NFL Team Honors IV : Indianapolis

500-Colts

L’arrivée de Frank Reich et le retour d’Andrew Luck n’ont un moment pas semblé suffire avec plusieurs défaites rageantes menant à un bilan de 1-5, même si on sentait les améliorations suivant cette terrible saison à 4-12. Puis, d’un seul coup, tout s’est enfin enclenché et les choses se sont mises à tourner en faveur d’Indianapolis. Menés par une défense morte de faim et par une ligne offensive retrouvée, les Colts sont devenus irrésistibles et ont fait une fin de saison canon pour se qualifier en playoffs, où ils ont confirmé leur forme en battant leurs champions de division. Ce non-match à Kansas City est à la fois une déception, mais une occasion d’apprendre : Indy est sur la bonne voie et possède un coeur relativement jeune ; ce qu’il faut pour pousser plus avant l’année prochaine.

À lire en regardant Flashdance (Firewind, Maniac, tout ça).

 

INDIANAPOLIS COLTS
2e AFC South ~ 10-6 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Andrew Luck était revenu, Frank Reich était arrivé… et après ? Le poids des mots, le choc des questions : l’arrivée du nouveau Head Coach et le retour du Quarterback étaient de bonnes choses (pour eux et pour l’équipe), mais la division avait un peu changé depuis la dernière fois que le #12 avait lancé une passe de touchdown et célébré comme s’il venait de gagner le Super Bowl (au dernier match de 2016 face à Jacksonville – Indy avait fini 8-8).

Le General Manager Chris Ballard avait rapidement ciblé le problème de l’équipe, et pour le régler il avait empilé les choix de draft avec pas moins de cinq dans les deux premiers tours ! Le résultat était le suivant, saurez-vous trouver le point commun : les Guards Quenton Nelson – Braden Smith, les Defensive Ends Kemoko Turay – Tyquan Lewis, le Linebacker Darius Leonard. Comme vous le voyez, quatre des cinq choix étaient situés sur les deux lignes, un problème récurrent à Indianapolis qui avait été exacerbé par la retraite surprise de l’excellent Guard Jack Mewhort trop souvent blessé et la libération surprise du Defensive Tackle Johnathan Hankins et de son contrat lucratif (David Parry et Henry Anderson étaient également partis). Si l’acquisition du vétéran Guard Matt Slauson était une bonne chose pour stabiliser l’intérieur du côté offensif, la libération rapide de l’ex-Raider Austin Howard laissait le poste de Right Tackle en danger à l’opposé d’Anthony Castonzo. Du côté de la défense, avec un passage en 4-3 sous le nouveau Coordinateur Défensif Matt Eberflus, le duo Al Woods – Hassan Ridgeway devait tenir l’intérieur alors que la signature de l’ex-Raider Denico Autry devait aider Jabaal Sheard à booster un pass-rush trop discret.

Au sol, les questions étaient également nombreuses : en attaque, le départ de Frank Gore laissait le duo Marlon Mack – Robert Turbin (ce dernier suspendu au début de la saison) pour supporter la charge, le pourrait-il de manière régulière ? En défense, les Linebackers avaient vu les départs de Jon Bostic – John Simon, et Leonard devait assister un groupe suspect mené par Anthony Walker – Najee Goode, cela serait-il suffisant ? Enfin, dans le jeu aérien, le départ de Donte Moncrief n’était pas une surprise, remplacé par l’ex-Redskin Ryan Grant aux côtés de T.Y. Hilton, alors que l’ex-Lion Tight End Eric Ebron allait essayer de rebondir derrière Jack Doyle ; le nouveau jeune Coordinateur Offensif, Nick Sirianni, avait de la matière mais aussi du travail. En défense, l’équipe espérait enfin avoir les Safeties Malik Hooker – Clayton Geathers ensemble sur une saison complète (et pas à tour de rôle), mais elle partait dans l’expérimentation en Cornerback après la libération de Vontae Davis avec Pierre Desir – Kenny Moore – Quincy Wilson – Nate Hairston… d’où la nécessité d’un pass-rush efficace, ce qu’on demandait à voir.

