Gameday : Divisional Round de Dimanche

 

#3 Jacksonville Jaguars @ #2 Pittsburgh Steelers

 

Auteur	K.C.
Date et Heure Française	Dimanche 14 Janvier, 19:05
Lieu	Heinz Field
Titre	Bis repetita ?
Prévision Météo	Ciel dégagé, -10°C
Match saison régulière	Jacksonville, 30-9 (Week 5)

 

Voici une des rencontres les plus intrigantes de ce tour de Playoffs. Les Jacksonville Jaguars sortent d’une victoire difficile mais ont déjà battu les Pittsburgh Steelers lors de la saison, et voudront refaire la même chose. Mais les Steelers ont pu se reposer pendant plusieurs semaines, et voudront eux aller une nouvelle fois en finale de conférence affronter les New England Patriots. Quelque soit le résultat, il y aura donc un air de déjà vu.

Les Jaguars ont montré lors du match précédent ce qu’on savait déjà d’eux : ils ont une excellente défense mais leur attaque est irrégulière. S’ils veulent éviter tout état de doute et de stress, ils ont tout intérêt à ce que Blake Bortles recommence à faire des prestations potables. Parce que le moins que l’on puisse dire, c’est que les derniers matchs réalisés par le QB sont loin d’être rassurants (245y, 1 TD et 2 INTs en 2 matchs…). Il semble montrer une nouvelle fois ses limites, mais ne pourra pas se reposer une nouvelle fois uniquement sur sa défense. Son OL est très bonne, mais elle aura fort à faire face au pass-rush des Steelers pouvant venir de partout, et mené par l’excellent Cameron Heyward (12 sacks).

Le jeu aérien des Jaguars est tout aussi imprévisible que leur QB. Si Keelan Cole et Marquise Lee semblent les cibles les plus dangereuses et convaincantes de l’équipe (+ de 700y et 3 TDs chacun), c’est bien Dede Westbrook qui semble émerger et élever son niveau de jeu sur les derniers matchs. Le TE Marcedes Lewis peut également apporter son grain de sel, lui qui est capable d’attraper un ou deux ballons toujours important par match (1 first down ou 1 TD en général). La défense des Steelers contre la passe s’est améliorée mais connait toujours quelques limites. Heureusement pour eux, Artie Burns (13 passes défendues, 1 INT) sera bien présent après s’être blessé à l’entrainement cette semaine.

Le jeu de course des Jaguars leur a souvent permis cette saison de s’en sortir lorsque le reste de l’attaque faisait du surplace. Cela pourrait une nouvelle fois être le cas, puisque Leonard Fournette apparaît encore comme le vrai (et unique ?) danger offensif. Mais le front-7 des Steelers est prêt à le recevoir : Vince Williams et ses camarades se feront un plaisir de le limiter autant que possible. Jacksonville et son attaque bancale pourrait donc éprouver de nouvelles difficultés à avancer, mais la défense de Pittsburgh semble également irrégulière et devra éviter de lâcher de gros gains.

L’attaque des Steelers est au beau fixe, et tout le monde (ou presque) semble concentré sur ce premier match de playoffs. La première chose qui vient à l’esprit quand on parle de ces deux équipes, c’est le match horrible que Ben Roethlisberger a réalisé pendant la saison (5 INTs). Mais depuis cette époque, Big Ben est revenu à son niveau et a enchainé les grosses performances (28 TDs, 14 INTs). Le QB a donc tout intérêt à rester sur cette dynamique s’il ne veut pas revivre un nouveau cauchemar offensif. Son OL fait également partie des meilleures, mais aura tout aussi fort à faire puisque le pass-rush des Jaguars excelle pour mettre une pression folle, avec notamment un Calais Campbell (14,5 sacks, 3 FF, 1 FR) qui n’a jamais été aussi proche de remporter le titre de meilleur défenseur de l’année.

