NFL Team Honors III : Buffalo

500-Bulls

Cela faisait depuis le nouveau millénaire que les fans attendaient cela ; la plus longue disette de playoffs dans les quatre sports majeurs (NFL, NBA, NHL, MLB) avec 17 ans de souffrance… et les coachs ont pourtant pris un gros risque avec cette titularisation insensée de Nathan Peterman contre les Chargers. Mais il était écrit que ce serait la fin d’un long cauchemar, même s’il reste beaucoup de travail pour 1) y retourner et 2) remporter un match. Mais pour l’instant, cela suffira à la Ville des Bons Voisins (probablement parce qu’elle est proche du Canada).

À lire en remisant définitivement le Music City Miracle au placard.

 

BUFFALO BILLS
2e AFC East ~ 9-7 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Brandon Beane / Sean McDermott, première ! La franchise de Buffalo espérait avoir tiré le ticket gagnant du duo General Manager / Head Coach, deux ex-Panthers, pour mettre fin à cette disette de 17 saisons consécutives sans playoffs. En attaque, autant dire que si le Quarterback Tyrod Taylor était maintenu en place, pour le reste c’était un sacré mouvement dans la franchise pour épurer les restes de l’ex-GM Doug Whaley, à commencer par le Quarterback et bust E.J. Manuel ou le Tackle Cyrus Kouandjio. Et que dire des playmakers offensifs : le très bon coureur Mike Gillislee et le quatuor Sammy Watkins – Marqise Goodwin – Robert Woods – Justin Hunter ; l’ex-Eagle Jordan Matthews via un échange, Andre Holmes et le rookie de deuxième tour Zay Jones menaient un contingent de cinq receveurs débarquant sans tambours ni trompettes (avec Corey Brown, Rod Streater et Jeremy Butler). Le Fullback Patrick DiMarco promettait d’être une sacrée arme de plus au sol pour ouvrir les brèches à LeSean McCoy derrière une ligne quasiment inchangée sinon par la draft du deuxième tour Guard Dion Dawkins.

L’escouade défensive était également passée à la moulinette suite à son beau début de saison mais son écroulement généralisé à la fin. De manière assez surprenante, c’était surtout l’arrière-garde qui était complètement remaniée avec les départs des Cornerbacks Stephon Gilmore, Nickell Robey-Coleman, Ronald Darby ainsi que des Safeties Corey Graham et Aaron Williams ; tout doit disparaître ! L’équipe avait drafté le premier tour Cornerback Tre’Davious White, échangé pour l’ex-Ram E.J. Gaines, signé les Safeties ex-Packer Micah Hyde et ex-Brown Jordan Poyer ; clairement la question était de savoir si la sauce allait prendre. Dans le front-7, exit les Inside Linebackers Zach Brown (parti), Gerald Hodges (signé puis reparti) et surtout l’échange du sophomore Reggie Ragland à Kansas City (sans avoir joué un snap de saison régulière) ; Preston Brown allait avoir du travail, en espérant qu’à ses côtés l’autre sophomore Shaq Lawson revienne en puissance. Était-ce suffisant pour être plus constant en 2017 ?

Qualitativement, en 2016, les Bills penchaient vers le sol en attaque et vers les airs en défense. Ils n’avaient pas vraiment fait quoi que ce soit de probant pour changer ce fait d’un côté du ballon, et ils avaient démonté ce qui marchait de mieux de l’autre côté… rendant finalement l’équipe assez illisible pour 2017 concernant ses chances de briser la malédiction.

 

La saison

 

  • Week 1 : NY Jets, 21-12
  • Week 2 : @Carolina, 3-9
  • Week 3 : Denver, 26-16
  • Week 4 : @Atlanta, 23-17
  • Week 5 : @Cincinnati, 16-20
  • Week 6 : BYE
  • Week 7 : Tampa Bay, 30-27
  • Week 8 : Oakland, 34-14
  • Week 9 : @NY Jets, 21-34
  • Week 10 : New Orleans, 10-47
  • Week 11 : @LA Chargers, 24-54
  • Week 12 : @Kansas City, 16-10
  • Week 13 : New England, 3-23
  • Week 14 : Indianapolis, 13-7 (OT)
  • Week 15 : Miami, 24-16
  • Week 16 : @New England, 16-37
  • Week 17 : @Miami, 22-16

 

Le bilan

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 5-3, 4-4.
    • Par quart de saison : 3-1, 2-2, 1-3, 3-1.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division : 3-3.
    • Dans la conférence : 7-5.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 2-5.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 6-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-1-0-1.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 143-112-1 (0.561, 5e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 126-130 (0.492, 18e).
    • Écart entre les deux : -0.069 (28e).