Avec le changement de Head Coach et le mouvement dans l’effectif, c’était un saut dans l’inconnu pour les Colts, une chose qu’on ne pouvait pas dire des trois autres franchises de la division (à part peut-être la vraie valeur des Texans s’ils étaient épargnés par les blessures). C’était probablement trop court pour viser les playoffs, mais ce qui était sûr, c’était qu’éviter la dernière place de l’AFC South serait déjà un net progrès.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Cincinnati L 23-34 0-1 c/L
2 @ Washington (1-0) W 21-9 1-1
3 @ Philadelphia (1-1) L 16-20 1-2 wpo/L
4 vs Houston (0-3) L 34-37 (OT) 1-3 dwpo/TT
5 @ New England (2-2) L 24-38 1-4 cwp
6 @ NY Jets (2-3) L 34-42 1-5 co
7 vs Buffalo (2-4) W 37-5 2-5 c
8 @ Oakland (1-5) W 42-28 3-5 c/W
9 BYE
10 vs Jacksonville (3-5) W 29-26 4-5 do
11 vs Tennessee (5-4) W 38-10 5-5 dw
12 vs Miami (5-5) W 27-24 6-5 co/W
13 @ Jacksonville (3-8) L 0-6 6-6 do
14 @ Houston (9-3) W 24-21 7-6 dwpo
15 vs Dallas (8-5) W 23-0 8-6 wp
16 vs NY Giants (5-9) W 28-27 9-6 o/W
17 @ Tennessee (9-6) W 33-17 10-6 dw
PLAYOFFS
WC @ #3 Houston (11-5) W 21-7
DR @ #1 Kansas City (12-4) L 13-31

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 10-6.
    • Par demi-saison : 3-5, 7-1.
    • Par quart de saison : 1-3, 2-2, 3-1, 4-0.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division (d) : 4-2.
    • Dans la conférence (d+c) : 7-5.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 4-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 4-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 3-2-1-0.
    • En prolongation : 0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 124-132 (0.484, 22e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 119-137 (0.465, 31e).
    • Écart entre les deux : -0.019 (24e).

Cela a failli être trop court pour les playoffs après ce mauvais départ, mais les Colts ont fait preuve d’une progression constante durant la saison pour finir par un 4-0 qualificatif en playoffs dans une division très relevée. Vous ne serez pas surpris de voir que c’est le jour et la nuit avec 2017 : +6 victoires avec une répartition parfaite entre domicile (+3) et extérieur (+3), inversion du bilan dans la division, bien meilleure efficacité contre les équipes terminant en positif (4-3 vs 0-9), contre celles qualifiées en playoffs (2-3 vs. 0-7) et dans les matchs à une possession (4-4 vs. 3-6) grâce à un dernier quart-temps mieux maîtrisé (trois victoires et deux défaites contre quatre défaites en 2017), meilleur écart moyen lors des victoires (+8.3 à +13.5 – 6e) et des défaites (+5.8 à -7.7 – 8e). La chute de Jacksonville étant contrebalancée par la progression de Houston, ce sont surtout les chutes collectives de Philly et de l’AFC East (New England en tête) qui ont rendu le calendrier encore plus facile que prévu ; mais, à titre de comparaison, les Colts ont fait 4-12 l’année dernière avec un calendrier à 0.480 (24e). Bref, s’il fallait encore s’en convaincre, le renouveau est bien là… il doit être consolidé.

 

La réalité

 

Comme dit en en-tête, ce retournement de situation a été visible des deux côtés du ballons, mais c’est l’attaque qui a posté la meilleure progression entre 2017 et 2018 dans plusieurs secteurs : +10.3 points et +28 TDs marqués avec notamment une explosion en dernier quart-temps (+4.5 et +13 respectivement), +0.99 point par drive, +101.6 yards par match, +8.77 yards par drive, +1.2 yard par action, +6.7 first downs, +24 voyages en redzone, et +11.4% de 3e tentatives converties avec notamment une capacité incroyable sur 3e&10+ yards (39.2%, top NFL) ; elle a permis de rester longtemps au-dessus de 50% pendant la saison avant de finir juste en-dessous à 49.6% (top NFL quand même).

