NFL Team Honors IV : Denver

500-Broncos

Au revoir Vance Joseph après deux saisons cumulées à 11-21 et une équipe des Broncos qui a commis bien trop d’erreurs (pénalités, erreurs de placement, etc) pour espérer mieux entre 2017 et 2018. Certes elle n’a pas été épargnée par les blessures, et il est possible de penser qu’elle est sur la bonne voie de la reconstruction, mais il y a encore du travail à faire pour stabiliser l’effectif, notamment en attaque. Vic Fangio est un spécialiste de la défense, ce qui ne pourra pas faire de mal à l’escouade, mais c’est surtout de l’autre côté que l’on attend des résultats avec les arrivées de Joe Flacco (qui va tenter de réussir des Hail Mary POUR Denver cette fois) et Drew Lock.

À lire en se demandant combien de temps avant que le deuxième ne remplace le premier.

 

DENVER BRONCOS
3e AFC West ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Les Broncos avaient peut-être remporté le Super Bowl 50 avec une attaque anémique, mais on avait vu l’année dernière que ce n’était pas un modèle pérenne (sans que ce soit une réelle surprise). Il était donc impossible pour John Elway de ne pas faire le maximum pour injecter du sang neuf dans l’escouade.

Cela commençait avec la libération de Brock Osweiler et un échange de Quarterbacks en deux temps avec Minnesota : Trevor Siemian partait, Case Keenum arrivait ; après avoir ressuscité sa carrière chez les Vikings, les Broncos espéraient que ce dernier pourrait poursuivre sur sa lancée. Afin de l’aider, l’équipe avait récupéré le Tackle Jared Veldheer à Arizona pour mettre un terme au massacre à droite de l’unité ; c’était un bon choix (s’il pouvait rester debout), car avec un sophomore Left Tackle Garett Bolles prometteur et l’excellent Centre Matt Paradis, le point d’interrogation était « limité » aux duo de Guards Ron Leary – Connor McGovern. Le jeu au sol avait vu le départ de C.J. Anderson, donnant les clés du camion… au troisième tour Royce Freeman devant Devontae Booker. Le corps de receveurs avait été étoffé derrière le duo inébranlable Demaryius Thomas – Emmanuel Sanders avec la draft du deuxième tour Courtland Sutton et du quatrième tour DaeSean Hamilton ; l’équipe attendait aussi que le Tight End Jake Butt prenne plus de place. Le nouveau Coordinateur Offensif Bill Musgrave devait composer une attaque taillée pour Keenum : avec un jeu plus court, elle devait prendre moins de sacks et perdre moins de ballons.

Si la défense avait logiquement supporté le poids d’une attaque à la rue, elle n’avait pas été dénuée de défauts : c’était pour cela que le premier tour de la draft avait été dépensé sur le Defensive End électrique Bradley Chubb ; ajoutez-le à une liste qui contenait Von Miller et un sémillant Shaq Barrett, espérez que Shane Ray soit enfin laissé tranquille par son poignet, et vous aviez un pass-rush qui pouvait devenir terrifiant. Sur la ligne défensive, les solides Derek WolfeDomata Peko allaient chercher à continuer d’imposer leur volonté contre la course avec les Inside Linebackers Todd Davis – Brandon Marshall. La No-Fly Zone, elle, avait connu un petit changement : Aqib Talib était parti rejoindre son ancien Coordinateur chez les Rams, ce qui devait décaler Bradley Roby sur l’extérieur à l’opposé de Chris Harris ; l’ex-49er Tramaine Brock allait se placer dans le slot, complétant le quintet de base avec le duo de Safeties Justin Simmons – Darian Stewart. Enfin, l’ajout de Su’a Cravens avait tourné court (IR), mais celui du Punter Marquette King était très important pour des équipes spéciales en souffrance.

