Super Bowl LIII Gameday Series : J-1 ~ Gameday du Super Bowl

Nous terminons le Gameday Series avec, comme son nom l’indique, le Gameday du Super Bowl. Bon match à tous !

 

#2 New England vs. #2 LA Rams

 

Auteur	K.C.
Date et Heure Française	Lundi 4 Février, 00:35
Lieu	Mercedes-Benz Stadium, Atlanta, Géorgie
Titre	Les seeds #2 au sommet
Prévision Météo	Stade couvert

 

Nouvelle année, même équipe : ce Super Bowl LIII verra une nouvelle fois les New England Patriots représenter l’AFC. Pour la NFC, une des équipes les plus talentueuses de ces dernières années sera présente, les Los Angeles Rams. Comme vous le savez maintenant, la dernière fois que ces derniers étaient allés en finale, ils avaient affronté… New England ; le lancement de la dynastie des Patriots de Bill Belichick. Dans une répétition insolite avec l’année dernière, l’adversaire des Patriots est donc une équipe n’étant plus retournée au Super Bowl depuis sa défaite face à eux.

Les résidents du Massachusetts arrivent à cette finale avec le plein de confiance et d’expérience. Après avoir réalisé une nouvelle saison (quasi)-tranquille, ils sont allés chercher leur place en finale à l’extérieur, fait assez rare pour eux. Pour parvenir à l’exploit de remporter un sixième trophée Vince Lombardi (et rejoindre Pittsburgh en tête du classement), ils compteront leur quadruple MVP du Super Bowl, Tom Brady. Une fois de plus, le vétéran qui ne vieillit pas a réalisé une saison pleine avant de se laisser un peu plus porter par le jeu au sol durant les playoffs ; et s’il n’a pas été aussi décisif dans le tournoi final (2 TDs, 2 INTs), il n’en reste pas moins un danger ultra précis et efficace (71%)… surtout dans les dernières minutes du match.

Le maître-mot de cette finale sera la protection ; et ce des deux côtés. Si la ligne offensive des champions AFC parvient à limiter l’énorme pression mise par la ligne défensive adverse, on sait que cela laissera le temps à Brady de se connecter avec ses cibles. Jusque-là, l’OL a été excellente puisqu’elle n’a concédé aucun sack pendant les playoffs, alors qu’elle a affronté deux défenses efficaces pour mettre la pression (les Chargers et les Chiefs). Cependant, face aux Rams, ce sera une autre paire de manches puisque vous avez déjà Aaron Donald, qui est problématique à lui tout seul tant le joueur est inarrêtable, en plus Los Angeles possède le duo Ndamukong Suh – Dante Fowler (1,5 sack chacun en playoffs). Il faudra donc que le groupe mené par le Centre David Andrews tienne bon pour que les Patriots avancent en attaque.

Afin d’aider un peu plus l’attaque aérienne, Brady pourra compter sur un Julian Edelman faisant un retour de feu en playoffs (16 réceptions et 247 yards) ; on sait depuis longtemps que le joueur est la cible favorite du QB, et il le lui rend bien. Derrière lui, le #12 peut compter sur Rob Gronkowski et James White pour faire le reste du travail. Si le premier ne s’est pas encore trop montré pendant ces playoffs, il a toujours le chic pour sortir de sa boîte au moment où Brady en a le plus besoin, et les Rams devront le surveiller de près. Pour le coureur White, il est tout simplement la menace la plus prévisible et la moins prévisible en même temps : on sait qu’il est là et que Brady va le chercher, mais pour autant, les équipes n’arrivent pas à le marquer à la culotte (16 réceptions et 146 yards en playoffs). Enfin, car les armes des Patriots ne s’arrêtent pas là, la couverture des champions NFC pourrait rencontrer de sérieux problèmes s’ils ne surveillent pas Phillip Dorsett qui marque quasiment un TD toutes les deux réceptions (2 TDs en playoffs).

Si les Rams ne brillent pas toujours par leur défense malgré la science de Wade Phillips, la couverture a connu certaines réussites ; il en faudra suffisamment lors de ce match pour limiter les Patriots. Aqib Talib est toujours aussi difficile à passer et se fera un malin plaisir à battre son ancienne équipe, mais la vraie question est de savoir si Marcus Peters va retrouver son niveau passé ; il serait une vraie menace pouvant intercepter Brady n’importe quand, dans n’importe quelle position dans ce cas. Le duo de Safeties Lamarcus Joyner – John Johnson III aura pour mission de bloquer les passes rapides qui arriveront à destination et potentiellement de se mettre en travers du Gronk’. Autant dire que si la tâche s’annonce rude, L.A. possède les individualités pour frapper un grand coup.

Cependant, New England n’est plus seulement une puissance aérienne. Cette année, la franchise a eu le nez fin en choisissant le rookie Sony Michel, véritable machine à TDs agile et explosive. Le jeune coureur a changé la façon dont les Patriots jouent et dont les adversaires préparent les matchs contre eux. Les joueurs du « Fils-De-Bum » devront compter sur Donald pour continuer son excellence mais également sur le reste du front-7 pour le stopper… et nous arrivons au point de contention : toute la saison, la défense contre la course n’a pas été le point fort des champions NFC, même si Cory Littleton a montré des choses intéressantes. Cependant, elle a semblé se rebiffer en playoffs contre Dallas et New Orleans : il faudra une production du même acabit cela pour ralentir l’attaque de l’AFC.

