Super Bowl LI Gameday Series : J-1 ~ Gameday du Super Bowl

SGSLINous terminons le Gameday Series avec, comme son nom l’indique, le Gameday du Super Bowl. Bon match à tous !

 

#1 New England Patriots vs. #2 Atlanta Falcons

 

Auteur Supychou
Date et Heure Française Lundi 6 Février, 00:30
Lieu NRG Stadium, Houston
Titre Gloire à l’attaque
Prévision Météo Stade couvert

 

Le Super Bowl est là, et bien là, avec une tête d’affiche bien connue et une autre moins habituée à être présente à ce stade. Et il ne faudrait pas s’y tromper : même si pour la première fois depuis trois ans on ne retrouvera pas les deux meilleures franchises de la saison régulière, cette finale reste assurément une des plus attendues et intéressantes vu les qualités démontrées par chaque équipe.

http://cdn-s3.si.com/s3fs-public/styles/si_gallery_slide/public/2017/01/02/matt-ryan-tom-brady.jpg?itok=qeA-rMefSi les New England Patriots essaieront de ramener un cinquième trophée en neuf participations (4-4 pour le moment), les Atlanta Falcons tenteront quant à eux de remporter leur premier Super Bowl après leur seule défaite connue à ce niveau au bout de la saison 1998-1999. Et pour que cet événement soit un peu plus prestigieux (comme si c’était nécessaire), on aura sûrement le droit de voir le MVP NFL de l’année (soit Tom Brady, soit Matt Ryan) tenter de contrer la malédiction des QBs MVP victorieux au Super Bowl (le dernier étant Kurt Warner en 1999).

On le sait déjà, nous assisterons à un match entre les deux meilleurs QBs de NFL cette année. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que les Patriots ont réalisé une saison exceptionnelle (14-2) malgré quelques soucis sur la route (que ce soit niveau suspension ou blessure).

Quoiqu’il en soit, Tom Brady sera là et bien là pour tenter de remporter son quatrième titre MVP du Super Bowl. Auteur d’une saison régulière de feu malgré quatre matchs de suspension (28 TDs, 2 INTs), le QB semble être parti sur les mêmes bases lors de ces playoffs (5 TDs, 2 INTs) et devrait pouvoir continuer son travail de sape alternant passes courtes lorsqu’il est sous pression et passes longues mortelles lorsqu’il a un temps infini pour lancer.

Ceci, il le doit bien évidemment en partie à une très bonne Offensive Line qui le protège parfaitement (notamment les Tackles) et qui aura fort à faire face à un pass-rush des Falcons doté de nombreux talents. Le danger principal s’appelle bien évidemment Vic Beasley Jr., leader de NFL en sacks (15,5) mais qui attend toujours de briller pendant ces playoffs. La blessure d’Adrian Clayborn n’ayant pas aidé, Atlanta comptera sur l’expérience de Dwight Freeney pour aider le pass-rush à mettre une pression monumentale sur Brady (il faudra au moins cela pour le limiter un minimum).

https://nesncom.files.wordpress.com/2017/01/chris-hogan-julian-edelman.jpg?w=640Outre leur QB, ce qui impressionne encore plus chez les Patriots, c’est leur propension à trouver des WRs sous-côtés qu’ils parviennent à transformer en véritable cauchemar pour les défenses adverses. C’est exactement le cas avec le duo Julian Edelman – Chris Hogan, deux joueurs qui ne payent pas de mine mais qui ont martyrisé les défenses tout au long de l’année, que ce soit en saison régulière (1786y et 7 TDs pour eux deux) ou en playoffs (250+y chacun et 3 TDs en 2 matchs !). Bien évidemment, cela ne s’arrête pas là puisque les adversaires doivent aussi surveiller de près le TE Martellus Bennett ainsi que le duo de coureurs-receveurs Dion Lewis – James White, véritables dangers sur passes courtes et autres screens (5 TDs pour eux en saison, 1 TD chacun en playoffs). Autant dire que la tâche n’est jamais aisée lorsqu’il s’agit de surveiller toutes les cibles de Brady (qui pourtant manqueront le Gronk’ sur IR).

