NFL Team Honors IV : Detroit

500-Lions

La bonne nouvelle, c’est que Kerryon Johnson a stoppé la série de 70 matchs consécutifs sans coureur à 100+ yards, empêchant la franchise d’inscrire son nom dans l’infamie en battant le « record » des Redskins des années 1960. Et c’est un peu la seule : les Lions ont régressé en 2018 quand ce dernier s’est blessé (et il n’a pas été le seul), ce qui a replongé l’équipe non seulement dans ses limitations entrevues en 2017, mais on a l’impression qu’elles ont pris encore un peu plus d’importance. Le fait d’avoir quand même des joueurs de qualité a permis de ne pas sombrer complètement, mais l’ensemble est trop fragile actuellement pour supporter des blessures à des postes clés (hormis Quarterback bien entendu).

À lire en se disant que ça pourrait être pire.

 

DETROIT LIONS
4e NFC North ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Depuis 1991, Detroit attendait une victoire en playoffs, avec le pire bilan de NFC dans les playoffs (0-4). L’équipe du Michigan avait enfin réussi à aligner deux saisons positives consécutives depuis 1994 et 1995, c’était donc la prochaine étape logique.

Pour l’atteindre, il y avait eu un grand ménage chez les Coachs avec le limogeage du patron Jim Caldwell et l’arrivée de l’ex-Coordinateur Défensif des Patriots, Matt Patricia ; un choix « totalement surprenant » quand on se rappelle que le General Manager Bob Quinn avait fait ses armes… à New England. Justement, Quinn avait continué la modification de son effectif pour le renforcer, et comme on pouvait s’y attendre, son attention s’est portée sur un secteur offensif particulier : via les choix du premier tour Centre Frank Ragnow et du deuxième tour coureur Kerryon Johnson ainsi que la signature du triple champion LeGarrette Blount, le duo Ameer Abdullah – Theo Riddick était solidifié pour enfin faire décoller le jeu au sol ; rappelons que l’équipe risquait de battre le record des Redskins des années 1960 avec 73 matchs consécutifs sans un coureur à 100+ yards (ils en étaient à 68). Afin d’éviter cela, il fallait aussi une ligne moins touchée par les blessures, car on savait que, sur le papier, le trio Taylor Decker – T.J. Lang – Ricky Wagner était largement suffisant pour monter une unité redoutable. Ce serait d’autant plus utile au Quarterback Matthew Stafford qui était sans reproche (et sans peur) et qui aurait encore sa belle brochette de cibles : Marvin Jones – Golden Tate – Kenny Golladay ; le décevant Tight End Eric Ebron, libéré, avait été remplacé par l’ex-Seahawk Luke Willson et l’ex-Falcon Levine Toilolo. Si tout le monde était sur le pont, cette attaque pouvait faire du grabuge.

Mais il fallait également retrouver de l’efficacité en défense, une escouade qui subissait trop ces derniers temps. Première étape, renforcer la ligne défensive : le Nose Tackle Sylvester Williams était venu remplacer Haloti Ngata, et le quatrième tour Defensive End Da’Shawn Hand était venu former l’Amicale des Apostrophes d’Alabama avec le Defensive Tackle A’Shawn Robinson ; néanmoins, c’était surtout le duo de Defensive Ends Ezekiel Ansah – Kerry Hyder (révélation de 2016) qui devait être en bonne santé pour mettre un pass-rush de feu (la révélation de 2017 Anthony Zettel ayant été libérée). Deuxième étape, la ligne des Linebackers : le départ de Tahir Whitehead était remplacé par les signatures de l’ex-Giant Devon Kennard, de l’ex-Bear Christian Jones et du globe-trotter Jonathan Freeny pour mettre plus d’impact. Troisième étape, peaufiner l’arrière-garde : la meilleure unité avait juste vu l’arrivée de l’ex-Seahawk DeShawn Shead (encore un xxShawn, ils en faisaient collection) ; il rejoignait le quatuor Darius Slay – Quandre Diggs – Glover Quin – Tavon Wilson, ce qui ne pouvait pas faire de mal.

