NFL Team Honors IV : Jacksonville

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La WWF vient de nous communiquer un rapport alarmant : le Shadguar, cette espèce rare de jaguar avec de magnifiques moustaches à l’ancienne, n’existe plus à l’état sauvage ; il n’a fallu qu’un an pour qu’elle soit domestiquée. Il y aura peut-être un 30 for 30 sur le triptyque 2016-2017-2018 de Jacksonville, en attendant la franchise a été la victime #1 du réveil brutal de l’AFC South cette saison, mais elle a également semblé imploser à divers moments, sur et en dehors du terrain. Il va falloir se poser les bonnes questions… et tout le monde sait où vont se concentrer la majorité des interrogations (à tel point que la réponse est déjà connue).

À lire en allant chez le vétérinaire faire dégriffer Mistigri.

 

JACKSONVILLE JAGUARS
4e AFC South ~ 5-11

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Vous savez ce que l’on dit : « il est plus facile d’arriver au sommet que d’y rester », « ce sont toujours les derniers centimètres qui sont les plus durs à gagner ». Maintenant que les Jaguars avaient des gens compétents un peu partout, il fallait trouver ce qui clochait pour gravir les derniers échelons et accrocher son premier trophée Lombardi.

La meilleure preuve de ce succès enfin retrouvé, c’était le fait que l’intersaison n’avait pas été dominée par une folie dépensière : tout juste avait-elle amené l’excellent Guard des Panthers Andrew Norwell pour renforcer la ligne offensive autour de Brandon Linder – A.J. Cann – Cam Robinson – Jermey Parnell ; une unité déjà solide en 2017 et qui devait gommer ses petites imperfections cette année. Quand on se rappelait que Jacksonville avait été l’équipe ayant le plus couru la saison dernière, ce serait principalement au bénéfice de Leonard Fournette qui allait encore avoir pas mal de travail. La question était donc : Blake Bortles pouvait-il enfin être constant dans sa production sur une saison complète, ou est-ce que l’histoire était déjà écrite à son sujet ? En tout cas, son environnement avait changé chez les cibles de passe avec une lessive et une blessure regrettable : les Allen Receveurs et le Tight End Marcedes Lewis étaient partis alors que l’ex-Colt receveur Donte Moncrief, le deuxième tour D.J. Chark, l’ex-Redskin Niles Paul et l’ex-Jet Austin Seferian-Jenkins étaient arrivés ; malheureusement, le groupe avait perdu Marqise Lee sur une terrible blessure au genou, ce qui allait forcer la révélation Keelan Cole à confirmer.

Sans surprise au vu de sa performance, la défense avait connu très peu de modifications à part la retraite de l’emblématique Linebacker Paul Posluszny ; Myles Jack allait prendre sa place, alors que le sophomore Leon Jacobs allait faire le compte aux côtés de l’increvable Telvin Smith. Devant, on ne change pas une équipe qui gagne… on y rajoutait même le premier tour de la draft, le Defensive Tackle Taven Bryant ; il rejoignait l’énorme et polyvalent Calais Campbell, la révélation Defensive End Yannick Ngakoue, Dante Fowler Jr. (qui devait se bouger), Malik Jackson ou Marcell Dareus ; bref, que du beau monde. La terrifiante arrière-garde avait certes perdu le slot Cornerback Aaron Colvin, mais elle avait vu les arrivées de l’ex-Raider Cornerback D.J. Hayden pour le remplacer, ainsi que la draft du troisième tour Safety Ronnie Harrison ; le quatuor Jalen Ramsey – A.J. Bouye – Tashaun Gipson – Barry Church était toujours là, et les Quarterbacks allaient continuer de souffrir. Enfin, les signatures et la draft du septième tour Punter Logan Cook devaient aider les équipes spéciales qui en avaient grandement besoin.

