notamment 5 conversions à deux points concédées (pire marque NFL). Quand on regarde la répartition temporelle des points et TDs dans un match, c’est assez révélateur : la défense a fait de bons débuts, lâchant 23 points sur premier drive (6e) ainsi que 3.5 points en moyenne (4e) et 6 TDs au total (6e) en premier quart-temps ; mais c’était juste le temps que l’attaque prenne trois TDs d’avance. Par la suite, comme les adversaires devaient s’activer, ils ont arrosé à leur tour : 22.8 points en moyenne et 45 TDs au total encaissés en trois quarts-temps. La défense a notamment encaissé largement plus de points suite aux pertes de balle de l’attaque avec +41 à 56 (20e) ; il est vrai que cette dernière en a perdu 7 de plus, mais la moyenne a quand même sauté de 1.4 à 3.1 (27e). Vous vous en doutez aussi, elle a explosé dans les deux dernières minutes des mi-temps avec 82 points (30e) répartis en 51 en première mi-temps (28e) et 31 en deuxième (29e).

Et nous n’avons même pas encore parlé du reste des stats, pauvres de nous : 405.5 yards (31e), 39.57 yards par drive (pire marque NFL), 5.9 yards par action (24e), 26.2 first downs (pire marque NFL), 76 big plays (29e), 61 voyages adverses en redzone (24e) dont 72.4% terminant en TD (31e), 41.5% de 3e tentatives autorisées (25e), 13.7% de drives adverses terminant en 3&out (pire marque NFL)… et tout ça… attendez, laissez-nous sortir le porte-voix : TOUT ÇA EN AYANT LA MEILLEURE POSITION DE DÉPART EN NFL CETTE SAISON SUR LES 25.57 YARDS ADVERSES ! Sidérant, non ?

La conjonction de cette attaque explosive et d’une défense aux abois a créé un contraste saisissant mais pas surprenant : un temps de possession moyen dans les chaussettes à 28:51 (27e) mais un temps moyen passé en tête au score de 39:09 (top NFL) ! Et enfin, histoire d’enfoncer définitivement le clou : les Chiefs ont été l’équipe la plus indisciplinée avec 8.6 pénalités par match pour 72.0 yards. Vous savez, le genre de choses qui peuvent se payer cash en playoffs.

Voici les récompenses de la saison :

Suspense ! Ou pas : c’est une chose de parler de GOB2018 qui bénéficie forcément aux Quarterbacks, c’est une autre chose d’avoir un sophomore qui n’a démarré qu’un seul match sa saison rookie et qui termine la saison avec 580 passes tentées (7e NFL), 383 passes complétées (5e) soit 66% de complétion, 5097 yards (2e), 8.8 yards par passe tentée (2e), 50 TDs (top NFL), 12 INTs, 2 fumbles, 26 sacks (soit un taux par passe tentée de 4.5% – 6e), 113.8 de QB Rating (2e), 10 matchs à 300+ yards (top NFL), un vote Pro-Bowl, un vote All-Pro et les titres de NFL Offensive Player Of The Year et NFL Most Valuable Player ; tout cela avec une mobilité innée dans et hors de la poche et une ribambelle de lancers incroyables aux angles improbables. Et on peut aussi rajouter 60 courses pour 272 yards et 2 TDs parce que, parfois, il faut savoir faire les choses soi-même.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Patrick+Mahomes+Tennessee+Titans+v+Kansas+sqgHBJZ90NDl.jpgBref, Patrick Mahomes II vient de s’annoncer dans la ligue avec une saison d’une grande rareté (nous en avons parlé dans l’en-tête), mais il a prouvé que ce n’était pas juste grâce à un playcall intelligent et des armes à foison autour de lui : son calme, sa capacité à bouger et à lancer en mouvement le placent déjà dans le giron de Quarterbacks comme Aaron Rodgers et Russell Wilson ; sans brûler les étapes, on sait ce qui le sépare de ces deux-là (à part le contrat) : la confirmation dans la longévité et une bague de champion. C’est tout ce que l’on souhaite à Mahomes qui promet pour les années à venir s’il peut corriger quelques défauts : il doit un peu mieux protéger la balle quand il arrive en redzone, et il doit apprendre à mieux gérer les événements importants ; par exemple, il a semblé hors du coup pendant la première mi-temps des deux matchs contre New England même s’il s’est bien réveillé par la suite, mais cela devrait venir avec l’expérience. Ce qui est sûr, c’est qu’avec Andy Reid, spécialiste des Quarterbacks, il pouvait difficilement trouver mieux pour progresser (maintenant, en ce qui concerne la gestion des fins de matchs…).

