NFL Team Honors II : New England

500-Patriots

Même en prenant en compte Deflategate et le scénario du Super Bowl, le duo Belichick/Brady est installé depuis tellement longtemps qu’il n’est pas sûr qu’il ait été plus compliqué de gagner ce titre que le premier en 2001 par exemple ; surtout quand on voit la tête des playoffs en AFC cette année. Mais au final, il aura quand même fallu toute l’expérience et la qualité de l’organisation pour se sortir des différents guêpiers ; le genre qui permet, en 16 saisons depuis 2001, d’aligner 15 saisons à 10+ victoires, 14 titres de division, 11 finales de conférence (dont les 6 dernières consécutives), 7 participations au Super Bowl et 5 victoires.

A lire pour finir la saison.

 

NEW ENGLAND PATRIOTS
1er AFC East ~ 14-2 / 3-0

 

Les prévisions de Madame Soleil 2016

 

Jimmy Garoppolo impressionne tellement qu’il relègue définitivement Tom Brady sur le banc, les Patriots se qualifient en playoffs, remportent la finale AFC sur une décision très controversée et gagnent le titre dans une des plus grandes surprises de l’histoire de la NFL ? D’accord, espérer une redite de la saison 2001 était sans doute un peu exagéré (ça fait longtemps que New England ne gagne plus des Super Bowls à la surprise générale – c’est plutôt l’inverse), mais s’il fallait tirer un point positif de Deflategate, c’était de voir ce que le jeunot pouvait faire en l’absence du #12. Néanmoins, pour cela il fallait que l’attaque soit en bonne santé et trouve son rythme de suite, parce que « Garo » n’allait pas réussir les mêmes miracles que Brady en 2015 avec une moitié d’OL qui avait en plus perdu Bryan Stork sur échange (!) et un corps de receveurs toujours sous-côté. L’équipe avait essayé de pallier cela avec notamment une arrivée massive en attaque : l’échange avec Chicago pour Martellus Bennett, offrant une paire de Tight Ends terrifiante avec Rob Gronkowski ; bientôt dans votre librairie pour enfants : « le Gronk et la Licorne Noire » (adaptation en film prévue pour 2019 avec Brock Lesnar dans le rôle du Gronk’ et le fantôme de Bucéphale dans le rôle de la Licorne). L’équipe avait également récupéré le receveur Chris Hogan et échangé pour l’Offensive Lineman Jonathan Cooper afin de solidifier les deux points précités de l’effectif, tout en faisant sortir de sa retraite l’ancien gourou de la ligne Dante Scharnecchia.

Mais c’était bien en défense qu’il y avait eu le plus de modifications, à commencer par le pendant de l’échange pour Cooper : le départ du Defensive End Chandler Jones à Arizona ; l’ex-Ram Chris Long était arrivé. Toujours sur la ligne, l’équipe avait fini par admettre l’erreur de casting en libérant le Defensive Tackle Dominique Easley, Akiem Hicks et Sealver Siliga partant également. Chez les Linebackers, Jerod Mayo avait mis fin à sa carrière suite aux blessures, alors que les Pats échangeaient (encore) un ancien Bear par un autre avec Shea McClellin contre Jon Bostic ; ils avaient également échangé (ENCORE) pour récupérer Barkevious Mingo en espérant trouver Jabaal Sheard 2.0 (osé). Peu de changements derrière avec juste le départ du Safety Tavon Wilson.

Comme souvent à New England, on malaxe l’effectif à grands coups de contrat d’un an, avec les éventuels mouvements surprenants comme l’arrivée de Bennett, le départ de Chandler Jones et la retraite de Mayo. Même sans Brady pour quatre matchs, les Patriots restaient les favoris en AFC East, et parmi les favoris en AFC.

