NFL Team Honors IV : Cincinnati

500-Bengals

16 années balayées comme fétu de paille avant duel dans Grand Rue vide ; l’ère Marvin Lewis se termine à Cincinnati sur une troisième année négative consécutive, un événement qui n’était plus arrivé depuis la fin de la sombre période des Bengals qui a duré des années 1990 au début des années 2000 (2000-2002)… celle qui avait précipité la fin de Dick LeBeau et l’arrivée de Lewis, justement. La boucle est bouclée, et désormais Zac Taylor fait partie de la vague de jeunisme au poste de Head Coach : il va devoir s’assurer que l’attaque arrête de se blesser, et s’occuper d’une défense qui a explosé en 2018.

À lire en refermant un chapitre.

 

CINCINNATI BENGALS
4e AFC North ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

On ne pouvait pas enlever une chose aux Bengals car c’était toujours plus ou moins l’histoire avec eux : dans les bons résultats ou dans les mauvais, ils maintenaient le cap et faisaient confiance à l’ordre établi… avec ce que cela comportait de positif et de négatif.

Quoique… ce n’était pas tout à fait vrai. On avait vu, au début de la saison dernière, qu’elle pouvait aussi faire bouger les choses en changeant rapidement de Coordinateur Offensif. Le remplacement de Ken Zampese par Bill Lazor avait fait du bien, mais n’avait pas été totalement réussi ; la faute à une ligne offensive démantelée et à la blessure du Tight End Tyler Eifert qui avait supprimé une cible en redzone. Du coup, l’organisation avait essayé de régler ces deux soucis : la double expérience en Tackle Cedric Ogbuehi – Jake Fisher avait été pour le moins problématique, d’où l’échange pour l’ex-Bill Cordy Glenn et la signature de l’ex-Giant Bobby Hart ; il y avait également eu le départ du décevant Centre Russell Bodine et la draft du premier tour Billy Price. Du côté des cibles de passe, l’équipe espérait que Eifert allait pouvoir se débarrasser de ses ennuis de santé et former un redoutable Tyler Trio avec les découvertes Boyd (en 2016) et Kroft (en 2017) ; si l’énigme John Ross pouvait effacer cette saison rookie nulle et non avenue aux côtés d’A.J. Green ce serait aussi tout bénéfice. Tout cela constituerait une aide pour Andy Dalton qui pourrait également compter sur le jeu de course avec Joe Mixon – Gio Bernard ; Jeremy Hill avait été libéré car il était devenu l’homme de trop.

En défense, la nouveauté serait une intersaison des Bengals sans départ de Coordinateur ni suspension de Vontaze Burfict. En effet, Paul Guenther avait quitté l’Ohio, même si pour une fois ce n’était pas pour un poste de Head Coach ; il allait occuper le même rôle chez les Raiders de Jon Gruden. La surprise était plutôt venue du fait que son remplaçant n’avait pas été choisi en interne : c’était le Coordinateur Défensif des Lions Teryl Austin qui prenait la tête de l’escouade, probablement pour apporter un regard neuf. Sur le terrain, l’ex-Bill Preston Brown avait été signé en Free Agency dans la poursuite du Middle Linebacker idéal, et surtout la draft avait apporté pas moins de trois rookies défensifs dans les premiers tours : le deuxième tour Safety Jessie Bates III ainsi que les choix de troisième tour Defensive End Sam Hubbard et Linebacker Malik Jefferson. La suspension de Burfict allait être un problème, et la libération du Safety George Iloka était une surprise qui devait être surveillée car il avait toujours été solide ; Bates se retrouvait en tête de gondole pour le remplacer. Mis à part cela, étant donné la relative solidité de l’ensemble, le reste avait été inchangé autour de Geno Atkins, Carlos Dunlap, William Jackson ou Shawn Williams… et l’éternel retour de Michael Johnson.

