NFL Team Honors III : Detroit

500-Lions

Comme pour Seattle, Atlanta a « arraché » contre Detroit une victoire improbable dans les dernières secondes qui a fait beaucoup de mal dans le classement final de la conférence. Comme pour Baltimore, c’est à Cincinnati que les espoirs se sont définitivement envolés. Comme pour Seattle, le jeu au sol a été une catastrophe, l’attaque reposant sur les miracles de son Quarterback. Mais le vrai souci pour les Lions (et là où les similitudes s’arrêtent), c’est que la défense a également craqué dans ce secteur, une tendance qui se confirme depuis quelques temps. La franchise avait besoin d’une voix plus calme et sereine après l’ouragan Jim Schwartz, mais Jim Caldwell a fini par ne plus avoir l’attention de ses joueurs ; c’est à Matt Patricia de remotiver les Lions.

À lire en se laissant pousser la barbe.

 

DETROIT LIONS
2e NFC North ~ 9-7

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Jouer le rôle des Cardiac Cats est toujours spectaculaire, mais cela finit rarement bien car les miracles ne peuvent pas durer éternellement. L’équipe devait donc absolument construire sur ses points forts et combler ses lacunes pour non seulement pérenniser le succès, mais le solidifier afin de passer les étapes supérieures (comme, au hasard, gagner un match de playoffs pour la première fois depuis 1993). L’équipe avait surtout ciblé la défense qui, il est vrai, n’était plus au niveau de celle de 2014 : les Defensive Linemen Tyrunn Walker et Devin Taylor (la déception) étaient partis pour les arrivées de l’ex-Buc Akeem Spence et de l’ex-Bear Cornelius Washington ; pour redorer un pass-rush amorphe, l’unité espérait donc avant tout que le Defensive End Ziggy Ansah puisse revenir à son vrai niveau en 2017, mais la tâche semblait compliquée avec la blessure grave du surprenant Kerry Hyder qui allait rater la saison. Une autre unité qui avait été pointée du doigt l’année dernière était celle des Linebackers, d’où le départ de DeAndre Levy, l’arrivée de l’ex-Falcon Paul Worrilow mais surtout la draft du premier tour Jarrad Davis ; il fallait redonner du peps à tout cela aux côtés de Tahir Whitehead. L’ex-Raider Cornerback D.J. Hayden était venu s’ajouter aux arrières alors que le deuxième tour Teez Tabor avait été drafté pour renforcer le groupe.

En attaque, le changement le plus notable était au niveau de la ligne offensive qui avait vu le départ du Guard Larry Warford et deux arrivées très prometteuses : l’ex-Packer Guard T.J. Lang et l’ex-Raven Tackle Rick Wagner. Il y avait néanmoins inquiétude sur la blessure de Taylor Decker en Left Tackle, poussant à échanger pour Greg Robinson au cas où. Mais si Decker pouvait revenir à temps, en ajoutant Travis Swanson en Centre, l’unité avait un sacré potentiel pour protéger le nouveau riche Matthew Stafford, et ouvrir les brèches à un jeu au sol totalement absent en 2016 ; le retour de blessure d’Ameer Abdullah allait le booster. Le Quarterback faiseur de miracle n’avait pas connu de grands chambardements dans ses cibles de passe, à part l’arrivée de l’ex-Cardinal Tight End Darren Fells et la draft du troisième tour Kenny Golladay ; la perte d’Andre Roberts était dommageable sur équipes spéciales néanmoins.

Les Lions n’étaient sûrement pas devenus moins forts, un bon point. Mais pour aller encore mieux, ils avaient besoin d’une meilleure défense (ce qui restait à voir), d’un meilleur pass-rush (à voir aussi) et d’un meilleur jeu au sol (déjà plus envisageable). Ils avaient donc la possibilité de lutter dans la NFC North, mais les ajouts en défense allaient devoir se révéler payants pour la suite.