 

La saison

 

  • Week 1 : @Arizona, 23-21
  • Week 2 : Miami, 31-24
  • Week 3 : Houston, 27-0
  • Week 4 : Buffalo, 0-16
  • Week 5 : @Cleveland, 33-13
  • Week 6 : Cincinnati, 35-17
  • Week 7 : @Pittsburgh, 27-16
  • Week 8 : @Buffalo, 41-25
  • Week 9 : BYE
  • Week 10 : Seattle, 24-31
  • Week 11 : @San Francisco, 30-17
  • Week 12 : @NY Jets, 22-17
  • Week 13 : Los Angeles, 26-10
  • Week 14 : Baltimore, 30-23
  • Week 15 : @Denver, 16-3
  • Week 16 : NY Jets, 41-3
  • Week 17 : @Miami, 35-14

 

Le bilan

 

  • Global : 14-2.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 11-1.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 5-1.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 4-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2015) : 134-122 (0.523, 9e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2016) : 111-142-3 (0.439, 32e).
    • Écart entre les deux : -0.084 (31e).

Certes, il n’est pas question de minimiser le départ à 3-1 avec des Quarterbacks remplaçants, ni même ce retour de folie au Super Bowl ; peu d’équipes en seraient capables. Mais voilà aussi pourquoi nous disions que ce n’était pas forcément le titre le plus difficile à aller chercher : la chute des Jets a été partiellement annihilée par la saison de Miami, mais le niveau moins relevé de l’AFC North et surtout les écroulements d’Arizona et de Denver ont donné le calendrier le moins relevé. Quant aux playoffs, étant donné l’attaque de Houston et le syndrome des Steelers à Foxboro…

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : BYE
  • Divisional Round : Houston, 34-16
  • Conference Championship : Pittsburgh, 36-17
  • Super Bowl : vs. Atlanta, 34-28 (OT)

 

La réalité

 

Certes, le scénario en introduction des prévisions de Madame Soleil était plus un raccourci amusant à faire, mais remarquez que la fin reste juste : les Patriots ont bien gagné « le titre dans une des plus grandes surprises de l’histoire de la NFL » ; la surprise n’était pas dans la victoire elle-même cette fois, mais plus le scénario. Car, au final, c’est bel et bien la meilleure équipe globale qui a été récompensée cette année.

Les Patriots ont terminé offensivement avec 441 points marqués (3e), 51 TDs (4e), 386.2 yards par match (4e), 85 big plays (8e), un taux de conversion de 3e tentative de 45.8% (4e), 60 voyages en redzone (6e) dont 63.3% terminant en TD (8e), un taux de sack concédé par action de passe de 4.2% (6e) et 11 ballons perdus (2e) ; la seule statistique hors du top-10 en attaque est celle du taux de drive terminant en 3&out avec 23.8% (27e), ce qui n’est forcément surprenant avec un certain #12 out pour un quart de la saison.

Les Patriots ont terminé défensivement avec 250 points encaissés (1er), 27 TDs (2e), 326.4 yards par match (8e), 59 big plays (2e), un taux de conversion de 3e tentative autorisée de 36.9% (8e), 44 voyages adverses en redzone (4e) dont 52.3% terminant en TD (9e) et 28.3% des drives adverses marquant des points (1er) ; les deux seules statistiques hors du top-10 en défense sont celles du taux de sack réussi par action de passe avec 5.4% (18e) et des ballons volés avec 23 (15e). Si les Patriots ont démarré 3-1, c’est aussi grâce à une escouade défensive féroce qui a fait un énorme travail toute la saison.

Voici les récompenses de la saison :

