NFL Team Honors IV : Cleveland

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Il est sûr que la franchise ne pouvait pas faire pire qu’en 2017, et elle devra attendre encore un peu avant de mettre fin à sa série de 11 saisons négatives consécutives (entre autres), mais il faut bien qu’un train démarre quelque part. Donc, tous à bord du Mayfield Of Dreams Hype Express ou Modhex pour aller plus vite, et ne faites pas attention au fait que le conducteur a changé : Hue Jackson n’est pas un fan des trains, et à la place l’équipe a le cuistot Freddie Kitchens qui a fait un bon travail d’intérim et qui va avoir la possibilité de continuer le trajet avec la casquette du chef. Sera-t-elle trop grande pour lui ? Le train va-t-il dérailler comme il l’a trop souvent fait, ou est-il parti sur la voie du succès derrière la toute nouvelle locomotive Mayfield ? La première gare a été atteinte avec espoir, mais le plus dur reste à faire.

À lire en faisant *tchou tchou*.

 

CLEVELAND BROWNS
3e AFC North ~ 7-8-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Les comparaisons étaient tentantes entre les bulles de Detroit et Cleveland, mais celle des Lions était vraiment arrivée de loin : ils étaient 7-9 en 2007 (et étaient retournés en playoffs trois ans après ce zéro pointé). Pour Cleveland, on avait vu arriver la catastrophe avec ce bilan « record » de 1-31 en deux saisons. Le General Manager John Dorsey l’avait bien compris et la machine à échange était sur le point de rendre l’âme : toute la QB room était passée dans ses tuyaux avec Kevin Hogan (Washington), Cody Kessler (Jacksonville) et DeShone Kizer (Green Bay) ainsi que le receveur Corey Coleman (Buffalo), le Nose Tackle Danny Shelton et le Cornerback Jason McCourty (New England – cela faisait donc TROIS choix de premier tour encore perdus) et le Cornerback Jamar Taylor (Arizona). Mais elle avait également ramené des nouvelles têtes : l’ex-Bill Quarterback Tyrod Taylor, l’ex-Dolphin receveur Jarvis Landry et l’ex-Packer Cornerback Damarious Randall.

Taylor prenait les rênes de l’attaque devant le #1 de la draft, Baker Mayfield… et il risquait d’avoir l’impression de ne pas être parti de Buffalo. Chez les cibles, seul Landry était une valeur sûre car il y avait les points d’interrogation Josh Gordon – David Njoku pour diverses raisons, alors que le jeu au sol pouvait être sous-coté et très solide avec la signature de Carlos Hyde, le remuant Duke Johnson et le deuxième tour Nick Chubb. Au niveau de la protection, le fantastique Joe Thomas avait pris sa retraite, et l’équipe tentait un coup avec le talentueux mais turbulent rookie non-drafté Desmond Harrison à sa place à l’opposé de l’ex-Steeler Chris Hubbard ; cela permettait de garder Joel Bitonio en Guard avec Kevin Zeitler autour du Centre J.C. Tretter, et de laisser le temps au deuxième tour Austin Corbett d’apprendre le métier.

En défense, le front-7 avait prouvé sa solidité au sol avec Larry Ogunjobi, Jamie Collins, Joe Schobert ou Christian Kirksey, ce qui tombait bien puisque l’ex-Eagle Mychal Kendricks était reparti aussi vite qu’il était arrivé suite à cette histoire improbable de délit d’initié. C’était le secteur aérien qui demandait des changements, d’où l’arrivée de Randall (en Safety), la draft du premier tour Cornerback Denzel Ward et les signatures de l’ex-Bill E.J. Gaines, l’ex-Chief Terrance Mitchell ou l’ex-Raider T.J. Carrie. Il fallait que tout le monde s’y mette pour que la couverture s’améliore : la pass-rush mené par Myles Garrett – Emmanuel Ogbah, les Linebackers et les arrières. De plus, peut-être qu’avec une meilleure attaque, la défense serait plus fraîche et plus efficace.

