Gameday : Divisional Round de Dimanche

Gameday 2015

 

#5 Los Angeles Chargers @ #2 New England Patriots

 

Date et Heure Française Dimanche 13 Janvier, 19:05
Lieu Gillette Stadium
Titre Rivers, cette fois sur deux jambes
Prévision Météo Quelques nuages, < 0°C

 

Le dernier affrontement en playoffs entre les deux équipes a eu lieu en finale AFC 2007, quand le #17 avait dû jouer sur une jambe à cause d’une rupture d’ACL ; cette fois il a tous ses moyens, mais ce n’est pas pour autant que la tâche sera plus facile : la seule fois qu’il a battu New England en 8 matchs, c’était en 2008 quand Matt Cassel avait remplacé Tom Brady blessé.

Que va-t-il falloir à L.A. pour réussir l’exploit ? : un Melvin Gordon à 100% ce serait déjà bien, parce que l’attaque des Bolts a eu du mal ces derniers temps sans son #28 à 1375 yards et 14 TDs ; et ceci sans jeter la pierre à Austin « Woodcock » Ekeler qui est plus un touche-à-tout qu’un vrai cheval de travail. La défense terrestre des Pats est loin d’être un mur infranchissable à 4.9 yards par course et seulement 10.1% de run stuffs (24e) ; que ce soit la ligne offensive ou les lignes arrières, le groupe mené par Elandon Roberts et Kyle Van Noy n’est pas réputé pour sa tenue au sol. De fait, la présence d’un Gordon actif tôt dans le match pourrait permettre aux Bolts de calmer la foule, de laisser Brady sur le banc et de manger le chronomètre tout en finissant (si possible) un maximum de fois dans l’en-but ; les deux équipes sont relativement sympathiques en redzone (62.5% de TDs marqués pour LAC – 11e et 58.7% de TDs encaissés pour NE – 16e).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Philip+Rivers+Melvin+Gordon+Los+Angeles+Chargers+pQn0JmTQaxTl.jpgCela aidera également Rivers qui n’a pas bien supporté l’absence de Gordon ces derniers temps, et il est difficile de battre les Pats chez eux sans un QB qui fait un grand match. Pourtant ce ne sont pas les armes qui manquent avec la firme Allen, Williams & Williams entre le #1 sûr (Allen), la machine à TD (Mike Williams) et la machine à yards par réception (Tyrell Williams). Rajoutez le vétéran Antonio Gates ainsi que la capacité du duo Gordon – Ekeler à générer des yards après réception, et les visiteurs ont largement de quoi faire peur à n’importe quelle couverture. Mais celle des Patriots n’est pas n’importe laquelle, avec des playmakers comme Stephone Gilmore, les McCourty Twins ou Duron Harmon qui mène l’équipe en INT (4) ; elle ne concède que 61.2% de complétion (7e), 6.5 yards par passe tentée (8e) ou un QB Rating adverse de 85.4 (7e). Les locaux savent qu’ils vont devoir gêner Rivers un maximum, ce qui veut dire aussi faire bien mieux dans le pass-rush ; ils n’y arrivent pas vraiment à part pour Trey Flowers qui mène l’équipe avec 28.5 pressions dont 7.5 sacks. Cela veut dire qu’on devrait voir des blitz pour tenter de mettre la pression sur une protection qui est loin d’être parfaite, et avant que Rivers ne puisse lâcher une de ses passes rapides habituelles.

