Fiche Légende : Mike Singletary

#50 – Linebacker

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Michael Singletary
Date de Naissance 9 Octobre 1958
Lieu de Naissance Houston, Texas
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Worthing High, Houston, Texas
Université Baylor
Draft 2e tour de 1981 (#38)
Équipes Joueur :
Chicago Bears (1981-1992)
Coach :
Baltimore Ravens (LB, 2003-2004)
San Francisco 49ers (LB, 2005-2008)
San Francisco 49ers (HC, 2008-2010)
Minnesota Vikings (LB, 2011-2013)
Los Angeles Rams (Asst, 2016)
Statistiques 13 saisons
179 matchs – 172 comme titulaire
1488 plaquages / 19 sacks
12 fumbles recouvrés
7 interceptions
Record comme Head Coach : 18-22
HONNEURS
Pro-Bowls 10 (1983-1992)
All-Pro 9 (1983-1991)
Performances notables
Récompenses 2 fois Defensive Player Of The Year (1985, 1988)
1 bague de champion (1985)
Membre de l’équipe NFL des années 1980
Hall Of Fame Classe de 1998

 

Biographie

 

Alors que la tragédie a frappé sa famille plusieurs fois en quelques années et qu’il ne se sent pas le courage d’aller au-delà de l’environnement pauvre dans lequel il a vécu toute sa vie, Mike Singletary, âgé de 12 ans, a une conversation avec sa mère qui va tout changer. Elle lui dit qu’il a quelque chose de spécial et lui demande de devenir l’homme de la maison dans ces temps difficiles. Il va dans sa chambre, sort une feuille de papier et écrit ses objectifs pour s’en sortir : aller à l’Université (sur une bourse sportive si nécessaire), devenir All-American, obtenir un diplôme, être drafté en NFL, devenir All-Pro, aller au Super Bowl, acheter une nouvelle maison pour sa mère et avoir sa propre entreprise. Il avait juste oublié d’ajouter le Hall Of Fame, mais pour le reste, cela s’est réalisé.

Michael Singletary naît en octobre 1958 à Houston, dans l’état du Texas. Il est le dernier d’une fratrie de 10 enfants qui vit dans un quartier pauvre à la périphérie de la ville. Son père, Charles, est un pasteur qui se dispute à longueur de temps avec sa femme, Rudell, et qui impose une discipline stricte : les enfants ne peuvent s’habiller n’importe comment et n’ont pas le droit de pratiquer des activités sportives car elles détournent de la foi. Cela n’empêche pas le jeune Mike d’allumer la télévision en catimini, de baisser le son, et de regarder la NFL. Il rêve de jouer, mais il est un enfant chétif qui a souvent des problèmes aux bronches.

La tragédie s’invite dans la famille : alors que Mike n’a que cinq ans, un de ses grands frères, Dale, meurt intoxiqué à cause du poêle à charbon. Au fur et à mesure, ses parents s’éloignent l’un de l’autre, au point de demander le divorce. Mike, qui a déjà beaucoup de ressentiments, est alors pris en charge par son grand frère Grady, l’aîné de la fratrie. Bien que Grady lui-même soit attiré par les dangers de la rue dans un quartier pauvre, il fait attention à ce que Mike ne commette pas les mêmes erreurs que lui.

Mais les malheurs ne s’arrêtent pas là : quand Mike à 12 ans, Grady est victime d’un carambolage de six voitures causé par un conducteur ivre ; il n’en réchappe pas. À cet instant, Mike Singletary n’est qu’un garçon du ghetto de Houston qui ne sait pas ce qu’il veut faire, et surtout s’il en serait capable ; il est facile de se laisser aller à la médiocrité et d’écouter ceux qui pensent que vous ne valez rien. C’est à cet instant qu’il a cette discussion avec sa mère qui change le cours des choses, et qu’il décide de s’en sortir.

