NFL Team Honors III : Seattle

500-Seahawks

Est-ce la fin d’un cycle qui a mené les Hawks au sommet de la NFL avec une attaque explosive et opportuniste derrière une défense historique ? Si c’est le cas, on peut noter que des ères se sont terminées bien plus mal que celle-là. Cela fait maintenant deux années de suite que Seattle a payé sa relative chance au niveau des blessures dans la période précédente, surtout en défense où, encore une fois, plusieurs talents ont été retirés. Et quand elle ne tient plus, les négligences du côté de l’attaque ressortent plus franchement malgré tous les miracles que le #3 peut faire.

À lire en évitant Las Vegas.

 

SEATTLE SEAHAWKS
2e NFC West ~ 9-7

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Les Seahawks avaient fini par être rattrapés par la mauvaise qualité de leur ligne offensive (blessures limitant Russell Wilson, jeu de course au ralenti) et par les blessures (Tyler Lockett, Earl Thomas). Si on pouvait légitimement penser que la défense allait se remettre d’elle-même avec le retour de son leader de couverture, les cinq gros offensifs restaient la question majeure de l’équipe de Seattle. De fait, était-il vraiment judicieux d’aller chercher le bust ex-Jaguar Luke Joeckel ? Était-ce un autre signe que la franchise avait un problème de détection de talent au poste, ou un coup de poker qui allait se révéler payant ? Il n’était pas arrivé seul : l’ex-Texan Oday Aboushi devait aussi servir de vétéran dans le groupe qui accueillait également le deuxième tour de draft Centre Ethan Pocic. Pour finir sur l’attaque, Marshawn Lynch avait négocié sa sortie de retraite et son départ ; d’un coureur à dreadlocks à l’autre, l’ex-Packer Eddie Lacy avait été signé avec des jalons rémunérateurs pour surveiller son poids. Mais à part cela, pas de grosses modifications : le retour de blessure de Lockett et le développement de Paul Richardson offraient des belles perspectives derrière le duo Doug Baldwin – Jimmy Graham.

En fait, peut-être de manière surprenante, c’était surtout la défense qui avait vu un arrivage pendant l’intersaison. Le plus gros avait été le dernier, l’échange choc amenant le monstre Defensive Tackle Sheldon Richardson des Jets contre le receveur Jermaine Kearse ; comme si Seattle avait besoin d’aide à ce niveau-là. Pour le reste c’était des contrats d’un an, que ce soit l’ex-Raven Linebacker Arthur Brown, l’ex-49er Linebacker Michael Wilhoite ou l’ex-Buc Safety Bradley McDougald ; sans parler de la manie des Hawks de vouloir la collection complète des busts de la draft 2013 avec la signature de l’ex-Dolphin Dion Jordan. La draft qui avait été très orientée : le deuxième tour Defensive Tackle Malik McDowell, les troisième tour Cornerback Shaquill Griffin, Safety Delano Hill et Defensive Tackle Nazair Jones, ainsi que le quatrième tour Safety Tedric Thompson et le sixième tour Safety… Mike Tyson. Certes, la Legion Of Boom ne rajeunissait pas, et le poste de Cornerback #2 opposé à Richard Sherman pouvait être vu comme le maillon « faible », mais fallait-il y voir un autre signe ? En tout cas, les titulaires avaient encore de quoi faire pour terroriser les attaques adverses.

Il est possible d’arriver au Super Bowl (et de le gagner) avec une ligne offensive très médiocre voire mauvaise, mais à un moment la réalité peut aussi bien rattraper Seattle et Wilson finir sur IR. C’était le danger #1 de la saison si la ligne ne s’améliorait pas, un fait qu’il était bien difficile de croire vu les mouvements de l’intersaison. Mais dans l’absolu, les Hawks restaient bien entendu dangereux.

