NFL Team Honors III : Jacksonville

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ENFIN ! Il était temps que les Jaguars capitalisent sur des années de hauts placements dans la draft et de dépenses en Free Agency ; il a juste fallu la nomination de Doug Marrone en Head Coach et le retour d’une ancienne gloire, le premier Head Coach de la franchise Tom Coughlin, pour chapeauter tout cela. Cela a même failli être un coup de maître dès la première année puisque Jacksonville a été à deux doigts de participer à son premier Super Bowl, grâce notamment à une défense absolument ignoble à jouer pour les adversaires. Pourront-ils bâtir là-dessus pour franchir la dernière étape ?

À lire libéré d’un poids.

 

JACKSONVILLE JAGUARS
1er AFC South ~ 10-6 / 2-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Arrêtez-nous si vous l’avez déjà entendu : les Jaguars rechargeaient leur effectif à grands renforts de gros contrats et de choix de draft dans le top-5. Mais, cette fois, cela suffisait : avec le débarquement de Gus Bradley et l’arrivée de Doug Marrone, il était temps que tout cela finisse par payer pour Jacksonville. La fournée de Free Agents 2017 avait, comme les précédentes, fière allure : l’ex-Cardinal Defensive Tackle Calais Campbell, l’ex-Texan et révélation de 2016 Cornerback A.J. Bouye et l’ex-Cowboy Safety Barry Church. Toutes les unités avaient vu des départs, dont un exode massif sur la ligne défensive avec Roy Miller, Jared Odrick, Tyson Alualu et Sen’Derrick Marks partis ; sans oublier les arrières Davon House, Prince Amukamara et Johnathan Cyprien. Cela donnait une défense redoutable avec le Defensive Tackle Malik Jackson, le Defensive End Dante Fowler (top-5 draft), le trio infernal de Linebackers Myles Jack – Paul Posluszny – Telvin Smith (Jack prenant la place de Poz au milieu) ainsi que le Cornerback Jalen Ramsey (autre top-5 draft) et le Safety Tashaun Gipson.

Mais la plus grosse question de la saison allait forcément se poser de l’autre côté du ballon : Blake Bortles allait-il enfin franchir le pas ? L’organisation avait décidé de lui donner une meilleure aide dans le jeu au sol avec le premier tour coureur Leonard Fournette, ainsi qu’une meilleure protection avec le deuxième tour Offensive Tackle Cam Robinson ; un échange en deux temps avec Miami pour récupérer l’ex-Dolphin Branden Albert avait fini en retraite anticipée de ce dernier, alors que Luke Joeckel était définitivement à ranger dans les busts (libération pour l’ancien #2 de la draft 2013). Quid du poste de Left Tackle, et quel impact pour le trio Fournette – T.J. Yeldon – Chris Ivory au sol ? Il y avait également eu l’arrivée de l’ex-Raider Tight End Mychal Rivera pour compléter les cibles de passe derrière les Allen Receveurs et Marqise Lee qui avait percé en 2016.

Sur le papier, on se disait que l’équipe de Jacksonville avait vraiment de l’allure, surtout en défense, et que Bortles n’avait plus vraiment d’excuses pour ne pas faire une belle performance, surtout avec la possibilité de retravailler avec un spécialiste de la mécanique de lancer, comme avant 2015.

 

La saison

 

  • Week 1 : @Houston, 29-7
  • Week 2 : Tennessee, 16-37
  • Week 3 : Baltimore, 44-7
  • Week 4 : @NY Jets, 20-23 (OT)
  • Week 5 : @Pittsburgh, 30-9
  • Week 6 : LA Rams, 17-27
  • Week 7 : @Indianapolis, 27-0
  • Week 8 : BYE
  • Week 9 : Cincinnati, 23-7
  • Week 10 : LA Chargers, 20-17 (OT)
  • Week 11 : @Cleveland, 19-7
  • Week 12 : @Arizona, 24-27
  • Week 13 : Indianapolis, 30-10
  • Week 14 : Seattle, 30-24
  • Week 15 : Houston, 45-7
  • Week 16 : @San Francisco, 33-44
  • Week 17 : @Tennessee, 10-15

 

Le bilan

 

  • Global : 10-6.
    • Par demi-saison : 5-3, 5-3.
    • Par quart de saison : 2-2, 3-1, 3-1, 2-2.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division : 4-2.
    • Dans la conférence : 9-3.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 4-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 1-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 2-3.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-0-1-0.
    • En prolongation : 1-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 111-142-3 (0.439, 30e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 111-145 (0.434, 31e).
    • Écart entre les deux : -0.005 (20e).

