Fiche Légende : Marvin Harrison

#88 – Wide Receiver

 

MarvinHarrison

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Marvin Daniel Harrison
Date de Naissance 25 Août 1972
Lieu de Naissance Philadelphie, Pennsylvanie
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Roman Catholic High School
Université Syracuse
Draft 1er tour de 1996 (#19)
Equipes Indianapolis Colts (1996-2008)
Statistiques 13 saisons
190 matchs – 188 comme titulaire
1102 réceptions / 14580 yards
13.2 yards par réception
128 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 8 (1999-2006)
All-Pro 8 (1999-2006)
Performances notables Forme avec Peyton Manning
la paire QB-WR la plus prolifique de l’histoire
Récompenses 1 bague de champion (2006)
Membre de l’équipe NFL des années 2000
Membre du Colts Ring Of Honor
Hall Of Fame Classe de 2016

 

Biographie

 

Qui est vraiment Marvin Harrison ? Pendant toute sa carrière, le receveur a principalement parlé à travers ses performances phénoménales sur le terrain. Mais une fois sorti du gridiron, même envers ses camarades, Harrison est une énigme murée le plus souvent dans le silence. Il faut aller le voir dans son quartier natal de Philadelphie pour percer (un peu) cette carapace, à tel point que son légendaire partenaire, le Quarterback Peyton Manning, a dit un jour :

Il existe un Marvin à Indianapolis, et un Marvin à Philadelphie.

Marvin Harrison naît en août 1972 dans un quartier nord de Philadelphie. Il ne connaîtra jamais réellement son père qui meurt alors qu’il n’a que deux ans, et il grandit dans une famille monoparentale où sa mère doit prendre deux emplois pour survivre avec deux enfants ; Marvin et sa soeur. En grandissant, le jeune garçon va forger son comportement par rapport à cela : travail, discipline, économie et un caractère (très) réservé.

Quand il a douze ans, la famille déménage à Roxborough, dans un autre quartier de Philadelphie, et le jeune Marvin intègre le lycée catholique. En plus d’être un brillant élève, il développe de grandes capacités athlétiques qui lui permettent de jouer dans les équipes de football et de basketball. Il est receveur et Defensive Back sur le gridiron où sa vitesse, son agilité et ses bonnes mains font merveille.

MarvinHarrisonSyracuseIl reçoit plusieurs invitations Universitaires et choisit Syracuse en 1992, où il se repositionne uniquement comme receveur. Après une première année discrète, il gagne sa place de titulaire dès son année de sophomore et enchaîne les performances remarquables en étant autour de 20 yards par réception. Malgré son manque de communication, son éthique de travail et ses résultats parlent d’eux-mêmes : lors de son année senior en 1995, il accumule 56 réceptions pour 1131 yards et 8 touchdowns ; son Quarterback est alors un certain Donovan McNabb. Mais l’influence de Harrison est encore plus grande que ses statistiques : un des Quarterbacks relégués sur le banc par McNabb, Kevin Johnson, veut être transféré ailleurs pour avoir du temps de jeu. Le receveur parvient à le convaincre de rester en lui promettant de l’aider à devenir Wide Receiver : Johnson sera drafté au deuxième tour en 1999 et jouera six ans en NFL.

Harrison le précèdera de trois ans : il intègre logiquement la draft NFL de 1996 où on lui promet de partir très rapidement. Il doit néanmoins attendre le 19e choix pour être sélectionné par les Indianapolis Colts, mais cela s’explique facilement : il fait partie de la fameuse classe de receveurs de 1996 où se trouvent Keyshawn Johnson, Terry Glenn, Eddie Kennison, Eric Moulds, Bobby Engram, Terrell Owens, Muhsin Muhammad, Amani Toomer et Joe Horn. Il rejoint une équipe qui sort d’une saison magique où elle a perdu à la dernière seconde de la finale AFC, mais qui a besoin de se renforcer.

Harrison prend de suite place comme titulaire dans l’équipe et fait une première bonne saison avec 64 réceptions pour 836 yards et 8 touchdowns. Même si l’équipe s’écroule en 1997 avec un record de 3-13, il fait sensiblement la même saison, prouvant déjà qu’il est un receveur à qui on peut faire confiance. En 1998, les Colts décident de choisir comme #1 de la draft le Quarterback de Tennessee, Peyton Manning, au lieu de celui de Washington State, Ryan Leaf. C’est un choix gagnant, et l’éthique du bourreau de travail Manning trouve un écho chez le sérieux Harrison ; si la première année du duo n’est pas forcément flamboyante avec 59 réceptions pour 776 yards et 7 touchdowns du #88, dès 1999 la paire va se trouver et devenir légendaire.