L’équipe avait pris de l’expérience, l’arrivée de Norwell pouvait empêcher de caler au sol au pire moment (en dernier quart-temps de finale AFC par exemple) et la défense revenait (presque) au complet ; néanmoins, le jeu aérien (Bortles en tête) devait être plus constant et la défense au sol devait s’améliorer. Le Shadguar avait de quoi remettre la patte sur la division et en playoffs, mais pour aller plus loin il fallait que ces problèmes soient réglés.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ NY Giants W 20-15 1-0 o
2 vs New England (1-0) W 31-20 2-0 cwp
3 vs Tennessee (1-1) L 6-9 2-1 dwo
4 vs NY Jets (1-2) W 31-12 3-1 c
5 @ Kansas City (4-0) L 14-30 3-2 cwp
6 @ Dallas (2-3) L 7-40 3-3 wp
7 vs Houston (3-3) L 7-20 3-4 dwp
8 vs Philadelphia (3-4) L 18-24 3-5 wpo
9 BYE
10 @ Indianapolis (3-5) L 26-29 3-6 dwpo
11 vs Pittsburgh (6-2-1) L 16-20 3-7 cwo/L
12 @ Buffalo (3-7) L 21-24 3-8 co/L
13 vs Indianapolis (6-5) W 6-0 4-8 dwpo
14 @ Tennessee (6-6) L 9-30 4-9 dw
15 vs Washington (6-7) L 13-16 4-10 o/L
16 @ Miami (7-7) W 17-7 5-10 c/W
17 @ Houston (10-5) L 3-20 5-11 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 5-11.
    • Par demi-saison : 3-5, 2-6.
    • Par quart de saison : 3-1, 0-4, 1-3, 1-3.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 1-5.
    • Dans la conférence (d+c) : 4-8.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 2-9.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-6.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 2-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-3-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 122-134 (0.477, 25e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 140-115-1 (0.549, 1er).
    • Écart entre les deux : 0.072 (2e).

C’est sûr, quand vous avez dans votre division deux équipes qui font respectivement +7 et +6 victoires, ça fait un peu mal par où ça passe. Rajoutez le seed #1 d’AFC au programme, et même si New England, Philly et Pittsburgh n’ont pas forcément fait les mêmes saisons comptables qu’en 2017, ce n’est pas suffisant : vous avez le deuxième plus grand écart entre calendrier projeté et réel (+0.072), sans oublier le plus grand bond de difficulté de calendrier entre 2017 et 2018 (+0.115). Appliquez cela à une franchise au succès tout récent et fragile, et vous vous retrouvez avec plusieurs stats qui vous placent au fin fond de la ligue : -5 victoires (5 vs. 10), toutes dans la conférence (4 vs. 9) dont -3 dans la division (1 vs. 4), +6 défaites contre les équipes ayant terminé en positif (9 vs. 3), le pire bilan dans les matchs à une possession d’écart (2-6) avec le plus petit nombre de victoires dans ce type de match (2), +3 défaites concédées dans le dernier quart-temps (3 vs. 0) et enfin la plus longue série de défaites en NFL avec sept (ironie, à égalité avec les Panthers – les deux franchises nées en 1995).

 

La réalité

 

Quand il y a rotoplaf majeur, il est de notoriété de compulser les données dudit rotoplaf, donc données dudit rotoplaf que voici avec la liste des pires différences entre 2017 et 2018 : -10.8 points marqués par match, -62 points marqués au total consécutivement aux pertes de balle adverse (que ce soit directement via la défense ou sur le drive offensive suivant), -22 TDs dont -11 au sol, -0.6 yard par action, +4.2% de first downs concédés sur pénalité, -19.9% de voyages en redzone terminant en TD, +19 voyages adverses en redzone, -2.0 yards par complétion, -6 matchs d’un coureur à 100+ yards, -5 strips-6 réussis, -13:24 de temps moyen par match passé devant au score ; et pour terminer, l’horreur absolue d’un même secteur qui apparaît des deux côtés du ballon : -18 sacks réussis et +29 sacks concédés. Et ce ne sont que les PIRES différences, les 32e sur 32, sans lister les 30e ou 31e dans le lot (nous pourrions mais… avez-vous une heure devant vous ?). Il y a aussi un problème de pénalités « des deux côtés du ballon » : 7.6 pénalités commises par match (30e) pour 69.5 yards (31e) contre seulement 5.8 pénalités adverses (28e) pour 45.9 yards (31e) ; cependant, si les marques du crash sont visibles dans tous les compartiments, elles penchent sévèrement du côté offensif.