L’aspect aérien était la clé, des deux côtés du ballon. Avec cet énième malaxage d’effectif, Cleveland devait arriver à extirper une performance constante, même si ce n’était qu’en deuxième partie de saison. Personne n’attendait de miracle : si les mois de novembre et décembre montraient une équipe en progrès qui pouvait stabiliser un niveau de jeu intéressant (avec Taylor ou Mayfield), alors la saison serait réussie.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Pittsburgh T 21-21 (OT) 0-0-1 dwo/TT
2 @ New Orleans (0-1) L 18-21 0-1-1 wpo/L
3 vs NY Jets (1-1) W 21-17 1-1-1 co/W
4 @ Oakland (0-3) L 42-45 (OT) 1-2-1 co/TL
5 vs Baltimore (3-1) W 12-9 (OT) 2-2-1 dwpo/TL
6 vs LA Chargers (3-2) L 14-38 2-3-1 cwp
7 @ Tampa Bay (2-3) L 23-26 (OT) 2-4-1 o/TT
8 @ Pittsburgh (3-2-1) L 18-33 2-5-1 dw
9 vs Kansas City (7-1) L 21-37 2-6-1 cwp
10 vs Atlanta (4-4) W 28-16 3-6-1
11 BYE
12 @ Cincinnati (5-5) W 35-20 4-6-1 d
13 @ Houston (8-3) L 13-29 4-7-1 cwp
14 vs Carolina (6-6) W 26-20 5-7-1 o/W
15 @ Denver (6-7) W 17-16 6-7-1 co/W
16 vs Cincinnati (6-8) W 26-18 7-7-1 do
17 @ Baltimore (9-6) L 24-26 7-8-1 dwpo

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 7-8-1.
    • Par demi-saison : 2-5-1, 5-3.
    • Par quart de saison : 1-2-1, 1-3, 2-2, 3-1.
    • À domicile : 5-2-1.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 3-2-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 5-6-1.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-6-1.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-5.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 5-4-1.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 3-1-2-2.
    • En prolongation : 1-2-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 134-122 (0.523, 5e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 131-123-2 (0.516, 11e).
    • Écart entre les deux : -0.007 (18e).

Dans une révélation qui ne stupéfiera personne, les Browns ont opéré le plus gros bond de bilan à +7.5 victoires. De ce fait, il est inutile de comparer 2017 à 2018, mis à part pour la difficulté du calendrier : comme vous le voyez, il était peu ou prou le même que celui attendu, et surtout il a été autour de celui de l’année dernière (0.520), ce qui tend à être encourageant. Néanmoins, il faut faire attention : dix matchs se sont joués à une possession, et huit matchs dans le dernier quart-temps et/ou la prolongation ; les deux bilans sont légèrement positifs, ce qui est une bonne chose (il faut apprendre à gagner petit avant de pouvoir gagner grand), mais on sait aussi que cet état de fait est difficile à maintenir d’une saison sur l’autre. Cleveland n’a qu’un écart de points moyen de +7 lors de ses victoires, ce qui n’est pas énorme (29e). Enfin, sans surprise, l’équipe n’est pas encore assez solide pour lutter contre les meilleurs, cf. les bilans contre les équipes ayant terminé en positif et les équipes qualifiées en playoffs.

 

La réalité

 

Commençons par l’escouade qui a vraiment fait la différence : l’attaque. On remarque de suite les +7.8 points par match à 22.4 (20e) et +18 TDs à 44 (14e), mais il reste des points à travailler : elle ne s’est pas réveillée suffisamment vite dans les matchs avec 24 petits points sur premier drive (25e) ainsi que 56.6% des points (2e) et 61.4% des TDs (top NFL) marqués en deuxième mi-temps. De plus, il faut mieux capitaliser sur les ballons volés : malgré un énorme progrès avec +18 à 31 (2e), l’équipe n’a scoré que 41 points consécutifs (23e) soit une moyenne de 1.3 (pire marque). Mais sinon, les améliorations sont bien là : +59.9 yards par match à 368.8 (13e), +0.9 yard par action à 5.8 (12e), une explosivité accrue avec +18 big plays à 78 (3e) dont +10 homeruns à 16 (3e) et une efficace en redzone devenue redoutable avec +8 voyages à 51 (20e) dont +17.9% terminant en TD à 66.7% (6e). Cependant, il reste toujours un certain manque de constance dans l’avancée démontré par un taux de conversion de 3e tentative qui reste trop bas à 35.1% (27e) parce que Cleveland ne se met pas suffisamment en position facile, ou alors commet un peu trop souvent le péché cardinal de se retrouver en 4e&1 ; couplez avec un taux de conversion de 4e tentative de 42.9% (28e), et cela peut être rageant. De fait, vous limitez la progression de votre temps de possession moyen qui n’est que de +0:42 à 28:39 (29e). Attaque donc plus explosive, mais qui doit être plus régulière.