Cette méthode ne les avait pas empêchés de faire une succession d’années en playoffs, il était difficile de dire qu’il fallait exploser le cocotier. Quand on regardait à tous les étages, il y avait certainement de la qualité ; cela faisait penser qu’avec une ou deux performances un cran au-dessus, la tendance pouvait s’inverser, et les playoffs n’étaient pas une utopie (plus loin par contre, c’était difficile).

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Indianapolis W 34-23 1-0 cwp/W
2 vs Baltimore (1-0) W 34-23 2-0 dwp
3 @ Carolina (1-1) L 21-31 2-1
4 @ Atlanta (1-2) W 37-36 3-1 o
5 vs Miami (3-1) W 27-17 4-1 c/W
6 vs Pittsburgh (2-2-1) L 21-28 4-2 dwo
7 @ Kansas City (5-1) L 10-45 4-3 cwp
8 vs Tampa Bay (3-3) W 37-34 5-3 o
9 BYE
10 vs New Orleans (7-1) L 14-51 5-4 wp
11 @ Baltimore (4-5) L 21-24 5-5 dwpo/L
12 vs Cleveland (3-6-1) L 20-35 5-6 d
13 vs Denver (5-6) L 10-24 5-7 c
14 @ LA Chargers (9-3) L 21-26 5-8 cwpo
15 vs Oakland (3-10) W 30-16 6-8 c
16 @ Cleveland (6-7-1) L 18-26 6-9 do
17 @ Pittsburgh (8-6-1) L 13-16 6-10 dwo/L

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 6-10.
    • Par demi-saison : 5-3, 1-7.
    • Par quart de saison : 3-1, 2-2, 0-4, 1-3.
    • À domicile : 4-4.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 1-5.
    • Dans la conférence (d+c) : 4-8.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 2-6.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 2-5.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-2-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 121-135 (0.473, 29e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 135-117-4 (0.535, 3e).
    • Écart entre les deux : 0.062 (3e).

Un départ sympathique, une bye week… et tout a implosé à Cincinnati ; on savait déjà que la défense avait du mal, mais les blessures offensives ont fini d’achever la bête avec une deuxième moitié de saison catastrophique à 1-7. Quoique… on ne peut pas reprocher à l’équipe de ne pas avoir fait son maximum, puisque dans ces sept défaites, quatre ont été à une possession d’écart, et deux dans le dernier quart-temps. C’est d’ailleurs dans cette première catégorie que la chute a été la plus brutale : Cincinnati avait terminé 4-4 dans les matchs à une possession en 2017, 2-5 cette saison ; sans oublier le fait d’avoir toujours été derrière au score dans la moitié des défaites. Il y a quand même eu du mieux contre les équipes qualifiées en playoffs (2-4 vs. 1-5), mais ce que les Bengals ont surtout pris de plein fouet, c’est un des plus grands bonds de difficulté du calendrier : non seulement par rapport à celui de l’année dernière qui était à 0.465 (26e), mais également entre le projeté et le réel ; ceci à cause, entre autres, d’Indy, de Cleveland, des Chiefs et des Chargers.

 

La réalité

 

Vous vous y attendez, nous nous y attendons, tout le monde s’y attend, allons-y : commençons par les points encaissés avec 28.4 par match (30e), 2.56 par drive (31e), 16.4 en première mi-temps (32e), 12.7 en deuxième quart-temps (32e), 42 en tout sur premier drive offensif adverse (26e), 104 en tout dans les deux dernières minutes des mi-temps (32e) et 78 en tout suite aux pertes de balle (26e) soit une moyenne terrifiante de 4.6 points encaissés par turnover (32e). On continue avec les TDs : 51 (26e) dont 33 en première mi-temps et 25 en deuxième quart-temps (32e). Déroulons le reste : 413.6 yards encaissés par match (32e), 38.14 yards par drive (31e), 6.1 yards par action (29e), 23.2 first downs (29e), 75 big plays (28e) dont 15 homeruns (29e), 63 voyages adverses en redzone (31e) dont 63.9% terminant en TD (25e), des adversaires à 7.4 yards du first down sur 2e tentative (32e) et 6.2 yards sur 3e tentative (32e) ce qui provoque 48.9% de 3e tentatives autorisées (32e) et 15.7% de drives adverses terminant en 3&out (31e), 47.1% des actions jouées dans sa moitié de terrain (32e), et pour finir 33 Field Goals autorisés (pire marque) ainsi que 3 blocks subis sur équipes spéciales (pire marque aussi) ; si vous voulez un coin de ciel bleu, la défense a marqué 5 TDs (2e) ! C’est à se demander comment Cincy peut finir comme l’équipe ayant passé le plus de temps à égalité dans leurs matchs (17 minutes en moyenne) avec une défense pareille.