En effet : 15.3 points marqués par match (31e), 25 TDs de 9 joueurs différents dont 22 offensifs dont 7 au sol (32e) – le début des matchs a été catastrophique avec seulement 4 TDs en premier quart-temps (32e) ou 23 points sur premier drive offensif (28e) mais la fin des mi-temps n’a pas été mieux avec 40 points dans les deux dernières minutes (28e), 4.8 yards par action (30e), 17.3 first downs (29e), 50 big plays (28e) dont 5 homeruns (30e), 40 voyages en redzone (29e) dont 44.2% terminant en TD (31e). Cependant, malgré tout cela, il y a quand même un sympathique taux de conversion de 3e tentative à 40.4% (13e) grâce à une belle capacité à avancer sur 1e et 2e. De son côté, la défense, bien qu’elle ait parfois donné des signes de faiblesse et/ou de désynchronisation, a surtout subi le fameux GOB2018 : elle n’est plus l’unité élite de 2017 mais reste dans les tops de la ligue avec par exemple 19.8 points encaissés par match (4e), 34 TDs (4e), 311.4 yards (5e), 5.1 yards par action (5e), 18.0 first downs (3e) ou 48 big plays (2e) ; mais on peut noter qu’elle a chuté en termes de ballons volés (-16 à 17 – 22e) et de TDs marqués (-5 à 2), alors qu’elle a autorisé plus de voyages en redzone (+19 à 51 – 12e) et a été moins solide (+11.8% de TDs à 51.1% – 6e).

Voici les récompenses de la saison :

Toujours là, toujours efficace, un des capitaines sinon le capitaine de la défense : le Defensive End Calais Campbell a encore fait une saison remarquable au coeur d’une défense qui a certes eu des passages à vide assez regrettables, mais qui reste l’unité forte de Jacksonville. D’ailleurs, si l’on veut pinailler, l’Homme-Au-Prénom-De-La-Ville-Bien-De-Chez-Nous a fait un peu partie de cette chute de tension précitée dans le pass-rush : l’équipe est passée de 169 pressions à 130 (16e) et de 55 à 37 sacks (22e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Calais+Campbell+Tennessee+Titans+v+Jacksonville+bg6RjLm66gnl.jpgCampbell n’a pas forcément eu la même envergure que d’ordinaire pour mettre la pression sur les Quarterbacks, bien qu’il finisse meilleur sackeur de l’équipe avec 10.5 (sur 32.5 pressions), tout en ajoutant 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Là où il a répondu encore présent, c’est au sol où il reste un redoutable défenseur avec 13 run stuffs (2e NFL derrière Luke Kuechly de Carolina) sur un total de 72 plaquages. Quand Calais va, la défense va.

Puisque nous sommes sur la ligne défensive, restons-y car les talents ne manquent pas. Nous en réservons un pour la prochaine récompense… et non, ce ne sera pas l’autre Defensive End Yannick Ngakoue qui a désormais une réputation bien établie depuis l’année dernière : lui aussi, cette année, a moins souvent terminé le travail dans le pass-rush avec 42.5 pressions (6e NFL) mais seulement 9.5 sacks ; néanmoins ses 33 QB Hits sont 3e dans la ligue, et cela reste sa spécialité car il est moins à l’aise contre la course (3 run stuffs). Il faut dire que l’échange de Dante Fowler n’a forcément pas aidé l’unité, même s’il n’a jamais été au niveau de sa position dans la draft. Au milieu du groupe, Marcell Dareus a fait une année très solide contre la course, alors que Malik Jackson a perdu un peu de sa superbe mais il a quand même contribué avec 5 run stuffs et 14.5 pressions dont 3.5 sacks ; on l’a déjà vu plus actif. Du coup, il s’est presque fait voler la vedette par le joueur qui arrive.

Une fois qu’on met Ngakoue dans les talents confirmés, il nous reste le Defensive Tackle Abry Jones, le troisième larron dans la rotation au poste (il a joué 498 snaps derrière Dareus et Jackson). Il est vrai que Jackson a cette capacité au pass-rush que Dareus et Jones n’ont pas, ce qui sépare bien les rôles : comme l’ex-Bill, Jones est un maousse qui mange du coureur, et il ne s’en est pas privé avec 4 run stuffs ; il est même capable de lever la papatte pour dévier 2 passes. C’est difficile de trouver un joueur excellent et sous-coté dans une défense qui a été tellement mise en lumière l’année dernière, mais Jones est un bon candidat.

C’était plus facile de choisir en 2017, mais la « Quasi-Grande Dégringolade des Sophomores Jaguars » élague rapidement les solutions pour la récompense du meilleur attaquant ; avec les stats citées en introduction, il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Nous reviendrons sur les raisons de ce crash offensif (non, tout le monde n’a PAS bénéficié du GOB2018), mais pour l’instant saluons le membre le plus constant de l’escouade, celui qui représente le « Quasi » : le sophomore receveur Dede Westbrook.