 

La saison

 

  • Week 1 : @Green Bay, 9-17
  • Week 2 : San Francisco, 12-9
  • Week 3 : @Tennessee, 27-33
  • Week 4 : Indianapolis, 46-18
  • Week 5 : @LA Rams, 16-10
  • Week 6 : BYE
  • Week 7 : @NY Giants, 24-7
  • Week 8 : Houston, 41-38
  • Week 9 : Washington, 14-17
  • Week 10 : @Arizona, 22-16
  • Week 11 : Atlanta, 31-34
  • Week 12 : @San Francisco, 24-13
  • Week 13 : Philadelphia, 24-10
  • Week 14 : @Jacksonville, 24-30
  • Week 15 : LA Rams, 7-42
  • Week 16 : @Dallas, 21-12
  • Week 17 : Arizona, 24-26

 

Le bilan

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 5-3, 4-4.
    • Par quart de saison : 2-2, 3-1, 3-1, 1-3.
    • À domicile : 4-4.
    • À l’extérieur : 5-3.
    • Dans la division : 4-2.
    • Dans la conférence : 7-5.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 3-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 4-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-0-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 115-138-3 (0.455, 25e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 126-130 (0.492, 18e).
    • Écart entre les deux : 0.037 (7e).

Quand on a les Rams et les 49ers dans sa division, qui comptent à eux deux pour +20 victoires, avec en plus les Jaguars à +7, c’est à se demander comment l’écart entre le bilan projeté et le bilan réel n’est pas plus énorme (les chutes de Dallas, des Giants et de Green Bay). L’enseignement le plus frappant de cette saison, c’est que le CenturyLink n’est plus cette forteresse imprenable de jadis (4-4). Les bilans dans la division et la conférence sont identiques à un match nul près ; la différence vient des matchs contre les équipes terminant en positif (3-2 vs. 3-4), les matchs contre les équipes qualifiées en playoffs (3-1 vs. 2-4) et les matchs à une possession (5.5-3.5 vs. 4-6). Autre souci des Hawks : ils ont souvent démarré lentement, les forçant à des retours en deuxième mi-temps (6 victoires arrachées dans les 30 dernières minutes).

 

La réalité

 

Pour rebondir sur cela : une différence de points de -3.3 en première mi-temps (23e) à cause de 7.8 points marqués (29e) dont 4.3 en deuxième quart-temps (28e) ou 16 points au total sur le premier drive offensif (26e) ; le différentiel bondit à +5.4 en deuxième mi-temps grâce à 15.1 points marqués dont 8.9 en dernier quart-temps – les meilleures marques de la ligue. Cela prouve bien l’inconstance de l’équipe : elle a scoré bien plus de TDs (+11 à 43 – 7e) mais elle finit à un nombre de points marqués équivalent à 2016 (+0.8 à 22.9 – 11e) à cause d’une attaque qui a moins avancé et d’un nombre de Field Goals en baisse (-12 à 21 – 23e). La preuve : 330.4 yards par match (15e), 27.36 yards par drive (22e), 5.2 yards par action (17e), 18.7 first downs (19e), 48 voyages en redzone (21e), 37.6% des actions dans le terrain adverse (24e) avec 11 drives y démarrant (24e), 37.2% de 3e tentatives converties (21e) ou 29.4% de drives terminant en 3&out (29e). Elle a un peu contrebalancé en étant plus explosive avec +9 big plays à 70 (4e) mais -4 homeruns à 12 (10e). Et l’équipe est toujours la pire de NFL en matière de pénalités : 9.2 pour 83.9 yards en moyenne.

Heureusement, la défense a tenu la baraque comme d’habitude, n’est-ce pas ? Oui… et non. Elle a lâché un peu plus de points (+2.5 à 20.8 – 13e) mais autant de TDs (+1 à 34 – 8e) ; elle a même scoré bien plus de TDs (+3 à 4 – 5e), a réussi 2 safeties (top NFL) et a volé plus de ballons (+6 à 25 – 9e) avec notamment 3 picks-6 (top NFL). Elle a été stable avec 323.2 yards encaissés (11e), 4.9 yards par action (5e), 53 big plays (8e) dont 8 homeruns (8e), 48 voyages adverses en redzone (9e) dont 47.6% terminant en TD (7e) et 38.1% de 3e tentatives autorisées (15e). Mais elle a connu des milieux de match assez terribles avec 13.3 points encaissés en deuxième et troisième quart-temps cumulés, a autorisé un peu plus de first downs avec 19.8 (19e), en a offert bien trop sur pénalité avec 14.1% (30e) et surtout elle a été incroyablement friable sur les situations en Goal-To-Go avec 44.1% terminant en TD (32e) ; il est rare de voir la défense des Hawks être si régulièrement enfoncée par l’attaque adverse près de sa ligne d’en-but.

