Fiche Légende : Jason Taylor

#99, 55 – Defensive End / Linebacker

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet	Jason Paul Taylor
Date de Naissance	1er Septembre 1974
Lieu de Naissance	Pittsburgh, Pennsylvanie
Date de Décès	–
Lieu de Décès	–
CARRIÈRE
Lycée	« Woodland Hills », Churchill, Pennsylvanie
Université	Akron
Draft	3e tour de 1997 (#73)
Équipes	Miami Dolphins (1997-2007) Washington Redskins (2008) Miami Dolphins (2009) New York Jets (2010) Miami Dolphins (2011)
Statistiques	15 saisons 233 matchs – 199 comme titulaire 775 plaquages / 139.5 sacks 48 fumbles forcés / 29 fumbles recouvrés 8 interceptions 9 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls	6 (2000, 2002, 2004-2007)
All-Pro	4 (2000-2002, 2006)
Performances notables	Leader NFL en sacks (2002) Recordman de touchdowns pour un D. Lineman (9) Recordman de touchdowns sur retour de fumble (6)
Récompenses	2006 Defensive Player Of The Year Membre de l’équipe NFL des années 2000 Membre du Dolphins Honor Roll
Hall Of Fame	Classe de 2017

 

Biographie

 

Vous avez peut-être remarqué que le nom du lycée de Jason Taylor est entre guillemets, il y a une bonne raison à cela : en réalité, il a été scolarisé à domicile de la seconde à la terminale. La seule chose qu’il ait faite à Woodland Hills, c’est de jouer dans les équipes de l’établissement. Cela lui a même causé quelques torts à l’Université car il n’a pas pu jouer sa première année ; comme vous le constatez, cela ne lui a pas posé de problèmes pour trouver son chemin jusqu’en NFL, en devenir un des défenseurs les plus polyvalents et une machine à rejoindre l’en-but adverse.

Jason Taylor naît en septembre 1974 à Pittsburgh, dans l’état de Pennsylvanie. Bien qu’il soit un jeune garçon très athlétique, sa taille le prédispose surtout au basket ; durant toute sa jeunesse le football n’est pas son centre d’intérêt. Alors qu’il est sur le point d’entrer au lycée, sa mère préfère qu’il soit scolarisé à domicile, un choix qui n’est pas aussi répandu qu’aujourd’hui ; cela ne l’empêche pas de participer à l’équipe de basket de son lycée le plus proche, Woodland Hills. Un jour, il croise un ancien coach de football qu’il a connu avant, George Novak, et qui est devenu le coach de l’équipe du lycée. Il se présente et Novak lui demande de venir faire une tentative. Après un court essai comme Tight End, il est rapidement intégré dans un programme renommé d’où sortira plusieurs joueurs professionnels après lui (jusqu’à neuf anciens élèves de Woodland Hills seront en NFL en même temps en 2011, tels Taylor, le receveur Steve Breaston, le coureur Lousaka Polite, le Safety Ryan Mundy ou le Tight End Rob Gronkowski).

Taylor continue de se concentrer sur le basket car il n’est pas titulaire de suite en football, gagnant seulement du temps de jeu son année de junior. Il apprend le poste de Safety sa dernière année, mais, logiquement, il n’y a pas foule au portillon pour lui offrir une bourse sportive en Université. Novak contacte un ami proche, Bob Junko, coordinateur défensif de l’Université d’Akron, dans l’Ohio ; il lui vend Taylor comme un talent brut mais à la marge de progression énorme qui en surprendra plus d’un. Junko vient le voir jouer sur le parquet et le gridiron avant de le recommander à son tour.

