Fiche Légende : Troy Aikman

#8 – Quarterback

 

TroyAikman

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Troy Kenneth Aikman
Date de Naissance 21 Novembre 1966
Lieu de Naissance West Covina, Californie
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Henryetta, Oklahoma
Université Oklahoma / UCLA
Draft 1er tour de 1989 (#1)
Équipes Dallas Cowboys (1989-2000)
Statistiques 12 saisons
165 matchs
61.5% de complétion
32942 yards
165 touchdowns / 141 interceptions
81.6 QB rating
HONNEURS
Pro-Bowls 6 (1991-1996)
All-Pro 1 (1993)
Performances notables
Récompenses 3 bagues de champion (1992, 1993, 1995)
Super Bowl XXVII MVP
Membre du Cowboys Ring Of Honor
Hall Of Fame Classe de 2006

 

Biographie

 

Les Cowboys des années 1990 étaient le terrain de jeu des Triplets : Troy Aikman, Emmitt Smith et Michael Irvin. Mais, comme l’a révélé Irvin lors de son discours du Hall Of Fame, si vous demandez qui était le vrai leader de l’équipe, tous les joueurs vous répondront Aikman sans hésiter. Le Quarterback a laissé les accolades personnelles de côté pour mener son équipe vers le plus important : les victoires et les Super Bowls ; c’est pourquoi la liste des statistiques et des récompenses du #8 n’est pas aussi impressionnante que d’autres, et ne dévoile pas la raison pour laquelle il a été intronisé parmi les légendes du sport.

Troy Aikman naît en novembre 1966 à West Covina, dans l’état de Californie, et grandit à Cerritos. Attiré par le sport, il se tourne d’abord vers le baseball, jouant lanceur et shortstop ; mais un changement d’environnement va le faire également changer de carrière sportive. En 1979, la famille déménage à Henryetta, une commune de l’Oklahoma, et le jeune Troy passe de la Californie clinquante à la vie de ferme dans le centre des États-Unis. Cette modification radicale est néanmoins endurée par le garçon qui se fait à cette nouvelle vie ; de plus, elle l’aide à se forger des muscles et un caractère taciturne mais décidé.

Un jour, son père lui demande s’il s’est aussi inscrit dans l’équipe de football de son collège, pensant qu’il a ses chances. Aikman s’exécute et intègre l’équipe de Henryetta dans les deux sports. S’il continue de briller sur le diamant, sa stature et surtout son bras se font remarquer sur le gridiron au poste de Quarterback ; le coach est forcé de rajouter des séances d’entraînement pour que les receveurs s’habituent à ses lasers. Que ce soit au collège ou au lycée, Aikman impressionne par son talent énorme, rendant la question de son père très judicieuse a posteriori.

Talentueux dans les deux disciplines, Aikman reçoit des offres de clubs de baseball à la sortie du lycée (notamment des New York Mets), mais il désire continuer dans le football. Pour la prochaine étape, il ne va pas très loin : il intègre l’Université d’Oklahoma et l’équipe coachée par Barry Switzer. Mais son arrivée ne se fait pas sans heurts : Aikman pensait que Switzer allait changer le système offensif des Sooners, bien plus axé sur la course avec le wishbone, pour s’adapter à lui ; ce n’est pas le cas, et sa première année est terne. Au début de son année de sophomore, Aikman joue bien mieux mais il se fracture la cheville contre Miami et doit abandonner la saison ; Oklahoma remporte le titre NCAA derrière le Quarterback Jamelle Holieway.

TroyAikman-NCAAAikman comprend que ce dernier est désormais le titulaire et qu’il doit changer d’air, même si cela signifie ne pas jouer une année entière à cause des règles sur les transferts universitaires. Switzer n’est pas idiot : il sait qu’Aikman est le meilleur Quarterback, mais Holieway colle mieux au système. Le coach décide donc d’arranger un échange avec l’Université de UCLA (Los Angeles), dont l’équipe est menée par Terry Donahue. C’est un excellent choix car les Bruins sont bien plus tournés vers la passe ; après avoir « purgé » son année blanche, Aikman devient titulaire pour les deux années restantes et mène l’Université à un record de 20-4, ainsi qu’à deux Bowls (Aloha et Cotton). Il est nommé Pac-10 Offensive Player Of The Year la première année et reçoit le Davey O’Brien Award du meilleur Quarterback la seconde. De plus, et comme toujours, il laisse derrière lui une aura de simplicité, de gentillesse et de don de soi, même s’il n’est pas un grand causeur ; All-American, il est également un élève modèle dans les salles de classe.

Avec ce pedigree, il n’est pas surprenant de voir son nom sur toutes les lèvres à l’approche de la draft NFL de 1989 : « Troy Aikman, futur Quarterback des Cowboys ». En effet, Dallas s’est écroulé pendant les années 1980 et la franchise veut faire table rase du passé : exit les légendaires propriétaire Tex Schramm et Head Coach Tom Landry, bievenue à Jerry Jones et Jimmy Johnson. Johnson sélectionne Aikman en #1, mais il ajoute une surprise : il choisit également son ancien Quarterback à l’Université de Miami, Steve Walsh, dans la draft supplémentaire. Autant dire qu’Aikman ne voit pas cette cohabitation d’un très bon oeil.

