NFL Team Honors III : Kansas City

500-Chiefs

Sixième défaite consécutive à domicile en playoffs pour Kansas City, et deuxième avance de +18 gaspillée en playoffs après le Wild Card 2013 mémorable contre les Colts. Notre premier champion de division, comme les Bengals ou Lions, reste bloqué dans le même cercle de l’Enfer, celui des équipes qui ont toutes les peines du monde à gagner un match du tournoi final ; les Chiefs sont 1-10 depuis 1994 et peuvent « remercier » les Texans qui avaient gagné l’AFC South en 2015 par défaut avec leurs quatre Quarterbacks pour la seule victoire. La franchise va espérer que Patrick Mahomes puisse démarrer une nouvelle ère de succès et de retour au Super Bowl.

À lire en essayant de ne pas désespérer, il y a toujours pire.

 

KANSAS CITY CHIEFS
1er AFC West ~ 10-6 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Les Chiefs étaient enfin sortis de la période Scott Pioli, mais ils avaient de nouveau buté contre leur plafond de verre personnel en playoffs : leur incapacité à accéder à la finale de conférence ; la dernière datait de 1993. Depuis, c’était neuf voyages en playoffs pour une seule victoire en Wild Card 2015. Alors que faire pour passer enfin ce palier ? La réponse donnée par John Dorsey et Andy Reid avait scotché tout le monde : faire un gigantesque bond dans la draft au premier tour (de #27 à #10) pour sélectionner le franchise Quarterback du futur, Patrick Mahomes II, et le placer derrière Alex Smith. L’équipe disait également adieu au vaillant Jamaal Charles, avec la signature de C.J. Spiller et la draft du troisième tour Kareem Hunt ; ce dernier allait rapidement devoir se montrer avec la mise sur IR de Spencer Ware. Aucune modification sur la ligne offensive (qui espérait récupérer Parker Ehinger en pleine santé), alors que le départ surprise de Jeremy Maclin laissait Chris Conley comme leader d’un jeune corps de receveurs avec Tyreek Hill, D’Anthony Thomas et Albert Wilson ; excepté évidemment le Tight End Travis Kelce qui risquait encore de finir cible #1 de la saison.

De manière assez surprenante, l’équipe avait décidé de démonter sa belle ligne défensive efficace : le Nose Tackle Dontari Poe et le Defensive End Jaye Howard étaient partis sous d’autres cieux ; l’ex-Eagle Bennie Logan avait été amené pour remplacer Poe à côté du fabuleux sophomore Chris Jones. Mais pour le reste, à part la draft du deuxième tour Defensive End Tanoh Kpassagnon, on prenait les mêmes et on recommençait pour la saison : le duo Tamba Hali – Justin Houston bien supporté par un Dee Ford épanoui, Derrick Johnson et Ramik Wilson patrouillant au milieu, alors que l’arrière-garde avait toujours la même qualité avec Marcus Peters, Eric Berry et Ron Parker… mais toujours cette sempiternelle question du poste de Cornerback #2 ; Terrance Mitchell pouvait-il confirmer sa découverte l’année dernière ?

De fait, on ne pouvait s’empêcher de se poser la question de savoir si tout cela était suffisant pour 1) garder le titre de la division (pas sûr), 2) aller en playoffs (probablement) et 3) atteindre la finale conférence (encore moins sûr).

 

La saison

 

  • Week 1 : @New England, 42-27
  • Week 2 : Philadelphia, 27-20
  • Week 3 : @LA Chargers, 24-10
  • Week 4 : Washington, 29-20
  • Week 5 : @Houston, 42-34
  • Week 6 : Pittsburgh, 13-19
  • Week 7 : @Oakland, 30-31
  • Week 8 : Denver, 29-19
  • Week 9 : @Dallas, 17-28
  • Week 10 : BYE
  • Week 11 : @NY Giants, 9-12 (OT)
  • Week 12 : Buffalo, 10-16
  • Week 13 : @NY Jets, 31-38
  • Week 14 : Oakland, 26-15
  • Week 15 : LA Chargers, 30-13
  • Week 16 : Miami, 29-13
  • Week 17 : @Denver, 27-24

 

Le bilan

 

  • Global : 10-6.
    • Par demi-saison : 6-2, 4-4.
    • Par quart de saison : 4-0, 2-2, 0-4, 4-0.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 8-4.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 4-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-2.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 3-5.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-1-1-0.
    • En prolongation : 0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 147-108-1 (0.576, 2e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 122-134 (0.477, 25e).
    • Écart entre les deux : -0.099 (31e).

