NFL Team Honors II : Pittsburgh

500-Steelers

Il est amusant de faire le parallèle entre les deux perdants des finales de conférence ; pour commencer, ils avaient l’opportunité de faire la revanche du Super Bowl XLV. Les deux équipes ont atteint similairement la mi-saison dans le doute absolu avant de redresser la tête et de (presque) renverser tout le monde ; pour Pittsburgh, la bascule a eu lieu à 4-5 avant que la défense ne trouve enfin la bonne carburation pour accompagner l’attaque dans une série de victoires et le titre de division au terme d’une finale de division haletante. Mais cela n’aura pas suffi avec une nouvelle défaite à Foxboro qui a stoppé net l’avancée des Steelers.

A lire en faisant un Facebook Live.

 

PITTSBURGH STEELERS
1er AFC North ~ 11-5 / 2-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2016

 

Il n’y avait pas besoin d’aller chercher très loin pour comprendre le bât qui avait blessé lors de la saison 2015, car les Steelers l’avaient clairement ciblé : au revoir Cortez Allen, Antwon Blake et Brandon Boykin, bonjour les rookies Artie Burns au premier tour et Sean Davis au deuxième tour. C’était bien l’arrière-garde qui n’avait pas donné satisfaction, et l’équipe avait fait le ménage avec trois Cornerbacks out et un duo Cornerback-Safety en tête de la draft ; de nouveaux compagnons de jeu pour William Gay, Ross Cockrell et Mike Mitchell. D’ailleurs, l’équipe avait complété les trois premiers tours de la draft avec un autre défenseur, le Defensive Tackle Javon Hargrave ; un choix qui n’était pas innocent avec la perte de Steve McLendon sur la ligne aux côtés d’un Cameron Heyward toujours excellent et d’un Stephon Tuitt progressant à vue d’oeil. Mais on en attendait plus de la ligne des Linebackers inchangée, à commencer par le fait qu’un papy de 38 ans ne soit pas son meilleur élément.

Du côté de l’attaque, Le’Veon Bell avait encore réussi à pourrir sa saison avec une nouvelle suspension, même si DeAngelo Williams avait prouvé qu’il était parfaitement apte à faire l’intérim (et plus). Moins de blessures au triumvirat offensif des 3B (Ben – Bell – Brown) était une condition suffisante à remettre l’attaque sur les rails, mais il fallait surveiller deux changements : le départ en retraite du vétéran Tight End Heath Miller remplacé par l’ex-Charger Ladarius Green, et le départ du Left Tackle Kelvin Beachum qui allait être remplacé par l’ex-Bronco Mike Harris ou Alejandro Villanueva. La ligne était solide (avec le retour de Maurkice Pouncey), mais cette situation à gauche n’était pas forcément rassurante.

Néanmoins, pas énormément de questionnements profonds sur l’effectif de Pittsburgh et sa capacité à produire du jeu. A moins que les blessures décident encore de s’inviter, les Steelers avaient toujours le talent pour embêter un maximum de gens, se qualifier en playoffs et continuer d’embêter un maximum de gens.

 

La saison

 

  • Week 1 : @Washington, 38-16
  • Week 2 : Cincinnati, 24-16
  • Week 3 : @Philadelphia, 3-34
  • Week 4 : Kansas City, 43-14
  • Week 5 : NY Jets, 31-13
  • Week 6 : @Miami, 15-30
  • Week 7 : New England, 16-27
  • Week 8 : BYE
  • Week 9 : @Baltimore, 14-21
  • Week 10 : Dallas, 30-35
  • Week 11 : @Cleveland, 24-9
  • Week 12 : @Indianapolis, 28-7
  • Week 13 : NY Giants, 24-14
  • Week 14 : @Buffalo, 27-20
  • Week 15 : @Cincinnati, 24-20
  • Week 16 : Baltimore, 31-27
  • Week 17 : Cleveland, 27-24 (OT)

 

Le bilan

 

  • Global : 11-5.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 9-3.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 3-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-3.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2015) : 121-135 (0.473, 23e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2016) : 125-128-3 (0.494, 19e).
    • Écart entre les deux : 0.021 (11e).