La bonne nouvelle, c’est que l’équipe a mieux avancé et plus marqué ; la mauvaise c’est que les blessures l’ont fortement limitée. Elle a quand même +4.9 points marqués à 23.0 (17e), 69 dans les deux dernières minutes des mi-temps (8e) et 65 suite aux ballons volés (11e) avec seulement 18 d’entre eux, soit une belle moyenne de 3.6 (2e) ; elle-même n’a pas donné facilement le cuir avec 17 ballons perdus (5e), ce qui est toujours encourageant. On note également +9 TDs à 40 (15e), +27 big plays à 69 (10e – mais seulement 4 petits homeruns – 32e), +15.3% de voyages en redzone terminant en TD à 71.1% (3e – mais sur seulement 47 voyages – 24e). Vous le voyez : même quand on dit du bien, il y a un bémol. Sans parler des mauvais points : les débuts de matchs avec 24 points seulement sur premier drive offensif (25e), et si elle a réussi des progressions de +30.3 yards par match, +0.5 yard par action, +2.3 first downs par match ou +3.2% de 3e tentatives converties, elle partait de si bas que cela la positionne seulement à 310.8 (26e), 5.3 (24e), 19.0 (23e) et 36.9% (20e) respectivement. Bref, on peut tout résumer avec une stat : les Bengals ont augmenté leur temps de possession moyen mais ce n’est que de 17 secondes pour passer de 27:10 (pire marque en 2017) à 27:27 (31e) ; et ils ont perdu 8:10 de temps moyen passé en tête au score avec 15:12 (31e).

Voici les récompenses de la saison :

Il a parfois été la seule force offensive de l’équipe, enchaînant les belles performances quand tout le reste n’arrivait pas à avancer ; c’est pour cela qu’il mérite d’avoir le titre de Most Valuable Player. Le coureur Joe Mixon a juste manqué deux matchs suite à une petite opération du genou, mais pour le reste il a parfois porté l’attaque de Cincinnati à lui tout seul : 280 touches (6e NFL), 1464 yards et 9 TDs ; soit respectivement 40.6% des touches (5e) et 27.9% des yards (5e) de la production offensive. Il a atteint 104.5 yards par match avec 13 big plays, 74 first downs et 4 matchs à 100+ yards ; ne serait-ce qu’au sol, il est 4e NFL avec 1168 yards, 2e avec 11 big plays et 4e avec 60 first downs.

Vous vous doutez que nous allons taper sur la défense à plusieurs reprises (en fait, nous avons déjà commencé), mais ce n’est pas comme si elle était vide de talent, bien au contraire ; c’est juste qu’ils ne sont pas adéquatement répartis entre les différentes unités… et quand certains se révèlent, ils sont dans les unités qui sont fortes. Prenez par exemple le Safety Shawn Williams : sympathique mais sans plus jusque là, il a explosé en 2018 pour terminer à 110 plaquages dont 81 solos (top team), 1 sack, 9 passes défendues, 5 INTs (top team et 5e NFL) dont un pick-6 et 1 fumble forcé. Vraie machine à voler la balle et redoutable en couverture, il a eu un peu plus de difficulté contre la course (comme le reste de l’équipe d’ailleurs), mais il a connu une saison faste et intéressante pour la suite. De plus, il a été disponible, jouant 1130 snaps (2e de l’équipe) avec une bonne participation sur les équipes spéciales.