Bien que Taylor doive faire une croix sur le sport durant sa première année universitaire en 1993 à cause de sa scolarisation à domicile, il intègre l’équipe de football d’Akron en 1994 ; son gabarit et sa rapidité poussent les coachs à le replacer comme Defensive End, certains qu’il peut utiliser sa puissance et son agilité pour plaquer les coureurs et sacker les Quarterbacks adverses. C’est une réussite : Taylor est un défenseur redoutable dans les deux catégories, et il ajoute même la capacité de reculer en couverture pour utiliser sa taille. Il termine sa carrière universitaire avec plusieurs records d’Akron qui tiennent toujours : meilleur sackeur (21), meilleur sackeur sur une saison (10) et meilleur plaqueur pour un gain nul ou négatif (41).

Néanmoins, malgré ces performances, Akron est une petite Université et Taylor ne fait pas partie des premiers noms à partir à la draft NFL de 1997 : il est sélectionné au troisième tour par les Miami Dolphins. La franchise a récemment renvoyé le légendaire Head Coach Don Shula pour le remplacer par le champion venu des Cowboys Jimmy Johnson ; elle alterne entre saisons ratées et qualifications en playoffs avant tout grâce à l’attaque. Taylor doit servir à renforcer la défense au poste de Defensive End.

Il est rapidement titularisé et fait une saison rookie intéressante où il démontre déjà toutes les qualités qui feront de lui un défenseur redoutable : cinq sacks, deux fumbles forcés, deux fumbles recouvrés et plusieurs passes déviées. Grand et athlétique, Taylor a non seulement la capacité d’aller sacker le Quarterback, mais il a le don d’arracher le ballon ou de le voler lui-même. Il monte en puissance en 1998 avec neuf sacks, avant d’ajouter enfin les interceptions à son arsenal avec sa première en 1999. Sous son impulsion et avec l’aide de son fidèle coéquipier Zach Thomas, la défense relève la tête, mais c’est l’attaque qui finit par caler avec la fin de carrière du légendaire Quarterback Dan Marino.

Avec le départ du futur Hall Of Famer, on peut arguer que Taylor devient le meilleur joueur de l’équipe dès la saison 2000 : il fait une année totalement aboutie avec 73 plaquages, 14.5 sacks, une interception, six passes déviées, deux fumbles forcés et quatre fumbles recouvrés dont un remonté pour un touchdown ; une spécialité qu’il va reproduire tout au long de sa carrière. Cela lui vaut son premier double vote Pro-Bowl et All-Pro. Après un petit passage à vide en 2001 où il arrive quand même à remonter de nouveau un fumble jusqu’au touchdown, il fait une saison 2002 encore plus retentissante qu’en 2000 : 69 plaquages, sept fumbles forcés, deux fumbles recouvrés et surtout il mène la NFL avec 18.5 sacks, un record égalé de la franchise ; nouveau double vote Pro-Bowl et All-Pro pour lui.

Taylor ne parvient pas à retrouver totalement ce niveau entre 2003 et 2005, mais c’est parce qu’il a placé la barre si haut que même lui a du mal à l’atteindre : il réussit quand même des saisons de haut vol avec, par exemple, deux nouveaux touchdowns marqués sur retour de fumble et 34.5 sacks ; il provoque même deux safeties. Mais c’est le calme avant la tempête : en 2006, le #99 est totalement inarrêtable, décrochant le titre de Defensive Player Of The Year avec une saison ébouriffante à 13.5 sacks, neuf fumbles forcés, deux fumbles recouvrés et surtout deux interceptions remontées chacune pour un touchdown. Il semble avoir atteint l’apogée de sa carrière à 32 ans… tant qu’on ne jette pas un coup d’oeil derrière le décor.

Car, ce qui rend cette saison encore plus extraordinaire, c’est le fait que Taylor la joue quasiment entièrement avec une hernie discale ; elle l’empêche de s’entraîner la majorité de l’année, et lui provoque des douleurs terribles nécessitant des épidurales. Après une de ces piqûres, il s’écroule sur le parking de l’hôpital, le dos complètement bloqué. C’est le contrecoup du style de jeu du Defensive End qui ne quitte jamais le terrain et qui a l’impact d’un camion lancé à pleine vitesse.