Si les deux lignes (offensives et défensives) pouvaient rester en bonne santé, cela aiderait chaque composante au sol et Detroit était une équipe qui pouvait faire peur à toute la ligue, surtout avec cette manie de ne jamais abandonner. Accéder aux playoffs était toujours envisageable pour eux, mais pour une victoire, il serait mieux d’avoir le match à domicile, ce qui voulait dire gagner la NFC North… là, c’était déjà plus compliqué.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs NY Jets L 17-48 0-1
2 @ San Francisco (0-1) L 27-30 0-2 co
3 vs New England (1-1) W 26-10 1-2 wp
4 @ Dallas (1-2) L 24-26 1-3 cwpo
5 vs Green Bay (2-1-1) W 31-23 2-3 do
6 BYE
7 @ Miami (4-2) W 32-21 3-3
8 vs Seattle (3-3) L 14-28 3-4 cwp
9 @ Minnesota (4-3-1) L 9-24 3-5 dw
10 @ Chicago (5-3) L 22-34 3-6 dwp
11 vs Carolina (6-3) W 20-19 4-6 co
12 vs Chicago (7-3) L 16-23 4-7 dwpo/L
13 vs LA Rams (10-1) L 16-30 4-8 cwp
14 @ Arizona (3-9) W 17-3 5-8 c
15 @ Buffalo (4-9) L 13-14 5-9 o/L
16 vs Minnesota (7-6-1) L 9-27 5-10 dw
17 @ Green Bay (6-8-1) W 31-0 6-10 d

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 6-10.
    • Par demi-saison : 3-5, 3-5.
    • Par quart de saison : 1-3, 2-2, 1-3, 2-2.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 4-8.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-7.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-5.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 2-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-2-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 137-119 (0.535, 2e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 127-125-4 (0.504, 14e).
    • Écart entre les deux : -0.031 (26e).

Pas besoin d’aller chercher loin la différence entre 2017 et 2018 : les Lions avaient dominé dans la division (5-1) et ont été bien plus fragiles cette saison (2-4), Green Bay étant le seul adversaire qui leur a réussi. Pour le reste, le calendrier a été semblable à l’année dernière avec quasiment le même bilan contre les équipes ayant terminé en positif (1-7 vs. 1-6) et le même bilan contre celles qualifiées en playoffs (1-5) ; de plus, comme vous le voyez, le programme a été moins compliqué que prévu. Cette saison a été très boom or bust pour Detroit : l’équipe n’a jamais été menée au score dans cinq de ses six victoires, et seuls deux matchs se sont joués en dernier quart-temps (pour deux défaites). On sait que cette équipe a du talent et de la ténacité, car quand elle parvient à mener au score il est difficile de la déboulonner… mais si vous instillez le doute, ses limitations lui reviennent dans la poire et elle est trop courte pour tenir jusqu’au bout. Il y a donc du positif et du négatif à la situation.

 

La réalité

 

Comment transformer trois victoires en trois défaites ? Contrer bon an mal an le GOB2018 avec autant de TDs encaissés (44 – 18e), mais en marquer ONZE de moins à 35 (24e) : et c’est bien TOUTE l’équipe qui a eu plus de mal à aller dans l’en-but, que ce soit l’attaque (-6 avec 33), la défense (-3 avec 2) ou les équipes spéciales (-2 avec aucun) ; c’est le souci avec les deux dernières escouades, leurs productions en points fluctuent plus facilement d’une année sur l’autre. Autre relation attaque/défense qui a lourdement pesé dans le décompte final : une chute drastique des ballons volés (-18 à 14 – 31e) qui a forcément entraîné celle des points marqués grâce à eux (-35 à 37 – 30e) ; c’est dommage car la moyenne de points scorés par ballon volé est finalement meilleure qu’en 2017 (+0.4 à 2.6 – 16e). L’équipe a toujours trop de mal à démarrer les matchs (24 points sur premier drive offensif – 25e) ou terminer les mi-temps (46 points dans les deux dernières minutes – 23e) et elle n’a pas profité du GOB2018, au contraire : -10.6 yards par match à 327.2 (24e), -0.4 yard par action à 5.1 (27e), -14 big plays à 54 (26) dont -9 homeruns à 7 (28e), -3.5% de voyages en redzone terminant en TD à 53.1% (24e) ou -2.7% de 3e tentatives converties à 36.1% (25e) ; l’équipe s’est bien trop souvent retrouvée en 3e & 7+ yards à faire.