Il est assez logique que le Quarterback Tom Brady n’ait pas eu le titre d’AP Most Valuable Player, vu la saison de Matt Ryan et le fait que le #12 a vu son équipe être 3-1 sans lui au début  de la saison. Mais bien entendu, une fois revenu, il a effectué une saison dantesque, ce qui lui donne fort logiquement le titre de Most Valuable Player des NFL Team Honors… mais pour cette saison, nous allons faire une exception et il va devoir le partager avec son Head Coach, Bill Belichick ; la vraie personne sans qui les Patriots ne démarrent pas 3-1.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Tom+Brady+Bill+Belichick+Divisional+Round+vnFY1VVoGnLl.jpgN’oublions pas que les Patriots ont réussi cette saison sans leur arme offensive #1 pendant un quart de l’année (le début), sans l’arme offensive #2 deux tiers de l’année (la fin), et tout cela en choquant la NFL plus d’une fois avec des échanges envoyant des titulaires ailleurs (Bryan Stork, Chandler Jones, Jamie Collins) ; et qui plus est, à des postes loin d’être anodins puisqu’on se demandait logiquement comment la ligne offensive allait réagir sans son Centre titulaire, le pass-rush sans son composant principal et la ligne de Linebackers qui avait déjà perdu Jerod Mayo parti à la retraite. Si certains choix de Billou n’ont pas été couronnés de succès cette saison (Dominique Easley finalement libéré, Jonathan Cooper ou Barkevious Mingo n’ayant rien donné), difficile de donner tort au Head Coach vu le résultat.

Cependant, si les Patriots ont été l’équipe la plus équilibrée cette année, leur permettant de bien démarrer la saison sans leur leader, ce dernier a rappelé en 2016 pourquoi il est la star qui vient de gagner son cinquième Super Bowl (record NFL à égalité avec le Defensive End Charles Haley) et quatrième titre de Super Bowl MVP (record NFL tout seul comme un grand). Certes Brady aura connu quelques moments difficiles cette saison – les matchs contre Seattle, Denver, en Divisional Round contre Houston ainsi que ce pick-6 rarissime au Super Bowl – mais dans l’ensemble il a dominé son sujet de A à Z en distribuant la balle comme il sait si bien le faire. Il a également établi un record NFL de ratio TD/INT sur une saison (28/2), et il est vrai qu’on peut se demander ce qu’il serait advenu sur une saison complète ; en plus de ses 2 INTs, il n’a perdu aucun des 5 fumbles qu’il a commis, ce qui est également la preuve d’une certaine part de chance. Brady termine à 67.4%, 3554 yards (8.2), 28 TDs, 2 INTs, 0 fumble, 15 sacks et 112.2 de QB Rating.

Même si Jimmy Garoppolo n’a pas piqué la place de Brady, le jeune a fait de belles choses dans les deux premiers matchs de la saison avant de se blesser : 68.3%, 502 yards (8.0), 4 TDs, 0 INT, 1 fumble, 3 sacks et 113.3 de QB Rating. Le rookie Jacoby Brissett a fait son maximum avec ses moyens pendant deux matchs, terminant avec 61.8%, 400 yards (7.3), 1 fumble et 6 sacks, mais il a été dangereux avec ses jambes : 16 courses pour 83 yards et 1 TD.

Dans le NFL Team Honors premiers du nom, la ligne offensive avait reçu la récompense de pire unité, et le retour de retraite de Dante Scarnecchia avait déjà été évoqué. Si vous n’étiez pas spécialement au fait des Patriots, il est possible que le nom ne vous ait rien dit, auquel cas vous n’avez qu’à regarder la différence de performance entre 2015 et 2016. La ligne offensive a drastiquement amélioré sa production entre les deux saisons, passant du gros problème de l’équipe à une unité très solide qui a fait le travail sans trop attirer les regards.

Nous avons déjà parlé du très faible taux de sack concédé par action de passe ; même avec un Quarterback comme Brady qui est expert dans les passes rapides et le déplacement à l’intérieur de la poche, cela est également à mettre au crédit de l’unité, bien qu’elle ait eu ses moments de souffrances (la première mi-temps du Super Bowl par exemple). Elle a également su ouvrir les brèches pour un jeu au sol très efficace, ce qu’elle avait déjà su faire l’année dernière ; c’est vraiment en protection que l’unité est revenue à un meilleur niveau. Pourtant, l’équipe avait libéré le Centre Bryan Stork et le Guard Josh Kline en début de saison avant de perdre le Guard Tre Jackson et le Right Tackle Sebastian Vollmer sur blessures. De fait, l’unité s’est retrouvée avec un intérieur de ligne très jeune : le Centre David Andrews est un sophomore non-drafté, le Left Guard Joe Thuney est un rookie de troisième tour et le Right Guard Shaq Mason est un sophomore de quatrième tour. Malgré cela, le trio a fait un bon travail ; il faut dire qu’il a pu s’appuyer sur les vétérans et vrais piliers du groupe, les Tackles Nate Solder et Marcus Cannon qui ont fait une saison en tout point exemplaire.