Harrison commence une série de huit saisons à 1000+ yards et 10+ touchdowns en tant que receveur #1 du prodige Manning ; cela va lui valoir autant de votes Pro-Bowl et All-Pro. 1999 marque également le début de quatre saisons consécutives à 100+ réceptions, et il termine meilleur receveur de la NFL en yards (1663). En 2000 il est meilleur receveur en réceptions (102) et en 2001 il fait une année du même tonneau ; mais rien de comparable avec son année 2002 fantastique où il termine meilleur receveur en réceptions (143) et en yards (1722), tout en établissant le nouveau record NFL de réceptions en une saison.

MarvinHarrisonPeytonManningLe duo, bien assisté par l’autre receveur Reggie Wayne et le coureur Edgerrin James, permet aux Colts d’aller souvent en playoffs, mais la réussite collective n’est pas encore au rendez-vous. Harrison continue néanmoins d’être un des meilleurs receveurs de la ligue avec une magnifique régularité, ratant très peu de rencontres : il établit un record de rapidité en atteignant 700 réceptions en 114 matchs seulement. Ce n’est que le premier d’une longue liste de paliers importants (il sera le plus rapide à 800, 900, 1000 et 1100 réceptions) car il enchaîne les saisons au haut niveau, finissant notamment meilleur receveur en touchdowns (12) en 2005. Il doit attendre sa toute dernière saison à 1000+ yards et 10+ touchdowns, 2006, pour connaître enfin la consécration avec toute l’équipe d’Indianapolis qui remporte le Super Bowl XLI 29-17 contre Chicago.

L’année suivante, le #88 doit rater les deux-tiers de la saison suite à une blessure au genou. Il revient en 2008 à 36 ans en étant moins explosif, mais il établit le record de rapidité avec 1100 réceptions en 190 matchs. A la fin de cette saison, il demande à être libéré par la franchise, se sentant fatigué ; il obtient gain de cause, et ne joue pas la saison 2009. Il finit par prendre sa retraite début 2010, comme toujours sans fanfare ni trompettes.

A sa retraite, Harrison compte 1102 réceptions (deuxième NFL derrière Jerry Rice), 14580 yards (quatrième NFL) et 128 touchdowns (cinquième NFL), avec plusieurs records à son actif. Mais c’est surtout c’est sa relation avec Manning qui le porte à des niveaux jamais atteints : le duo a réussi 953 complétions pour 12756 yards et 112 touchdowns, des records pour une paire QB-WR.

Et pourtant, celui dont on ventait toujours le comportement exemplaire sur le terrain voit son personnage déjà entaché par un sombre fait divers, rappelant ce que disait Manning à son sujet : le Marvin d’Indianapolis sur le terrain n’est pas le Marvin de Philadelphie. Très souvent pendant la saison NFL, il retourne dans le quartier désoeuvré dans lequel il est né, et il utilise une partie de son argent pour racheter des propriétés ici ou là. Il rachète notamment un garage et un bar qu’il renomme le Playmakers.

C’est ce garage qui est la scène d’une vive altercation entre Harrison et un certain Dwight Dixon, un enfant du quartier comme lui, qui se termine par plusieurs coups de feu qui blessent Dixon à la main. Ce dernier déclare que Harrison lui a tiré dessus, et même si sa crédibilité est ensuite remise en cause suite à son témoignage douteux (c’est un dealer reconnu qui a menti car il était sous probation), un témoin et victime collatérale, Robert Nixon, désigne clairement Harrison comme le tireur ; de plus, les balles s’avèrent être extraites d’une arme enregistrée au nom de l’ancien receveur. Mais Harrison clame que son arme était chez lui, et l’affaire s’enlise sans que des charges puissent être requises. Un peu plus d’un an plus tard, Dixon est abattu dans sa voiture, mais Harrison ne sera jamais questionné à ce sujet.

MarvinHarrisonTonyDungyPendant ce temps, ses exploits sur le terrain sont célébrés avec son introduction au Colts Ring Of Honor en 2011, et son élection au Hall Of Fame en 2016 en même temps que son Head Coach de 2002 à 2008, Tony Dungy. Avec l’intrigante idée de voir Marvin Harrison, le joueur le plus taciturne de l’histoire, forcé de faire un discours devant toute une foule de personnes.