NFL Team Honors IV : Houston

500-Texans

On a un instant cru que les Texans allaient continuer de tâtonner dans le noir même en ayant récupéré Deshaun Watson et J.J. Watt : ils se sont pris trois murs en début de saison avant de trouver enfin l’interrupteur ; la prochaine fois BOB, mets un grand panneau lumineux au-dessus. Ils ont alors été inarrêtables avec une série de neuf victoires qui leur a permis de réussir le deuxième plus beau retournement de la saison : +7 victoires pour finir 11-5 et remporter la division. Malheureusement, en ce qui concerne un succès en playoffs, ce n’était pas Connor Cook et des Raiders démobilisés en face ; Houston est tombé sur un os (fantôme) que la franchise connaît bien, et il faut repartir au travail pour espérer confirmer et aller plus loin.

À lire avec une histoire de Casper le gentil fantôme (ça changera de Hilton le méchant fantôme).

 

HOUSTON TEXANS
1er AFC South ~ 11-5 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

L’équipe pensait avoir les armes suffisantes pour rattraper Jacksonville et reprendre sa couronne de division au point de lâcher son premier tour de draft 2018 pour aller chercher Deshaun Watson en 2017, et son deuxième tour pour envoyer Brock Osweiler à Cleveland (vous vous rappelez, cet échange NBA-style pour se débarrasser de son contrat mirobolant ?).

Si les petits cochons voulaient bien arrêter de manger les meilleurs joueurs des Texans, ils avaient une équipe avec de sacrés talents, mais des failles étaient apparues récemment. Prenez l’attaque : on voulait voir Watson sur une saison complète car il avait démontré de magnifiques choses donnant à penser qu’il était le franchise Quarterback que Houston cherchait depuis l’écroulement de Matt Schaub. On voulait voir le receveur Will Fuller faire une saison complète pour aider DeAndre Hopkins, même si la profondeur derrière eux inquiétait. On voulait voir un Tight End émerger (n’importe lequel, s’il vous plaît) après la retraite d’un C.J. Fiedorowicz qui avait subi trop de commotions. On voulait… enfin on aurait voulu voir le coureur D’Onta Foreman sur une saison complète pour former un trio intéressant avec Lamar Miller – Alfred Blue (il démarrait sur PUP). Mais surtout, quand on parle de failles, c’était la ligne offensive qui posait le plus de problèmes : le Centre Nick Martin était le seul titulaire revenant alors que le sophomore Tackle Julie’n Davenport allait s’installer à gauche ; les Guards ex-Chief Zach Fulton et ex-Saint Senio Kelemete (corrects mais remplaçants à la base) ainsi que l’ex-Bill Tackle Seantrel Henderson avaient été signés pour essayer de réinstaller une unité proche de celle du début de la décennie… mais le chemin risquait d’être long.

En défense, les interrogations venaient d’une arrière-garde trop souvent exposée l’année dernière ; une combinaison du départ d’A.J. Bouye et des blessures du front-7. Cela commençait donc devant : on voulait enfin voir le trio terrible J.J. Watt – Jadeveon Clowney – Whitney Mercilus ensemble pendant la majeure partie d’une saison, car il avait de quoi faire un carnage à la fois dans le pass-rush et à la course. Si en plus le groupe récupérait les sous-cotés D.J. Reader – Christian Covington sur la ligne défensive devant le duo d’Inside Linebackers Benardrick McKinney – Zach Cunningham (qui avait définitivement rendu Brian Cushing obsolète), il avait tout d’un monstre. Néanmoins, la couverture conservait quand même un souci de qualité, et notamment chez les Defensive Backs ; d’où la draft du troisième tour Safety Justin Reid, ainsi que les signatures de l’ex-Jaguar Aaron Colvin et surtout de l’ex-Cardinal Tyrann Mathieu. Ils devaient amener un peu de neuf aux côté du trio Andre Hal – Kareem Jackson – Johnathan Joseph pour redresser la barre et aider Bill O’Brien à enfin passer la barre des 9 victoires (la dernière fois que Houston avait atteint 10 victoires, c’était en 2012).