À l’instar des Rams, les Jags ont connu le plus gros écart de bilan global en une année avec +7 victoires ; la différence c’est que L.A. avait un calendrier proche de la moyenne (0.504), pas le plus facile comme Jacksonville. Les victoires sont toutes intervenues dans la conférence (2-10 vs. 9-3) dont une bonne partie contre les équipes ayant terminé en positif (1-8 vs. 4-3) ; néanmoins, ce n’est pas encore assez probant contre les équipes qualifiées en playoffs, d’où un plafond à 10 victoires. Ce qui frappe, c’est la nouvelle maîtrise démontrée par l’équipe en 2017 : elle n’apparaît pas dans les matchs à une possession d’écart, mais dans le fait qu’elle en a joué BEAUCOUP moins (2-8 vs. 2-3), dans la différence de points moyenne lors des victoires à +20.2 (top NFL), et par le fait qu’elle a gagné sept de ses matchs en ayant toujours mené (top NFL aussi).

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : Buffalo, 10-3
  • Divisional Round : @Pittsburgh, 45-42
  • Conference Championship : @New England, 20-24

 

La réalité

 

Puisque nous avons abordé le sujet dans l’en-tête, démarrons par cette défense rapide et agressive : 16.8 points encaissés (2e) soit 1.26 par drive (top NFL) dont 2.7 en premier quart-temps (top NFL) ainsi que 20 au total sur premier drive adverse (2e) ou encore 32 dans les deux dernières minutes des mi-temps (5e), 29 TDs encaissés (2e) et surtout 7 TDs marqués (top NFL), 286.1 yards (2e) soit 22.91 par drive (top NFL), 4.6 yards par action (top NFL), 16.1 first downs (top NFL), 46 big plays (4e), 32 voyages adverses en redzone (top NFL) dont 39.3% terminant en TD (2e), 31.6% des actions jouées dans son propre terrain (top NFL), 33.6% de 3e tentatives autorisées (4e), 33 ballons volés (2e) ou encore 28.4% des drives adverses terminant en 3&out (5e). On peut également ajouter les 24 Field Goals adverses tentés (top NFL) pour finir le tableau. Cependant, puisqu’il faut toujours trouver une critique à tout, de manière assez étonnante elle a tout de même lâché 14 homeruns (26e) soit 30.4% des big plays (pire marque NFL). Inadmissible !

Bien entendu, cela aide d’avoir une défense pareille : les 26.1 points (5e) et 47 TDs (5e) marqués ont largement bénéficié de la défense qui a scoré à tout va. Mais si l’offensive n’a pas été du même niveau, elle n’a pas dormi non plus : 67.4 actions (top NFL), 365.9 yards (9e), 5.4 yards par action (12e), 20.8 first downs (7e), 12 homeruns (10e) ou 57 voyages en redzone (5e) dont 64% terminant en TD (2e) ; Jacksonville a été redoutable dans les deux redzones (la leur en défense et celle de l’adversaire en attaque). Néanmoins, on s’aperçoit encore du travail à faire : 55 big plays (22e), 37.3% de 3e tentatives converties (20e) ou 23 ballons perdus (19e). La défense a fait un énorme travail pour rendre les possessions, donnant un temps moyen de 31:43 (5e), mais les 5.79 actions offensives par drive (18e) ou 25.7% de drives terminant en 3&out (21e) prouvent bien que l’équipe peut encore progresser en attaque ; ce qui lui a manqué pour passer l’avant-dernière marche.

