NFL Team Honors III : Dallas

500-Cowboys

Bataille juridique autour du coureur. Controverse sur l’hymne. Nomination au Hall Of Fame pour un propriétaire qui s’empresse d’entrer en guerre avec le Commissioner sur son contrat. Blessures. Bataille juridique qui finit par une suspension d’un joueur majeur. Régressions. Révélations. Expérimentations plus ou moins réussies. Et enfin trois matchs consécutifs à moins de 10 points marqués pour la première fois de l’histoire de la franchise ; le point pivot d’une saison qui aura été compliquée sur et en dehors du terrain. Il va falloir se poser quelques questions (sans tout chambouler) pour repartir en 2018.

À lire avec votre avocat préféré (si vous n’en avez pas, un avocat vous sera commis d’office).

 

DALLAS COWBOYS
2e NFC East ~ 9-7

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Après la fin cruelle de la saison précédente, les Cowboys devaient remonter en selle et se dire qu’ils étaient proches de trouver la bonne formule afin de retourner au Super Bowl pour la première fois depuis 1995. Sans trop de surprise avec la fabuleuse année rookie de Dak Prescott, Tony Romo avait été libéré pour rejoindre les studios de télévision ; il y avait eu très peu de changements en attaque, avec juste les départs des Offensive Linemen Ronald Leary (libéré) et Doug Free (retraite), ce qui propulsait La’el Collins titulaire en Right Tackle dans la superbe ligne offensive. Le coureur Ezekiel Elliott allait encore servir de cheval de travail, alors que Dez Bryant, Terrance Williams, Cole Beasley, et le Tight End Jason Witten rempilaient pour assister Dak.

C’est surtout en défense que le ménage avait été fulgurant, notamment dans l’arrière-garde qui avait perdu pas moins de quatre membres : les Cornerbacks Brandon Carr et Morris Claiborne (malgré sa renaissance), ainsi que les Safeties Barry Church et J.J Wilcox. Ne restaient plus que Byron Jones et Jeff Heath en dernière ligne de défense, et l’équipe avait fait pas moins de trois ajouts chez les Cornerbacks : l’ex-Eagle Nolan Carroll par la Free Agency ainsi que les drafts du deuxième tour Chidobe Awuzie et du troisième tour Jourdan Lewis (sans oublier encore deux Defensive Backs de plus au sixième tour). Il y avait de quoi se demander ce que cela pouvait donner. Dans le front-7, il fallait surtout de la disponibilité pour pouvoir aligner du pass-rush avec Tyrone Crawford et DeMarcus Lawrence, en plus du rookie de premier tour Taco Charlton ; tout cela en mettant Randy Gregory de côté vu ses multiples suspensions. Derrière, la ligne de Linebackers était inchangée avec Anthony Hitchens et Sean Lee.

Aucune raison de penser que l’attaque n’allait pas rééditer sa performance (surtout si Dez était présent toute la saison), mais quid de cette défense qui avait semblé en surrégime en 2016 ? Et surtout avec un pass-rush et des Cornerbacks continuant de soulever des questions ? C’est ce qui pouvait faire penser que Dallas était peut-être encore un peu juste pour décrocher le Graal (mais se mettre en position, pourquoi pas).

 

La saison

 

  • Week 1 : NY Giants, 19-3
  • Week 2 : @Denver, 17-42
  • Week 3 : @Arizona, 28-17
  • Week 4 : LA Rams, 30-35
  • Week 5 : Green Bay, 31-35
  • Week 6 : BYE
  • Week 7 : @San Francisco, 40-10
  • Week 8 : @Washington, 33-19
  • Week 9 : Kansas City, 28-17
  • Week 10 : @Atlanta, 7-27
  • Week 11 : Philadelphia, 9-37
  • Week 12 : LA Chargers, 6-28
  • Week 13 : Washington, 38-14
  • Week 14 : @NY Giants, 30-10
  • Week 15 : @Oakland, 20-17
  • Week 16 : Seattle, 12-21
  • Week 17 : @Philadelphia, 6-0

 

Le bilan

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 5-3, 4-4.
    • Par quart de saison : 2-2, 3-1, 1-3, 3-1.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 6-2.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 7-5.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 2-5.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 2-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 3-1-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 134-118-4 (0.531, 10e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 127-129 (0.496, 16e).
    • Écart entre les deux : -0.035 (25e).