Malgré le fait d’avoir encore offert un peu trop de TDs aux défenses adverses (4 – 26e), Indy s’est replacé comme une des meilleures attaques de NFL : 26.7 points marqués (6e) et 52 TDs (5e) avec des bons débuts (49 points sur premier drive – 4e) et fins de matchs (32 points dans les deux dernières minutes de la rencontre – 2e). Elle a également su mieux profiter des ballons volés à l’adversaire (+6 à 26 – 10e) en scorant 66 points (9e), mais elle-même a perdu plus souvent le cuir (+9 à 24 – 22e). Le reste de la production suit la même logique : 386.2 yards par match (7e), 5.8 yards par action (10e), 23.4 first downs (6e), 69 voyages en redzone (3e) dont 69.1% terminant en TD (5e) ; on note quand même toujours un manque d’explosivité à 62 big plays (18e).

La défense aussi a connu un net regain, à tel point qu’à certains moments elle faisait plus peur que l’attaque : -4.6 points encaissés à 20.6 (9e) et -7 TDs à 37 (9e) ; l’escouade a été plus permissive en premier quart-temps (+6 TDs) mais bien plus stricte en dernier (-8 TDs), faisant des Colts la meilleure équipe en différence de TDs sur les 15 dernières minutes avec +8 (cela aide à gagner des matchs serrés). Là aussi, le reste suit le mouvement : -27.7 yards encaissés à 339.4 (11e), -0.3 yard par action à 5.4 (11e), -0.5 first down à 19.7 (13e), -24 big plays à 52 (6e) dont -9 homeruns à 4 (2e) ou -8 voyages adverses en redzone à 46 (4e) dont 53.3% terminant en TD (11e).

Il reste cependant des secteurs à travailler : trop de points encaissés dans les deux dernières minutes de la première mi-temps (49 – 27e), ou 39.9% de 3e tentatives autorisées (20e). En conséquence, malgré le fait indéniable que l’équipe va bien mieux, quand on met bout à bout le surplus de ballons perdus en attaque et le taux de 3e tentatives autorisées en défense, on voit qu’il y a encore quelques progrès dans le temps de possession moyen qui n’est que de 29:44 (18e) ; il est possible qu’Indy ait payé son mauvais début de saison, mais il y avait le temps d’inverser la tendance plus nettement, preuve qu’il y a encore du travail à faire… mais la base est sans nul doute là.

Voici les récompenses de la saison :

We want Andwew ! We want Andwew ! crie la foule en délire. Et le Quarterback Andrew Luck est revenu tel le Messie, et le NFL Comeback Player Of The Year a décidé de mettre derrière lui toute cette période de souffrance et de doutes.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Andrew+Luck+Buffalo+Bills+vs+Indianapolis+k01efTu9WGAl.jpgMême si, au début, des questions ont été soulevées sur son épaule (via notamment la rentrée de Jacoby Brissett pour la Hail Mary face à Philadelphie), il les a rapidement éteintes ; il faut dire que le playcall avec 61% de passes (12e) ne l’a pas épargné : 639 passes tentées (2e NFL), 430 passes complétées (2e), 67.3%, 4593 yards (5e), 7.2 yards par passe tentée, 39 TDs (2e), 15 INTs, 1 fumble, 18 sacks, 98.7 de QB Rating, 7 matchs à 300+ yards (5e) et 10 DPIs en sa faveur (2e), ce qui est toujours sympathique. Vous ne rêvez pas : le nombre à côté de « sacks » est bien une dizaine plus huit, et non l’inverse (huit dizaines plus un), nous reviendrons sur le sujet un peu plus loin ; pour le moment contentons-nous de dire que cela a été un des grands facteurs dans la saison de Luck, mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas eu à utiliser sa mobilité plusieurs fois pour échapper à la pression voire courir lui-même, avec les dangers que cela comporte.