La défense, elle, a toujours des soucis, mais au moins elle a gagné un point encaissé par rapport à 2017 avec 22.5 (16e), en étant notamment bien plus capable de rattraper les bourdes des autres escouades : elle n’a autorisé que 44 points (12e) sur les 19 pertes de balle, soit une moyenne de 2.3 bien loin des 4.2 de la saison dernière (c’était la pire marque). Pour revenir sur les limitations qui ont un peu grandi citées en en-tête, voici un exemple : la défense a encaissé moins de yards (-20.8 à 335.0 – 10e) mais elle a eu le moins de travail en NFL avec 58.9 actions par match – du coup, c’est stable avec 5.7 yards par action (17e), et il y a même une recrudescence de big plays autorisés (+6 à 59 – 12e). En parallèle, il y a des progrès comme les -9 voyages adverses en redzone à 49 (8e) et les -4.4% terminant en TD à 57.5% (13e), ou les -1.1% de 3e tentatives autorisées à 37.1% (11e). C’est Detroit : du bon et du moins bon.

Voici les récompenses de la saison :

Un bon résumé de la saison des Lions est celui-ci : qui choisir comme Most Valuable Player entre le défenseur habituellement exceptionnel un ton en-dessous, la signature qui a totalement marché mais qui n’a joué qu’une partie de la saison et l’arme offensive encore brute mais qui a réussi à surnager ? Le Season Review doute, il s’interroge, il pondère (au fait que devient Christian ?), il questionne, il sonde, il inspecte, il enquête, il compulse, il compare, il évalue, il balance, il pèse, il soupèse, il surpèse, il PEZ Citron (saviez-vous que les PEZ étaient d’origine autrichienne et l’abbréviation de PfeffErminZ, i.e. menthe poivrée ?)… et il finit par nominer à égalité le receveur Kenny Golladay et le Defensive Tackle Damon Harrison.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Kenny+Golladay+Chicago+Bears+vs+Detroit+Lions+3xlPeNe7LxRl.jpgGolladay a été la meilleure arme offensive, bien aidé par le fait d’avoir été la seule à tenir toute la saison (ou presque, il a raté un match). Il est le receveur qui a joué de loin le plus de snaps vu les blessures et les décisions de l’organisation ; si son style est brut et parfois limité, il n’en reste pas moins un joueur explosif et capable de réceptions spectaculaires, et il n’a jamais rien lâché. Il poste une saison pleine avec 70 réceptions pour 1063 yards, 5 TDs, 19 big plays (10e NFL) et surtout 56 first downs, soit 80% de ses réceptions (10e) ! Il a également réussi 3 matchs à 100+ yards et il a forcé 5 DPIs pour 105 yards, ce qui le place 5e parmi les receveurs NFL. Donc, non seulement il a été le seul receveur valide (ou presque), mais il a aussi produit avec efficacité ; c’est ce qui change entre un Offensive Player Of The Year et un Most Valuable Player.

