NFL Team Honors III : Minnesota

500-Vikings

Une saison qui n’a pas débuté idéalement entre les absences prévues et imprévues, mais l’équipe avait la solidité et le talent nécessaires pour survivre, embarquant sur une série de 8 victoires consécutives pour terminer à un cheveu de la tête de la conférence. Elle a néanmoins eu besoin de tout son talent et d’un peu de chance pour passer en playoffs ; c’est à ce moment que les anciens démons sont remontés à la surface : les Vikings sont 0-6 dans les finales NFC depuis leur dernière apparition au Super Bowl en 1976 (1977, 1987, 1998, 2000, 2009, 2017). Pas de première finale d’une équipe dans son stade ; il va falloir parfaire un peu l’effectif et compter sur les retours pour enfin espérer décrocher son premier trophée Lombardi.

À lire 100% garanti.

 

MINNESOTA VIKINGS
1er NFC North ~ 13-3 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Être la dernière équipe invaincue de la NFL à 5-0 était un petit miracle pour Minnesota quand on prend en compte toutes les blessures, et il ne fallait probablement pas espérer la même chose si l’attaque n’était pas améliorée. L’organisation l’avait bien compris, et ce même si le retour de Teddy Bridgewater restait flou suite à sa terrible blessure alors que l’emblématique coureur Adrian Peterson avait été libéré. Ce n’était pas les seuls changements avec un ménage radical du côté offensif du ballon : départs des Offensive Linemen Brandon Fusco, Mike Harris, Matt Kalil et Andre Smith, des coureurs Matt Asiata et Rhett Ellison ainsi que des receveurs Charles Johnson et Cordarrelle Patterson. Pour solidifier la ligne, Minnesota avait débauché deux Tackles, l’ex-Lion Riley Reiff et l’ex-Panther Mike Remmers (avec l’arrivée également du troisième tour Centre Pat Elflein). Au sol, l’ex-Raider Latavius Murray avait été signé, et surtout le deuxième tour Dalvin Cook avait été drafté pour recréer un duo dynamique. Enfin, les cibles de passe voyaient l’arrivée de l’ex-Cardinal Michael Floyd aux côtés du remuant Stefon Diggs, de la révélation Adam Thielen et du toujours sûr Tight End Kyle Rudolph ; ne manquait plus qu’un Laquon Treadwell justifiant enfin son premier tour de 2016 pour donner une pléthore d’armes à Sam Bradford.

Sans trop de surprise, la défense n’avait pas connu énormément de modifications ; comme on s’y attendait depuis quelques temps, le vénérable Linebacker Chad Greenway avait fini par arriver au bout et avait pris sa retraite. En Free Agency, l’escouade avait complété son effectif dans la division avec l’ex-Bear Defensive End Will Sutton, alors que le Cornerback Captain Munnerlyn repartait à Carolina. La draft apportait au quatrième tour le Defensive Tackle Jaleel Johnson (le futur de Sharrif Floyd étant toujours aussi nébuleux) et le Linebacker Ben Gedeon, mais dans l’ensemble, aucune raison de bouleverser grandement autour d’Everson Griffen, Anthony Barr, Eric Kendricks, Xavier Rhodes, Harrison Smith et leurs partenaires.

La défense ayant les moyens de faire encore une belle saison, les regards allaient logiquement se tourner vers une offensive qui était passée dans la machine à laver. Sur le papier, on pouvait admettre que c’était plutôt engageant, même si la ligne pouvait faire tiquer avant de la voir à l’oeuvre. Minnesota partait probablement un poil derrière Green Bay et au niveau de Detroit, mais avec une vraie possibilité de reprendre le titre de division.