Luck est le Quarterback qui a joué le plus de snaps en NFL avec 1120, il est bel et bien de retour avec sa fraîcheur, son leadership, sa tenacité, ses improvisations, et sa fâcheuse manie de lancer quelques INTs qu’il peut toujours éviter, ce qui a joué dans la recrudescence des ballons perdus (en même temps, il y avait zéro chance pour que Brissett lance 639 passes en 2017). Le résultat est, sans surprise, spectaculaire : +9.4 passes tentées par match, +9.2 passes complétées, +8.2% de complétion, +98.0 yards, +1.0 yard par passe tentée, +26 TDs, +18.0 de QB Rating, +17 big plays à 53 (13e)… mais la fête s’arrête là, car il y a deux secteurs majeurs qui vont mériter le Terrible Tromblon(tm). Dégrafez le holster mais ne tirez pas tout de suite, vous allez toucher des joueurs qui le valent bien.

Il y a plusieurs joueurs qui mériteraient la récompense (trois en fait), mais il faut bien faire un choix, et c’est aussi celui qui a joué le plus parmi les candidats. Le Cornerback Pierre Desir a de la chance : il aurait pu naître aux States et s’appeler Peter Desire, et avouez que cela rend moins bien que d’être né à Haïti et s’appeler Pierre Desir. Au niveau de la carrière, c’est déjà moins reluisant : il n’a jamais vraiment réussi à trouver sa place depuis sa draft en 2015 par Cleveland ; il a même fait un passage par les Chargers et Seattle avant d’atterrir dans l’Indiana sans fanfare en 2017. Poussé sur le terrain en 2018, il a fait une saison révélation pour devenir un élément important de l’escouade.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Pierre+Desir+Pittsburgh+Steelers+v+Indianapolis+MrjbbONEjhFl.jpgDans une unité qui posait beaucoup de questions (les Cornerbacks), il est monté en puissance face aux meilleurs receveurs adverses et a fait une saison pleine ; il a été présent en couverture mais aussi contre la course avec 79 plaquages dont 2.5 run stuffs, 8 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. D’ailleurs, il n’est pas le seul arrière à avoir surpris : Kenny Moore II a été énormément utilisé, que ce soit en défense ou sur équipes spéciales, et il a fait une saison vraiment complète avec 77 plaquages dont 3.5 run stuffs, 1.5 sack, 11 passes défendues, 3 INTs et 1 fumble forcé ; remarquez comme même les ailiers ont participé à stopper la course. Les sophomores Quincy Wilson et Nate Hairston ont suivi des trajectoires différentes : le premier s’est bien repris après sa saison rookie décevante même s’il a été assez discret (2 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré), alors que le second n’a pas réussi à faire aussi bien qu’en 2017 avec 1 passe défendue.

Chez les Safeties, il y a encore eu une collection de blessures qui ont vidé le poste. Malik Hooker a été le plus disponible d’entre eux : il a dû se remettre de sa rupture d’ACL mais il a semblé repartir sur la bonne voie même si les stats ne sont pas mirobolantes avec 4 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble récupéré ; s’il peut rester en bonne santé, 2019 devrait être un meilleur cru. Clayton Geathers est bon… quand il est sur le terrain, ce qui n’arrive pas encore assez souvent ; il n’a joué que 68.2% des snaps défensifs, postant 89 plaquages dont 1.5 run stuff, 3 passes défendues et 1 fumble forcé. Matthias Farley est un autre joueur dont le talent est évident, et la propension à se blesser aussi : il est parti sur IR trop vite après 4 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé. Le vétéran Mike Mitchell a essayé d’aider pour boucher les trous et il a lui aussi fait de belles choses… avant de finir sur IR (1 run stuff, 1 passe défendue, 1 INT et 2 fumbles forcés).

De fait, on se retrouve avec une couverture qui a encore des choses à travailler, mais qui va mieux : 69.9% de complétion (31e), 237.8 yards (16e), 6.8 yards par passe tentée (12e), 9.9 yards par complétion (4e), 21 TDs (3e), 15 INTs (9e), 91.5 de QB Rating adverse (12e), 41 big plays (5e), 4 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (12e) et 3 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (top NFL). Le taux de complétion est vraiment à améliorer, mais les big plays ont été drastiquement limités. La couverture ne dépend pas que des arrières et vous verrez que le pass-rush va recevoir quelques claques, donc c’est plutôt bon signe sur la qualité des Defensive Backs… si. ils. peuvent. rester. debout.