En parlant de protection et de passes rapides… : on peut comparer la rapidité de tir, mais pas la protection ; Brady a encore bénéficié d’une proche très propre cette saison avec seulement 88 pressions (2e) dont 21 sacks concédés (3e). S’il est vrai que le #12 a toujours la gâchette facile, cela ne remet pas en question la qualité du quintet Brown – Thuney – Andrew – Mason – Cannon ; et il sait qu’il va avoir fort à faire face au duo Melvin Ingram – Joey Bosa qui va essayer de mettre un maximum de pression. Stopper New England, c’est avant tout parvenir à frustrer Brady en réduisant la poche et surtout en l’empêchant de la naviguer comme il sait si bien le faire : cela n’est possible que si vos pass-rushers font un gros travail, si le milieu de la ligne déplace de la masse – Darius Philon fait une bonne saison – et surtout si les arrières sont capables de tenir la couverture. De ce côté-là, les californiens se débrouillent plutôt bien avec Casey Hayward – Desmond King – Adrian Phillips et le rookie Derwin James qui est partout, mais il va falloir absolument neutraliser Julian Edelman, le Gronk’ et surtout le coureur James White qui est en réalité la cible préférée de Brady (123 ciblages) ainsi qu’une autre machine à yards après réception (667).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Tom+Brady+Sony+Michel+Indianapolis+Colts+vs+QX45T5nPqBJl.jpgCependant, le travail ne s’arrête pas là, car les Patriots ont également installé un puissant jeu au sol qui peut rapidement prendre le dessus et faire défiler l’horloge si on n’y prend pas garde. La draft de Sony Michel ainsi que les apports de White et Cordarrelle Patterson ont créé un groupe sur lequel Josh McDaniels n’hésite pas à se reposer avec 44.5% du playcall (7e). S’il n’est pas destructeur à 4.3 yards par course, il fait le travail et va poser un problème contre une équipe de Los Angeles qui a subi des blessures au poste de Linebacker et qui a très souvent joué avec 5/6 Defensive Backs contre Baltimore. Si cela est passé contre les Ravens, il est moins sûr que cela fonctionne contre Bill Belichick et les Patriots.

Ce n’est pas le match pour que les Bolts retombent dans leurs travers sur équipes spéciales : chaque drive, chaque action sera importante si Rivers veut enfin passer l’obstacle Brady/NE. Les Patriots ont une énorme expérience de ce genre de matchs, donc il sera important de voir à quel point les Chargers vont pouvoir les bousculer ; il y a peu de chances qu’on termine avec un feu d’artifice – raison de plus pour que les équipes spéciales soient au point.

 

#6 Philadelphia Eagles @ #1 New Orleans Saints

 

Date et Heure Française Dimanche 13 Janvier, 22:40
Lieu Mercedes-Benz Superdome
Titre La Week 11 est déjà loin derrière
Prévision Météo Stade couvert
Match saison régulière Week 11 : New Orleans 48-7

 

Seule réédition des matchs de saison régulière dans ce Divisional Round, le déplacement de Philadelphie à New Orleans avait été un cauchemar pour les Eagles. Il serait cependant dangereux pour les Saints de se baser sur ce résultat, surtout après une semaine de repos (voire plus pour l’attaque) : c’est cette défaite qui a réveillé Philly et lancé une série de 6-1 (playoffs inclus) pendant laquelle la franchise a renversé les Rams, Houston puis Chicago en Wild Card.

Que doit mieux faire Philly par rapport à la Week 11 ? : … tout ? Point positif, le jeu au sol avançait plutôt bien avant que le score ne l’élimine définitivement de l’équation, donc on peut s’attendre à ce que Doug Pederson s’appuie encore dessus. Le duo Josh Adams – Wendell Smallwood, avec Darren Sproles en soutien, peut faire des choses sympathiques si on lui en laisse l’occasion, mais il va quand même devoir se retrousser les manches : que ce soit Cameron Jordan, Demario Davis ou Vonn Bell, tous les niveaux de la défense des locaux font un énorme travail pour stopper les coureurs adverses ; elle mène la ligue avec seulement 21.6% des first downs autorisés au sol, 3.6 yards par course et aucun coureur à 100+ yards, sans oublier très peu de big plays (7) et 13.8% de run stuffs (8e). On se doute qu’aucun des coureurs de Philly ne va finir avec un total délirant, mais c’est plus la performance de groupe qui sera intéressante ; si les Eagles peuvent dépasser 100 yards au sol en tant qu’équipe, elle aura déjà fait un bon pas en avant car cela aura fatalement consommé l’horloge et laissé Drew Brees sur le banc. La ligne offensive va bien sûr être très importante pour cela, elle qui a souffert une bonne partie de la saison mais qui a redressé la tête récemment.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Nick+Foles+Wild+Card+Playoffs+New+Orleans+N0hV9JGGoOAl.jpgElle devra également être solide en protection pour empêcher Jordan, Davis ou Sheldon Rankins d’arriver jusqu’à Nick Foles qui continue son conte de fées en Pennsylvanie. Le QB est plus précis (72.3%) que Carson Wentz ne l’était (69.6%), et il a un taux de sack inférieur en partie parce qu’il lâche la balle plus vite, mais de fait il prend également moins de risques, ce qui se voit dans sa moyenne de yards par passe tentée (7.2 vs. 7.7 pour Wentz). New Orleans sait que la cible #1 est Zach Ertz, le TE aux 1163 yards et 8 TDs, mais il est loin d’être tout seul : si vous ajoutez Alshon Jeffery tellement important (Marcus Lattimore devrait s’occuper de lui), Nelson Agholor qui continue sa renaissance (Eli Apple va avoir du travail), et Golden Tate qui trouve de mieux en mieux sa place (P.J. Williams sera au marquage), vous avez une attaque aérienne qui peut faire du grabuge et une couverture qui va devoir montrer son meilleur visage… ce qu’elle n’a pas toujours fait ; elle a autorisé un QB Rating adverse moyen de 100.3 (27e). Oh, et n’oubliez pas le rookie Dallas Goedert au passage.