 

La saison

 

  • Week 1 : Arizona, 35-23
  • Week 2 : @NY Giants, 24-10
  • Week 3 : Atlanta, 26-30
  • Week 4 : @Minnesota, 14-7
  • Week 5 : Carolina, 24-27
  • Week 6 : @New Orleans, 38-52
  • Week 7 : BYE
  • Week 8 : Pittsburgh, 15-20
  • Week 9 : @Green Bay, 30-17
  • Week 10 : Cleveland, 38-24
  • Week 11 : @Chicago, 27-24
  • Week 12 : Minnesota, 23-30
  • Week 13 : @Baltimore, 20-44
  • Week 14 : @Tampa Bay, 24-21
  • Week 15 : Chicago, 20-10
  • Week 16 : @Cincinnati, 17-26
  • Week 17 : Green Bay, 35-11

 

Le bilan

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 4-4, 5-3.
    • Par quart de saison : 3-1, 1-3, 2-2, 3-1.
    • À domicile : 4-4.
    • À l’extérieur : 5-3.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 8-4.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 1-6.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 1-5.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 3-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-1-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 119-133-4 (0.473, 21e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 127-129 (0.496, 16e).
    • Écart entre les deux : 0.023 (12e).

Un calendrier un peu plus compliqué à cause des présences de la NFC South et de Minnesota qui ont contrebalancé les chutes de Green Bay ou des Giants. L’équipe a été meilleure dans sa division (3-3 vs. 5-1) et même dans la conférence (7-5 vs. 8-4), et elle a été un peu plus constante que l’année dernière, mais on voit de suite son problème récurrent avec 2016 : elle craque trop facilement contre les gros avec un bilan de 1-6 contre les équipes terminant en positif (le même que l’année dernière), et 1-5 contre les équipes qualifiées en playoffs (0-5). Enfin, comme c’est souvent le cas, les retours miraculeux qui permettent de gagner des matchs à une possession ne durent jamais longtemps : 8-5 en 2016, 3-4 en 2017. Cependant, le maintien du bilan total veut aussi dire que Detroit a bien mieux maîtrisé certains matchs avec, par exemple, 4 matchs remportés sans jamais avoir été menés.

 

La réalité

 

Le slogan du candidat Detroit 2017 : « vive la passe, à bas la course ». Et pourtant, malgré ce déséquilibre énorme, l’équipe a été plus productive qu’en 2016 avec +4 points marqués par match à 25.6 (7e) et +10 TDs à 46 (6e) ; si les totaux de yards (337.8 – 13e) et yards par action (5.5 – 9e) sont équivalents, elle a été une des plus explosives de NFL avec +10 big plays à 68 (7e) dont +5 homeruns à 16 (2e). Mais cela ne fait que masquer les problèmes : de très mauvais démarrages avec 3.1 points en premier quart-temps (24e) dont 16 au total sur le premier drive offensif (26e), et le crash en fin de match avec 9 points dans les deux dernières minutes (27e) ; Detroit menait la ligue avec 45 l’année dernière. L’attaque a connu une baisse de first downs (18.5 – 21e), un manque de voyages en redzone (49 – 18e) même si le taux terminant en TD est bon (56.5% – 11e), et surtout une trop forte tendance à se retrouver en difficulté avec 8.6 yards en moyenne à faire en 2e tentative (28e) et 8.0 yards en 3e (29e). Il n’est donc pas étonnant de retrouver seulement 38.8% de 3e tentatives converties (17e) et le pire taux de conversion de 4e tentative à 11.1%.

Mais surtout, il faut remarquer que 7 des 46 TDs ont été inscrits par les autres escouades (3e total) : 5 pour la défense et 2 pour les équipes spéciales. Autre bénéfice de ce travail pour l’attaque : les 32 ballons volés (3e) et les retours de kick/punt ont permis de démarrer 18 drives dans le terrain adverse (8e). Cependant, la liste positive s’arrête ici : 23.5 points encaissés (21e) dont, là aussi, une tendance à commencer trop mollement les matchs (5.4 en premier quart-temps – 31e), 355.8 yards (27e), 5.5 yards par action (24e), 21.8 first downs (31e), 11 homeruns (18e), 58 voyages adverses en redzone (28e) dont 61.8% terminant en TD (29e), 38.1% de 3e tentatives autorisées (16e) ou 19 drives démarrés dans son propre terrain (28e). En résumé, la défense a surtout tenu par sa capacité à voler la balle ; elle possède des éléments de talent, mais elle a trop souffert pour que la franchise espère mieux.

