NFL Team Honors IV : Dallas

500-Cowboys

Rien n’a été simple pour les Cowboys, et la capacité de l’équipe à rebondir a été la marque de fabrique de cette saison. La défense a confirmé qu’elle était là pour rester avec un coeur jeune et talentueux, mais l’attaque a sans surprise pâti des joueurs manquants, qu’ils soient partis ailleurs à la Free Agency, en retraite dans la cabine de commentateurs ou à l’infirmerie. C’est alors que Jerry Jones a décidé de régler un de ces problèmes avec l’échange d’Amari Cooper qui a revitalisé le jeu aérien et permis enfin un certain équilibre. Tout cela a propulsé Dallas en playoffs… mais leurs limitations toujours présentes et le coup de mou de leurs points forts les ont fait plier contre meilleur qu’eux. Très encourageant, mais il y a des choses à régler pour espérer aller plus loin.

À lire en se disant que ça commence à faire loin, 1995.

 

DALLAS COWBOYS
1er NFC East ~ 10-6 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Si vous preniez les huit équipes avec un bilan positif en NFC depuis 20 saisons – dans l’ordre : Green Bay, Seattle, Philly, Minnesota, Atlanta, Dallas, New Orleans et les Giants – Dallas était la seule à n’avoir atteint aucune finale de conférence, avec le deuxième pire bilan NFC des playoffs à 2-8 (devant Detroit à 0-4). Depuis les Triplets, les Cowboys étaient donc parfois placés mais jamais gagnants.

Si la franchise voulait briser cette disette, ce serait sans deux joueurs emblématiques : le receveur Dez Bryant et le Tight End Jason Witten. La perte du leader Witten risquait de faire le plus mal sur et en dehors du terrain car il n’y avait pas vraiment de remplaçant en interne ; Dez n’avait jamais vraiment eu un rapport privilégié avec le Quarterback Dak Prescott. Ils n’étaient pas les seules cibles à être parties : exit Brice Butler et Ryan Switzer, bonjour à l’ex-Ram Tavon Austin, l’ex-Jaguar Allen Hurns et le troisième tour Michael Gallup pour assister le duo Cole Beasley – Terrance Williams ; avec un tel groupe, il ne fallait probablement pas s’attendre à un receveur #1 s’extirpant du lot, mais plutôt une sorte de « receveurs par comité ». Au niveau des coureurs, il y avait moins de doute, car Ezekiel Elliott serait là toute la saison… mais il fallait surveiller la ligne qui avait un peu souffert en 2017 et en 2018 : Tyron Smith avait des soucis chroniques au dos, Travis Frederick était touché par une maladie auto-immune qui allait lui faire rater tout ou partie de la saison, Zack Martin avait des ennuis de cheville, La’el Collins devait monter d’un cran et le deuxième tour Tackle Connor Williams était aligné en Guard pour régler la seule vraie faiblesse de l’unité.

De l’autre côté du ballon, devinez quoi ? Encore une suspension sur la ligne défensive ; cette fois c’était le Defensive Tackle David Irving. Le Defensive End DeMarcus Lawrence, qui avait explosé en 2017, avait pourtant besoin d’aide : le retour de Randy Gregory restait sujet à question alors que Maliek Collins, Taco Charlton et Tyrone Crawford avaient besoin de faire bien plus ; ce n’était pas un groupe sans talent, mais il devait créer un ensemble plus cohérent. La perte du précieux Middle Linebacker Anthony Hitchens avait poussé la draft du premier tour Leighton Vander Esch aux côtés de Sean Lee, mais on continuait de s’interroger sur les limites de Jaylon Smith suite à sa blessure. L’arrière-garde, elle, allait essayer de bâtir sur une saison plutôt intéressante : Byron Jones revenait en Cornerback aux côtés de Chidobe Awuzie – Jourdan Lewis devant le duo de Safeties Xavier Woods – Jeff Heath. Dernier changement qui pouvait peser lourd : le Kicker Dan Bailey, deuxième plus précis de l’histoire, avait été libéré et remplacé par le rookie non-drafté Brett Maher ; d’autres s’étaient mordus les doigts de ce genre de décisions.