Dernière chose qui aide : 12 joueurs avaient été utilisés en 2015 ; seulement 7 cette saison, et encore : Cameron Fleming a fait des intérims au besoin (300 snaps environ), et Ted Karras n’a joué que 100 snaps. Solidité et disponibilité.

L’un a connu un mauvais début de saison, entre absence de Brady et blessure au pied, mais il est monté en puissance pour terminer comme le meilleur receveur de l’équipe et surtout celui qui a réussi une des réceptions les plus improbables de l’histoire du Super Bowl (et de l’histoire tout court). L’autre n’a pas forcément toujours été efficace, terminant avec une moyenne de 3.9 yards par course, mais il a été le cheval de labour au sol et a terminé comme meilleur marqueur au sol de la NFL, établissant un record de franchise par la même occasion. On peut donc trouver des failles dans les saisons du receveur Julian Edelman et du coureur LeGarrette Blount, mais il est difficile de nier leur efficacité au final.

Le slot Edelman a été la cible préférée de ses Quarterbacks cette saison avec sa capacité naturelle à rendre fous les premiers défenseurs (505 yards après réception – 8e NFL) : il fait une saison presque identique à la meilleure de sa carrière (2013) avec 98 réceptions pour 1106 yards et 3 TDs ; c’est sur ce dernier aspect où il a été moins en vue puisque l’année dernière, il avait réussi à scorer 7 TDs en 9 matchs. Il a plutôt amélioré son problème de drops même s’il termine en tête de l’équipe avec 5, mais son taux de réception a chuté du fait de son mauvais début de saison (61.9%)… ironique quand on revoit cette réception totalement hallucinante contre Atlanta.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/LeGarrette+Blount+Los+Angeles+Rams+v+New+England+P2-UCjQB1HAl.jpgDe son côté, LeTractopelle a été un peu l’inverse d’Edelman : 299 courses pour 1161 yards ne donne pas une moyenne retentissante, mais il a trouvé l’endzone à de nombreuses reprises avec 18 TDs ! Il est assez étonnant de voir que Blount a dû attendre d’avoir 30 ans pour établir ses records de carrière dans les trois statistiques ; il n’avait plus dépassé 200 courses et 1000 yards depuis son année de rookie à Tampa Bay en 2010, et il n’avait jamais dépassé 10 TDs avant ! Cela est dû au fait qu’il a parfois été seul pour arriver aux 117 yards par match (7e) et 19 TDs (5e) du jeu au sol : Dion Lewis a dû attendre de se remettre de sa blessure au genou avant de revenir en milieu de saison et d’être efficace (64 courses pour 283 yards) alors que le héros du Super Bowl James White a surtout été présent en réception (seulement 39 courses pour 166 yards). Devant eux, le Fullback James Develin a fait un superbe travail pour ouvrir les brèches.

L’année dernière, c’est Jamie Collins qui avait été nommé pour cette récompense ; puisqu’il est parti à Cleveland en milieu de saison, autant le remplacer par celui qui avait été élu Most Underrated Player : le Linebacker Dont’a Hightower est non seulement devenu le pilier de l’unité des Linebackers et son vétéran attitré, mais il a surtout été le meilleur défenseur de l’équipe cette saison.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Dont+Hightower+Divisional+Round+Houston+Texans+sa6rgCb7kX7l.jpgC’est autant par sa qualité intrinsèque que par le rôle qu’il a dû endosser avec le départ de son acolyte qu’il mérite la récompense ; sans oublier qu’il est le joueur à la fois le plus important et le moins discuté du dernier quart-temps des deux derniers Super Bowls de New England : il plaque Marshawn Lynch à un yard de l’endzone avec une épaule en miettes il y a deux ans (ce qui force une action supplémentaire – la fameuse passe interceptée), et cette année il force le fumble de Matt Ryan sur un blitz.

