Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2016 (2/4)
Nous continuons avec les tribulations des 31 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #9 à #16.
PS : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés.
PPS : Les stats proviennent de Pro-Football-Reference et FootballOutsiders.
9. CHICAGO : Leonard Floyd, LB, Georgia
Snaps : 50.0%
Défense : 23 plaquages, 10 assists, 7 sacks, 1 FF, 1 FR
Vs. Pass : 2 passes défendues
Les Bears enquillaient le pas à Tennessee en remontant de deux choix pour dépasser les Giants et choisir Leonard Floyd.
Les Bears ne manquaient pas de monde au poste d’Outside Linebacker entre Pernell McPhee, Willie Young, Lamarr Houston et l’addition de Leonard Floyd. Il est probable que le rookie aurait eu une acclimatation moins forcée sans les différentes blessures de ces joueurs, et on a tous eu peur pour lui suite à cette blessure au cou contre les Giants. Mais plus de peur que de mal, et le premier tour, qui a eu beaucoup de choses à apprendre pour sa saison rookie, s’en est bien sorti : il démontre déjà un (très) bon potentiel dans le pass-rush. Bien entendu, comme souvent avec les rookies 3-4 OLB, il manque parfois de discipline mentale, oubliant de fermer la porte de son côté contre les coureurs adverses ou permettant au QB de s’échapper à cause d’un mauvais angle d’attaque. Mais les Bears ont eu raison de trade up pour aller le chercher, car il forme déjà un duo redoutable avec McPhee, et il ne peut que s’améliorer.
Six des neuf rookies draftés ont joué 300+ snaps dans la saison, quatre ont fini titulaires (et c’est sans compter le non-drafté Cornerback Cre’Von LeBlanc). LeBlanc apprend le métier mais a démontré des choses intéressantes alors que le quatrième tour Inside Linebacker Nick Kwiatowski a tenté de boucher les trous derrière le duo Freeman-Trevathan. Mais ceux qui ont explosé cette saison sont le deuxième tour Guard Cody Whitehair et le cinquième tour coureur Jordan Howard.
John Fox y a mis le temps, mais une fois qu’il a donné les clés du jeu de course à Howard, le rookie a été un véritable roc offensif avec 252 courses pour 1313 yards et 6 TDs (ce qui fait 5.2 yards par course !). Excellent en protection, il doit encore s’améliorer pour devenir redoutable en réception et il sera officiellement Matt Forte Junior. Et s’il a si bien réussi cette saison, c’est aussi grâce à la ligne offensive dans laquelle Whitehair a été décalé en Centre suite à la signature de Josh Sitton. Le rookie a immédiatement répondu présent et a fait une saison très solide au coeur de l’OL ; intelligent et athlétique, il est le futur au poste pour Chicago qui a, d’un seul coup, un intérieur de ligne redoutable avec Sitton, Whitehair et Kyle Long.
10. NY GIANTS : Eli Apple, CB, Ohio State
Snaps : 63.1%
Vs. Pass : 1 INT, 7 passes défendues
Défense : 41 plaquages, 8 assists, 1 FF, 2 FR
La première grosse surprise de la soirée était la sélection d’Eli Apple par les Giants comme le deuxième Defensive Back de la draft.
Rapidement titularisé, Apple a fait les montagnes russes cette saison avec de bonnes performances et quelques fours, notamment contre les Eagles. C’est ce qui a fait penser que les Giants avaient définitivement fait un reach, mais au fur et à mesure de la saison le rookie s’est amélioré, rebondissant après de mauvaises performances. A part pour les OVNIs comme Ramsey, il faut toujours attendre un peu pour connaître la vraie valeur d’un Cornerback, la première saison servant d’étalon pour la suite. Dans le cas d’Apple, les aspects positifs semblent l’emporter légèrement sur les aspects négatifs, et il prend apparemment exemple sur Landon Collins, ce qui est une bonne idée : s’il fait le même bond en 2017, les Giants auront un duo de Cornerbacks redoutable (sans oublier DRC derrière).
Néanmoins, le meilleur rookie cette saison pour les Giants est sans conteste le deuxième tour receveur Sterling Shepard.
Shepard a pris la place de Victor Cruz dans le slot, et ses qualités athlétiques ont fait le reste : le #87 a déjà la confiance d’Eli Manning, terminant à 65 réceptions pour 683 yards et 8 TDs. Il ne droppe pas spécialement plus que OBJ ou Cruz, mais on attend désormais de lui qu’il soit plus explosif ; il n’est « qu’à » 10.5 yards par réception, ce qui est un peu décevant pour un joueur qui était un big playmaker à Oklahoma. Cela devrait s’améliorer au fur et à mesure qu’il s’intègre dans l’attaque.