Si Vander Esch faisait sa part du travail chez les Linebackers, alors seule la perte de Witten était vraiment problématique. En attaque, il était vital d’avoir l’OL en forme et Zeke présent, Dak pourrait faire le reste. En défense, le pass-rush allait dicter sa réussite pour protéger une couverture encore jeune. Le souci, c’était que Dallas n’était pas une équipe (et un coaching staff) qui donnait l’impression que, comme Philly l’année dernière, elle survivrait à l’absence de joueurs majeurs. Elle avait les moyens d’accéder aux playoffs, mais aurait surtout besoin que tout aille dans son sens pour aller au-delà.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Carolina L 8-16 0-1 co
2 vs NY Giants (0-1) W 20-13 1-1 do
3 @ Seattle (0-2) L 13-24 1-2 cwp
4 vs Detroit (1-2) W 26-24 2-2 co
5 @ Houston (1-3) L 16-19 (OT) 2-3 wpo
6 vs Jacksonville (3-2) W 40-7 3-3
7 @ Washington (3-2) L 17-20 3-4 do
8 BYE
9 vs Tennessee (3-4) L 14-28 3-5 w
10 @ Philadelphia (4-4) W 27-20 4-5 dwpo/W
11 @ Atlanta (4-5) W 22-19 5-5 co/W
12 vs Washington (6-4) W 31-23 6-5 do
13 vs New Orleans (10-1) W 13-10 7-5 cwpo
14 vs Philadelphia (6-6) W 29-23 (OT) 8-5 dwpo/TL
15 @ Indianapolis (7-6) L 0-23 8-6 wp
16 vs Tampa Bay (5-9) W 27-20 9-6 co
17 @ NY Giants (5-10) W 36-35 10-6 do
PLAYOFFS
WC vs #5 Seattle (10-6) W 24-22
DR @ #2 LA Rams (13-3) L 22-30

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 10-6.
    • Par demi-saison : 3-5, 7-1.
    • Par quart de saison : 2-2, 1-3, 4-0, 3-1.
    • À domicile : 7-1.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division (d) : 5-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 9-3.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 3-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 9-3.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-0-0-1.
    • En prolongation : 1-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 128-128 (0.500, 15e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 125-131 (0.488, 19e).
    • Écart entre les deux : -0.012 (20e).

Les deux bilans spécifiques les plus parlants de la saison de Dallas sont celui de la deuxième partie de saison (7-1) et celui dans les matchs à une possession (9-3, 10-4 si vous rajoutez les playoffs) ; ces neuf victoires à 8 points ou moins d’écart constituent le plus grand total cette saison, ce qui est à double tranchant comme vous le savez désormais : Dallas va devoir trouver le moyen de gagner autant avec plus d’écart. L’équipe possède toujours une capacité à fournir l’effort victorieux dans les 15 dernières minutes : le bilan en dernier quart-temps était de 3-0-0-1 la saison dernière, il est quasi-identique en 2018 (idem contre Seattle en Wild Card où Dallas était mené à l’orée de la quatrième période). L’AT&T est devenu une forteresse (7-1), et l’équipe a amélioré ses bilans contre les équipes terminant positif (3-4 vs. 2-5) dont celles allant en playoffs (3-3 vs. 2-3). Dans les points négatifs, elle a été autant capable de mettre 40-7 à Jacksonville que de prendre 23-0 à Indy, et elle a encore confirmé qu’elle n’était pas bâtie pour revenir de loin : son plus grand retour au score dans un match est de -7 ; dès qu’elle a été mise au minimum à 8 points d’écart, elle n’a jamais réussi à recoller.

 

La réalité

 

Nous avons déjà ébauché le sujet, plongeons un peu plus avant : l’attaque a été, sur le plan comptable, moins performante qu’en 2017 ; et les DEUX pans ont été impactés. Cela se voit immédiatement avec -0.7 point marqué par match à 21.4 (22e) et -6 TDs à 36 (23e), tout cela en présence du GOB2018. Histoire d’appuyer encore plus sur la capacité à gagner les matchs serrés, Dallas a été trop juste pendant les trois premières périodes avec 13.2 points (26e) et 21 TDs (28e)… avant d’exploser en quatrième avec 7.7 points (5e) et 14 TDs (8e) ; c’est l’équipe qui a marqué la plus grande proportion de ses points et TDs dans les 15 dernières minutes (respectivement 36.1% et 38.9% !). Pourtant elle a été un peu plus efficace sur premier drive avec 33 points (18e), mais elle partait de loin ; à l’inverse, elle a scoré 75 points dans les deux dernières minutes des mi-temps (4e).