Hightower a été au four et au moulin cette saison, étant une des raisons de l’excellente forme de la défense contre la course (nous y reviendrons plus bas). Il termine avec 65 plaquages, 2.5 sacks, 10 hurries, 2 passes défendues et 1 fumble forcé ; cela ne semble pas spécialement impressionnant, mais il a été le ciment permettant à une unité chamboulée de fonctionner.

Les Patriots ont reçu des contributions diverses en qualité de la part de leurs rookies, mais le meilleur d’entre eux est probablement celui dont nous avons déjà parlé, le Guard Joe Thuney ; non seulement il est celui qui a le plus joué, mais il a été le plus solide de tous. Nous reparlerons des autres quand leurs unités seront évoquées, notamment un Linebacker jeté au feu suite aux départs de Mayo/Collins et un receveur qui a fait des étincelles ici ou là.

Il est vraiment difficile de trouver quelqu’un vers qui pointer le doigt, surtout dans une saison à 17-2 et le titre en poche. Néanmoins, il y a simultanément un fait terrifiant pour les autres et ennuyeux pour les Patriots : le Tight End Rob Gronkowski n’a de nouveau pas fait une saison complète. Le fait terrifiant pour les autres, c’est que les Patriots ont enfin gagné un titre sans lui, éteignant par la même occasion l’hypothèse qu’ils seraient « Gronk-dépendants ». Le fait ennuyeux pour New England est que 1) le problème de Gronk’ avec les blessures devient un peu trop récurrent, et 2) nous avons vu lors de la première mi-temps du Super Bowl le genre de problèmes que son absence crée : couverture individuelle + pass-rush efficace – Gronk = Brady en difficulté.

Gronkowski n’a fait qu’une saison entière, en 2011, et il faudra voir comment il se remettra de son dernier pépin physique. Ce qui est sûr c’est que son style de jeu invite les énormes chocs et donc les blessures, ce qui est dommage quand on voit que cette année il termine avec la moyenne délirante de 21.6 yards à 25 réceptions pour 540 yards et 3 TDs.

88.6 yards encaissés par match (3e), 6 TDs (1er) et 32 big plays (1er) : la défense contre la course des Patriots a été souveraine cette saison. Certes, le playcall adverse a été très déséquilibré vers la passe (72.9% – 7e) ; à la fois à cause de la récompense suivante et du fait que les Patriots passent beaucoup de temps devant au score. Mais cela n’enlève rien à la performance de l’escouade défensive qui a su être solide pour stopper les coureurs adverses.

Cela commence toujours chez les « gros » avec notamment les Defensive Tackles qui doivent boucher les trous au coeur de la ligne. Dans ce registre, Alan Branch a fait un excellent travail avec 49 plaquages dont 8 à perte (plus 1 fumble forcé et 1 Field Goal bloqué) ; il a été parfaitement assisté par le sophomore Malcom Brown qui a joué la majorité des snaps comme lui et termine avec 50 plaquages (et 1 fumble forcé aussi). Comme nous l’avons déjà dit, Hightower a été le nettoyeur au deuxième niveau, aux côtés d’un rookie du sixième tour qui a été envoyé sur le terrain avec la dure tâche d’aider à remplacer Jerod Mayo et Jamie Collins ; Elandon Roberts a été loin d’être parfait, mais il a été intéressant au sol pour une première saison avec notamment 45 plaquages dont 3 à perte (et 1 fumble forcé lui aussi). Si on rajoute le travail des Defensive Ends et des Safeties, cela donne un ensemble homogène qui explique les bonnes statistiques.