À première vue, on pouvait espérer que l’attaque décolle, et que cela aiderait la défense par rebond… mais jusqu’où ? Avec les Chiefs qui avaient changé de Quarterback, Oakland qui faisait le yo-yo et les Chargers qui étaient poursuivis par la poisse année après année, l’AFC West n’était jamais facile à prédire. Denver pouvait, si tout allait bien offensivement, viser au moins l’équilibre, mais pour la suite c’était déjà plus compliqué.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Seattle W 27-24 1-0 wpo
2 vs Oakland (0-1) W 20-19 2-0 do/W
3 @ Baltimore (1-1) L 14-27 2-1 cwp
4 vs Kansas City (3-0) L 23-27 2-2 dwpo/L
5 @ NY Jets (1-3) L 16-34 2-3 c
6 vs LA Rams (5-0) L 20-23 2-4 wpo
7 @ Arizona (1-5) W 45-10 3-4
8 @ Kansas City (6-1) L 23-30 3-5 dwpo
9 vs Houston (5-3) L 17-19 3-6 cwpo/L
10 BYE
11 @ LA Chargers (7-2) W 23-22 4-6 dwpo/W
12 vs Pittsburgh (7-2-1) W 24-17 5-6 cwo/W
13 @ Cincinnati (5-6) W 24-10 6-6 c
14 @ San Francisco (2-10) L 14-20 6-7 o
15 vs Cleveland (5-7-1) L 16-17 6-8 co/L
16 @ Oakland (3-11) L 14-27 6-9 d
17 vs LA Chargers (11-4) L 9-23 6-10 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 6-10.
    • Par demi-saison : 3-5, 3-5.
    • Par quart de saison : 2-2, 1-3, 3-1, 0-4.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 4-8.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-6.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-6.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 4-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 3-3-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 122-134 (0.477, 25e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 133-121-2 (0.523, 6e).
    • Écart entre les deux : 0.046 (5e).

Denver a amélioré son bilan de l’année précédente grâce à un meilleur bilan contre les équipes terminant en positif (3-6 vs. 2-6) et celles qualifiées en playoffs (2-6 vs. 0-5). Cependant, avec la progression des Chiefs et des Chargers ainsi que les réveils des Texans et des Browns, Denver est passé d’un des calendriers les plus faciles à un des plus difficiles, limitant l’embellie à une seule victoire de plus. Si vous ajoutez les blessures et la décision d’échanger un certain receveur, vous arrivez à la fin de la saison avec une équipe qui était dans la course aux playoffs mais qui s’effondre avec une bulle dans le dernier quart de saison alors qu’elle a trois équipes au bilan négatif au programme. Bon signe : l’équipe a joué deux fois plus de matchs à une possession (10 vs. 5) car elle a été plus souvent dans la partie en dernier quart-temps, mais l’efficacité n’a pas toujours été au rendez-vous (4-6 dans les matchs à une possession et 3-3 dans le dernier quart-temps).

 

La réalité

 

Autant commencer par le point qui a empêché Denver de faire mieux cette saison, les 3e tentatives : -5.7% converties à 33.3% (28e) et +7.3% autorisées à 38.9% (18e). C’est dommage, parce que même malgré cela on voit des améliorations au niveau comptable avec +2.5 points marqués à 20.6 (24e) et -2.1 points encaissés à 21.8 (12e), +8 TDs marqués à 39 (20e) et -5 TDs encaissés à 39 (12e) ; certes il y a moins de TDs marqués par la défense (-2 à 2) mais il y a aussi moins de TDs offerts par l’attaque (-3 à 1). Les turnovers et les points en résultant ont été un autre secteur largement bonifié par rapport à 2017 : +11 ballons volés à 28 (5e) résultant en +38 points à 78 (4e), soit 2.8 points par ballon volé (10e) ; -13 ballons perdus à 21 (18e) résultant en -72 points à 37 (6e) soit 1.8 point par ballon perdu (2e). L’attaque a progressé avec +26.0 yards par match à 350.1 (19e – même si le GOB2018 l’a ironiquement fait reculer de deux places dans le classement), +0.7 yard par action à 5.5 (18e), +10 homeruns à 14 (8e) ; par contre, si elle a largement amélioré son taux de TD par voyage en redzone avec +17.2% à 56.8% (19e), elle l’a visitée moins souvent avec -7 voyages à 45 (27e). Enfin, la défense a eu le bonheur de voir -16 drives démarrer dans sa propre moitié de terrain à 15 (6e).