Quand vous êtes le défenseur qui a joué le plus de snaps en NFL avec 1164 et le Cornerback le plus visé de la ligue avec 113 ciblages, il est facile d’exploser en vol et d’être démoralisé ; s’il est vrai qu’il a lâché quelques gros gains ici ou là et qu’il a commis 11 pénalités dont 9 acceptées pour 121 yards (6e pire marque NFL), Steven Nelson a plus que répondu au challenge, autorisant un QB Rating de 72.1 dans sa direction. Il a continué l’amélioration entrevue en 2016 et en 2017, même si malheureusement la saison dernière a été tronquée par une blessure, et il a également participé contre la course en 2018 : il totalise 68 plaquages dont 2 run stuffs, 15 passes défendues et 4 INTs. Polyvalent et capable de jouer sur les ailes ou à l’intérieur, c’est le genre de joueurs qui est utile dans une défense, même s’il vous créera quelques maux de crâne de temps en temps.

Et au moins il est disponible, ce qui lui fait déjà une qualité de plus que le reste de l’arrière-garde qui a vu les chaises musicales activées une bonne partie de l’année à cause de problèmes de talent et/ou de blessures. Démarrons par celui qui a le plus suivi l’exemple de Nelson : Kendall Fuller, le transfuge de Washington dans l’échange d’Alex Smith, a joué 91.5% des snaps défensifs et on a bien vu qu’il avait mis un peu de temps avant de s’acclimater à sa nouvelle équipe ; pour autant, il termine avec une saison relativement solide via 82 plaquages dont 2 run stuffs, 12 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble récupéré. Le fait que Ron Parker soit le troisième Defensive Back à 1000+ snaps est révélateur : libéré début 2018 puis resigné en vitesse juste avant le début de la saison, il est allé sur le banc en fin de saison et a été libéré à nouveau quand sa place dans l’effectif a été prise par un joueur revenu d’IR ; et donc, au milieu de tout cela, il a quand même réussi à jouer 87.1% des snaps défensifs. Le résultat n’a pas été fantastique comme vous pouvez l’imaginer : du volume mais un manque d’impact avec 77 plaquages, 1 sack, 5 passes défendues et 2 INTs dont 1 pick-6.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Steven+Nelson+Jacksonville+Jaguars+vs+Kansas+GF2wQTgWHRml.jpgVoilà, nous avons fait le tour des arrières ayant joué 1000+ snaps… et même 900+ snaps… et même 800+ snaps. Puisqu’on parlait de banc avec Parker, le vétéran Orlando Scandrick l’a suivi aussi en fin d’exercice ; s’il a pris la place de la déception David Amerson, il a fait une saison mitigée avec 13 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 11 pénalités dont 8 acceptées. Cela a donné du temps de jeu à l’ex-rookie de Dallas Charvarius Ward qui a dû attendre son heure et profiter de son temps de jeu réduit avec 3 passes défendues. Chez les Safeties, Daniel Sorensen a raté la première moitié de la saison, le rookie de quatrième tour Armani Watts les trois derniers quarts et Eric Berry a très peu joué ; d’où la signature et le temps de jeu de Parker. C’est Eric Murray qui a été le plus présent derrière lui : cela tombe bien, il a aussi été le plus solide de tous même si, à part son INT incroyable contre Denver, il n’a pas l’impact d’un vrai playmaker avec 2 passes défendues et 1 INT. Sorensen est revenu en deuxième moitié de saison proposer ses services sympathiques sans plus avec 2 passes défendues, 1 pick-6 et 1 fumble récupéré ; le jeune Jordan Lucas s’est montré avec 1 sack, 2 passes défendues et 1 INT.

Comme toujours, la couverture n’est pas seulement du fait des arrières (ne vous inquiétez pas les Linebackers vont avoir les oreilles qui sifflent), mais nous verrons plus loin que le pass-rush a été un des plus actifs, et il n’est donc pas normal d’avoir des stats pareilles : 64.2% de complétion (15e), 273.4 yards (31e) dont 132.3 après réception (29e), 6.9 yards par passe tentée (15e), 30 TDs (23e), 15 INTs (9e), 92.7 de QB Rating adverse (14e), 6 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (27e), 8 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (20e), 65 big plays (pire marque NFL) et 60.8% des réceptions donnant un first down (pire marque NFL). Clairement l’équipe a besoin d’aide dans ce secteur de jeu défensif, mais le pire c’est que ce n’est justement pas… le pire.