Comme dit dans l’en-tête, avoir mis fin à la disette de playoffs est bien, mais il y a du travail. Certes, l’équipe a été bien plus efficace à la maison (4-4 en 2016 vs. 6-2), dans la division (1-5 vs. 3-3), dans la conférence (4-8 vs. 7-5) et contre les équipes qualifiées en playoffs (1-6 vs. 2-4). Mais elle reste quand même en difficulté contre les bonnes équipes, son calendrier final a été bien plus facile que prévu (même s’il est proche de l’équilibre, ce qui n’est pas rien), et surtout elle a complètement inversé son bilan dans les matchs joués à une possession d’écart : 6-2 cette année contre 2-6 l’année dernière. Si on ajoute une différence de points moyenne de +8.2 dans les victoires (23e) et de -18.7 dans les défaites (pire de la ligue), on se rend compte que l’équipe continue d’avoir des faiblesses et, cette saison, a peut-être juste eu la chance que quelques planètes s’alignent. Voilà pourquoi il faut s’améliorer.

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : @Jacksonville, 3-10

 

La réalité

 

Quand nous parlions d’amélioration, c’est peu de le dire en attaque, voyez plutôt : 18.9 points marqués (22e) dont 9.4 en deuxième mi-temps (25e) ainsi que des totaux de 23 sur le premier drive offensif (21e) et 40 dans les deux dernières minutes des mi-temps (26e), 31 TDs (24e), 302.6 yards (29e), 4.8 yards par action (29e), 17.4 first downs (26e), 57 big plays (18e) dont 5 homeruns (30e) soit un taux de 8.8% (30e) et 46 voyages en redzone (22e) dont 52.3% terminant en TD (22e). Sans rentrer dans les détails, les seules choses vraiment positives qu’on peut ressortir offensivement, ce sont les 16 ballons perdus (6e) et le taux de conversion de 3e tentative à 41.9% (6e) ; vu qu’on parle de Buffalo, vous pouvez deviner grâce à qui ce dernier taux est aussi haut. En tout cas, même avec ce dernier point, cela n’a pas sauvé la franchise d’un temps de possession famélique de 27:55 (31e) ; c’est à se demander si les Bills sont vraiment allés en playoffs (oui ils y sont allés, et leurs carences offensives ont été bien visibles).

La défense a été meilleure, même si cela ne veut pas dire qu’elle a été sans reproche. Elle a également plongé en deuxième mi-temps : 12.9 (29e) des 22.4 points encaissés (18e) l’ont été dans les 30 dernières minutes, ce qui est dommage parce qu’elle a été bonne au début des matchs (3.5 points en premier quart-temps ou 23 points sur le premier drive adverse). Elle a encaissé 355.1 yards (26e) et 21.8 first downs (30e), mais avec un temps de possession de son attaque aussi faible, elle a forcément vu beaucoup d’actions (66.6 – 31e) ce qui baisse la moyenne à 5.3 yards (20e). On a également 56 big plays (14e) mais seulement 6 homeruns (2e) pour un excellent taux de 10.7% (4e). Autre effet, elle a souvent joué dans son terrain avec 33.1 actions (32e), et malgré 60 voyages adverses en redzone (30e), seulement 52.6% ont terminé en TD (15e). Les 38.3% de 3e tentatives autorisées (18e) auraient pu être pire, mais elle a trop peu rendu la balle rapidement à son attaque avec seulement 18.3% des drives adverses terminant en 3&out (32e)… à part en volant la balle avec 25 (9e). Elle pourrait donc être plus solide, mais elle pourrait surtout être plus aidée.