*Tout les offensifs se lèvent*. Vous nous faites le coup de ceux qui ne participent pas au projet mais qui sont là pour ramasser les lauriers à la fin ? OK… faisons donc le tri rapidement : qui est resté sur ses deux jambes jusqu’à la fin de la saison ? *Presque tout le monde se rassoit*. Vous rêvez la ligne offensive. *Ils se rassoient*. Gio, après ce que nous venons de dire ? *Gio se rassoit*. John Ross, un nombre : 36.2%. *Ross se rassoit*. C.J. Uzomah, tu as progressé dans l’attaque avec 43 réceptions pour 439 yards et 3 TDs, et de fait tu as été l’offensif non-Lineman le plus utilisé, mais quand même. *Uzomah se rassoit*. Mixon, encore toi ? Tu pourrais laisser ton tour cette fois ? C’est cool de ta part. *Mixon se rassoit*.

Relève-toi, Tyler Boyd, car tu as été le meilleur d’entre eux (à part Mixon). D’autant plus que nous nous demandions un peu où tu avais disparu depuis ta belle saison rookie 2016 avec une année fantomatique en 2017. Nous voulions te voir mieux utilisé, et tu as répondu présent avec brio, même si c’était également par manque de solutions autour de toi : 76 réceptions pour 1028 yards, 7 TDs et 21 big plays. Tes 5 drops ne sont pas si énormes vu le volume, ton taux de réception de 70.4% est bon, et tu as confirmé que tu pouvais être un sacré receveur dans le slot, mais pour cela il faut que les gens autour de toi arrêtent de finir à l’infirmerie. Maintenant arrête de sourire bêtement et viens chercher ta récompense.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Desmond+Trufant+Tyler+Boyd+Cincinnati+Bengals+WOjcuN9bZ1Nl.jpgEn effet, Boyd a longtemps lutté contre l’hécatombe avant « d’hécatomber » à son tour en fin de saison. Personne ne remet en cause qu’A.J. Green est le meilleur receveur de l’équipe mais il a été freiné par un problème d’orteil avant de rendre les armes, terminant à 46 réceptions pour 694 yards et 6 TDs. Dans un monde idéal, Boyd servirait de troisième cible derrière Green et Ross, mais ce dernier, qui a perdu sa saison rookie sur blessure, a été transparent la plupart du temps, n’arrivant pas à faire une performance globale satisfaisante ; il semble peut-être avoir trouvé la clé en fin d’exercice, lui permettant de finir avec 7 TDs comme Boyd, mais quand on regarde le reste cela fait peur : un taux de réception de 36.2% et 7 drops sur 58 ciblages. Tyler Eifert semblait très bien parti avant de succomber encore une fois aux blessures avec 15 réceptions pour 179 yards et 1 TD, créant des difficultés pour les défenses adverses. Voilà pourquoi Boyd et Mixon finissent avec les récompenses : parce qu’ils ont porté l’attaque (1000+ yards chacun) la grande majorité de la saison.

Du côté de la défense, s’il y a aussi eu des blessures, la question est plus de savoir qui MÉRITE d’avoir une récompense. Cependant, comme dit précédemment, ce n’est pas tant une question de qualité dans certaines unités, que de manque d’équilibre… surtout que certains talents commencent à fatiguer de devoir porter l’escouade sur leurs épaules. C’est pourquoi nous allons diviser la récompense en deux : il y a le vétéran qui fatigue mais qui reste toujours présent – le Defensive Tackle Geno Atkins – et le jeune loup qui fait le doublé après 2017 – le Cornerback William Jackson III.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/James+Washington+William+Jackson+Pittsburgh+N15gvdkZQgUl.jpgAtkins reste le leader de la ligne (et de la défense), mais il a connu une saison en dents de scie : il a un peu disparu au milieu de l’année, quand Cincy a vu ses rêves de playoffs s’envoler ; cependant, ce n’est pas un hasard si c’est après le renvoi de Teryl Austin et le retour à l’ancien système défensif qu’il a retrouvé du poil de la bête. Il poste 45 plaquages dont 3 run stuffs et 28 pressions dont 10 sacks (top team).