Contrairement à la NFL, le Season Review est magnanime, il est amour, il partage, l’idée de remettre plus d’un trophée à un même joueur le plonge dans les insondables méandres de… bref il essaie de distribuer un maximum. Donc au lieu de nommer Mahomes à nouveau, citons les deux compères qui l’ont aidé le plus cette saison : le receveur Tyreek Hill et le Tight End Travis Kelce.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Travis+Kelce+Tyreek+Hill+Denver+Broncos+v+vfX2thoHGofl.jpgLes deux ont encore plus affolé les compteurs cette saison avec Mahomes en meneur de jeu, à tel point que Kelce a un temps détenu le record NFL de yards pour un Tight End sur une saison ; avant que George Kittle ne l’en dépossède dans la même journée. Le #87 à été une machine à réceptions inarrêtable : 150 ciblages (8e NFL), 103 réceptions (10e) pour 1336 yards (10e) dont 557 après réception (9e), 10 TDs (6e), 18 big plays, 68 first downs (6e) et 5 matchs à 100+ yards (7e). Hill a été partout : il a cumulé 87 réceptions pour 1479 yards (4e), 17.0 yards par réception (8e), 12 TDs (4e), 27 big plays (top NFL) soit 31% de ses réceptions (8e), 60 first downs et 6 matchs à 100+ yards (6e). Si on ajoute ses pérégrinations au sol (22 courses pour 151 yards et 1 TD), on arrive à 109 touches pour 1630 yards (6e) à 101.8 yards par match, 13 TDs (8e) et 30 big plays (top NFL toujours). Si on rajoute ses pérégrinations sur équipes spéciales (20 retours de punt pour 213 et 1 TD), on arrive à 1843 yards totaux (4e) et 14 TDs (5e). Si on rajoute ses pérégrinations aux toilettes ou sur le parking du stade… on ne le fera pas parce que ça va bien maintenant.

Avec ces deux-là, vous avez 27.4% des touches, 42.4% des yards et 34.9% des TDs scorés en attaque. S’il faut leur trouver un défaut, c’est qu’ils ont commis beaucoup de drops (6 pour Hill et 7 pour Kelce), de plus le Tight End a perdu un fumble. Mais au moins, ils n’ont rien fait pour être virés de l’équipe, contrairement au troisième larron qui aurait pu les accompagner vu qu’il a autant de touches que les deux réunis, une meilleure moyenne de yards par match et qu’il est le meilleur marqueur de TDs (mais son tour viendra).

Que doit faire le Defensive End Chris Jones pour avoir un peu de reconnaissance ? Bouffer la moitié de la jambe d’un Quarterback ? Mettre un piledriver à un Offensive Lineman ? Envoyer bouler un coureur à 20 yards ? Réussir un pick-6 de 102 yards ? Au passage, la liste des meilleurs sackeurs cette saison est menée par Aaron Donald (4-3 DT / 3-4 DE), J.J. Watt (3-4 DE) et Jones (3-4 DE) ; Von Miller est le premier vrai « Edge Rusher » en quatrième place, comme quoi tout se perd. Bref, revenons à Chris Jones qui a encore fait une saison extraordinaire : 40 plaquages dont 6 run stuffs, 43.5 pressions (5e NFL) dont 15.5 sacks (3e NFL et top team), 5 passes déviées, 1 pick-6 et 2 fumbles forcés. Le gars fait tout : il plaque, il sacke, il dévie des passes, il arrache des ballons, il les attrape, il score, il fait un super baby-sitter et il donne des leçons de flamenco à des prix défiant toute concurrence. La NFL et associés ne veulent pas le récompenser ? Nous si.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Chris+Jones+Houston+Texans+v+Kansas+City+Chiefs+NdF-kztK7I6l.jpgIl a été le chef de file d’un pass-rush qui, comme dit précédemment, a fait beaucoup de dégâts dans les lignes adverses, loin du fantôme de 2017 : +56 pressions à 159 (3e) dont +21 sacks à 52 (top NFL) ; les taux par passe tentée sont respectivement de 25.2% (13e) et 7.6% (8e), car le playcall adverse a logiquement beaucoup penché vers la passe pour rattraper le retard au score (61.7% – 7e). Ce pass-rush a surtout bénéficié d’avoir des joueurs disponibles, puisque seuls 11 ont enregistré un sack (25e), et de l’explosion de l’Outside Linebacker Dee Ford : avec le départ de Tamba Hali, l’ancien premier tour a enfin répondu aux attentes en se déchaînant pour 44 pressions (3e NFL et top team) dont 13 sacks (7e) ; il faut aussi ajouter ses 7 fumbles forcés (top NFL), même s’il n’en a récupéré aucun lui-même.