Les Steelers ont accusé (comme d’autres) le niveau plus relevé de la NFC East, mais la chute de Cincinnati a compté double puisqu’ils sont dans la même division, empêchant le record cumulé de s’améliorer de manière drastique.

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : Miami, 30-12
  • Divisional Round : @Kansas City, 18-16
  • Conference Championship : @New England, 17-36

 

La réalité

 

Heureusement qu’une saison dure 17 semaines, sinon la défense des Steelers serait bien loin de poster une année avec un taux de sack réussi par action de passe de 6.1% (11e) ou 23 ballons volés (14e). Cette saison, l’escouade a appliqué la bonne vieille technique du roseau qui plie – taux de conversion de 3e tentative autorisée de 41.1% (23e) et 57 voyages adverses en redzone (26e) – mais qui ne rompt pas – 327 points encaissés (10e), 36 TDs (9e), 342.6 yards par match (12e), 70 big plays (11e) et surtout 45.6% de voyages adverses en redzone terminant en TD (4e).

De l’autre côté, l’attaque a payé les manques au poste de receveur avec une performance légèrement inférieure à 2015, mais qui reste dans le top-10 de la ligue dans les catégories majeures : 399 points (10e), 47 TDs (9e), 372.6 yards par match (7e) et 88 big plays (7e) ; elle a également un taux de conversion de 3e tentative de 41.1% (12e), 49 voyages en redzone (21e) dont 59.2% terminant en TD (12e) et seulement 18 ballons perdus (11e), la grosse amélioration par rapport à l’année précédente (-10). Attention quand même aux pénalités (112, 23e).

Voici les récompenses de la saison :

Existe-t-il un seul doute sur le nom du lauréat ? Et s’il existe pour vous, avez-vous regardé la NFL cette saison ou une rétrospective sur l’influence post-dadaïste dans l’art abstrait malgacho-islandais ? Bien qu’il ait encore commencé la saison sur suspension, ce qui mériterait une partie d’une autre récompense (Goat Of The Year), le coureur-receveur-homme-à-tout-faire Le’Veon Bell a fait une année énorme quand on prend justement en compte ces trois premiers matchs ratés.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Le+Veon+Bell+Pittsburgh+Steelers+v+Indianapolis+3rA_nEhmNQgl.jpgIl est le meilleur coureur de l’équipe avec 261 courses pour 1268 yards et 7 TDs ainsi que le deuxième meilleur receveur avec 75 réceptions pour 616 yards et 2 TDs ; un total de 1884 yards (3e NFL) et 9 TDs. Il mène la ligue avec 685 yards après réception et 157 yards par match tout en ayant égalé le record NFL d’Eric Dickerson avec 47 matchs nécessaires pour atteindre 6000 yards en carrière ; il a également battu les records de franchise de yards au sol dans un match (236 contre Buffalo) et de yards au sol dans un match de playoffs (167 contre Miami). Bref, n’en jetez plus : le B du milieu dans les 3B a fait plus que sa part du travail, étonnant la ligue autant par son style de course hyper-patient que par son explosivité une fois la balle en main. La seule chose qu’il doit faire désormais, c’est arrêter les carabistouilles d’intersaison qui occasionnent les suspensions… et faire attention aux erreurs : il a commis 5 drops et 4 fumbles, même s’il n’en a perdu qu’un seul.

Derrière lui, DeAngelo Williams a joué son rôle habituel de remplaçant précieux avec 98 courses pour 343 yards et 4 TDs, mais il ne rajeunit pas.

