NFL Team Honors IV : Arizona

500-Cardinals

Pour la première fois de l’ère moderne, la plus ancienne franchise de l’histoire de la NFL se retrouve en tête de l’ordre de la draft ; si vous vous rappelez du 4 à la suite d’Arizona (que vous allez retrouver dans les prévisions de Madame Soleil), la catastrophe était en effet prévisible. L’attaque est parvenue à faire pire que l’année dernière, et cette fois la défense n’a pas pu supporter le poids, chutant assez drastiquement. Steve Wilks en a immédiatement payé les frais, mais pour autant, Kliff Kingsbury n’hérite pas d’une équipe sans talent… elle a un nouveau franchise Quarterback par contre.

À lire en serrant les dents et en espérant que ça passe.

 

ARIZONA CARDINALS
4e NFC West ~ 3-13

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Le changement le plus notable – celui au poste de Head Coach avec le remplacement de Bruce Arians par l’ex-Coordinateur Défensif des Panthers Steve Wilks – était loin d’être le seul dans la franchise du désert, et on se demandait si la franchise pouvait s’en sortir.

Du côté de l’attaque, la principale information était le retour du fantastique coureur David Johnson après sa blessure l’année dernière, mais c’était une chance que le logo des Cardinals soit placardé partout dans les infrastructures : il risquait de ne pas reconnaître ses environs. La QB room entière avait changé avec les départs de Carson Palmer (retraite), Matt Barkley, Blaine Gabbert et Drew Stanton pour les arrivées de Sam Bradford, Mike Glennon et du premier tour Josh Rosen ; en espérant que l’ex-UCLA puisse ENFIN achever cette disette de franchise Quarterbacks draftés par Arizona. Il y avait également eu le démantèlement des Brown Bros, chacun parti vers d’autres cieux (Baltimore pour John, Seattle pour Jaron), laissant Larry Fitzgerald un peu orphelin ; il allait recevoir le soutien du deuxième tour Christian Kirk sans oublier J.J. Nelson… mais ce n’était pas rassurant. Sur la ligne, le Tackle Jared Veldheer avait été échangé à Denver, et l’équipe avait compris qu’elle devait se renforcer avec les arrivées de l’ex-Giant Guard Justin Pugh et de l’ex-Bengal Tackle Andre Smith ; mais elle avait déjà perdu le Centre A.Q. Shipley sur blessure, ce qui allait forcer le rookie de troisième tour Mason Cole en titulaire. Non seulement l’unité était importante pour Johnson, mais on savait ce que Bradford pouvait donner derrière une mauvaise ligne (et surtout ses genoux)…

En défense, les choses avaient également évolué, et pas seulement au niveau du système qui allait passer en 4-3 sous l’ex-Panther (quelle surprise) Al Holcomb. L’arrière-garde avait vu les départs des importants Safeties Tyvon Branch – Tyrann Mathieu, ce qui allait mettre la pression sur le vétéran Antoine Bethea et sur le jeune Budda Baker ; de plus, fallait-il rappeler le problème du joueur à l’opposé de Patrick Peterson ? Jamar Taylor allait être le nouvel essai au poste. Chez les Linebackers, on avait un non-drafté au milieu avec Josh Bynes, un joueur à moitié hors de position avec Deone Bucannon et un sophomore mal utilisé l’année dernière à cause des blessures avec Haason Reddick ; tout cela avec un nouveau système en place… le doute était permis sur l’efficacité de l’unité. Devant eux, le pass-rusher Markus Golden devait prouver qu’il était revenu de sa blessure afin d’aider Chandler Jones ; replacé en Defensive Tackle, Robert Nkemdiche devait passer le palier suivant pour aider à l’intérieur avec Corey Peters. Bref, beaucoup de parties mobiles dans tout cela, avec la possibilité que cela ne prenne pas tout de suite.