Voici les récompenses de la saison :

Reprenons une des stats ci-dessus : les Hawks ont scoré 38 TDs en attaque (43 moins les 5 de la défense). Le Quarterback Russell Wilson a été directement responsable pour 37 d’entre eux : non seulement il a terminé en tête de la NFL avec 34 TDs à la passe, mais il a terminé en tête de son équipe avec 3 TDs au sol. Comment voulez-vous donner le Most Valuable Player à quelqu’un d’autre ? Encore plus terrible pour l’attaque terrestre, il est en fait le meilleur COUREUR de Seattle avec 95 courses pour 586 yards et un taux de first down de 36.8% (3e) ; ce n’est pas une surprise puisque, logiquement, les Quarterbacks vont truster le sommet de la liste de cette stat (ils courent moins).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Russell+Wilson+Demarcus+Lawrence+Seattle+Seahawks+3ZKc-vLCLw9l.jpgSi vous voulez une autre preuve qu’il est l’âme de cette franchise, elle a suivi sa courbe de performance : des débuts de matchs difficiles, une flambée généralisée en deuxième mi-temps pour sauver la patrie, et un écroulement en fin de saison sous le poids de la charge. Certains vous diront que c’est justement un problème et qu’un certain #54 mérite plus le titre de MVP que lui, mais vous pouvez aussi comparer le talent autour de chacun depuis plusieurs années. Il termine à 61.3%, 3983 yards (7.2), 34 TDs, 11 INTs, 3 fumbles, 43 sacks et 95.4 de QB Rating.

Avec les blessures de Richard Sherman et Kam Chancellor (dans le même match en plus), la Legion Of Boom a pris un sacré coup sur la tête… et pourtant les stats de la couverture ont été équivalentes voire un peu meilleures que l’année dernière ; nous y reviendrons un peu plus bas. Mais nous pouvons déjà dire que si les arrières ont tenu la baraque, c’est grâce aux trois armes préférées des General Managers : la draft, la signature de Free Agent et l’échange. Laissons le premier pour une récompense suivante : braquons le projecteur sur le Cornerback Justin Coleman et le Safety Bradley McDougald.

Arrivé via échange de New England, Coleman a gagné sa place dans le slot en battant Jeremy Lane et il s’est parfaitement intégré, que ce soit en défense ou sur équipes spéciales : il termine la saison avec 9 passes défendues, 2 picks-6 (c’est ce qui s’appelle avoir de l’impact) et il est même venu titiller les Quarterbacks adverses avec 4.5 pressions dont 1.5 sack ; vu ce qu’il a coûté (un septième tour), c’était du vol. McDougald, l’ancien de Tampa Bay signé en FA, n’aurait pas dû jouer autant, mais les blessures d’Earl Thomas et de Chancellor en ont fait le deuxième Safety avec le plus de snaps, et il a été présent : 75 plaquages dont 3 run stuffs et 4 passes défendues. Ces deux acquisitions intelligentes ont été des facteurs dans le maintien d’un certain niveau dans l’unité malgré les pertes.

Si lointaine semble l’époque où nous pouvions mettre Marshawn Lynch et passer à la suite. Désormais, cette récompense est la propriété (en alternance) de Wilson ou de son receveur préféré, Doug Baldwin. Le sensationnel #89 continue d’être le go-to guy du #3 avec 75 réceptions pour 991 yards et 8 TDs ; toujours aussi explosif avec 18 gains de 20+ yards, toujours aussi sûr avec 2 drops et aucun fumble, toujours aussi décisif avec 44 first downs. À 1m80 et 86kgs, via cette connexion rare avec Wilson (notamment sur les gains longs), il continue de prouver, à l’instar d’Antonio Brown, Jarvis Landry ou de son ancien compère Golden Tate, qu’on peut très bien être le receveur le plus ciblé de son équipe et faire une excellente saison sans être une montagne athlétique.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Doug+Baldwin+Atlanta+Falcons+v+Seattle+Seahawks+CfE2HeRLP3bl.jpgÀ ses côtés, le Tight End Jimmy Graham a surtout été une cible privilégiée dans la redzone avec 10 TDs (2e NFL) sur 57 réceptions pour 520 yards, soit une moyenne de moins de 10 yards par réception ; si on ajoute les 7 drops (seul Marqise Lee a fait pire), le taux de réception de 58.2% et sa médiocrité au block, il est clair qu’il est désormais surtout un (sacré) finisseur. Le receveur Paul Richardson a connu sa meilleure saison en carrière avec 44 réceptions pour 703 yards (16.0 !), 6 TDs et 33 first downs, soit un excellent taux de 75% ; mais il a un taux de réception de 55% et 6 drops, un problème récurrent à Seattle (26 au total – 27e). Tyler Lockett n’en a qu’un sur 45 réceptions pour 555 yards et 2 TDs.