Il intègre le lycée Evan Worthing et son équipe de football aux postes de Guard et de Linebacker. Il devient un vrai bourreau de travail car il a peur de l’échec et d’être renvoyé dans les quartiers pauvres. Il trouve une figure paternelle en Oliver Brown, le Coordinateur Défensif, qui pousse le garçon à toujours viser plus haut car il est persuadé que Singletary pourra faire de grandes choses plus tard ; notamment sur le fait qu’il a toutes les qualités d’un leader.

Malgré une carrière lycéenne de qualité, il ne reçoit pas beaucoup d’offres de bourse sportive ; il faut dire que Worthing ne possède pas de films de ses matchs. Un assistant coach à l’Université de Baylor remarque Singletary sur le film d’une autre école, et il le fait visionner au Head Coach, Grant Teaff. Ce dernier n’a besoin que de trois actions pour décider qu’il faut absolument le faire venir : son rayon d’action et son intensité sur le terrain sont rares à ce niveau.

Singletary va rapidement donner raison à Teaff, qui va devenir une autre figure paternelle, alors que son coach d’unité va lui apprendre les vraies rouages du poste de Middle Linebacker : le joueur accumule 662 plaquages en trois saisons avec les Bears, un record de l’Université qui tient toujours ; parmi ces 662, il en réussit 232 sa seule année de sophomore, dont 35 dans un match contre Arkansas. Il a été voté All-American ses deux dernières années (1979 et 1980) ; en 1979, il est même le seul junior à être élu dans l’équipe All-Southwest Conference.

Teaff fait un dernier geste envers son joueur quand ce dernier sort de Baylor avec son diplôme : il contacte le légendaire Head Coach des Cowboys Tom Landry, en lui recommandant de sélectionner Singletary à la draft NFL de 1981. Cela est précédé d’une entrevue qui se passe plutôt bien, mais le vice-président du personnel des joueurs, Gil Brandt, lui dit qu’il est trop petit pour le poste avec une taille de 1m80. Désappointé, le joueur subit une nouvelle déconvenue quand il n’est drafté qu’au deuxième tour par Chicago (Bears – comme Baylor) ; et ce n’est pas fini : il fait la connaissance de son Coordinateur Défensif, Buddy Ryan, abrasif au possible, qui l’appelle le « petit gros » en lui disant qu’il n’a rien à faire au poste de Middle Linebacker.

Singletary manque d’en venir aux mains avec lui, mais le vétéran Defensive Tackle Jim Osborne le reprend et lui dit de faire ses preuves sur le terrain ; son talent fera le reste. Après un départ un peu chaotique, il explose contre les Chiefs, obtient l’aval de Ryan, et s’installe pour très longtemps au coeur d’une défense de Chicago qui est en train de monter en puissance. Il devient le leader de l’escouade et gagne de plus en plus de notoriété en 1982 et surtout en 1983, recevant un double vote Pro-Bowl/All-Pro.

C’est le début de la période faste des Bears : l’attaque se met enfin au diapason d’une défense qui est devenue terrifiante avec, en son milieu, « Samurai » Mike ; il est surnommé ainsi à cause de son intensité et de sa concentration sur le terrain. Ryan a mis au point sa fameuse 46 Defense qui permet à ses défenseurs d’être dans la meilleure position pour arrêter le porteur de balle ; mais elle n’a aucune chance de réussir sans l’intelligence et la capacité de réaction de son général.

Singletary est ce joueur rare, grâce notamment à de longues heures passées à étudier les adversaires : il va enchaîner SIX doubles votes Pro-Bowl/All-Pro de 1984 à 1989, dont son chef-d’oeuvre personnel, la saison 1985 ; il totalise 161 plaquages dont 109 solo, 3 sacks, 1 interception, 1 fumble forcé, 3 fumbles recouvrés et 10 passes déviées. Il gagne le titre de Defensive Player Of The Year dans une des meilleures défenses de l’histoire : elle amène Chicago à un bilan de 15-1 et à une victoire écrasante 46-10 au Super Bowl XX contre New England.