Avec le retour sur terre de l’AFC West et la dégringolade des Giants, il n’est pas étonnant que le calendrier réel soit aussi différent de celui attendu (presque un dixième !) ; c’est pourquoi cette incroyable inconstance des Chiefs est un peu étrange, avec deux quarts de saison parfaits et un totalement raté. En général, Kansas City a fait peu ou prou la même saison que l’année dernière avec une victoire en moins dans la division, la conférence, contre les équipes ayant terminé en positif ou les équipes qualifiées en playoffs ; la vraie différence a eu lieu dans les matchs à une possession (7-3 vs. 3-5) et en prolongations (2-0 vs. 0-1), ce qui prouve un petit peu moins de maîtrise qu’en 2016. Néanmoins, les Chiefs restent quand même une équipe forte : leurs défaites sont venues avec une différence de points moyenne de -5.7 (top NFL).

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : Tennessee, 21-22

 

La réalité

 

Vous vous y attendez peut-être si vous avez vu les Chiefs cette année : l’équipe a été explosive malgré ce passage à vide avec 25.9 points marqués (6e), 42 TDs (10e) et 41 Field Goals réussis (top NFL) sur 45 tentés (top NFL aussi). En attaque, à l’image de la saison, Kansas City a surtout été bon dans les premier (5.2 points – 5e) et dernier quarts-temps (7.8 – 7e) ; on compte aussi 36 points sur le premier drive offensif (10e) et 75 points dans les deux dernières minutes des mi-temps (6e). Elle a été prolifique avec 375.4 yards (4e), 6.1 yards par action (2e), 20.1 first downs (10e), 69 big plays (5e) dont 18 homeruns (top NFL) soit un taux de 26.1% (2e) et a su protéger le cuir avec 11 ballons perdus (top NFL). Mais elle a été un peu plus explosive que constante avec seulement 39.2% de 3e tentatives converties (14e), et le haut nombre de FGs tentés prouve bien qu’il y a eu un problème de finition : 52 voyages en redzone (16e) dont 42% terminant en TD (29e). Ce n’est donc pas si étonnant de voir un temps de possession qui n’est pas astronomique à 30:40 (10e). Autre problème de la franchise : 7.4 pénalités (27e) pour 65.2 yards (29e), c’est beaucoup.

Et surtout, la défense n’a pas réussi à suivre le rythme, même s’il est vrai qu’elle a « payé » le fait d’avoir une attaque aussi explosive de l’autre côté, qui score beaucoup et vite. De manière assez étrange, elle a eu des matchs en général à l’inverse de l’attaque : les premier (4.8 – 26e) et dernier quarts-temps (6.7 – 20e) ont été les pires en matière de points encaissés, et ce malgré 24 points seulement pris sur le premier drive adverse (10e) ; elle a notamment trop souvent craqué en fin de match avec 34 points pris dans les deux dernières minutes (29e). Dans l’ensemble, elle a autorisé 21.2 points (15e), 39 TDs (17e), 365.1 yards (28e), 5.6 yards par action (26e), 22 first downs (32e), 59 big plays (17e) dont 14 homeruns (26e) soit un taux de 23.7% (29e), 54 voyages adverses en redzone (20e) dont 54.9% terminant en TD (19e), 40.1% de 3e tentatives (23e) et 20.8% de drives adverses terminant en 3&out (28e). Elle a un peu sauvé la maison avec 26 ballons volés (7e), ce qui donne, avec une attaque protégeant le cuir, un excellent turnover differential de +15 (2e) ; et c’est heureux.

Voici les récompenses de la saison :