 

La saison

 

  • Week 1 : New Orleans, 29-19
  • Week 2 : @Pittsburgh, 9-26
  • Week 3 : Tampa Bay, 34-17
  • Week 4 : Detroit, 7-14
  • Week 5 : @Chicago, 20-17
  • Week 6 : Green Bay, 23-10
  • Week 7 : Baltimore, 24-16
  • Week 8 : @Cleveland, 33-16
  • Week 9 : BYE
  • Week 10 : @Washington, 38-30
  • Week 11 : LA Rams, 24-7
  • Week 12 : @Detroit, 30-23
  • Week 13 : @Atlanta, 14-9
  • Week 14 : @Carolina, 24-31
  • Week 15 : Cincinnati, 34-7
  • Week 16 : @Green Bay, 16-0
  • Week 17 : Chicago, 23-10

 

Le bilan

 

  • Global : 13-3.
    • Par demi-saison : 6-2, 7-1.
    • Par quart de saison : 2-2, 4-0, 4-0, 3-1.
    • À domicile : 7-1.
    • À l’extérieur : 6-2.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 10-2.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 5-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 3-2.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 5-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-0-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 113-139-4 (0.449, 28e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 126-130 (0.492, 18e).
    • Écart entre les deux : 0.043 (6e).

Avec les Rams et la NFC South au programme, ce n’est pas une surprise de voir une telle différence entre le calendrier projeté et le réel. Cela ne donne que plus de poids à la saison des Vikes qui ont amélioré leur bilan global (+5), à domicile (+2), à l’extérieur (+3), dans la division (+3) et dans la conférence (+5) ; de plus, ils ont su faire passer leurs bilans contre les équipes terminant en positif et les équipes qualifiées en playoffs dans le positif (ils étaient de 0.444 et 0.429 respectivement l’année dernière). L’équipe a joué presque autant de matchs à une possession que 2016, mais elle a été bien plus efficace (2-4 vs. 5-2). Comme dit en en-tête, ce 8-0 de milieu de saison a fait la différence, mais la franchise n’a pas forcément été aussi dominatrice que cela : elle a réussi seulement cinq victoires en menant tout le match. Cela a fini par se voir en playoffs, où il a fallu un miracle pour ne pas se faire sortir dès le premier match.

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : BYE
  • Divisional Round : New Orleans, 29-24
  • Conference Championship : @Philadelphia, 7-38

 

La réalité

 

Si vous avez aimé les stats défensives des Jaguars, seconde couche : 15.8 points encaissés (top NFL) avec tout juste une petite faiblesse en troisième quart-temps à 4.3 (13e), 24 TDs (top NFL), 275.9 yards (top NFL), 4.6 yards par action (2e), 16.2 first downs (2e), 41 big plays (2e) dont 7 homeruns (3e), 42 voyages adverses en redzone (4e) dont 40% terminant en TD (3e) et 18.5% de situations en Goal-To-Go terminant en TD (top NFL), 38.7% d’actions jouées dans son propre terrain (5e), 25.3% de 3e tentatives autorisées (top NFL) ou 29.3% de drives adverses terminant en 3&out (3e). Comme toujours, on peut trouver des petites failles : 36 points encaissés sur premier drive adverse (23e), 12.7% de first down offerts sur pénalité (28e), 19 ballons volés (23e) et un seul TD marqué par la défense ; même si, au final, cela rend la performance encore plus frappante quand on remarque que l’escouade n’a pas volé beaucoup de possessions. Vous pouvez maintenant débattre pour savoir laquelle (Jax ou Minny) a été la plus efficace.

L’attaque, elle, a été la différence majeure avec l’année dernière : +3.4 points marqués à 23.9 (10e) malgré une faiblesse en dernier quart-temps à 5.6 (20e), +5 TDs à 41 (13e), +41.8 yards à 356.9 (11e), +0.4 yard par action à 5.4 (13e), +2.0 first downs à 20.9 (6e), +10 big plays à 68 (7e) dont 11 homeruns (13e), 57 voyages en redzone (5e) dont +11.9% terminant en TD à 57.9% (9e) et +19.8% de situations en Goal-To-Go terminant en TD à 36.7% (3e), +5.5% de 3e tentatives converties à 43.5% (3e), -2.1% de drives terminant en 3&out à 19.7% (6e) et 14 ballons perdus (3e). Avec tous ces paramètres, ce n’est pas une surprise de voir le temps de possession grimper de +1:49 à 32:26 (2e). Malgré les absences sur blessure, l’attaque a réussi à être plus constante et plus décisive dans sa production.