Voici les récompenses de la saison :

Au risque de se répéter avec le Season Review de Detroit, on peut discuter de la qualité intrinsèque des joueurs, mais quand on regarde leur répartition dans l’effectif, le choix de Most Valuable Player est évident : c’est le coureur LeSean McCoy qui mérite la récompense car, sans lui, l’attaque ne va nulle part (et il n’est pas Quarterback). Il a accumulé 287 courses (2e NFL), 1138 yards (4e), 6 TDs, 12 gains de 20+ yards (top NFL), 55 first downs (6e) et 4 matchs à 100+ yards (4e). Tout cela avec un playcall encore une fois énormément tourné vers la course à 48.2% (2e), des adversaires qui savent forcément qu’il va porter le cuir, et une ligne offensive qui n’a pas vraiment été au top ; c’est, entre autres, pourquoi sa saison a été moins « explosive » qu’en 2016, avec par exemple une moyenne tombée à 4.0 yards par course.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Lesean+Mccoy+Wild+Card+Round+Buffalo+Bills+VHKWec9L6z0l.jpgMais l’impact de McCoy ne s’arrête pas à la course : il a également été le receveur le plus recherché et trouvé de l’équipe avec 77 ciblages pour 59 réceptions, 448 yards et 2 TDs. Il a donc amassé 346 touches (2e NFL) soit 44.6% de l’équipe (2e), 1586 yards (4e) soit 31.1% de l’équipe (3e), 8 TDs et 78 first downs (4e). Il n’y a guère que Le’Veon Bell à Pittsburgh qui représente plus pour son attaque que McCoy, et tout cela sans le bénéfice d’avoir Antonio Brown ou Ben Roethlisberger à côté pour faire « diversion ». De plus, il est un peu seul puisque le deuxième meilleur coureur est le Quarterback, Mike Tolbert a été inefficace (3.7 yards par course et 1 TD) et Travaris Cadet s’est rapidement blessé.

Ce n’est pas un hasard si Rick Dennison a été remercié ; outre le fait qu’il a essayé de mettre un Quarterback rond dans un playcall carré, il y a quelque chose de vraiment étrange avec la ligne offensive, sa spécialité. Il y a clairement du talent, alors pourquoi ne le voit-on pas plus dans les stats avec un coureur comme LeSean McCoy ? D’où viennent ces 75 run stuffs adverses (31e) et ces 143 pressions lâchées (20e) dont 47 sacks (24e) ? Surtout quand on rappelle que le playcall est quasiment 50-50 entre passe et course, ce qui donne un taux de pression par passe tentée de 30% (28e) et un taux de sack par passe tentée de 9% (30e). Il est vrai que l’unité a eu quelques petits soucis, et va en avoir un gros dans le futur : la retraite forcée du récipiendaire de la récompense, le Centre Eric Wood. C’est pour cela qu’il est nommé Most Underrated Player, car il faudra surveiller ce que l’unité va faire maintenant que son pilier et meneur n’est plus là.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Eric+Wood+Indianapolis+Colts+v+Buffalo+Bills+GtUlacj5SuPl.jpgRichie Incognito a peut-être baissé un tout petit peu de pied, mais il reste un Left Guard vraiment solide qui ne déçoit jamais ; en Right Guard, cela a été un peu plus compliqué : John Miller a mal commencé la saison et a été remplacé par un Vlad Ducasse qui a été sympathique. Chez les Tackles, on connaît le talent de Cordy Glenn à gauche, mais il continue d’être empoisonné par des blessures aux pieds ; à droite, Jordan Mills souffle le chaud et le froid, ce qui donne des ailes plus fragiles que l’intérieur – même si on trouve pire ailleurs. Le rookie de deuxième tour Dion Dawkins a vraiment montré des choses intéressantes (surtout au sol) en Tackle pour le futur. C’est juste que l’unité doit être plus constante et performante avec une telle arme derrière elle, et le nouveau Coordinateur Brian Daboll va devoir l’aider.

Cela commence sérieusement à ressembler à une redite du NFL Team Honors 2016 puisqu’il est difficile de nommer quelqu’un d’autre que LeSean McCoy ; nous allons logiquement enchaîner sur le fait que Tyrod Taylor mérite une mention vu les armes avec lesquelles il a dû évoluer et le playcall de Dennison mal adapté, même s’il tient toujours trop la balle et qu’il n’aide pas toujours ses receveurs à se dégager du marquage.

En fait non, vous savez quoi ? Cela va attendre pour une autre récompense. Le NFL Team Honors est tout colère et il doit prendre les petites pilules avant de pouvoir revenir sur le sujet.