Voici les récompenses de la saison :

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Calais+Campbell+Houston+Texans+v+Jacksonville+FMppyex4itYl.jpgSoyons un peu chauvins : quand le Defensive Lineman Calais Campbell éclabousse la ligue de son talent, c’est un petit coin de France qui le fait aussi via son prénom. Bon OK, ça ne va vraiment pas plus loin.

Quoi qu’il en soit, cela ne change pas le fait que Campbell a été monstrueux toute la saison, terrorisant les adversaires tout en se baladant sur le front de la défense. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, il a été une force difficilement arrêtable qui a tout renversé sur son passage : 67 plaquages dont 6 run stuffs, 45.5 pressions dont 14.5 sacks et 31 QB Hits (à chaque fois 2e NFL derrière Chandler Jones), 3 passes déviées, 3 fumbles forcés, 1 strip-6, un pronostic du score exact de ce match fou de Divisional Round (véridique – il l’a prédit), deux ou trois fuites réparées dans la plomberie de l’EverBank Field et un intérim au stand de hot-dogs ; Calais fait aussi les mariages, les baptêmes et les bar mitzvahs. Il va sans dire que vous allez le retrouver en tête de liste des FA Signing Of The Year.

Il a été élu au Pro-Bowl en remplacement de son mentor Campbell, donc il est probable qu’il ne soit déjà plus sous-coté, mais quand même : quand on se rappelle qu’il a un #5 de draft à l’opposé et qu’il a été plus étincelant que lui, cela mérite bien qu’on en parle. Le Defensive End Yannick Ngakoue a emboîté le pas de Calais Campbell pour faire une saison révélation sur la ligne défensive.

Certes, il n’a pas encore le volume du 62100 au niveau de la course, avec seulement 30 plaquages dont 3 run stuffs, mais pour ce qui est de mettre la pression sur le Quarterback adverse il a été redoutable via 40 pressions (5e NFL) dont 12 sacks (8e) et 28 QB Hits (4e). Il a, entre autres, une véritable science de la création de fumbles avec SIX forcés (top NFL !) et 2 récupérés pour un strip-6 ; parce que tant qu’à faire, autant finir le travail soi-même. Il doit juste faire attention avec 8 pénalités pour 110 yards (6e pire marque NFL – et pourtant ce n’est pas un arrière), mais avec ces deux hurluberlus dans la ligne défensive, on comprend mieux d’où démarre la domination de l’escouade cette saison.

Attendez, nous n’avons même pas encore regardé ce qu’il y avait à côté… oh bonjour Malik Jackson ! Polyvalent, le maousse a encore fait une saison remarquable à l’intérieur de l’unité, pouvant aussi bien être un plot ou en mouvement, Il a été l’ancre avec 4 run stuffs, 24 pressions dont 8 sacks, 3 passes déviées et 4 fumbles forcés. L’échange pour Marcell Dareus a été sympathique même si l’ex-Bill a eu un temps de jeu limité pour seulement 21 plaquages et 1 sack ; son influence s’est vue ailleurs. Abry Jones a aussi su se distinguer avec 1 sack, 6 passes déviées (!), 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré.

Finalement, le plus décevant du lot a été Dante Fowler Jr., qui a été un cran en-dessous de Ngakoue cette saison. Il n’a pas été mauvais dans le pass-rush avec 19 pressions dont 8 sacks et il a su créer des pertes de balle avec 2 fumbles forcés et 2 récupérés dont un strip-6, mais au sol il a été invisible (21 plaquages dont un run stuff) ; dans l’ensemble, on attend tellement plus d’un top-5 à sa position (comparez avec Joey Bosa par exemple). L’excuse de la saison rookie perdue va perdre de plus en plus de poids au fur et à mesure des années.