Certes, Jacksonville n’avait ni Watson (s’il confirmait) ni Dédédé ni Watt… mais pour le reste, avec des Jaguars enfin coachés correctement, il semblait bien que les Texans partaient avec une longueur de retard. On pouvait se convaincre que la défense allait retrouver sa verve si les titulaires restaient en bonne santé, mais cette ligne offensive était plus qu’un point d’interrogation : c’était un mystère enveloppé d’une devinette dans une énigme.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ New England L 20-27 0-1 cwpo
2 @ Tennessee (0-1) L 17-20 0-2 dwo
3 vs NY Giants (0-2) L 22-27 0-3 o
4 @ Indianapolis (1-2) W 37-34 (OT) 1-3 dwpo/TL
5 vs Dallas (2-2) W 19-16 (OT) 2-3 wpo
6 vs Buffalo (2-3) W 20-13 3-3 co
7 @ Jacksonville (3-3) W 20-7 4-3 d
8 vs Miami (4-3) W 42-23 5-3 c
9 @ Denver (3-5) W 19-17 6-3 co/W
10 BYE
11 @ Washington (6-3) W 23-21 7-3 o
12 vs Tennessee (5-5) W 34-17 8-3 dw
13 vs Cleveland (4-6-1) W 29-13 9-3 c
14 vs Indianapolis (6-6) L 21-24 9-4 dwpo
15 @ NY Jets (4-9) W 29-22 10-4 co
16 @ Philadelphia (7-7) L 30-32 10-5 wpo
17 vs Jacksonville (5-10) W 20-3 11-5 d
PLAYOFFS
WC vs #6 Indianapolis (10-6) L 7-21

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 11-5.
    • Par demi-saison : 5-3, 6-2.
    • Par quart de saison : 1-3, 4-0, 4-0, 2-2.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 5-3.
    • Dans la division (d) : 4-2.
    • Dans la conférence (d+c) : 9-3.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 6-5.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-0-0-1.
    • En prolongation : 2-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 116-140 (0.453, 32e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 120-135-1 (0.471, 29e).
    • Écart entre les deux : 0.018 (10e).

Les progressions sont évidentes : il y a notamment un renversement total dans le bilan de conférence, passant de 3-9 à 9-3. La différence a surtout été faite dans les matchs à une possession avec +5 victoires, passant de 1-5 à 6-5 (avec un bilan parfait en prolongations) ; en effet, les Texans n’ont jamais perdu un match par plus d’une possession d’écart… jusqu’à celui qu’il ne fallait pas perdre (le Wild Card Round). Cependant, on remarque aussi que seules deux victoires ont vu Houston ne jamais être mené au score, ce qui signifie que les neuf autres ont dû être acquises avec un retour quelconque pendant le match (« top » NFL) ; tout cela prouve bien que l’équipe n’est pas encore totalement sûre de son fait. Les Texans avaient posté un catastrophique 1-9 contre les équipes terminant en positif dont 1-7 contre celles qualifiées en playoffs en 2017 ; si la donne a changé, ils restent quand même dans le négatif avec respectivement 3-4 et 2-3… tout cela avec un calendrier qui a été quasiment aussi facile que prévu, et bien plus aisé qu’en 2017 (0.516). Bref, si le redressement est positif, il reste du travail pour la Bande à BOB.

 

La réalité

 

Autant donner de suite une des raisons de ce retournement de situation : passer d’un turnover differential de -12 (28e) à +13 (2e) ; l’attaque a fait plus attention avec -12 ballons perdus à 16 (3e) – ce qui a causé bien moins de points encaissés à cause d’eux avec -83 à 24 (top NFL) – alors que la défense a été plus efficace avec +13 ballons volés à 29 (4e) – ce qui a causé plus de points grâce à eux avec +30 à 66 (9e). Mais ce n’est pas tout, car regardez qui est revenu : -7.4 points encaissés par match à 19.8 (5e) et -12 TDs encaissés à 36 (7e) dont -3 TDs défensifs adverses (aucun) ; l’année dernière, le deuxième quart-temps avait été une horreur avec 11.3 points en moyenne et 20 TDs au total, cette année c’est bien mieux avec 4.9 points (4e) et 9 TDs (4e). Enfin, dernier bond notable dans les points encaissés, ceux dans les deux dernières minutes des matchs avec -51 à 40 (7e) – ce qui aide pour remporter les rencontres serrées.