Voici les récompenses de la saison :

Cela ne surprendra personne : le crash de la défense pendant la finale NFC va revenir un bon nombre de fois dans ce Season Review… à commencer par maintenant ; il a failli coûter la possession seule de la récompense au Safety Harrison Smith.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Harrison+Smith+Minnesota+Vikings+v+Chicago+haDaZOE14Pyl.jpgEn effet, il a été le meilleur et le plus constant des défenseurs pendant la saison régulière (on peut même probablement généraliser à l’équipe entière), mais il a juste choisi le pire moment pour faire son plus mauvais match de la saison. Ce naufrage mis à part, il a été à son niveau habituel : excellent et polyvalent, que ce soit dans la boîte contre la course, pour mettre la pression ou en couverture. Il a totalisé 78 plaquages dont 6 run stuffs, 4.5 pressions dont 1.5 sack, 12 passes défendues et 5 INTs ; les deux dernières marques sont les meilleures de l’équipe. C’est ce qui rend ce passage à vide face à Philly totalement incompréhensible.

C’est maintenant que vous commencez à deviner quelle unité va être récompensée un peu plus tard. Deux arrières méritent de recevoir le titre de Most Underrated Player : le premier est un rookie de 2015 qui a attendu son heure, et le deuxième est le lieutenant de Smith qui, dans l’ombre, a encore progressé pour former un redoutable duo avec lui. Les noms du Cornerback Trae Waynes et du Safety Andrew Sendejo ne sont pas si souvent cités que cela, et pourtant ils ont fait un énorme travail en 2017.

Waynes a dû patienter derrière les titulaires pendant deux ans, en faisant quelques piges qui n’étaient pas spécialement rassurantes. Il a enfin gagné sa place sur les extérieurs cette saison, et même si le début n’a pas été facile (la fin non plus car il est un des coupables majeurs contre Philly), il a réussi à retourner la situation pour démontrer la raison du premier tour dépensé sur lui. Il a été solide contre la course et doit continuer pour s’améliorer en couverture afin de faire une saison complète au haut niveau ; il termine avec 65 plaquages dont 4 run stuffs, 1 sack, 11 passes défendues et 2 INTs.

De son côté, Sendejo est devenu encore plus fiable et plus polyvalent dans son jeu, pouvant être aligné à divers endroits du terrain comme Smith : il a totalisé 80 plaquages dont 2 run stuffs, 7 passes défendues et 2 INTs. Les deux joueurs ont probablement été les éléments ayant le plus progressé cette saison à Minnesota.

C’est tellement compliqué de les partager, autant ne pas le faire : les receveurs Stefon Diggs et Adam Thielen méritent de repartir avec la récompense tous les deux.

