Fiche Légende : Emmitt Thomas
#18 – Cornerback
Présentation
| GENERALITÉS | |
| Nom complet | Emmitt Earl Thomas |
| Date de Naissance | 3 Juin 1943 |
| Lieu de Naissance | Angleton, Texas |
| Date de Décès | – |
| Lieu de Décès | – |
| CARRIÈRE | |
| Lycée | Marshall, Texas |
| Université | Bishop College, Dallas |
| Draft | Non-drafté en 1966 |
| Equipes | Joueur : Kansas City (1966-1978) Coach : Saint-Louis Cardinals (1981-1985, WR coach) Washington Redskins (1986-1994, WR & DB coach) Philadelphie Eagles (1995-1998, DC) Green Bay Packers (1999, DC) Minnesota Vikings (2000-2001, DC) Atlanta Falcons (2002-2009, asst HC & DB coach) Kansas City Chiefs (2010-présent, DB coach) |
| Statistiques | 13 saisons 181 matchs – 130 comme titulaire 58 interceptions 7 fumbles recouvrés 5 touchdowns |
| HONNEURS | |
| Pro-Bowls | 5 (1968, 1971, 1972, 1974, 1975) |
| All-Pro | 4 (1969, 1971, 1974, 1975) |
| Performances notables | Recordman en interceptions chez les Chiefs (58) |
| Récompenses | 2 titres AFL (1966, 1969) 3 bagues de champion (1971, 1987, 1991) Membre du Chiefs Hall Of Fame Numéro #18 retiré chez les Chiefs |
| Hall Of Fame | Classe de 2008 |
Biographie
Lorsque le jeune Emmitt Thomas arrive au camp d’entraînement des Chiefs comme joueur non-drafté en 1966, il va bientôt se retrouver dernier d’une liste de 23 Defensive Backs. On lui tend un maillot floqué du #63, ce qui peut paraître un numéro étrange pour un arrière défensif, mais le manager de l’équipement dit à Thomas :
Tu ne seras pas là pour longtemps de toute façon.
Quelques dizaines d’années plus tard, non seulement Thomas sera resté là pour longtemps (toute sa carrière, soit 13 saisons, dans le club de Kansas City), mais il aura joué comme un Hall Of Famer, et pour ne rien gâcher il aura également coaché des Hall Of Famers.
Emmitt Thomas naît en juin 1943 à Angleton, une petite ville fermière de l’état du Texas. Il est l’aîné de quatre enfants et, très rapidement, la tragédie frappe la famille lorsque les deux parents décèdent à quatre ans d’intervalle ; Emmitt se retrouve orphelin à 12 ans. La fratrie doit être élevée par les grands-parents, alors que le jeune garçon développe un fort sentiment d’injustice et de jalousie par rapport aux autres enfants ; fort heureusement il est bien encadré par son nouvel environnement, et l’oncle qui habite avec lui l’initie au sport ; notamment le football.
Thomas est un garçon plutôt rapide, mais il est assez petit pour son âge, et cet amour du gridiron ne se développe pas aussi rapidement que celui pour d’autres occupations : quand il rejoint le lycée de Marshall, il joue plus souvent au basketball, au baseball et il fait partie de la fanfare comme clarinettiste. Le football n’arrive que très tardivement, lors de sa dernière année.
Pensant qu’il n’a aucune chance de jouer à ce sport au niveau supérieur, le baseball devient son intérêt premier lorsqu’il sort du lycée. Il intègre l’Université de Tuskegee dans l’Alabama car son oncle y est allé, mais très rapidement la distance se révèle trop grande pour le jeune homme. Il parvient à changer in extremis d’Université pour aller au Bishop College, dont le transfert de Marshall vers Dallas a été retardé par une tempête. Il y fait une année dans l’équipe de baseball lorsqu’un coach de l’équipe de football vient le voir et lui propose de faire un essai au début de son année de sophomore.
L’essai est concluant, et Thomas entre dans l’effectif comme Quaterback au départ, même si son talent athlétique le place avant tout là où l’équipe a besoin de lui. C’est cela, couplé à un événement particulier, qui va définitivement lancer la carrière NFL du joueur comme Cornerback : son année junior, Bishop doit affronter Prairie View A&M où joue un redoutable receveur, Otis Taylor. Il est d’un tel niveau que la nouvelle de la venue de scouts de la NFL se répand vite, et le coach de Bishop demande à Thomas de jouer Cornerback pendant ce match pour couvrir Taylor. Résultat : deux ans plus tard, Taylor et Thomas se retrouvent partenaires aux Chiefs de Kansas City. Le propriétaire Lamar Hunt lui-même était venu voir le match, et s’il a réussi à sélectionner Taylor en 1965, il vient signer Thomas l’année suivante alors que celui-ci a été boudé lors de la draft.