Avec un calendrier loin d’être évident et toutes ces modifications (effectif et système), le risque était réel pour Wilks d’avoir une année longue… très longue.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Washington L 6-24 0-1 c
2 @ LA Rams (1-0) L 0-34 0-2 dwp
3 vs Chicago (1-1) L 14-16 0-3 cwpo/L
4 vs Seattle (1-2) L 17-20 0-4 dwpo
5 @ San Francisco (1-3) W 28-18 1-4 d
6 @ Minnesota (2-2-1) L 17-27 1-5 cw
7 vs Denver (2-4) L 10-45 1-6
8 vs San Francisco (1-6) W 18-15 2-6 do/W
9 BYE
10 @ Kansas City (8-1) L 14-26 2-7 wp
11 vs Oakland (1-8) L 21-23 2-8 o
12 @ LA Chargers (7-3) L 10-45 2-9 wp
13 @ Green Bay (4-6-1) W 20-17 3-9 co
14 vs Detroit (4-8) L 3-17 3-10 c
15 @ Atlanta (4-9) L 14-40 3-11 c
16 vs LA Rams (11-3) L 9-31 3-12 dwp
17 @ Seattle (9-6) L 24-27 3-13 dwpo/L

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 3-13.
    • Par demi-saison : 2-6, 1-7.
    • Par quart de saison : 0-4, 2-2, 1-3, 0-4.
    • À domicile : 1-7.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 3-9.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 0-8.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 0-7.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 2-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-2-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 133-123 (0.520, 8e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 134-120-2 (0.527, 4e).
    • Écart entre les deux : 0.007 (12e).

C’est ce qui s’appelle démarrer et finir très mal, avec un peu de mieux au milieu ; heureusement que San Francisco a été au programme et… Green Bay ?! Les temps changent. On pourrait croire que les Cards n’ont pas existé quand le niveau s’est élevé avec une bulle contre les équipes ayant terminé en positif, néanmoins on remarque que sur les huit défaites, trois se sont jouées à une possession, dont les deux contre Seattle ; néanmoins cela fait partie du changement complet de fortune dans les matchs à une possession : 2-4 vs. 6-2 en 2017, prouvant bien que les Cards étaient l’année dernière un colosse… enfin un bilan équilibré au pieds d’argile. Il est également possible de nuancer le résultat de la franchise du désert avec le fait que le calendrier a été bien plus costaud que l’année dernière (0.527 vs. 0.488).

Puisque c’est le premier Season Review de l’année, un rappel sur le bilan en dernier quart-temps :

  • W = Wins : le nombre de victoires acquises en dernier quart-temps (l’équipe était menée ou à égalité au début de la dernière période et l’a emporté avant la prolongation). Comme vous le voyez dans le listing des résultats plus haut, Arizona en a arraché une contre San Francisco en Week 8 : menés 3-12 au début de la dernière période, les Cardinals l’ont emporté 18-15 dans le temps réglementaire.
  • L = Losses : le nombre de défaites concédées en dernier quart-temps (l’équipe menait ou était à égalité au début de la dernière période et s’est inclinée avant la prolongation). Arizona en a subi deux, contre Chicago en Week 3 (14-13 / 14-16) et contre Seattle en Week 17 (21-21 / 24-27).
  • TT = Ties Trailing : le nombre de prolongations arrachées à l’adversaire (l’équipe était menée au début de la dernière période). Arizona n’en a aucune puisque la franchise n’a disputé aucune prolongation cette saison.
  • TL = Ties Leading : le nombre de prolongations concédées à l’adversaire (l’équipe menait au début au début de la dernière période). Voir ci-dessus.

 

La réalité

 

Avec Jacksonville, Arizona aura connu le pire rotoplaf entre 2017 et 2018 (-5 victoires), et comme dit précédemment c’est avant tout l’escouade offensive qui est à blâmer : -4.3 points marqués à 14.1 (32e) avec notamment des milieux de matchs catastrophiques (5.1 points en 2e+3e quart-temps cumulés), -3 TDs à 24 (31e), -72.5 yards à 241.6 (32e), -4.5 first downs à 14.9 (32e), -23 big plays à 37 (32e), -25 voyages en redzone à 28 (32e), -6% de 3e tentatives converties à 29.2% (32e) entraînant +4.2% de 3&outs à 29.8% (31e) ; et attendez ce n’est pas fini, parce qu’on peut rajouter les 24 points scorés dans les deux dernières minutes des mi-temps (32e) dont 10 à la fin de la première (32e), les 4.3 yards par action (32e), les 28 pertes de balle (27e) qui ont entraîné 117 points adverses (32e) dont 4 picks-6 (32e). Comme nous allons le voir, c’est le jeu aérien qui est le principal fautif ; il n’a jamais pu être sauvé par l’attaque terrestre. Avec tout cela, pas étonnant de voir des répercussions ailleurs, comme les maigres 21 FGs tentés (32e), un temps moyen de possession de 26:33 (32e) ou un temps moyen passé devant au score de 11:27 (32e).