Et pourtant, elle a pris le GOB2018 de plein fouet et a craqué bien plus régulièrement avec +75.1 yards encaissés à 365.1 (22e), +0.8 yard par action à 5.7 (19e), +3.3 first downs à 19.9 (16e) et +16 big plays à 71 (22e) ; au moins elle a été un peu meilleure en redzone avec 58.1% de TDs encaissés (15e). Les Broncos ont toujours du mal à démarrer les matchs avec 17 points sur le premier drive (30e) ou finir les mi-temps avec 46 points dans les deux dernières minutes (23e) ; la défense, elle, résiste bien avec respectivement 29 points (12e) et 52 points (14e). L’équipe commet toujours trop de fautes (7.8 – 31e pour 61.6 yards – 27e), mais elle en provoque autant (7.7 – 4e pour 62.9 yards – 7e). En résumé, cette combinaison « chute globale de productivité sur 3e tentative + big plays stagnants (attaque) ou augmentant (défense) » a été vraiment difficile à supporter pour les Broncos ; pas étonnant qu’ils n’aient eu la balle que 28:58 par match (26e) et mené que 15:30 par match (30e).

Voici les récompenses de la saison :

C’est l’Outside Linebacker Von Miller.

OK, on va la refaire, essayez d’avoir l’air VRAIMENT surpris.

Mais regardez qui voilà donc, l’Outside Linebacker Von Miller !

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Von+Miller+Kansas+City+Chiefs+v+Denver+Broncos+uoiVY544xx7l.jpgNon, ce n’est toujours pas crédible. Il faut dire qu’il est toujours le moteur qui fait marcher la défense avec 48 plaquages dont 2 run stuffs, 40.5 pressions (8e NFL) dont 14.5 sacks (4e), 3 passes défendues, 1 INT, 4 fumbles forcés (6e) et 3 fumbles récupérés (2e). Il a même réussi à limiter un peu ses pénalités depuis 2017 avec 7 pour 35 yards. Autant rapidement passer à autre chose, parce qu’en ce qui le concerne, c’est du connu.

Continuons avec les Linebackers, en laissant le rookie du premier tour dont nous reparlerons un peu plus bas. Shaq Barrett continue de prouver qu’il mérite d’être un titulaire, mais cela risque d’être ailleurs vu son temps de jeu limité : en moins de 300 snaps, il a accumulé 2 run stuffs, 9 pressions dont 3 sacks, 1 passe défendue et il s’est encore fait remarquer sur équipes spéciales avec une transformation contrée. On aimerait en dire autant de Shane Ray qui continue d’être gêné par son poignet et qui a été largement invisible avec autant de snaps que Barrett (1 run stuff, 1 sack, 1 passe défendue, 1 fumble forcé).

À l’intérieur, on souffle aussi le chaud et le froid. Todd Davis continue la belle progression vue en 2017 et devient un véritable Inside Linebacker complet : non seulement il termine en tête des plaquages à Denver avec 114, ajoutant 5.5 run stuffs et 0.5 sack à la liste, mais il a surtout connu une nette amélioration en couverture avec 7 passes défendues et un pick-6 ; il reste parfois pris de court, mais il a largement corrigé le seul vrai problème décelé l’année précédente. À ses côtés, la décision d’avoir gardé Brandon Marshall plutôt que Danny Trevathan se révèle la mauvaise : il poursuit sa chute de qualité depuis 2016. Ce n’est pas tant qu’il est devenu un mauvais joueur, mais son rapport qualité/prix n’est plus suffisant ; non seulement il termine avec 0.5 run stuff et une petite passe défendue, mais il s’est fait voler la vedette par le rookie du quatrième tour Josey Jewell : il tente de pallier son relatif manque de vitesse par son intelligence, et il a été intéressant pour une première année avec 4 run stuffs et 3 passes défendues.