Les Chiefs ne manquent pas de candidats. Le Quarterback ultra-efficace ? L’une des trois armes offensives ? L’infatigable pass-rusher ? Le Defensive End sous-côté ? Le shutdown Cornerback ? Le Safety blessé qui a prouvé sa valeur par son absence ? Et pourquoi pas le Kicker vu les stats ci-dessus ? Pour départager et bien insister sur le playcall absolument improbable de la deuxième mi-temps du Wild Card contre Tennessee, voici quelques stats : 325 touches (5e NFL) soit 42.3% de l’équipe (5e), 1782 yards (3e) soit 28.6% de l’équipe (4e) dont 1327 à la course (top NFL) et 410 après réception, 84.1% de réceptions (3e), 11 TDs (6e), 16 gains de 20+ yards dont 12 à la course (top NFL), 6 matchs à 100+ yards au sol (top NFL), 1 seul fumble, 78 first downs (4e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Kareem+Hunt+Kansas+City+Chiefs+v+Dallas+Cowboys+ZeIVBQBrXvbl.jpgBref, si vous ne l’avez pas compris, c’est bel et bien le coureur Kareem Hunt qui reçoit la récompense, car le Season Review n’a même pas peur de mettre un rookie de troisième tour en haut de l’affiche s’il le mérite. Meilleur coureur de la saison et arme redoutable à répétition, Hunt a été la révélation de l’année et une des raisons principales de l’explosivité de l’attaque des Chiefs ; il n’a laissé que des miettes aux autres coureurs après la blessure de Spencer Ware : Charcandrick West a surtout été là pour bloquer et recevoir (il termine à 222 yards et 4 TDs).

Et il a réussi cela avec une ligne offensive qui n’a pas été aussi solide que les stats du jeu au sol semblent l’indiquer : 118.9 yards (9e), 4.7 yards par course (top NFL), 12 TDs (15e), 15 big plays (4e) dont 4 homeruns (6e), 6 matchs d’un coureur à 100+ yards (top NFL – 100% Hunt) et seulement 43 run stuffs adverses (3e). Certes, elle a des talents comme le Centre Mitch Morse, le Guard Laurent Duvernay-Tardif et le Right Tackle Mitchell Schwartz, mais les deux premiers ont été embêtés par les blessures et n’ont pas pu évoluer autant que l’équipe en avait besoin.

Avec un Parker Ehinger devant encore attendre pour être remis de sa rupture d’ACL, cela a poussé Bryan Witzmann sur le terrain, et il a eu beaucoup de mal avant de s’améliorer sur la fin. Eric Fisher a régressé, alors qu’avoir un Zach Fulton pour pallier les blessures est une bonne chose. Parfois, une ligne rend un coureur meilleur, et parfois c’est le coureur qui rend la ligne meilleure ; dans le cas des Chiefs, le sentiment général est qu’on se dirige plutôt vers la deuxième option. Elle peut faire mieux à 100%, mais il reste des points d’interrogation.

C’est le fameux syndrome « Not J.J. Watt«  : si vous n’êtes pas un phénomène au poste comme on en voit passer un par génération, 3-4 Defensive End est un des postes les plus obscurs, sans même aller au coeur des lignes (offensives et défensives) ; parlez-en par exemple à Mike Daniels qui commence seulement à se voir récompenser de ses efforts. Comme le Packer est déjà là depuis 2012, il est possible que Chris Jones doive encore attendre, mais s’il continue sur sa route, il sera reconnu lui aussi. Le sophomore a totalement confirmé le talent démontré l’année dernière en étant le meilleur Defensive Lineman de l’équipe. Il est plutôt discret avec 32 plaquages dont 3 run stuffs mais il fait le travail, et c’est surtout dans les autres catégories qu’il est visible : 20.5 pressions dont 6.5 sacks, 7 passes déviées, 1 INT et 4 fumbles forcés.

C’est ici qu’il faut faire le paquet cadeau histoire de ne pas avoir à choisir entre toutes les armes offensives et celui qui en a profité ? Comment voulez-vous trancher entre Alex Smith, Hunt, Tyreek Hill et Travis Kelce ? Le carré magique mérite d’être gardé ensemble comme les Trois Mousquetaires.