La défense a fait environ le même travail que la saison dernière : 24.5 points encaissés (21e) et 41 TDs (18e) ; elle a connu un creux en milieu de match, mais a bien tenu en premier et dernier quart-temps ce qui, avec une attaque en pleine bourre à ce moment, explique le bilan positif dans les matchs serrés. Néanmoins, comme les points marqués sur ballons volés, les points encaissés sur ballons perdus ont également été un souci : l’attaque en a perdu bien moins avec -17 à 24 (22e), mais l’équipe a encaissé +3 points à 72 (25e) soit une moyenne de 3.0 (24e). Mis à part cela, la défense a souvent été concentrée dès le début du match (27 points sur premier drive adverse – 9e) ou la fin des mi-temps (38 points dans les deux dernières minutes – 4e). Le vrai point noir, c’est qu’elle a été trop souvent sur le terrain avec 193 drives ou 70.1 actions par match (pires marques), et souvent mal placée avec 27 drives démarrés dans sa propre moitié de terrain (30e) ou une position moyenne de départ sur les 29.15 yards adverses (26e). Sans surprise, cela amène des hausses de production adverse avec +64.9 yards à 393.0 yards (30e) ou +3.9 first downs à 23.6 (31e). Cependant, on remarque qu’elle reste solide quand on voit que cela n’a engendré que +0.5 yard par action à 5.6 (15e) ou un taux de big plays par action de 8.1% (14e) ; elle a concédé -6.3% de voyages adverse en redzone terminant en TD à 61.1% (21e), et elle a un excellent taux de 3e tentatives autorisées à 35.7% (7e).

Voici les récompenses de la saison :

Quand on donne votre nom au train et à la locomotive, difficile de ne pas vous placer Most Valuable Player ; surtout quand l’équipe a mis si longtemps à trouver la bonne. Il est permis d’arguer qu’il n’est pas le meilleur joueur intrinsèque de la franchise, mais nous parlons ici de celui qui a le plus de valeur ; quand vous arrivez au bout d’une longue liste de coups ratés et de vétérans sur la jante qui représentent tous des solutions à court-terme, que vous battez un record NFL de TDs lancés par un rookie Quarterback sans avoir démarré tous les matchs, et que vous étiez à trois unités d’être le deuxième Quarterback de l’HISTOIRE de la franchise (née en 1946) à atteindre 30 TDs sur une saison derrière Brian Sipe (30 en 1980), vous le méritez. Le #1 de la draft Baker Mayfield a donc assez rapidement pris la place de Tyrod Taylor (qui n’avait pas démérité dans un démarrage où il aurait pu être à 2-0 avec un bon Kicker), et il a amené de l’attitude et de la grinta dans une équipe qui en avait bien besoin.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Baker+Mayfield+Cleveland+Browns+vs+Detroit+0foVc02NMnEl.jpgAvoir une attitude peut être un problème quand le talent ne suit pas et/ou les limites ne sont pas bien posées, mais Mayfield est confiant, leader, capable de trouver ses receveurs et de sortir un lapin de son chapeau si besoin. Dans le futur, il serait bien de tempérer un peu son goût du risque par un meilleur entourage, car parfois il a été happé par la volonté d’en faire trop, ce qui se voit sur ses 17 ballons perdus ; mais cela reste une première saison vraiment alléchante : 63.8%, 3725 yards (7.7), 27 TDs, 14 INTs, 3 fumbles, 25 sacks et 93.7 de QB Rating + 39 courses pour 131 yards.