Encore une fois, ils ont semé la zizanie dans les défenses adverses en laissant tout un tas d’arrières cassés dans leur sillage. Thielen confirme son explosion de 2016 en terminant en tête de l’équipe avec 143 ciblages (9e NFL), 91 réceptions (8e), 1276 yards (5e) à 14.0 yards par réception, 4 TDs, 20 gains de 20+ yards (5e) et 59 first downs (8e) ; ce qui l’empêche d’être nominé tout seul, c’est le petit nombre de TDs, ainsi que les 5 drops et 3 fumbles dont 2 perdus prouvant qu’il doit encore améliorer ses mains. De son côté, Diggs a eu un volume moindre que la saison dernière, mais la qualité a été bien meilleure : 64 réceptions pour 849 yards (13.3) et surtout 8 TDs (8e NFL), avec seulement 2 drops et aucun fumble… et bien entendu ce TD miracle en Divisional Round. Il continue de profiter un peu du manque de véritable deuxième receveur écarté à l’opposé de Thielen, mais visiblement cela ne lui pose aucun problème.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Stefon+Diggs+Chicago+Bears+v+Minnesota+Vikings+UqZn6LbG7VAl.jpgBien entendu, et même si des petits problèmes au block l’empêchent de partager la récompense, on ne peut pas parler de Thielen et Diggs sans évoquer le Tight End Kyle Rudolph, la solution sécurité pour tout bon Quarterback qui se respecte : avec son bon taux de réception de 70.4% et ses 8 TDs (8e NFL et top team comme Diggs), il est toujours aussi important à la passe ; il totalise 57 réceptions pour 532 yards. Avec ce trio-là on peut aller loin… mais cela ne veut pas dire que l’attaque aérienne ne pourrait pas bénéficier, comme susdit, d’un autre vrai receveur écarté. Laquon Treadwell continue de décevoir avec 20 réceptions pour 200 yards et un taux de réception très bas à 57.1%. Jarius Wright a été invisible avec 18 réceptions pour 198 yards (malgré 2 TDs). C’est le coureur Jerick McKinnon qui est le quatrième larron à la passe avec 51 réceptions pour 421 yards dont… 473 après réception (encore un qui a souvent été visé sur screen pass) et 2 TDs.

Ils sont vraiment lourds, ces Vikings ; ils ne pourraient pas avoir un joueur clairement meilleur que les autres ? OK, en défense, c’est Harrison Smith, mais il a déjà le titre de Most Valuable Player, et ce n’est pas comme si les candidats manquaient derrière. Mais, du coup, nous nous retrouvons encore avec une potentielle égalité. La ligne défensive ayant fait un sacré travail cette saison, il est quasiment impossible de départager le Defensive Tackle Linval Joseph et le Defensive End Everson Griffen.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Everson+Griffen+Divisional+Round+New+Orleans+Y-LcNNeUf3Al.jpgChacun a eu un énorme impact sur l’efficacité de l’unité, à sa manière. Commençons par Griffen : avec 39 pressions (6e NFL) dont 13 sacks (4e), il continue à prouver qu’il est un des meilleurs pass-rushers de la ligue, et la raison pour laquelle les équipes adverses doivent le surveiller comme le lait sur le feu ; il y ajoute 45 plaquages dont 3 run stuffs, 1 passe déviée et 3 fumbles forcés, mais on sent que la défense au sol n’est pas son exercice favori. De son côté, Joseph est un peu plus polyvalent, étant capable d’être un plot contre la course et une force dans le pass-rush (4 run stuffs, 13.5 pressions dont 3.5 sacks et 1 fumble récupéré). Les deux ont été instrumentaux pour créer une barrière difficile à franchir.

Et pourtant, il est possible d’être un peu déçu de la production du pass-rush cette saison, à l’image de ce qui est arrivé en finale NFC. L’équipe était top NFL l’année dernière, mais elle n’a réussi que 122 pressions (21e) dont 37 sacks (17e) ; en fait, le taux de pression par action de passe a connu la pire chute en NFL avec -6.9% à 22% (24e). Le souci, c’est que Minnesota a toujours aussi peu de sackeurs différents (9 en 2016, 11 en 2017), ce qui est un peu surprenant avec un Mike Zimmer qui adore blitzer.

Danielle Hunter se révèle comme un autre défenseur très polyvalent avec 45 plaquages dont 4 run stuffs, 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, mais il est capable de mieux dans le pass-rush que 18 pressions dont 7 sacks ; surtout en jouant quasiment autant qu’un Griffen qui attire les attentions sur lui. Brian Robison, devenu remplaçant, a fait sa part avec 13 pressions dont 4 sacks. À l’intérieur, le vétéran Tom Johnson a supplanté le jeune Shamar Stephen et a été important avec 3 run stuffs, 12 pressions dont 2 sacks, mais comme vous voyez il n’y a pas de quoi se relever la nuit non plus.