Arrivé dans un échange en provenance des Giants, Harrison mérite de partager le titre avec le jeune receveur car il a transformé à lui tout seul la défense contre la course. Alors que ce secteur était très mal parti au début de la saison, l’arrivée de Snacks a remis les pendules à l’heure, ce qui permet de poster des stats relativement sympathiques avec 4.4 yards encaissés par course (16e), 11 TDs (6e) et 9 big plays (8e) ; 3 des 5 matchs d’un coureur à 100+ yards (22e) sont arrivés avant qu’Harrison ne débarque. Dès qu’il s’est installé, il a immédiatement mené par l’exemple, ce qui a rejailli sur ses partenaires (nous y reviendrons plusieurs fois) : il termine la saison avec 50 plaquages dont 3.5 run stuffs, 10.5 pressions dont 3.5 s(n)acks, 1 passe déviée, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. C’est ce qu’on appelle un bon coup de la part de Bob Quinn ; même si la qualité du joueur n’a jamais été remise en question, c’est surtout qu’il a tendance à piquer la place d’autres joueurs qui seraient plus à l’aise à la sienne.

Puisque nous sommes à parler de la ligne défensive, continuons : est-ce que c’est la présence de Harrison, ou la maturité d’un joueur dans sa troisième année, toujours est-il que le Defensive Tackle A’Shawn Robinson a fait la meilleure saison de sa carrière professionnelle. Si ses stats sont loin d’être impressionnantes avec 49 plaquages dont 2 run stuffs et 5 pressions dont 1 sack, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, sans parler du fait qu’il a stoppé son activité comme DCA avec aucune passe déviée ni aucun block, il a été bien plus costaud et régulier dans la défense contre la course. Il a fait partie d’une ligne défensive qui n’a pas été facile à bouger, et qui a souvent répondu présent quand les adversaires avaient besoin d’un ou deux yards pour le first down.

Difficile de ne pas donner la récompense à Golladay pour avoir été le dernier des Mohicans (offensifs), mais il doit la partager avec le rookie coureur Kerryon Johnson qui aurait pu être le seul récipiendaire sans sa mise sur IR.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Kerryon+Johnson+New+England+Patriots+v+Detroit+lSXzT3dy7R1l.jpgBien entendu, le plus simple serait de répéter l’en-tête : contre New England en Week 3, il est devenu le premier coureur des Lions depuis Reggie Bush en Week 13 2013 contre Green Bay à avoir dépassé 100+ yards au sol sur un match (avec 101) ; cela représente donc 70 matchs. Mais le plus important, c’est qu’il a récidivé en Week 7 contre Miami (158), et qu’il finit la saison avec une moyenne assez incroyable de 5.4 yards par course ! Il semble enfin être la réponse au problème de la franchise dans ce secteur, et il a également été présent à la réception ; tout cela lui permet de finir avec 150 touches pour 854 yards et 4 TDs, avec une moyenne de 5.4 yards par « occasion » (courses + ciblages), soit le 9e rang NFL.

Quand il a été indisponible, la meilleure solution a été… Zach Zenner et ses 55 courses pour 265 yards (4.8) et 3 TDs. LeGarrette Blount a réussi à finir quelques drives dans l’en-but (5 TDs), ce qui est un moindre mal car il a eu de grosses difficultés pour avancer dans le reste du terrain avec 154 courses pour 418 yards, soit une moyenne de 2.7 ; la pire des coureurs ayant porté au moins 50 fois le cuir. Theo Riddick, comme souvent, a été plus utilisé comme receveur mais il finit avec une faible moyenne de 6.3 yards par réception (il totalise 101 touches pour 555 yards). Il ne fait nul doute que l’amélioration du jeu au sol est visible avec +0.7 yard par course à 4.1 (28e)… mais comme vous le voyez cela reste quand même trop juste. Un Johnson sur la saison entière et une deuxième option plus remuante ne seraient pas de trop (ainsi qu’une ligne offensive qui ne se blesse pas, mais c’est un sujet pour plus tard).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Darius+Slay+Detroit+Lions+vs+Miami+Dolphins+coC6TqTdGjNl.jpgEn égrénant les candidats au Most Valuable Player, nous avons laissé de côté « le défenseur habituellement exceptionnel un ton en-dessous » : le Cornerback Darius Slay a encore été le meilleur arrière de l’équipe… le souci c’est que même en ayant une sphère d’influence un peu moins large que l’année dernière, il reste le choix évident parce qu’à part un partenaire, aucun autre n’a suivi le rythme.