Commençons donc par le Quarterback himself avec Smith qui a fait la meilleure saison de sa carrière : 67.5% (3e NFL), 4042 yards (8e) à 8 yards par passe tentée (4e), 26 TDs, 5 INTs soit un taux ridicule par passe tentée de 1% (top NFL), 35 sacks et 107.1 de QB Rating (top NFL). Il a été dans la discussion de Most Valuable Player (le vrai le grand celui de la NFL) avant ce trou de milieu de saison ; à l’image de l’équipe toute entière, il a semblé avoir oublié comment jouer tout d’un coup (mais le playcall est aussi fautif que lui – un peu comme lors de la deuxième mi-temps du Wild Card Round). Smith est sorti de son cadre de « manager du jeu » pour envoyer du lourd grâce à ses cibles, et lui aussi a aidé sa ligne à paraître meilleure en esquivant la pression avec sa mobilité habituelle ; il a d’ailleurs 60 courses pour 355 yards et 1 TD.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Alex+Smith+Oakland+Raiders+v+Kansas+City+Chiefs+dWmj742eI2xl.jpgParmi ces cibles, il y a bien sûr Hunt au sol et en réception (53 pour 455 yards et 3 TDs), mais les deux principales ont été Hill et Kelce qui ont été ciblés plus de 100 fois chacun. Hill a été un peu moins visible sur équipes spéciales (il a quand même eu le temps de marquer un TD sur retour de punt) mais il a été bien plus utilisé en attaque, et le résultat se voit : 75 réceptions pour 1183 yards (15.8), 7 TDs et 15 gains de 20+ yards. Il commence véritablement à se transformer en receveur capable de porter la charge du côté des cibles écartées (71.4% de réceptions est un bon taux), et si jamais Albert Wilson peut venir l’accompagner comme il l’a fait cette saison avec 42 réceptions pour 554 yards et 3 TDs (attention aux drops avec 4), alors les Chiefs ont là un duo sympathique… mais pas suffisant en lui-même.

C’est quand vous rajoutez Hunt et l’explosif Travis Kelce que cela est vraiment complet. Le Tight End #1 de la ligue a été le plus visé à Kansas City (123) et il a dominé avec sa qualité habituelle à hauteur de 83 réceptions, 1038 yards dont 441 après réception, 8 TDs (8e NFL), 19 gains de 20+ yards (7e) et 55 first downs (10e) ; ajoutons qu’il a été actif pour bloquer à la course. Il doit faire attention à ses mains (5 drops) et à son caractère (comme toujours), mais avec ces trois hurluberlus (+ un plateau de receveurs additionnels), le rookie Patrick Mahomes a ce qu’il faut pour bien démarrer sa carrière de titulaire en 2018.

Le Season Review doit se ramollir avec l’âge, il ne sait plus trancher, il ne taille plus dans le vif, il a perdu ses dents. Comme pour l’attaque, il y a deux joueurs qui méritent la récompense, et autant qu’ils la partagent : le Defensive End Justin Houston et le Cornerback Marcus Peters. Mais cette attribution jointe n’est pas infondée (nous avons dit que le SR se ramollit avec l’âge, pas qu’il est devenu gâteux) : ils partagent un peu le même problème, celui des loups solitaires dans leurs unités respectives aux performances étroitement liées.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Justin+Houston+Miami+Dolphins+v+Kansas+City+JH5n1iBSPysl.jpgEn effet, Houston a été partout avec son énergie traditionnelle : 59 plaquages dont 5 run stuffs, 29.5 pressions dont 9.5 sacks, 5 passes défendues et un strip-6… et encore, même en regardant ses stats, on ne peut s’empêcher de faire une moue de déception car il peut bien mieux faire. Mais il n’a pas été du tout aidé, ce qui se voit dans les stats finales du pass-rush : 103 pressions (28e) dont 31 sacks (24e). Tamba Hali n’a vu le terrain que tard dans la saison suite à une mise sur PUP List assez mystérieuse, Dee Ford n’a pas assez joué et n’a pas eu assez d’impact quand il était sur le terrain (9 pressions dont 2 sacks), Frank Zombo est un spécialiste de la course (6.5 pressions dont 1.5 sack)… c’est Chris Jones qui est le deuxième meilleur sackeur de l’équipe. Il y a clairement eu un manque d’impact général du poste d’Outside Linebacker cette saison à Kansas City ; et pas seulement dans le pass-rush, mais nous y reviendrons plus bas.