L’autre Outside Linebacker Justin Houston a eu un pépin physique en milieu d’année, ce qui lui donne une part moins grande mais présente avec 24 pressions dont 9 sacks ; il a également arraché des ballons avec 5 fumbles forcés et en a volé avec 1 INT et 3 fumbles récupérés. C’est le partenaire de Jones sur la ligne défensive, le Defensive End Allen Bailey, qui a été le roi de la récupération de ballon qui traîne avec 4 (top NFL) dont 1 strip-6, et il est le quatrième homme du pass-rush avec 18 pressions dont 6 sacks (il a aussi forcé 2 fumbles).

Ces quatre lascars comptent à eux seuls pour 129.5 pressions et 43.5 sacks, avec des petites contributions du rookie de deuxième tour pass-rusher Breeland Speaks (7.5 pressions et 1.5 sack) ou du Nose Tackle Xavier Williams (6.5 pressions dont 2.5 sacks).

Plusieurs rookies ont montré des choses intéressantes, notamment en défense, mais pour la plupart il faudra voir si l’arrivée de Steve Spagnuolo et le passage en 4-3 sera bénéfique ou non (indice, pour Speaks qui va rejouer comme 4-3 Defensive End « traditionnel », cela risque d’être le cas). En attendant, c’est celui qui a le plus joué en défense (448 snaps) qui mérite la récompense : le Nose Tackle de troisième tour Derrick Nnadi a été une aide précieuse sur la ligne, notamment contre la course même s’il n’a qu’un petit run stuff en 35 plaquages. L’équipe espère qu’il va pouvoir continuer sur cette voie, à servir de plot inamovible pour aider ses partenaires, car la défense contre la course en a besoin (nous y reviendrons)… à commencer par son partenaire de draft, le troisième tour Linebacker Dorian O’Daniel ; il a été le rookie le plus utilisé (582 snaps) avec une grande participation sur équipes spéciales (60.3%), et en défense il a surtout été utilisé pour son agilité en couverture (1 passe défendue).

Le Season Review est magnanime, mais il sait aussi être implacable : vous avez beau être des usines à yards ou des usines à sacks, si vous avez mérité d’être nommé Goat Of The Year, il vous a dans le viseur et il ne vous loupera pas. Dee Ford est loin d’être le joueur le plus pénalisé des Chiefs avec 7 mouchoirs jaunes (autant que Chris Jones ou Travis Kelce par exemple), mais son hors-jeu annulant l’INT des Patriots en finale AFC a été le tournant d’un match qui aurait dû se finir à cet instant.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Dee+Ford+Cincinnati+Bengals+vs+Kansas+City+VmR4BWWtwEml.jpgNéanmoins, le plus gros fautif de la saison reste le coureur Kareem Hunt qui était parti pour rejoindre ses partenaires comme Offensive Player Of The Year (Most Valuable Player aurait été compliqué), mais il s’est lui-même tiré une balle dans le pied avec cet incident dans un hôtel qui a mené à sa libération. Jusque là, il avait encore fait une saison très productive avec 207 touches pour 1202 yards soit 109.3 yards par match (8e NFL), 5.6 yards par occasion (7e), 13.5 yards après réception de moyenne (top NFL), 14 TDs (5e et top team), 14 big plays et 63 first downs. Peu de coureurs ont régulièrement gagné des yards comme lui cette saison, course après course, comme le prouvent les 39 run stuffs adverses (5e) soit 10.2% des courses tentées (7e) ; même si le taux est légèrement en hausse par rapport à 2018. Sa libération a logiquement mis plus de poids sur les épaules de son Quarterback, mais pour autant l’espace libre n’a pas été totalement inoccupé ; mais c’est un sujet pour une autre récompense.

Avec un Quarterback à 50 TDs, on se demande ! Le pass-rush a été efficace, mais il est impossible de ne pas citer le jeu aérien qui a mené la ligue avec 8.5 yards par passe tentée, 12.9 yards par complétion, 50 TDs, 113.8 de QB Rating, 10 matchs d’un Quarterback à 300+ yards et 76 big plays ; cela va nous permettre de regarder un peu au-delà du duo précité, et de parler aussi un peu de la protection.