Mais les Defensive Ends n’ont pas réussi que des bonnes choses…

…car nous allons parler maintenant de l’aspect qui a pêché le plus cette saison à New England : le pass-rush. Dominique Easley amenait un pass-rush intérieur précieux et Chandler Jones restait le meilleur des Defensive Ends pour ce qui est de mettre la pression, même s’il pouvait être inconstant. Sans eux, les Patriots ont eu du mal à y parvenir sans envoyer un élément extérieur en blitz (un Linebacker la plupart du temps), terminant seulement avec 34 sacks.

Bien sûr, tout n’est pas noir dans ce tableau : le développement du sophomore Defensive End Trey Flowers est très encourageant et il a fini en tête des sackeurs de l’équipe ; mieux, il a fait une année vraiment complète avec 45 plaquages, 7 sacks, 7 hurries, 1 passe déviée et 2 fumbles récupérés, apportant son aide dans la défense au sol. Jabaal Sheard en a fait de même bien qu’il ait été un peu plus discret qu’en 2015 avec 5 sacks, 21 hurries et 4 passes déviées. La signature de l’ex-Ram Chris Long a bouché un trou avec 4 sacks, 27 hurries (top team), 3 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, alors que Rob Ninkovich a un peu disparu (4 sacks et 10 hurries). Au centre de la ligne, Branch et Brown ont rajouté 4.5 sacks et 20 hurries. Comme vous le voyez, si les Patriots ne sont pas totalement à la rue, il manque quand même un vrai playmaker qui enfile les sacks comme les perles et qui va instiller la peur par sa seule présence dans la ligne offensive d’en face.

Et si on combine cela avec des adversaires qui passent la grande majorité du temps (à la fois par manque de pression et par retard au score), on obtient le grand débat de 2016 sur les Patriots : la défense contre la passe a-t-elle vraiment appris à jouer sans un pass-rush potable au fur et à mesure de la saison, étant meilleure qu’on ne le pense, ou a-t-elle été bien aidée par le calendrier qui ne l’a pas vraiment submergée avec des attaques aériennes fantastiques (à part deux ou trois exceptions) ? Elle a terminé avec 237.9 yards encaissés (12e), 21 TDs (10e) et 27 big plays (10e), mais elle n’a pas accumulé énormément d’INTs (13 – 17e). Elle possède deux joueurs exceptionnels : le CB#1 Malcolm Butler, qui a été redoutable avec 63 plaquages, 1 sack, 17 passes défendues, 4 INTs (top team), 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés, ainsi que le Free Safety Devin McCourty qui a encore fait une année formidable avec 83 plaquages, 7 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Malcolm+Butler+New+York+Jets+v+New+England+bb4DstpTZdWl.jpgMais Logan Ryan a disparu cette saison, bien loin du joueur qu’il était en 2015, et il s’est vu mis sur le banc puis réinstallé dans le slot où il a mieux réussi, terminant avec 92 plaquages, 1 sack, 11 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble forcé ; l’ex-Eagle Eric Rowe a été appelé à la rescousse en CB#2 et a plutôt été solide avec 7 passes défendues et 1 INT. Le rookie de deuxième tour Cyrus Jones n’a quasiment pas vu le terrain. Le Strong Safety Patrick Chung a lui aussi connu une saison de montagnes russes (91 plaquages, 1 sack, 3 passes défendues et 1 INT) alors que Duron Harmon a été actif (2 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré). Dans l’ensemble, si l’arrière-garde n’a pas été aidée par le pass-rush, elle a aussi connu quelques baisses de tension ici ou là.

