Fiche Légende : Tommy McDonald

#25,29 – Wide Receiver

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Thomas Franklin « Tommy » McDonald
Date de Naissance 26 Juin 1934
Lieu de Naissance Roy, Nouveau-Mexique
Date de Décès 24 Septembre 2018
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Highland High, Albuquerque, Nouveau-Mexique
Université Oklahoma
Draft 3e tour de 1957 (#31)
Équipes Philadelphia Eagles (1957-1963)
Dallas Cowboys (1964)
Los Angeles Rams (1965-1966)
Atlanta Falcons (1967)
Cleveland Browns (1968)
Statistiques 12 saisons
152 matchs – 125 comme titulaire
495 réceptions / 8410 yards
17 yards par réception
84 touchdowns
51 retours de kickoff / 1055 yards (20.7)
73 retours de punt / 404 yards (5.5)
1 touchdown
HONNEURS
Pro-Bowls 6 (1958-1962, 1965)
All-Pro 4 (1959-1962)
Performances notables Leader en yards (1961)
2 fois leader en touchdowns (1958, 1961)
Récompenses 1 bague de champion (1960)
Membre de l’équipe des 75 ans des Eagles
Membre du Hall Of Fame des Eagles
Hall Of Fame Classe de 1998

 

Biographie

 

Dire que Tommy McDonald était le plus petit joueur du Hall Of Fame à 1m75 est à la fois vrai, et terriblement réducteur. Le receveur était bien plus que cela : une cible avec une vitesse redoutable, des mains sûres, et une personnalité exubérante ; imaginez un zébulon en veste jaune qui danse sur Staying Alive des Bee Gees lors de son intronisation, qui lance son buste en l’air pour le rattraper au vol (rappelons qu’ils sont en bronze) et qui fait des chest bumps avec les autres lauréats.

Thomas McDonald naît en juillet 1934 à Roy, dans l’état du Nouveau-Mexique. Sa famille possède une ferme et le jeune garçon, bien que n’étant pas très grand, développe ses aptitudes physiques dans les travaux de la ferme auprès de son père, Clyde, qui sert également d’électricien à temps partiel. Ce dernier, fan de sports, se rend rapidement compte que son fils a des capacités athlétiques spéciales, et il n’hésite pas à installer des équipements pour que Tommy et son grand frère, C.R., puissent faire du sport. Plus particulièrement, la vitesse du cadet pousse son père à faire des paris avec de parfaits inconnus, arguant que son fils est plus rapide que ceux de son âge ; et cela se vérifie très souvent.

McDonald intègre le lycée de Roy et compte bien continuer à se dépenser ; il s’inscrit en football, basketball et athlétisme. Mais il ne mesure que 1m55 à son entrée, ce qui rebute à la fois son père et son entraîneur ; il est forcé de redoubler sa première année pour lui donner le temps de grandir, et n’accepte que quand son père lui promet une moto plus tard.

Ironiquement, sa croissance n’est pas significative l’année suivante ; sa famille déménage à Albuquerque et il intègre le lycée de Highland. Il continue de développer ses aptitudes et devient une véritable terreur sur les terrains de sport : malgré sa taille toujours inférieure à la moyenne pour son âge, il termine sa dernière année de lycée avec 20 yards par course en moyenne, 157 points marqués, des records de la ville en basket et cinq médailles d’or dans les championnats d’athlétisme de l’état du Nouveau-Mexique – toutes dans les épreuves de course.

Néanmoins, malgré tous ces exploits, les Universités ne se bousculent pas pour le faire venir via une bourse sportive ; seules l’Université du Nouveau-Mexique et Southern Methodist University (SMU) se manifestent. C’est un hasard qui va changer la trajectoire de McDonald : le coach de basketball de l’Université d’Oklahoma, Bruce Drake, est à Albuquerque pour entraîner une équipe de All-Stars lycéens, et il décide d’aller voir le match des All-Stars de football. C’est alors qu’il découvre McDonald : il l’encourage à demander à ses parents d’écrire une lettre adressée à Bud Wilkinson, le coach de l’équipe de football d’Oklahoma. Cette recommandation permet au garçon d’être reçu en visite, et de se voir proposer une bourse.

McDonald met deux ans à s’imposer comme titulaire au poste de coureur, mais l’attente vaut le coup : de 1954 à 1956 il aide Oklahoma à remporter deux titres NCAA et à rester invaincu (30-0), tout en brillant par ses courses et ses réceptions ; il accumule notamment 1683 yards à 6.8 yards par course et score 25 touchdowns. Voté All-American en 1955 et 1956, il devient le premier joueur d’Oklahoma à marquer un touchdown dans tous les matchs d’une saison en 1955, et reçoit le Maxwell Award qui récompense le meilleur joueur en 1956 (un prix différent du fameux Heisman Trophy pour lequel il finit troisième derrière un autre futur Hall Of Famer – Paul Hornung).