Il est temps de lui lâcher la bride, Denver : le Defensive End Shelby Harris fait sa deuxième apparition consécutive comme Most Underrated Player. S’il a vu sa production dans le pass-rush diminuer logiquement car il n’a pas eu à faire autant d’effort grâce à la draft d’un certain rookie du premier tour, il est toujours une force très difficile à contrôler pour les Offensive Linemen adverses ; il aime passer du temps dans le backfield adverse, il est un vrai moulin et, quand c’est possible, il n’est pas contre voler un petit ballon par-ci par-là : 39 plaquages dont 6 run stuffs, 9.5 pressions dont 1.5 sack, 4 passes déviées et 1 INT pour l’ancien septième tour de draft. Désormais, on veut le voir sur un peu plus que 390 snaps (il est le Defensive Lineman « majeur » ayant le moins joué de la rotation). We want Hawwis !

Parlons du reste de la ligne défensive qui reste une belle unité, mais qui a été le point de départ d’une défense contre la course mise à mal ; vous vous souvenez probablement de ce doublon terrible Week 5-6 où l’équipe est devenue la première à autoriser deux coureurs à 200+ yards consécutivement avec Isaiah Crowell (219) puis Todd Gurley (208). Malgré le même nombre de courses adverses par match par rapport à 2017 (26.8), la défense a concédé +30.2 yards par match à 119.6 (21e), +1.2 yard par course à 4.5 (17e), +2 TDs à 11 (6e), +7 big plays à 15 (24e), +3 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à 5 (22e), et elle a réussi -4.1% de run stuffs à 9.2% (26e).

Pourtant, vous avez une première ligne très solide avec des joueurs comme le Defensive End Derek Wolfe ou le Nose Tackle Domata Peko Sr : mais il est vrai aussi qu’avec 4.5 run stuffs cumulés, ils ont été un peu moins visibles que l’année dernière (un thème dans toute la défense) ; ils ajoutent 2 sacks (mais beaucoup d’autres créés pour leurs partenaires), 8 passes déviées, 1 INT et 1 fumble récupéré (ces deux derniers pour Wolfe). Adam Gotsis est devenu une alternative sympathique et complète avec 2.5 run stuffs, 10 pressions dont 3 sacks, 6 passes déviées, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré ; Zach Kerr est un remplaçant adéquat dans la rotation.

Au passage, vous avez noté toutes ces passes déviées par la ligne défensive ? Vous êtes sûrs que Denver ne se situe pas aux Pays-Bas avec des moulins pareils ? Bref, pour revenir au sujet, dans l’ensemble, l’unité a eu un peu moins d’influence contre la course que l’année passée, mais elle n’est sûrement pas la seule fautive ; nous avons déjà parlé de Marshall par exemple, mais nous verrons plus loin que la paire de Safeties a aussi baissé de pied avec aucun run stuff contre 7 l’année dernière.

Avant de venir s’inviter dans le mélodrame autour d’Antonio Brown, le receveur Emmanuel Sanders a rappelé à quel point il était importantissime à Denver, surtout au vu du résultat suite à sa blessure ; c’est d’ailleurs à cause de cette dernière qu’il va devoir partager la récompense avec le sensationnel coureur rookie non-drafté Phillip Lindsay.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Emmanuel+Sanders+Los+Angeles+Rams+vs+Denver+JQni1rcnhaxl.jpgCommençons par la quantité connue, Sanders. Avec l’échange de Demaryius Thomas en plein milieu d’une année sympathique (36 réceptions pour 402 yards et 3 TDs) mais toujours marquée par des problèmes de main (6 drops), Sanders est devenu plus que jamais la cible #1, et il a encore une fois répondu présent avec 71 réceptions pour 868 yards, 4 TDs, 13 big plays et 37 first downs ; ses mains restent sûres avec 72.4% de réceptions et 3 drops. De plus, il a su être l’homme à tout faire avec un TD à la course et un TD à la passe.