Les doutes qui entouraient la présence d’Antonio Brown semblent se dissiper : le joueur devrait bien être présent après avoir manqué les deux derniers matchs. Malgré tout, le meilleur WR de NFL (1533y, 9 TDs) sera à surveiller et pourrait être limité par sa blessure au mollet toujours un peu présente. Mais il ne faut pas oublier que Pittsburgh a une force offensive impressionnante qui ne résume pas à un joueur, et Juju Smith-Schuster sera l’autre danger à surveiller de près (917y, 7 TDs). Derrière ces deux monstres, les Steelers peuvent aussi compter, par intermittence, sur Jesse James et Martavis Bryant, capables de briller lorsque personne d’autre ne peut. Le souci dans toute cette histoire, c’est que la défense aérienne des Jaguars a montré à moult reprises que les passer est plus facile à dire qu’à faire. Jalen Ramsey a une nouvelle fois prouvé lors du dernier match que lancer vers lui pouvait poser de gros problèmes.

L’inquiétude des locaux vient de Le’Veon Bell. Alors qu’un match ô combien important se profile, le joueur semble préférer parler de son futur. On sait que s’il se concentre sur le match, il est le danger #1 des Steelers tant il peut tout faire (1946y et 11 TDs, combinés). Le RB va donner du fil à retordre à un front-7 des Jaguars talentueux, mais laissant souvent trop d’espace aux RBs adverses. Telvin Smith et ses comparses devront donc là aussi élever leur niveau de jeu s’ils ne veulent pas se faire marcher (ou courir) dessus. Plusieurs doutes (blessure, motivation) planent sur l’attaque des Steelers, mais les forces en présence sont tellement nombreuses qu’il faudra un nouveau tour de force de la défense des Jaguars pour les emmener plus loin.

Jacksonville a dominé Pittsburgh pendant la saison, mais ce match devrait être complètement différent. Le repos et l’expérience des Steelers pourraient faire la différence face à une équipe des Jaguars qui semble un peu trop dépendante de sa défense. Malgré tout, on sait que les défenses font gagner des titres, et si cela devait aller dans cette direction, les visiteurs seraient en excellente position pour aller en finale de conférence. Quoiqu’il arrive, il faudra être prêt, car le vainqueur ira défier les Patriots chez eux dans une semaine.

 

#4 New Orleans Saints @ #2 Minnesota Vikings

 

Auteur	P.G.
Date et Heure Française	Dimanche 14 Janvier, 22:40
Lieu	U.S. Bank Stadium
Titre	Est-ce enfin l’année des Vikings ?
Prévision Météo	Stade couvert
Match saison régulière	Minnesota, 29-19 (Week 1)

 

Coïncidence : depuis 2002 et le réalignement des divisions, 12 équipes NFC différentes ont atteint la finale de conférence, et 11 équipes NFC différentes ont atteint le Super Bowl. La seule équipe à avoir échoué ? Minnesota en 2009, quand les Vikes ont perdu la finale de conférence contre… les Saints. Le match de saison régulière semble déjà un lointain souvenir puisqu’il a eu lieu en tout début de saison et que certaines choses ont changé ; les visiteurs vont essayer de se venger et de jouer à nouveau les trouble-fêtes.

Une chose qui n’a pas changé… ou du moins, une chose qui a été confirmée : on savait que la défense des Vikes était forte, mais cette année elle a fait une « Seattle », menant la ligue avec 15.8 points encaissés, 275.9 yards, un taux de conversion de 3e tentative autorisé de 25.2%, et on passe les différentes autres catégories où elle est dans le top-3 voire top-5. Et cette escouade sait parfaitement que sa première tâche va être de stopper le duo Mark Ingram – Alvin Kamara qui ne tournait pas encore à plein régime en Week 1. Comme les Panthers au tour précédent, Linval Joseph, Eric Kendricks, Anthony Barr et Harrison Smith vont devoir faire le travail pour frustrer les feux follets, que ce soit à la course ou à la passe. C’est un vrai duel de forces : 129.4 yards gagnés (5e) vs. 83.6 yards encaissés (2e), 4.7 yards par course gagnés (2e) vs. 3.7 yards par course encaissés (5e) et 23 TDs inscrits (top NFL) vs 10 TDs encaissés (10e).