Le Linebacker Bobby Wagner a encore été le capitaine exemplaire, même si cette blessure à l’ischio a fini par le rattraper avec quelques performances indignes de son talent ; c’est aussi ce qui rend le débat avec Wilson pour le MVP un peu plus équilibré.

Néanmoins, c’est encore une saison remarquable : 133 plaquages avec 97 solo (top NFL) dont 13 run stuffs, 14.5 pressions dont 1.5 sack, 6 passes défendues, 2 INTs et 1 strip-6. Comme toujours, il a été accompagné de son fidèle lieutenant K.J. Wright qui a, lui aussi, réalisé une année pleine : 108 plaquages dont 6 run stuffs, 6 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré. Le duo a été efficace au sol mais également en couverture, étant de vrais poisons pour les coureurs et Tight Ends adverses avec les Safeties. L’ex-49er Michael Wilhoite a joué les troisièmes larrons, un poste toujours un peu oublié avec ces deux phénomènes, et il n’a pas forcément eu beaucoup d’impact avec 2 run stuffs, 1 passe défendue et 1 INT.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Jeremy+Lane+Wild+Card+Round+Detroit+Lions+4BumxUxjSZxl.jpgLa question est la suivante : est-ce que cette blessure de Wagner est responsable de la petite baisse de régime de l’équipe contre la course ? Certes ils ont eu une grosse opposition, notamment dans la division, mais on note ici ou là quelques signes : +21.1 yards par match à 114.0 (19e), +0.7 yards par course à 4.0 (14e), +4 big plays à 9 (10e) dont +3 homeruns à… 3 (21e) ou 4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (21e). Le nombre de TDs est stable à 14 (22e), mais il y a quand même eu des fuites, et les simples soucis du #54 ne sont pas suffisants comme explication : Seattle a réussi 55 run stuffs au total (14e) pour un taux par course adverse de 12.2% (21e).

Parmi ce total de run stuffs, Michael Bennett a été le plus actif avec 8, bien assisté par le sophomore Jarran Reed et Sheldon Richardson au coeur de l’unité avec 7 à eux deux. En général, c’est plutôt vers la gauche de l’unité et Frank Clark que cela a été un peu plus compliqué ; il a été bien plus à l’aise dans le pass-rush. La rapide (et grave) blessure de Cliff Avril n’a pas aidé. Le rookie Nazair Jones a été sympathique mais une blessure l’a mis sur la touche, Barkevious Mingo a eu moins d’influence. Dans un temps limité, l’ancien bust Dion Jordan a été plutôt intéressant… mais ce n’était pas exactement la même défense au sol.

Dans l’absolu, c’est le septième tour coureur Chris Carson qui aurait mérité la récompense (ou tout du moins qui l’aurait obtenue ex-aequo) si une blessure au genou n’avait pas rapidement mis fin à sa saison très prometteuse ; ce qui a eu un effet assez terrible sur le jeu de course, mais c’est une histoire pour une autre section.

Nous parlons d’ex-aequo car le récipiendaire est loin d’être un choix par défaut : le troisième tour Cornerback Shaquill Griffin a été une addition très intéressante dans l’arrière-garde, surtout au regard de toutes les blessures. On ne peut pas dire que Seattle trouvant un bon Corner à la draft soit une surprise, mais il n’était pas dit que Griffin puisse répondre de suite avec un plus grand temps de jeu que prévu : il a pris ses marques avec 15 passes défendues et 1 INT, gagnant ses galons de titulaire.