C’est à domicile que Dallas s’est écroulé (7-1 vs. 3-5), d’où l’écart final avec notamment ce trou dans le troisième quart de la saison (quelle surprise). Sans surprise, c’est quand le niveau s’est élevé que les Boys ont eu plus de mal qu’en 2016 : contre les équipes terminant en positif (6-2 vs. 2-5) et contre les équipes qualifiées en playoffs (3-2 vs. 2-3). La franchise a également joué bien moins de matchs à une possession d’écart (9 vs. 4), ce qui se voit dans la différence de points moyenne lors des victoires (+15 – 5e) et des défaites (-16.1 – 31e) ; c’est le grand écart. Malgré une efficacité conservée en dernière période (trois victoires), ils ont plus facilement craqué dans le reste des rencontres.

 

La réalité

 

Alors, qui mérite le plus de blâme, l’attaque ou la défense ? Torts partagés. Offensivement, la chute de production n’a pas été drastique (elle reste autour du top-10 NFL environ), mais elle a quand même été notable : -4.2 points par match à 22.1 (14e) dont -32 au total sur le premier drive offensif à 16 (26e), -7 TDs à 42 (10e), -44.8 yards par match à 331.9 (14e), -0.7 yards par action à 5.3 (15e), -2.8 first downs à 19.6 (13e) et -10 big plays à 46 (27e). Si le nombre de voyages en redzone est stable (-2 à 59, 4e), le taux de ceux terminant en TD a chuté avec -7.1% à 59.6% (6e), comme celui de Goal-To-Go avec -13.1% à 32.8% (9e). Malgré 7.4 yards en moyenne à faire en 2e tentative (top NFL) et 6.7 en 3e tentative (2e), amenant un bon taux de conversion de 3e tentatives (42.9% – 5e) et 46% des actions en terrain adverse (5e), elle a quand même plus souvent buté dans le terrain (-3.28 yards par drive à 32.35 – 9e) et en redzone. Elle a également « offert » bien trop de TDs à la défense adverse : 5 dont 4 picks-6. Enfin, cela a réduit le temps de possession de 31:28 (2e) en 2016 à 30:12 (13e).

La défense aussi a soufflé le chaud et le froid : 20.8 points encaissés (13e) dont 36 au total sur le premier drive adverse (23e) et 64 dans les deux dernières minutes des mi-temps (23e), 40 TDs (19e), 11.2% de first downs offerts sur pénalité (23e), 53 voyages adverses en redzone (19e) dont 57.1% terminant en TD (22e) et surtout 42.9% de 3e tentatives autorisées (29e). À l’inverse, on remarque 318.1 yards encaissés (8e), 5.1 yards par action (10e), 50 big plays (6e) dont 7 homeruns (3e) ou 11 drives démarrés dans son propre terrain (6e). Cependant, au final, elle a autorisé 32.28 yards par drive (25e) ou 6.23 actions par drive (28e), et elle a eu du mal à recouvrer les fumbles créés ; sur 27 fumbles forcés (top NFL), elle n’en a récupéré que 11 (7e) soit 40.7% (28e). C’est donc le même constat que l’attaque : malgré une tenue générale loin d’être mauvaise, elle a trop souvent craqué.

Voici les récompenses de la saison :

Le Safety Jeff Heath pour avoir été le premier non-Kicker depuis 37 ans à réussir deux PATs dans un match ? Plus sérieusement, nous allons appliquer le bon vieil adage : « l’importance d’une personne se mesure à l’impact de son absence ». Non, ce n’est pas celui à qui vous pensez actuellement : nous parlons du Left Tackle Tyron Smith et du Linebacker Sean Lee. Le second a déjà prouvé par le passé à quel point son absence est dommageable, mais le premier l’a aussi fait cette saison, ce qui était nouveau.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Tyron+Smith+New+York+Giants+v+Dallas+Cowboys+wRVI4-wfPmVl.jpgNous allons rapidement passer sur Lee car nous avons déjà dit dans les précédents Season Reviews à quel point il est important : il termine avec 101 plaquages dont 14 run stuffs (top NFL), 1 passe défendue et 1 INT. Parlons de Smith : pourquoi lui et non Ezekiel Elliott ? Parce que si la saison dernière, nous avions donné le titre de MVP à Zeke + la ligne offensive en arguant qu’il était plus important pour Dak Prescott que l’inverse, cette saison a remis un peu d’ordre dans la hiérarchie : c’est Tyron Smith puis Elliott puis Dak. Sans Smith, l’équipe s’est retrouvée incapable de courir ou passer correctement, surtout si vous essayez de faire jouer son remplaçant comme lui, i.e. sans aucune aide.