Cela aurait été plus simple (à bien des niveaux) si le deuxième tour coureur Dalvin Cook n’avait pas vu sa saison stoppée net après seulement quatre matchs ; le bougre en était déjà à 85 touches pour 444 yards et 2 TDs avec notamment une superbe moyenne de 4.8 yards par course. Pourra-t-il revenir à 100% dès la saison prochaine, la question est ouverte. Derrière lui, il n’existe pas de joueurs ayant laissé la même impression, ou alors ils n’ont pas énormément joué (comme le quatrième tour Linebacker Ben Gedeon qui a néanmoins montré des choses intéressantes sur équipes spéciales et en défense). Le champion des snaps chez les petits jeunots est le troisième tour Centre Pat Elflein, et disons que les résultats ont été mi-figue mi-raisin… un peu comme la ligne offensive en général d’ailleurs.

Dire que l’unité a été meilleure que l’année dernière n’est pas forcément un gage vibrant de qualité ; elle avait été catastrophique en 2016. Il n’était pas difficile de faire mieux, mais peut-on pour autant dire qu’elle a réussi un renversement total en devenant dominatrice ? 13% des courses ont terminé en run stuff (19e), et elle a lâché 113 pressions (12e) dont 27 sacks (7e). Par quelque bout que vous preniez ces stats, c’est une amélioration, et cela s’est vu notamment sur l’efficacité de l’attaque… mais pour autant, il est possible de trouver encore des choses à travailler ; à commencer par le fait que le Quarterback qui a joué la majorité de la saison a parfois été une vraie anguille pour échapper à la pression.

L’unité a subi des blessures qui n’ont vraiment pas aidé car elle n’est pas encore assez profonde pour gérer cela. Elflein est un rookie, donc il mérite d’avoir des circonstances atténuantes. Joe Berger, décalé en Right Guard, est un vétéran toujours sympathique à avoir dans l’alignement, alors que Nick Easton, replacé en Left Guard, a parfois faibli. Le rendement des deux recrues onéreuses, Riley Reiff et Mike Remmers, a été OK sans plus (Reiff) et bon tant qu’on ne l’aligne pas ailleurs (Remmers). Il y a clairement du mieux (encore une fois, ce n’était pas difficile), mais il y a encore du boulot ; vu les investissements, on s’attendait à quelque chose de plus percutant, notamment au sol et même sans Cook (nous allons y revenir). Il faudra surveiller si l’unité peut passer un palier en 2018.

Plutôt que de taper sur l’un ou sur l’autre, autant citer toute l’équipe en finale NFC. C’est le match le plus raté de la saison des deux côtés du ballon, sans pour autant faire injure à l’opposition qui n’était autre que les futurs champions. Et, de manière générale, la défense en playoffs a fait bien plus de mauvais quarts-temps que de bons ; dès la mi-temps du Divisional Round contre New Orleans, l’escouade défensive a plié plus que de raison. La claque à Philly n’est pas non plus arrivée « de nulle part » (c’est plus son ampleur qui a été surprenante).

Pas besoin de faire durer le suspense : la couverture a été la meilleure unité, avec les arrières en tête de gondole.