Autant nous avons l’embarras du choix pour distribuer les récompenses en défense, autant du côté de l’attaque la liste raccourcit considérablement… jusqu’à se résumer à un nom évident quand on remarque que les Jags ont eu le playcall le plus tourné vers la course cette saison à 48.9%. Le rookie coureur Leonard Fournette a été une addition bienvenue et la franchise n’a pas tardé à le mettre à contribution : 268 courses (7e NFL) pour 1040 yards (8e) et 9 TDs (3e) + 36 réceptions pour 302 yards et 1 TD. Au final, l’ex-Tiger a totalisé 304 touches (6e NFL) soit 36.1% de l’équipe, 1342 yards (12e) soit 22.4% de l’équipe et 10 TDs (8e) soit 25.6% de l’équipe, sans oublier 61 first downs. Il a raté des matchs sur blessure et il a un certain manque d’explosivité (seulement 3.9 yards par course), mais il épuise les défenses au fur et à mesure des matchs tel un vrai coureur « à l’ancienne ».

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Leonard+Fournette+Divisional+Round+Jacksonville+E1sK0vsQz2Tl.jpgDe fait, il ne faut pas seulement regarder dans sa direction si le jeu au sol a posté des belles stats à hauteur de 141.4 yards par match (top NFL), 4.3 yards par course (9e), 18 TDs (2e), 13 big plays (7e) dont 5 homeruns (top NFL) et 6 matchs d’un coureur à 100+ yards (top NFL) ; ne cherchez pas du côté de Chris Ivory, qui termine à 3.4 yards, 1 TD et un gain de 20+ yards. C’est surtout le fait de T.J. Yeldon, relégué en troisième coureur, qui a semblé apprécier d’être moins utilisé, finissant à 5.2 yards par course et 2 TDs ; celui de Corey Grant, qui a été explosif à 8.3 yards par course et 2 TDs ; celui du Quarterback qui a apporté sa contribution à 5.6 yards par course et 2 TDs. Fournette a largement mené la charge et a éreinté les défenses, permettant aux autres d’en profiter pour faire un peu monter les stats. Un effort de groupe tout à fait appréciable.

Ils auraient largement pu postuler pour le titre de Most Valuable Player, mais ils sont deux et Calais Campbell est tout seul. Car il n’y a pas eu de duos de Cornerbacks meilleurs que Jalen Ramsey et A.J. Bouye cette saison en NFL. Ramsey, c’est 17 passes défendues (10e NFL) et 4 INTs, Bouye c’est 16 passes défendues (6e) et 6 INTs (3e).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Jalen+Ramsey+Indianapolis+Colts+v+Jacksonville+2gmCT0g8oMYl.jpgIls n’ont pas réussi à forcer ou à récupérer de fumbles, ce qui stoppe leur total à 10 ballons volés, mais c’est largement suffisant tant ils ont formé une paire d’exception sur les ailes ; dans ce sens, les deux ont totalement confirmé leur saison dernière, et, ce qui ne gâche rien, ils ont également fait leur travail contre la course. Ils viennent juste de commencer à créer des maux de crânes pour les Coordinateurs Offensifs adverses.

Sans surprise, et même s’il peut encore améliorer certaines choses dans son jeu, nous allons retrouver Leonard Fournette, mais il faut lui associer la révélation non-draftée, le receveur Keelan Cole.

Avec les différentes blessures chez les cibles, Cole a émergé comme une redoutable menace longue avec 42 réceptions pour 748 yards (top team) à 17.8 yards de moyenne (3e NFL !) et 3 TDs ; de plus, 26.2% de ses réceptions ont été des gains de 20+ yards (11/42) et 76.2% ont été des first downs (32/42) ! Pour trouver un défaut, il faut regarder ses 2 fumbles dont un perdu, mais l’originaire de Kentucky Wesleyan University a surpris tout son monde et s’est fait une place de choix, surpassant même son camarade drafté au 4e tour, Dede Westbrook, qui finit à 27 réceptions pour 339 yards et 1 TD.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Keelan+Cole+Seattle+Seahawks+v+Jacksonville+Bbpr-e4X-mel.jpgIl y a également le cas Cam Robinson, qui mérite une mention. Le deuxième tour Tackle, posté à gauche suite à la rapide retraite de Branden Albert après son échange de Miami, a logiquement eu du mal à s’acclimater à la NFL, et il a commis trop de pénalités (14 – 4e pire total NFL – dont 10 acceptées). Mais il a également eu des périodes de solidité où il a souvent été livré à lui-même contre les pass-rushers adverses, et il s’en est sorti. Il doit s’améliorer encore, mais on en a vu assez de sa part pour espérer qu’il puisse être plus constant dans l’avenir.