Jackson, de même manière, a eu du mal à s’adapter dans un système ne jouant pas sur ses forces ; il n’a retrouvé sa qualité de 2017 qu’une fois le retour de Marvin Lewis comme de facto Coordinateur Défensif. Il a alors confirmé qu’il était probablement le meilleur joueur de l’arrière-garde (ou, tout du moins, chez les Cornerbacks) avec 41 plaquages dont 2 run stuffs et surtout 13 passes défendues. Il ne lui manque plus que de parvenir à voler quelques ballons, mais cela est un problème récurrent chez les Cornerbacks des Bengals qui n’ont réussi aucune INT ; il faut aller les chercher ailleurs….

… comme, par exemple, le susdit Shawn Williams (5) ou son partenaire Safety, le deuxième tour Jessie Bates III. Comment décrire la réussite de ce choix ? Simple : l’équipe s’est séparée de l’historique George Iloka au poste et a inséré Bates immédiatement. Il termine la saison comme Bengal le plus utilisé (1139 snaps), défenseur des Bengals le plus utilisé (98.7% des snaps) ainsi que 4e défenseur et 3e Safety le plus utilisé en NFL (1114 snaps) ; il totalise 111 plaquages (top team), 7 passes défendues, 3 INTs dont un pick-6… et aucune pénalité commise, ce qui n’est pas mal pour un Safety ayant autant joué. Il est un autre membre de l’arrière-garde qui risque de faire de bruit dans le futur.

Et pourtant, nous direz-vous, les stats de la couverture ne sont pas mirobolantes : 66.6% de complétion (24e), 275.9 yards (32e) dont 128.6 après réception (27e), 7.6 yards par passe tentée (29e), 32 TDs (27e), 12 INTs (18e), 100.0 de QB Rating adverse (26e), 5 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (17e) ou 60 big plays (29e) dont 13 homeruns (28e). Sachant qu’on a déjà cité trois arrières, est-ce que cela viendrait des autres ? Certes, Darqueze Dennard n’a pas fait la même saison mirifique qu’en 2017, mais il est toujours un slot CB complet avec 68 plaquages dont 1.5 run stuff, 6 passes défendues, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Shawn+Williams+Jessie+Bates+Pittsburgh+Steelers+idReaA4R6n2l.jpgDre Kirkpatrick est probablement l’élément le plus inconstant du lot avec 2 run stuffs et 9 passes défendues, toujours un peu à la traîne dans le groupe par rapport aux quatre autres hommes de base. On peut aussi rajouter le bon début de saison de Clayton Fejedelem, son strip-6 crucial à Indianapolis et son block sur équipes spéciales, mais il est rapidement parti sur IR. Cela n’explique pas ces stats trop permissives… pour comprendre, il faut surtout aller regarder ce qui se passe devant eux.

Et la première étape dans cette remontée de la défense, c’est de taper sur un sujet trop récurrent chez les Bengals : les Linebackers. Si les coureurs adverses ont régulièrement pu vadrouiller dans la couverture, c’est leur responsabilité, et il n’ont pas spécialement plus brillé dans la défense contre la course, voyez plutôt : 137.8 yards par match (29e), 4.7 yards par course (25e), 17 TDs (25e), 15 big plays (24e), 7 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (32e) et 38 run stuffs (26e) soit 8.2% des courses adverses (29e). Si le groupe du milieu n’est pas le seul responsable de la défense contre la course, la différence de talent reste quand même frappante ; nous vous rappelons que ce sont deux SAFETIES qui sont en tête des plaquages de l’équipe.