La défense a été stable dans les catégories majeures, ce qui est une bonne chose quand on le voit par le prisme du GOB2018 : 343.1 yards par match (12e), 5.4 yards par action (13e) et 19.1 first downs (9e). Cependant, en grattant un peu on voit les failles qui montrent qu’elle ne maîtrise pas toujours son affaire : 58 big plays (9e) mais 13 homeruns (23e), le problème récurrent de Houston (quand la défense craque elle ne le fait pas à moitié) ; -14 voyages adverses en redzone à 44 (2e) mais +10% terminant en TD à 71.1% (30e), un des rares secteurs où elle a été pire qu’en 2017… l’autre étant les 3e tentatives autorisées avec un bond astronomique de +6.2% à 41.5% (26e). Elle peut remercier l’attaque qui a perdu moins de ballons et les équipes spéciales d’avoir forcé les adversaires à démarrer sur leurs propres 25.57 yards en moyenne (top NFL).

Et puisque l’on en parle, les équipes spéciales ont eu du travail : les Texans ont tenté le plus de FGs de la ligue avec 42 (et réussi le plus avec 37) ; cela a constitué la source principale du bond dans les points marqués avec +3.0 à 24.1 par match (12e), car au niveau des TDs c’est resté stable à 42 (15e), avec toujours la même contribution de la défense (4). Il reste des axes d’amélioration : seulement 22 points sur premier drive (29e) ou 53 dans les deux dernières minutes des mi-temps (19e). Le retour du #4 a certes fait une belle différence : +42.6 yards par match à 362.6 (15e), +0.5 yard par action à 5.5 (17e) et +16 voyages en redzone à 65 (5e)… mais là aussi on voit que tout n’est pas encore parfait ; les big plays sont stables à 59 (21e), il y a eu une chute de production dans la redzone avec -2.4% de TDs à 50% (27e), et les 3e tentatives ont également été un problème de ce côté à 36.2% (24e). Les ballons volés et les retours ont permis de commencer une bonne quantité de drives dans le terrain adverse (25 – 4e) et d’avoir une meilleure position de départ moyenne (sur les 30.61 yards – 2e), mais vous comprenez maintenant pourquoi il y a eu bien plus de FGs tentés.

Voici les récompenses de la saison :

Vous pensez savoir déjà qui va recevoir la récompense, n’est-ce pas ? Eh bien surprise ! … ou pas : les deux principaux candidats ayant joué toute la saison, nous n’avons pas le choix.

DeAndre Hopkins est toujours le modèle du receveur #1, et il est d’une disponibilité quasi-totale ; il n’a raté qu’un match depuis sa draft en 2013, et cette saison il est le receveur qui a le plus joué (1084 snaps). Que dire qu’on ne sait pas déjà sur King Dédédé ? Les Quarterbacks le visent beaucoup avec 163 ciblages (5e NFL), il attrape quasiment tout ce qui arrive à sa portée avec 115 réceptions (3e) à 70.6% de réceptions et seulement DEUX drops, il produit énormément avec 1572 yards (2e) à 13.7 yards par réception ainsi que 23 big plays (4e), 81 first downs (top NFL) et 7 matchs à 100+ yards (5e), et enfin il lui arrive de trouver l’endzone avec 11 TDs (5e). Il doit juste faire attention aux fumbles (2), mais à part cela, c’est du classique avec des exercices de contorsion qui font fuir même les grands maîtres yogi sous peine de passer l’arme à gauche ; ce qu’ils appellent « le démon onirique dans la maison d’hiver », cette posture interdite connue depuis la nuit des temps et qui en a occis plus d’un, Dédédé l’appelle « une réception classique en bord de touche ». Il a 3.6 fois plus de ciblages et de réceptions que le deuxième receveur dans l’équipe, et ce dernier n’a joué que la moitié de la saison (nous allons y revenir).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/DeAndre+Hopkins+Houston+Texans+vs+New+England+MSpGgSMp5XOl.jpgDe l’autre côté du ballon, on se posait la question du retour du Defensive End Justin James Watt après deux saisons totalement pourries par les blessures. Et si le phénomène avait perdu un peu de jus dans tout cela ? 61 plaquages dont 8 run stuffs, 44 pressions (3e NFL) dont 16 sacks (2e), 4 passes déviées, 7 fumbles forcés (top NFL)… mais aucun récupéré ; car Watt lui attaquer proie Quarterback seulement, Watt frisson de la chasse suffire, si arracher bout de viande de proie qui tombe au sol, lui laisser basse besogne partenaire récupérer, Watt pas s’acharner sur victime déjà morte, Watt penser déjà prochaine chasse. Il a fallu une année exceptionnelle d’un autre Defensive Lineman pour le priver d’un autre NFL Defensive Player Of The Year, et celle d’un Quarterback dans la même division pour le priver du Comeback Of The Year, mais Maximum Wattage est bien de retour, donc accrochez-vous à vos slips.