Les Jaguars ont snipé leur corps de receveurs pendant l’intersaison avec les départs des Allen Receveurs, et la malchance a snipé un membre de plus avec la blessure de Marqise Lee. Tout cela a chamboulé l’unité, à commencer par Keelan Cole : il avait fait une superbe saison rookie parce qu’il était employé dans son rôle principal, celui du dynamiteur de défenses qui profite d’une cible principale à côté, mais cette fois il a dû jouer un rôle différent et il a été méconnaissable avec 38 réceptions, 491 yards, 1 TD (yikes), un taux de réception de 54.3% (double yikes), 7 drops (yikes-a-thon) et 2 fumbles perdus (YIKES-O-RAMA) ; il a même fini sur le banc.

La signature de Donte Moncrief était censée être une solution, il a fini avec un pire taux que Cole à 53.9% avec 48 réceptions pour 668 yards et 3 TDs, 3 drops et 1 fumble perdu. Le rookie du deuxième tour DJ Chark a été plus ou moins invisible pour sa première saison (14 réceptions, 174 yards). Chez les Tight Ends, les blessures ont tout emporté avec les Free Agents Austin Seferian-Jenkins et Niles Paul ne jouant respectivement que 5 et 6 matchs pour 21 réceptions cumulées ; en fait, c’est le local James O’Shaughnessy qui a été le plus en vue avec 24 réceptions pour 214 yards.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Dede+Westbrook+New+York+Jets+vs+Jacksonville+piArQNEKaxnl.jpgEt donc, Dede. Son Quarterback n’avait pas beaucoup de temps pour viser loin (nous y reviendrons) donc il a fait son beurre en transformant les routes courtes en bons gains, postant les meilleures stats du groupe : 66 réceptions, 717 yards, 361 yards après réception, 5 TDs, 15 big plays et 38 first downs. De plus, il a apporté son explosivité sur les équipes spéciales où il a réussi 19 retours de punt pour 266 yards (soit 14.0 yards de moyenne – 8e NFL) et 1 TD. Il devra juste faire attention aux fumbles avec 2 perdus, mais au moins il a produit pour contrebalancer. Bref, GG DD.

Une fois qu’on a placé Campbell en Most Valuable Player, le Defensive Player Of The Year se désigne tout seul : c’est le Cornerback Jalen Ramsey, et ce même s’il a été touché par la même maladie que la défense avec une performance légèrement moins réussie que la saison dernière via 13 passes défendues et 3 INTs (comparées à 17 et 4 respectivement en 2017). Il n’empêche qu’il a quasiment joué tous les snaps défensifs (99.5%) tout en continuant d’évoluer à un haut niveau. Bonus non négligeable, il s’est aussi montré dans la défense contre la course, avec par exemple 2 run stuffs.

Et vous aurez remarqué que, cette fois, il est tout seul. Cela peut paraître paradoxal avec ce qui vient un peu plus tard, mais contrairement à l’année dernière, il se détache un peu.

Dans le listing de la ligne défensive pour le Most Valuable Player, nous avons laissé le premier tour Defensive Tackle Taven Bryan de côté pour parler de lui ici : il a fait une saison sympathique, mais l’entêtement de l’équipe à vouloir le faire jouer en Defensive End derrière Campbell l’a mis en difficulté ; il a été bien plus à l’aise à l’intérieur contre la course avec notamment 2.5 run stuffs. Un autre joueur qui a été intéressant, le troisième tour Safety Ronnie Harrison, a accumulé 2.5 run stuffs, 1 sack, 3 passes défendues et 1 INT, mais il a eu un temps de jeu limité car titularisé sur la fin (328 snaps). De fait, si on veut trouver le meilleur rookie des Jags, il faut descendre tout en bas, au septième tour, pour dénicher… le Punter Logan Cooke !

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Logan+Cooke+Tennessee+Titans+v+Jacksonville+7dWhTHxwt3xl.jpgLes équipes spéciales auraient presque pu être nommées Best Unit Of The Year car elles ont connu une amélioration très notable depuis l’année dernière (elles avaient été nommées Jaguars Team Honors III Goat Of The Year). Cooke en est le représentant : la stat de 45.0 yards bruts par punt n’est pas forcément énorme (18e), mais celle de 41.3 yards nets est déjà meilleure (12e), et surtout il en a placé 43% dans les 20 yards adverses (10e). Il a été accompagné par le Kicker Josh Lambo dont le seul défaut est de s’être blessé en fin de saison, car il était sur une belle série à 19/21 en FGs et 19/20 en XPs ; Kai Forbath a fait l’intérim avec 4/5 FGs et 3/3 XPs. Sur les retours, nous avons parlé de l’effet Westbrook sur les punts, mais Chark a revitalisé les kickoffs avec une excellente moyenne de 26.6 yards. En couverture, Jacksonville n’a concédé que 17.8 yards par kickoff (top NFL) et 5.0 yards par punt (2e). Un excellent travail.