Terminons sur la ligne offensive : avec 9.9% des courses terminant en run stuffs (5e) et 102 pressions autorisées (6e) dont 24 sacks (3e), elle a fait un bon travail souvent passé inaperçu. Brandon Linder est toujours un Centre talentueux qui cimente l’unité (quand il est là), alors qu’à l’opposé de Robinson, Jermey Parnell confirme qu’on peut toujours compter sur lui. C’est plutôt au niveau des Guards A.J. Cann et Patrick Omameh que cela a été limite ; de plus, l’unité a connu des blessures qui l’ont forcée à modifier son alignement. Elle pourrait sans aucun doute faire mieux, mais dans l’ensemble elle a quand même été sympathique en 2017 ; plus que certaines années passées.

On pourrait nommer Gus Bradley vu les résultats l’année dernière et cette année, mais on peut également mettre le focus sur les équipes spéciales. La blessure de Josh Lambo n’a pas aidé à stabiliser l’unité qui termine à 85.7% de FGs (13e) et surtout 90.2% de PATs (27e). Brad Nortman est un punter sympathique qui n’a pas eu à forcer avec 44.1 yards bruts (25e) car il a plus eu besoin d’envoyer dans les 20 yards adverses (33.3%) ou provoquer des touchbacks (10.3% – 3e), mais la couverture a été assez terrible dans ces conditions avec 38.9 yards nets soit une différence de 4.7 (19e). Encore heureux que Corey Grant a un peu dynamisé les retours de kickoff (24.9 de moyenne) et que le sophomore non-drafté Jaydon Mickens en ait fait de même sur retours de punt avec 10.3 yards de moyenne et un TD, car dans l’ensemble il y a du travail pour améliorer l’escouade.

Avec Ramsey et Bouye en Defensive Player(s) Of The Year et la liste des sackeurs à 8+ unités (Campbell, Ngakoue, Jackson et Fowler), vous devez déjà avoir une idée de l’unité qui va être récompensée. 57.4% de complétion autorisée (2e), 169.9 yards (top NFL) dont 77.9 après réception (top NFL), 5.3 yards par passe tentée (top NFL), 17 TDs (3e), 21 INTs (2e), 68.5 de QB Rating (top NFL), 40 big plays (5e), 77 passes défendues (8e), 49.5% de réceptions donnant un first down (4e) et UN SEUL MATCH d’un receveur adverse à 100+ yards (top NFL) ; assez ironiquement, ce héros de la saison régulière était… déjà Antonio Brown en Week 5, une performance qu’il a répétée en playoffs (avec Vance McDonald). À l’image de la défense, ce sont les homeruns qui ont été en-dessous du reste avec 12 (26e), mais sinon personne ne sera surpris que la couverture reçoive le titre de meilleure unité.

Et ici, ce n’est pas le pass-rush qui embellit la performance des arrières ou les arrières qui rattrapent le manque de pression sur le Quarterback : les deux sont aussi bons l’un que l’autre ; le pass-rush, renommé Sacksonville, termine à 169 pressions (top NFL) dont 55 sacks (2e) avec 14 sackeurs différents, et les arrières ont un quartet redoutable avec le duo de Corners précité plus le duo de Safeties Barry Church et Tashaun Gipson. Polyvalents, les deux membres de la dernière ligne de défense ont su être présents contre la course et contre la passe : Church finit à 74 plaquages, 1.5 sack, 8 passes défendues et 4 INTs dont un pick-6, alors que Gipson termine à 64 plaquages dont 5 run stuffs, 7 passes défendues, 4 INTs et 1 fumble récupéré.

