Fiche Légende : Pete Henry

Tackle / Kicker / Punter

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Wilbur Francis « Pete » Henry
Date de Naissance 31 Octobre 1897
Lieu de Naissance Mansfield, Ohio
Date de Décès 7 Février 1952
Lieu de Décès Washington, Pennsylvanie
CARRIÈRE
Lycée Mansfield
Université Washington & Jefferson
Draft Pas de draft à l’époque
Équipes Joueur :
Canton Bulldogs (1920-1926)
New York Giants (1927)
Pottsville Maroons (1927-1928)
Head Coach :
Canton Bulldogs (1926)
Pottsville Maroons (1928)
Statistiques 8 saisons
86 matchs
14 Field Goals / 40 transformations
1 touchdown
Record comme Head Coach : 3-17-3
HONNEURS
Pro-Bowls Pas de Pro-Bowl à l’époque
All-Pro 4 (1920-1923)
Performances notables
Récompenses 2 bagues de champion (1922, 1923)
Membre de l’équipe NFL des années 1920
Hall Of Fame Classe de 1963

 

Biographie

 

Le 18 septembre 1920, le Canton Repository, journal publié à Canton dans l’Ohio, relate deux événements survenus la veille dans la ville et qui concernent le ballon ovale : le premier est la naissance d’une ligue professionnelle, l’American Professional Football Association (APFA) ; le deuxième est la signature du Lineman de Washington & Jefferson Wilbur « Pete » Henry dans l’équipe semi-professionnelle des Canton Bulldogs. La décision du double All-American a les primeurs de la première page, alors que la naissance de ce qui deviendra la NFL deux ans plus tard n’a le droit qu’à la troisième page. C’est tout autant un testament de l’écrasante domination du football universitaire sur sa variante professionnelle à l’époque qu’une preuve de la grande qualité de Henry sur le gridiron.

Wilbur Henry naît en octobre 1897 à Mansfield, dans l’état d’Ohio. Il est le fils unique de Ulysses et Bertha Henry, des fermiers. En grandissant, le prénom de Wilbur n’est pas très populaire parmi ses connaissances et il est rapidement surnommé « Pete » pour simplifier. Mais il va gagner un autre surnom qui, comme souvent à cette époque, le décrit parfaitement : « Fats » (« Gros ») ; le jeune Wilbur adore la nourriture et prend un poids substantiel au fur et à mesure de sa croissance.

Lorsqu’il entre au lycée de Mansfield, il est déjà un beau bébé de 97 kilos, tout en rondeur et en jovialité. Néanmoins, il cache des attributs redoutables qui vont éclore sur le terrain de football : un esprit compétitif acéré, une vitesse surprenante et une agilité insoupçonnée pour un garçon de sa corpulence. Ces deux dernières qualités sont telles qu’après un court passage au poste de Lineman (logique étant donné son gabarit), il est replacé comme coureur. Il devient capitaine de l’équipe pour sa dernière année, tout en se faisant un nom dans les environs par ses capacités athlétiques rarement vues.

En 1915, Henry termine son cursus lycéen et doit faire sa sélection parmi les Universités. Il choisit celle de Washington & Jefferson, située dans la ville de Washington dans l’état de Pennsylvanie (et non la capitale fédérale). Tout en intégrant les équipes de basketball, baseball et d’athlétisme au lancer du poids, il rejoint l’équipe de football de l’Université ; cette fois, il n’échappera pas à la logique : avec son 1m80 pour 111 kgs, s’il veut vraiment jouer pour sa première année, il devra s’aligner sur la ligne comme Tackle des deux côtés du ballon. Il s’exécute et monte en puissance ses trois premières années ; la quatrième, en 1918, est interrompue par la Première Guerre Mondiale, ce qui donne à Fats une année d’éligibilité supplémentaire. Il la met à profit, enchaînant deux récompenses d’All-American en 1918 et 1919.