Big Play Slay a réussi moins de big plays qu’en 2017, et il a raté un match sur blessure, mais il reste un défenseur que les Quarterbacks n’aiment pas aller chatouiller avec 16 passes défendues (4e NFL) pour 3 INTs dont un pick-6. En ce qui le concerne, les choses sont connues. Le partenaire qui l’a suivi, c’est la belle confirmation de Quandre Diggs dans son nouveau rôle définitif de Safety : il a été présent dans tous les compartiments avec 78 plaquages (2e dans l’équipe) dont 3 run stuffs, 8 passes défendues et 3 INTs dont un pick-6 (aussi). Et pour le reste… nous le remettons au réfrigérateur histoire de le ressortir un peu plus tard.

À Detroit on aime partager : il va sans dire que le deuxième tour Kerryon Johnson reçoit la récompense, mais il est à égalité avec le quatrième tour Defensive Tackle Da’Shawn Hand. Le deuxième membre de la prestigieuse AAA ou Association des Apostrophes d’Alabama est venu faire la paire avec A’Shawn Robinson au coeur de la ligne défensive, et il a même apporté une polyvalence qu’on ne retrouve pas forcément chez Harrison ou Robinson : avec 27 plaquages dont 2 run stuffs, 6 pressions dont 3 sacks, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré, il a été très intéressant non seulement contre la course, mais également dans le pass-rush. Son seul « défaut » est de ne pas avoir pu finir la saison, mis sur IR suite à une blessure au genou.

Et ce pass-rush venu de l’intérieur a été important, surtout avec la blessure rapide d’Ezekiel Ansah qui a pourri toute sa saison ; il n’a pas été le même après son retour, finissant avec 11 pressions dont 4 sacks. Du coup, deux ex-Giants ont dû relever le défi de le remplacer : celui qui a été signé rapidement après la blessure, Romeo Okwara, et celui qui a été signé pour jouer Linebacker, Devon Kennard. Ils ont fait leur maximum, et ils ont logiquement eu un peu de mal à suivre, même si leur production est loin d’être ridicule : 21.5 pressions dont 7.5 sacks (top team) pour le premier, 20 pressions dont 7 sacks pour le deuxième ; ils rajoutent 4 run stuffs, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré à eux deux. Mais c’est quand même très révélateur de voir que Kennard est deuxième de la liste, surtout quand on voit un autre Linebacker, Jarrad Davis, troisième avec 16 pressions dont 6 sacks ; cela prouve que les Lions ont dû utiliser beaucoup de blitz pour arriver à leurs totaux de 120 pressions (22e) dont 43 sacks (11e)… mais au moins ils ont très bien su terminer le travail avec un taux de « conversion » pression/sack de 35.8% (2e). L’ex-49er Eli Harold a ajouté 4 sacks dans un temps de jeu réduit.

Dans l’ensemble, Detroit a réussi à bricoler autour de l’indisponibilité d’Ansah (ce qui n’a cependant pas réussi à masquer suffisamment des arrières au niveau trop hétéroclite), mais ce dernier doit parvenir à rester en bonne santé vu son salaire.

Les blessures offensives et l’échange de Golden Tate ont vidé l’attaque de quasiment tout son potentiel, ce qui pourrait donner des circonstances atténuantes au Quarterback Matthew Stafford… mais minute.