Dans le reste des stats, on est peu ou prou identique à 2017 : 343.8 yards par match (22e), 5.4 yards par action (22e), 20.3 first downs (18e) et 51 big plays (27e) ; le taux de 3e tentatives converties a légèrement chuté à 41.2% (11e), mais le manque de points est surtout venu de la redzone avec -8 voyages à 51 (20e) et -9.6% terminant en TD à 50% (27e). Pour finir, sachons aussi reconnaître les circonstances : à cause majoritairement d’équipes spéciales largement moins en verve, l’attaque n’a pas été mise dans les mêmes dispositions qu’en 2017 ; elle a une BIEN plus mauvaise position moyenne de départ, sur ses 27.84 yards (20e) au lieu de ses 30.25 yards (3e) l’année dernière.

En effet, même si elle a lâché un poil plus de yards, il est difficile de critiquer la défense pour la mauvaise position de départ (même si elle pourrait toujours voler plus de ballons que 20 – 16e). Elle a encaissé 20.4 points (7e) et 35 TDs (6e), mais elle a suivi la courbe inverse de l’attaque : elle a été la meilleure de la ligue en premier quart-temps avec respectivement 1.4 point et 3 TDs (les 17 points sur premier drive offensif adverse – 2e – en sont une preuve), mais elle a progressivement lâché prise pour finir par encaisser 8.0 points (26e) et 15 TDs (24e) en dernier quart-temps, avec notamment 27 points totaux dans les deux dernières minutes du match (25e). Plus encourageant, non seulement l’attaque a mieux protégé la balle (-5 turnovers à 17 – 5e) mais la défense a aussi mieux limité les points consécutifs avec 33 (3e) soit 1.9 point par ballon perdu (3e).

À l’instar de sa consoeur offensive, le reste des stats est stable par rapport à 2017, ce qui est un bon point avec le GOB2018 : 329.2 yards encaissés (7e), 5.4 yards par action (9e), 18.8 first downs (6e), 52 big plays (6e) ou 52 voyages adverses en redzone (14e) ; le taux de 3e tentatives autorisées reste un peu haut à 40.7% (23e) avec notamment trop de 3e&10+ yards converties par les adversaires, mais il y a eu des progrès dans l’efficacité en redzone avec -5.2% des voyages adverses terminant en TDs à 51.9% (8e). N’oublions pas de rajouter que, toujours dans la foulée de l’attaque, elle aussi a largement pâti de la chute de qualité des équipes spéciales avec une position de départ moyenne sur les 30.12 yards de l’adversaire (29e). C’est donc un petit miracle de voir que, malgré cela, Dallas a un excellent temps de possession moyen à 30:45 (8e), avec un temps moyen passé en tête au score de 28:56 (8e aussi).

Voici les récompenses de la saison :

Il court (jusque là aucune surprise), mais voilà que le bougre se met à attraper des ballons en plus ; et tout cela lui a permis d’être le joueur offensif titulaire le plus prolifique de la NFL cette saison avec 133.4 yards par match. Ezekiel Elliott a encore supporté un énorme poids de son escouade cette saison pour Dallas : 381 touches (top NFL) soit 47.9% de l’attaque (2e), 2001 yards (2e NFL) soit 34.2% de l’attaque (top NFL), 9 TDs soit 25.7% de l’attaque, 15 big plays, 1 fumble, 95 first downs (2e) et 7 matchs à 100+ yards (tous au sol) ; nul besoin de vous préciser que tout cela le place en tête de l’équipe, et parfois de trèèèèèès loin (par exemple, il n’y a aucun autre joueur à 75+ touches ou 750+ yards). Il a mené la ligue avec 304 courses pour 1434 yards, 73 first downs et 7 matchs à 100+ yards, ajoutant 6 TDs et 11 big plays (2e), mais il a donc également laissé son empreinte sur le jeu aérien avec 77 réceptions (top team) pour 567 yards et 3 TDs.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Ezekiel+Elliott+Dallas+Cowboys+vs+Carolina+_JS6HAP0XOYl.jpgEncore et toujours, quand Zeke va, l’attaque va, même si cette année il a reçu moins d’aide de la ligne offensive. Juste avant de venir à ce sujet, terminons sur les « ramasse-miettes » du jeu au sol : le terme est vraiment adéquat puisqu’une fois qu’on écarte le Quarterback qui court parfois pour se dégourdir les jambes et marquer lui-même (6 TDs, comme Zeke), on retrouve Rod Smith avec 44 courses pour 127 yards et 1 TD.