Si en plus vous ajoutez les productions d’Aaron Colvin (5 passes défendues) et des Linebackers (10 passes défendues et 3 INTs – ces 3 dernières pour le phénoménal Telvin Smith), vous comprenez que l’espace aérien a été fermé en majorité pour les adversaires. Le seul petit problème, c’est qu’au niveau des INTs il ne faut pas qu’un des joueurs baisse de rythme, parce qu’il n’y en a eu que 5 différents (Ramsey, Bouye, Church, Gipson, T. Smith).

Calais Campbell, Yannick Ngakoue, Malik Jackson, Telvin Smith, Paul Posluszny, Myles Jack, Tashaun Gipson… beaucoup d’équipes signeraient pour avoir une défense pareille. Par exemple, contre la course : 116.2 yards par match (21e), 4.3 yards par course (26e), 12.6% des courses adverses terminant en run stuffs (17e)... attendez, pardon ? Certes, cela s’améliore grandement quand on regarde la suite avec 9 TDs (6e), 6 big plays (2e) dont 2 homeruns (16e) et 2 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (11e), mais il est vrai que la défense au sol des Jaguars a très mal démarré la saison, et elle a toujours un peu peiné pour récupérer le temps perdu.

L’ajout de Dareus au coeur de l’unité a aidé ; il n’est pas anodin que les deux matchs d’un coureur adverse à 100+ yards aient été en Week 4 et 6. Néanmoins, ce démarrage reste un petit mystère, surtout quand on a un tel trio de Linebackers. Telvin Smith est toujours aussi hallucinant avec 102 plaquages dont 11 run stuffs, 1 sack, 5 passes défendues, 3 INTs dont un pick-6, 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés dont un strip-6, et parce que cela ne mange pas de pain, il a aussi bloqué un PAT ; il a été à deux doigts de finir Defensive Player Of The Year.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Telvin+Smith+Jacksonville+Jaguars+v+Cleveland+8f6T-8kpeYrl.jpg« Poz » se retire après une bonne saison tronquée par les blessures à 61 plaquages dont 6 run stuffs, 1.5 sack et 2 passes défendues. Jack prend de plus en plus sa place dans l’unité avec 90 plaquages dont 4 run stuffs, 3 passes défendues et un strip-6. Avec tout cela, il est assez incompréhensible que l’escouade ait eu tant de mal à commencer l’exercice en laissant les coureurs adverses faire la loi. Heureusement, ils ont réussi à redresser la barre, ce qui est l’essentiel, mais il faudra trouver les raisons de ce démarrage diesel pour 2018.

Voyons voir : un MVP, un DPOY, un membre de la BUOY… bonne Free Agency de la part des Jaguars, non ? Campbell, Bouye et Church ont chacun été des additions vitales en défense. Campbell et Bouye sont probablement devant, mais il ne faut pas sous-estimer l’apport de l’ex-Cowboy dans la dernière ligne.

À l’inverse, les additions en attaque n’ont pas donné satisfaction. L’échange pour Branden Albert a rapidement terminé en retraite, alors que les arrivées de Earl Watford et Mychal Rivera n’ont pas du tout porté leurs fruits. Watford a fini derrière Omameh et Cann chez les Guards (ce qui veut tout dire vu qu’ils n’ont pas été des foudres non plus) avant d’être libéré dès le début de la saison, et Rivera a terminé sur IR un peu avant. De fait, c’est le duo improbable James O’ShaughnessyBen Koyack qui a du prendre du service derrière le vétéran Marcedes Lewis. Ce dernier a terminé en tête de l’équipe avec 5 TDs (sur 24 réceptions pour 318 yards) et reste une vraie force dans le block.