Néanmoins, Drew Brees a rappelé en Wild Card que si le match pèse sur ses épaules, il peut très bien se débrouiller… et c’est probablement là que se trouve le VRAI duel explosif, contrairement à ce qu’on pourrait croire. L’attaque des visiteurs possède les meilleures stats aériennes, menée par Michael Thomas et Ted Ginn : 72% de complétion, 7.8 yards par passe tentée, 103.9 de QB Rating, 73% de réceptions, 12 drops, 72 gains de 20+ yards – et la défense des Vikings est redoutable en couverture avec Xavier Rhodes, Terence Newman et Trae Waynes : 58.4% de complétion (4e), 192.4 yards par match (2e), 5.5 yards par passe tentée (2e), 73 de QB Rating (3e), 59.2% de réceptions (3e) et 35 gains de 20+ yards (top NFL).

Existe-t-il un moyen de départager les deux ? On pourrait penser au duel entre les lignes : si Everson Griffen est énorme et l’a encore prouvé cette saison (13 sacks), ce qui promet un gros duel avec Terron Armstead, on peut rester un peu sur sa faim derrière : 122 pressions au total (21e), quand on sait que les adversaires ont appelé une passe 61.9% du temps contre Minnesota (3e), cela reste un peu juste. On sait à quelle point la protection de Brees est efficace avec 78 pressions autorisées (top NFL), mais c’est avec Andrus Peat dans l’effectif, or il est sur IR ; Senio Kelemete a beaucoup joué cette saison, mais on peut se demander si cela risque de peser dans le combat de tranchées.

Les Vikings en savent quelque chose pour ce qui est des changements entre la première rencontre et celle-ci : ils n’ont plus Sam Bradford ni Dalvin Cook, et pourtant ils ont réussi à faire une saison excellente grâce au niveau de jeu incroyable de Case Keenum : 67.6%, 3547 yards, 22 TDs et 7 INTs. Très bien protégé par une ligne offensive qui a grandement profité de le Free Agency avec les ajouts de Riley Reiff et Mike Remmers (27 sacks – 7e), il a continué le travail commencé par Bradford en s’appuyant sur un trio redoutable : Adam Thielen, qui a continué sa progression fulgurante entrevue en 2016 (1276 yards) et Stefon Diggs qui a joué le rôle de scoreur avec Kyle Rudolph (8 TDs chacun).

Les Saints savent que la tâche est double : il va falloir que Cameron Jordan (13 sacks comme Griffen) mène une charge dangereuse (42 sacks – 7e) contre la ligne offensive et que le fantastique duo de rookies Marshon Lattimore – Ken Crawley tienne la route pour limiter les gros gains dont les Vikes sont friands (68 – 7e) ; et c’est là que le bât blesse : les Saints en ont lâché 69 dont 57 de 20+ yards à la passe. Clairement, s’ils ne peuvent pas améliorer cela, ils vont passer un mauvais quart d’heure sur la pelouse de l’U.S. Bank Stadium.

Et nous n’avons même pas touché à ce qui risque d’être le vrai problème : si les blessures ont frappé Minnesota cette saison, cela a été bien pire chez les Saints, notamment en défense ; c’est pourquoi la relative bonne tenue de l’escouade est prometteuse pour l’avenir, mais inquiétante pour ce match. Le front-7 a connu des pertes significatives contre la course, ce qui se voit dans les 4.4 yards lâchés par course. Si les Vikes ont perdu Cook, Latavius Murray et Jerick McKinnon sont loin de faire de la figuration et peuvent apporter leur contribution. Malgré les efforts de Sheldon Rankins, Craig Robertson ou Manti Te’o, les locaux ont la possibilité d’atteindre leur production moyenne (122.3) et de manger le chronomètre (32:26 – 2e) grâce à leur grand taux de conversion de 3e tentative (43.5% – 3e) ; un exercice dans lequel les Saints peinent encore (41% autorisé, 27e).

Avantage logique pour les Vikings qui sont à domicile, qui ont eu la semaine de repos et qui possède cette défense étouffante. Il n’est pas sûr que Drew Brees puisse porter l’équipe comme contre Carolina si le jeu au sol ne fait pas sa part du travail, mais les Vikes n’ont jamais eu affaire encore au duo Ingram-Kamara. En défense, les Saints DOIVENT sortir les locaux du terrain sur 3e tentative pour avoir une chance.