Notons que les 25 sacks sont un minimum car Mayfield (comme Taylor) a dû plus d’une fois cavaler pour échapper aux adversaires ; c’est une des raisons pour lesquelles la protection semble avoir été bonne avec 109 pressions autorisées (9e) dont 38 sacks (14e), mais on peut remarquer que le taux de « conversion » est bien trop haut à 34.9% (30e). Dans ce domaine, la performance de la ligne offensive a été scindée en deux : à l’intérieur, vous avez trois joueurs très solides qui n’ont pas raté un snap avec ceux que l’on connaît – les Guards Joel Bitonio & Kevin Zeitler – et celui qui a bien rebondi en 2018 – le Centre J.C. Tretter ; aux extérieurs, vous avez Chris Hubbard qui a fait toute la saison et a été un cran en-dessous à droite, alors que le poste de Left Tackle a vu Desmond Harrison en grande difficulté et Greg Robinson plus à l’aise, mais loin d’être une assurance tous risques (il a commis 12 pénalités). Au moins, il y a eu de la continuité dans l’unité, ce qui aide toujours à faire de meilleures performances ; le playcall de Kitchens et l’acclimatation de Mayfield ont également eu leur part dans ce fait. Sans surprise, on ne remplace pas un Joe Thomas en claquant des doigts.

Underrated est peut-être un mot un peu fort, mais il y a un joueur en particulier qui a été une bonne surprise cette saison avec une progression intéressante : le troisième année receveur Rashard Higgins. Il s’est révélé comme une des cibles les plus régulières et fiables pour Mayfield dans le jeune corps. Il est monté en puissance pour finir avec 39 réceptions pour 572 yards et 4 TDs, mais ce sont les stats secondaires qui sont vraiment importantes chez lui : un taux de réception de 73.6%, une moyenne de 14.7 yards, 11 big plays soit 28.2% de ses réceptions, 3 drops et 27 first downs soit 69.2% de ses réceptions. Il n’est pas forcément une machine à yards une fois le ballon en main, mais tout le reste indique un joueur sur qui les Browns devront continuer à compter.

Interro surprise ! Qui était le dernier coureur de Cleveland à 1000+ yards au sol sur une saison, et qui était le dernier receveur de Cleveland à 1000+ yards en réception sur une saison ? Réponse plus tard dans ce Season Review, mais voici un indice pour chaque : le coureur a été la couverture de Madden la plus improbable de l’histoire, et le receveur n’a même pas démarré sa carrière NFL à ce poste. En attendant, les deux marques symboliques ne sont pas tombées, car très ironiquement, les deux co-lauréats de l’Offensive Player Of The Year n’ont dépassé 1000 yards qu’en accumulant courses et réceptions : le coureur Nick Chubb termine à 996 yards au sol et le receveur Jarvis Landry termine à 976 yards en réception ; le premier ajoute 149 yards par les airs pour finir à 1145, devant le deuxième qui a couru 60 yards pour finir à 1036. Sacré Browns.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Kurt+Coleman+Nick+Chubb+Cleveland+Browns+vs+k-zhDkot2aNl.jpgQuoiqu’il en soit, les deux ont été des additions cette intersaison (le premier via la draft au deuxième tour, le deuxième via la Free Agency), et les deux ont apporté leurs qualités différentes pour booster, eux aussi, la production offensive. Chubb frôle la marque magique au sol parce qu’il n’est devenu le coureur titulaire qu’en milieu de saison, ce qui vous donne une idée de ce qu’il aurait pu faire avec plus de 36.2% des snaps offensifs : capable de punir les défenseurs, il peut également faire montre d’une belle explosivité pour les laisser derrière si besoin. Sur ses 192 courses, il a scoré 8 TDs et a totalisé 11 big plays (2e NFL), ce qui fait un bon ratio (5.7% – 7e) ; il a également été présent à la réception avec 20 pour 2 TDs, soit une saison à 212 touches (27.7%), 10 TDs et 52 first downs.

Landry a joué le rôle que l’on attendait de lui : le receveur préféré de ses Quarterbacks (149 ciblages – 9e NFL), le leader sur lequel on peut toujours compter, que ce soit sur et en dehors du terrain (Hard Knocks a prouvé ces deux points). Il doit toujours faire TRÈS attention à ses drops puisqu’il « mène » la ligue avec 11 (yikes !), mais il a été essentiel pour maintenir le jeu aérien à flot avec 81 réceptions, 4 TDs et 13 big plays ; avec sa capacité à courir, il a totalisé 84 touches, 5 TDs et 46 first downs.