Dans l’ensemble, la ligne a eu des soucis : le côté gauche reste très solide avec Smith (quand il est là), le Guard Zack Martin et le Centre Travis Frederick, mais le côté droit a été plus bancal. Il a néanmoins semblé trouvé son assise quand La’El Collins a été décalé en Right Tackle et le Guard Jonathan Cooper a été inséré, ce qui devrait être la ligne titulaire pour la saison prochaine. Le travail a été en général fait dans le jeu au sol, mais on a vu une baisse de production en protection avec 114 pressions lâchées (14e) dont 32 sacks (10e) ; des stats qui sembleraient excellentes dans d’autres équipes, mais pas à Dallas.

L’année dernière, la défense contre la course avait été étonnamment efficace, même si on pouvait pointer le fait qu’elle avait vu le moins de courses contre elle en NFL. Cette année, elle a toujours vu un nombre réduit de courses (25.2 par match – 8e), mais plus qu’en 2016, et elle a conservé un bon niveau bien que la moyenne soit de 4.1 yards par match (18e). Elle a même encaissé moins de TDs (7 – 3e), ainsi qu’un nombre équivalent de big plays (7 – 6e) et de homeruns (1 – 6e) ; elle a également été stable en run stuffs (46 – 6e). La chute de qualité aurait pu être pire sans le travail du Linebacker Anthony Hitchens aux côtés de Lee. Polyvalent et actif, il est en général plus disponible que son partenaire. Cette saison, il termine avec 84 plaquages dont 10 run stuffs, 2 passes défendues et 1 fumble forcé.

Ce qui n’a pas aidé à faire parler de lui, c’est qu’en plus de la présence de Lee, il y a eu le retour d’une blessure horrible au genou de Jaylon Smith, avec des questions sur les dommages qu’il a subis aux nerfs. Smith a été plutôt intéressant mais il a été beaucoup trop exposé en jouant 575 snaps ; il n’est pas encore prêt, surtout contre la course. Il a accumulé 81 plaquages dont 3 run stuffs, 3 pressions dont 1 sack, 2 passes défendues et 2 fumbles forcés. Dans l’ensemble, le corps de Linebackers pourrait être sympathique avec une solution devant Smith et les deux autres disponibles à 100%, ce qui n’est pas arrivé tout le temps.

Et une petite mention au punter Chris Jones : si sa moyenne de 44.1 yards bruts n’est pas énorme, c’est parce que Dallas a souvent eu besoin d’un punt de précision ; dans cet exercice, il a été tout simplement le meilleur en NFL avec 51.5% de ses punts terminant dans les 20 yards adverses, sans pour autant filer en touchback (7.6% seulement).

Bon, une fois qu’on retire Tyron Smith (et le côté gauche de la ligne) de l’équation, passons au deuxième niveau de dépendance offensive : le coureur Ezekiel Elliott bien entendu.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Ezekiel+Elliott+Dallas+Cowboys+v+Denver+Broncos+N2vm9dMBGy3l.jpgEst-ce une surprise si la fameuse série « historique » de Dallas citée en en-tête est arrivée pile poil au début de la suspension du #21 ? Le schéma offensif des Boys tourne autour de lui, et il était encore parti pour honorer sa réputation : en seulement 10 matchs, il a terminé dans le top-10 avec 242 courses (10e) pour 983 yards (10e) et 55 first downs (5e) ; tout cela en ajoutant 7 TDs (11e), ainsi que 26 réceptions pour 269 yards et 2 TDs. Il a notamment une moyenne de 8.3 yards après réception (10e), ainsi que de bonnes mains avec 1 seul fumble et aucun drop. Il est le 2e meilleur marqueur de l’équipe (derrière le Kicker Dan Bailey), et son seul joueur à 1000+ yards… en ne jouant même pas toute la saison.

C’est ce qu’on appelle exploser sur la scène NFL… même s’il n’est pas un inconnu. Si nous n’avions pas mis Lee en Most Valuable Player, il aurait été Defensive Player Of The Year mais à égalité avec le retour en forme de 2017 : le Defensive End DeMarcus Lawrence.