Malheureusement, De’Anthony Thomas n’a pas fait partie du groupe, rapidement mis sur IR. Sammy Watkins a été une addition plutôt intéressante dans la profondeur du terrain afin de laisser du champ à Kelce et Hill dans les intervalles ; quand il a été blessé on s’est rendu compte qu’il avait un certain impact, si ce n’est en production du moins sur la stratégie de couverture adverse. Il conclut son année avec 45 touches pour 571 yards et 3 TDs ; on peut noter que dans un tel rôle il a un excellent taux de réception avec 72.7% (et un seul drop).

Le banni Hunt a ajouté 7 TDs à la production en réception, après quoi on trouve le duo de contributeurs occasionnels Chris Conley – Demarcus Robinson avec 54 réceptions pour 622 yards et 9 TDs ; Conley a été le plus productif des deux (ce qui est encore heureux vu qu’il a joué deux fois plus de snaps que Robinson), mais doit VRAIMENT faire attention à ses mains avec 4 drops et 2 fumbles perdus. On aimerait en voir un peu plus de Conley avec un temps de jeu pareil, mais avec les trois aspirateurs à ciblages (Hill/Kelce/Hunt), il a eu du mal à exister, de plus il a été très important au run block. Le Tight End Demetrius Harris a rajouté 3 TDs mais a, lui aussi, été plus important au block ; en tant que TE, c’est déjà plus normal, surtout avec Kelce qui s’occupe de cavaler aux quatre coins du gridiron.

Et qui dit block, dit protection, dit ligne offensive (transition !). L’unité n’a pas été épargnée par les blessures, avec pas moins de neuf joueurs à 100+ snaps cette saison. Les tauliers ont été les deux Tackles, Mitchell Schwartz et Eric Fisher : concernant le premier, c’est du classique avec disponibilité (100% des snaps joués) et excellence ; concernant le deuxième, on connaît la situation : il ne sera jamais au niveau de son #1 de la draft, mais il n’est pas irrécupérable… c’est juste que vous avez intérêt à lui mettre un bon Guard à côté. Et entre Cameron Erving et Jeff Allen, il n’est pas sûr qu’il l’ait vraiment eu, même s’il a semblé aller un peu mieux avec le premier (qui a néanmoins commis 12 pénalités dont 9 acceptées). À droite, la question aurait pu se poser aussi avec la blessure du Docteur Laurent Duvernay-Tardif, mais Andrew Wylie est venu faire un intérim assez convaincant dans l’ensemble. Au centre, Mitch Morse a fait une bonne saison mais il a été touché par les pépins physiques, demandant notamment à Austin Reiter de le remplacer avec un succès certain.

Dans l’ensemble, malgré les blessures, le travail de la ligne n’a pas été aussi terrible qu’on pouvait le craindre, même si elle a été aidée par la mobilité de Mahomes et des coureurs : 132 pressions concédées (16e) dont 26 sacks (5e), et nous avons déjà parlé des run stuffs un peu plus haut.

Et, en passant, mention aux équipes spéciales qui ont encore fait un travail solide : Harrison Butker a réussi 24/27 en FGs et 65/69 en XPs soit 137 points (3e NFL) ; avec l’avancée de l’attaque, Dustin Colquitt a dû être plus précis que bourrin, ce qui se voit dans ses 46.7% de punts placés dans les 20 yards adverses (6e) ; les retours ont réussi 24.4 yards de moyenne par kickoff (7e) et 11.9 par punt (3e) avec 1 TD ; les couvertures ont autorisé 22.5 yards par kickoff (11e) et 5.7 yards par punt (4e). Comme toujours, la phase est une force de Kansas City.

132.1 yards concédés par match (27e), 5.0 yards par course (31e), 19 TDs (29e), 11 big plays (12e), 3 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (13e) ; si les deux dernières stats ne vous paraissent pas si mauvaises que cela, rappelez-vous que le playcall adverse a été largement tourné vers la passe à cause de l’attaque productive des Chiefs. La défense contre la course a été un souci toute la saison : si le pass-rush a été impérial, l’autre pendant a sévèrement manqué d’intensité, et doit uniquement à Mahomes et ses amis de ne pas avoir été encore plus exposée.