De fait, les stats du jeu au sol collent quasiment à celle du #21, à part pour les 13 TDs (6e). Mais voilà où le bât blesse : elles sont stationnaires par rapport à 2017, là où elles auraient dû bénéficier du GOB2018. Le problème se perçoit dans le taux de courses ayant terminé en run stuffs qui a pris +1.5% à 11.1% (13e) : la ligne offensive n’a pas pu offrir la même stabilité que les années précédentes, surtout au début de la saison ; le temps de s’adapter à toutes les circonstances… et de changer de coach.

Cela a commencé avec le Centre Travis Frederick atteint du syndrome de Guillain-Barré, ce qui l’a rayé de la carte pour la saison 2018 ; à sa place, Joe Looney a été le seul offensif à jouer tous les snaps, et il a été un remplaçant adéquat bien qu’il soit impossible de lui demander d’être au niveau de l’ancien premier tour. Chez les Guards, Zack Martin a fait une saison à son niveau, mais il a raté les deux premiers matchs de sa carrière et a semblé gêné par son genou ; le rookie de deuxième tour Connor Williams a eu des difficultés par manque de gabarit, et le nouvel arrivant Xavier Su’a-Filo a fini par le remplacer avec un peu plus de succès (mais sans pour autant révolutionner la chose).

Chez les Tackles, Tyron Smith a joué tous les matchs, mais il est loin d’avoir joué tous les snaps (78.8%) alors que les blessures commencent à s’empiler et l’empêcher d’être à 100% – ce qui n’enlève rien à son talent reconnu ; de l’autre côté La’el Collins possède aussi du talent, mais joue-t-il à son vrai poste en Right Tackle – n’est-il pas plutôt fait pour être Guard ? À eux deux, Smith et Collins ont commis 22 pénalités dont 19 acceptées, ce qui fait un certain matelas de mouchoirs jaunes. Cameron Fleming a fait le complément sans être particulièrement bon ni mauvais. La ligne reste compétente, mais elle paye aussi la hauteur de la barre qu’elle a elle-même placée les années précédentes (notamment en 2016).

Vous pouvez déjà entourer le Goat Of The Year dans votre calendrier mental personnel, parce que le shrapnel va voler bas sur la ligne défensive, mais il va falloir un tir de précision pour ne pas toucher ceux qui le valent bien. Outre le joueur évident auquel vous pensez, il y a aussi le Defensive Lineman Tyrone Crawford ; sans ces deux-là, l’unité se serait déjà écroulée depuis un bon moment. Crawford semble toujours un peu dans l’ombre de son partenaire et il a parfois pêché en 2017, mais en 2018 il a bien mieux joué son rôle de leader vétéran et constant dans l’effort. Il n’a pas vraiment eu de spécialité et a fait sentir sa présence dans tous les compartiments : 34 plaquages dont 1.5 run stuff, 17.5 pressions dont 5.5 sacks, 2 passes déviées et 1 fumble forcé. Ses stats ne semblent peut-être pas mirobolantes au premier coup d’oeil, mais quand nous allons éplucher le reste de l’unité, vous allez comprendre pourquoi le fait d’avoir un joueur sur lequel on peut compter est important.

Et c’est donc ici que nous nous frottons le menton de manière circonspecte, bien tentés de remettre encore un bibelot à Ezekiel Elliott pour son dessus de cheminée. La place qu’il prend dans l’attaque est telle qu’il est quasiment impossible de ne pas le faire, donc le Season Review arrête de lutter contre le Destin, et il le fait ; cela va nous permettre de pointer du doigt que le jeu aérien n’a pas l’élément qui pourrait déboulonner Zeke de sa récompense.