Le disque commence à être sérieusement rayé, et pourtant la signature de l’ex-Texan Left Tackle Duane Brown a été une très bonne décision puisqu’il est immédiatement devenu le meilleur membre de la ligne offensive… ce qui est loin d’être un exploit méritant sa statue à la sortie du stade. Même Justin Britt a semblé connaître un petit coup de mou cette saison. La signature de Luke Joeckel n’a pas vraiment été un succès. Le rookie Ethan Pocic a lutté au niveau professionnel. Oday Aboushi, D.J. Fluker, Rees Odhiambo… rien de tout cela n’a été probant. Et, bien sûr, nous terminons avec Germain Ifedi qui a accumulé 20 pénalités dont 16 acceptées (pires totaux NFL) pour 120 yards (4e pire).

Il n’est donc pas surprenant de voir des stats pareilles : 4 TDs au sol (32e) dont UN SEUL par un coureur. 14.9% des courses résultant en run stuff adverse (26e). 168 pressions lâchées (28e) dont 43 sacks (22e) ; et si Wilson en a ajouté quelques-uns en courant pour sa vie, il en a empêché bien plus : le taux de conversion de pression en sack n’est que de 25.6% (6e). C’est le souci quand vous avez une bonne partie de vos salaires en défense, et que votre Quarterback doit tout d’un coup passer d’un contrat rookie au rabais à un contrat de méga-star. Cependant, le plus embêtant c’est que non seulement la ligne ne s’améliore pas dans l’ensemble, mais les choix de draft n’apportent pas la qualité escomptée non plus.

58.7% de complétion (7e), 209.2 yards par match (6e) dont 87.8 après réception (3e), 6 yards par passe tentée (6e), 19 TDs (7e), 14 INTs (13e) dont 3 picks-6 (top NFL), 79.1 de QB Rating (8e), 44 big plays (10e) dont 5 homeruns (5e), 77 passes défendues (8e), 4 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (13e). La seule stat qui dénote est le taux de réception autorisée donnant un first down avec 56.2% (24e), mais sinon, pour le reste, on a peine à croire qu’il a manqué Sherman pendant une moitié de la saison ou presque (il était déjà à 7 passes défendues et 2 INTs).

La couverture a été aussi solide qu’on l’a connue, comme nous l’avons déjà évoqué avec Griffin, McDougald, Coleman ou les Linebackers. Bien entendu, le facteur #1 est le retour d’Earl Thomas de sa blessure de 2016 : le patrouilleur fou a encore fait des siennes avec 88 plaquages, 7 passes défendues, 2 INTs dont un pick-6 et 1 fumble forcé. Le retour au bercail de Byron Maxwell a également été couronné de succès avec 7 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé (home sweet home).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Earl+Thomas+Philadelphia+Eagles+v+Seattle+XABjSztoPe_l.jpgIl y a également un autre facteur à prendre en compte pour juger de la qualité des arrières : la ligne défensive, à l’instar du jeu au sol, a été active mais parfois un peu limite dans le pass-rush. Si Seattle a réalisé 152 pressions (6e), il n’y a eu « seulement » que 39 sacks (13e), soit un taux de conversion de 25.7% (26e). Cela s’est notamment vu avec Michael Bennett : il a été dangereux comme toujours avec 32.5 pressions, mais il n’a totalisé que 8.5 sacks, semblant parfois avoir perdu son explosivité pour finir l’action (ce qui ne remet pas en cause le travail qu’il a abattu dans tous les compartiments) ; il a également été pénalisé 15 fois dont 13 acceptées, ce qui commence à faire beaucoup avec Ifedi de l’autre côté.

Frank Clark continue d’être un bon choix avec 30 pressions dont 9 sacks ; il a également 2 passes déviées, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Dion Jordan a été d’une surprenante efficace : 10 pressions et 4 sacks ; commencerait-il une renaissance ? Jarran Reed a été une force à l’intérieur avec 4 run stuffs, 9.5 pressions dont 1.5 sack, 1 passe déviée et 1 fumble forcé. Sheldon Richardson l’a accompagné avec 2 run stuffs, 8 pressions dont 1 sack, 1 passe déviée, 1 INT, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés. Papy Dwight Freeney a apporté sa science avec parcimonie mais impact : 7 pressions dont 3 sacks. Cela reste donc dans l’ensemble vraiment intéressant, mais il manque un peu de cerise sur le gâteau, surtout avec Freeney et Avril en moins.