Prometteur en 2015 mais complètement transparent en 2016 à cause d’une opération au dos et de sa suspension, le #90 est revenu à 100% et il a fait parler la poudre dans une saison fantastique : 58 plaquages dont 5 run stuffs, 42.5 pressions (3e NFL) dont 14.5 sacks (2e), 1 passe déviée, 4 fumbles forcés (4e) et 2 fumbles récupérés ; la seule chose qui lui a manqué est de marquer un petit TD pour la forme. Non seulement il a été monstrueux dans le pass-rush, faisant tourner en bourrique les Offensive Tackles adverses, mais il a également su faire sa part du travail contre la course. C’était juste à temps pour le quatrième année, ce qui explique le Franchise Tag qu’il a reçu ; s’il confirme, il a un contrat juteux qui l’attend dans le futur proche.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Demarcus+Lawrence+Dallas+Cowboys+v+Atlanta+8bsMU-_-u-0l.jpgÀ ses côtés sur la ligne défensive, il y a quand même le sentiment que le groupe n’est pas encore assez constant dans la qualité pour faire un peu mieux. Le Defensive Tackle David Irving a été une bonne aide dans le pass-rush avec 17 pressions dont 7 sacks, mais il n’est pas normal qu’un intérieur de 4-3 soit aussi haut dans le classement de son équipe (à part qui vous savez chez les Rams) ; cela veut dire que les autres Defensive Ends ont faibli.

Tyrone Crawford a du talent et du temps de jeu, mais cela ne se répercute pas forcément dans les stats : 27 plaquages dont 2 run stuffs, 16 pressions dont 4 sacks, 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré ; il doit être capable de mieux en 600+ snaps. Même son de cloche avec le maousse Maliek Collins dont on attendait plus (22 plaquages dont 3 run stuffs, 11.5 pressions dont 2.5 sacks, 2 fumbles récupérés). La moyenne de yards encaissés par course vient aussi de là, et notons qu’avec un Lawrence pourtant stratosphérique, les Boys n’ont que +9 pressions réussies à 137 (11e) dont +2 sacks à 38 (15e) par rapport à 2016, c’est-à-dire une trop faible amélioration.

Dans la liste précédente, nous avons volontairement éludé le premier tour de la draft, le Defensive End Taco Charlton ; l’équipe savait que c’était un joueur ayant besoin de temps pour s’acclimater, ce que la saison a prouvé (10 pressions dont 3 sacks). Les yeux étaient surtout tournés vers une expérience très risquée : le renouvellement quasi-complet de l’arrière-garde au poste de Cornerback. Quand on voit que Nolan Carroll est reparti à ses chères études rapidement ou qu’Orlando Scandrick a été vu comme superflu, on comprend que Chidobe Awuzie, Xavier Woods et Jourdan Lewis ont un avenir prometteur.

Certes, ils ont connu les affres des rookies à ce poste (imaginez avec trois d’un coup). Mais le deuxième tour Awuzie a été souvent blessé, le pass-rush n’a pas été destructeur à part Lawrence, et la couverture prend aussi en compte les Linebackers et les Safeties pour couvrir les Tight Ends et coureurs ; or ce sont surtout ces secteurs-là qui ont fait défaut : 66.4% de complétion (28e), 214.1 yards par match (11e) dont 113.2 après réception (25e), 6.1 yards par passe tentée (8e), 28 TDs (26e), 10 INTs (24e), 43 big plays (8e) dont 6 homeruns (7e), 60 passes défendues (26e), 48.8% de réceptions adverses donnant un first down (2e) et 3 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (7e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Chidobe+Awuzie+Seattle+Seahawks+v+Dallas+Cowboys+L6pVgcOd1_Jl.jpgComme vous le voyez, il y a du bon et du moins bon ; la couverture sur les receveurs est plutôt dans le positif. Il faut ajouter Anthony Brown dans le slot à la liste ; c’est même lui qui a été le plus utilisé des Cornerbacks avec 11 passes défendues, 2 INTs et 2 fumbles forcés. Lewis est juste derrière avec 10 passes défendues et 1 INT ; Woods suit avec 3 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré en évoluant un peu partout. Awuzie est à 7 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré. Dans l’ensemble, ce qu’on a vu des trois jeunots est vraiment intéressant pour la suite, avec Awuzie et Lewis sur les ailes (et Brown dans le slot).