Voici les récompenses de la saison :

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Matthew+Stafford+Pittsburgh+Steelers+v+Detroit+u7FtO5gAxJfl.jpgUn playcall à 63% orienté vers la passe (seul Miami a été plus déséquilibré en attaque), 65.8% en shotgun (top NFL), 27.4% de no-huddle (top NFL) aussi… difficile de ne pas dire que les Coordinateurs Défensifs savaient exactement à quoi s’attendre avec l’attaque des Lions. Et malgré tout cela, voyez plutôt : 565 passes tentées (4e), 371 complétées (3e), 65.7% (8e), 4446 yards (3e), 7.9 yards par passe tentée (6e), 29 TDs (4e), 10 INTs à 1.8% par passe tentée (10e) et 99.3 de QB Rating (7e). Si la difficulté ne vous apparaît pas, deux stats de plus : 71% de first downs acquis via la passe (top NFL) et 47 sacks pour un taux par passe tentée de 7.6% (24e) ; cette année, seul Jacoby Brissett a été plus souvent au sol, et quand vous êtes juste devant un Quarterback des Colts dans ce genre de catégorie, ce n’est pas glorieux.

Maintenant, si quelqu’un veut pointer les 7 fumbles perdus et les 4 picks-6 (pires totaux NFL), ce sont des points valides ; ils sont néanmoins remis en perspective avec les stats ci-dessus. Si quelqu’un veut pointer qu’il y a peut-être des joueurs plus talentueux intrinsèquement dans l’effectif, cela peut à la rigueur se discuter (et encore). Mais Most Valuable Player veut bien dire ce que cela veut dire : la charge de travail accomplie par le Quarterback Matthew Stafford cette saison a été colossale, et sa réussite, brillante compte tenu des circonstances. Il a même retrouvé sa capacité à pilonner l’adversaire à longue distance avec +9 big plays à 61 (3e) dont +6 homeruns à 16 (top NFL !). Bien sûr, ce n’est pas seulement de son fait, mais il y a très peu de Quarterbacks cette saison qui ont fait autant avec aussi peu d’aide ; seul Russell Wilson se trouve dans les environs.

Quand le Defensive End Kerry Hyder est tombé en présaison, nous savions que le pass-rush risquait de connaître à nouveau l’infamie de 2016 (le pire de la ligue). La bonne nouvelle, c’est que cela n’a pas été totalement le cas avec 129 pressions (16e) dont 35 sacks (20e). Ezekiel Ansah, gêné par des blessures l’année dernière, a été plus productif avec 30 pressions dont 12 sacks (8e NFL)… mais la répartition est frappante : 9 sur les 12 sont venus sur trois matchs seulement, et il a passé la moitié de l’année sans en réussir un seul. La vraie surprise positive est venue du sophomore Defensive End Anthony Zettel : 22.5 pressions dont 6.5 sacks. La blessure de Hyder lui a ouvert la porte, et il a su tirer son épingle du jeu ; il ajoute 43 plaquages dont 4 run stuffs, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré.

Néanmoins, on sent quand même que la ligne défensive n’a pas fait le travail suffisamment bien cette saison. Ansah n’a que 3 run stuffs en 44 plaquages (avec lui aussi 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré). Cornelius Washington poste 6.5 pressions dont 2.5 sacks et 3 passes déviées. Chez les Defensive Tackles, la perte sur blessure de Haloti Ngata n’a pas arrangé les choses. A’Shawn Robinson n’est pas forcément devenu la force inarrêtable attendue même si sa saison n’est pas mauvaise avec 53 plaquages dont 4 run stuffs, 6.5 pressions, 2 fumbles récupérés dont 1 strip-6 ; par contre il reste toujours une DCA à lui tout seul avec 6 passes déviées (!) et 2 blocks (un Field Goal et un PAT). Akeem Spence poste 4 run stuffs et 13 pressions dont 3 sacks avec 1 fumble forcé.

Tout cela pour dire que l’unité n’a pas été épargnée par les blessures, le manque de profondeur, et même ses stars n’ont pas été les leaders espérés. De fait, il n’est pas surprenant d’avoir vu un pass-rush moyen et une défense au sol catastrophique… ce qui sera un sujet pour une autre récompense.