Aucune surprise étant donné que nous en avons déjà touché plusieurs mots ici ou là : le jeu au sol continue d’être terriblement orphelin de Beast Mode. Cela n’a pas aidé de libérer Alex Collins et de le voir faire des merveilles à Baltimore, mais il n’est pas sûr qu’il aurait pu faire mieux avec une ligne offensive pareille. De plus, il y a quand même eu des choix discutables  : par exemple, il était clair à Green Bay qu’Eddie Lacy est le genre de coureur « diesel » qui a besoin de porter le cuir pour se mettre en route. Il n’est pas étonnant qu’il finisse à 2.6 yards de moyenne avec seulement 69 courses derrière un tel gruyère ; il n’est pas fait pour courir en comité mais pour être le cheval de labour.

Carson était prometteur mais s’est blessé rapidement (4.2 yards de moyenne). J.D. McKissic est sympathique mais n’est pas un #1 ; il a au moins le mérite d’avoir scorer le seul TD au sol qui ne vienne pas de Wilson, et il a été présent à la réception avec 34 pour 266 yards et 2 TDs. Thomas Rawls et C.J. Prosise ne sont pas parvenus à construire sur les promesses de 2016 (2.7 et 2.1 de moyenne respectivement). Mike Davis a fini la saison en tête des « coureurs de formation » avec 68 courses pour 240 yards et 3 gains de 20+ yards… déprimant. C’est un miracle que Seattle termine à plus de 100 yards par match au sol (101.8) et 4.0 yards de moyenne quand on voit qu’il n’y a aucun homerun et aucun match d’un coureur à 100+ yards ; merci à Wilson et à Carson, ce dernier ayant réussi la « meilleure » performance avec 93 yards en Week 2 face à San Francisco.

Vous avez le choix, il y a beaucoup de décisions en Free Agency qui ont été couronnées de succès : McDougald, Coleman, Brown, Richardson… citons Justin Coleman qui a vraiment été remarquable et décisif en scorant par deux fois.

Vu que les Hawks n’ont cassé la tirelire pour aucun des joueurs arrivés avec seulement des contrats d’un an, difficile de trouver un vrai bust, mais l’équipe devait en attendre largement plus de Luke Joeckel et Eddie Lacy à 13M$ sur l’année en cumulé.

La victoire 24-10 sur Philly en Week 13. Il n’a pas été parfait, mais c’est le match le plus complet réalisé sans Sherman et Chancellor contre les futurs champions en titre qui n’avaient pas encore perdu Carson Wentz. De plus, c’est un des rares matchs où Seattle a BIEN démarré (10-0) et, malgré quelques failles ici ou là, a su maintenir la pression pour se relancer dans la course aux playoffs.

La tôle 42-7 à domicile contre les Rams en Week 15. Deux semaines plus tard, avec la division en jeu, Wilson passe son match le nez dans le gazon, la défense cède complètement devant Todd Gurley et les équipes spéciales s’écroulent ; résultat : la pire défaite de l’ère Pete Carroll et des Hawks qui ne sont plus maîtres de leur destin. Tout ça au CenturyLink.

La fin de match contre Jacksonville. Pris en sandwich entre les deux matchs précédents, la bataille de Week 14 contre Jacksonville a vu une fin qui résume assez bien la saison de Seattle. Dans un flashback du Super Bowl XLIX, Bennett plonge dans les genoux du Centre Brandon Linder pour forcer un fumble lors d’une victory formation. Sans surprise, bagarre et expulsions. Mais cela rentre dans la quatrième dimension quand des fans des Jags lancent des projectiles sur le défenseur de Seattle Quinton Jefferson, expulsé lui aussi. On est à deux doigts de le voir monter dans les tribunes, Ron Artest-style. Les fans en question ont visiblement été bannis à vie, ce qui est le minimum… mais Bennett n’a même pas reçu d’amende, parce qu’en NFL la morale est « toujours » sauve.

 

Le futur

 

Domicile : Arizona, Dallas, Green Bay, Kansas City, LA Chargers, LA Rams, Minnesota, San Francisco.
Extérieur : Oakland (UK), Arizona, Carolina, Chicago, Denver, Detroit, LA Rams, San Francisco.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 5.
Bilan cumulé en 2017 : 134-122 (0.523, 5e).

Bienvenue dans la NFC West, et cela pourrait empirer si San Francisco continue sur sa lancée. Les Hawks auront également du travail pour redorer le blason de leur stade avec un programme assez dément : Dallas, Green Bay, Kansas City, les deux LA et Minnesota en dehors de la division.