Richard Dent et Mike Singletary

Cependant, l’animosité extrême qui existe entre Buddy Ryan et le Head Coach, Mike Ditka, pousse Ryan à partir pour devenir l’entraîneur de Philadelphie ; malgré l’intensité de Singletary qui ne baisse pas d’un cran, les Bears ne retrouveront jamais le succès. Il fait deux nouvelles saisons exceptionnelles en 1986 et en 1988, cette dernière lui permettant de recevoir un deuxième titre de Defensive Player Of The Year ; néanmoins, l’attaque n’est plus aussi efficace et un deuxième Super Bowl ne vient pas. Il continue de jouer à un haut niveau au tournant des années 1990, empilant les votes Pro-Bowl et quelques votes All-Pro.

Après la saison 1992, à 34 ans, il sent qu’il a épuisé toute son énergie et qu’il ne peut plus rien donner au football en tant que joueur. Il prend sa retraite après 12 saisons en ayant seulement manqué deux matchs en 1986, auréolé de ses 10 votes Pro-Bowl, ses 9 votes All-Pro et sa bague de champion. Il se consacre alors à sa grande famille : il a sept enfants avec sa femme, Kim, mais il en profite aussi pour écrire des livres et monter une entreprise de consulting sur le leadership. Il reçoit plusieurs honneurs après sa retraite, dont son intronisation au Hall Of Fame dès sa première année en 1998.

Le football ne tarde d’ailleurs pas à se rappeler à lui, de l’autre côté de la touche : en 2002, le Coordinateur Défensif des Ravens Mike Nolan lui demande s’il serait intéressé pour venir coacher Ray Lewis ; déjà sur la voie de sa propre carrière exceptionnelle, le Linebacker de Baltimore a besoin de quelqu’un de spécial pour lui apporter un petit plus. La collaboration marche bien, et quand Nolan devient le Head Coach des San Francisco 49ers en 2004, il emmène Singletary avec lui pour devenir son assistant Head Coach et le coach des Linebackers.

Il fait du bon travail : son nom flotte ici et là en 2007 pour un poste de Head Coach, mais il reste en Californie et finit par prendre la place de Nolan quand ce dernier est renvoyé au cours de la saison 2008. Singletary doit remotiver une équipe des 49ers qui végète à 2-5 ; dès son premier match, Coach Mike impose son style : le Tight End Vernon Davis commet un geste gratuit sur un joueur de Seattle qui lui vaut une pénalité, et Singletary le renvoie directement au vestiaire, refusant de cautionner un tel comportement. Après le match, il a une conférence de presse mémorable dans laquelle il déclare :

Voici ce en quoi je crois, je suis de la vieille école : je préfère avoir 10 joueurs sur le terrain et être pénalisé à chaque action, plutôt que de jouer à 11 en sachant que ce joueur [Davis] ne veut pas faire partie de l’équipe. Tout tourne autour d’eux, pas de l’équipe. Je ne peux pas les faire jouer. Je ne peux pas gagner avec eux. Je ne peux pas les entraîner. Je veux des gagnants. Je veux des gens qui veulent gagner !

Son intensité réveille la franchise (et Davis lui-même qui va travailler pour devenir un All-Pro) ; San Francisco termine 7-9, et l’organisation lui offre le poste de Head Coach pour de bon. Cependant, cette intensité finit par irriter les joueurs, et il n’arrive pas à accepter qu’ils ne soient pas tous capables du même dévouement que lui. Après une saison 2009 à 8-8, il est renvoyé un match avant la fin d’une saison 2010 à 5-10.

Il revient en NFL comme assistant Head Coach et coach des Linebackers à Minnesota : ce n’est pas une surprise car le Head Coach est son ancien partenaire des Bears, Leslie Frazier ; il est débarqué fin 2013 en même temps que lui. Il fait une année comme consultant défensif aux Rams entraînés par un autre partenaire de Chicago, Jeff Fisher. Récemment, il est le Head Coach d’une académie chrétienne au Texas, et il est prévu qu’il soit le Head Coach d’une franchise de Memphis dans l’AAF, l’Alliance of American Football, en 2019.

Mike Singletary a toujours été l’homme d’une vision, et cela a commencé quand il avait 12 ans. Désormais, il a la vision de devenir un Head Coach de football, et il compte bien réussir là aussi.