Il a encore plus brillé cette saison quand le meneur de son unité a été blessé : le Defensive End Stephon Tuitt a encore élevé son niveau de jeu pour devenir le meilleur joueur de la ligne défensive. Sans une renaissance au coeur de l’escouade il aurait largement pu prétendre au titre de Defensive Player Of The Year, mais quoi qu’il arrive on ne parle pas suffisamment de l’impact grandissant de Tuitt dans le dispositif contre la course et contre la passe : 37 plaquages dont 5 à perte, 4 sacks, 14 hurries (top team), 3 passes déviées et 2 fumbles forcés pour le troisième année qui continue de progresser.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Stephon+Tuitt+Pittsburgh+Steelers+v+Cincinnati+abdRtHgjzFZl.jpgVous l’aurez sans doute compris, le leader absent une partie de la saison est bien entendu le Defensive End Cameron Heyward qui n’a joué que deux-tiers de la saison suite à une déchirure du pectoral ; il a quand même eu le temps de laisser son empreinte avec 3 sacks, 9 hurries, 4 passes déviées et 1 fumble récupéré. Si l’unité a logiquement connu une baisse de performance sans lui (+9 TDs encaissés au sol à 15 – 19e), ce n’était pas aussi terrible qu’on aurait pu le penser (100 yards encaissés au sol par match – 13e) ; un testament aux renforts comme le rookie de troisième tour Nose Tackle Javon Hargrave qui a joué un maximum de snaps avec surtout une efficacité dans le pass-rush (2 sacks et 10 hurries). Ne nous leurrons pas : la ligne a quand même grand besoin de Heyward et Tuitt pour être à son meilleur niveau, surtout contre la course quand elle se retrouve avec Daniel McCullers, Ricardo Mathews ou Leterrius Walton, mais la profondeur testée cette saison révèle des choses prometteuses pour la suite.

Continuons d’égrener la liste des 3B (quelle surprise !) avec le B de droite, le receveur Antonio Brown, qui mérite sans problème le titre de meilleur joueur offensif hors B du milieu ; et il le mérite d’autant plus que vous allez voir un peu plus bas qu’il a dû faire une énorme partie du travail lui-même. Mais pour résumer la chose, Brown a deux fois plus de yards que le deuxième meilleur receveur de Pittsburgh, dont je vous rappelle que le nom est… Le’Veon Bell. Que dire sur le zébulon noir et or que la NFL ne sache pas déjà, et l’arrière-garde des Dolphins en particulier ? 106 réceptions, 1284 yards et 12 TDs placent Brown dans le top-5 de la NFL dans les trois catégories ; il est même tout proche de la place de #1 avec une réception de moins que Larry Fitzgerald et deux TDs de moins que Jordy Nelson.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Antonio+Brown+Wild+Card+Round+Miami+Dolphins+EzifgvrOc5xl.jpgIl y a une raison pour laquelle on met tellement l’accent sur les 3B, après tout : sans eux l’attaque de Pittsburgh n’existerait pas.

Voici la renaissance évoquée un peu plus haut qui a empêché Stephon Tuitt d’être nommé ici… ou plutôt, pour être plus précis, c’est une naissance puisque le joueur est arrivé dans la ligue en 2014 : l’Inside Linebacker Ryan Shazier a été une énigme enveloppée de mystère et cachée dans une intrigue pour ses deux premières saisons, à tel point que certains avaient déjà sorti le label de bust pour l’ancien premier tour ; prématuré, mais pas totalement dénué de vérité. Et c’est justement pour cela qu’il faut toujours attendre trois ans pour évaluer une draft : Shazier a enfin pris la mesure de son rôle dans l’équipe ; il lui reste néanmoins à vraiment améliorer la couverture qui reste un point faible, mais pour le reste il a démontré les qualités que les Steelers avaient vu en lui. Shazier a été partout : 87 plaquages dont 9 à perte, 3.5 sacks, 12 hurries, 9 passes défendues, 3 INTs, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Il est juste dommage qu’il ait raté trois matchs sur blessure, ne facilitant pas le travail de la défense au sol.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Shazier+Wild+Card+Round+Miami+Dolphins+873Kvkm9BiMl.jpgA ses côtés, Lawrence Timmons continue d’être le métronome avec 114 plaquages, 2.5 sacks, 7 hurries, 5 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble forcé… mais il est vrai qu’on voit poindre quelques petites failles ici ou là dans son jeu, avec quelques plaquages ratés ou une couverture un peu moins vive. Est-ce le début du déclin pour un joueur qui entre dans la trentaine ou juste un petit coup de mou, seul l’avenir le dira. Vince Williams a fait des apparitions remarquées en défense (47 plaquages, 2 sacks) mais surtout sur équipes spéciales, et elles en avaient besoin.