Le premier est un habitué des belles performances depuis qu’il est à Detroit, le deuxième était un peu plus inconstant mais a enfin trouvé la clé cette saison ; les deux forment la seule paire de Wide Receivers à 1000+ yards cette saison (New England en a également une mais avec un Wide Receiver et un Tight End) : Golden Tate et Marvin Jones ont été les moteurs principaux derrière la belle réussite de Stafford au lancer.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Golden+Tate+Detroit+Lions+v+Tampa+Bay+Buccaneers+oyngqmud_6hl.jpgChacun a son rôle bien défini : Jones est l’avaleur de yards sur les réceptions compliquées avec 56.5% de réceptions à 18 yards de moyenne (2e NFL) et 20 gains de 20+ yards (5e) alors que Tate est la cible un peu plus rapprochée qui casse les plaquages et engrange 546 yards après réception (5e). Il a été le plus ciblé (122) pour 92 réceptions, 1003 yards et 5 TDs, alors que Jones en a réussi 61 pour 1101 yards et 9 TDs. Pas de jaloux : 44 first downs et 2 drops chacun, mais Tate a fumblé une fois, ce qui est le seul défaut qu’on peut leur trouver.

Comme pour l’attaque, il est probable qu’il faille partager ce titre entre deux joueurs qui, année après année, gouvernent l’arrière-garde avec talent : le Cornerback Darius Slay et le Safety Glover Quin.

Rien de ce que nous allons dire là n’est une surprise… en fait si, il y en a une : bien qu’étant un excellent joueur, Big Play Slay avait toujours un petit déficit en vol de ballons. Cette année il l’a réglé : non seulement il termine en tête de la NFL avec 26 passes défendues, mais il mène aussi la ligue avec 8 INTs ; cela lui donne 34 interventions, le top NFL loin devant Casey Hayward avec 26 et A.J. Bouye avec 24 ! Il a même récupéré un fumble, ce qui lui fait 9 ballons volés en tout (2e NFL) pour aller avec ses 60 plaquages. Quin, de son côté, continue d’être le patrouilleur infatigable et fiable : 84 plaquages dont 5 run stuffs, 6 passes défendues, 3 INTs dont un pick-6, 4 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Ce duo-là est instrumental pour garder à flot une couverture qui a été exposée par le manque de pass-rush devant elle.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Glover+Quin+Darius+Slay+Pittsburgh+Steelers+duFA2UagHLll.jpgC’est pourquoi il faut savoir lire entre les stats : 64.2% de complétion (24e), 243.2 yards (27e) dont 122.6 après réception (29e), 6.8 yards par passe tentée (23e), 21 TDs (10e), 19 INTs (4e), 84.1 de QB Rating (15e), 45 big plays (12e) dont 8 homeruns (13e) et 3 matchs d’un receveur à 100+ yards (7e). Cela commence mal avec le taux de complétion et les yards, parce que les Linebackers ont été bien trop souvent pris de court et que le front-7 n’a pas mis de pression ; moins à cause d’un manque de qualité derrière.

La preuve, après le duo Slay-Quin, on trouve le Safety Tavon Wilson qui est solide mais qui a été gêné par les blessures, terminant juste avec 4 run stuffs, 2 passes défendues et 1 INT. Cela a forcé le replacement de Quandre Diggs aux côtés de Quin, et le joueur a semblé à l’aise quelque soit sa position : 55 plaquages dont 5 run stuffs, 1 sack, 9 passes défendues, 3 INTs et 1 fumble forcé. Nevin Lawson reste le « maillon faible » avec seulement 4 passes défendues, même s’il a 1 fumble forcé et 1 strip-6. Même l’ex-premier tour D.J. Hayden a fait sa part avec 9 passes défendues et 2 fumbles récupérés dont un strip-6. En résumé, il faut regarder derrière les stats pour se rendre compte que le problème ne vient pas d’eux.

Les Lions ont fait une bonne draft : on peut basiquement diviser la récompense en trois entre le premier tour Linebacker Jarrad Davis (qui a le plus joué), le troisième tour receveur Kenny Golladay (le plus explosif) et le cinquième tour Cornerback Jamal Agnew (All-Pro dès sa première saison sur équipes spéciales) ; ils ont tous apporté quelque chose de plus. Tout n’a pas été parfait : Davis a été totalement à la rue en couverture, forçant l’équipe à le sortir sur les situations de passe évidentes, et Golladay s’est battu contre son ischio, mais dans l’ensemble c’est très intéressant.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Jarrad+Davis+Cleveland+Browns+v+Detroit+Lions+wKOXo-Nntw-l.jpgAvec 96 plaquages dont 3 run stuffs (difficile d’en réussir quand la ligne devant ne perce pas), 2 sacks, 3 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, Davis a eu des passages compliqués mais il a apporté un impact physique qui manquait l’année dernière chez les Linebackers ; la franchise espère qu’il pourra bâtir là-dessus pour faire encore mieux. Golladay a joué le rôle du deuxième dragster après Marvin Jones avec 28 réceptions (dont 8 de 20+ yards) pour 477 yards (17.0 yards par réception) et 3 TDs ; avec ces deux-là sur les ailes et Tate à l’intérieur, vous comprenez mieux les stats du jeu aérien. Agnew a été superbe en retour de punt : 29 retours pour 447 yards (top NFL) soit 15.4 yards et 2 TDs ; la totalité de ceux inscrits sur équipes spéciales. Trois rookies, une jeune arme pour chaque escouade.

