Gameday : Divisional Round de Samedi
#6 Indianapolis Colts @ #1 Kansas City Chiefs
| Auteur | K.C. |
| Date et Heure Française | Samedi 12 Janvier, 22:35 |
| Lieu | Arrowhead Stadium |
| Titre | Tout est possible |
| Prévision Météo | Légère neige, < 5°C |
Ce premier match du weekend devrait nous offrir un spectacle intéressant. Pour ce Divisional Round, on retrouve d’un côté des Indianapolis Colts en pleine confiance qui enchainent les bonnes performances, et de l’autre, des Kansas City Chiefs que personne ne semble en mesure de ralentir offensivement. Mais chacune de ces équipes a les atouts nécessaires pour faire déjouer leur adversaire : les Colts continueront-ils leur saison surprise ? Ou les Chiefs vont-ils encore écraser offensivement leur adversaire ?
Les Colts ont mis du temps à arriver en playoffs, mais les voilà plus dangereux que jamais. Il faut dire que leur réussite est due en grande partie au retour au sommet d’Andrew Luck. Après quasiment 2 ans sans jouer, le QB réalise une saison exceptionnelle (67%, 39 TDs, 15 INTs) et réussit tout ce qu’il entreprend. Son OL n’est pas étrangère à ce succès puisqu’elle est une des meilleures de NFL et celle ayant concédé le moins de sacks (18). Un très bon test l’attend, puisque les Chiefs ont un pass-rush de feu avec un trio donnant des cauchemars à plus d’un QB (Chris Jones, Dee Ford et Justin Houston pour 37,5 sacks à trois). Le match pourrait bien se jouer ici.
Si Luck est revenu au plus haut niveau, c’est aussi parce qu’il a la chance de pouvoir compter sur 2 joueurs exceptionnels pour attraper ses passes. Si l’on savait déjà que T.Y. Hilton était une machine (1270y, 6 TDs), c’est bien l’arrivée du TE Eric Ebron qui est la plus impressionnante (750y, 13 TDs). Rien qu’avec ces deux-là, Luck se fait plaisir. Derrière eux, le duo Chester Rogers – Nyheim Hines peut aussi apporter son grain de sel, au cas où l’une de ses deux cibles favorites serait bien trop prise… mais vu la couverture des Chiefs, cela semble peu probable. Steven Nelson et Kendall Fuller peuvent toujours réaliser un gros match, mais cela n’est pas arrivé depuis quelque temps.
Au sol, les Colts semblent aussi avoir retrouvé un RB qui peut faire rêver. Là encore, l’OL en est responsable, mais cela n’enlève rien au talent de Marlon Mack (908y, 9 TDs). Le coureur apporte un vent de fraicheur que les Colts n’avaient plus connu depuis longtemps (même si Frank Gore avait été très bon). Les Chiefs devront donc espérer que leur front-7 parvienne à le bloquer un minimum, ce qui n’est pas gagné malgré le duo Allen Bailey – Derrick Nnadi. Les Colts ont retrouvé leur puissance offensive et pourrait bien enchainer les TDs face à une défense qui ne trouve que rarement les solutions.
Les Chiefs ont la chance de jouer à domicile pendant tous les playoffs, à condition de ne pas se manquer. Bien évidemment, eux aussi ont une force offensive destructrice, avec un Patrick Mahomes ayant déjà réalisé une des meilleures saisons de l’Histoire de la NFL dans sa première saison complète (66%, 5093 yards, 50 TDs, 12 INTs). Possible MVP de la saison régulière, le QB peut tout faire, que ce soit des passes courtes, longues, en diagonale, ou même les yeux fermés à ce niveau-là. Son OL lui offre une bonne protection lui permettant de s’épanouir et, même si elle n’est pas exceptionnelle, le faible pass-rush adverse ne devrait pas trop la gêner. Les Colts devront alors espérer que Denico Autry et Jabaal Sheard (14,5 sacks à deux) mettront suffisamment de pression pour déranger le QB.