Dans ces conditions, faut-il également sortir le tromblon pour la chute de qualité défensive (bien moindre fort heureusement) ? La réponse est mitigée. Il y a plus de qualité de ce côté du ballon (pas une surprise), elle a semblé avoir du mal à s’adapter au nouveau schéma défensif, et elle a dû supporter une attaque qui a eu la possession moins longtemps. Rajoutez toutes les pertes de balle et, même avec des équipes spéciales en nette progression, la défense a « démarré » 30 drives dans son propre terrain (32e), ce qui n’aide pas ; malgré tout cela, elle n’a concédé que 5.4 yards par action (10e) et 58 big plays (9e), autorisé 38.1% de 3e tentatives (15e) ou réussi 10.7% de plaquages à perte (2e). Cependant, comme vous allez le voir plus bas, elle n’est pas exempte de tout reproche, avec notamment 22.3 first downs (28e) et une performance catastrophique dans un secteur de jeu qui explique les 26.6 points concédés (26e) ; comme en attaque, il y a eu des milieux de matchs terribles (16.1 en 2e+3e quart-temps cumulés). Enfin, le total de 16 ballons volés (28e) reste maigre, mais quand vous l’associez à une attaque pareille, le turnover differential de -12 (29e) est un obstacle de plus à la réussite de l’équipe.

Voici les récompenses de la saison :

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Larry+Fitzgerald+Seattle+Seahawks+vs+Arizona+u01LIPw1acMl.jpgÀ 35 ans, c’est le deuxième joueur offensif à avoir joué le plus de snaps dans l’équipe, et le seul vétéran sur lequel le jeune Quarterback a pu s’appuyer. Il y aurait pu avoir plusieurs candidats pour le titre, et on peut arguer que le receveur Larry Fitzgerald n’a pas eu une saison formidable par rapport à ses standards (69 réceptions, 734 yards et 6 TDs) ; cependant il reste le #1 des Cardinals, il a réussi LE SEUL match d’un receveur à 100+ yards pour eux, et laissez-nous lui donner ce magnifique trophée (qui, de toute façon, est à son effigie, parce que Fitz EST Arizona).

Ne serait-ce que pour l’ensemble de son oeuvre qui, cette saison, l’a vu devenir le deuxième meilleur receveur de tous les temps en termes de réceptions et yards derrière l’intouchable Jerry Rice (il est 7e en TD). Seuls DeAndre Hopkins, Adam Thielen et Robert Woods sont restés plus souvent que lui sur le terrain chez les receveurs en 2018 (92.6% des snaps offensifs) ; moyenne d’âge des trois : 26.6 ans. Et en plus il continue de faire des actions d’éclat, il se met à lancer des passes de TDs… et, pour une raison étrange, il continue de torturer les Packers avec des gains improbables. Mais c’est Fitz, donc on lui pardonne.

Petite mention au passage, puisque nous parlions des équipes spéciales qui se sont spectaculairement redressées : le nouveau Coordinateur Jeff Rodgers a fait un superbe travail, et ce même avec des Kickers défaillants (quoi de neuf sinon ?). Il a été bien assisté notamment par Andy Lee qui a été monstrueux : alors qu’il a pourtant été le Punter le plus utilisé (94 punts), il termine AUSSI avec la meilleure moyenne brute à 48.6 yards. Les 42.6 yards nets prouvent que la couverture aussi a été présente. T.J. Logan a amené du peps sur retour de kickoff (24.7 yards par retour). Il a juste manqué un peu plus de TDs pour valider tout ce travail ; le grand spécialiste de l’équipe, Dennis Gardeck, en a marqué juste un sur un punt contré en Week 17.

Faisons un prix de groupe : les Safeties d’Arizona ont encore été un point fort, même si on ne parle pas vraiment d’eux car la lumière défensive est attirée par les deux stars défensives ; d’autant plus si on rajoute les pertes successives de Tony Jefferson et surtout Tyrann Mathieu qui ont plongé un peu plus le poste dans l’anonymat. Alors certes, cela peut paraître un peu contradictoire vu que le NFL Team Honors III avait déjà l’oeil sur eux : Antoine Bethea était Defensive Player Of The Year et Budda Baker Rookie Of The Year, mais c’est parce qu’il a l’oeil aiguisé. Ajoutez Tre Boston à l’équation, et vous avez un groupe qui peut aussi bien couvrir que défendre contre la course… même si cela n’a pas forcément suffi sur ce dernier point (nous y reviendrons).