Les Patriots ont réussi plusieurs additions cette intersaison, que ce soit en défense ou en attaque : nous avons déjà parlé des principales en défense avec Chris Long ou Eric Rowe. Mais les meilleures ont été en attaque et localisées chez les cibles de passe : le receveur Chris Hogan et le Tight End Martellus Bennett ont été cruciaux pour la réussite de l’équipe cette saison, terminant derrière Edelman dans les statistiques.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Martellus+Bennett+New+England+Patriots+v+Cleveland+PtrSHMz88TDl.jpgOn se doutait que l’ajout de Bennett avait des chances de donner de gros résultats, et de ce point de vue il n’a pas déçu, terminant en tête des cibles de passe avec 7 TDs pour aller avec ses 55 réceptions pour 701 yards (et seulement 2 drops). Il est devenu d’autant plus important que la formation d’un duo de TEs destructeurs avec le Gronk’ a disparu avec la blessure de ce dernier ; Bennett a récupéré la charge de travail à lui tout seul et a été très solide malgré des blessures qui lui ont enlevé une partie de son explosivité. Hogan a été la belle surprise ; vous savez, la signature des Patriots qui vous fait dire à la fin de la saison « mais où était cette version du joueur quand il était ailleurs ? ». Celui qui s’est fait connaître dans Hard Knocks Miami comme « 7/11 » parce qu’il est « toujours ouvert » a vérifié ce surnom cette saison : non seulement il a été l’arme longue distance avec 38 réceptions pour 701 yards (17.1 !) et 4 TDs, mais contre Pittsburgh en finale de conférence il était, littéralement, toujours ouvert.

Le trio terrible a été parfaitement assisté par James White qui a terminé deuxième avec 60 réceptions et 5 TDs (pour 551 yards dont 540 après réception – 6e NFL), à l’image de ce qu’il a réussi en finale avec 2 TDs en réception et 1 TD au sol. Il y a également eu la présence du rookie de quatrième tour Malcolm Mitchell qui a lentement trouvé ses marques avec 32 réceptions pour 401 yards et 4 TDs. Celui qui a un peu payé les pots cassés est Danny Amendola : 23 réceptions pour 243 yards, mais il a trouvé l’endzone à 4 reprises.

Hogan et le Linebacker Shea McClellin ont été les plus grosses signatures ; le premier a reçu la récompense précédente, et l’ex-Bear a été sympathique sans plus, ce qui n’est déjà pas mal pour lui. Néanmoins, on peut quand même dire que l’échange de Chandler Jones pour Jonathan Cooper aura été un four, le Lineman étant libéré en cours d’année.

The Super Bowl comeback. Vous vous attendiez à autre chose ? Non seulement les Patriots ont établi un nouveau record du Super Bowl en revenant de 25 points, mais c’est également un nouveau record de franchise tout court (le précédent comeback record était de 24 points contre Denver en 2013 : de 0-24 à 34-31 en prolongations). Enfin, New England a établi une autre performance qui tombe pile dans la récompense suivante…

Les premières 36:29 du Super Bowl, dans lesquelles Tom Brady a lancé un pick-6 ; les Patriots sont la première équipe à remporter le Super Bowl après avoir commis une telle erreur. Et pour cela ils ont bien été aidés par la dernière récompense…

La réception de Julian Edelman lors du dernier quart-temps du Super Bowl.

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Les besoins

 

Un pass-rusher est la priorité, mais quand on voit que Branch ET Hightower sont Free Agents, un défenseur contre la course au milieu de la défense pourrait également sembler important si l’un ou l’autre n’est pas resigné. Pareil pour Bennett au poste de Tight End avec un Gronk’ qui se blesse souvent. Pour le reste, un receveur ou un Safety serait important pour la profondeur.

 

Le futur

 

Domicile : Buffalo, NY Jets, Miami, Houston, Kansas City, LA Chargers, Atlanta, Carolina.
Extérieur : Buffalo, NY Jets, Miami, Pittsburgh, Oakland, Denver, Tampa Bay, New Orleans.
Bilan cumulé en 2016 : 135-121 (0.527, 12e).

Avec l’AFC West, le calendrier est logiquement plus corsé que la moyenne, mais rien n’indique que les Patriots n’ont pas encore les cartes en main en AFC en 2018. Pour changer.