Pour contrer cela, les Falcons miseront sur une défense moyenne mais ayant montré qu’elle pouvait être là dans les grands rendez-vous, forçant bon nombre de turnovers (12 INTs et 10 fumbles récupérés en saison, 3 et 1 resp. en playoffs). Surtout, les jeunes joueurs d’Atlanta semblent monter en puissance et joueront un rôle précieux au sein de cette défense. Le duo Robert Alford – Jalen Collins semble faire le plus gros du travail mais le duo de Safeties Ricardo Allen – Keanu Neal est le vrai danger pour les Patriots, ne laissant que rarement d’espaces aux joueurs adverses. Autant dire que même sans Desmond Trufant blessé, les Falcons ont des machines à pertes de balle un peu partout en défense, ce qui rattrape un peu leur problème de couverture (28e de NFL pendant la saison).

https://farm9.staticflickr.com/8492/29955285175_74ecc01d8b_c.jpgLa question qui se pose enfin du côté des Patriots est de savoir s’ils pourront compter sur le LeGarrette Blount de la saison (18 TDs) ou sur celui des playoffs (3,3y par course). Le premier nommé est un bulldozer que rien n’arrête et qui ne rate (quasiment) jamais en redzone. Le second est un RB lambda qui n’offre que peu d’options à son équipe. Vu que les Falcons ont un duo plutôt intéressant contre la course (et même défensivement en général) avec Deion Jones et Grady Jarrett, le RB des Patriots devra être à 200%. Le rookie Jones devrait d’ailleurs être le principal poison/atout des Falcons puisque le joueur est capable de tout faire, aussi bien pour contrer la course (meilleur plaqueur de l’équipe avec 108 en saison) que pour limiter les RBs et TEs adverses (11 passes défendues et 3 INTs en saison).

Si l’on se réfère seulement aux forces et faiblesses de chacun, New England semblerait avoir un avantage. Mais les Falcons ont une défense physique qui proposera un gros défi à des Patriots qui ne seront pas à l’abri d’une interception ou d’un fumble forcé à tout moment.

De l’autre côté, les Falcons (11-5) s’attendaient à jouer un match à l’extérieur suite à leur seed #2, mais ils ont reçu un petit coup de pouce du destin éliminant le seed #1. Ce petit coup de pouce, nommé Green Bay, allait en faire les frais face à des Falcons déchainés pendant ces playoffs (2 larges victoires aisées). Leur but : continuer ce déferlement offensif au Super Bowl.

Cette attaque qui fait vibrer les amateurs mais qui inquiète les adversaires reposent sur les quatre piliers du jeu. Le premier pilier est sans aucun doute un Matt Ryan ayant fait une saison de folie (38 TDs, 7 INTs) couplée à des playoffs parfaits, le voyant lancer 7 TDs pour aucune interception. Il faut dire que le QB semble avoir trouvé le bon tempo et sait prendre son temps (et la pression adverse) quand il le faut. Amateur de longues passes (9+ yards par passe tentée), Ryan prouve qu’il excelle dans tous les compartiments du jeu.

Autre pilier, le travail de son Offensive Line est à souligner, cette dernière lui offrant le temps adéquat pour briller (surtout en playoffs). Comme son alter-ego à New England, pour le limiter, il faudra que les Patriots soient capables de mettre une grosse pression, chose qui est loin d’être leur fort ; seul Trey Flowers (7 sacks) semble apparaître comme un vrai danger (à moins que Rob Ninkovich ne se rappelle du bon vieux temps et s’y remette).