Sur les extérieurs, comme dit en introduction, le pass-rush a vraiment mis du temps à se lancer, mais une fois la machine mise en route il a été redoutable : après avoir accumulé seulement 11 sacks dans la première moitié de saison, il en a totalisé 27 sur la seconde partie. La charge a été menée, une fois encore, par l’increvable Papy James Harrison qui a fini meilleur sackeur de l’équipe avec 5 sacks pour aller avec ses 53 plaquages dont 5 à perte, 13 hurries, 1 passe défendue, 1 INT et 2 fumbles forcés. Derrière, c’est déjà bien plus délicat, à commencer par celui dont Harrison a pris la place ; un Jarvis Jones transparent dans le pass-rush (1 sack et 7 hurries) même s’il a totalisé 3 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Bud Dupree a commencé l’année sur IR avant de revenir faire du bien pour 4.5 sacks et 5 hurries. Anthony Chickillo et Arthur Moats ont fait leur maximum pour boucher les trous avec 5 sacks. Le fait que les Steelers aient QUINZE (15) sackeurs différents veut surtout dire une chose : ils ont raclé les fonds de tiroir et envoyé la maison plusieurs fois pour amener la pression ; cela a marché un temps, mais devinez quand cela n’a plus suffi ?

Si vous lisez le Season Review depuis plusieurs années, vous connaissez l’ancien mantra des Steelers concernant les rookies défensifs : un an au réfrigérateur le temps d’apprendre les schémas complexes de Dick LeBeau. Sans surprise, depuis que le gourou est parti, les rookies évoluent bien plus souvent dès leur première saison, et c’est une bonne chose en 2016 puisque les trois premiers choix ont joué, et bien joué : le premier tour Cornerback Artie Burns, le deuxième tour Safety Sean Davis et le troisième tour Defensive Tackle Javon Hargrave. Nous avons déjà parlé de Hargrave, donc évoquons les deux premiers qui reçoivent la récompense conjointement (et profitons-en pour voir l’ensemble des arrières).

Fort logiquement pour celui qui est destiné à devenir le Cornerback #1 du futur, Burns a subi les affres du rookie lancé dans le grand bain au poste, surtout qu’il était vu comme un prospect encore brut : il a eu les hauts et les bas classiques, mais il a lentement réussi à stabiliser ses performances pour terminer la saison de manière intéressante et confirmer à Pittsburgh qu’il pourra devenir le leader de l’unité ; il a accumulé 13 passes défendues et 3 INTs. A l’opposé, Ross Cockrell a été un #2 solide comme à son habitude : 14 passes défendues et 1 fumble recouvré. Le vétéran William Gay a complété le trio dans le slot avec sa capacité habituelle à défendre aussi contre la course : 58 plaquages dont 2 à perte, 1 sack, 7 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé ; mais il commence à monter dans les années (32). Le souci c’est que derrière, c’est le calme plat : la tentative Justin Gilbert a été un four et Senquez Golson est trop souvent blessé.

Au niveau des Safeties, Sean Davis s’est immédiatement intégré et a démontré sa versatilité puisqu’il a commencé la saison comme slot Cornerback avant de repasser en Safety. Bon plaqueur et intelligent, il a accumulé 70 plaquages, 1.5 sack, 5 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré dans sa première saison ; il a déjà définitivement relégué la déception Shamarko Thomas sur le banc. A côté du rookie, le vétéran Mike Mitchell a tout simplement fait la meilleure saison de sa carrière (à Pittsburgh et tout court), étant présent dans tous les compartiments du jeu avec 78 plaquages, 9 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré ; il a été une vraie force dans la défense des Steelers. Robert Golden a démarré la saison en Safety avant d’être remplacé par Davis et a été sympathique sans plus (1 passe défendue, 1 fumble récupéré). Si on ne tombe pas de sa chaise en parlant de l’arrière-garde des Steelers et que le poste de Cornerback pourrait manquer de profondeur, on a vu pire à travers la ligue et le futur semble vraiment intéressant avec Davis et Burns.