Il était acté que l’équipe possédait des caractères, et que le succès de 2017 tenait tout cela ensemble. Malheureusement, 2018 a montré le revers de la médaille : la discipline générale de l’équipe s’est délitée après cette victoire contre New England (peut-être les Jags se sont vus trop beaux) et n’est jamais vraiment revenue ; du moins pas avant qu’il ne soit trop tard. Les preuves sont dans les pénalités (nous l’avons déjà évoqué), les grosses erreurs défensives, certaines incartades hors terrain (hello Londres !), et « Sugar Ray Leonard » Fournette.

Le coureur a été longtemps blessé, plutôt inefficace au sol malgré 5 TDs (3.3 yards de moyenne), et surtout son comportement général a provoqué des mises sur le banc ainsi que cette suspension suite à son coup de poing contre Buffalo. Actuellement, les Jags ne peuvent marcher en attaque que si le jeu au sol avance, et il a majoritairement empêché cela ; T.J. Yeldon a fait son maximum pour boucher le trou (et il l’a plutôt bien fait) avec 159 touches pour 901 yards et 5 TDs, mais il n’a pas été drafté #4.

Le paradoxe cité plus haut en parlant de Ramsey, c’est qu’il ne partage pas la récompense avec son compère A.J. Bouye car ce dernier a connu une baisse plus significative que son partenaire… mais pourtant c’est bien la couverture qui gagne la récompense. Tout d’abord, voici la ligne autorisée à un QB moyen par Jacksonville (n’oubliez pas qu’on parle de la défense, les rangs sont donc inversés) : 62.5% (5e), 194.6 yards (2e), 6.2 yards par passe tentée (4e), 17 TDs (2e), 11 INTs (23e), 84.4 de QB Rating (6e), 37 big plays (2e) dont 6 homeruns (4e), 49 passes défendues (30e) et 2 matchs à 300+ yards (5e). Quand on sait que la défense a eu des trous d’air, cela replace un peu le niveau auquel elle évoluait en 2017.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/J+Hayden+Jacksonville+Jaguars+vs+New+York+lIS8ECtFy6Gl.jpgMais vous le voyez, il y a deux valeurs qui jurent avec le reste : les passes défendues et les INTs. Bien qu’en général elle ait été compliquée à manoeuvrer, la défense aérienne a parfois plié ; Bouye en est un bon exemple : 8 passes défendues et 1 INT ; à des années-lumière de son combo 16/6 de l’année dernière ! Il n’est pas devenu mauvais pour autant, juste moins décisif. Cela aurait pu être pire avec la perte d’Aaron Colvin dans le slot, mais la signature de D.J. Hayden a été sympathique avec 4 passes défendues et 1 INT.

Derrière eux, Tashaun Gipson reste un élément solide sur lequel on peut toujours compter avec 54 plaquages dont 1.5 run stuff, 7 passes défendues et 1 INT, mais c’est plus à ses côtés qu’il y a eu un problème. La raison pour laquelle le rookie Ronnie Harrison a été titularisé à la fin, c’est parce que Barry Church a été libéré suite à plusieurs erreurs de couverture : il a fini avec 2 passes défendues et 1 INT, lui aussi loin du combo 8/4 de la saison précédente. Comme vous le remarquez, même la meilleure unité des Jags a eu des soucis, ce qui résume bien leur saison.

Puisque nous sommes du côté de la défense, parlons de celle au sol. Elle a eu un peu plus de travail avec 44.7% de courses dans le playcall adverse (5e) et elle est parvenue à maintenir les 4.3 yards encaissés par course, ce qui est bien mieux « grâce » au GOB2018 (14e). Mais les +7 TDs à 16 (21e), les +5 big plays à 11 (12e), les 4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (19e) font un peu tâche, avec notamment l’explosion de Derrick Henry en Week 14 (238 yards). Si le duo Myles Jack – Telvin Smith reste bon, Jack étant en plus un des trois seuls défenseurs NFL à avoir joué 100% des snaps de son escouade, il faut noter qu’il a moins fait la décision que la saison dernière ; par exemple, aucun run stuff pour Jack en 107 plaquages alors qu’il est censé être le Middle Linebacker. Smith est 6e NFL avec 134 plaquages, mais là aussi il y a du volume et peu d’impact avec 2.5 run stuffs. De temps en temps ils se sont montrés via notamment 3.5 sacks, 3 passes défendues, 3 INTs dont 2 picks-6 (un chacun), 2 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés, mais dans l’ensemble on sait qu’ils peuvent faire encore mieux.