Mais le #8 a d’autres problèmes à régler : la première année des Cowboys est misérable car la franchise n’a pas énormément de talent (à part le receveur Michael Irvin drafté l’année précédente). Aikman passe la saison à se faire massacrer par les Defensive Linemen, ne bronchant pas et encaissant les chocs. Pire, dans une saison terrible à 1-15, la seule victoire intervient contre Washington 13-3 avec… Walsh titulaire, Aikman étant blessé. Mais Jimmy Johnson n’est pas dupe et il sait sur quel cheval miser pour le futur de la franchise : Walsh est échangé au début de la saison 1990, alors que l’équipe a drafté le coureur Emmitt Smith. Aikman devient le leader offensif et commence à nouer une relation indéfectible avec Irvin et Smith pour former les fameux Triplets.

Washington Redskins v Dallas Cowboys1990 est une amélioration, mais Aikman rate les derniers matchs sur blessure et Dallas manque les playoffs de peu à 7-9 ; cela constitue déjà un beau retournement de situation. Et la ligue n’a encore rien vu : en 1991, grâce à l’arrivée du nouveau Coordinateur Offensif Norval « Norv » Turner, AIkman dépasse enfin les 60% de complétion et lance plus de touchdowns (11) que d’interceptions (10). Ces chiffres ne paraissent pas impressionnants car, encore une fois, il rate une partie de la saison, mais il est voté à son premier Pro-Bowl et les Cowboys atteignent les playoffs ; une défaite cuisante contre Chicago stoppe leur progression, mais on sent qu’ils ont les cartes en main.

Aikman est la première d’entre elle : en 1992, il dépasse 3000 yards et lance 23 touchdowns, menant Dallas vers 13 victoires (record de la franchise). Cette fois, personne ne peut vaincre les Cowboys qui remportent le Super Bowl XXVII derrière un #8 voté MVP de la finale : 22 passes complétées sur 30 pour 273 yards et 4 touchdowns. C’est le début de la dynastie texane, Aikman menant l’équipe à trois Super Bowls en quatre ans (1992, 1993, 1995) avec une grande régularité statistique. La régularité, c’est la marque de fabrique du Quarterback : le Fullback Daryl « Moose » Johnston raconte que si quelqu’un bandait les yeux d’Aikman et d’Irvin en leur demandant de courir une route donnée, ils arriveraient quand même à connecter une fois sur deux. Mais le #88 n’est pas la seule cible pour le lanceur qui sait aussi distribuer à Alvin Harper ou au Tight End Jay Novacek.

Aikman voit revenir une figure familière en 1994 : Barry Switzer devient le Head Coach de Dallas suite au départ de Jimmy Johnson. Mais cette période marque aussi le début des problèmes du joueur avec les commotions, puisqu’il racontera plus tard ne pas se rappeler d’avoir jouer le Super Bowl XXVIII. Bien qu’Aikman continue de jouer à son haut niveau habituel, 1996 est la dernière année précédant une lente fin pour les Cowboys et lui-même : c’est son dernier vote Pro-Bowl, alors que l’équipe ne retourne plus au Super Bowl et fait des saisons inégales. Pire, Michael Irvin se blesse gravement en 1999 et doit arrêter sa carrière.

Le Quarterback le suit une année plus tard. En 2000, il enregistre sa dixième commotion lors du dernier match à domicile contre Washington ; néanmoins, selon lui, ce sont surtout ses problèmes chroniques au dos qui le poussent vers la sortie. Dallas termine à un indigent 5-11 bien loin du faste de la décennie, et Aikman est libéré pendant l’offseason 2001. Après une recherche parmi les autres clubs, il décide d’annoncer sa retraite le 9 avril. Il termine avec tous les records de carrière pour un Quarterback des Cowboys à l’époque, ce qui signifie quelque chose quand la liste inclut Roger Staubach.

TroyAikman-FOXLe désormais ex-joueur ne perd pas une seconde pour entamer sa carrière post-football : dès 2001 il intègre la cabine des commentateurs de la chaîne FOX pour les affiches de NFC. Les gens découvrent alors une autre facette de Troy Aikman : celui que l’on entendait rarement n’a rien perdu de son intelligence et devient un pédagogue capable de transmettre son expérience ; il est actuellement toujours sur FOX avec son partenaire habituel Joe Buck. Ce n’est pas tout : toujours orienté vers le partage, il fonde la Troy Aikman Foundation qui s’occupe des enfants et de la construction d’hôpitaux.

En parallèle, les hommages sportifs ne tardent pas : il est intronisé en 2005 au Cowboys Ring Of Fame en même temps que ses deux compères des Triplets, avant d’être élu l’année suivante au Hall Of Fame. Avec sa modestie habituelle, il continue de dire qu’il n’était qu’un rouage dans la mécanique de l’équipe de la décennie 1990, mais il n’y a aucun doute sur le fait qu’il était le plus grand des rouages sur le terrain ; celui qui entraîne tous les autres.