Dans la récompense d’Offensive Player Of The Year, nous avons plaint la solitude d’Antonio Brown pour animer le jeu de passe. Cela a découlé en partie de la suspension pour un an minimum du receveur Martavis Bryant qui a enlevé l’arme longue distance et une présence imposante en redzone pour les Steelers. Si jamais la ligue lui permet de revenir, il est à souhaiter qu’il ait réglé tous les problèmes ayant mené à cela pour redémarrer sur des bases saines et éviter le spectre Justin Blackmon – Josh Gordon.

Et Le’Veon Bell devrait faire attention lui aussi au passage.

Nous avons entendu ad nauseam que le style de course de Bell était incroyable et unique ; sans remettre en cause la qualité de Bell qui mérite amplement le titre de Most Valuable Player, son style serait nul et non avenu s’il n’avait pas 1) cinq minutes pour choisir et 2) une brèche qui finit par s’ouvrir quoi qu’il arrive. Et cela doit autant à la vision de Bell qu’au travail exceptionnel de la ligne offensive cette saison. Ce n’est pas tout, car l’unité reçoit également cette récompense pour son magnifique travail en protection de passe ; les Steelers postent un des meilleurs taux de sack concédé par action de passe avec 3.4% (2e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Maurkice+Pouncey+Dallas+Cowboys+v+Pittsburgh+M-WN8H_yMgPl.jpgLa première raison de cette magnifique saison, c’est la stabilité : Pittsburgh a pu aligner la plupart du temps ses cinq titulaires, à part quelques piges ici ou là de remplaçants qui ont été sympathiques quand ils ont dépanné. Maurkice Pouncey continue d’être le Centre névralgique solide de l’unité. Les Guards Ramon Foster et David DeCastro sont de fidèles lieutenants, avec un Foster phénoménal et un DeCastro dont le seul défaut est d’avoir fait trop de fautes (12). En Right Tackle, Marcus Gilbert a été royal alors que le Left Tackle Alejandro Villanueva est peut-être l’élément un peu plus « faible » du lot, mais il tient quand même bien la route. Quand ils ont dû boucher les trous, Chris Hubbard et B.J. Finney se sont bien fondus dans le groupe, ce qui amène de la profondeur de banc. L’arrivée du coach et Hall Of Famer Mike Munchak en 2014 a fait progresser l’unité, et 2016 a été le couronnement de ce travail.

Voici le sujet promis depuis un petit moment : les cibles de passe. Mettons Antonio Brown de côté, qu’avons-nous ? Martavis Bryant suspendu pour toute la saison. Markus Wheaton n’a joué que trois matchs avant de se blesser puis de partir sur IR. Darrius Heyward-Bey a été invisible (6 réceptions). Sammie Coates a dû se transformer en messie mais il est bien trop inconstant encore avec 5 drops pour 21 réceptions, 435 yards et 2 TDs. Attendez, ce n’est pas fini, nous n’avons pas encore parlé des Tight Ends. Ladarius Green a lutté contre une blessure à la cheville et des maux de tête, ne jouant que 6 matchs (18 réceptions pour 304 yards et 1 TD) ; c’est dommage car on a vu contre les Giants ce qu’il pouvait apporter. Jesse James en a profité pour jouer un maximum de snaps, mais les résultats ont été moyens : 39 réceptions pour 338 yards, 3 TDs et 4 drops. Dans le lot, seuls deux s’en sont vraiment sortis : Eli Rogers a pris le taureau par les cornes, finissant avec 48 réceptions pour 594 yards et 3 TDs, et l’oublié Cobi Hamilton en a profité pour avoir enfin du temps de jeu avec 234 yards et 2 TDs.