La pléthore de cibles aériennes permet au QB d’exceller. Travis Kelce est clairement le meilleur TE de NFL (1336y, 10 TDs) tandis que Tyreek Hill est sûrement le joueur le plus explosif et imprévisible (1479y, 12 TDs). Le probable retour de Sammy Watkins devrait apporter un danger supplémentaire à une attaque qui n’en avait pas vraiment besoin. Pour contrer cela, les Colts devront compter sur leur bonne défense, ce qui était loin d’être acquis en début de saison : Kenny Moore, Pierre Désir, Clayton Geathers et Malik Hooker vont avoir un grand rôle dans ce face–à–face, et vont absolument devoir éviter les trous de concentration qu’ils peuvent encore avoir.
Le jeu au sol des Chiefs continue d’avancer, en grande partie grâce au jeu aérien qui prend tellement d’attention que cela ouvre des brèches aux RBs. Cependant, avec la probable absence de Spencer Ware, Damien Williams va devoir faire un maximum du travail (avec des assistances de Hill et Mahomes à coup sûr) ; les Colts ont le front-7 parfait pour les limiter, avec notamment le rookie exceptionnel Darius Leonard (163 plaquages, 7 sacks, 2 INTs, 4 FF, 2 FR). Et étant donné le temps qui est prévu pour ce match, l’attaque terrestre pourrait être cruciale afin d’avancer. Les Chiefs ont une puissance offensive qui n’est plus à démontrer, mais ils auront un test intéressant face à une défense sous-cotée qui ne cesse de surprendre.
Si les Colts semblent avoir l’équipe la plus homogène, les Chiefs ont une puissance offensive telle que rares sont les défenses qui parviennent à les limiter. De plus, jouer à domicile dans un des stades les plus bruyants de NFL est un avantage certain… mais le temps s’invite à la fête avec de la neige, et la possibilité que les attaques aériennes soient ralenties. Vu que les Colts ne cessent de surprendre, on n’est pas à l’abri que cela continue, surtout que l’histoire est de leur côté : Indy n’a jamais perdu en playoffs face à Kansas City (4-0), avec comme dernière édition ce retour miraculeux en Wild Card 2013. Quoiqu’il en soit, ce match devrait être parmi les meilleurs de ce Divisional Round.
#4 Dallas Cowboys @ #2 Los Angeles Rams
| Date et Heure Française | Dimanche 13 Janvier, 02:15 |
| Lieu | Los Angeles Memorial Coliseum |
| Titre | Un classique des playoffs NFC |
| Prévision Météo | Quelques nuages |
Avec cette 9e rencontre, Cowboys-Rams devient l’affiche des playoffs la plus fréquente de l’histoire (1973, 1975, 1976, 1978, 1979, 1980, 1983, 1985, 2018) ; le bilan est partagé à 4-4. Depuis son dernier Super Bowl en 1995-1996, la franchise texane n’a jamais dépassé le stade du Divisional Round, chutant à 5 reprises (1996, 2007, 2009, 2014 et 2016) ; pour retourner enfin à une finale de conférence, il va falloir détrôner des Rams qui ont eu une semaine de repos.
Les Cowboys vont-ils pouvoir utiliser leur stratégie préférée ? : il y a des chances. Si Saquon Barkley a emporté la couronne des yards cumulés cette saison, c’est aussi parce qu’Ezekiel Elliott n’a pas joué la Week 17 ; le coureur de Dallas a terminé avec la meilleure moyenne de yards cumulés par match (133.4). Et vous savez qui a terminé la saison avec la pire défense en yards encaissés par course ? Évidemment, sinon nous ne poserions pas la question : ce sont les Rams (5.1). Los Angeles ne peut envisager un résultat positif sans parvenir à contenir Zeke, ce qui va être une tâche ardue pour le front-7 mené par Aaron Donald et le polyvalent Cory Littleton ; clairement, les visiteurs ont l’avantage dans ce secteur.