Commençons par l’aspect comptable : 56.6% du playcall tourné vers la passe (24e), ce qui est en fait une amélioration par rapport à 2017 grâce à l’arrivée d’un certain receveur. En effet, le Quarterback Dak Prescott risquait d’être encore plongé dans un océan d’incertitude (ce qui peut aussi expliquer qu’il ait surtout ciblé son coureur), mais l’échange pour Amari Cooper, tout d’abord critiqué pour le prix, a quand même été le coup de boost nécessaire pour empêcher que Dallas ne se mette à jouer comme Navy (ou presque). C’est un aspect qu’il ne faut pas sous-estimer car on a toujours senti un manque de relations entre Dak et Dez Bryant ; pas de cela avec Cooper qui s’est rapidement intégré pour finir comme le meilleur receveur de l’équipe à 53 réceptions pour 725 yards (13.7) et 6 TDs – attention aux fumbles avec 2. Le si important Cole Beasley a été là pour offrir une solution de sécurité avec 65 réceptions pour 672 yards et 3 TDs.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Amari+Cooper+Dak+Prescott+Divisional+Round+uQMLwsVCdB2l.jpgPlus bas dans le depth chart, le rookie de troisième tour Michael Gallup a mis une demi-saison avant de trouver son rythme ; peut-être a-t-il lui aussi profité de l’effet Cooper : il a été prometteur sur la fin dans son rôle de dragster avec 33 réceptions pour 507 yards (15.4), 2 TDs et 10 big plays, mais ce taux de réception de 48.5% et ces 5 drops doivent être améliorés. Allen Hurns a été bien trop discret avec 20 réceptions pour 295 yards et 2 TDs. Tavon Austin a quasiment eu autant de touches offensives (14 pour 195 yards et 2 TDs) que de touches sur retours de punt (10 pour 58 yards). Et ne nous lancez pas sur le sujet des Tight Ends, il y a une raison pour laquelle Jason Witten a décidé de revenir. Certes, Blake Jarwin a émergé, surtout en fin de saison, comme une cible favorite de Dak avec 27 réceptions pour 307 yards et 3 TDs ; à moindre effet, le rookie de quatrième tour Dalton Schultz s’est également montré. Mais on ne peut pas dire que la foule soit littéralement transportée par le groupe, surtout si on ajoute Geoff Swaim (un peu trop souvent blessé) et Rico Geathers à l’équation. Ce n’est pas qu’ils soient mauvais, mais… JASON FRIGGIN’ WITTEN REVIENT. Cela ne vous suffit pas ?

Si vous ajoutez par-dessus cela une ligne offensive un tout petit peu plus en difficulté alors Dak doit quand même se battre ; et encore, les totaux de 136 pressions autorisées (14e) dont 39 sacks (16e) ne sont pas drastiquement plus mauvais que 2017, c’est surtout que Prescott a toujours cette manie de tenir un peu trop la balle, ce qui alimente ce mauvais taux de conversion de pression en sack à 28.7% (25e). Le Quarterback a souvent été critiqué pour son manque de matchs à 300+ yards, mais un jour les gens comprendront peut-être que l’attaque, PAR DESIGN, passe avant tout via le sol, et que le #4 fait ce qu’il a à faire avec une efficacité qui ne se dément pas : 67.7%, 3885 yards (7.4), 22 TDs, 8 INTs, 6 fumbles, 39 sacks et 96.9 de QB Rating. Une passe tentée par Beasley fait un peu tomber les stats de l’équipe mais le taux global est de 67.5% (7e) ; néanmoins on voit bien les limitations avec 9.9 yards par complétion (25e), 22 TDs (22e), 39 big plays (29e) ou 110.2 yards après réception (20e). Au moins les 22 drops forment un total très respectable (7e), mais il est clair que les cibles de passe restent un sujet de contention en attaque.