Tous les secteurs en prennent pour leur grade, mais surtout le front-7 : régulièrement mis à mal dans les situations de petit gain pour un first down et pénétrant trop peu souvent pour plaquer le coureur ; la défense a réussi -4.3% de run stuffs à 8.8% (27e) et elle a autorisé 78% de 3e/4e & 1-2 yards au sol (30e) – un problème général puisqu’elle a autorisé 69.2% de 3e & 1-3 yards (31e). Bref, dès qu’il s’agit de faire parler la puissance pour faire un stop, elle a été absente.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé avec les 6 run stuffs de Chris Jones, les 4.5 de Houston ou Ford, le travail de Nnadi ou Xavier Williams, mais c’est globalement que l’équipe n’a pas tenu la route assez régulièrement… et nous n’avons pas encore parlé des Linebackers. Anthony Hitchens est passé de Cowboys Team Honors III Most Underrated Player à un problème au centre de la défense de Kansas City ; ce n’est pas la même chose quand on a Sean Lee à ses côtés (même s’il n’est pas toujours là). Il a certes accumulé 135 plaquages (5e), bien loin du deuxième à 86 (!), mais il n’a que 6.5 run stuffs (ce qui n’est pas énorme pour un volume pareil), et il n’a qu’un fumble forcé à ajouter à la liste ; il a trop souvent été mis en difficulté a coeur de l’escouade.

Reggie Ragland est le deuxième meilleur plaqueur justement, et il n’a que 2.5 run stuffs, même s’il a été plus complet avec 0.5 sack, 1 passe défendue et 1 INT. Rajoutez O’Daniel plus utilisé en couverture comme déjà énoncé, et vous comprenez que le front-7 a un gros souci qui ne risque pas de se régler du jour au lendemain.

Aucun ajout n’a été un succès absolu pour les Chiefs, mais notons que ceux de Sammy Watkins, du coureur Damien Williams et du Cornerback Kendall Fuller ont quand même apporté leur contribution à cette belle saison. Cela nous permet de placer un mot sur Williams, qui est venu remplir l’espace libéré par Hunt avec une certaine réussite : 73 touches pour 416 yards et 6 TDs pour l’ex-Dolphin, avec notamment 5.1 yards par course. Il finit d’ailleurs deux touches devant Spencer Ware avec 71 touches pour 470 yards et 2 TDs ; les deux ont pu maintenir l’effort produit par Hunt avant eux afin d’avoir un jeu au sol qui termine à 4.8 yards par course (5e), 16 TDs (7e) et 19 big plays (top NFL).

Le contrat d’Anthony Hitchens avait été critiqué pendant l’intersaison, et il a mal supporté l’augmentation de son volume de jeu. À lui de rebondir en 2019, même s’il n’est pas le seul responsable.

La victoire 31-13 en Wild Card contre Indianapolis. Aucun résultat de saison régulière ne méritait vraiment un Highlight, donc autant mettre la première victoire à domicile en playoffs depuis 1993 contre les outsiders de l’AFC, des Colts très équilibrés. Avec une performance enfin valable de la défense qui donnait de l’espoir d’aller au bout…

… avant que l’histoire ne se répète lors de la finale AFC contre New England : encore un match où l’attaque s’endort et la défense plie. Malgré le retour de Mahomes, il ne verra pas la balle en prolongations parce que l’escouade défensive rompt une dernière fois. Ce n’est peut-être pas le pire match des Chiefs, mais c’est le plus cruel.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Jacksonville 5-11 Négative
2 @ Oakland 4-12 Négative
3 vs Baltimore 10-6 DivChamp
4 @ Detroit 6-10 Négative
5 SNF vs Indianapolis 10-6 Playoffs
6 vs Houston 11-5 DivChamp
7 TNF @ Denver 6-10 Négative
8 SNF vs Green Bay 6-9-1 Négative
9 vs Minnesota 8-7-1 Positive
10 @ Tennessee 9-7 Positive
11 MNF,MX @ LA Chargers 12-4 Playoffs
12 BYE
13 vs Oakland 4-12 Négative
14 @ New England 11-5 Champ
15 vs Denver 6-10 Négative
16 SNF @ Chicago 12-4 DivChamp
17 vs LA Chargers 12-4 Playoffs

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 132-122-2 (0.520, 5e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 67-59-2 (0.531, 9e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 65-63 (0.508, 14e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.023 (12e).

Un calendrier compliqué et équilibré entre domicile et extérieur : il n’y aura pas le temps de se reposer en 2019 avec des écueils un peu partout ; un match contre l’AFC South ou la NFC North n’est jamais facile.