Il a été utilisé un peu partout dans la défense des Texans, et il a fait une année remarquable même s’il a semblé montrer un plus de qualité en tant que Safety plutôt que Cornerback ; en fait il faudrait presque diviser le joueur en deux. Kareem Jackson le Safety a été un pion de grande valeur, le poste lui ayant permis d’utiliser son style de jeu agressif contre la course : 87 plaquages dont 4 run stuffs, 1 sack, 17 passes défendues (3e NFL et top team), 2 INTs, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Malgré le total de passes défendues, Kareem Jackson le Cornerback a eu moins de succès en général dans une couverture qui a encore souffert – nous en reparlerons un peu plus loin.

Lui aussi a marqué son retour avec une belle saison, mais pour parler des problèmes autour de lui il suffit de l’appeler par son nouveau surnom, l’Homme du Bus : le Quarterback Deshaun Watson n’a pas totalement repris là où il s’était arrêté après sa rupture d’ACL en 2017 (c’était impossible d’en demander tant) ; mais il a fait son maximum pour porter une attaque qui est devenue de plus en plus unidimensionnelle, avec une protection au sujet de laquelle le Terrible Tromblon(tm) est déjà rempli à ras-bord de « poudre à panpan », et avec des cibles qui sont tombées les unes après les autres. Ce n’est probablement pas un hasard si le pire match du lanceur a été le dernier, en Wild Card Round, parce que la mule a fini par plier sous le bât.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Deshaun+Watson+Dallas+Cowboys+vs+Houston+Texans+tX-iFocdh5Rl.jpgLe fait qu’il ait été obligé de faire le voyage aller-retour à Jacksonville en bus parce qu’il était trop dangereux de prendre l’avion avec une côte fracturée et un poumon collapsé est le genre de choses qui vous font apprécier immédiatement de vos partenaires, des fans, et des gens qui suivent la NFL en général. Cependant, si c’est toujours beau de jouer les héros blessés, c’est encore mieux de jouer les héros bien portants, et les 62 sacks subis par Watson (pire marque de la ligue) sont une partie de l’origine du problème ; il est possible de lui en imputer quelques-uns, mais il essaierait de faire moins de miracles s’il avait l’apport de la ligne et du jeu au sol. Ces considérations mises à part, il a encore été une vraie menace double : 68.3% (8e NFL), 4165 yards à 8.2 yards par passe tentée (6e), 26 TDs, 9 INTs, 3 fumbles, 62 sacks, 103.1 de QB Rating (6e), 5 matchs à 300+ yards + 99 courses pour 551 yards à 5.6 de moyenne (4e), 5 TDs (top team) et 33 first downs soit 33% des courses (7e).