Nous avons parlé de Smith, Sendejo et Waynes, il reste à traiter le sujet des trois autres Cornerbacks. Xavier Rhodes a fait une saison à la hauteur du talent qu’on lui connaît : 56 plaquages, 10 passes défendues et 2 INTs. Replacé dans le slot, Terence Newman continue de défier le temps avec 5 passes déviées et 1 INT. Mackensie Alexander a fait des piges intéressantes avec 6 passes défendues et 1 INT. Mais ce n’est pas tout : ajoutez à cela les performances des Linebackers comme Eric Kendricks (6 passes défendues et 1 pick-6) ou Anthony Barr (6 passes défendues), et vous avez un mal de crâne assez régulier pour les attaques adverses : que ce soit les receveurs écartés, le slot, le Tight End ou les coureurs, difficile de passer une couverture pareille.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Xavier+Rhodes+Minnesota+Vikings+v+Washington+ylPHzVTgiTql.jpgLes Quarterbacks adverses ont fini à 59.6% de complétion (10e), 192.4 yards par match (2e) dont 87.2 après réception (2e), 5.5 yards par passe tentée (2e), 13 TDs (top NFL), 14 INTs (13e), 73.0 de QB Rating (3e) et ont réussi 35 big plays (top NFL) dont 5 homeruns (5e) ; les receveurs adverses n’ont réussi qu’un seul match à 100+ yards, top NFL aussi (le héros s’appelle Marvin Jones en Week 12). Ce sont des stats d’autant plus incroyables que, comme dit précédemment, le pass-rush n’a pas été faramineux non plus, et que les adversaires, souvent menés, ont eu un playcall très déséquilibré vers la passe à 61.9% (3e). Dans le cas des Vikings, il n’y a pas à réfléchir 107 ans sur le rapport pass-rush/couverture : il y a du talent dans les deux, mais il a surtout été visible dans la deuxième partie en 2017.

« Pire unité » est peut-être un peu fort, mais il est sûr que la perte de Cook et les performances inconstantes de la ligne offensive n’ont pas aidé le jeu au sol à se mettre véritablement en place. Les stats ont bien profité du travail de la défense et de l’attaque aérienne pour établir un score favorable ; en effet, l’équipe a mené en moyenne 32:05 par match (6e), ce qui explique que, même sans son rookie coureur, Minnesota a eu un playcall très largement tourné vers la course à 47.5% (5e). De fait, il n’est pas surprenant de voir une moyenne de 122.3 yards gagnés au sol (7e) ; il y a également 15 TDs (7e) et 15 big plays (4e).

Mais la moyenne de yards par course descend à 3.9 (23e), et il n’y a eu que 3 matchs d’un coureur à 100+ yards (10e), ce qui n’est pas faramineux non plus. Cook a réalisé une de ces performances, Latavius Murray les deux autres : l’ex-Raider a fait son maximum pour créer une menace terrestre avec 216 courses pour 842 yards et 8 TDs ; il sera une deuxième option redoutable quand le titulaire reviendra. Derrière, McKinnon a joué le rôle de la menace double avec 201 touches pour 991 yards et 5 TDs (dont 3.8 yards par course), mais il a 2 fumbles et lui non plus n’a pas réussi à passer la barre symbolique des 4 yards.

Et puisque nous en sommes à parler du jeu au sol, passons du côté de la défense qui n’a pas eu les mêmes problèmes. Avec un Eric Kendricks omniprésent à 113 plaquages dont 7 run stuffs ou Anthony Barr à 75 plaquages dont 8 run stuffs, le duo a su frapper vite et fort pour freiner le jeu adverse ; il a été bien assisté par la ligne défensive et par les Safeties. Bien qu’elle n’ait pas eu autant de travail que la couverture, la défense contre la course des Vikes a limité les adversaires à 83.6 yards par match (2e), 3.7 yards par course (5e), 10 TDs (9e), 6 big plays (2e) et un seul match d’un coureur à 100+ yards (l’autre héros s’appelle Jonathan Stewart en Week 14). Il est possible de voir encore quelques failles dans le jeu des deux Linebackers (Kendricks rate un peu trop de plaquages et Barr a des passages à vide), mais dans l’ensemble ils forment un combo redoutable.