L’attaque s’est réveillée grâce à la renaissance du jeu au sol et l’arrivée d’une cible importante, mais le receveur T.Y. Hilton reste le générateur de yards #1 de l’équipe dans un groupe de receveurs « purs » qui manque clairement d’envergure. Ghost nous a encore sortis une année digne de lui-même, notamment dans le rôle du tourmenteur des Texans, et ce malgré des soucis tenaces à la cheville : 76 réceptions pour 1270 yards (16.7 de moyenne), 6 TDs, 22 big plays (5e NFL), 55 first downs, 5 matchs à 100+ yards et 6 DPIs forcées (3e) pour 150 yards (2e). Il continue d’être parmi les meilleurs receveurs de NFL, et cela sans être beaucoup aidé. Rien de neuf de ce côté, donc autant passer à la suite ; le reste des receveurs sera discuté ultérieurement – vous avez toujours le Terrible Tromblon(tm) à portée de main ? Bien.

La question est simple : comment le Linebacker Darius Leonard a-t-il fait pour durer jusqu’au deuxième tour de la draft ? Le NFL Defensive Rookie Of The Year et All-Pro mérite largement le titre de Colts Team Honors IV Defensive Player Of The Year ; même son match raté contre Kansas City ne peut changer cela.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Darius+Leonard+Indianapolis+Colts+vs+Washington+_wegB7e5Zagl.jpgCe n’est pas pour rien qu’il a gagné le surnom de Maniac, car il a été une machine infatigable au coeur de la défense des Colts et la raison #1 de son amélioration : 163 plaquages (top NFL) dont 111 solo (top NFL) et 9.5 run stuffs, 15 pressions dont 7 sacks, 8 passes défendues, 2 INTs, 4 fumbles forcés (6e), 2 fumbles récupérés, un café et l’addition s’il vous plaît merci bien. L’ex-Bulldog de South Carolina State a été un monstre pur et simple qui a couru aux quatre coins du terrain en cassant tout ce qu’il a trouvé, coureur, bloqueur ou Quarterback (il a 7 sacks pour un INSIDE Linebacker). Celui-là, c’est un bon, et il ne peut que s’améliorer.

Et si Leonard a réussi ENFIN à tourner une faiblesse en force au poste, il a été secondé par une belle surprise : le sophomore Anthony Walker n’est pas aussi renversant que son partenaire, mais il a montré de beaux progrès avec 105 plaquages dont 9.5 run stuffs aussi, 1 sack, 4 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré ; il faudra le surveiller de plus près que Leonard, mais avec ces deux-là la ligne de Linebackers est vraiment sur la bonne voie. Les Colts jouant beaucoup en nickel (ce qui est la mode en NFL), le troisième poste de Linebacker a surtout été occupé par un autre rookie, le septième tour Matthew Adams, et lui aussi s’est fait remarquer contre la course avec 5.5 run stuffs ; mais cela a été plus compliqué en couverture.

Nous venons de parler de Leonard (plus les apparitions d’Adams), et le plus effrayant c’est que nous avons gratté seulement une des multiples couches d’une draft de Chris Ballard qui est une des raisons du retournement de situation, et qui pourrait bien être la base d’une progression encore plus forte. Pour la peine, le General Manager mérite lui-même la récompense ; sans révéler les noms de suite, sachez qu’il a trouvé non pas un mais DEUX titulaires long-terme sur la ligne offensive, son capitaine défensif (Leonard), deux pass-rushers sympathiques et deux coureurs de complément intéressants ; deux d’entre eux ont carrément été élus All-Pro. Ils arriveront tous en temps et en heure dans le reste de ce Season Review, mais si les choses vues en 2018 se confirment par la suite, ce sera la meilleure draft.