Celui qui avait été récemment jugé trop petit pour jouer au football a bien grandi entre-temps, et non seulement il a les attributs physiques pour dominer au poste (rapidité, agilité, taille, instinct), mais comme il ne sait pas vraiment à quel poste il va jouer, il maîtrise théoriquement aussi bien les deux postes de Cornerback que ceux de Safeties. Il n’est pas titulaire son année rookie et ne réussit aucune interception ; il voit son équipe remporter le titre AFL 31-7 contre les Bills mais chuter 35-10 contre les Packers dans le tout premier Super Bowl (qui s’appelle encore le AFL-NFL World Championship Game).
Dès 1967, Thomas est placé comme titulaire et il commence à se faire remarquer avec quatre interceptions dont un touchdown. Il fait une année 1968 similaire, gagnant un vote au Pro-Bowl AFL, mais c’est en 1969 qu’il explose réellement dans la ligue avec neuf interceptions (top AFL) pendant la saison régulière. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il en ajoute quatre pendant les playoffs : une contre les Jets en Divisional Round, deux contre les Raiders en finale AFL pour le deuxième titre des Chiefs, et surtout une qui aide à entériner une victoire inattendue 23-7 lors du Super Bowl IV contre les Vikings.
La fusion NFL-AFL a lieu, et Thomas continue de justifier le choix de Lamar Hunt de le signer : le #18 réussit cinq interceptions en 1970, puis huit dont un touchdown en 1971 alors qu’il est élu Pro-Bowl et All-Pro NFL pour la première fois. Après cinq interceptions cumulées en 1972 et 1973, il élève de nouveau son niveau de jeu pour atteindre des sommets lors de la saison 1974 : il mène la NFL avec la bagatelle de 12 interceptions pour 214 yards et deux touchdowns. Il ne connaîtra plus la même réussite par la suite, mais il enregistre tout de même 11 interceptions sur les quatre dernières années de sa carrière.
Il prend sa retraite discrètement après la saison 1978 alors que les Chiefs n’ont jamais réussi à retrouver la superbe du début des années 1970. Son total de 58 interceptions est toujours un record de franchise de Kansas City en 2016, et il aura joué 181 matchs pour son équipe de toujours.
Rapidement, la suite de la carrière de Thomas semble évidente : quand il était joueur, il devait travailler pendant l’offseason ; une pratique courante à l’époque où le football professionnel n’était pas le sport roi d’aujourd’hui brassant des millions. Quand il sortait du travail le soir, il passait toujours voir ses coachs et les assister dans le montage de films de la saison, etc. Ce n’est donc pas une surprise si, dès sa retraite, il fait part de sa volonté de devenir coach, influencé par tous les bons entraîneurs qu’il a eus dans sa carrière.
Son ancien Coordinateur Défensif et ami Tom Bettis lui propose d’intégrer l’équipe de l’Université de Central Missouri State, non loin de Kansas City où il habite, ce qui sera pratique et bénéfique pour lui. Thomas s’exécute et passe deux ans à apprendre les ficelles du métier, après quoi Bettis le rappelle alors qu’il est devenu Coordinateur Défensif des Saint-Louis Cardinals ; cependant, aussi surprenant que cela puisse paraître, Thomas se retrouve à entraîner les receveurs et les Tight Ends.
Ce sera également le cas lorsqu’il est engagé à Washington en 1986 : il est en charge des receveurs et devient le coach, entre autres, du futur Hall Of Famer Art Monk. Le staff le remet rapidement dans son élément naturel, et dès 1987 il devient le coach des Defensive Backs ; il y entraîne un autre futur Hall Of Famer, Darrell Green. A l’écoute de ses joueurs, il sait leur apprendre tout en prenant en considération leurs idées et ressentis ; il aide l’unité à bien jouer et gagne deux Super Bowls supplémentaires avec les Redskins en 1987 et 1991.
Thomas gagne en grade lorsqu’il quitte la capitale en 1994 : il devient Coordinateur Défensif à Philadelphie de 1995 à 1998, puis à Green Bay en 1999 et à Minnesota de 2000 à 2001. Il trouve une nouvelle famille à Atlanta où il pose ses valises en 2002 en tant que coach des Defensive Backs puis assistant Head Coach. Il va devoir faire un intérim douloureux comme Head Coach en 2007 lors du terrible fiasco Bobby Petrino, quand le Head Coach part comme un voleur trois matchs avant la fin de la saison. Thomas reçoit quand même une consolation quelques mois plus tard avec son entrée au Hall Of Fame, et le Destin veut qu’il soit dans la même classe que deux joueurs qu’il connaît bien : Monk et Green.
Son contrat avec Atlanta n’est pas renouvelé en 2010, et il boucle la boucle en retournant à Kansas City comme coach des Defensive Backs pour modeler de très bons joueurs comme Sean Smith, Eric Berry ou le rookie de 2015 Marcus Peters. Aujourd’hui, si celui dont le #18 est retiré à Kansas City est sans doute fier d’avoir le record d’interceptions de la franchise, il aimerait probablement encore plus entraîner celui qui le détrônera un jour.