Nous attendions confirmation de son retour en forme entrevu en 2017 pour possible signature d’un contrat juteux : confirmation il y a eu, et contrat juteux aussi. Le Defensive End DeMarcus Lawrence est toujours le meilleur défenseur de l’équipe (pour l’instant) sans aucune contestation. Il n’a joué que 71.7% des snaps défensifs mais le #90 a encore fait une saison faste dans laquelle il a peut-être été moins saignant dans le pass-rush, mais il a compensé en étant bien plus efficace contre la course : il termine à 21 plaquages à perte (7e NFL) avec une parfaite répartition entre 10.5 run stuffs (sur 64 plaquages) et 10.5 sacks (sur 33.5 pressions) ; il ajoute à tout cela 1 passe déviée, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Il est un véritable pilier que les Cowboys ne pouvaient se permettre de laisser partir.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Adrian+Peterson+Demarcus+Lawrence+Dallas+Cowboys+PLoEeaxPH0zl.jpgCependant, il est vrai qu’il a vu un peu de concurrence cette saison ; les Linebackers sont dans la discussion, mais puisque le Season Review ne savait pas vraiment où caser le groupe des arrières, il a décidé de lancer leur rétrospective via une mention à un essai qui s’est révélé comme un coup de maître : le replacement de Byron Jones comme Cornerback. Jones ne pouvait concourir pour le Most Underrated Player puisqu’il a été élu au Pro-Bowl et All-Pro deuxième équipe, et Lawrence était indéboulonnable comme Defensive Player Of The Year, mais il a fait une excellente saison sur les ailes face aux meilleurs receveurs adverses ; il mérite d’être placé dans une des récompenses positives. Il a été le défenseur le plus utilisé de l’équipe (99.5% des snaps), son deuxième joueur le plus utilisé avec 1229 snaps (3e NFL !) et il a régulièrement délivré des performances remarquables, terminant avec 67 plaquages dont 2.5 run stuffs et 14 passes défendues ; vous voyez de suite le seul problème le concernant, le manque de ballons volés, mais c’est un sujet sensible pour toute l’arrière-garde (9 INTs seulement – 26e).

Dans le reste du groupe et par efficacité décroissante, le Free Safety Xavier Woods a fait une saison remarquable en couverture avec 9 passes défendues et 2 INTs (plus 1 fumble forcé). Dans le slot, Anthony Brown a été présent contre la course (1 run stuff), en couverture (8 passes défendues, 1 INT) et dans le pass-rush (2 sacks). Chidobe Awuzie a clairement du talent mais a confirmé avoir une tendance à ne pas localiser la balle en l’air, et cela malgré 11 passes défendues et 1 INT (plus 1 fumble forcé) ; en fait, ironiquement, il serait probablement plus à l’aise avec la balle « devant » lui… replacé en Safety. Le cas de Jourdan Lewis est particulier : sa relégation sur le banc malgré une efficacité dans un court temps de jeu (1 passe défendue, 1 INT et 2 fumbles récupérés) est un choix du coach des Defensive Backs, Kris Richard ; l’architecte de la Legion Of Boom à Seattle avec ses gabarits grands et physiques, ce que Lewis n’est pas. Et enfin, si le Strong Safety Jeff Heath donne tout ce qu’il a – il est le Cowboy le plus utilisé avec 1250 snaps (2e NFL) – il rate bien trop de plaquages. Il est un superbe joueur d’équipes spéciales qui peut être utilisé parcimonieusement en défense, mais actuellement son temps de jeu semble au-delà de ses capacités : il termine à 85 plaquages dont 4 run stuffs, 5 passes déviées, 1 INT et 1 fumble forcé.

Tout cela, au final, donne une couverture mi-figue, mi-raisin : 67.7% de complétion (29e), 234.7 yards (13e), 7.0 yards par passe tentée (17e), 22 TDs (8e), 9 INTs (26e), 96.2 de QB Rating adverse (23e), 5 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (17e), 4 matchs d’un receveur à 100+ yards (4e), 43 big plays (6e) et 64 passes défendues (18e) soit 12% (15e). Un léger mieux, mais il y a encore pas mal de travail, surtout face aux coureurs et Tight Ends.

Nous avons déjà listé un grande partie de la classe des rookies de Dallas qui ont joué suffisamment (Williams, Gallup, Schultz), et aucun ne s’est véritablement distingué, donc passons de suite à la prochaine… pardon attendez, nous recevons une news. Tiens ! Il paraît que Level-5 a une nouvelle salve de jeux centrés autour du fameux archéologue au haut-de-forme, et en fait la première mouture est sortie en 2018 : Professeur Leighton et le Cassage de Bouches de NFL. Le deuxième épisode est prévu en 2019 !