Lindsay a été la révélation imprévue de la saison : il a d’abord formé un duo fracassant avec le rookie du troisième tour Royce Freeman, mais il a rapidement dépassé son collègue pour devenir le coureur #1. Il a écrit l’histoire en devenant le premier rookie offensif non-drafté élu au Pro Bowl, établissant la deuxième meilleure marque de tous les temps pour un rookie coureur non-drafté (1037 yards – essayez de deviner qui possède le record, réponse plus tard dans ce Season Review) : il a totalisé 227 touches pour 1278 yards et 10 TDs, sans fumble perdu et avec 61 first downs. Sanders et lui ont représenté l’attaque de Denver cette saison.

S’il existe bien une constante dans la couverture de Denver, c’est Chris Harris Jr.. Comme Miller, il n’est pas nécessaire de passer 107 ans sur son cas, car il a encore fait une performance de haut niveau avec 10 passes défendues et 3 INTs dont un pick-6 ; ses stats ne sont pas mirobolantes parce que les Quarterbacks préfèrent viser ailleurs et qu’il a fini sur IR au bout de 12 matchs.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Denver+Broncos+vs+Arizona+Cardinals+9Vxiy6tQ673l.jpgÀ côté, après l’échange d’Aqib Talib, Bradley Roby s’est retrouvé exilé sur le côté ; il a été plus visé et il a été très inconstant toute la saison, terminant avec 12 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles forcés. La signature de Tramaine Brock n’a rien apporté de spécial (6 passes défendues), alors que le rookie du troisième tour Isaac Yiadom s’est amélioré au fur et à mesure de la saison, finissant avec 3 passes défendues et 1 INT.

La vraie surprise, c’est surtout que les Safeties n’ont pas été aussi rayonnants, ce qui a rejailli dans tous les compartiments défensifs. Justin Simmons a dû jouer à plusieurs postes différentes dans l’arrière-garde ; il est l’un des trois seuls défenseurs NFL à avoir joué tous les snaps défensifs de son équipe. Mais, de fait, il a eu la « tête farcie » et a perdu son instinct, bien qu’il termine à 97 plaquages, 4 passes défendues et 3 INTs, sans oublier qu’il continue d’être un vrai playmaker sur équipes spéciales avec deux blocks. Pour Darian Stewart, est-ce la trentaine ou les changements au poste de CB/schéma défensif, toujours est-il que lui aussi a été moins prompt à réagir à ce qui se passait devant lui avec 60 plaquages, 3 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble forcé. L’échange de Su’a Cravens a été nul et non avenu, mais au moins cela a réveillé Will Parks qui s’est montré un peu plus avec 4 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé.

Contrairement à Buffalo où aucun rookie ne sortait du lot parmi la bonne qualité de l’ensemble, à Denver il y a deux jeunots qui vous sautent à la figure tels des FaceHuggers : le premier tour Outside Linebacker Bradley Chubb et le coureur Phillip Lindsay.

Le #5 de la dernière draft a mis un peu de temps à trouver son rythme, mais une fois lancé il a été difficile à arrêter, devenant un vrai contrepoids à Miller dans le pass-rush. Il doit encore travailler sa participation contre la course, et il a connu une baisse de régime en fin de saison qui l’a empêché de viser le record de sacks pour un rookie (… yep, là aussi vous avez quelques minutes pour tenter de deviner), mais dans l’ensemble son année a été plus que prometteuse pour la suite : 60 plaquages dont 5 run stuffs, 31 pressions dont 12 sacks, 1 passe défendue, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Phillip+Lindsay+Oakland+Raiders+vs+Denver+Hj-qoaAWtMpl.jpgNous avons déjà parlé de Yiadom et Jewell, donc concentrons-nous maintenant sur les rookies offensifs. Lindsay a été accompagné par Freeman qui a un temps tenu le rythme, offrant un combo redoutable, mais il a petit à petit été supplanté par son partenaire ; cela ne l’a pas empêché de faire une saison à 144 touches pour 593 yards et 5 TDs. Le deuxième tour receveur Courtland Sutton s’est retrouvé comme de facto #1 après l’échange de Thomas et la blessure de Sanders, ce qui n’est pas forcément son jeu : il est la machine à gros gains, comme l’indiquent ses 16.8 yards par réception, ses 38.1% de réceptions finissant en big plays (top NFL) et son taux de réception à 50%. Il a scoré 4 TDs mais accumulé 7 drops, preuve qu’il doit encore travailler, mais il peut devenir une arme fatale si l’équipe parvient à maintenir un vrai #1 à côté de lui. Son partenaire de draft, le quatrième tour DaeSean Hamilton, a été plus discret avec 30 réceptions pour 243 yards et 2 TDs.