Myles Garrett a été le Defensive Lineman le plus utilisé cette saison en NFL (1011 snaps) et il a bâti sur sa lancée de 2017 avec 44 plaquages dont 2.5 run stuffs, 41.5 pressions (7e NFL) dont 13.5 sacks (6e), 3 passes déviées et 3 fumbles forcés ; il s’est même permis de rajouter un FG bloqué à son palmarès. C’est pour cela que nous disions qu’intrinsèquement, Mayfield n’est pas (encore ?) le joueur le plus talentueux, car Garrett est au-dessus (pour l’instant ?) ; et il peut encore progresser tout en attirant la lumière sur lui et aider ses partenaires à en profiter… mais qu’il attire moins la lumière des arbitres si possible (12 pénalités dont 9 acceptées).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Myles+Garrett+New+York+Jets+v+Cleveland+Browns+_gkDu3f_Clxl.jpgMais… en ont-ils profité pour autant ? Pas forcément. La défense contre la course, très forte l’année dernière, a connu un vrai trou d’air, alors que la couverture s’est améliorée ; ce qui est un comble puisque le pass-rush, lui, n’a pas été aussi productif. Et c’est sur ce point où la ligne défensive n’a pas forcément suivi l’exemple de Garrett : avec un playcall adverse qui a contenu +4.6% de passes à 59.1% (15e), le pass-rush n’a été que marginalement meilleur avec +13 pressions à 126 (19e) dont +3 sacks à 37 (22e) ; quand on regarde les taux par action de passe adverse, c’est la dégringolade : -5.4% de pressions à 20.1% (29e) et -0.5% de sack à 5.6% (28e). Le deuxième sackeur est Larry Ogunjobi à 20.5 pressions dont 5.5 sacks… en étant un Defensive Tackle. Vous voyez le problème ? Ogunjobi continue de jouer son rôle sympathique de lieutenant de Garrett d’ailleurs avec 7 run stuffs et 1 fumble forcé, mais derrière c’est bien plus limité.

Emmanuel Ogbah est solide contre la course (notamment 2.5 run stuffs) et c’est un vrai moulin à vent avec 8 passes déviées, mais il n’est pas un pass-rusher suffisant à 11 pressions dont 3 sacks. Chris Smith ? Anthony Zettel ? 9 run stuffs à eux deux (c’est sympathique), 1 sack (yikes). En fait, le plus remuant de tous (derrière Garrett et Ogunjobi) a été le rookie de cinquième tour Linebacker Genard Avery utilisé dans tous les secteurs : il s’en est sorti de manière assez honorable pour un jeunot avec 2 run stuffs, 18.5 pressions dont 4.5 sacks et 4 passes défendues, mais la couverture n’est VRAIMENT pas son fort (il a également 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré). Pour finir aussi à l’intérieur, Trevon Coley s’est un peu montré avec 6 run stuffs et Brian Price a manqué d’efficacité. Donc, au niveau de la ligne, c’est surtout Garrett et Ogunjobi ; le fait qu’il faille ajouter Avery à sa petite mesure alors qu’il a joué Outsider Linebacker prouve bien que le reste n’a pas suffisamment suivi.

Mayfield ? Chubb ? Avery à sa mesure ? Sans parler de deux autres que nous n’avons pas encore cités ? Certains diront qu’il est facile de ne pas se tromper quand on a quatre choix dans les 35 premiers y compris le #1 et le #4, mais on peut reparler des dernières drafts de Cleveland avec plusieurs choix de premier tour si vous voulez. Le General Manager John Dorsey a posé quelques bases pour le futur : des bases qui semblent être plus solides que par le passé et qui pourraient bien tenir pour un moment vu la qualité démontrée des deux côtés du ballon.

Dans l’absolu, nous aurions pu donner la récompense à la défense contre la course. Comme nous l’avons dit précédemment, elle est tombée dans un cratère absolu entre 2017 et 2018 : +37.3 yards par match à 135.2 (28e), +1.3 yard par course à 4.7 (24e), +6 TDs à 20 (31e), +8 big plays à 18 (29e), +4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à 6 (29e) et -22 run stuffs à 64 (5e) ; cette dernière stat reste quand même bonne car Cleveland était roi l’année dernière.

Alors quid ? Pourtant, chez les Linebackers, Jamie Collins a été actif avec 10.5 run stuffs (5e NFL) sur ses 104 plaquages, tout en ajoutant 11 pressions dont 4 sacks, 4 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré… mais il n’a pas forcément été constant toute l’année malgré sa production. Joe Schobert est le coeur de l’unité, mais il continue de manquer un peu trop de plaquages et on voudrait voir plus d’instinct de playmaker qui peut faire la différence ; il termine quand même avec 3 run stuffs, 3 sacks, 6 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés. Christian Kirksey a moins joué à cause d’une mise sur IR et il a plutôt été utilisé en couverture : il poste 1.5 run stuff, 5 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble forcé. Avery devrait être utilisé dans le pass-rush surtout.