Puisque nous sommes sur le sujet, parlons du jeu au sol qui a si bien démarré avant de disparaître progressivement, plombé par des choix curieux et une qualité de block en régression. Le choix curieux, c’est d’avoir donné autant de snaps à Alfred Blue qui a terminé avec 150 courses pour 499 yards (3.3) et 2 TDs ; il a régulièrement été incapable de passer la troisième pour casser les plaquages et gagner plus de terrain. En comparaison, Lamar Miller a totalisé 210 courses pour 973 yards (4.6) et 5 TDs avec 6 big plays et 4 matchs à 100+ yards, sans oublier 25 réceptions pour 163 yards et 1 TD ; il a donc dépassé les 1000 yards avec 1136 pour 6 TDs. Si vous ajoutez D’Onte Foreman qui n’est pas parvenu à revenir sur le terrain après sa blessure au tendon d’Achille en 2017 (il n’a joué que 31 snaps), vous avez une attaque terrestre qui n’a pas fait sa part du travail jusqu’au bout : 126.3 yards par match (8e) mais 4.4 yards par course (17e), 12 TDs (20e), 8 big plays (27e) et 58 run stuffs concédés (26e) soit 12.6% des courses (19e).

On se demandait ce que donnerait une saison complète de Watt et Jadeveon Clowney ensemble, la réponse est venue, aussi subtile qu’un coup de poing dans la face : le premier choix de 2014 a joué son rôle de lieutenant à la perfection, suivant son coéquipier dans la production contre la course et dans le pass-rush.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jadeveon+Clowney+Kansas+City+Chiefs+v+Houston+zS3XiiXVyOJl.jpgAligné comme Defensive End classique ou comme Outside Linebacker, il a encore fait une saison dominante avec 47 plaquages dont 10 run stuffs (9e NFL) soit un taux de 21.3% (9e), 30 pressions dont 9 sacks, 1 passe déviée, 1 fumble forcé, 3 fumbles récupérés dont 1 strip-6 ; en effet, quand Watt penser à prochaine chasse alors que bout de viande par terre, Clown lui pas avoir scrupule et ramasser viande et même ramener direct à maison parfois. Le seul souci avec lui, c’est qu’il continue de commettre des pénalités parfois stupides par trop grande volonté de manger de l’adversaire : il a le troisième pire total avec 14 pénalités dont 13 acceptées.

Les deux énergumènes (74 pressions dont 25 sacks) ont vampirisé le pass-rush des Texans qui a totalisé 137 pressions (13e) dont 43 sacks (11e), et il a aussi manqué un troisième homme pour devenir littéralement un monstre inarrêtable ; les taux par action de passe adverse ne sont que de 23.3% (20e) et 6.4% (22e). Le principal candidat, Whitney Mercilus, a été plus discret cette saison ; le retour de Watt a permis de lui demander un peu plus de polyvalence : 3.5 run stuffs, 18 pressions dont 4 sacks et 2 fumbles forcés. On l’a connu plus en verve.

Quand vous commencez votre draft au troisième tour, vous n’avez pas intérêt à vous tromper sinon c’est une année à jeter à la poubelle au niveau du renouvellement des talents ; et on sait à quel point cela peut être préjudiciable. Fort heureusement, s’il faut s’en tenir à la première saison du troisième tour Justin Reid, la première sélection de Houston a été réussie. Le rookie s’est immédiatement installé en Safety, repoussant Jackson en Cornerback, et il a grandement participé sur équipes spéciales, devenant de fait le deuxième joueur le plus utilisé de la franchise (1141 snaps). Polyvalent et aussi à l’aise contre la course qu’en couverture, Reid a amené un plus à un poste qui en avait besoin avec la maladie d’Andre Hal : il a totalisé 88 plaquages dont 2 run stuffs, 10 passes défendues, 3 INTs dont 1 pick-6, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés ; ses 5 ballons volés le placent 6e NFL. Il se révèle déjà comme un des steals de la draft.