Henry passe presque une demie-année supplémentaire dans son Université pour terminer la saison d’athlétisme et en sort à l’automne 1920. Il va sans dire que les offres des équipes de football professionnel se sont déjà empilées pour recruter le colosse aux pieds agiles. Il n’hésite pas beaucoup : parmi la liste se trouvent les Canton Bulldogs de Jim Thorpe, et Fats s’imagine déjà ouvrir la voie au légendaire coureur. Il signe le 17 septembre ; coïncidence extraordinaire, exactement le même jour, le propriétaire des Bulldogs Ralph Hay reçoit dans un local lui appartenant une réunion qui va jeter les bases de la future NFL. Il va sans dire que son équipe y est intégrée.

Henry trouve immédiatement ses marques dans sa nouvelle équipe et dans cette nouvelle ligue ; les Bulldogs terminent 7-4-1 en 1920 alors qu’il est voté All-Pro. Le rêve de bloquer pour Thorpe prend fin brutalement quand le coureur quitte l’équipe, mais cela ne démotive pas Fats qui est dans une équipe talentueuse : après une saison 1921 à 5-2-3 (et un nouveau vote All-Pro pour lui), l’escouade trouve enfin sa carburation pour dominer la NFL. Le Tackle continue de jouer à un excellent niveau et il rajoute une corde à son arc : une qualité de frappe de balle remarquable. Il botte les Field Goals et les transformations, faisant sa part du travail pour aider la franchise à finir invaincue (10-0-2) en 1922 ; les Bulldogs terminent avec un score cumulé massif de 184-15 et remportent le titre NFL.

L’équipe réalise le doublé en 1923 avec une nouvelle saison invaincue (11-0-1), écrasant la ligue avec un score cumulé de 246-19 ; Henry est le héros du seul match nul lorsqu’il réussit un Field Goal en drop de 40 yards à la dernière seconde pour égaliser à 3-3. Le joueur éclabousse la ligue de son talent en étant à la fois crucial en attaque (il score le seul touchdown de sa carrière), en défense et au pied (9 Field Goals + 25 transformations), ce qui lui vaut logiquement un quatrième vote All-Pro.

Ces deux ans représentent l’âge d’or de Henry et des Bulldogs qui ont enchaîné 25 matchs consécutifs sans défaite, un record NFL qui est toujours d’actualité. Mais tout a une fin, et celle de la franchise de Canton va être brutale : malgré son succès sur le terrain, l’équipe connaît de grosses difficultés financières ; Hay vend l’équipe à un promoteur, Samuel Deutsch, qui déménage la franchise à Cleveland. Fats refuse de suivre le mouvement et part jouer la saison 1924 avec les Pottsville Maroons, une équipe hors de la NFL. L’année suivante, il s’associe à d’autres joueurs emblématiques des Bulldogs pour racheter l’équipe et la ramener à la maison ; mais la qualité n’est plus là, et elle fait deux mauvaises saisons en 1925 (4-4) et 1926 (1-9-3) avant de disparaître définitivement.

Henry pense fortement à la retraite après cette déconvenue, mais il décide de continuer en signant chez les Giants en 1927 ; il ne joue que quatre matchs avant de finir la saison avec les Maroons qui ont rejoint la NFL en 1925. Il fait une dernière saison comme entraîneur-joueur à Pottsville en 1928 avant de se retirer après 8 saisons et 86 matchs NFL. A l’annonce de sa retraite, il reçoit les éloges de grands noms du football tels George Halas, Walter Camp ou Pop Warner.

Il ne lui faut pas longtemps pour trouver sa nouvelle occupation : dès l’automne 1929, il retourne dans son Université de Washington & Jefferson pour en être le coach assistant des équipes de basketball et football. Deux ans plus tard, il est nommé Directeur Athlétique, et il devient même Head Coach par intérim en 1942 et 1945 pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Celui qui semblait indestructible sur le gridiron commence alors à vaciller sous les attaques de son diabète : il tombe gravement malade en 1949, ce qui force l’amputation d’une jambe pour limiter la maladie. Il est hospitalisé fin 1951 alors qu’une infection se développe dans l’autre jambe, et il disparaît en février 1952 à l’âge de 54 ans. 11 ans plus tard, lorsque le NFL Hall Of Fame est créé à Canton, Pete Henry fait partie de la classe inaugurale des 17 membres fondateurs, telle une évidence.