Cela nous permet de parler du jeu aérien. Nous démarrons bien évidemment avec la perte rapide d’Allen Robinson qui a raté toute la saison ; son compère Allen Hurns a également été blessé et n’a jamais paru vraiment dans le coup, finissant seulement à 39 réceptions pour 484 yards et 2 TDs. La faillite des Allen Receveurs a ouvert la porte aux rookies Westbrook et Cole, ce dernier étant le plus notable des deux. Mais le meilleur receveur cette saison a été Marqise Lee, et il s’en est plutôt bien tiré avec 96 ciblages pour 56 réceptions, 702 yards, 3 TDs et 40 first downs… mais il doit absolument travailler ses mains car il mène la ligue avec HUIT (8) drops. En général, les receveurs ont été décisifs avec 61.1% de réceptions apportant un first down (3e), mais il y a eu un certain manque d’explosivité avec 42 big plays (22e) dont 7 homeruns (20e) et les 26 drops (27e) sont vraiment dommageables.

Ce qui nous amène fort logiquement à la saison de Blake Bortles sous l’égide de son Coordinateur Nathaniel Hackett : 60.2% de complétion, 3687 yards (7.1), 21 TDs, 13 INTs, 3 fumbles, 24 sacks, 84.7 de QB Rating. Le #3 a confirmé que, quand il avait du mal, il avait VRAIMENT du mal, mais il a également prouvé que quand il est en confiance, il est VRAIMENT en confiance. Les montagnes russes sont assurées avec lui au cours d’une saison, et pourtant il a eu un playcall qui lui a laissé le moins de travail possible ; si on peut lui octroyer une part dans la belle saison des Jaguars, on sait aussi que la défense l’a plus d’une fois sorti du bourbier (vous voulez revoir le match de Wild Card contre Buffalo ?).

Le fait qu’il puisse avoir des niveaux tellement différents en ayant eu un travail limité n’est pas rassurant. Certes, la perte d’un des Allen Receveurs n’a pas aidé, et quand le bras n’a pas été là, les jambes ont pris le relais avec 57 courses pour 322 yards et 2 TDs. Néanmoins, sauf un miracle, il a montré tout ce qu’il avait à montrer, et il est fort possible que la franchise finisse par décider qu’elle ne peut pas se permettre qu’il tombe dans un creux au pire moment, comme… disons… quand son équipe a besoin d’un long drive pour épuiser l’horloge en dernier quart-temps de la finale AFC contre New England (ou, hypothétiquement, au Super Bowl). Elle s’est donnée un peu de temps en levant son option l’année dernière, mais à moins d’une année 2018 révélation où il nivelle ses mauvais passages…

Les deux premiers tours de playoffs. Ce qui est assez marquant (outre le fait de retourner en finale AFC pour la première fois depuis 1999), c’est la différence de style des matchs : on savait déjà que les Jags pouvaient gagner une bataille d’attrition défensive comme en Wild Card contre Buffalo, mais la victoire en Divisional Round à Pittsburgh dans un tir aux pigeons est un peu venue de nulle part, principalement parce qu’on ne voyait pas la défense lâcher 42 points… même si un match nous a fait entrevoir cette possibilité…

La défaite 44-33 contre San Francisco en Week 16. C’est le match où 1) Bortles est redescendu de son nuage et 2) la défense a pris le bouillon. A un poil près, il y aurait pu avoir la même chose à Pittsburgh, et cela a fini par se payer contre New England.

La saison entière. La tôle face à Baltimore à Londres pour perdre chez les Jets ensuite, la tôle mise à Pittsburgh, le massacre de Jacoby Brissett à Indy, ce match improbable à qui-veut-plus-le-perdre face aux Bolts, la fin de match ubuesque avec la baston face à Seattle, la défaite à San Francisco, le Wild Card lunaire à 17 punts, le Divisional Round feu d’artifice… une chose est sûre, on ne s’est jamais ennuyé avec Jacksonville.

 

Le futur

 

Domicile : Houston, Indianapolis, New England, NY Jets, Philadelphia (UK), Pittsburgh, Tennessee, Washington.
Extérieur : Buffalo, Dallas, Houston, Indianapolis, Kansas City, Miami, NY Giants, Tennessee.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 7.
Bilan cumulé en 2017 : 122-134 (0.477, 25e).

Sacré calendrier à « domicile » avec les deux finalistes et Pittsburgh.