11. TAMPA BAY : Vernon Hargreaves, CB, Florida
Snaps : 97.6%
Vs. Pass : 1 INT, 10 passes défendues
Défense : 68 plaquages, 8 assists, 1 FF
Par effet domino, Tampa Bay sélectionnait Vernon Hargreaves derrière pour renforcer leur arrière-garde.
La vie est toujours compliquée pour un rookie Cornerback titularisé de suite ; d’autant plus quand il a le plus de snaps de toute l’arrière-garde et qu’il a fait la navette entre l’extérieur et le slot. Hargreaves a connu un début de saison très compliqué avec notamment ces deux matchs contre Oakland et Atlanta (retour), mais à l’instar de la défense de Tampa Bay, il s’est amélioré pour finir par faire de bons matchs lors de la série de victoires. Ce début de saison a été vraiment rédhibitoire dans ses statistiques, mais il a prouvé que la qualité et l’envie d’apprendre étaient là, et il a un bon modèle à l’opposé avec Brent Grimes. Il devra construire sur cela pour faire une meilleure saison 2017.
Voulez-vous vraiment que l’on revienne sur la saison du deuxième tour Kicker Roberto Aguayo (22/31 en FGs et 32/34 en PATs) ? Non, concentrons-nous plutôt sur le deuxième tour Defensive End Noah Spence.
Spence a connu un début de saison très compliqué : malgré les blessures devant lui (Jacquies Smith sur IR, Robert Ayers touché) il a vu son nombre de snaps diminuer, étant trop unidimensionnel dans son pass-rush. C’est souvent le cas avec les rookies au début, mais il a démontré être capable d’apprendre et il s’est amélioré, gagnant sa place dans la rotation ; il finit avec 22 plaquages, 5.5 sacks et 3 FF. Il est toujours trop juste dans le jeu au sol (encore une fois, c’est souvent le cas avec les rookies 4-3 DE ou 3-4 OLB), et il est sûr que l’équipe voudra le voir progresser en 2017, mais les signes sont encourageants.
12. NEW ORLEANS : Sheldon Rankins, DT, Louisville
Snaps : 32.0%
Défense : 15 plaquages, 5 assists, 4 sacks, 1 FF
Best (Defensive) Player Available logique pour les Saints qui avaient absolument besoin d’améliorer leur défense avec Sheldon Rankins.
Il y a des débuts de carrière plus facile que de se fracturer le péroné à la fin de la présaison et devoir être mis sur IR. Rankins a dû attendre la Week 9 pour jouer en saison régulière, et il est donc injuste de le juger sur ce qui a été une année tronquée ; il termine à peu près avec le même temps de jeu que le quatrième tour Defensive Tackle David Onyemata, ce qui n’est pas vraiment ce qu’on attend d’un #12. Il a été inégal une fois placé sur le terrain, ce qui est attendu pour un joueur drafté au poste de Nose Tackle ; il doit s’habituer aux prises à deux style NFL, qui n’ont rien à voir avec celle de NCAA.
Autant les Saints ont eu une draft très réduite avec cinq choix, autant les deux suivant Rankins ont été solides : le deuxième tour Safety Von Bell a démontré sa qualité contre la course (il devra bosser la couverture) mais il est surpassé par son compagnon de tour, le receveur Michael Thomas.
Drew Brees a littéralement distribué la balle entre ses trois receveurs – Thomas, Brandin Cooks et Willie Snead – avec respectivement 122, 117 et 104 ciblages. Cela prouve bien que l’ancien Buckeye s’est parfaitement fondu dans le groupe et que le #9 le considère déjà comme un appui de choix, notamment pour gagner des First Downs (62) et scorer des TDs. Il termine à 92 réceptions, 1137 yards et 9 TDs, cassant plusieurs records rookies de la franchise, mais devra néanmoins faire attention à la balle à l’avenir avec 2 fumbles perdus.
13. MIAMI : Laremy Tunsil, OT, Mississippi
Snaps : 84.6%
La chute de Laremy Tunsil s’arrêtait à Miami, et s’il pouvait rester dans le droit chemin, c’était le steal du premier tour.
L’épisode rocambolesque de la draft une fois derrière lui, Tunsil a pu se mettre au travail dans la ligne offensive de Miami. Replacé en Left Guard (à part une pige en Left Tackle suite à la blessure de Branden Albert), ratant deux matchs sur pépins physiques, il a fait une saison prometteuse mais inégale ; à l’image de l’OL des Fins dans sa globalité. Néanmoins, on a vu de bonnes choses de la part du rookie notamment en protection ; pour preuve, quand il n’a pas été là contre Tennessee, cela a été un carnage (six sacks). Tunsil doit encore travailler, mais il a déjà tous les atouts du vétéran Offensive Lineman et il sera intéressant de voir ce que la franchise fera avec lui dans le futur.