Passons désormais à l’escouade offensive des hommes de Sean McVay qui avaient connu une grosse désillusion l’an passé ; cette accession en finale tombe à point nommé et prouve que l’on peut mettre beaucoup d’argent pour recruter l’équipe idéale et connaitre une vraie réussite rapidement. Et la réussite serait d’autant plus impressionnante s’ils parviennent à l’emporter avec un jeune QB ayant peu d’expérience à leur tête. Avec l’arrivée du prodige Head Coach, Jared Goff a montré pourquoi il avait mérité d’être choisi en #1 en 2016 ; l’écart d’âge avec Brady est de 17 ans (plus grand écart dans un Super Bowl – comme les 33 ans séparant les deux Head Coachs d’ailleurs), mais le talent montré cette saison est très similaire. Goff sort d’une année pleine et a lui aussi connu un coup de moins bien durant ces playoffs (59%, 1 TD, 1 INT), mais cela importe peu puisque le jeune lanceur est capable de faire avancer son équipe, que ce soit sur passes courtes ou passes longues.

Il faut dire que lui aussi bénéficie d’une ligne offensive d’exception. Parmi les meilleurs de NFL, les « gros » de Californie permettent au Quarterback de se sentir protégé et en confiance. S’ils peuvent contenir la pression adverse, Goff & Cie pourraient rapidement briller. Le pass-rush de New England, sans être parmi les plus féroces de NFL, peut mettre la pression quand il le faut : Trey Flowers aura à coeur de sortir par la grande porte, lui qui est déjà voué à toucher un gros chèque en fin de saison. Kyle Van Noy pourrait également apporter son grain de sable comme il le fait depuis le début des playoffs (2 sacks).

Si l’attaque des Rams fonctionne aussi bien, c’est parce que l’équipe peut compter sur plusieurs joueurs offensifs pouvant marquer à tout moment. Le duo Brandin Cooks – Robert Woods est clairement la cible prioritaire de Goff, représentant plus de la moitié des passes et plus de la moitié des yards gagnés dans les airs ; autant dire qu’ils seront les principaux joueurs à surveiller. Les Tight Ends Tyler Higbee et Gerald Everett semblent se montrer de plus en plus et pourraient eux aussi avoir un coup à jouer dans cette finale. La perte de Cooper Kupp reste dommageable, mais la solidité des cibles vétérans et l’émergence des jeunes permet à Los Angeles d’avoir des options aériennes présentes et dangereuses.

Afin de contrecarrer les plans de la deuxième meilleure attaque de NFL, les Patriots pourront s’appuyer sur leur défense aérienne, toute aussi excellente que sous-cotée. Il faut dire que malgré les grands noms qui la composent, on parle plus souvent de l’attaque de Foxborough que de sa défense. Pourtant, Stephon Gilmore réalise une saison monstrueuse et ne se gênera pas pour le montrer une fois de plus. Les jumeaux McCourty – Devin et Jason – auront aussi leur mot à dire et seront sur tous les fronts pour limiter l’attaque adverse qui peut engranger yards et points rapidement. Autant dire qu’il ne faudra absolument pas prendre de haut cette couverture.

Nonobstant tout cela, New England sait que, pour espérer stopper les Rams, il faut déjà stopper un joueur en particulier : Todd Gurley. Le coureur est un des meilleurs à son poste (si ce n’est le meilleur) et répond toujours présent quand on a besoin de lui… du moins en saison régulière ; il a connu un coup de moins bien en playoffs. Malheureusement pour les Patriots, ils ne peuvent pas s’endormir : non seulement Gurley reste redoutable et leur défense contre la course n’est pas une sommité, mais Los Angeles peut compter sur une acquisition tardive qui a explosé durant ces playoffs : C.J. Anderson (167 yards et 2 TDs en playoffs). L’ancien Bronco réalise un tournoi final de folie et forme avec Gurley un duo que peu d’équipes seraient sereines d’affronter. Le principal problème pour les champions AFC viendra donc de là, eux qui éprouvent de grandes difficultés à défendre la course malgré la présence d’Adrian Clayborn ou Elandon Roberts. Ils vont devoir, eux aussi, augmenter leur niveau pour contrer une menace terrestre redoutable.

Enfin, si cela doit se jouer à un Field Goal, chaque équipe pourra compter un très bon Kicker, que ce soit Stephen Gostkowski pour les Patriots ou Greg Zuerlein pour les Rams. Si le premier nommé est très précis, le second est capable de taper une bombe de 60 yards pour offrir la victoire à son équipe si besoin. Du côté des Punters, Ryan Allen et Johnny Hekker sont également des appuis solides, même si peu de personnes peuvent égaler la capacité de dégagement et de trick plays du Ram. Attention quand même à la capacité de big play de Cordarrelle Patterson sur les retours.

Ce Super Bowl LIII devrait offrir le spectacle rêvé pour finir en beauté une saison de football palpitante. Si chaque défense a les atouts pour limiter l’attaque adverse, il ne faudra pas s’y tromper, ce seront bien les attaques qui devraient être sous le feu des projecteurs ; il n’est pas impossible de revoir un feu d’artifice comme la dernière édition. Qui sera donc le champion de la saison 2018 ? Les Patriots pour la sixième fois ou les Rams pour la deuxième fois ? Rendez-vous demain (ou après-demain heure française) pour avoir la réponse.