Malgré tout cela, McDonald est à nouveau victime de son gabarit (1m75 et 81kgs) quand il décide de rejoindre la draft NFL de 1957. Il n’est sélectionné qu’au troisième tour par les Philadelphia Eagles entraînés par Hugh Devore, et il démarre sur les phases de retour. Vers la fin de la saison, lors de la réception des Washington Redskins, le receveur Bill Stribling se blesse ; Devore choisit d’envoyer McDonald sur le terrain à sa place, espérant que sa vitesse puisse compenser sa taille. Le Quarterback de l’époque et futur Hall Of Famer Sonny Jurgensen ne tarde pas à lui faire confiance, et il en est récompensé : le receveur score deux touchdowns longue distance de 61 et 29 yards ; il gagne définitivement sa place et termine la saison avec 9 réceptions pour 228 yards (soit une moyenne de 25.3 !) et 3 touchdowns.

Le talent de McDonald explose en 1958 quand l’équipe signe le futur Hall Of Famer Quarterback Norm Van Brocklin, canonnier hors pair ; le duo va terroriser les défenses adverses : le receveur termine avec 29 réceptions pour 603 yards et mène la ligue avec 9 touchdowns, remportant un premier vote Pro-Bowl. Il récidive en 1959 avec 47 réceptions pour 846 yards et 10 touchdowns – plus un sur retour de punt – ainsi qu’un double vote Pro-Bowl/All-Pro. Il prouve également que, malgré son gabarit, il est dur au mal : il subit une fracture de la mâchoire lors de la saison, mais joue le match suivant avec la mâchoire verrouillée.

McDonald, Norm Van Brocklin, Buck Shaw et Chuck Bednarik

Il augmente encore le volume de sa production en 1960 avec 13 touchdowns (nouveau double vote), mais le plus important est celui qu’il marque en finale NFL contre les Green Bay Packers du légendaire Vince Lombardi : Philadelphie gagne 17-13 et emporte son troisième titre. Lombardi lui-même déclare après le match :

Si j’avais 11 Tommy McDonald , je serais champion tous les ans.

Préférant jouer sans gants pour mieux sentir la balle, allant jusqu’à passer du papier de verre sur ses doigts pour les rendre plus sensibles, étudiant sans cesse le jeu de ses adversaires pour trouver les moindres défauts, étant parmi les derniers à jouer sans facemask, McDonald réussit son chef d’oeuvre personnel en 1961 : il mène la ligue avec 1144 yards et 13 touchdowns en 64 réceptions et décroche un troisième double vote Pro-Bowl/All-Pro ; il en profite pour établir un record de franchise qui tient toujours avec 237 yards dans un match contre les Giants. Il bat son record de yards l’année suivante avec 1146 en route vers un quatrième double vote, avant de voir sa production diminuer légèrement en 1963 ; il marque néanmoins 8 touchdowns.

Malheureusement son talent ne suffit pas, et la franchise des Eagles s’écrase suite au titre. En 1964, Joe Kuharich est nommé entraîneur et il doit remplir les trous dans l’effectif. Il décide d’échanger McDonald – à regret – avec Dallas contre les Linemen Lynn Hoyem, John Meyers et le Kicker Sam Baker. Le receveur fait une année correcte à 46 réceptions pour 612 yards mais il ne marque que deux fois ; l’émergence du futur Hall Of Famer « Bullet » Bob Hayes pousse la franchise texane à l’échanger à nouveau avec les Los Angeles Rams contre le Kicker Danny Villanueva.

McDonald connaît une résurgence en 1965, établissant son record de carrière en réceptions avec 67 pour 1036 yards et 9 touchdowns, ce qui lui octroie un dernier vote Pro-Bowl. Il commence alors à décliner lentement sa deuxième saison, puis il est échangé à Atlanta. Il fait une saison respectable chez les Falcons puis une dernière à Cleveland en 1968 où il est rarement utilisé ; cela lui permet quand même de jouer la finale NFL contre Baltimore, perdue 34-0. Quelques semaines plus tard, il annonce sa retraite.

Le receveur longtemps dénigré pour son gabarit s’arrête en 1969 en étant dans le top-6 de l’histoire dans les catégories majeures de réception : sixième en réceptions (495), quatrième en yards (8410) et deuxième en touchdowns (84). Il termine avec une moyenne de 17 yards par réception, un ratio d’un touchdown toutes les 5.9 réceptions, et une série de 93 matchs consécutifs avec au moins une réception. Il est également le meilleur marqueur de touchdowns en réception de la franchise des Eagles (66) à sa retraite, et il ne sera dépassé que par Harold Carmichael avec 79. Mais ce qui le rend particulièrement fier, c’est de n’avoir raté que trois matchs pendant ses 11 premières saisons en NFL.

Après sa carrière, McDonald s’essaie aux arts et fonde Tommy McDonald Entreprises, une entreprise de portraits et de plaques dont les sujets sont principalement des athlètes. S’il peint par hobby, il engage des artistes talentueux qui font le travail pour son entreprise. En 1998, il reçoit enfin l’honneur d’être intronisé au Hall Of Fame et laisse un souvenir mémorable par cette joie de vivre qui l’a toujours caractérisé.

Tommy McDonald disparaît le 24 septembre 2018 à l’âge de 84 ans ; la fin d’un véritable personnage qui a prouvé que la taille ne faisait pas tout dans le football… même si la ligue mettra encore un certain temps avant de vraiment le comprendre.