Après une saison 2007 qui n’a pas le lustre de la précédente mais qui est solide (11 sacks et une interception retournée pour un touchdown par exemple), l’année 2008 démarre sur fond de tension entre le joueur et l’équipe. On parle d’une volonté d’échanger le #99, et le président de l’équipe, nul autre que Bill Parcells, serait furieux de la participation de Taylor à Dancing With The Stars au lieu d’être présent aux entraînements d’intersaison. Cela finit par déboucher sur un échange avec les Washington Redskins contre un deuxième tour de draft de 2009 et un sixième tour de 2010.

Dans la capitale, Taylor fait sa plus mauvaise année sportive, mais ce n’est pas le plus grave : lors d’un match, un adversaire battu lui assène un leg whip, c’est-à-dire un violent croche-pied qui entre en contact avec son mollet ; rien de bien extraordinaire car cela arrive très souvent, et les injections d’après-match semblent calmer la douleur. Cependant, elle revient pendant la nuit, et il n’arrive pas à dormir, mis à part debout dans l’escalier, ce qui semble plutôt étrange. Lorsqu’il appelle le médecin de l’équipe en lui décrivant les symptômes, ce dernier lui conjure de rester sur place et de ne pas prendre de médicament supplémentaire. Une fois arrivé, le médecin lui demande de venir à l’hôpital, et les tests de pression artérielle donnent des valeurs astronomiques.

Les docteurs insistent immédiatement pour que Taylor se fasse opérer, ce qu’il refuse ; il appelle le fameux Docteur James Andrews qui lui enjoint de suivre les recommandations des médecins. Le joueur accepte seulement si c’est Andrews qui l’opère dans la matinée, mais ce dernier lui assène la vérité : il devra lui amputer la jambe dès son arrivée. En effet, il souffre d’un syndrome des loges, une pathologie extrêmement grave : suite au violent coup qu’il a pris, un épanchement dans une des loges musculaires a augmenté le volume de celle-ci, empêchant la circulation du sang dans les autres muscles (risque de nécrose), et endommageant les nerfs. Taylor accepte enfin de se faire opérer et sauve sa jambe à quelques heures près.

Après cet épisode traumatisant, il veut retourner auprès de sa famille et engage un bras de fer avec les Redskins qui se termine par sa libération ; il retourne à Miami en 2009, établissant de nouveaux records à son poste avec son sixième touchdown sur un retour de fumble et son neuvième au total (retours de fumble + interception). Il part chez les New York Jets en 2010 mais n’est plus aussi disponible, ne démarrant que cinq matchs ; il retrouve sa ville natale de Pittsburgh en finale AFC, les Steelers l’emportant pour se qualifier au Super Bowl XLV. Il revient à Miami en 2011 pour une dernière saison avant de prendre sa retraite à 37 ans.

Jason Taylor part après 15 saisons et 233 matchs dont 199 comme titulaire. Il est le sixième sackeur de l’histoire à sa retraite avec 139.5 et a établi les deux records cités précédemment en termes de touchdowns sur retour. A son apogée, il était presque capable de stopper une attaque à lui tout seul, que ce soit en plaquant les coureurs ou en sackant les Quarterbacks, sans compter les ballons volés. Il n’est pas surprenant que le six fois Pro-Bowler et quatre fois All-Pro reçoive rapidement les plus belles récompenses : il est ajouté au Honor Roll des Dolphins en 2012 et entre au Hall Of Fame dès sa première année d’éligibilité, en 2017.

Entre-temps, Taylor fait une pige comme analyste à la télévision, mais sa véritable action hors du terrain a toujours été les oeuvres caritatives ; c’est pour cela qu’il a été nommé Walter Payton Man Of The Year en 2007. Avec sa femme, il a fondé la Jason Taylor Foundation pour venir en aide aux enfants du sud de la Floride.