Priorité au plus ancien de ce trio sous-coté : Bethea a joué le plus de snaps dans la défense des Cardinals (99.6% !) et a encore été partout, menant l’équipe avec 120 plaquages ; il y ajoute 9 pressions dont 3 sacks, 4 passes défendues et 1 fumble forcé. Le vétéran a servi de point d’appui au jeune Baker qui a été utilisé plus souvent dans la boîte ; cela explique qu’il a surtout été actif contre la course avec 102 plaquages dont 10 run stuffs (9e NFL !), 2 sacks, 1 passe défendue, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés dont 1 strip-6. Le troisième larron est Boston qui a aidé en couverture : il a fait une bonne saison avec 9 passes défendues et 3 INTs (top team), sans oublier 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré.

Avec Fitz occupé à regarder le trophée de Most Valuable Player qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son futur buste de Canton, le choix est attendu et logique : le coureur David Johnson est revenu de sa blessure au poignet de 2017, et il a peu ou prou repris là où il s’était arrêté… ou tout du moins il l’a fait quand Byron Leftwich a pris la place de Mike McCoy en Coordinateur Offensif (c’est toujours si bizarre de voir des anciens joueurs qu’on a vus évoluer devenir Coordinateur – Leftwich a la réputation d’un esprit brillant, ce qui est une bonne chose s’il peut appeler les actions offensives plus vite qu’il lançait le ballon). Pour vous donner une idée du poids de DJ, regardez plutôt : ses 308 touches comptent pour 48.3% de la production offensive et ses 10 TDs pour 41.7%, les plus hauts taux de la ligue ; il a engrangé 1386 yards et 73 first downs.

Malheureusement, ses 258 courses (3e NFL) pour 940 yards (3.6) et 7 TDs n’ont pas suffi à sauver le jeu au sol dans son ensemble ; c’est ce qui arrive quand vous avez une ligne qui va prendre sa volée de bois vert plus tard, que votre (premier) Coordinateur Offensif ne veut pas vous utiliser, qu’il n’y a pas vraiment de remplaçant (Chase Edmonds regroupant les alternatives avec 3.5 yards par course + 2 TDs) et que vous passez en moyenne 35:49 du match derrière au score. Avec 83.9 yards par match et 3.8 yards par course, il est bon dernier de la ligue ; les 9 TDs (27e) ou 6 maigres big plays (31e) ne sont pas beaucoup mieux.

Pile ou face, c’est le choix une fois arrivé là avec Arizona. On peut arguer que sa demande d’échange en cours d’année fait un peu baisser sa note générale, mais le Cornerback Patrick Peterson a encore passé une saison à voir la plupart des Quarterbacks lancer ailleurs que dans sa direction ; c’est ainsi qu’il termine avec 5 passes défendues et 2 INTs (+ 1 fumble récupéré). Il a été le Cardinal ayant le plus joué (1214 snaps, 6e NFL) et, bien qu’il ait aussi dû se mettre un peu à la page dans le nouveau système défensif, il a été à son niveau.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Patrick+Peterson+Seattle+Seahawks+vs+Arizona+QXfpPIEegtil.jpgPour autant, est-ce qu’Arizona a réglé la sempiternelle question du Cornerback à son opposé ? Bené Benwikere (4 passes défendues + 1 INT) a été testé avant d’être libéré, et David Amerson (2 passes défendues + 1 INT) a fait la fin de saison avec un résultat mitigé. Si Peterson et les Safeties forment un groupe sur lequel on peut compter et qui limite les big plays à 37 (2e), les postes de Cornerback derrière le #21 restent une vraie interrogation. Les stats de la couverture semblent bonnes avec 6.4 yards autorisés par passe tentée (6e) ou 21 TDs (3e), mais le taux de complétion est bien trop élevé à 67.6% (28e), il y a eu trop peu d’INTs avec 7 (29e) et surtout les adversaires ont trouvé une voie LARGEMENT moins résistante ; leur playcall n’a comporté que 52.1% de passes (31e). Vous sentez venir le vent du boulet ?