Mais la question est surtout de savoir si cela peut aider la couverture de Houston à redresser la barre. Malgré le pass-rush et les talents clairement présents qui ont permis une petite amélioration, le secteur reste tout de même problématique : 64.5% de complétion (17e), 260.4 yards par match (28e) dont 128.3 après réception (26e), 7.0 yards par passe tentée (19e), 28 TDs (28e), 15 INTs (9e), 92.5 de QB Rating adverse (13e), 5 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (17e), 55 big plays (19e) dont 13 homeruns (28e) et 8 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (20e) ; ce n’est pourtant pas faute d’avoir empêché des réceptions avec 85 passes défendues (3e) soit 14.4% des tentatives (4e).

Quand vos Cornerbacks avancent en âge, la zone est sûrement plus adaptée que le marquage homme-à-homme, surtout quand vous avez un T.Y. Hilton en face. Johnathan Joseph est un bon Cornerback (le meilleur du groupe en fait) avec une grande expérience et une bonne capacité à réagir, mais s’il se retrouve face à un dragster il est mort sur place ; il n’a pas énormément été testé sur ce point, ce qui lui donne quand même 13 passes défendues et 2 INTs dont 1 pick-6, mais attention. Kevin Johnson possède cette rapidité, mais il commet des pénalités et surtout il accumule les commotions, ayant fini rapidement sur IR. Kayvon Webster a lui aussi joué quelques snaps avant d’aller sur IR et Shareece Wright a été trop souvent en difficulté, alors que la signature d’Aaron Colvin, entre méforme et blessures, a si bien marché qu’il a fini inactif en Wild Card alors qu’il était valide (au moins il a récupéré 2 fumbles). Nous reviendrons un peu plus loin sur une signature qui, elle, a fait du bien à l’arrière-garde, mais il est clair que le groupe continue d’avoir des soucis.

Nous accusons, Will Fuller ! Nous passons les années à nous demander ce qu’il pourrait donner avec une année complète, et à chaque fois il finit sur IR, ce qui nous frustre grandement. D’accord, ce n’est pas seulement lui : les blessures dans le groupe de receveurs ont rendu l’attaque unidimensionnelle comme dit précédemment ; on sent qu’il y a beaucoup de potentiel dans l’unité, mais elle n’a pas vraiment pu apporter le soutien nécessaire à Dédédé.

Dans son temps limité sur la pelouse, Fuller a démontré qu’il avait travaillé son problème de mains avec aucun drop en 32 réceptions pour 503 yards (15.7) et 4 TDs ; il a même un plus haut taux de first downs que Dédédé (71.9% vs. 70.4%). L’échange pour Demaryius Thomas afin de le remplacer était bien vu même s’il a mis un peu de temps à s’acclimater, finissant à 23 réceptions pour 275 yards et 2 TDs, mais lui aussi a fini sur IR. Le rookie de quatrième tour Keke « KKQT » Coutee a formé une belle connexion dans le slot avec Watson sur les bases de 28 réceptions pour 287 yards et 1 TD, et il sait gagner des yards après réception ; malheureusement, il a été limité par les blessures avec seulement 24.4% des snaps joués.

Il y a également la question des Tight Ends : l’équipe peine toujours à avoir un vrai dominateur, capable d’exceller à la fois en réception et au block. Ryan Griffin est le Tight End receveur à 24 réceptions pour 305 yards, mais c’est le rookie de sixième tour Jordan Thomas qui a été la cible en redzone avec 4 TDs ; le troisième tour Jordan Akins a été le plus complet, mais il n’y a pas de quoi se relever non plus. Ce n’est donc pas surprenant de voir que l’attaque aérienne termine à 236.3 yards par match (17e) dont 106.8 yards après réception (23e), 7.2 yards par passe tentée (11e), 26 TDs (17e) ou 51 big plays (19e). Bon point : il y a toujours peu de drops (17), alors que Fuller et même Coutee ont aidé Dédédé à glaner des matchs à 100+ yards avec 11 (6e).

Et une mention pour le playcall de Bill O’Brien et sa gestion du match qui restent toujours d’un conservatisme parfois… capillocide. GO FOR IT BOB ! Et arrête les courses sur first down.