En effet, nous aurions pu lui donner. Mais pourquoi ne pas tout simplement parler de l’évidence même : Hue Jackson ? Les Browns n’avaient sûrement pas un effectif pour faire 0-16 l’année dernière, et peut-être pas pour faire 1-31 en 2016 et 2017. Les erreurs de management sur le terrain, les tensions en dehors, ce n’était clairement plus tenable, surtout quand il cherchait des fautes partout sauf dans le miroir. Et même quand il a fini par faire ce que tout le monde attendait (envoyer Mayfield sur le terrain), c’est l’inquiétude sur le fait qu’il bride trop le rookie qui a été la goutte d’eau de trop, poussant à son renvoi (en même temps que Todd Haley avec qui il a eu une relation plus que tumultueuse).

La couverture a donc été bien meilleure en 2018. Cela est, entre autres, dû à la draft en quatrième position du Cornerback Denzel Ward, et à l’échange avec Green Bay pour faire venir Damarious Randall et le mettre à sa vraie position, Safety.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Denzel+Ward+Baltimore+Ravens+vs+Cleveland+uUW-xIsGVMzl.jpgWard s’est immédiatement acclimaté à la NFL, faisant un peu tout avec 53 plaquages dont 5 run stuffs, 11 passes défendues, 3 INTs, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés ; il a également contré le FG de la victoire contre Baltimore. Coïncidence amusante, il vient revigorer une position qui en avait besoin avec 5 ballons volés, comme son partenaire Randall : ce dernier, qui a été le défenseur le plus utilisé (91.9% des snaps) a enfin pu faire étalage de ses qualités de Free Safety, devenant redoutable en couverture avec 9 passes défendues et 4 INTs (plus 1 fumble récupéré). Juste à côté on retrouve le Safety Jabrill Peppers qui, grâce à Randall s’occupant de la profondeur, a pu être baladé partout dans la défense pour utiliser son explosivité : il a fait lui aussi une saison complète avec 79 plaquages dont 4 run stuffs, 1 sack, 5 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles récupérés.

Chez les Cornerbacks, à la suite de Ward, on remarque un ensemble de joueurs sympathiques mais avec deux torts : être un peu trop inconstants et avoir été trop souvent touchés par les blessures ; c’est comme cela qu’on se retrouve avec CINQ joueurs différents à 400+ snaps joués. T.J. Carrie a été le seul survivant à participer à tous les matchs, et probablement le plus constant dans sa performance avec 8 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré ; Breian Boddy-Calhoun a également joué dans tous les matchs pour 2 passes défendues et 1 fumble forcé ; Terrance Mitchell s’est montré avec 6 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Un peu plus de stabilité aurait été encore plus bénéficiaire au groupe mais il s’en sort quand même bien : 62.8% de complétion (7e), 6.6 yards par passe tentée (11e), 21 TDs (3e), 17 INTs (5e), 83.4 de QB Rating adverse (5e), 51 big plays (13e) et 75 passes défendues (5e) ; on trouve 6 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (10e), mais au moins la marque maximale n’a été que de 128 (top NFL).

Un fil rouge suit ce Season Review et va même revenir un peu plus bas : les Browns auraient pu démarrer 2-0. Les équipes spéciales ont été un vrai problème toute la saison, et il a coûté cher. Sortons de suite du lot le punter Britton Colquitt : il a été solide avec 45.4 yards bruts par punt (12e) pour 32 dans les 20 yards adverses (soit 38.6% – 16e), et ce n’est pas sa faute s’il a vu 2 punts bloqués. Cela joue dans le reste : la couverture des punts n’a pas été bonne (39.2 yards nets – 26e et 10.7 yards autorisés – 30e), celle des kickoffs a été tout juste meilleure (23.9 yards – 23e) ; au niveau des retours, ce n’est pas faute d’avoir un Peppers qui fait ce qu’il peut, mais au final c’est 20.1 yards par kickoff (27e) et 9.1 par punt (12e), tout cela sans TD. Au moins il y a eu des blocks (2).