Dans l’ensemble, une draft qui est allée de superbe à prometteuse et qui pourrait aider à reconstruire une attaque manquant de punch depuis bien trop longtemps.

La dernière fois que Denver a aligné deux saisons négatives consécutives, c’était en 1971-1972 : qui d’autre que Vance Joseph après ce 11-21 en deux saisons ; mais avec son supérieur John Elway dans le mix parce qu’il l’a admis lui-même : il s’est trompé en choisissant Joseph. Ce dernier rejoint la cohorte des Coordinateurs n’ayant pas ce qu’il faut pour ou ayant essayé trop tôt le large costume de Head Coach, sans rien remettre en cause des ses qualités d’entraîneur par ailleurs. Les Broncos ont trop souvent paru indisciplinés et/ou mal préparés, sans parler du manque d’ajustements, pour espérer mieux. Your move, Vic Fangio.

Le pass-rush avec ses 135 pressions (15e) dont 44 sacks (8e), même s’il est possible de faire la fine bouche : la défense a vu plus de passes cette saison, donc en réalité le taux de pression par action de passe adverse est très légèrement moins bon qu’en 2017 à 24.6% (14e). Mais avec la chute de production de la défense au sol, le pass-rush s’est peu ou prou maintenu, et l’arrivée de Chubb a fait du bien car les autres défenseurs (hors Miller) ont baissé de pied : le nombre de sacks a bondi de +11 alors qu’il aurait très bien pu diminuer sans la présence du premier tour.

La seule bonne chose que l’on peut dire sur les équipes spéciales, c’est qu’elles sont plusieurs fois parvenues à contrer les tentatives adverses avec 4 blocks (top NFL), tout cela sans en concéder un elles-mêmes. Elles n’ont pas manqué de XPs non plus à 35/35, ce qui est appréciable.

Mais Brandon McManus termine à 20/25 FGs, tous ses ratés venant à 50+ yards avec un terrible taux de 28.6%. Les kickoffs n’ont donné que 57.5% de touchbacks (21e), un comble quand on joue dans un stade à 1000m d’altitude et moins de résistance de l’air. La couverture a été potable, n’autorisant que 20.8 yards sur retour (4e) mais on ne peut pas en dire autant des retours de Denver dont la moyenne a atteint péniblement 20.1 yards (27e). Du côté des punts, Marquette King a fait un passage rapide avant d’aller sur IR et d’être libéré, poussant Colby Wadman à sa place ; les deux ont posté 44.5 yards bruts par punt dont 34.1% dans les 20 yards adverses, des stats médiocres, mais la couverture a fait encore pire avec 38.3 yards nets (29e), autorisant 10.5 yards par retour adverse (29e) et 1 TD. Et le nadir a été les propres retours de punt des Broncos avec 4.4 yards par retour, pire marque NFL… tout cela sans oublier le retour de PAT concédé face aux Chargers.

L’échange pour l’Offensive Tackle Jared Veldheer n’a peut-être pas été le coup de génie du siècle, mais il a aidé à stabiliser un poste qui était une catastrophe les années passées. Quant à l’unité entière, en notant bien qu’elle a connu des blessures et qu’elle peut toujours mieux faire, elle a rendu une copie qui n’est pas si mauvaise ; surtout quand on remarque que la blessure majeure est arrivée à son meilleur élément, le Centre Matt Paradis. Le jeune Connor McGovern s’est retrouvé à jouer Centre au débotté, et s’il a logiquement lutté, il n’a pas complètement perdu pied. Chez les Guards, Max Garcia et Ronald Leary ont fini sur IR ; Billy Turner a été sympathique, Elijah Wilkinson a été plus inconstant mais pas déméritant. À gauche de la ligne, Garret Bolles a fait le travail, mais il continue d’être une machine à pénalités avec 12 dont 10 acceptées.