En joue, feu : Luck a dû composer avec des cibles qui n’ont accumulé que 113.8 yards après réception (17e) sur les 278.8 totaux (6e), soit un taux abyssal de 40.8% (31e), et surtout Indy a été la succursale #1 en NFL de Mondial Moufle avec 37 drops (à égalité avec Atlanta). Les drops ont été un vrai problème chez les Colts cette saison, un autre souci qui a tiré le temps de possession vers le bas.

C’est le principal fautif qui a aussi été une signature absolument vitale à la performance de l’attaque cette saison : le Tight End Eric Ebron a longtemps porté le lourd fardeau d’avoir été sélectionné dans le top-10 de la draft 2014, et il n’a jamais réussi à confirmer les attentes à Detroit. Le changement d’air lui a fait un grand bien avec 66 réceptions pour 750 yards et surtout 13 TDs (2e NFL et record de franchise pour un TE) + 1 TD à la course… mais pour autant il n’a pas effacé ses faiblesses : 9 drops et une incapacité au run block criante.

Ce dernier point est devenu important quand la 1ère Compagnie des Tight Ends a perdu son élément à tout faire, Jack Doyle, après 26 réceptions pour 245 yards et 2 TDs mais surtout une présence tout autant importante en protection et pour propulser les coureurs ; c’est une des raisons qui ont fait basculer le playcall vers la passe d’ailleurs. Pour finir sur la Compagnie, elle a perdu un soldat avec Erik Swoope (8 réceptions pour 87 yards et 3 TDs), mais elle a toujours le jeune Mo Alie-Cox qui devrait gagner du temps de jeu ; lui aussi a démontré être polyvalent avec une sacrée explosivité en réception (7 pour 133 yards soit 19.0 de moyenne et 2 TDs) et une solidité au block.

C’est surtout derrière Hilton dans le groupe des receveurs écartés qu’il y a un sacré travail à faire ; le plus gros de ce côté du ballon. Chester Rogers est le deuxième de la liste avec 53 réceptions pour 485 yards et 2 TDs (mais il a 5 drops), alors que l’acquisition de Ryan Grant n’a pas donné les résultats escomptés avec 35 réceptions pour 334 yards, 1 TD et 4 drops. Zach Pascal a beaucoup pensé, mais il termine avec 27 réceptions pour 268 yards, 2 TDs et lui aussi à 4 drops histoire d’être solidaire avec les autres (au moins il a scoré un TD en Divisional Round).

Le meilleur d’entre eux a finalement été Dontrelle Inman… et c’est celui des quatre qui a été le moins utilisé : 28 réceptions pour 304 yards, 3 TDs et 1 seul drop (dans ce mini-groupe c’est le seul à 10+ yards de moyenne et avec plus de TDs que de drops). Rogers a également un peu redoré son blason sur retour de punt avec 9.3 yards de moyenne, mais les retours de kickoff sont toujours un gros problème – avec Pascal notamment : seulement 19.8 yards (29e) ; au moins la couverture des punts reste toujours la meilleure de NFL avec 4.4 yards par retour derrière la botte du Punter Rigoberto Sanchez – c’était votre interlude équipes spéciales.

Bref, il faut un vrai talent pour complémenter Hilton, et ne pas attendre que cela vienne des Tight Ends.

-92 pressions concédées à 92 (3e) dont -38 sacks à 18 (top NFL) ; non seulement le nombre de pressions a été divisé par deux, mais en plus le taux de « conversion » de pression en sack est de 19.6%, top NFL aussi. On peut également rajouter tout le travail qui a permis de faire avancer le jeu au sol. C’est enfin arrivé : les Colts ont une ligne offensive qui tient la route ; et même mieux.

https://www.gannett-cdn.com/presto/2018/11/11/PIND/225541db-5585-4966-80ec-7cdd232f4e02-ColtsJags_mk_31.jpg?width=534&height=401&fit=bounds&auto=webpCertes, ils y ont mis le prix, ce qui se voit sur la « moitié gauche » : le premier tour de 2011 Tackle Anthony Castonzo a encore fait une saison très solide même si les blessures le guettent toujours ; le premier tour de 2018 Guard Quenton Nelson a été le monstre attendu, alliant domination (en route vers un vote All-Pro) et disponibilité (1137 snaps – 3e Guard NFL et 1215 snaps totaux – 5e joueur NFL) ; le premier tour de 2016 Centre Ryan Kelly, comme Castonzo, a démontré sa qualité mais il a du mal à rester sur le terrain. Evan Boehm a soufflé le chaud et le froid en remplacement mais l’unité ne s’est pas écroulée non plus quand il a été là ; c’est juste que la série de matchs sans sack concédé a pris fin, mais c’était déjà miraculeux d’en être arrivé à cinq.

