Fiche Légende : Len Ford

#50,53,80,83 – Defensive End

 

 

Présentation

 

GÉNÉRALITÉS
Nom complet Leonard Guy « Len » Ford Jr.
Date de Naissance 18 Février 1926
Lieu de Naissance Washington, D.C.
Date de Décès 14 Mars 1972
Lieu de Décès Detroit, Michigan
CARRIÈRE
Lycée Armstrong High, Washington
Université Michigan
Draft Non-drafté en 1948
Équipes Los Angeles Dons (AAFC, 1948-1949)
Cleveland Browns (1950-1957)
Green Bay Packers (1958)
Statistiques 11 saisons
125 matchs – 114 comme titulaire
67 réceptions / 1175 yards (17.5)
8 touchdowns
20 fumbles recouvrés
3 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls 4 (1951-1954)
All-Pro 4 (1951-1954)
Performances notables Record de fumbles recouvrés à sa retraite (20)
Récompenses 3 titres de champion NFL (1950, 1954, 1955)
Membre de l’équipe NFL des années 1950
Hall Of Fame Classe de 1976

 

Biographie

 

À la jonction des années 1940 et 1950, le légendaire Head Coach Paul Brown révolutionne le football offensif avec une attaque verticale et aérienne encore jamais utilisée à ce niveau. Cela pousse les Coordinateurs Défensifs adverses à élaborer des stratégies pour stopper cela en transférant les forces défensives de la ligne à l’arrière-garde. Ce processus, après plusieurs étapes, va donner naissance à la fameuse défense 4-3 que tout le monde connaît aujourd’hui ; une de ses premières figures de proue est le Defensive End des Colts et futur Hall Of Famer Gino Marchetti. Cependant, ironiquement, les Browns eux-mêmes commencent également à en utiliser une version grâce à l’arrivée d’un phénomène à la tête de la meilleure défense de l’époque : Len Ford.

Leonard Ford naît en février 1926 dans la capitale du pays, Washington D.C. Son père, Leonard Sr., travaille dans des institutions gouvernementales. Comme beaucoup d’enfants de la Grande Dépression qui frappe le pays, pour se changer les idées, le jeune Leonard se tourne vers la pratique du sport ; rapidement, il s’avère qu’il possède une taille et une force supérieures à la moyenne des garçons de son âge. Cela est notamment visible lorsqu’il intègre le lycée Armstrong : son profil physique lui permet de participer aux équipes de football, baseball et basketball, et le force même parfois à change de poste ; sur le gridiron, il veut être coureur, mais sa taille pousse son entraîneur Theodore McIntyre à le resituer comme receveur en attaque.

Sa dernière année, il est capitaine des trois équipes et se démarque comme un des meilleurs athlètes de la capitale. Il est clair qu’il peut devenir un joueur professionnel quand il termine son cursus lycéen en 1944, mais il reste à déterminer dans quel sport car il va vite se heurter à une barrière encore infranchissable à l’époque : la couleur de sa peau. S’il possède une vraie possibilité de briller au baseball, Jackie Robinson n’est pas encore arrivé ; c’est trois ans plus tard, en 1947, que l’afro-américain est le premier à casser la barrière de la couleur en MLB. De fait, Ford décide de se concentrer sur le football : son entraîneur lui préconise de s’inscrire à l’Université de Morgan State, une faculté noire de Baltimore, afin de poursuivre dans cette voie sous l’égide du coach Eddie Hurt.

De nouveau, il brille par ses capacités : il intègre les équipes de basket et de football dès sa première année, gagne un titre sur le parquet et devient un des meilleurs joueurs sur le gridiron, évoluant toujours des deux côtés du ballon ; il est alors un grand gaillard d’1m96 et 86 kgs. Néanmoins, ses beaux débuts sont stoppés net par la Seconde Guerre Mondiale : il est appelé à servir dans la Navy, même si nous sommes déjà en 1945 et que son passage militaire est court. Quand il revient à son cursus universitaire, il décide d’être transféré à l’Université de Michigan où il espère avoir un rayonnement supérieur et jouer dans le fameux Rose Bowl.