Sur la ligne offensive, les blessures ont frappé à droite avec Ricky Wagner et surtout T.J. Lang, deux joueurs dont la qualité est connue quand ils sont disponibles. Wagner a réussi à ne pas rater trop de snaps (91.5%) mais Lang n’a pas eu cette chance avec une énième commotion qui a eu raison de sa carrière ; il a dû être remplacé par Kenny Wiggins qui a été OK sans plus. Le Centre Graham Glasgow a vu arriver le premier tour Frank Ragnow à ses côtés et le duo a joué quasiment tous les snaps ; le premier a fait une saison sympathique alors que le deuxième a connu des hauts et des bas mais dans l’ensemble sa saison rookie est très encourageante. C’est d’ailleurs le même constat avec le Left Tackle Taylor Decker : des hauts et des bas dans sa saison de reprise après sa blessure au labrum. La ligne a été meilleure qu’en 2017 mais il reste du travail.

Ajoutez à cela la blessure de Marvin Jones Jr. qui était encore parti pour une belle saison avec 35 réceptions, 508 yards, 5 TDs, 27 first downs et 4 DPIs subies pour 104 yards (juste derrière Golladay), ainsi que l’échange de Tate à Philadelphie : même avec le Tight End Michael Roberts qui marque 3 TDs en 9 réceptions (!), cela semble faire beaucoup pour Staffie ; puisqu’on évoque les TEs, malgré tout les défauts d’Eric Ebron, on ne peut pas dire qu’il ait été remplacé avec en leader Levine Toilolo à 21 réceptions pour 263 yards et 1 TD.

Pour revenir sur Stafford, il porte aussi une part du blâme : il n’a pas été royal dès le début de la saison alors que tout allait encore bien ; son premier match, par exemple, a été catastrophique, et il n’a jamais semblé vraiment s’en remettre. À partir du moment où les joueurs ont commencé à tomber autour de lui, et qu’on lui a retiré sa soupape de sécurité avec les effets attendus (cf. à Minnesota), c’était cuit d’avance. Il ne fait pas une mauvaise année tout bien considéré avec 66.1%, 3777 yards (6.8), 21 TDs, 11 INTs, 4 fumbles, 40 sacks et 89.9 de QB Rating, mais le connaissant, une stat a dû vous sauter aux yeux : les 6.8 yards par passe tentée. Ce n’est pas le Staffie qu’on connaît, privée de son explosivité habituelle. En plus de retrouver des cibles et des protecteurs, il sera intéressant de le voir avec un nouveau Coordinateur – Darrell Bevell.

Avec trois récompenses, il est clair que l’intérieur de la ligne défensive a été dominateur cette saison. Cela ne s’est pas totalement matérialisé dans les stats avec par exemple seulement 31 run stuffs (pire marque de la ligue), mais c’est aussi parce que les extérieurs n’ont pas aidé… ni ceux qui étaient derrière eux.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Damon+Harrison+Chicago+Bears+vs+Detroit+Lions+xxUcu6zSIFwl.jpgCar autant Kennard et Davis ont été très efficaces dans le pass-rush, mais la défense contre la course n’est toujours par leur fort. Davis finit en tête des plaqueurs avec 99 (ce qui est logique quand vous êtes un Middle Linebacker et que vous jouez la quasi-totalité des snaps à 98.9%), mais au niveau efficacité contre les coureurs adverses, c’est limité à 4 run stuffs ; la couverture n’a pas été scintillante non plus malgré 5 passes défendues – il ajoute 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Christian Jones a joué le troisième larron du groupe avec 69 plaquages dont 2.5 run stuffs, 1 sack, 3 passes défendues et 1 fumble forcé ; une saison sympathique mais pas transcendante. Le groupe des Linebackers a été un peu meilleur que l’année dernière, mais encore loin de la qualité de celui qui est devant.