Peters, de son côté, a fait du Peters : les Quarterbacks l’ont peu visé et l’ont payé cher quand ils ont osé tester la machine à voler la balle ; 46 plaquages dont 4 run stuffs, 9 passes défendues, 5 INTs, 4 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés. Et c’est là que nous pouvons mettre un terme aux points positifs de la couverture. Tout en gardant en tête ce que nous venons de dire sur le pass-rush, voici l’état des lieux : 57% de complétion (2e), 247.0 yards (29e) dont 101.1 après réception (13e), 6.9 yards par réception (25e), 23 TDs (15e), 16 INTs (9e), 81.5 de QB Rating (15e), 53 big plays (22e) dont 14 homeruns (31e), 62.8% de first downs par réception (32e) et 9 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (32e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Marcus+Peters+New+York+Jets+v+Kansas+City+VYQ1M1uDsgUl.jpgCe sont environ les mêmes stats que l’année dernière, avec une grosse différence : +7 homeruns, ce qui prouve bien que, malgré un taux de complétion gardé très bas, l’équipe a souvent été battue à longue distance. Ne regardez pas Peters, regardez plutôt Terrance Mitchell, Kenneth Acker ou Phillip Gaines ; cela a même forcé l’équipe à faire venir Darrelle Revis en cours de saison. Mitchell représentait un pari en espérant qu’il puisse être constant avec un temps de jeu supérieur à 2016 ; la réponse n’a pas été totalement positive malgré 17 passes défendues et 4 INTs. Gaines confirme que l’équipe a besoin de Steven Nelson en bonne santé dans le slot (3 passes défendues pour le premier, 4 passes défendues et 1 fumble forcé pour le deuxième). Nous laissons la dernière ligne pour un peu plus tard, mais il est clair qu’il y a trop d’insuffisances dans ce domaine pour rattraper un front-7 qui ne met pas assez la pression (et nous venons de voir avec Buffalo que ce n’est pas toujours une excuse).

Laissez-nous nous frotter le menton avec circonspection pour entretenir le « suspense ». Bien évidemment, Kareem Hunt prend la récompense et s’enfuit avec, feintant la sécurité et disparaissant dans un nuage de poussière ; personne ne la reverra. Mais profitons-en pour dire quelque mot du futur de la franchise, Mahomes-le-Deuxième-du-Nom. Sans s’enflammer pour autant, son match contre Denver en Week 17, sans une bonne partie des titulaires et à l’extérieur contre une défense redoutable, a vraiment été plein de promesses. Il a fait l’erreur classique du rookie avec cette INT en voulant forcer les choses, mais il a démontré une concentration, un calme et une capacité à réussir des lancers compliqués qui ne peuvent que donner envie d’en voir plus rapidement.

L’idée ici n’est pas d’assassiner les Safeties des Chiefs ; juste de pointer la conséquence assez désastreuse de la blessure d’Eric Berry et la fausse impression que l’on peut avoir sur la profondeur d’un poste. Daniel Sorensen et Ron Parker ont dû jouer la majorité de la saison, et ils ont participé à la fois aux problèmes de couverture et de défense au sol. Ce n’est pas faute d’être actif : Sorensen est le meilleur plaqueur de l’équipe à 89 dont 5 run stuffs, 8.5 pressions dont 1.5 sack, 6 passes défendues et 1 INT, et il n’est pas trop mal en couverture, mais il arrive souvent trop tard dans l’action pour empêcher un gain substantiel.

Parker est pire avec 67 plaquages, 4 passes défendues, 2 INTs et 2 fumbles récupérés ; il a au moins volé 4 ballons, mais il manque cruellement d’impact lui aussi. Sans son leader, le groupe a manqué de présence pour stopper les attaques adverses et les Chiefs devraient y réfléchir à deux fois avant de le laisser partir.

Le jeu aérien bien s… une minute. Nous avons déjà parlé en longueur de lui pour une bonne raison : les équipes spéciales méritent leur moment, comme l’année dernière. Certes, elles n’ont pas été aussi incroyables sur les retours avec 22.4 yards par kickoff (9e) et seulement 6.3 par punt (26e) avec un seul TD scoré sur retour, mais la raison est simple : les adversaires ont eu tellement peur qu’ils ont fait leur maximum pour minimiser les possibilités de retour avec Akeem Hunt (encore un Hunt !) et Hill en face.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Harrison+Butker+Oakland+Raiders+v+Kansas+City+3c_Yf7YF2a-l.jpgCommençons dans l’ordre avec les Field Goals et PATs : le rookie Kicker Harrison Butker a connu une première saison mouvementée puisqu’il a été drafté au septième tour par Carolina puis placé sur le Practice Squad, d’où il a été signé par Kansas City pour remplacer Cairo Santos parti sur IR. Le résultat, c’est 38/42 (90.5%) en FGs et 28/28 (100%) en PATs. La couverture de kickoff est bonne : 71.3% de touchback réussi (5e) et 19.4 yards par retour adverse (5e) sans aucun TD. Du côté des punts, Dustin Colquitt continue d’être solide avec 45.2 yards bruts (16e) dont 44.6% dans les 20 yards adverses (4e) et 7.7% en touchback (7e) ; la couverture l’assiste bien avec 41.1 yards nets (14e) et 33.8% d’arrêts de volée adverses (6e).