Au moins, pas de jaloux : les trois premiers rookies de la draft, tous du côté offensif, ont dû s’employer cette saison, même si les deux premiers n’étaient pas forcément destinés à le faire si vite. Bien entendu nous parlons du premier tour Quarterback Josh Rosen et du troisième tour Center Mason Cole ; le premier a remplacé assez vite un Sam Bradford inefficace (avant malheureusement d’être remplacé presque aussi vite à la draft 2019), et le deuxième a fait toute la saison en remplacement d’A.Q. Shipley blessé.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Josh+Rosen+Christian+Kirk+Seattle+Seahawks+BekmiRT04kPl.jpgMais avant de nous occuper d’eux à la récompense suivante, le lauréat de celle-ci : le deuxième tour receveur Christian Kirk. Dans le marasme ambient du corps de receveurs des Cards, Kirk a été – avec Fitz – le seul élément constant du lot, terminant à 43 réceptions pour 590 yards et 3 TDs ; le genre de production sympathique en appoint quand on a un #1 devant soi. Il est également le Punt Returner attitré. Le grand souci, comme vous le savez, c’est qu’une fois qu’on a éliminé Fitz, DJ et Kirk, on se retrouve avec le Tight End Ricky Seals-Jones qui reste largement inconstant avec 34 réceptions pour 343 yards et 1 petit TD, sans parler du fantôme de Jermaine Gresham qui a rôdé de temps en temps (9 réceptions). Il n’est donc pas surprenant de voir Arizona au fond de la classe dans l’attaque aérienne avec 157.7 yards, 5.1 yards par passe tentée ou 31 big plays.

Entre les blessures et l’inefficacité générale, la ligne offensive a été le gros point faible de l’équipe, particulièrement en protection de Rosen avec 160 pressions concédées (28e) dont 52 sacks (26e). Difficile de trouver une cohérence quand vous avez 10 Offensive Linemen qui joue 25+% des snaps offensifs, mais même avec les titulaires, ce n’était pas concluant du tout. Mason Cole a été le seul à jouer tous les snaps, et le rookie a logiquement lutté au milieu d’une unité en difficulté. L’intérieur a été largement inconstant avec Mike Iupati – Oday Aboushi, sans parler des blessures. Les ailes ont été un peu meilleures que le milieu avec D.J. Humphries – Joe Barksdale mais là encore la disponibilité a été le gros souci. À noter que la ligne a été un peu meilleure dans le jeu au sol.

Dans ces conditions, évaluer la première – et seule saison dans le désert – de Josh Rosen revient à évaluer la première de Jared Goff aux Rams ; autant s’abstenir de tirer des conclusions. L’organisation rejoint la ligne dans cette « récompense » pour cette saison catastrophique et le traitement du duo Wilks-Rosen : elle a jeté son Head Coach après une saison – hey Cleveland, d’autres équipes font des « erreurs de casting » – elle a donné un contrat incompréhensible à Sam Bradford pour se rendre compte qu’en effet, derrière une protection pareille, il n’allait pas durer longtemps – la découverte du siècle, appelez Stockholm – Wilks n’a pas du tout aidé son cas en décidant de parachuter Rosen face à la terrible défense de Chicago dans un drive final pour ses premiers snaps NFL – si les victimes se tirent dans les pattes où va-t-on – le Quarterback fait ce qu’il peut avec le peu de talent autour de lui, menant au pire bilan NFL de 2018 – ce qui était prévisible – tout ça pour que la franchise obtienne le #1 de la draft, dégage Wilks et prenne le remplaçant immédiat de Rosen – avec un échange parce qu’enfin autant que cette mule rapporte quelque chose, où est la décence sinon ? Business is business is business.

Allez, revenons au terrain. L’ex-Bruin a démontré des choses intéressantes mais a été rattrapé par les grandes limitations de l’escouade : son taux de 55.2% est bien trop bas, comme sa moyenne de 5.8 yards par passe tentée. Il a lancé 11 TDs pour 14 INTs, perdu 5 fumbles et subi 45 sacks pour un QB Rating de 66.7. Pour en voir plus de sa part, il va falloir l’aider un peu… ce qu’il devrait pouvoir obtenir en Floride dans une franchise qui le veut vraiment… enfin c’est à espérer, parce que la classe 2020 des rookies Quarterbacks est déjà annoncée comme exceptionnelle.

Elles ne sont pas beaucoup, donc célébrons-les : les zones dans lesquelles les Cardinals ont été meilleurs en 2018. OK, en fait il n’y en a qu’une seul : le pass-rush a été une force toute la saison avec 143 pressions (9e) dont 49 sacks (5e), des totaux remarquables puisque nous vous rappelons que les adversaires ont préféré courir.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Chandler+Jones+Seattle+Seahawks+vs+Arizona+ZkCYBWW8oNSl.jpgBien sûr, Chandler Jones est encore dans le coup avec 34 pressions dont 13 sacks (en plus de ses 3 fumbles forcés et son fumble récupéré), mais il a été bien assisté par 14 autres défenseurs qui sont apparus sur la fiche de stat ; et cette fois l’effort a été bien mieux réparti (3.3 sacks en moyenne par joueur vs. 2.5 la saison dernière). Rodney Gunter (13.5 pressions dont 4.5 sacks) a été présent, Robert Nkemdiche a semblé un peu se réveiller dans l’exercice (12.5 pressions dont 4.5 sacks) et Haason Reddick a également participé (11 pressions dont 4 sacks).