Son voeu se réalise lors de sa dernière année dans une équipe des Wolverines entraînée par Fritz Crisler qui semble remplie de talents, mais qui a du mal à le concrétiser sur le terrain. Ford ne sera jamais titulaire à part entière dans cette équipe, se trouvant derrière Bob Mann, futur receveur NFL ; néanmoins, sa taille (il est le plus grand de l’équipe) et son agilité lui permettent de se faire remarquer. Capable de réceptions spectaculaires à une main et plaqueur infatigable en défense, il fait partie de l’équipe invaincue des « Mad Magicians » de Michigan en 1947 : elle termine 10-0 avec plusieurs blanchissages et remporte une victoire écrasante contre USC lors du Rose Bowl, 49-0. Le joueur est nommé All-American et joue dans le All-Star Game universitaire à Chicago.

Malheureusement pour lui, ces accolades ne lui permettent toujours pas de passer la barrière de la race ; encore une fois, il arrive « trop tôt » : George Taliaferro deviendra le premier afro-américain drafté en NFL l’année suivante, en 1949. Pour l’heure, Ford passe les 32 tours sans être sélectionné… mais il n’a pas tout perdu. En 1946, une ligue parallèle a joué sa première saison, l’All-American Football Conference (AAFC) ; forcément, une jeune institution comme celle-ci ne peut se permettre d’être aussi restrictive que la grande ligue, aussi Ford est-il choisi dans la draft de l’AAFC au troisième tour par les Los Angeles Dons.

Il engrange 31 réceptions pour 598 yards et 7 touchdowns en 1948, tout en continuant de terroriser les porteurs de balle en défense, que ce soit coureur ou Quarterback ; il en profite même, pendant l’intersaison, pour jouer au basket avec une équipe de New York d’une ligue noire. Sa deuxième saison à L.A. le voit réussir 36 réceptions pour 577 yards et un touchdown.

C’est alors que l’AAFC et la NFL décident de fusionner, mais partiellement : seuls les Cleveland Browns, San Francisco 49ers et Baltimore Colts sont intégrés à la grande ligue ; les Dons, comme le reste des autres franchises d’AAFC, disparaissent. Ford ne va pas tarder à trouver une nouvelle maison : dans la draft suivante, ce sont les Browns qui le récupèrent au deuxième tour. Paul Brown veut le spécialiser en défense : s’il a tous les attraits d’un excellent Tight End (il a pris du poids au point de dépasser les 100 kgs), c’est comme Defensive End qu’il peut faire le plus de dégâts.

Il semble le confirmer dans sa première saison NFL, en 1950, mais une grave blessure met la suite de sa carrière en jeu : contre les Chicago Cardinals, il prend un coup de coude qui lui fracture le nez, l’os zygomatique, le maxillaire et lui casse plusieurs dents. Il a besoin de chirurgie reconstructrice, mais il revient à temps pour la finale ; à condition de porter un casque spécial qui le protège. Il fait sa part du travail et permet à Cleveland de l’emporter 30-28 face aux Los Angeles Rams.

C’est en 1951 qu’il fait sa première saison complète, récoltant par la même le premier de quatre doubles votes Pro-Bowl/All-Pro consécutifs. Il devient une vraie terreur et participe activement à l’énorme succès des Browns qui continuent de truster les places en finale : ils perdent les trois premières (contre les Rams en 1951 et Detroit en 1952 – 1953) mais gagnent les deux suivantes (contre Detroit en 1954 et les Rams en 1955) ; il se fait particulièrement remarquer dans celle de 1954 où il intercepte deux passes dans une large victoire 56-10. Il joue deux saisons de plus, en 1956 et 1957 ; les Browns accèdent à une autre finale, perdue contre Detroit.

Ford, arrivé en surpoids, rattrapé par l’âge et freiné par une blessure à l’épaule, est échangé à Green Bay contre un choix de draft ; c’est une année 1958 misérable à 1-10-1, et le joueur décide de s’arrêter là. Il prend sa retraite après 11 saisons et 125 matchs, toutes ligues confondues, ainsi qu’un record de 20 fumbles recouvrés ; dans les huit saisons qu’il a passées à Cleveland, l’équipe a terminé six fois comme meilleure défense en points encaissés.

Après sa carrière, il tente mais ne parvient pas à obtenir un diplôme en droit, puis il devient directeur assistant d’un centre de loisirs à Detroit. Il est alors happé par les démons de l’alcool, et il subit une crise cardiaque en 1972 ; il décède à l’âge de 46 ans. Il est intronisé de manière posthume au Hall Of Fame quatre ans plus tard comme le premier natif de Washington et le premier défenseur des Browns de cette époque.