Via un mélange entre blessures et méformes, la ligne offensive n’a pas du tout donné les résultats escomptés au vu des investissements qui ont été faits dans l’intersaison. Clairement, quand vous signer le Guard T.J. Lang et le Tackle Rick Wagner, vous partez du principe que vous allez avoir un côté droit d’enfer pour aller avec le Left Tackle Taylor Decker, le Left Guard Graham Glasgow et le Centre Travis Swanson. Et vous ne vous attendez sûrement pas à finir avec 69 run stuffs adverses (28e) et 140 pressions lâchées (19e) dont 47 sacks (24e), soit un taux de conversion de 33.6% (31e).

La blessure de Decker, qui l’a forcé à rater la moitié de la saison, n’a été que le début de l’hécatombe : Lang, Wagner et Swanson ont raté quelques matchs. L’unité n’a pas vraiment eu la chance de pouvoir jouer avec son alignement titulaire, et le résultat s’est vu. Pourtant, on sait que Decker a du talent et on a vu Glasgow (le seul titulaire à faire la saison complète) s’améliorer, mais la qualité du côté droit est allée nulle part. Ne négligeons pas non plus le fait que Detroit ait remplacé son coach de la ligne offensive : tout n’a pas été qu’une question d’indisponibilité dans l’unité.

Sans surprise, l’attaque aérienne. Nous avons déjà parlé des trois premières cibles avec Tate, Jones et Golladay, mais ils n’ont pas été les seuls. T.J. Jones a fait des apparitions intéressantes avec 30 réceptions (dont 22 first downs !) pour 399 yards et 1 TD, mais le vrai quatrième larron est le Tight End Eric Ebron, dont le cas a toujours été très compliqué. Tout a démarré avec les attentes phénoménales qui accompagnent un top-10 de la draft ; il ne les a jamais atteintes, mais le devait-il ? Est-ce sa faute si Detroit l’a drafté si haut ? Depuis, il oscille entre performances intéressantes et mains en ciment.

Pendant une moitié de 2017, il y a vraiment eu ce sentiment qu’il confirmait être un bust pour Detroit, avec un clair ressentiment de la part des fans. Il a finalement semblé trouver la solution en deuxième partie, terminant avec 53 réceptions pour 574 yards et 4 TDs (plus 3 drops et un fumble). Malheureusement, ce n’est pas une surprise d’avoir appris sa libération : les deux parties (club et joueur) sont probablement coupables sur le coup. L’amélioration des mains d’Ebron est d’ailleurs à élargir au reste de la franchise : Stafford n’a vu que 13 drops cette saison (2e), soit une inversion totale de 2016 où il en avait vu 28 (30e) ; tout d’un coup, c’est étrange comme cela aide votre Quarterback.

Commençons par une stat, simple : les Lions sont sur une série de 68 matchs consécutifs sans un seul coureur à 100+ yards. Le dernier en date était Reggie Bush en 2013 face à Green Bay. En 2018, Detroit démarre sa saison contre les Jets puis va à San Francisco, reçoit New England, va à Dallas et reçoit Green Bay. Si l’équipe n’a pas de coureur à 100+ yards dans un de ces matchs, elle aura battu le record de futilité des Redskins de 1961-1967 avec 73 matchs consécutifs (à croire que Detroit bat toujours des records de futilité contre Green Bay, la défaite du 0-16 était déjà contre eux en Week 17 2008).

Mais nous n’allons pas uniquement taper sur l’attaque, la défense va prendre aussi dans un prix de groupe : l’art de la course a été nul et non avenu dans le Michigan cette saison. En attaque, voici l’état du carnage avec les pires marques de la ligue : 76.3 yards (à 9.1 derrière l’avant-dernier Cincinnati), 3.4 yards par course, aucun homerun. Vous pouvez y ajouter 7 big plays (26e) pour la bonne mesure, et le paragraphe sur la ligne offensive ; comment voulez-vous ne pas finir avec les stats offensives citées en introduction ?