Vous savez ce qui était une mauvaise idée en 2018 ? Courir contre Houston. La défense contre la course a été intraitable : 82.7 yards par match (3e), 3.6 yards par course (2e), 8 TDs (3e), 3 big plays (top NFL) dont aucun homerun (top NFL), aucun match d’un coureur adverse à 100+ yards (top NFL) et 53 run stuffs réussis (10e) soit 13.4% des courses adverses (11e).

Le retour de Watt, la présence de Clowney, le placement initial de Jackson en Safety et l’émergence de Reid ont bien aidé à atteindre cette excellence, mais ce n’est pas tout. Il n’est pas nouveau que le front-7 des Texans possède beaucoup de talent, à commencer par un habitué du Season Review, D.J. Reader : le Nose Tackle a été largement utilisé et a encore fait une saison très précieuse au coeur du groupe avec 3 run stuffs et 2 sacks. Dans des temps de jeu plus limités sur la ligne, Brandon Dunn et Angelo Blackson ont apporté leur contribution avec 4.5 run stuffs, 1 sack, 3 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré ; cela a permis de former une première barrière efficace.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Benardrick+McKinney+Zach+Cunningham+Dallas+jaXuxm_u32Pl.jpgEt si jamais les coureurs parvenaient à passer, il se prenait le mur formé par le duo Benardrick McKinney – Zach Cunningham qui continue de faire un remarquable travail : 100+ plaquages chacun pour 8 run stuffs, 1.5 sack (McKinney), 12 passes défendues, 2 INTs (une chacun) dont un pick-6 (Cunningham), 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Le reste des Linebackers utilisés à été bien plus compliqué à juger par manque de jeu ou blessure rapide, comme le jeune Brennan Scarlett qui a été redoutable en couverture avec 3 passes défendues dont 1 INT ; il a fini trop vite sur IR (un thème à Houston cette saison).

À votre avis, pourquoi avons-nous passé la saison à parler des Louis de France dans les Gamedays de Houston ? Parce que, comme prévu, la ligne offensive a été la pire unité de la saison et que les soucis sont toujours présents. Bien entendu, la statistique la plus effrayante est celle de la protection avec 198 pressions autorisées dont 62 sacks, les pires marques de la ligue ; mais, peut-être que cela est mitigé par le playcall adverse ? Après tout, avec la broyeuse au sol, les adversaires ont dû appeler beaucoup de passes, ce qui doit diluer ces totaux affreux, non ? Oui et non : oui, le playcall adverse a été composé à 61.4% de passes (8e) soit une forte inversion par rapport à 2017 (c’était le 28e !), mais non, cela n’a rien dilué du tout ; respectivement 38% de pressions et 10.5% de sacks, pires marques de la NFL. Et encore, cela ne compte pas les playoffs où Watson a encore dû courir pour sa vie.

Au centre, Nick Martin tente de survivre en étant le joueur le plus utilisé de l’équipe (1157 snaps dont 100% des offensifs), et s’il ne va pas vous faire tomber de votre chaise, il est ce qui ressemble le plus à un Offensive Lineman solide ; avec probablement le Guard Greg Mancz. Autour de lui, les signatures de Zach Fulton et Senio Kelemete n’ont pas été des immenses réussites. À l’extrémité gauche, Julie’n Davenport doit encore largement progresser au niveau technique car il commet bien trop de pénalités (15 – 2e NFL dont 12 acceptées). À l’extrémité droite, Seantrel Henderson a fini sur IR dès le premier match, ce qui a créé un petit jeu des chaises musicales avec Davenport et un Kendall Lamm en grande difficulté (surtout à la course) ; en plus de tout cela, vous avez le rookie de troisième tour Martinas Rankin qui a été encore plus dépassé. Bref, vous voyez un peu l’étendue des dégâts, et cela risque de ne pas s’améliorer sans apport extérieur.