Quand le Coordinateur Offensif Nathaniel Hackett se fait renvoyer en milieu de saison, il y a des chances pour que cette récompense tombe de ce côté du ballon. L’attaque aérienne a eu beaucoup de mal, mais elle a des circonstances atténuantes entre les blessures, les suspensions, et un jeu au sol qui n’a pas été autant utilisé (41.4% – 16e). Blake Bortles va centraliser toutes les critiques, et il est vrai qu’il a régressé : 60.3%, 2718 yards (6.7), 13 TDs, 11 INTs, 4 fumbles, 31 sacks et 79.8 de QB Rating. Son aventure est clairement finie à Jacksonville… mais il est aussi clair qu’il ne pouvait PAS porter l’attaque à lui tout seul, et que ce n’est pas seulement sa faillite.

Nous avons déjà parlé de la signature de D.J. Hayden dans le slot qui a fait du bien car Colvin avait été un élément très important de la couverture, et son départ aurait pu créer une brèche. C’est la seule addition qui a vraiment été positive.

Quand on regarde les Free Agents arrivés, c’est « meh, blah, bof et tutti quanti ». Donc nous allons faire simple en regardant le salaire annuel et la production : dans ce département nous avons une égalité entre Donte Moncrief et le Guard Andrew Norwell ; nous avons déjà parlé du receveur, donc parlons de la ligne offensive.

Préfaçons tout propos en rappelant que l’unité a été vraiment pilonnée par les blessures, à commencer par Norwell justement ; mais même avant cela il avait fait une saison moyenne, bien loin de ce qu’il a montré avec Carolina et bien loin de son contrat. Il est vrai aussi qu’il n’a pas été aidé par la blessure rapide du Left Tackle Cam Robinson, sans oublier celle du Centre Brandon Linder qui est le meilleur élément de l’unité mais qui n’arrive pas à faire une saison complète (il n’a joué que 54 matchs en 5 saisons). Cela a été si compliqué que les Jaguars ont dû signer deux ex-Giants libérés en cours de saison, Patrick Omameh et Ereck Flowers, pour les aligner à gauche. Le côté droit a tenu debout avec le Guard A.J. McCann et le Tackle Jermey Parnell, mais ils sont les seuls joueurs offensifs à avoir participé à 80+% des snaps (!). McCann est le leader en snaps du côté de l’attaque à 89.8% mais n’est pas une assurance tout risque, alors que Parnell est deuxième à 83.6% et représente probablement le meilleur Offensive Lineman en rapport snaps/qualité… ce qui ne l’a pas empêché d’avoir des oublis, « menant » l’équipe avec 9 pénalités dont 8 acceptées.

La victoire 31-20 en Week 2 contre New England. Le match le plus complet des Jags… et, ironiquement, le début de la fin.

Sept matchs avec au plus 10 points marqués. Pour un bilan de 1-6 (victoire contre Indy 6-0 en Week 13). Un résumé de la saison des Jags.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Kansas City 12-4 DivChamp
2 @ Houston 11-5 DivChamp
3 TNF vs Tennessee 9-7 Positive
4 @ Denver 6-10 Négative
5 @ Carolina 7-9 Négative
6 vs New Orleans 13-3 DivChamp
7 @ Cincinnati 6-10 Négative
8 vs NY Jets 4-12 Négative
9 UKW vs Houston 11-5 DivChamp
10 BYE
11 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
12 @ Tennessee 9-7 Positive
13 vs Tampa Bay 5-11 Négative
14 vs LA Chargers 12-4 Playoffs
15 @ Oakland 4-12 Négative
16 @ Atlanta 7-9 Négative
17 vs Indianapolis 10-6 Playoffs

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 136-120 (0.531, 3e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 76-52 (0.594, 1er).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 60-68 (0.469, 21e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.125 (3e).

Bilan cumulé logiquement très élevé et bilan à domicile le plus compliqué ; voilà ce qui arrive quand on est dans la plus forte division de 2018 et que vous recevez la partie forte de l’AFC West. Peu de répit dans ce calendrier avec un démarrage violent, des déplacements pas toujours évidents, et une bye week en sandwich dans une séquence qui va faire également mal.