Retour en arrière à la draft : les Bills, positionnés en #10, acceptent un échange avec Kansas City qui veut chercher son franchise Quarterback en Patrick Mahomes. Cela fait reculer Buffalo de 17 places, la franchise en profite pour récupérer un choix de premier tour 2018 dans l’affaire… et elle sélectionne un des meilleurs Cornerbacks de la ligue l’année dernière. Il est dommage que le succès fulgurant d’un autre rookie Corner, Marshon Lattimore, ait totalement obscurci celui de Tre’Davious White, car il a été fantastique : installé dès le départ sur l’aile, il termine la saison avec 69 plaquages dont 3 run stuffs, 18 passes défendues, 4 INTs, 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés dont un strip-6, un café et l’addition en plus merci bien.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Tre+Davious+White+Miami+Dolphins+v+Buffalo+x2-_eZA1vxxl.jpgIl a été un des membres du trio fou de voleurs de ballon qui a fait tellement de bien à la défense, et si les trois ne sont pas nominés ensemble c’est véritablement 1) pour le coup de poker réussi à la draft, 2) pour le statut de White en tant que rookie drafté à la fin du premier tour et 3) pour son impact sur la couverture. Les deux autres auront leur (double) moment de gloire puisqu’ils font partie de la meilleure unité et sont arrivés par la Free Agency.

À votre avis, hmm ? Tre’Davious White mérite bien sûr la récompense, mais il faut ajouter quelques mentions positives. Nous avons déjà parlé de Dawkins, qui a montré des choses intéressantes, mais il est possible que les Bills aient réalisé un steal avec le cinquième tour Linebacker Matt Milano.

En préface, disons de suite que la défense au sol va prendre un bon coup de tromblon un peu plus tard, cependant, à l’instar de la ligne offensive, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de talent dans le front-7. Milano a probablement été le meilleur des Linebackers cette saison dès que l’organisation s’est rendue compte qu’elle ne pouvait pas risquer grand-chose à voir le jeunot à l’oeuvre (c’est pour vous dire le niveau général). Le résultat est plus qu’encourageant pour l’Outside Linebacker : 50 plaquages dont 4 run stuffs, 2 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et un strip-6. Actif et énergique, il a été présent contre la course et n’a pas été totalement largué en couverture, ce qui est toujours un souci avec les rookies. Si on ne s’en fait pas trop pour White, Milano est à un poste où Buffalo a vraiment besoin de talent, et il semble en avoir à revendre.

Allez, il est temps de s’énerver à nouveau : le jeu aérien.

Voici la ligne de stat de Taylor : 62.6%, 2799 yards (6.7), 14 TDs, 4 INTs, 2 fumbles, 46 sacks et 89.2 de QB Rating + 84 courses pour 427 yards (5.1) et 4 TDs. Il n’y a rien de très surprenant : les trois saisons de Taylor à Buffalo auront montré les mêmes promesses et auront posé les mêmes questions ; l’organisation a fini par y répondre en disant qu’elle voulait voir autre chose. On ne pourra jamais reprocher à Taylor de ne pas avoir réussi quelques pirouettes miraculeuses en tentant de protéger la balle avec un talent limité autour de lui dans le jeu aérien. On pourra toujours lui reprocher d’avoir trop gardé la balle sans parvenir à réussir des lancers décisifs dans des fenêtres serrées.

La chance a également eu sa part dans tout cela : Kelvin Benjamin et Charles Clay auraient pu former un sacré duo sans les blessures qui ont plombé leurs saisons. L’ex-Panther a montré des bribes de sa dominance habituelle mais n’a pu finir qu’avec 16 réceptions pour 217 yards et 1 TD. Le Tight End a très bien démarré mais une longue absence lui a coupé les jambes et il n’a jamais vraiment retrouvé sa verve, même s’il termine à 49 réceptions pour 448 yards et 2 TDs (mais avec 4 drops). « Derrière », ou plutôt « devant » puisqu’il est le receveur ayant le plus joué (!), nous retrouvons le rookie de deuxième tour Zay Jones qui a connu une année en dents de scie avec 27 réceptions pour 316 yards et 2 TDs.

Il y a également eu Jordan Matthews qui n’a jamais paru à l’aise à Buffalo avec 25 réceptions pour 282 yards et 1 TD, Andre Holmes à 13 réceptions (mais 3 TDs) et Nick O’Leary à 22 réceptions pour 322 yards et 2 TDs. La vraie trouvaille a été le retour de Deonte Thompson qui termine à 27 réceptions pour 430 yards (15.9 !) et 1 TD avec 7 gains de 20+ yards et aucun drop. Comme vous le voyez, rien qui ne mérite de se relever la nuit, ce qui se répercute dans les stats finales du jeu aérien : 176.6 yards (31e) dont 75.5 après réception (31e), 5.9 yards par passe tentée (26e), 16 TDs (27e), 40 big plays (24e) dont 4 homeruns (30e) et seulement 2 matchs d’un receveur à 100+ yards (un chacun pour Clay et Thompson).