Seul le deuxième tour Cornerback Xavien Howard a vu du temps de jeu cette saison, et pourtant il a été énormément embêté par son genou qui a nécessité une seconde opération. Mais une fois revenu il a mieux joué et promet de former un trio intéressant avec Byron Maxwell et Tony Lippett.
14. OAKLAND : Karl Joseph, S, West Virginia
Snaps : 56.5%
Vs. Pass : 1 INT, 6 passes défendues
Défense : 44 plaquages, 16 assists, 1 FR
Comme Apple, le Safety Karl Joseph était apparu très tard dans les mocks, et il était choisi dans la première moitié du premier tour par Oakland.
Le joueur était censé être installé au fur et à mesure, mais les Raiders l’ont titularisé rapidement (Week 3) et depuis ils n’ont pas à se plaindre : Joseph est un missile à tête chercheuse au centre du terrain. Il n’hésite pas à venir intimider les receveurs adverses qui se promènent dans son coin, et sa couverture est redoutable pour un Strong Safety. Néanmoins, et c’est le petit souci vu son poste, il devra travailler sa défense au sol. Rien de bien méchant car Joseph ne peut que progresser et les Raiders ont un trio très sympathique avec Allen et Reggie Nelson.
Non seulement Joseph est devenu titulaire à son poste, mais le deuxième tour Defensive Tackle Jihad Ward l’a également fait au coeur de la ligne défensive ; il doit encore largement progresser car, comme l’unité, il est une des raisons du manque de solidité de la défense au sol.
15. CLEVELAND : Corey Coleman, WR, Baylor
Snaps : 51.7%
Réception : 33 réceptions, 413 yards, 3 TDs
Catch Rate : 45.2%, 2 drops
Le premier receveur tombait dans l’escarcelle des Browns, Corey Coleman de Baylor qui retrouvait un autre ancien Bear, RGIII.
Coleman n’aura pas eu le loisir de jouer longtemps avec RGIII vu que le QB a terminé sur IR dès le premier match ; le receveur lui-même n’a pas eu de chance avec cette fracture de la main qui l’a éloigné des terrains plusieurs semaines. Il a logiquement lutté pour revenir au niveau qu’il avait laissé présager en début de saison, et il a été dans l’ombre du phénomène Terrelle Pryor. On devra attendre 2017, avec un QB qui joue plus de trois matchs, pour voir un Coleman à 100%.
Avec 14 choix de draft et TOUS conservés, autant dire qu’il y en a plus d’un qui a vu du temps de jeu : Coleman, les deuxième tour Defensive Ends Emmanuel Ogbah et Carl Nassib, le troisième tour Quarterback Cody Kessler, les quatrième tour Linebacker Joe Schobert, receveur Ricardo Louis & Safety Derrick Kindred et le cinquième tour Guard Spencer Drango ; tout cela sans compter le Cornerback non-drafté Breian Boddy-Calhoun. Dans cette liste, mention « intéressant » pour Drango et BBC, et mention « très intéressant » pour Cody Kessler.
Il est toujours compliqué dès qu’on parle du poste de Quarterback avec une franchise aussi désertique au poste que Cleveland. Kessler a été poussé sur le terrain par les blessures de RGIII et Josh McCown, mais il en a été sorti aussi à cause de cela ; déjà deux commotions en une année, c’est trop. Entre-temps, le rookie a démontré qu’il avait les capacités pour jouer court et intermédiaire, ainsi que les jambes pour prolonger l’action. Mais les craintes sur son bras n’ont pas été effacées, ce qui est dommage quand on a Coleman et Pryor ; sa précision longue distance est insuffisante. Il termine à 65.6%, 1380 yards (7.1 yards par passe tentée), 6 TDs et 2 INTs.
16. DETROIT : Taylor Decker, OT, Ohio State
Snaps : 100%
Les Lions décidaient de rajouter un protecteur pour Matthew Stafford avec l’OT Taylor Decker.
Il n’est jamais facile de démarrer comme titulaire, surtout pour un Left Tackle qui doit protéger le côté aveugle du franchise QB. Mais si Stafford a fait une saison remarquable, il le doit en partie à Decker qui est devenu un excellent protecteur. Après des débuts logiquement compliqués, il a rapidement réglé la mire pour être plus constant dans ses performances (ne lâchant aucun sack pendant 10+ matchs) et devenir un des meilleurs Offensive Linemen de l’équipe. Detroit possède là un jeune rempli de talent qui devrait grandement aider Stafford dans les années à venir ; et il n’est pas mauvais dans le jeu au sol non plus.
Decker est, de loin, le meilleur rookie cette saison, ce qui est le but avec le premier tour. Les deux suivants, le deuxième tour Defensive Tackle A’Shawn Robinson et le troisième tour Centre Graham Glasgow, ont vu du temps de jeu mais n’ont pas encore été assez solides.