Ce sack est venu quand Cameron Wake a battu le rookie de deuxième tour Braden Smith, ce qui est dommage car le jeunot a fait une saison tout à fait remarquable : replacé en Right Tackle, l’ex-Guard universitaire a été nommé titulaire en cours de saison et il a fait le travail. En Right Guard, Matt Slauson a bien démarré mais a fini sur IR, et Mark Glowinski l’a remplacé sans véritable accroc. Le’Raven Clark et Joe Haeg ont été plutôt sympathiques quand on a eu besoin d’eux.

Luck n’est pas le seul à les remercier, les coureurs aussi ; Marlon Mack le premier : le successeur désigné de Frank Gore laissait des doutes sur sa capacité à porter le cuir de manière répétée, il a répondu présent avec 195 courses pour 908 yards (4.7), 9 TDs (7e NFL) et 4 matchs à 100+ yards (6e). Il est probablement impossible de lui demander de faire 250+ courses, et il doit faire attention aux fumbles (2), mais il ne devrait pas avoir besoin d’en arriver là car il a un Quarterback qui peut lancer quelques passes, et il a vu arriver deux rookies pour l’assister : le quatrième tour Nyheim Hines et le cinquième tour Jordan Wilkins. Hines est le plus polyvalent des trois, même s’il préfère le jeu aérien avec 148 touches (dont 63 réceptions) pour 739 yards et 4 TDs ; il doit cependant éviter d’attraper la même maladie que les receveurs avec lui AUSSI 4 drops. Wilkins a été utilisé avec parcimonie mais efficacité : 5.6 yards par course (4e NFL) et 1 TD.

Ajoutez les escapades de Luck avec 46 courses pour 148 yards, et vous obtenez un jeu au sol qui ne crève pas le plafond mais qui est plus solide avec 107.4 yards par match (20e), 4.3 yards par course (18e) ou 13 TDs (16e).

Nous l’avons déjà évoqué, poussons plus avant : bien qu’il y ait eu une amélioration par rapport à 2017, les Colts ont toujours des soucis dans le pass-rush avec 115 pressions (26e) dont 38 sacks (19e) ; au moins, le taux de « conversion » est sympathique à 33.0% (7e). Pourtant, la ligne défensive est loin de manquer de talent ; vous vous souvenez des trois candidats au Most Underrated Player avec Pierre Desir ? Le Defensive Tackle Denico Autry et le Defensive End Margus Hunt auraient pu postuler eux aussi ; en parallèle, le Defensive End Jabaal Sheard était encore dans la course au Defensive Player Of The Year, mais Leonard a été trop monstrueux.

Puisque nous parlons du pass-rush, autant aller dans l’ordre : Autry a été un vrai taulier au coeur de l’unité avec 37 plaquages dont 5 run stuffs, 20 pressions dont 9 sacks (top team), 1 passe déviée, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré ; de plus, il a été un mammouth imposant sur équipes spéciales avec DEUX blocks. Sa signature a été vitale pour contrebalancer les pertes dans l’unité. Sheard arrive juste derrière avec une classique saison de sa part : solide dans tous les compartiments, il mène l’équipe avec 16.5 plaquages à perte, à égalité avec Maniac ; il est décisif contre la course avec 11 run stuffs (4e NFL), mais on aimerait le voir plus dans le pass-rush avec seulement 18.5 pressions dont 5.5 sacks auxquels il ajoute 4 passes déviées. Il n’est pas normal qu’il ait moins de sacks que Leonard qui est un Inside Linebacker, tout fou furieux que ce dernier soit.