Nous avons commencé à aborder le sujet avec Tre’Davious White, plongeons donc pour de bon dans la meilleure unité de l’équipe : la couverture.

C’est vraiment ce qu’on appelle un renouvellement réussi : en plus de l’arrivée par la draft de White, celles en Free Agency des Safeties Jordan Poyer et Micah Hyde ont été un succès presque total. Certes, ils ont eux aussi contribué aux problèmes dans la défense au sol avec par exemple seulement 4 run stuffs cumulés à eux deux… mais quand la ligne n’arrête personne, ce n’est pas évident. Pour le reste, ils font partie du trio fou des voleurs de ballon cité ci-dessus : ils ont tous les deux totalisé 13 passes défendues et 5 INTs ; Poyer a réussi un pick-6 dans le lot et a récupéré un fumble en plus pour être devant son partenaire. Avec ces deux-là, il semble que le poste soit assuré pour un bon moment.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Micah+Hyde+Miami+Dolphins+v+Buffalo+Bills+sGtCPjlmwBnl.jpgE.J. Gaines a été une autre acquisition de la Free Agency : il a été solide mais vraiment perturbé par les blessures, ce qui est dommage car il a été efficace quand il était à 100% à l’opposé de White avec 9 passes défendues, 1 INT et 3 fumbles forcés. Leonard Johnson a été un peu plus limite avec 7 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, comme Shareece Wright avec 5 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé.

Pour résumer, voici les stats de la couverture : 64.6% (25e), 230.5 yards (20e) dont 99.1 après réception (9e), 6.4 yards par passe tentée (14e), 14 TDs (2e), 18 INTs (6e), 78.9 de QB Rating (6e), 42 big plays (7e) dont 3 homeruns (top NFL) soit un taux de 7.1% (2e), 81 passes défendues (6e) et 4 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (13e). Pardon ? Le taux de complétion est élevé et la moyenne de yards aussi ? Ah, nous avions oublié la dernière précision qui remet tout dans le contexte : le pass-rush a été anémique avec 101 pressions (30e) dont 27 sacks (29e). Cela vous donne déjà plus une idée de la qualité de la couverture avec des Quarterbacks adverses qui ont généralement été dans un fauteuil pour lancer.

Tiens, justement, regardez quelle récompense arrive. Sortons donc le tromblon susnommé pour atomiser le front-7, en essayant d’en épargner quelques-uns. Commençons déjà par les preuves à conviction au sol puisque nous avons déjà donné celles du pass-rush : 124.6 yards encaissés (29e), 4.3 yards par course (25e), 22 TDs (32e), 14 big plays (29e) dont 3 homeruns (21e) et 4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (21e) dont 2 de la même équipe SUR LE MÊME MATCH (ce qui reste affreux même si nous sommes prêts à donner un passe vu qu’il s’agissait des fous furieux de New Orleans Mark Ingram et Alvin Kamara).