Nous y voilà, depuis le temps que nous laissons des indices ici ou là. 154.9 yards concédés par match (32e), 4.9 yards par course (27e), 25 TDs (32e), 21 big plays (31e)… vous comprenez pourquoi les adversaires ont eu un playcall tourné à 47.8% vers le sol ? La défense contre la course a été une passoire toute la saison, et c’est surtout elle qui a fait chuter la production de l’escouade toute entière.

En fait, le gros souci de ce secteur, c’est qu’il a été parfois boom et trop souvent bust. Avec Gunter (8.5 run stuffs), Reddick (6), Baker (10), Corey Peters (7.5) ou Josh Bynes (3.5), vous avez des run stuffs nombreux pour un total de 69 soit un taux de 13.5% (9e) ; mais le reste du temps, la ligne a plié sous la puissance adverse, les Linebackers n’ont pas su agir assez vite, et une fois dans l’espace les coureurs adverses ont fait du grabuge. C’est dommage pour le Linebacker Bynes qui a fait une saison plutôt complète (75 plaquages, 3.5 run stuffs, 2 sacks, 5 passes défendues, 1 strip-6), mais Reddick, Gerald Hodges ou Deone Bucannon ont eu bien plus de mal à côté de lui.

Nous avons soigneusement évité de prononcer son nom pour préserver le suspense : l’ex-Cowboy Defensive End Benson Mayowa a été une excellente signature. En paraphrasant le film, « pour un an et 1.35M$ t’as 8.5 run stuffs, 15 pressions dont 4 sacks, 4 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré ». Environ un plaquage sur quatre de sa part a été un plaquage à perte (sack ou run stuff), représentant un soutien au poste que Markus Golden a eu plus de mal à apporter (3.5 run stuffs, 8.5 pressions dont 2.5 sacks et 2 passes défendues).

Certes, c’est toujours compliqué de fustiger un joueur qui a fini sur IR, car après tout le Guard Justin Pugh n’a pas non plus eu le temps de s’acclimater. Mais au final, la meilleure qualité est la disponibilité, et même quand il était sur le terrain il a eu de grosses difficultés. Vu son contrat de 5 ans et presque 45M$, c’est un investissement manqué (pour l’instant).

Fitz annonce son retour pour 2019. C’est pour vous dire si la saison a été longue.

La tôle 45-10 en Week 7 à domicile contre Denver. Si on s’en doutait déjà un peu, la plus grosse défaite à domicile des Cardinals depuis 2003 (38-0 contre Seattle) a définitivement entériné la participation d’Arizona à la course au #1 de la draft. Et c’est contre une équipe des Broncos sans véritable génie ; au moins le 65-9 subi en deux matchs contre les futurs champions NFC a été « un peu moins » démoralisant.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Detroit 6-10 Négative
2 @ Baltimore 10-6 DivChamp
3 vs Carolina 7-9 Négative
4 vs Seattle 10-6 Playoffs
5 @ Cincinnati 6-10 Négative
6 vs Atlanta 7-9 Négative
7 @ NY Giants 5-11 Négative
8 @ New Orleans 13-3 DivChamp
9 TNF vs San Francisco 4-12 Négative
10 @ Tampa Bay 5-11 Négative
11 @ San Francisco 4-12 Négative
12 BYE
13 vs LA Rams 13-3 DivChamp
14 vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
15 vs Cleveland 7-8-1 Négative
16 @ Seattle 10-6 Playoffs
17 @ LA Rams 13-3 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 129-125-2 (0.508, 12e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 63-63-2 (0.500, 15e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 66-62 (0.516, 13e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.016 (18e).

Merci pour la fin de saison après la bye week. Avec les Rams, Seattle, Baltimore, Pittsburgh, Carolina et New Orleans, la défense au sol des Cards a intérêt à se renforcer, sinon cela risque de ne pas être beau à voir. Mais le plus inquiétant est le déséquilibre entre domicile et extérieur qui est plus flagrant que les bilans ne le laissent voir avec quatre déplacements très ardus.