Plus sérieusement, le premier tour Linebacker Leighton Vander Esch s’est immédiatement imposé au coeur de la défense de Dallas et il a couru dans tous les sens pour plaquer à tour de bras et couvrir si besoin : 140 plaquages (3e NFL) dont 102 solo (2e) et 3 run stuffs, 7 passes défendues et 2 INTs ; c’est un peu embêtant d’avoir un Linebacker mener l’équipe en INTs (à égalité avec Woods) mais nous en revenons toujours au même problème. Quoiqu’il en soit, sa présence a quasiment annihilé tout effet négatif causé par les absences annuelles de Sean Lee ; le vétéran a encore connu une année pourrie par les blessures, ne jouant que 220 snaps.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Leighton+Vander+Esch+Dallas+Cowboys+v+San+xUI-PApyY2Ml.jpgComme vous le savez, le Professeur Leighton n’est pas tout seul : il a son fidèle assistant Jayluke… enfin Jaylon Smith, qui a prouvé être enfin remis de sa terrible blessure au genou. Il a énormément joué (95.3% des snaps) et a enfin semblé pouvoir s’exprimer à 100% comme un zébulon capable d’agir dans toutes les situations, et même un peu plus que Vander Esch puisqu’il a aussi des possibilités de pass-rush. Le résultat est probant : 121 plaquages dont 3.5 run stuffs, 10 pressions dont 4 sacks, 4 passes défendues, 2 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés dont 1 strip-6. Autant dire qu’avec ces deux-là, la franchise est calée pour un petit moment ; et ils sont encore sur leurs contrats rookies pour 2019 (Smith étant un deuxième tour, il faudra parler de sa prolongation dès la prochaine intersaison). Le troisième homme (peu utilisé dans la NFL d’aujourd’hui) a été Damien Wilson qui a posté 3 run stuffs, 1 sack et 1 fumble forcé dans un temps limité ; il n’est pas surprenant qu’il soit allé voir ailleurs pour avoir des snaps en plus, car désormais c’est bouché dans la franchise à l’étoile.

Vous connaissez A Christmas Carol (un chant de Noël) de Charles Dickens, l’histoire du terrible Ebenezer Scrooge qui reçoit les visites des esprits de Noël Passé, Présent et Futur et qui change de comportement ? Eh bien pour une fois, ce n’est pas l’esprit du Goat Of The Year De L’Année Passée, mais l’esprit du Goat Of The Year De L’Année Future avec les suspensions à durée indéterminée pour David Irving et Randy Gregory ; le premier a carrément décidé d’envoyer tout ch… valser en arrêtant sa carrière, et l’équipe a décidé de prolonger le deuxième en toute discrétion alors que c’est sa DEUXIÈME suspension à durée indéterminée (à l’époque cela voulait dire être rayé de la NFL pour de bon).

C’est déjà problématique pour la saison prochaine parce que cela atteint la même unité et lui enlève deux joueurs, mais ça l’est encore plus quand le premier a déjà prouvé qu’il pouvait être un élément intéressant à l’intérieur, et quand le deuxième a enfin eu du temps de jeu pour démontrer qu’il pouvait devenir un membre productif de l’unité. Si Irving a très peu joué, Gregory a fait des choses plutôt intéressantes en se positionnant comme deuxième pass-rusher derrière Lawrence avec 21 pressions dont 6 sacks ; il a ajouté 1.5 run stuff, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Mais il est possible qu’on ne voit jamais le vrai résultat car le jeune homme a des démons qu’il doit combattre avant de pouvoir revenir sur le gridiron… s’il y revient un jour.

Les Linebackers étaient à deux doigts de remporter la récompense, mais avec le travail de Lawrence et Crawford devant, autant les grouper dans un exercice spécifique : la défense contre la course a été excellente cette saison. Comme nous avons déjà évoqué une bonne partie des acteurs, commençons par les stats : 94.6 yards par match (5e), 3.7 yards par course (5e), 12 TDs (10e), 9 big plays (8e), 3 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (13e) et 51 run stuffs (11e) soit 12.8% des courses adverses (13e) ; certes, le total de TDs encaissés et le taux de run stuffs réussis sont un peu moins efficaces qu’en 2017, mais le secteur a quand même été très solide à Dallas.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Tyrone+Crawford+Dallas+Cowboys+v+St+Louis+f_ruL6crCUil.jpgC’est notamment l’arrivée d’un joueur qui a aidé à stabiliser l’intérieur de la ligne défensive avec les soucis d’Irving : le Defensive Tackle Antwaun Woods a été acheté pour l’équivalent NFL d’une bouchée de pain (i.e. une somme qui suffirait à acheter la boulangerie complète et l’immeuble dans lequel elle se trouve), et il a été une force importante au coeur de l’unité avec 34 plaquages dont 2 run stuffs, 1.5 sack, 1 passe déviée et 1 fumble récupéré ; rien de tape-à-l’oeil, mais une présence constante et ennuyeuse pour les adversaires. Aux côtés de Crawford, il a formé un duo assez sympathique à l’intérieur avec Maliek Collins qui a accumulé 3 run stuffs, 3 sacks et 1 fumble récupéré. Avec la suspension de Gregory, les Boys vont avoir besoin que Taco Charlton trouve enfin la deuxième vitesse, surtout dans le pass-rush (1 sack), mais au moins il est là contre la course (4 run stuffs).