Nous allons épargner deux figures de la ligne défensive. La première est le vénérable Kyle Williams qui reste un phénomène malgré une petite baisse de régime liée à l’âge (41 plaquages, 1 run stuff, 2 passes déviées et 1 fumble récupéré). La seconde est le Defensive End Jerry Hughes qui est toujours un superbe joueur : il se permet de terminer avec 11 run stuffs sur 44 plaquages, soit 25% (2e NFL), même s’il a participé à la chute du pass-rush avec seulement 15 pressions dont 4 sacks (+ 1 fumble récupéré). Enfin, nous disons « seulement » mais il reste le meilleur sackeur à égalité avec Shaq Lawson ; les attentes étaient plus hautes pour le sophomore après une année rookie perdue car il a été au niveau d’Eddie Yarbrough : sympathique sans plus au sol avec 6 run stuffs à eux deux. Idem pour Ryan Davis et ses 10 pressions dont 3 sacks. Sur le reste de la ligne, cela a été bien moins probant, contribuant aux problèmes contre la course et dans le pass-rush.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Matt+Milano+Oakland+Raiders+v+Buffalo+Bills+vMyELHAsGFul.jpgChez les Linebackers, Milano a été intéressant, mais c’est à partir de là que les problèmes arrivent. Lorenzo Alexander, comme Tyrod Taylor, est un carré qu’on a essayé de mettre dans un rond en 4-3 Outside Linebacker, ce qui n’est pas son poste ; il a logiquement disparu dans le pass-rush (18 pressions dont 3 sacks), mais a essayé son maximum contre la course avec 73 plaquages dont 5 run stuffs et 4 fumbles forcés. Preston Brown a été un peu dans la même situation : sa force est la défense au sol et il termine en tête de la NFL avec 144 plaquages (dont 8 run stuffs et 3 passes défendues), mais il a été trop faible en couverture, ce qui n’est pas sa spécialité. Ramon Humber s’est fait déloger par Milano et préfère les équipes spéciales. Entre ceux qui n’ont pas donné satisfaction, les papys qui font de la résistance mais qui ne sont pas éternels et les joueurs déplacés ou mal utilisés, il y a un problème entre le système du Head Coach Sean McDermott et les éléments qu’il a sous la main ; cela n’a jamais été aussi visible que dans le front-7.

Buffalo a été une vraie machine à laver, donc il faut faire le tri. La bonne chose, c’est que les plus gros contrats ont été Poyer et Hyde, ce qui tombe bien puisqu’ils méritent la récompense. Mais d’autres additions ont été bonnes comme Gaines, Ducasse ou le Kicker Steven Hauschka. Quand vous avez du mal à avancer en attaque, il est bon d’avoir un Kicker sur lequel se reposer, et il a été au rendez-vous avec 87.9% en FGs et 100% en PATs (29 de chaque).

Les Bills ont laissé partir Sammy Watkins, Robert Woods et Marquise Goodwin en NFC West, les deux derniers ayant plutôt brillé avec leur nouvelle équipe. À la place, il y a eu Benjamin diminué par une blessure, Matthews pas dans son assiette, Holmes plus présent sur équipes spéciales, Corey Brown et Rod Streater qui ne sont pas restés longtemps, et enfin Anquan Boldin qui a pris sa retraite en présaison. Disons que le renouvellement du corps de receveurs n’a pas exactement fonctionné comme celui de l’arrière-garde. Et le seul qui a un peu réussi, Deonte Thompson, est déjà reparti ailleurs.

La qualification en playoffs. Allez, on se fiche du reste, la fin de la disette est le plus important quand vous attendez depuis si longtemps, même si c’est venu avec un bon coup de pression dans les dernières minutes du dernier quart-temps du dernier match.

Les deux tôles 47-10 et 54-24 en Week 10 & 11. Les Bills sont à 5-3 mais ils craquent dans deux matchs consécutifs : la défense au sol est totalement exp(l)osée par les Saints dans avec 298 yards et 6 TDs encaissés (!!!), puis les coachs tentent un coup de poker en mettant Nathan Peterman en Quarterback titulaire contre les Chargers la semaine suivante. Dans l’absolu, avec un Tyrod Taylor plafonnant, la décision peut s’envisager ; le résultat : 6/14, 66 yards, 5 INTs. Le pire, c’est qu’en faisant cela contre un adversaire de conférence, les Bills ont failli passer à la trappe des playoffs via les tiebreaks. Vous imaginez la tête des fans ?

Snow Game ! Buffalo a le chic pour organiser des bons vieux matchs dans des centimètres de neige à domicile, et nous y avons eu droit en Week 14 contre Indy. Cela reste toujours des matchs vraiment spéciaux et assez drôles à regarder… et n’oublions pas que les Bills l’ont emporté, ce qui leur a permis d’aller en playoffs.

 

Le futur

 

Domicile : Chicago, Detroit, Jacksonville, LA Chargers, Miami, New England, NY Jets, Tennessee.
Extérieur : Baltimore, Green Bay, Houston, Indianapolis, Miami, Minnesota, New England, NY Jets.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 5.
Bilan cumulé en 2017 : 127-129 (0.496, 18e).

Houston, Indy, Green Bay, trois équipes ayant perdu leur Quarterback titulaire, et au moins une qui pourrait retrouver son niveau aussi ; ce calendrier a une vraie possibilité de prendre une vilaine tête, surtout quand on voit le parcours à l’extérieur.