Nick Vigil fait ce qu’il peut pour être partout et ailleurs à la fois et il a le plus de mérite dans le groupe, mais il manque clairement d’appui (ou parfois de qualité) ; il poste 84 plaquages dont 5.5 run stuffs, 3 passes défendues et 1 fumble récupéré. Derrière… yikes : le sophomore Jordan Evans est celui ayant joué le plus de matchs avant de finir sur IR, sans aucun run stuff et avec des problèmes de couverture malgré 3 passes défendues et 1 INT ; la signature de Preston Brown a fini sur IR au bout de 7 matchs pour aucun run stuff (au moins il a réussi 4 passes défendues et 2 INTs – quand nous vous disions que tout le monde réussissait des INTs sauf les Cornerbacks) ; Vontaze Burfict a passé plus de la moitié de l’année suspendu ou blessé ; Hardy Nickerson ou le troisième tour Malik Jefferson n’ont rien réussi de spécial, et ne parlons pas de Vincent Rey qui n’est plus qu’un joueur d’équipes spéciales.

Largement, très largement insuffisant, et si les Bengals s’entêtent à ne pas chercher de playmakers au poste, cela risque de continuer.

Ce n’est pas trop difficile avec un énergumène comme Mixon : l’attaque au sol est le secteur qui a le mieux marché cette saison à Cincinnati (certains diront, le seul qui a été constant tout au long de la saison).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Pittsburgh+Steelers+v+Cincinnati+Bengals+On19TW-KCX5l.jpgEt pourtant, ce n’était pas forcément gagné, car Giovani Bernard semble un peu en perte de vitesse. Si « Gio » continue d’être un meilleur bloqueur que Mixon, pour le reste la comparaison est rapidement faite : le vétéran a été relégué à 91 touches pour 429 yards et 3 TDs, avec notamment des moyennes faibles de 3.8 yards par course et 6.2 yards par réception. Cependant, si on rajoute la production des Quarterbacks, on termine avec des stats qui sont loin de 2017 : +1.1 yard par course à 4.7 (7e), +7 TDs à 13 (16e), +8 big plays à 16 (6e) et +2 matchs à 100+ yards à 4 (7e). Et tout cela en étant loin de recevoir une aide phénoménale des gros de devant : le taux de run stuff par course est resté constant (-0.04%) et affreux à 15.3% (30e).

Glissons un mot sur les équipes spéciales : si on peut trouver des défauts à Randy Bullock et son 19/23 en FGs, le Punter Kevin Huber a su mettre la balle dans les 20 yards adverses (29) et forcer des fair catchs (24) avec l’aide de la couverture ; elle a été sympathique sur kickoffs (22.7 yards autorisés par retour – 15e) et punts (7.3 – 9e). Alex Erickson n’a manque que d’un petit TD pour valider son bon travail sur retour avec 26.2 yards par kickoff et 10.6 yards par punt, des moyennes dans le top-10 de la ligue. Mais il reste quand même cette tâche noire des 3 blocks subis.

Vous avez Geno Atkins, vous avez Andrew Billings qui est loin d’être incompétent, vous avez Carlos Dunlap, vous avez Carl Lawson qui prend son envol, vous avez le rookie du deuxième tour Defensive End Sam Hubbard qui éclot… allez, vous espérez même que Michael Johnson se réveille enfin… tout ça pour finir avec -4% de pression par action de passe adverse à 19.5% (30e), -1.3% de sack par action de passe adverse à 5.5% (29e), 114 pressions (28e) dont 34 sacks (28e) et 11 sackeurs sur la feuille de stat (25e) ; bref, le pass-rush est un problème qui impacte le reste de la défense. Et ce n’est pas tout car il y a aussi les problèmes contre la course par-dessus en pliant trop souvent dans les situations de courte distance à gagner.

Bien sûr, tout n’est pas noir. Le rookie Hubbard, par exemple, aurait pu prétendre à être Rookie Of The Year sans Bates ; il a gagné des snaps en cours de saison et a été polyvalent avec 39 plaquages dont 3.5 run stuffs, 15 pressions dont 6 sacks, 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 strip-6. Mais si Billings est un sacré plot contre la course avec 6 run stuffs en 32 plaquages, il pourrait être encore plus influent. Atkins a eu des passages à vide. Dunlap a été intermittent malgré ses 29 pressions dont 8 sacks. Michael Johnson a été invisible à part pour son pick-6 (1.5 run stuff, 3.5 pressions). Lawson a rapidement été placé sur IR. Que ce soit une question de coaching, de qualité, de disponibilité, de motivation ou d’un mélange de tout ou partie, le groupe doit être capable de mieux et n’a pas pu le faire.