Dans le reste du groupe, l’ex-lanceur estonien Hunt a eu une saison particulière car il a disparu un peu au milieu, mais il a été une force sur la ligne défensive et a fait la meilleure saison de sa carrière ; il a accumulé 13.5 plaquages à perte : 8.5 run stuffs parmi ses 30 plaquages (soit un excellent taux de 28.3%, 2e NFL) et 5 sacks parmi 12 pressions, auxquels il a rajouté 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Al-Quadin Muhammad, lui aussi, s’est beaucoup plus illustré contre la course (7 run stuffs sur 28 plaquages !) que dans le pass-rush (2 petites pressions). Derrière, le duo de rookies Defensive Ends de deuxième tour, Kemoko Turay – Tyquan Lewis, ont fait des apparitions : en difficulté contre la courses, ils ont montré des qualités dans le pass-rush avec 16 pressions dont 4 sacks pour Turay et 10 pressions dont 2 sacks pour Lewis (qui a démarré l’année sur IR). Al Woods, Grover Stewart ou Hassan Ridgeway ont été bien plus discrets dans l’unité, et Jihad Ward a fini sur IR.

Vous avez probablement remarqué maintenant que, malgré le pass-rush en difficulté, il y a eu une bonne valise de run stuffs ; les Colts en ont totalisé 70 (3e) soit 17.4% des courses adverses (2e), des stats vastement meilleures qu’en 2017. Cela se voit dans les stats finales de la défense au sol : 101.6 yards par match (8e), 4.0 yards par course (6e), 12 TDs (10e), 11 big plays (12e) dont aucun homerun et aucun match d’un coureur à 100+ yards (la marque maximale a été de 98 yards par Sony Michel en Week 5) ; juste par comparaison, il y en avait eu 4 en 2017 et 6 en 2016.

Les plus gros contrats, ce qui est généralement ce que vous voulez quand vous êtes un General Manager.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Eric+Ebron+San+Francisco+49ers+v+Indianapolis+qMU0FqEvBHal.jpg Eric Ebron et Denico Autry ont été les seules acquisitions multi-annuelles, et les deux ont rendu un fier service cette saison.

Difficile de tirer sur un joueur signé pour un an, mais dans tous les ajouts de ce type, celui de Ryan Grant a coûté le plus cher et a probablement été le moins réussi dans un groupe de receveurs qui avait besoin d’un #2.

Les victoires en Week 15 et en Wild Card contre le Texas. L’état a plutôt bien réussi à Indy qui a littéralement étranglé Dallas dans la route vers les playoffs, puis Houston au premier tour. Cela faisait un moment que les Colts n’avaient plus imposé leur volonté de cette manière dans deux matchs maîtrisés. Bien sûr la suite…

La défaite 31-13 en Divisional Round à Kansas City. Aucun match n’a été aussi raté que le plus important. L’attaque a été particulièrement méconnaissable mais c’est la franchise entière qui n’a pas semblé prête à jouer un tel match.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ LA Chargers 12-4 Playoffs
2 @ Tennessee 9-7 Positive
3 vs Atlanta 7-9 Négative
4 vs Oakland 4-12 Négative
5 SNF @ Kansas City 12-4 DivChamp
6 BYE
7 vs Houston 11-5 DivChamp
8 vs Denver 6-10 Négative
9 @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
10 vs Miami 7-9 Négative
11 vs Jacksonville 5-11 Négative
12 TNF @ Houston 11-5 DivChamp
13 vs Tennessee 9-7 Positive
14 @ Tampa Bay 5-11 Négative
15 MNF @ New Orleans 13-3 DivChamp
16 vs Carolina 7-9 Négative
17 @ Jacksonville 5-11 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 132-123-1 (0.518, 7e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 56-72 (0.438, 30e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 76-51-1 (0.598, 1er).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.160 (32e).

Indy en mode JCVD avec un grand écart vertigineux ; le calendrier à l’extérieur va sévèrement tester les aspirations de Reich et de sa troupe, avec notamment un retour sur le lieu du crime à Arrowhead juste avant la bye week dans un début de calendrier assez brutal. L’enchaînement « réception de Jacksonville – déplacement à Houston sur une semaine courte » n’est pas idéal non plus.