Personne n’imaginait que, dans l’éventualité d’un duel Philadelphie-Minnesota en finale NFC, ce soit un duel homérique d’anciens Quarterbacks des Rams (sans aller plus loin car nous avons assez tapé sur Jeff Fisher pour un Season Review) ; le consensus aurait probablement été que les deux équipes n’avaient pas beaucoup de chance d’arriver jusque là avec Nick Foles et Case Keenum. Étant donné la fin de l’histoire, on se rappellera moins de l’épopée des Vikes sous Keenum et ses 950k$ de salaire, mais quel rapport qualité/prix offert par l’ex-Texan ! Si l’attaque aérienne a survécu aux blessures de Teddy Bridgewater et Sam Bradford, si la ligne offensive n’a que 27 sacks concédés au compteur, c’est grâce à un Keenum transformé qui a joué à merveille.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Case+Keenum+Minnesota+Vikings+v+Detroit+Lions+qJCfJbkXK29l.jpgC’est rageant pour Bradford, car il était reparti sur les bases de 2016 avec 74.4%, 382 yards (8.9), 3 TDs et 5 sacks, mais ses genoux se sont malheureusement rappelé à son mauvais souvenir, ce qui a ouvert la porte au #7. Ce dernier a été tout simplement brillant : 67.6% (2e NFL), 3547 yards (7.4), 22 TDs, 7 INTs, 22 sacks et 98.3 de QB Rating (8e). Précis, agile dans la poche et capable de courir par lui-même si besoin (40 courses pour 160 yards et 1 TD), il a de loin fait la meilleure saison de sa carrière dans cet environnement apparemment propice aux renaissances. Certes, c’est plus facile quand on a un trio aussi talentueux que Thielen-Diggs-Rudolph, mais il ne faut pas dénigrer le travail du Coordinateur Offensif Pat Shurmur pour mettre ses Quarterbacks dans les meilleures dispositions ; il n’est pas surprenant de voir qu’il a été nommé NFL Assistant Coach Of The Year.

Maintenant, avoir une solution pour le long-terme au poste ne fera pas de mal non plus.

Étant donné leurs contrats, il était légitime d’en attendre un peu plus des Tackles Remmers et Reiff. Ce n’est pas tant une critique de la qualité intrinsèque des deux joueurs qu’une critique sur le rapport qualité/prix. Une année supplémentaire dans une unité en bonne santé pourrait peut-être faire la différence.

La victoire 24-7 contre les Rams en Week 11. Oui, nous savons ce que vous attendiez ; non, ce n’est pas cela, car c’était loin d’être le match le plus abouti des Vikes cette saison (nous en avons touché deux mots lors du Goat Of The Year). Le vrai tour de force qui a fait comprendre que Minnesota était une menace très sérieuse cette saison, c’est cette victoire dominatrice contre l’explosive équipe des Rams. Avec une attaque équilibrée qui n’a fait aucune erreur et une défense étouffante, la moindre erreur de l’adversaire a été payée cash.

La finale NFC. Difficile de nommer quoi que ce soit d’autre ; les Vikes ont fait leur pire match collectif de la saison au Lincoln Financial Field.

Le Minnesota Miracle. C’est le genre d’actions qui vous fait croire que c’est votre année et que vous êtes l’équipe choisie par le Destin pour aller au bout. De plus, après le premier Super Bowl à être allé en prolongations l’année précédente, il y avait cette impression que nous étions possiblement dans une période de « révolution » dans l’histoire de la grande finale ; les Vikings allaient être la première équipe à la jouer dans son propre stade. Ou pas.

 

Le futur

 

Domicile : Arizona, Buffalo, Chicago, Detroit, Green Bay, Miami, New Orleans, San Francisco.
Extérieur : Chicago, Detroit, Green Bay, LA Rams, New England, NY Jets, Philadelphia, Seattle.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 5.
Bilan cumulé en 2017 : 133-123 (0.520, 8e).

Ce calendrier paraît fort de base car c’est un programme de premier de division, mais en plus il est bourré de pièges un peu partout ; surtout à l’extérieur avec la NFC North, les Rams, New England, Philly et Seattle.