L’attaque de New Orleans va-t-elle revenir au bon moment ? : il est clair que depuis le match contre Dallas, l’escouade offensive de Louisiane a du mal à retrouver sa superbe du début de saison. Brees a terminé avec les meilleurs taux de complétion (74.4%) et QB Rating (115.7) de la ligue, mais il a été plus en difficulté à la fin de la saison, et il n’a pas joué en Week 17 en plus de la semaine de repos. Résultat, on se demande forcément si cette pause va faire du bien ou du mal à l’attaque, et si la défense des Eagles, qui a haussé le ton ces dernières semaines, va pouvoir l’étouffer suffisamment. Les locaux vont essayer de repartir avec leurs armes habituelles, à commencer par le jeu au sol : le duo Mark Ingram – Alvin Kamara a scoré 20 TDs à eux deux – les Saints mènent d’ailleurs la ligue avec 26 TDs à la course. La défense au sol de Philly est celle qui voit le moins de tentatives adverses (20.6 par match), mais on sait que New Orleans aime avoir une attaque équilibrée (46.6% du playcall tourné vers la course – 4e) ; l’escouade menée par Brandon Graham, Michael Bennett, Fletcher Cox et Malcolm Jenkins va avoir du travail pour fermer la porte de ce côté-là, ce qui va commencer par percer l’excellente ligne offensive.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Drew+Brees+Wild+Card+Playoffs+New+Orleans+qhqyiHzI3EAl.jpgAvec un corps de receveurs qui a perdu quelques éléments, Kamara est aussi devenu la 2e cible préférée de Brees à la réception (105 ciblages, 81 réceptions)… et de loin puisque derrière lui et l’intenable Michael Thomas qui mène la ligue (125 réceptions – pour 1405 yards et 9 TDs), on retrouve le futur retraité Ben Watson avec 35 et le rookie Tre’Quan Smith avec 28. Cependant, les Eagles savent déjà qu’ils doivent faire très attention à ce dernier : en saison régulière, ils avaient bien marqué Thomas mais Smith avait surgi pour dominer une couverture qui était alors aux abois. Depuis, les arrières des visiteurs se sont bien repris, mais Ronald Darby, Rasul Douglas ou Avonte Maddox vont quand même avoir une tâche compliquée pour empêcher Brees de lancer à sa guise. Ils vont avoir besoin d’aide, ce qui nous permet de terminer avec LE duel du match : le pass-rush de Philly et ses 172 pressions réussies contre la protection des Saints et ses 70 pressions concédées ; les deux sont top NFL.

Les Saints partent logiquement favoris, surtout s’ils retrouvent cette efficacité offensive qui les place au sommet de la ligue (ou 2e) en yards par drive, points par drive, position de départ par drive, actions par drive et 3&out par drive. Mais cela ne va pas être facile si c’est la défense des Eagles de fin de saison et de Wild Card qui se montre ; elle s’aidera encore plus en volant des ballons, mais c’est compliqué contre cette attaque (16 ballons perdus – 3e). De plus, attention à cette équipe des Saints qui est redoutable en 4e QT, menant la ligue avec 10.1 points de moyenne et 19 TDs marqués ; Philly serait bien avisé de conserver le meilleur taux de TD concédé par voyage adverse en redzone (42.4%).