Sans pour autant la déclarer guérie et au vu des circonstances, la ligne offensive a été plutôt une (bonne) surprise : non seulement elle a ouvert la voie à Lindsay au sol, permettant 4.9 yards par course (4e) et 18 TDs (4e), mais elle a été meilleure en protection avec 129 pressions concédées dont 34 sacks (ce qui donne des taux respectifs par action de passe de 21.9% – 13e et 5.5% – 7e).

La signature de King a rapidement fini nulle part, l’échange pour Cravens n’a rien donné, et il y bien sûr la signature de Case Keenum… du moins si vous vous attendiez à un miracle particulier. Si vous dites que vous vous attendiez au moins au Keenum de Minnesota, c’est pour cela qu’il faut toujours se méfier : il y a tellement de paramètres qui entrent en compte dans une (demi)-saison comme celle de Keenum en 2017, entre le talent autour, le Coordinateur Offensif, etc. Keenum a été largement inconstant en 2018, sans être si mal protégé que cela et avec un jeu au sol potable ; il est vrai qu’il n’a pas été aidé au niveau des cibles avec des receveurs partis, des receveurs blessés, des receveurs rookies, et aucun Tight End qui ne se démarque du lot : Jeff Heuerman a été le « meilleur d’entre eux » avec 31 réceptions pour 281 yards et 2 TDs.

Au final, cela donne une ligne de stat de 62.3%, 3890 yards (6.6), 18 TDs, 15 INTs, 2 fumbles, 34 sacks et 81.2 de QB Rating ; au passage, il a eu beaucoup de chance puisqu’il a commis ONZE (11) fumbles mais n’en a perdu que 2.

Trois victoires en Week 11-13. Deux victoires sur le fil sur les Chargers et Pittsburgh ainsi qu’un succès plus large sur Cincy, et d’un coup les rêves de playoffs reviennent.

La défaite 20-14 en Week 14 à San Francisco. Pour paraphraser le snippet, c’est le coup classique des équipes qui vivotent autour de la moyenne : elles battent les Chargers et les Steelers mais prennent 20-0 en une mi-temps pour perdre contre San Francisco et son bilan terrifiant de 2-10.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 MNF @ Oakland 4-12 Négative
2 vs Chicago 12-4 DivChamp
3 @ Green Bay 6-9-1 Négative
4 vs Jacksonville 5-11 Négative
5 @ LA Chargers 12-4 Playoffs
6 vs Tennessee 9-7 Positive
7 TNF vs Kansas City 12-4 DivChamp
8 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
9 vs Cleveland 7-8-1 Négative
10 BYE
11 @ Minnesota 8-7-1 Positive
12 @ Buffalo 6-10 Négative
13 vs LA Chargers 12-4 Playoffs
14 @ Houston 11-5 DivChamp
15 @ Kansas City 12-4 DivChamp
16 vs Detroit 6-10 Négative
17 vs Oakland 4-12 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 9.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 136-117-3 (0.537, 2e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 67-60-1 (0.527, 11e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 69-57-2 (0.547, 5e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.020 (20e).

Bienvenue en AFC West, Fangio, avec deux équipes de playoffs, plus l’AFC South où tu devras te déplacer chez les deux équipes de playoffs, et tu ne seras pas dépaysé avec la NFC North dont Chicago ainsi que des Vikings et Packers qui vont vouloir se refaire… sans oublier Cleveland qui renaît. La séquence Weeks 13-15 n’est pas mal, mais le deuxième quart de saison est une horreur avec notamment deux matchs contre l’AFC South : Tennessee où a joué le recordman rookie de sacks en une saison – Jevon Kearse avec 14.5 en 1999, et Indianapolis où a joué le recordman rookie non-drafté de yards au sol sur une saison – Dominic Rhodes avec 1104 en 2001.