Oh, et bien sûr, les Kickers : 19/25 soit 76% sur FGs (28e) et 28/34 soit 82.4% sur XPs (pire marque NFL). Zane Gonzalez a rapidement été libéré et Greg Joseph n’est pas assez solide.

Les deux échanges pour Jarvis Landry et Damarious Randall méritent la récompense, ce qui va nous permettre de parler des armes offensives restantes.

Dans les fautes des coachs, on peut rajouter d’avoir fait joué si longtemps Carlos Hyde pour 3.4 yards par course (même avec 5 TDs) alors que Chubb attendait sur la touche. Duke Johnson a tenu son rôle habituel d’arme polyvalente avec 87 touches pour 630 yards et 3 TDs. Chez les cibles de passe, derrière Landry on trouve le Tight End David Njoku qui s’installe de plus en plus dans l’attaque : il termine avec 56 réceptions pour 639 yards et 4 TDs, commençant à poser de vrais problèmes à la couverture adverse ; et il s’améliore au block. Aux côtés de Higgins chez les receveurs, il y a le rookie de quatrième tour Antonio Callaway et ses 5 TDs (top team) en 43 réceptions, mais il a été inconstant. Mais surtout, le vrai miracle de la saison des Browns, plus que d’avoir frôlé le bilan positif, c’est d’avoir fait quelque chose de Breshad Perriman : 16 réceptions, 13 first downs (!), 340 yards, 2 TDs, aucun drop ; espérons que c’est le début de quelque chose de mieux pour l’ancien premier tour, même s’il est à Tampa désormais.

Il faut travailler mais il y a une base très intéressante qui a amené respectivement 250.4 yards à la passe (14e) / 118.3 yards au sol (14e), 7.0 yards par passe tentée (13e) / 4.6 yards par course (10e), 29 TDs (11e) / 15 TDs (11e), 60 big plays (6e) / 18 big plays (2e !), 4 matchs d’un receveur à 100+ yards (20e) / 4 matchs d’un coureur à 100+ yards (7e).

Carlos Hyde n’aura pas vraiment réussi à faire fructifier sa signature à Cleveland, échangé rapidement à Jacksonville.

La victoire 21-17 en Week 3 contre les Jets. Oui c’était les Jets en face, oui il y a eu des victoires plus « prestigieuses » par la suite (Baltimore ou Atlanta), mais c’était la première depuis 635 jours. Le Dawg Pound en avait besoin, et c’est d’autant plus sympathique quand on sait que ce n’était pas un feu de paille.

Les deux « non-victoires » en Week 1 et 2. Revoilà le fil rouge : avec un Kicker compétent, les Browns auraient aussi mis fin à la série de saisons négatives en battant deux équipes des playoffs 2017, excusez du peu.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Tennessee 9-7 Positive
2 MNF @ NY Jets 4-12 Négative
3 SNF vs LA Rams 13-3 DivChamp
4 @ Baltimore 10-6 DivChamp
5 MNF @ San Francisco 4-12 Négative
6 vs Seattle 10-6 Playoffs
7 BYE
8 @ New England 11-5 Champ
9 @ Denver 6-10 Négative
10 vs Buffalo 6-10 Négative
11 TNF vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
12 vs Miami 7-9 Négative
13 @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
14 vs Cincinnati 6-10 Négative
15 @ Arizona 3-13 Négative
16 vs Baltimore 10-6 DivChamp
17 @ Cincinnati 6-10 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 123-131-2 (0.484, 23e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 70-57-1 (0.551, 6e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 53-74-1 (0.418, 32e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.133 (1er).

Le programme prévu comme le plus facile hors de Cleveland crée le plus grand écart positif de bilan projeté entre domicile et extérieur. Nous en saurons déjà pas mal sur cette équipe lors de sa bye week vu le début de saison qui l’attend, et cette double confrontation rapprochée avec Pittsburgh est croustillante. La série de saisons négatives va-t-elle s’achever ? Va-t-on voir un coureur dépasser 1000 yards au sol et remplacer le dernier en date – Peyton Hillis en 2010 avec 1177 ? Va-t-on voir un receveur dépasser 1000 yards en réception et remplacer le dernier en date – Terrelle Pryor en 2016 avec 1007 ? Le fait que ces deux noms tiennent de tels « records » des Browns prouvent à quel point l’équipe a eu du mal.