Chez les Safeties, c’est Heath-le-Kicker-intérimaire qui a été le plus actif avec 71 plaquages dont 1 seul run stuff, 5 passes défendues, 3 INTs et 3 fumbles forcés ; plutôt sympathique mais la défense au sol n’est vraiment pas son fort. L’ancien premier tour Byron Jones a le même problème : 82 plaquages dont 4 run stuffs, 5 passes défendues, 1 pick-6 et 1 fumble forcé. C’est un peu le souci à Dallas : les Safeties ne sont pas de vrais playmakers qui changent le cours d’un match.

Est-il encore besoin de rappeler que le pass-rush aurait probablement bénéficié de la présence d’un deuxième tour de draft dans sa troisième année, soit en pleine possession de ses moyens ? Pour ne pas faire complètement redite avec Randy Gregory, incluons un autre personnage en s’appuyant sur une stat : le troisième quart-temps a été terrible pour les Boys avec le pire différentiel de points de la ligue à -3.2 ; 2.9 points marqués (29e) et 6.1 points encaissés (31e). Dallas a une différence de points de +3.9 en première mi-temps, et -2.5 en deuxième mi-temps, soit un écart de -6.4, pire de la ligue aussi. Autrement dit, l’équipe a eu une tendance à très mal reprendre les mi-temps.

Vous voyez où nous voulons en venir ? C’est l’effet Chuck Pagano : cela retombe sur les épaules du staff, avec à sa tête le Head Coach Jason Garrett. Encore une fois, on a vu les Boys s’éloigner du jeu de course (avec Elliott présent) dans les moments cruciaux (Seattle) ; c’est récurrent chez Garrett dont le playcall a toujours été critiqué parce qu’il ne courait pas assez dans certaines défaites, jamais parce qu’il courait trop. Chaz Green abandonné contre Adrian Clayborn, vous vous souvenez du résultat ? Les Chargers qui démantèlent les Boys alors que l’attaque et la défense californienne semblent savoir ce que leurs adversaires vont faire ? Il n’y a pas de mal à être prévisible quand vous avez les Triplets et le Great Wall Of Dallas, et la version actuelle a des faux airs de celle des années 1990, mais AUCUN membre ne doit manquer à l’appel ; sinon, comme cette saison, vous perdez votre efficacité et vous vous embourbez dans votre plan A sans avoir de plan B.

135.6 yards par match (2e), 4.5 yards par course (3e), 18 TDs (2e), 12 big plays (8e) dont 2 homeruns (11e), 6 matchs d’un coureur à 100+ yards (top NFL)… on peut raisonnablement dire que le secteur ayant le mieux marché, même avec la suspension d’Elliott, a été le jeu au sol. Cela est dû à une ligne offensive qui est restée efficace malgré les petits soucis qu’elle a eus, mais également à l’intérim d’Alfred Morris avec 115 courses pour 547 yards (4.8) et 1 TD.

Bien entendu, il faut y rajouter la production de Prescott avec 57 courses pour 357 yards et 6 TDs, ainsi que celle du grand frère de Jaylon Smith, Rod Smith, qui a été remuant avec 55 courses pour 232 yards et 4 TDs (+ 1 à la réception). La franchise texane reste logiquement une des plus orientées vers la course avec 47.8% du playcall (3e), même si, avec l’absence d’Elliott, elle ne mène plus la ligue dans la catégorie (Jacksonville et Buffalo sont devant).

Autant trouver la meilleure unité est assez aisé, autant trouver la pire est plus compliqué : nous pourrions en citer trois. Pour les départager, nous allons prendre celle qui a subi la plus grosse chute par rapport à 2016 et aux attentes (c’est aussi la seule que nous n’avons pas encore couvert, ça tombe bien) : le jeu aérien. -4.6% au taux de complétion, -30.6 yards, -1.1 yard par passe tentée, -3 TDs, +7 INTs dont +4 picks-6, -16.7 de QB Rating, -5 big plays, +7 drops, -2 matchs d’un receveur à 100+ yards ; les torts vont être partagés.