Nous avons tapé dessus dans l’introduction : les équipes spéciales n’ont pas du tout connu la même réussite qu’en 2017. Le Kicker Brett Maher n’a réussi que 29/36 en FGs (80.4%), mais il est à 32/33 en XPs et n’a pas été le pire du lot. Dallas n’a réussi que 21.8 yards par retour de kickoff (20e) et a encaissé 26.5 yards par retour (31e). Le Punter Chris Jones est à 44.5 yards bruts (25e) et 39.7 yards nets (19e) avec seulement 28.3% de punts dans les 20 yards adverses (27e) ; au moins la couverture a limité les retours à 8.5 yards par punt (16e), mais c’est le double de l’année dernière, et elle a également autorisé un taux de 50% de punts adverses à finir dans ses 20 yards (pire marque NFL). Dallas n’a réussi que 5.7 yards par retour de punt (30e). Au secours.

L’échange pour Amari Cooper est bien entendu de la partie, mais il faut y ajouter la signature d’Antwaun Woods à l’excellent rapport qualité/prix.

La ligne offensive n’a pas été aidée par les blessures de certaines signatures parties trop vite sur IR (Parker Ehinger ou Marcus Martin pour les citer), mais pour faire écho à la récompense précédente, les arrivées de Tavon Austin et Allen Hurns ont été des déceptions. Le jeu aérien en aurait bien eu besoin.

La victoire 13-10 en Week 13 contre New Orleans. Ce n’est pas le match le plus complet, mais celui qui a fait la plus forte impression par rapport au résultat et à l’adversaire : contre l’attaque #1 de NFL (à l’époque) de l’équipe #1 de NFC sur une série de DIX victoires consécutives, la défense n’a encaissé que 10 points et 176 yards.

La défaite 23-0 en Week 15 à Indianapolis. Et donc, très logiquement, deux semaines plus tard, les Boys pondent un oeuf à la sauce tex-mex sur le sol du Lucas Oil alors que la NFC East est totalement ouverte. En mention, l’explosion de la défense au sol contre les Rams en Divisional Round et cette fichue finale de conférence qui échappe ENCORE à Dallas.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs NY Giants 5-11 Négative
2 @ Washington 7-9 Négative
3 vs Miami 7-9 Négative
4 SNF @ New Orleans 13-3 DivChamp
5 vs Green Bay 6-9-1 Négative
6 @ NY Jets 4-12 Négative
7 SNF vs Philadelphia 9-7 Playoffs
8 BYE
9 MNF @ NY Giants 5-11 Négative
10 SNF vs Minnesota 8-7-1 Positive
11 @ Detroit 6-10 Négative
12 @ New England 11-5 Champ
13 TG vs Buffalo 6-10 Négative
14 TNF @ Chicago 12-4 DivChamp
15 vs LA Rams 13-3 DivChamp
16 @ Philadelphia 9-7 Playoffs
17 vs Washington 7-9 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 128-126-2 (0.504, 14e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 61-65-2 (0.484, 19e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 67-61 (0.523, 10e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.039 (23e).

Ce sera plus compliqué hors d’Arlington, mais attention à quelques écueils à domicile ; Green Bay ne réussit pas beaucoup aux Boys à l’AT&T récemment, Minnesota est toujours compliqué à manoeuvrer, et on ne sait jamais quoi attendre de l’AFC East. Comme toujours les Boys ont les faveurs du prime time, et ils joueront même le jeudi deux semaines consécutives avec Thanksgiving et un TNF, ce qui va créer une mini-bye week dans ce finish très relevé ; cependant, Thanksgiving interviendra sur une semaine courte après le déplacement chez les Patriots… pas sûr que ce soit un si grand cadeau finalement.