Rouvrons le frigo et regardons les restes derrière Slay et Diggs : si les deux composantes aériennes de Detroit ont souffert cette saison, celle en attaque possède au moins l’excuse des blessures et des décisions de l’organisation. La couverture, par contre, n’en a pas beaucoup parce que les joueurs en place sont quasiment les mêmes, et le résultat est le suivant : 65.1% de complétion (21e), 7.3 yards par passe tentée (26e), 29 TDs (19e), 7 INTs (29e), 102.7 de QB Rating (30e) et un taux de 15.5% de complétions finissant en big plays (23e) ; « au moins » ils ont limité les yards après réception à 97.7 par match (4e), mais c’est « inutile » si vous le faites juste après une longue passe… ou un first down (les Lions ont autorisé des first downs sur 59.1% des réceptions adverses – 29e).

À l’opposé de Slay, le sophomore Teez Tabor a démarré la saison et ne l’a pas finie car il a été visé sans merci par les Quarterbacks adverses, ne finissant avec aucune passe déviée et autorisant un QB Rating parfait de 158.3 ; tout cela pour un deuxième tour de draft. Il a été remplacé par Mike Ford qui a fait deux ou trois bonnes choses avant de souffrir à son tour. Dans le slot, Jamal Agnew s’est blessé rapidement et Nevin Lawson a glissé à sa place pour finir par mener l’équipe en pénalités avec 11. Si, par-dessus tout cela, vous rajoutez un Glover Quin sur le déclin qui n’a pas eu son éclat habituel avec par exemple seulement 3 passes défendues, cela commence à faire beaucoup ; Tavon Wilson, dans un rôle limité, à été OK sans plus. Aujourd’hui, c’est Slay, puis Diggs, puis les autres dans le groupe.

Damon Harrison remporte la palme largement, même si on peut mettre une petite mention à Devon Kennard pour sa production en pass-rush.

Le plus gros contrat a été pour Kennard, et à 3 ans pour 17.25M$, il y a pire. Blount pourrait être un candidat, mais pour 2M$ l’année, il y a pire aussi. C’est surtout que, dans l’ensemble, la Free Agency des Lions n’a pas eu beaucoup d’impact sur les résultats de l’équipe (hors Harrison).

La victoire 26-10 en Week 3 contre New England. Les fans purs et durs des Lions vous diront probablement le nouveau sweep des Packers, mais cette victoire contre NE arrive après la tôle contre les Jets et la défaite à San Francisco ; on ne l’attendait vraiment pas, et l’équipe a fait un match parfait de A à Z (avec enfin un coureur à 100+ yards) contre les derniers finalistes et futurs champions.

La défaite 24-9 en Week 9 à Minnesota. Le premier match juste après l’échange de Golden Tate, et c’est à ce moment qu’on a compris que le reste de la saison serait compliqué pour Detroit ; Minnesota a battu son record de sacks dans un match avec DIX (c’est ce qui arrive quand vous enlevez sa soupape de sécurité à votre Quarterback).

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Arizona 3-13 Négative
2 vs LA Chargers 12-4 Playoffs
3 @ Philadelphia 9-7 Playoffs
4 vs Kansas City 12-4 DivChamp
5 BYE
6 MNF @ Green Bay 6-9-1 Négative
7 vs Minnesota 8-7-1 Positive
8 vs NY Giants 5-11 Négative
9 @ Oakland 4-12 Négative
10 @ Chicago 12-4 DivChamp
11 vs Dallas 10-6 DivChamp
12 @ Washington 7-9 Négative
13 TG vs Chicago 12-4 DivChamp
14 @ Minnesota 8-7-1 Positive
15 vs Tampa Bay 5-11 Négative
16 @ Denver 6-10 Négative
17 vs Green Bay 6-9-1 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 125-127-4 (0.496, 19e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 70-56-2 (0.555, 4e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 55-71-2 (0.438, 31e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.117 (4e).

Il vaut mieux recevoir Dallas, les Chiefs et les Chargers qu’aller chez eux, c’est sûr. Vu le début de calendrier des Lions, cette bye week très tôt est-elle une si mauvaise chose ? OK, une bye week aussi tôt est presque toujours une mauvaise chose, demandez aux joueurs. Le passage 10-14 va aussi en dire long sur la saison de Detroit.