Houston a fait plusieurs ajouts, mais deux se démarquent : le Safety Tyrann Mathieu et le Special Teamer Johnson Bademosi. Celui du Honey Badger a été un succès dans l’ensemble avec sa polyvalence : 89 plaquages dont 2.5 run stuffs, 3 sacks, 8 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble récupéré pour l’ex-Cardinal. Son duo avec Reid a été très intéressant et cela a permis à Hal de pouvoir bien se remettre de son lymphome et revenir sur le terrain offrir sa contribution habituelle malgré un temps de jeu limité (5 passes défendues et 3 INTs !).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Justin+Reid+Houston+Texans+vs+Jacksonville+nessQSD5lzWl.jpgPour Bademosi, ce n’est sûrement pas un hasard si son arrivée coïncide avec une couverture sur équipes spéciales bien supérieure à l’année précédente, notamment sur les retours de punt adverses avec -4.9 yards par punt à 7.5 (10e) ; sur retours de kickoff, elle a été stable et excellente à 20.7 yards de moyenne (3e). Et ce ne sont pas les seules améliorations, car comme nous l’avons dit en introduction, les équipes spéciales ont ENFIN été une force cette saison : Ka’imi Fairbairn a répondu présent au grand volume de travail qui lui a été demandé avec 37/42 en FGs et 39/41 en XPs ; il mène la ligue avec 150 points. Le rookie non-drafté Punter Trevor Daniel a eu du mal à avoir de la distance avec 43.9 yards bruts (26e), mais son taux de 48.6% de punts dans les 20 yards adverses (5e) tend aussi à prouver qu’il n’a pas toujours eu à taper comme une mule. Sur les retours des Texans, il n’y a eu aucun TD, mais des moyennes très respectables avec 24.4 yards par kickoff (7e) et 8.6 par punt (15e). C’est toujours plus facile quand la troisième escouade est de meilleur niveau.

D’après ce que nous avons déjà dit, c’est une bataille entre les signatures des Guards (pour 7 ans et 40M$ à eux deux) et Aaron Colvin (4 ans pour 34M$). Allez, faisons un prix de groupe : Fulton, Selemete et Colvin ; ils auraient tous dû renforcer un secteur qui en avait besoin, et le compte n’y est pas.

Le double coup de pouce d’Indy et Dallas. Houston est à 0-3 dans la nasse. L’équipe réussit quand même à forcer deux prolongations consécutives à Indianapolis et face à Dallas… et là, deux cadeaux : Frank Reich tente une 4e & 4 sur ses propres 43 yards et Jason Garrett ne tente pas la 4e & 1 sur les 42 yards de Houston. Fairbairn achève les deux matchs avec un coup de botte victorieux, et cela démarre la série de victoires de Texans ressuscités.

La défaite 21-7 en Wild Card contre Indianapolis. L’attaque et la défense au sol ont fait leur pire match au pire moment ; mais autant on s’attendait à ce que la première finisse par coûter un match avec sa régression au fur et au mesure de la saison, la deuxième a été bien plus surprenante. Indy a imposé sa volonté à Houston qui s’est fait plier trop facilement ; un match qui devrait servir de leçon (LA LIGNE OFFENSIVE !!!) et de motivation pour 2019.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 MNF @ New Orleans 13-3 DivChamp
2 vs Jacksonville 5-11 Négative
3 @ LA Chargers 12-4 Playoffs
4 vs Carolina 7-9 Négative
5 vs Atlanta 7-9 Négative
6 @ Kansas City 12-4 DivChamp
7 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
8 vs Oakland 4-12 Négative
9 UKW @ Jacksonville 5-11 Négative
10 BYE
11 @ Baltimore 10-6 DivChamp
12 TNF vs Indianapolis 10-6 Playoffs
13 SNF vs New England 11-5 Champ
14 vs Denver 6-10 Négative
15 @ Tennessee 9-7 Positive
16 @ Tampa Bay 5-11 Négative
17 vs Tennessee 9-7 Positive

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 135-121 (0.527, 4e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 59-69 (0.461, 26e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 76-52 (0.594, 2e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.133 (31e).

Nous vous défions de trouver un moment de répit dans ce calendrier absolument infernal ; même les plages avec deux matchs consécutifs contre des équipes négatives n’en sont pas : la première contient deux équipes au bord de l’équilibre et la deuxième contient ce match à Londres où les Jags sont toujours difficiles à jouer.