https://www.boston.com/wp-content/uploads/2017/01/632413946-850x478.jpgLe troisième pilier est loin d’être n’importe qui, puisque c’est Julio Jones ; le monstre physique, athlétique et talentueux au possible. Les adjectifs semblent manquer tant le joueur apparaît comme le messie de cette équipe, et sûrement comme le meilleur WR de NFL. En plus de son excellente saison (1409y, 6 TDs), le WR semble lui aussi transcendé durant ces playoffs et aligne les performances de haute volée (245+y et 3 TDs). Forcément, quand on a un joueur comme cela qui attire deux ou trois défenseurs sur lui, cela aide tout le reste de l’équipe. Deux joueurs bénéficient particulièrement de son travail, le duo de WRs Mohamed Sanu – Taylor Gabriel (10 TDs en saison et 2 en playoffs pour eux deux). Si Sanu préfère les balles courtes ou moyennes, Gabriel se concentre principalement sur les gros jeux qui font mal. Avec ce trio de WRs, le QB se fait plaisir et fait plaisir à toute l’équipe.

Mais c’est là que les choses deviennent intéressantes car les Patriots se font un plaisir eux aussi à figurer parmi les meilleurs contre la passe avec une secondary quasi impénétrable. Bien sûr, Devin McCourty est toujours là pour veiller au grain, mais c’est bien le duo de CBs qui impressionne le plus. Malcolm Butler et Logan Ryan forment ainsi un duo qui n’a peur de rien et qui ne laisse que quelques miettes à leurs adversaires (30+ passes défendues et 7 INTs à eux deux). S’il y a un face-à-face à surveiller de près, c’est bien celui entre Jones et Butler (Bill Belichick ne s’y est pas trompé en forçant à affronter « deux Julio » à l’entrainement).

http://d3d2maoophos6y.cloudfront.net/wp-content/uploads/2016/12/29161417/CGV_1224160028_Patriots_v_Jets.jpgMais ce n’est pas fini offensivement pour les Falcons puisque le quatrième et dernier pilier arrive avec un duo de RBs aussi féroce à la course qu’à la réception. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne faudra pas laisser à Devonta Freeman et Tevin Coleman le moindre champ libre, sous peine d’être puni immédiatement (21 TDs à la course et 7 en réception pour eux deux). Avec 2 RBs qui savent tout faire, les Falcons appuient un peu plus leur force offensive dévastatrice. Mais les Patriots ont quelques joueurs capables de s’occuper d’eux, avec un Malcom Brown principalement prêt à les arrêter à la course et surtout, un Dont’a Hightower qui lui aussi peut tout faire, que ce soit contre la course ou en couverture. Si Hightower joue à son niveau habituel, les RBs pourraient s’éteindre petit à petit.

Au final, les Falcons ont une attaque de folie comme on en n’avait plus vu depuis des années, étant #1 en points marqués. Mais les Patriots ont la défense #1 en points encaissés et adorent que leur défense soit sous-estimée, la rendant encore plus dangereuse et difficile à passer. Le moindre dérèglement offensif des Falcons pourrait les précipiter vers leur chute..

Chaque équipe semble avoir un avantage offensif sur l’autre, mais c’est souvent lorsqu’on s’attend à un gros match offensif que ce sont les défenses qui brillent. Et si les deux équipes venaient à se suivre de près, un Field Goal pourrait faire la différence. Il y a peu, on aurait dit que Stephen Gostkowski n’avait pas d’égal, mais le joueur semble douter un peu plus cette saison et pourrait coûter cher s’il ne transforme même pas ses PATs (53 réussies sur 57). De l’autre côté, Matt Bryant ne fait pas son âge et il est toujours capable de faire gagner des matchs, même à 50+y (6 réussis sur 8). Mais il ne faudra pas s’y tromper, le vrai matchup (outre les deux QBs ahurissants) de ce Super Bowl sera bel et bien Julio Jones vs Malcolm Butler.

Au final, si les Patriots ont l’avantage de l’expérience et la préférence des spécialistes, les Falcons ont tous les atouts nécessaires pour remporter leur premier Super Bowl. Mais quoiqu’il en soit, ce match offrira une nouvelle perspective pour une de ces deux équipes. Et nous, nous devrons en profiter avant d’avoir à attendre sept mois avant une nouvelle saison.