Vous comprenez maintenant mieux pourquoi Brown est loin devant tout le monde et Bell deuxième avec seulement 616 yards. C’est à se demander comme le Quarterback Ben Roethlisberger arrive à finir la saison avec la 5e attaque aérienne en yards (262.6), TDs (33) et big plays (37) ; ce qui reste quand même en-deçà de la saison 2015. Le B de gauche a été parfaitement protégé par sa ligne, mais il s’est très souvent retrouvé à lancer la balle au B de droite ou à trouver tous les moyens possible de donner le cuir au B du milieu. Il arrive pourtant à poster une année honnête à 64.4%, 3819 yards (7.5), 29 TDs, 13 INTs, 2 fumbles, 17 sacks et 95.4 de QB Rating… néanmoins, à la fin de la saison, on a senti qu’il était arrivé à court d’idées, tentant plusieurs lancers malencontreux terminant en INT à raison d’une au moins par match. Landry Jones a dû le remplacer (une fois sur blessure et l’autre pour le dernier match) avec une performance sympathique : 61.6%, 558 yards (6.5), 4 TDs, 2 INTs, 4 sacks et 86.3 de QB Rating.

Aucune des signatures n’a vraiment joué un nombre significatif de snaps, donc aucune n’a eu d’impact et aucune ne mérite de récompense.

Il est toujours compliqué de donner cette récompense pour un joueur qui a été blessé, mais il est sûr que ce n’est pas la première saison de Ladarius Green que la franchise espérait. Mais comme c’était l’année la moins chère de son contrat (2.4M$), cela tombe bien.

Le drive final contre Baltimore en Week 16. Le Lowlight Of The Year 2015 était la défaite en Week 16 contre les Ravens ; voici une belle manière d’oublier ce souvenir infamant : remporter le titre de division et éliminer le rival honni des playoffs sur un dernier drive d’anthologie et un TD à l’arraché (du casque) d’Antonio Brown. A noter quand même que la passe rapide était TRÈS osée car il n’est pas dit que Pittsburgh aurait eu le temps de remettre en jeu avant la fin du temps si Brown n’avait pas réussi son numéro de contorsionniste.

0-4 entre la Week 6 et la Week 10. Certes, personne n’attendait un miracle face à New England sans Big Ben, alors que Miami et Dallas ont prouvé être des équipes de qualité en se qualifiant pour les playoffs… mais cela ne veut pas dire qu’il a été aisé pour Pittsburgh de voir Ezekiel Elliott et Jay Ajayi transpercer la défense, et ne parlons même pas d’une défaite contre les Ravens en plein milieu.

Le Kicker Chris Boswell gagne un match à lui tout seul avec 6 FGs… DEUX FOIS. Boswell a scoré 18 des 24 points de Pittsburgh contre Cincinnati en Week 15 et a remis cela un mois plus tard en scorant les 18 points des Steelers contre les Chiefs au Divisional Round. Non seulement les 6 FGs dans un match de playoffs sont un record, mais c’est seulement le deuxième Kicker de l’histoire à réussir deux matchs à 6+ FGs dans la même saison après John Carney des Chargers en 1993.

 

Les besoins

 

Un pass-rusher tout frais semble le besoin le plus urgent actuellement. Inside Linebacker et Cornerback sont également à surveiller vu les âges de Timmons et Gay. En attaque, si Pittsburgh récupère Bryant, cela pourrait repousser receveur en bas de la liste (surtout si Rogers continue sur sa voie). Et le message « subtil » de Big Ben à la fin de la saison pourrait pousser les Steelers à commencer à chercher son successeur.

 

Le futur

 

Domicile : Cincinnati, Cleveland, Baltimore, New England, Jacksonville, Tennessee, Green Bay, Minnesota.
Extérieur : Cincinnati, Cleveland, Baltimore, Houston, Indianapolis, Kansas City, Chicago, Detroit.
Bilan cumulé en 2016 : 115-139-2 (0.453, 27e).

L’AFC North moins forte que d’ordinaire + l’AFC South = un des calendriers les moins compliqués pour Pittsburgh, mais on sait que si la division décide de montrer les crocs de nouveau, il devrait se durcir.