Il serait facile de taper sur Dak Prescott en disant que tout est de sa faute… mais ce n’est pas le cas. Certes, il a essayé d’en faire beaucoup trop sans le même talent autour de lui, et il s’est plusieurs fois cassé la figure en étant moins précis car plus souvent sous pression ; cela a également amené des erreurs, certaines coûteuses, d’où la montée en flèche des picks-6. Mais tant qu’à sortir la boîte à gifles, autant être généreux : nous avons déjà parlé de la protection moins solide, et de l’importance d’avoir Elliott à côté de lui, mais ce ne sont pas les seuls facteurs.

Depuis son contrat lucratif, Dez Bryant a du mal à rester sur le terrain, et il poste une saison 2017 décevante : ciblé 133 fois, il n’a réussi que 69 réceptions pour 838 yards et 6 TDs ; tout cela avec un taux de réception de 51.9%, 6 drops et 1 fumble. Terrance Williams n’a pas un seul TD en 53 réceptions (pour 568 yards). Le Cole Beasley 2016 a disparu avec 36 réceptions pour 314 yards et 4 TDs. Jason Witten commence enfin à faire son âge avec 63 réceptions pour 560 yards et 5 TDs ; c’est la première fois de sa carrière qu’il tombe sous 9 yards par réception.

Au final, les problèmes offensifs de Dallas ont été multiples et il va falloir se poser des questions de renouvellement à certains postes. Nous pouvons finir sur cette note : Prescott termine avec une saison qui reste intéressante à 62.9%, 3324 yards (6.8), 22 TDs, 13 INTs, 3 fumbles, 32 sacks et 86.6 de QB Rating ; d’autres auraient craqué définitivement et les Boys auraient fini plus bas. Sa manière de rebondir après les trois premiers matchs de suspension d’Elliott (dans lesquels Dallas a scoré 22 points cumulés) a été remarquable, et a permis à l’équipe de terminer cette séquence 3-3. Cela n’est pas anodin et lui servira d’expérience pour le futur.

Aucune, et c’est bien le problème. Les acquisitions ont fait un four intégral : Stephen Paea a pris sa retraite peu après le début de la saison pour raisons de santé (il aurait aidé l’intérieur de la ligne défensive), Damontre Moore a joué trois matchs avant d’être libéré suite à un problème hors du terrain (son principal défaut), et nous avons gardé le meilleur pour la fin…

… le Cornerback Nolan Carroll qui a signé pour 3 ans / 10M$ et qui est reparti au bout de six matchs dans la saison. Ah, les contrats NFL.

La victoire 28-17 face à Kansas City en Week 9. En écartant la victoire de Week 17 contre Philly qui ne jouait plus pour rien dans un match à oublier très vite, la victoire la plus notable a été contre une autre équipe allée en playoffs. À part une bourde défensive dont nous allons reparler très vite, les Boys ont dominé le match de bout en bout comme ils l’ont rarement fait contre les équipes de qualité cette saison.

Week 10 – Week 12. Si nous restons strictement sur le terrain sans aller dans les guéguerres entre différents membres de l’équipe et Roger Goodell, cette série « historique » de trois matchs à moins de 10 points marqués est en tête de liste avec un score cumulé de 22-92.

Le TD de Tyreek Hill en fin de première mi-temps. Les Chiefs ont la balle sur leurs propres 43 yards et il ne reste que 2 secondes. Alex Smith n’a pas la puissance pour atteindre l’en-but (pas le bon Quarterback du premier tour de 2005) donc il fait une passe à Hill qui la reçoit sur les 43 yards de Dallas, précédé de quelques partenaires. Arrive alors l’équivalent d’un retour de punt : les défenseurs de Dallas se rendent compte que la passe est courte et sprintent hors de l’en-but, il y a un moment de pause générale… puis Hill suit ses bloqueurs et feinte pour scorer un TD totalement improbable de 56 yards qui réduit l’écart à 14-10 Dallas juste avant la mi-temps.

 

Le futur

 

Domicile : Detroit, Jacksonville, New Orleans, NY Giants, Philadelphia, Tampa Bay, Tennessee, Washington.
Extérieur : Atlanta, Carolina, Houston, Indianapolis, NY Giants, Philadelphia, Seattle, Washington.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 9.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 7.
Bilan cumulé en 2017 : 128-128 (0.500, 15e).

Les deux South au programme s’équilibrent à peu près, mais c’est quand même un calendrier fourbe avec des écueils cachés dans l’AFC South si certains Quarterbacks titulaires reviennent.