Ce n’est donc pas un hasard si Butker est 4e NFL avec 142 points marqués, ou si les positions sur le terrain ont été si favorables à Kansas City : en moyenne, l’attaque a démarré sur ses 29.24 yards (8e) et la défense sur les 25.49 yards adverses (3e).

Nous avons vu que le pass-rush n’était pas génial, et que la couverture en a souffert… mais c’est bien la défense au sol qui a le plus peiné cette saison chez les Chiefs. Voyez plutôt : 118.1 yards (25e), 4.3 yards par course (23e) et 15 TDs (27e) ; elle a réussi à ne pas exploser trop souvent avec seulement 6 big plays (2e) dont aucun homerun et un seul match d’un coureur adverse à 100+ yards (Le’Veon Bell), mais cela veut surtout dire qu’elle a constamment plié à courte et moyenne distance.

C’est l’abattage de joueurs comme Houston et Jones qui l’a empêché de totalement sombrer, car les Inside Linebackers semblent toujours attendre que le coureur arrive dans leur zone plutôt que d’attaquer la ligne ; il n’est donc pas étonnant 1) de les voir souvent bloqués par des Offensive Linemen et 2) de voir les Safeties en haut de la liste des plaqueurs. Derrick Johnson commence à être rattrapé par l’âge et les blessures malgré 71 plaquages dont 5 run stuffs, 7 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Ramik Wilson a disparu des radars. L’échange pour Reggie Ragland a été intelligent, mais il faut lui lâcher la bride : il peut faire mieux que 44 plaquages pour 4 run stuffs. L’autre arrivée, Kevin Pierre-Louis, a le même constat (44 plaquages, 2 run stuffs).

La ligne défensive a été plus solide : Bennie Logan termine avec 52 plaquages dont 9 run stuffs, 4.5 pressions dont 1.5 sack et 1 passe déviée ; Allen Bailey continue d’être sympathique avec 38 plaquages dont 7 run stuffs et 5 pressions dont 2 sacks… mais cela a manqué de constance au fur et à mesure de la saison avec des trous d’air ici et là ; derrière Jones et eux, cela a été plus compliqué. Et faut-il reparler des Safeties ? Il va falloir se poser les bonnes questions, tactiques ou sur les joueurs en présence, pour retrouver une défense au sol plus cohérente.

Pierre-Louis et Ragland ont été des plus-values même si la défense au sol a souffert, mais c’est la signature forcée de Harrison Butker qui a été la plus réussie, le Kicker s’intégrant parfaitement dans sa nouvelle équipe pour l’aider de différentes manières.

Est-ce que Bennie Logan aurait pu en donner un peu plus ? C’est possible pour un an et 8M$, mais bust est peut-être un peu fort.

Les deux victoires 42-27 contre New England et 27-20 contre Philadelphie en Week 1 & 2. Contre les deux futurs finalistes, non seulement les Chiefs passent 42 points et 537 yards aux Pats, un record sous Bill Belichick à l’époque, mais ils confirment à Philly par la suite pour un début idéal de saison qui va les emmener à 5-0 et des aspirations de Super Bowl.

0-4 entre les Weeks 9 & 13. On peut même étendre à 1-6 entre les Weeks 6 & 13, une période pendant laquelle les Chiefs ont perdu leur football avec notamment ce finish totalement surréaliste à Oakland.

Toute la deuxième mi-temps de Wild Card. 18 points d’avance dilapidés, Travis Kelce et Chris Jones sur la touche, Kareem Hunt « oublié », le fumble « annulé » par Jeff Triplette dont on se demande encore comment il a pu arbitrer un match de playoffs ou Revis qui dévie une passe de Marcus Mariota dans les mains de… Mariota qui score et démarre le retour. On ne s’ennuie jamais avec les Chiefs en playoffs car leurs matchs sont toujours assurés d’être rocambolesques d’une manière ou d’une autre, mais ils doivent VRAIMENT commencer à trouver le temps long.

 

Le futur

 

Domicile : Arizona, Baltimore, Cincinnati, Denver, Jacksonville, LA Chargers, Oakland, San Francisco.
Extérieur : Cleveland, Denver, LA Chargers, LA Rams (MX), New England, Oakland, Pittsburgh, Seattle.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 4.
Bilan cumulé en 2017 : 126-130 (0.492, 19e).

Les Chiefs seront les favoris en AFC West la saison prochaine, mais ils ne sont pas des champions d’une solidité à toute épreuve, et ils vont devoir se reposer sur un jeune Quarterback.