Les torts sont partagés : la ligne n’a pas fait son travail mais les coureurs ne sont pas totalement exonérés. Ameer Abdullah a démarré la saison et a été remplacé par Theo Riddick au milieu ; les deux n’ont pas brillé avec 165 courses pour 552 yards (3.3), 4 TDs et un fumble perdu pour l’un – 84 courses pour 286 yards (3.4) et 1 TD pour l’autre. Dwayne Washington et Zach Zenner ? 2.2 et 1.9 de moyenne respectivement. Seul Tion Green, à la fin, a été une petite surprise rafraîchissante pour un non-drafté à 3.9 yards par course et 2 TDs. Au moins, Riddick s’est rattrapé en réception avec 53 pour 444 yards dont 427 après réception et 2 TDs (mais 3 drops).

En défense, cela a été un peu mieux mais pas de beaucoup : 112.5 yards encaissés (18e), 4.2 yards par course (21e), 18 TDs (31e), 8 big plays (7e) dont 3 homeruns (21e), 4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (21e) et 52 run stuffs (21e). Et encore, cela aurait pu être largement pire sans un groupe de Linebackers qui, s’il n’a pas été particulièrement bon, a quand même été moins catastrophique que l’année dernière.

Cela est dû d’abord à Jarrad Davis dont nous avons déjà parlé ; il a permis de délester un peu Tahir Whitehead qui a pu se repositionner sur le côté et qui semble en avoir profité : il a terminé avec 110 plaquages dont 8 run stuffs, 1 sack, 2 passes défendues, 1 INT et 4 fumbles récupérés. Il n’est pas question de donner un passe pour la performance générale, mais au moins il y a eu quelques signes positifs de la part du rookie… le problème c’est que ce sont un peu les seuls dans un front-7 qui est en cruel besoin de renouvellement, bien loin du monstre qu’on a connu il y a quelques années.

Difficile de dire Lang, Wagner, Washington ou Spence dans des unités qui ont souffert dans l’ensemble, même si la qualité est là. Ce pourrait donc être D.J. Hayden.

Même son de cloche : peut-on assassiner les contrats des Linemen quand ils ont été blessés et n’ont pas bénéficié de stabilité à côté d’eux ? Laissons la récompense au placard et attendons l’année prochaine.

Le retour presque réussi contre New Orleans en Week 6. Menés 45-10 à 23 minutes de la fin, les Lions ont failli réussir un retour qui a demandé les trois escouades avec 4 TDs en 15 minutes. Malheureusement il est tombé à plat avec un pick-6 des Saints pour sceller le score final, mais à un moment on avait oublié à quel point cette équipe n’est jamais hors des matchs.

La défaite 26-17 à Cincinnati en Week 16. Certes il y a eu la tôle prise à Baltimore dans laquelle Detroit n’a jamais mené, alors que dans ce match ils ont mené trois fois. Mais justement, quand on voit les Bengals cette saison et dans ce match, le fait que Detroit n’ait pas réussi à sceller le résultat est assez frappant ; tout bien considéré, c’est peut-être la pire performance globale de l’équipe alors qu’elle en avait le plus besoin. C’est le genre de choses qui vous renvoie un Head Coach déjà sur la sellette.

La fin du match contre Atlanta en Week 3. Nous en avons parlé en en-tête : un TD pour la victoire de Golden Tate annulé car il était down dans le terrain avant de franchir la ligne, et comme il restait 8 secondes, cela a forcé le fameux ten-second runoff ou retrait de 10 secondes car l’horloge n’aurait jamais dû s’arrêter. Un match perdu de 4 points qui a eu des implications terribles au final puisque les Falcons finissent en playoffs à une victoire devant les Lions.

 

Le futur

 

Domicile : Carolina, Chicago, Green Bay, LA Rams, Minnesota, New England, NY Jets, Seattle.
Extérieur : Arizona, Buffalo, Chicago, Dallas, Green Bay, Miami, Minnesota, San Francisco.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 6.
Bilan cumulé en 2017 : 137-119 (0.535, 2e).

Les présences de Minnesota et de la NFC West rendent le calendrier très compliqué, mais au moins les Lions vont recevoir NE, les Rams et Seattle.