Et quand Zeke va, le reste va : cela allège le poids sur les épaules de Dak Prescott ; même si le QB a fait une prestation magistrale chez les Giants, il est quand même plus à l’aise dans un schéma proche de celui contre Seattle : il complète le travail de son coureur par quelques courses idoines et des passes bien senties vers Amari Cooper, Cole Beasley ou son nouveau meilleur ami Blake Jarwin ; ces deux derniers sont incertains, mais il faudra probablement leur couper une jambe pour les empêcher de jouer. Le Sackmaster(tm) 2018, Donald (20.5), devra recevoir de l’aide de tout le monde pour contenir Dak dans la poche et venir le sacker ; la protection de Dallas reste un point parfois sensible même si les choses se sont un peu améliorées. La couverture, elle, va devoir montrer les dents face à Cooper & Co, ce qui n’est pas gagné : elle a autorisé 10 receveurs adverses à 100+ yards, pire marque de la ligue. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que les possessions vont valoir cher : les Boys protègent bien le cuir avec seulement 17 ballons perdus (5e) alors que les Rams en volent beaucoup avec 30 (3e).
Laquelle des escouades fortes va l’emporter sur l’autre ? : le classique affrontement de l’attaque mitraillette contre la défense intransigeante. Les Rams semblent avoir retrouvé leur mojo offensif à temps, mais Dallas n’est pas San Francisco (en défense et en général), donc il faut tempérer l’impression de Week 17. Comme pour Zeke, le gameplan défensif est simple : il faut déjà freiner Todd Gurley, la machine à first downs qui s’est bien reposée depuis quelques semaines pour être à 100% ; malgré tous leurs efforts, les Boys continuent d’être un peu souple sur 3e tentative adverse (40.7%, 23e), ce qui pourrait être préjudiciable contre des Rams qui en convertissent 45% (6e). Le front-7 mené par le fantastique duo Leighton Vander Esch – Jaylon Smith (120+ plaquages chacun) accompagné de DeMarcus Lawrence ou Tyrone Crawford, va devoir faire le maximum pour boucher les angles et empêcher Gurley d’attaquer le deuxième niveau où il est difficilement arrêtable ; et pour cela, il va falloir trouver les failles dans une ligne offensive qui fait un travail énorme pour aider ses coureurs – car n’oublions pas C.J. Anderson non plus.
Il faudra aussi empêcher Gurley d’être efficace en réception, ce qui coupera une ligne de passe pour Jared Goff ; mais cela ne sera pas suffisant. Même sans Cooper Kupp, le QB a encore des cibles à foison avec Robert Woods, Brandin Cooks, Josh Reynolds ou les TE Tyler Higbee – Gerald Everett. Est-ce que Lawrence et Randy Gregory peuvent percer la muraille qui protège Goff ? Est-ce que la couverture du duo Byron Jones – Chidobe Awuzie peut contenir toutes ces armes, surtout si Woods continue d’être un slot receiver redoutable en remplacement de Kupp ? Ce dernier point est peut-être le plus inquiétant pour les visiteurs, surtout si on rajoute que la défense aérienne autorise 67.7% de complétion (29e) ou 7 yards par passe tentée (17e) ; au moins, elle a limité les big plays adverses (43 – 6e), ce qui est obligatoire contre cette offensive… mais elle va être clairement testée.
Les Rams vont-ils pouvoir se relancer après une semaine de repos – c’est toujours la question pour les seeds #1 et #2 quand on arrive en Divisional Round. Les deux équipes vont vouloir établir le jeu au sol, mais une des deux semble plus en position de le faire ; il va falloir que la défense des Rams passe clairement en mode playoffs, et cela commence par le sol.
En tout cas, le dernier QT risque d’être crucial : les Boys marquent 36.1% de leurs points dans les 15 dernières minutes (top NFL), mais la défense des Rams est redoutable en encaissant seulement 21.4% des points (5e) ; de l’autre côté, on a une mauvaise attaque des Rams avec 22.2% des points marqués (30e) contre une mauvaise défense de Dallas avec 39.3% des points encaissés (30e). Encore un affrontement force vs force et faiblesse vs faiblesse dans une confrontation qui n’en manque pas.