Passer en revue la Free Agency des Bengals va vite car il y a eu peu de mouvements. En écartant Preston Brown qui s’est blessé, on tombe sur les Offensive Linemen ; cela tombe bien, il fallait en parler. L’Offensive Tackle Cordy Glenn gagne probablement la récompense, mais ce n’est pas un triomphe romain : si la ligne a eu sa participation dans le jeu au sol, elle a connu des blessures et son jeu s’est largement détériorié au cours de l’année. Glenn a été juste adéquat, alors que l’ajout de Bobby Hart n’a pas eu les effets escomptés avec notamment 14 pénalités dont 12 acceptées (3e pire marque NFL). Le côté droit a d’ailleurs beaucoup souffert : le Guard Alex Redmond suit Hart avec 11 pénalités acceptées (5e pire marque) pour 104 yards (10e pire marque). Au Centre, le rookie du premier tour Billy Price a dû batailler contre les pépins physiques et a connu une saison largement inconstante ; à sa place, Trey Hopkins a été un tout petit peu plus stable. Enfin, Clint Boling est l’élément historique et peut-être le plus stable du groupe, mais il n’a pas cassé la baraque non plus.

Derrière tout cela, Andy Dalton a profité du bon début de saison général avant que les blessures ne fassent tout dérailler, y compris la sienne ; il termine avec 61.9%, 2566 yards (7.0), 21 TDs, 11 INTs, 21 sacks et 89.6 de QB Rating. Jeff Driskel a tenté de faire son possible, et il a eu quelques bons moments, mais cela reste limité à 59.7%, 1003 yards (5.7), 6 TDs, 2 INTs, 1 fumble, 16 sacks et 82.2 de QB Rating + 2 TDs au sol.

Pas vraiment puisqu’il y a eu peu d’arrivées et pour des petits contrats… et Hart reste toujours meilleur que Jake Fisher. Oui, c’est ce qu’on appelle communément un « faux compliment ».

La victoire 34-23 en Week 2 contre Baltimore. Le match le plus complet de Cincinnati, avant que les blessures ne démarrent.

La défaite 51-14 en Week 10 contre New Orleans. L’écart final est choquant, bien sûr, mais c’est surtout le début de la série de défaites qui sera fatale aux espoirs de playoffs d’une équipe de Cincy trop juste pour espérer mieux.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Seattle 10-6 Playoffs
2 vs San Francisco 4-12 Négative
3 @ Buffalo 6-10 Négative
4 MNF @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
5 vs Arizona 3-13 Négative
6 @ Baltimore 10-6 DivChamp
7 vs Jacksonville 5-11 Négative
8 UKW @ LA Rams 13-3 DivChamp
9 BYE
10 vs Baltimore 10-6 DivChamp
11 @ Oakland 4-12 Négative
12 vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
13 vs NY Jets 4-12 Négative
14 @ Cleveland 7-8-1 Négative
15 vs New England 11-5 Champ
16 @ Miami 7-9 Négative
17 vs Cleveland 7-8-1 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 119-133-4 (0.473, 27e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 53-73-2 (0.422, 32e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 66-60-2 (0.523, 10e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.101 (28e).

Merci Baltimore et New England de « renforcer » le calendrier à domicile, mais cela se paye à l’extérieur où Cincy a tiré « le mauvais côté » de la NFC West avec des déplacements aux Rams et à Seattle. Il faut toujours attendre de voir comment une saison se déroule, mais actuellement le calendrier n’a aucune période infernale, juste une longue alternance entre matchs contre des équipes positives et négatives ; est-ce un point positif ou négatif avec un jeune nouveau Head Coach ? Vaut-il mieux avoir des plages de repos ou garder toute la franchise sous pression ? Réponse en janvier 2020.